Blason de Marbache, cliquez pour revenir à l'accueil

Dans le cadre de la préparation des expositions de l'enseignement primaire public, le Ministère de l'Instruction Publique demande aux instituteurs, à la fin du XIXe siècle, de rédiger une monographie de la ville dans laquelle ils exercent. Ainsi, pour la ville de Marbache, l'instituteur HERBIET réalise ce travail sur un cahier d'école de 16 pages. Pour les aider dans la rédaction de cette étude, un questionnaire type était fourni par le ministère. Voici la retranscription de la monographie de

a

 


.....................image de la première page du cahier dessiné par l'instituteur
.....................Première période.
.....................Deuxième période
.....................Questionnaire géographique
................................Pierres ou rochers
................................Sources et Fontaines
................................Poissons
................................Gibier
.....................Questionnaire archéologique et historique
................................I Monuments Primitifs
...............................II Monuments gallo-Romains
..............................III Monuments du Moyen âge, de la Renaissance et des temps modernes
................................Puits du Haut de Sohet
................................Châtillon ou Châtron
................................Pièces frappées à Liverdun
.....................Fin de la monographie..................
 

 

 

 

Première période

 

….Liverdun, qualifié du nom de Ville, par déclaration de Louis XIII, en 1636, est un bourg de l'ancien évêché de Toul.

….Ce bourg qui possède encore aujourd'hui une partie de ses fortifications, de ses tours, sa vieille porte d'en-Haut (Celle dite Porte d'En-bas, qui donnait tant de cachet à la vieille cité, a été démolie, il y a 5 ans, pour favoriser quelques intérêts secondaires de certain habitants de la Grand'Rue, intéressés à sa disparition) est située sur un côté escarpé que baigne la Moselle. Il se trouve à environ 16 kilomètre de Nancy et à 20 kilom. De Toul.

….Il est borné au Nord par Saizerais, au Nord-Est par Marbache, à l'Est par Pompey, au Sud-Est par Frouard, au Sud par Velaine-en-Haye et Sexey-les-Bois, au Sud-Ouest par Aingeray, à l'Ouest par Villey-st Etienne Jaillon et au Nord-Ouest par Rosières-en-Haye. Par suite de l'annexion de l'Alsace-Lorraine, de la création de ses établissements métallurgiques, de ses mines de fer, de ses carrières de moellons (grès rouge de Liverdun, pierres de roche employées comme parements dans les travaux d'art) et de pierre à bâtir ou pour faire de la soude artificielle, de ses sablières et grouinières, sa population a considérablement augmenté depuis 30 ans environ. Le recensement de 1876, accusait une population de 1920 habitants.
….Depuis la faillite des forges de Liverdun et la crise industrielle, sa population a diminué de plus de 500 habitants ; le recensement de 1886 ne donnait plus que le chiffre de 1410 habitants.

….Liverdun, situé sur une montagne à pic que baigne la Moselle, entouré de nombreuses et belles forêts, avec ses vieilles maisons délabrées, ses rues tortueuses, à pente rapide, ses restes de tours noircies par le temps et qui semblent prêtes à s'effondrer offre un des titres les plus pittoresques de l'arrondissement de Toul et peut-être du département de Meurthe et Moselle.

….Dans la belle saison, il est visité par un grand nombre de citadins et de touristes qui viennent admirer ses belles promenades, sa situation riante, sa vieille physionomie de moyen-âge, respirer son air pur et se régaler des ses excellentes matelottes dont la renommée n'est plus à faire.
….Le chemin de fer de l'Est et le canal de la Marne au Rhin passent à Liverdun et ajoutent encore beaucoup à l'animation qui y règne surtout dans la belle saison, et à la beauté du paysage.

….Mr Henri Lepage, le savant archiviste de Meurthe et Moselle que la mort vient d'enlever à ses laborieux et savants travaux, dans une notice sur Liverdun, trace en quelques lignes un portrait de cette localité tellement vivant que je ne puis m'empêcher de le citer textuellement. « Et maintenant, dit-il, élevez les yeux. Voilà Liverdun qui vous apparaît juché sur la cime de son rocher comme un oiseau sur la dernière branche d'un arbre. Des murs à demi-écroulés et dans lesquels poussent des plantes sauvages, une tour en ruines, toute tapissée de lierre et qui sert maintenant d'habitations à quelque pauvre villageois, c'est tout ce que, au premier aspect, vous découvrez de l'antique forteresse. Mais gravissez le chemin qui côtoie lr village, chemin de derrière le château ; dites en passant une prière sur les marches de la chapelle de la Vierge (Notre Dame du Bel Amour) puis venez vous accouder sur le parapet qui protège la route, et de là, contemplez le spectacle vraiment magnifique qui s'offre à vos regards : une immense vallée, moitié champ, moitié prairies, s'étend à vos pieds à perte de vue. De la hauteur où vous êtes placé, vous voyez la Moselle sortir de l'horizon, se dérouler dans la campagne puis venir bouillonner au-dessous de vous, se briser contre d'énormes pierres, se partager en plusieurs bras qui forment autant d'îlots plantés de peupliers et de saules, puis disparaître en s'engloutissant sous les roues du moulin, dont vous entendez le tic tac champêtre ; à gauche, des forêts, à droite une colline encadrent encore le paysage. C'est riant et pittoresque, sauvage et gracieux ; c'est une nature vierge qui ne craint pas de montrer ses trésors …. »
….Et monsieur Lepage, dans son enthousiasme, continue encore longtemps à célébrer ce paysage, vraiment magnifique d'ailleurs.

