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Le pape Clément V désirant contribuer aux succès des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui ont entrepris la conquête de l'île de Rhodes, fait lever des décimes dans toute la Chrétienté ; et comme il a eu l'occasion de connaître le duc de Lorraine à Lyon, il charge celui-ci de procéder à cette opération délicate dans son duché ainsi que dans toutes les petites seigneuries voisines.

L’évêque de Metz se trouve offensé de voir cette action de levée de décimes sur les biens ecclésiastiques confiée à un laïc.

De plus, Thiébaut Ier, duc de Lorraine, prend trop à cœur cette mission confiée par le pape et refuse d'écouter les remontrances et les observations de l'évêque Renaud. Il exige le décime des églises appartenant au temporal de l'évêché.
Alors l'évêque accuse le duc de Lorraine de garder pour son profit personnel une part de l'argent récolté.

Thiébaut, offensé par ces paroles pénètre sur les terres de l'évêque et y commet de grands dégats. La situation s'envenime et l'évêque, aidé de son frère Edouard Ier, comte de Bar et de Nicolas, comte de Salm, lui déclare la guerre.

 

Les populations sont encores victimes des pillages des armées

Image tirée de la bande dessinée de Charles Ancé "La guerre des Pommes"

Pendant que les Lorrains prennent et détruisent le château de Wermerange, Renaud s'empare de Lunéville et l'abandonne au pillage.


 

Le château de Frouard aux abords de la grande forêt de Haye

Le château de Frouard aux abords de la grande forêt de Haye.

Ensuite, vers la fin du mois d'octobre 1308, il fait le siège du château de Frouard. Le duc, qui ne veut pas laisser tomber une place aussi importante entre les mains de ses ennemis, marche contre eux en recevant le renfort du sire de Blâmont.

 

Les hommes en armes font le siège du château de Frouard

Image tirée de la bande dessinée de Charles Ancé "La guerre des Pommes" [ www.fulbertlaclanche.fr.nf ]


Le jeudi 7 novembre il arrive près de Frouard. Les assiégeants, prévenus de son approche , se sont rangés en bataille dans la plaine qui s'étend jusqu'à la Gueule d'Enfer et dans le vallon d'Hardillon qui fait suite à cette plaine. Thiébaut, dont les troupes sont bien inférieures en nombre, regrette de s'être avancé avec tant de précipitation. Ayant eu tout de même le temps de reconnaître les environs, il a recours à une manœuvre qui va lui réussir. Gagnant la crête de la colline qui s'élève sur sa gauche, il oblige l'ennemi à changer son ordre de bataille et s'assure ainsi l'avantage du terrain. Au moment où le comte de Bar avec son armée et celle de l'évêque gravit la hauteur pour affronter les Lorrains, Thiébaut fait mettre pied à terre à sa cavalerie. Il commande à ses soldats de faire rouler sur les assaillants plusieurs quartiers de roches et quantité de grosses pierres accumulées sur le bord du plateau. Les Messins et les Barisiens , surpris par cette avalanche, reculèrent en désordre ; beaucoup furent écrasés ou blessés par le choc des pierres. Profitant de la situation les Lorrains dévalent à leur tour le flanc de la colline et complète la déroute ; 200 combattants ennemis au moins restent sur le terrain, les autres s'enfuient et certains se noient en voulant franchir la Meurthe ou la Moselle.

 

Image tirée de la bande dessinée de Charles Ancé "La guerre des Pommes"

 

Les comtes de Bar et de Salm sont faits prisonniers. L'évêque, consterné par cette défaite, propose alors un accord qui n'est pas accepté immédiatement.

Thiébaut II meurt en 1312 et son fils aîné Ferry IV lui succède. Il signe le traité de paix en 1314 et Édouard Ier, comte de Bar, las de sa prison renonce à l'hommage du comté de Vaudémont pour retrouver sa liberté.

(Ce récit est tiré pour bonne partie de la monographie de Frouard, rédigée par monsieur Lajeunesse, instituteur de cette commune, et conservée à la Bibliothèque Municipale Stanislas de Nancy)