….Qu'aurait-il dit, s'il avait vu les nombreux trains de chemin de fer apparaître comme l'éclair à travers ces massifs de saules et de peupliers, jeter un cri strident, répercuté par les échos d'alentour, filer à toute vapeur et disparaître en laissant un long panache de fumée blanche s'élevant et disparaissant lentement dans les airs ?
….Qu'aurait-il écrit s'il avait entendu les chants joyeux des mariniers se répercuter dans les profondes gorges où se trouve creusé le canal de la Marne au Rhin, sur le territoire de Liverdun ? S'il avait vu ces longs bateaux d'une couleur sombre glisser silencieusement sur l'eau calme du canal, comme un fantôme disparaître sous le beau tunnel de Liverdun, tandis que les sons joyeux d'une instrument de musique, se faisait entendre sous la sombre voûte qui les cachait à tous les regards ?
….Et pourtant, ce spectacle apparaissait quelques années plus tard aux regards ravis des spectateurs qui ne se lassaient pas de contempler ce magnifique spectacle, après la construction du canal de la Marne au Rhin et du chemin de fer de Paris à Strasbourg ...

….L'origine de Liverdun est antérieur aux Romains. La terminaison de son nom dun, qui signifiait montagne chez les Gaulois, l'indique suffisamment. Cependant, on ne connaît rien de précis sur la date exacte d l'origine de Liverdun. Néanmoins, tout porte à croire qu'elle remonte à une époque très éloignée. Il est certain que cette ancienne place-forte existait du temps des Romains. Jules César a dû y conduire ses troupes en quartier d'hiver.
Les savants disent que le nom du village voisin de Saizerais semble dériver de ces deux mots latins « Cœsaris Castra » (camp de césar).
Dans des fouilles opérées sur ce territoire de Saiserais, on a trouvé, en effet, des boucliers, des cuirasses et autres instruments de guerre.
Sur le territoire de Liverdun, lieu dit « au Haut de Sohet » au canton des Saules, on a découvert des traces d'une voie romaine, sans doute, de celle qui prenait du camp de César à Saizerais, pour aller rejoindre le camp romain situé sur le territoire de Jaillon. Comme à Saizerais, sur l'emplacement du camp de Jaillon, on a découvert des débris d'armes, des médailles frappées à l’effigie de l'empereur Posthumus . On peut même supposer que Liverdun existait à l'époque celtique.

….Sur le plateau du Haut de Sohet, en 1866, on a fait la découverte de silex travaillés et de cailloux de quartz ouvrés. Cette précieuse trouvaille a été recueillie par Mr. R. Guérin.

….Une autre preuve que Liverdun existait du temps des Romains, c'est la découverte de monnaies du Haut Empire et d'un buste de Minerve sur le territoire de Liverdun . (*)


(*) En 1845, Mr Mathieu alors inspecteur des forêts reçu la visite d'un habitant de Liverdun qui venait lui offrir une espèce d'ouvroir en bronze trouvé à la Flie. Mr. Mathieu lui conseilla de porter cette antiquité à Nancy. Le liverdunois suivit son conseil ; il vendit sa trouvaille pour la somme de 10 f à un amateur qui reconnut un superbe griffon en bronze parfaitement conservé qui provenait du cimier d'un casque romain. Cette antiquité fut revendue quelque temps plus tard plusieurs centaines de francs à un amateur parisien. [Notes de Mr Mathieu, conservateur des forêts, ancien directeur de l'école forestière qui les a ??? lui-même au soussigné en octobre 1888]

 

Dans la forêt nationale de Natrou, à quatre kilom. Nord-Ouest de Liverdun, on trouve une enceinte de forme à peu près ovalaire dont le grand axe a un développement de 100m. environ. Elle est bordée par un fossé et par une muraille dont il reste des vestiges, qui ont encore, sur certains points, plusieurs mètres de hauteurs.
Un de mes anciens élèves, aujourd'hui garde-forestier à Saizerais, Mr Lemoine, m'a affirmé avoir plusieurs fois vu cette enceinte qui rappelle des temps très anciens.

….En 1870, comme je le relaterai en détail sur les notes relatives aux découvertes archéologiques faites sur le territoire de Liverdun, les ouvriers de Mr Barbe-Schmitz, maître de forges à Liverdun, en ouvrant des tranchées pour bâtir le château ou chalet qui devait servir d'habitation aux propriétaires ou aux directeurs des forges, château qui existe aujourd’hui à quelque distance de la forêt communale du Châtillon ou Châtron découvrirent à des profondeurs variant de 0m.50 à 1.m 80 des quantités considérables de sépultures, accompagnées d'armes, d'objets divers, conservés ou à l'état de débris, travaillés et semblant annoncer un cimetière mérovingien.
….Les squelettes étaient régulièrement disposés et avaient la tête constamment tournée au couchant.
….L'un de ces squelettes était placé dans un sarcophage aujourd'hui déposé au Musée Lorrain. Il a la même forme que ceux qu'on a découvert en 1852, à Pompey, village voisin de Liverdun, seulement à la tête, une partie de la paroi est mobile.
….Les autres trouvailles, toutes déposées aujourd'hui au Musée Lorrain, consistaient en scramasaxes, sabres, poignards, couteaux, fibules, grains de collier en verroterie, objets en fer, crochets revêtu d'une feuille d'argent, boutons en cuivre, plaques d'argent, peigne en bronze, pierre percée probablement , une amulette, vase en terre noire d'une hauteur de 0m 11 etc. On estime qu'un hectare de ce cimetière renferme prés de 1.000 sépultures, et la surface de ce vaste ossuaire indique suffisamment l'origine ancienne de Liverdun.

….Il existe encore à Liverdun des vestiges de la ville qui a été rasée en 1467.
….L'église a été construite au XIIe siècle. La description en est donnée dans les notes annexes de cette notice. Elle a été entièrement défigurée. Comme vestiges curieux et attestant son ancienneté, il reste le tombeau de St Euchaire, relégué actuellement sous l’escalier conduisant aux orgues, les stalles du chœur, et dans la sacristie, un morceau de sculpture extrêmement remarquable qui semble remonter à l'époque de la Renaissance.
….Les armes de Liverdun, blasonnées entête d'un inventaire des archives de cette commune sont : d'argent à la branche de chêne de sinople, glandée de gueules, l'écu surmonté d'une couronne murale murale ou tourée, environnée de deux fusils passés en sautoir sur un xiplot ou troulle au derrière de l'écu pour marquer le droit de chasse et de Pêche.
….Les sceaux de la ville portaient aussi le même emblème qu'on trouvait encore reproduit sur les portes de la ville.

….A la rencontre du chemin de Liverdun à Saizerais et de Villey-St-Etienne, se trouve une belle petite chapelle dédiée à la Vierge et connu sous le nom de Chapelle-de-Notre-Dame-du-bel-Amour.

Comme je l'ai dit plus haut, Liverdun date d'une époque très ancienne.
Un titre qui en est la preuve, c'est la donation que fit Dagobert, devenu roi d'Austrasie, par la cession que lui en avait faite Clotaire II, à l'évêque Tenfrid, de la forteresse de Liverdun. Le roi Arnould renouvela à l'évêque Arnald, le privilège de Dagobert par lequel : « il était défendu, à qui que ce fût, de construire ni forteresse, ni château, dans l'étendu de quatre lieues qui formaient le ban royal de Toul, à l'exception de la « Forteresse de Liverdun, qui était le boulevard de cette cité, en un lieu de paix, qui avait résisté au siège et à la fureur des Vandales et où était honoré le sant martyre Euchaire »
….Cette ville était donc déjà importante lors de l'invasion des barbares, dans le pays des Leukes. Les historiens veulent parler sans doute, en parlant des Vandales, de l'irruption des Huns dans la Gaule sous la conduite d'Attila (451).
Ce farouche conquérant vint, à la tête de 500.000 hommes, mettre le siège devant Metz. Mais trouvant cette ville trop bien fortifiée, il se replia sur Scarpone, qu'il détruisit. Dans cette expédition, il ruina aussi complètement la ville de Verdun.
….D'autres historiens disent que ce fut Crocus, roi des Vandales, qui fondit sur notre province, et dont les armées y commirent des épouvantables ravages. Quoi qu'il en soit, Liverdun se défendit si bien, qu'il sortit sain et sauf de cette guerre. On dit encore que c'est à la protection de saint Euchaire, dont je parlerai plus tard que Liverdun dut son salut lorsque ces Vandales vinrent l'assiéger.

Dès l'an 360, le nom de Liverdun devient populaire. Saint-Euchaire, martyrisé près de Pompey avec 2200 autres chrétiens, par ordre de l'empereur Julien l'Apostat, apporte lui-même sa tête à Liverdun.
Sur le chemin de Saizerais, entre quatre beaux et vieux tilleuls, s'élève une croix en pierre appelée La Croix St-Euchaire.
….Cette croix porte un bas relief informe qui représente d'un côté, un homme à cheval semblant porter sa tête sur sa poitrine et de l'autre J.C. entre deux larrons. Cette croix porte le millésime de 1289.
….Dans le commencement de l'Histoire du temps de Dagobert Ier, Liverdun appartenait à la France, ou plutôt, comme je l'ai déjà dit plus haut, faisait partie du domaine des Rois d'Austrasie.
A cette époque, il possédait une forteresse importante qui servait de refuge aux évêques de Toul dans les moments de troubles et de révoltes des Comtes du pays contre ces Evêques.
….On dit que saint Gauzelin, évêque de Toul, qui vivait au Xe siècle, tira les reliques de saint Eucaire de son premier tombeau et les exposa dans l'église de Liverdun.
….On voit encore aujourd'hui dans l'église de Liverdun, mais entièrement caché par l'escalier qui conduit aux orgues, le tombeau de st Eucaire, monument de la Renaissance.
….Le saint Pontife, placé sur un soubassement peu saillant, est représenté en relief, couché, coiffé de la mitre et revêtu de ses habits épiscopaux. Au-dessus, une longue inscription en lettres gothiques, rappelle la date et les circonstances de son martyre. On lit :

..........….L'ami de Dieu et vrai martyr Eucair,
..........….Jadis de Gran, évêque débonnaire,
…...........Noble de salut trois cent soixante égal,
…...........Par Julien, Jadis empereur des Romains,
…...........Dit l'Apostat, pour ses faits inhumains,
..........….Fit mettre à mort, par Vandres et par payens,
…...........Vingt-deux cents chevaliers chrétiens,
..........….Près de Pompein, au lieu qu'on dit Aux-Tombes ;
…...........Des dessus dits, le benoît s. Eucaire
…...........Etait guidon, miroir et exemplaire.
…...........Par grâce de Dieu, son chef il apporta
..........….A Liverdun, comme sa vie témoigne,
..........….Duquel le corps las quel. . . aultre . . .
..........….Jésus nom doint en paradis la place . . .

….Quoique l'on ne sache pas la date précise de l'origine de Liverdun, tout donne à penser qu'elle remonte à une époque très éloignée. Son nom latin est Liberumdunum ou Liberdunum.

….Voilà, en quelques mots l'histoire de la première période de Liverdun.

... début de la monographie

 

 

Deuxième période

 

….Au moyen-âge, seconde période de mon écriture, Liverdun est constamment cité dans les guerres qui eurent lieu dans le pays Toulois. Outre les prérogatives accordées à l'évêché de Toul par le roi Dagobert, l'empereur Frédéric Barberousse concéda à ses prélats, dès 1168, le droit de frapper monnaie.

….En 1168, un évêque de Toul, nommé Pierre de Brixey, sentant de quelle importance était pour lui la forteresse de Liverdun, ruinée en partie pendant les guerres qui désolèrent la Lorraine, sous le règne des prédécesseurs de Mathieu 1e , résolut de la rétablir. Depuis longtemps, il servait de retraite aux bandits qui désolaient la province. Mais retrouvant par la situation du château tout à fait convenable, il voulut le faire élever à cent pas plus loin, dans un endroit plus commode et moins accessible.
….L'évêque de Verdun Arnould et Simon, duc de Lorraine s'y opposèrent, le premier, à cause de son château de Dieulevard (Dieulouard) qui en était proche, le second, à cause de celui de Nancy qui n'en était pas très éloigné. Ils craignaient l'un et l'autre que le voisinage de Liverdun ne leur portât quelque préjudice.

Enfin, après bien des négociations, Arnould consentit au rétablissement du château, à conditions que l'évêque de Toul s'engagerait par serment à n'y jamais donner retraite aux bandits et aux proscrits de son évêché.
D'un autre côté, le duc Simon et la duchesse Berthe sa mère écrivirent à Pierre de Brixey une lettre très obligeante dans laquelle ils témoignaient qu'en considération des bons offices qu'il avait rendus au duc Mathieu et de l'attachement fidèle et constant qu'il avait témoigné en toutes rencontres pour leurs intérêts, ils consentaient au rétablissement de la forteresse de Liverdun et promettaient de n'y apporter aucun obstacle.

….Pierre de Brixey avait en effet rendu un grand service au duc Mathieu frère de Simon, lorsque le premier devint comte de Toul, par suite de son mariage avec Béatrix, sa cousine et qu'il voulut faire revivre les droits dont avaient joui ses prédéceseurs. Les chanoines s'y opposèrent ; de là prise d'armes de part et d'autre. Les chanoines vaincus, excommunièrent Mathieu qui continua de ravager leurs terres et de piller leurs vassaux. Pierre de Brixey, en offrant se médiation parvint à réconcilier les deux parties.

….Ce prélat, en revenant de son pèlerinage de Jérusalem en 1182 fit reconstruire le château de Liverdun. Il y fit creuser un puits énorme qui communiquait avec la Moselle. Il se trouvait dans un terrain appartenant actuellement aux héritiers Alexis Salhorgne.
Pierre de Brixey agrandit la forteresse, en bâtissant au Sud du château une enceinte nouvelle comprenant tout le petit plateau bordé d'escarpements.
….Le même évêque en 1188, toujours en l'honneur de saint Euchaire, fonda à Liverdun une collégiales qu'il composa d'un prévôt, d'un doyen et de quatre prébendes.
Cette fondation fut confirmée par le pape Luce III, à la demande des chanoines.
Dans les titres d'établissement de la Collégiale de Liverdun,ce bourg y est appelé antiquissimum Castrum.
….Comme je l'ai dit plus haut, l'Empereur Frédéric Barberousse, en 1178, autorisa Pierre de Brixey à frapper monnaie à Liverdun.
….Cet évêque qui appelle Liverdun « un délectable séjour » donna aux habitants de Liverdun, une charte d'affranchissement.
….Ce document, précieux en ce qu'il est antérieur à la loi de Beaumont, enlevée dans le pillage de Liverdun, en 1467, par un sire de Volkrange avait été pris avec plusieurs autres, enfermés comme lui dans un coffret en chêne.
….Cette Charte qui, dans l'original était en latin, a été traduit en français dans la Revue d'Austrasie.
Les principaux passages sont :

…...........« Pierre, par la Grâce de Dieu, humble évêque description
…...........« Leukes, à tous, tant présents que à venir, vivant
…...........« Dévotement en J.C. savoir fesons, que ce privilège,
…...........« en témoignage de vérité, et pour confondre à tout jamais
…...........« l'astuce des faussaires, afin que, dans la suite des temps,
…...........« la liberté et les droits octroyés par nous, Pierre, évêque
…...........« de Toul, à la ville de Liverdun, ne s'éteignent point
…...........« dans les ténèbres de l'oubli, et que nonobstant les
…...........« menées tortueuses des méchants, ils demeurent à
…...........« l'avenir fermement établis.
…...........« Comme l'antique et noble château de Liverdun ; depuis
…...........« de longues années détruit et ruiné de fond en comble
…...........« se trouvait réduit à une pauvre villette et que nous
…...........« aspirions à sa reconstruction, favorisé par la conjoncture
…...........« des temps, nous avons enfin, à la gloire de Dieu et
…...........« du saint protomartyr Etienne et pour le plus grand
…...........« accroissement de la splendeur et de la sûreté de tout
…...........«le diocèse, réédifié et rebâti le sus dit Château de nos
…...........« propres deniers, et avec un art merveilleux, et c'est
…...........« ainsi que s'est réalisé notre long désir. Afin donc que
…...........« ce délectable séjour s'accrût et s'augmentât de jour
…...........« en jour par l'abondance de toutes choses, et le nombre de
…...........« ses habitants, nous avons donné et concédé à ceux-ci,
…...........« tant présents que à venir, cette constitution quelques
…...........« nous avons corroborée par le présent écrit et par le
…...........« serment de nos hommes, tant clercs que chevaliers.
…...........« En conséquence nous voulons et ordonnons, de l'avis
…...........« des prud'hommes, que cette liberté et ces droits soient
…...........« ainsi réglés :
…...........« Chaque maison payera annuellement
…...........« douze deniers Toulois. - Les manans du
…...........« château feront leurs jours banaux dus et exigibles, en
…...........« champs, prés et vannes. Nul chevalier, serviteur, ou
…...........« vilain ne pourra enlever de force, un objet donné en
…...........« gage à quelqu'un, mais le détenteur du gage,
…...........« devra le garder pendant quarante jours et ce
…...........« terme dépassé, il pourra en disposer à sa volonté -
…...........« - Celui qui aura frappé quelqu'un payera cinq
…...........« sols. - Celui qui aura versé le sang donnera quinze
…...........« sols – Celui qui aura mutilé quelqu'un d'un
…...........« membre donnera cinquante sols et celui qui aura
…...........« commis un meurtre payera cent sols. - Celui qui
…...........« aura été vaincu en duel donnera cent sols et une obole,
…...........« et si c'est un duel pour cause de félonie, le corps du
…...........« vaincu et tous ses biens seront au pouvoir et à la merci
…...........« de l'évêque. –------ Si les murs du château ont besoin de
…...........« réparations, elles seront faites par la commune qui
…...........« gardera bien et fidèlement le château. - Les évêques
…...........« seront maîtres du pont qui est sous le château et ne
…...........« le donneront en fief à nul chevalier ou autre que
…...........« ce soit. Nous voulons aussi, pour le salut de notre
…...........« âme, et celui de tous les évêques de Toul et de
…...........« quiconque aura volontairement contribué à la
…...........« reconstruction du pont et du château, que les pèlerins
…...........« passant sur le pont soient exempt du péage. - Il
…...........« sera permis à chacun de soutenir et d'aider son ami
…...........« et son voisin dans un bon endroit. »

….Les habitants de Liverdun obtinrent encore à différentes époques, de nouvelles franchises des évêques de Toul.
….Mathieu de Lorraine, en 1202 et Thomas de Bourlemont en 1337, augmentèrent les privilèges que leur avait accordés Pierre de Brixey.
….Roger de Marcey, 50e évêque de Toul, qui mourut à Liverdun en 1252, reçut sa sépulture dans l'église de cette ville ; une épitaphe en vers latins, gravée sur son tombeau, fut destinée à perpétuer le souvenir de ses vertus.
….Gilles de Sorcy, l'un des successeurs de Pierre de Brixey, fit faire une châsse précieuse où il enferma les reliques du saint. La translation de ces restes vénérés eut lieu en présence de ce qu'il y avait de plus distingué dans le diocèse : le duc de Lorraine Ferri III et Marguerite de Navarre son épouse y assistèrent en grande pompe, avec toute la noblesse du pays. Cette cérémonie se fit le 27 du mois d'avril 1261. Mais en 1587, l'armée protestante étant entré à Liverdun, des soldats s'emparèrent du superbe reliquaire qui couvrait les os du bienheureux martyr, arrachèrent les plaques d'argent qui le couvraient et le brûlèrent ensuite avec ce qui était renfermé.

... début de la monographie


….Durant l'espèce d'interrègne qui sépara les deux épiscopats de Gilles de Sorcy et de Conrad Probus, les partisans de Gauthier de Baufremont, qui était son compétiteur, concurrencèrent avec Jean de Lorraine, armèrent leurs vassaux et s'emparèrent des forteresses de Liverdun, de Brixey et de Mézières ; mais le duc de Lorraine marcha bientôt contre eux et leur reprit les forteresses de l'évêché.

….Enfin Conrad Probus (1279) ayant été nommé évêque de Toul (Ce fut le 1er des évêques de Toul nommés directement par le Pape. Jusqu'alors leur élévation au trône épiscopal avait eu lieu par voie d'élection du chapitre.) Le nouveau prélat fit son entrée dans sa ville épiscopale après avoir fait alliance avec Ferri III, duc de Lorraine, Mathieu II, comte de Bar et reçut de l'empereur Rodolphe l'investiture du temporel de son évêché.
….Conrad, soutenu par les troupes de Lorraine et de Bar, manda le maître échevin et les magistrats de Toul, et leur ordonna de faire justice des bourgeois séditieux qui, pendant la vacance du siège, avaient pillé le trésor des chartes, démoli le palais épiscopal et mis en prison quelques chanoines.
….Les magistrats, au lieu de répondre, sortirent brusquement de la ville, assemblèrent le peuple et résolurent de faire la guerre à l'évêque.
Ils appelèrent à leur aide les villes de Metz et de Verdun. De son côté Conrad se prépara à la guerre. Il conseilla aux chanoines de se retirer à Vaucouleurs et d'y transporter l'office, mit la ville en interdit, fortifia sa maison qui donnait sur les murs, qu'il fit ouvrir afin de pouvoir se retirer au besoin ou faire entrer du secours.
Le duc de Lorraine lui envoya cent cinquante cuirassiers, ainsi qu'il en avait été convenu par un traité passé entre eux ; mais cette troupe fut surprise et faite prisonnière par les bourgeois. Ferry en envoya d'autres qui vengèrent leurs camarades et battirent les révoltés dans une sortie.
L'animosité avec laquelle les habitants de Toul faisaient la guerre, fit prendre à Conrad la résolution de se retirer dans sa forteresse de Liverdun.
Pendant son absence, les Toulois élevèrent, près de la maison épiscopale, une tour fort haute qu'ils nommèrent par dérision la Gloriette ou Qui-qu'en-grogne. Cette tour ne fut détruite qu'en 1700.
….Cependant les chanoines étaient passés de Vaucouleurs à Blénod, et les bourgeois, maîtres de la ville, n'épargnèrent pas leurs demeures, dont ils ruinèrent une partie.
L'évêque de Toul, privé des secours du duc de Lorraine et du comte de Bar, qui avaient besoin de leurs forces pour combattre d'autres ennemis, restait toujours enfermé dans sa forteresse de Liverdun. L'évêque de Bâle fut le seul qui pût lui prêter 1,200 livres.
….Quelques mois s'étend écoulés, l'évêque passa un traité avec Thomas, fils du comte de Blamont et princier de l'église de Verdun, par lequel ce dernier promit de lui fournir quarante hommes bien armés, qui seraient joints à un pareil nombre que Conrad rassemblerait, et dont Thomas prendrait le commandement. En même temps, l'évêque s'occupa de pratiquer des intelligences dans la ville, à l'aide de quelques amis dévoués, et tâcha ainsi de préparer les moyens de s'y introduire avec plus de facilité. Une surprise allait donc être tentée contre les bourgeois : les soldats de l'évêque devaient entrer nuitamment dans Toul par la porte pratiquée récemment dans le rempart, derrière le palais épiscopal, et que les domestiques du prélat, restés en ville, avaient ordre d'ouvrir.
….La veille de st Mathieu de l'année 1284, Thomas et ses 80 hommes arrivèrent sur le bord du fossé, un peu avant minuit ; des radeaux furent promptement disposés, et déjà les assaillants touchaient le pied des murailles et allaient pénétrer dans le palais, lorsque les bouchers, prévenus les premiers par le guet qui avait découvert à temps les projets de l'ennemi, accoururent, armés de leurs larges couteaux et massacrèrent les soldats de Conrad, au fur et à mesure qu'ils sortaient de la poterne. Ceux qui échappèrent à la mort et qui voulurent prendre la fuite, furent faits prisonniers par les bourgeois qui étaient sortis de la ville pour les cerner, et à peine s'il en resta un petit nombre pour porter la nouvelle de cette défaite à Liverdun.
….Thomas, le chef de la troupe ennemie, eut la cuisse percée d'une flèche, et fût traîné captif dans la ville. Les bourgeois, plus irrités que jamais contre leur évêque, après cette attaque imprévue, chassèrent de son palais ses officiers et ses domestiques et forcèrent tous les chanoines à quitter Toul et à se retirer à Blénod.
….C'est à ce fait que quelques légendaires rattachent le prétendu miracle de la Vierge au pied d'Argent.
….Enfin l'évêque ayant obtenu des secours des évêques de Strasbourg et de Metz, contraignit les bourgeois à lui demander la paix, qu'il ne leur accorda qu'aux conditions les plus humiliantes et rentra enfin dans sa ville épiscopale.
….En racontant tout au long cette lutte acharnée des bourgeois de Toul contre leur évêque , j'ai voulu montrer avec quel courage et quel acharnement le peuple en ce temps, luttait déjà pour conquérir cette liberté que devait nous donner la Révolution de 1789.
….Sous l'évêque de Thomas de Bourlémont (1330-1353), Isabelle d'Autriche, régente de Lorraine, pendant la minorité de son fils Raoul , s'était emparée du château de Liverdun et l'avait fait ruiner pour se venger des ravages que les troupes de l'évêque de Toul avaient faits en Lorraine.
….Quelque temps après, Thomas de Bourlémont fit, avec Henri IV, comte de Bar, un traité par lequel, il lui cédait cette forteresse, à charge par lui d'en réparer les fortifications. Le comte y fit aussitôt entrer des troupes, qui y travaillèrent avec tant de diligence, qu'au bout de six semaines, la place se trouva en état de défense, et dès lors la garnison barrisienne commença à faire des courses sur les terres de Lorraine.
….Le duc Raoul, devenu majeur, entra en guerre avec le même Henri, comte de Bar. Il fit parler à l'évêque, le menaça, l'intimida et l'obligea à renoncer au traité qu'il avait fait avec le comte et à en passer un nouveau avec lui.
L'évêque fit sortir par stratagème les troupes barrisiennes qui étaient dans Liverdun, et y fit entrer celles de Raoul ; mais elles n'y demeurèrent pas longtemps.
L'évêque traita une seconde fois avec le comte de Bar et introduisit les troupes de ce prince dans Liverdun, après avoir tiré les Lorrains par artifices.

….Ces variations continuelles déplurent même à Henri, qui s’accommoda avec le duc de Lorraine et demanda à l'évêque la restitution des frais de la guerre qu'il avait suscité entre lui et Raoul. Thomas de Bourlémont fut obligé de payer six mille livres au comte.

...............« La dame Mairsbourg (??) (c'est-à-dire régente) Isabelle d'Autriche
...............« femme de Ferry IV, avait requis et voulut que le
...............« Châtel de Liverdun, qui apportait gène et grand
...............« dommage à ceux qu'étaient de Lorraine, fût rasé et
...............« déconfit. Ce fut fait ainsi sans dire gare à qui que
...............« ce soit. Thomas de Boulémont, évêque de Toul,
...............« à qui ce bourg appartenait, ne put endurer chose
...............« pareille. Il fit un traité et pact avec ceux de Bar,
...............« et fut, par accord, le dit Liverdun, mis en mouvance
...............« et mains du comte évêque, et fut le châtel, ainsi
...............« qu'avait été entre ieux réglé et promis, refait et
...............« parfait, et n'y manqua chou quelconque ;
...............« furent engeins de guerre mis en tel poing que
...............« fut grand dépit à Monseigneur Raoul et ne
...............« put s'entenir qu'il n'en tien vengeance : pour
...............« ce fut envoyé en la ville de Toul, certain brave et
...............« loyal serviteur qu'on nommait le capitaine
...............« Brunet, qui avait en sa suite quarante qu'estaient
...............« de son choix, et fur par lui l'évêque Bourlémont
...............« averti et promis qu'il serait couru sus en son bien
...............« et revenu, si n'estait li châtelet du dit Liverdun
...............« incontinent remis à Monseigneur de ce fait qui
...............« fut bien esbahi ? Ce fut li Boulémont et qu'avaient
...............« ainsi que li, malin vouloir de porter trouble et
...............« dommage dans le duché. » (Mémoire de Thiriat)

….Thomas de Bourlémond accorda au monnayeur Chandreis (?) le droit de frapper toutes sortes de monnaies blanches, à son cour et à Brixey, et même au cour des évêques étrangers, lui défendant seulement de contrefaire celles du roi de France et du duc de Lorraine.
….C'est ce même évêque qui fit construire la tour de Liverdun.
….Henri de Ville-sur-Illon, évêque de Toul (1409-1436) fit réparer les forteresses de Blénod de Brixey, de Mézières et de Liverdun, que le temps avait en partie détruites, et les mit en tel état qu'on les tenait pour imprenables.
….Ce prélat mourut à Liverdun, le 21 mars 1436, et fut inhumé dans l'église, près du grand autel, entre la chapelle de st Pierre et le tombeau de sainte Aphronime.
….C'est à Liverdun, à Blénod, à Mézières et à Brixey (village de la Meuse) que se tenaient les palais de l'évêque. Ces villages ou bourgs devinrent plus tard les chefs-lieux des châtellenies de leurs noms.

….Les chanoines exerçaient aussi dans leurs terres un droit de juridiction. Void, Vicherey et Villey-st-Etienne étaient les sièges de leur justice Seigneuriale.

... début de la monographie

.Louis de d'Haraucourt, évêque de la même église (1437) fortifia aussi à grand frais les châteaux de Brixey et de Liverdun, dont il restaura la maison épiscopale, à laquelle il ajouta de nouveaux ouvrages.

Brixey, dont il est parlé si souvent dans l'histoire de Liverdun, et qui était surnommé Brixey-aux-Chanoines, était un village sur la Meuse, dans le canton de Vaucouleurs.
Les évêques de Toul en ont été les seigneurs temporels, sous la souveraineté de la France, depuis Pierre de Brixey, qui légua à son église ses droits patrimoniaux sur cette terre.
….Brixey avait, dans le moyen-âge, un château fortifié avec une haute tour, dont s'emparèrent les troupes bourguignonnes pendant la guerre entre Charles-le-Téméraire et René II.

….Guillaume Filâtre (1451) travailla à réduire les bourgeois de Toul, que son prédecesseur n'avait pu dompter ; mais il n'y réussit pas. Il trouva un peuple mutin qui se souleva contre lui, lui refusa toute obéissance et menaça en sa présence, de tuer son Receveur général. L'évêque quitta la ville et se retira dans le château de Liverdun où il transféra son officialité obligeant, par des censures, les officiers de ce tribunal à y tenir résidence.
….Ce châtiment ne rendit pas la bourgeoisie plus traitable. Elle brisa les portes des prisons ecclésiastiques et en fit sortir les détenus.
L'évêque, de son côté , supprima la justice de Toul, cassa la magistrature, excommunia les bourgeois et la ville et les faubourgs furent mis en interdit.
….Pour rendre la punition plus éclatante, il conféra la charge de Maître échevin à un simple bourgeois de Liverdun, et l'envoya à Toul pour y exercer sa juridiction ; mais les habitants, au lieu de le recevoir avec le respect et les cérémonies accoutumées, le conduisirent dans les prisons épiscopales d'où il ne sortit qu'après avoir prêté serment de ne point reconnaître Guillaume pour Seigneur temporel.
….C'est à cette époque que les bourgeois de Toul, tourmentés depuis longtemps du désir d'établir chez eux un gouvernement républicain secouèrent le joug de la domination ecclésiastique, et, dans une assemblée générale, décrétèrent qu'ils ne recevraient jamais l'évêque dans la ville et n'en permettraient pas même l'entrée à ses officiers.
….La querelle fut portée devant l'Empereur d'Allemagne qui se prononça en faveur de Guillaume et obligea les bourgeois à lui demander pardon, ce qu'ils firent dans les derniers jours d'avril 1451. Mais la paix ne dura pas longtemps et ce ne fut que vers 1453 que le pape parvint à réconcilier les ouailles rebelles avec leur pasteur.

….Ce fut Guillaume Filâtre qui bâtit à Liverdun un lieu propre à garder les chartes de la manse épiscopale. Cette construction lui coûta cinq cents florins.

….Les états assemblés à Nancy ayant refusé de reconnaître l'élection d'Antoine de Neufchâtel, jeune prince de 12 ans et qui montrait une vocation très équivoque pour l'épiscopat, il s'en suivit des hostilités.
….Thiébaut de Neufchâtel, maréchal de Bourgogne et père du prélat, outré de cet affront, et de celui qu'il avait reçu récemment à Epinal, dont les habitants avaient refusé de le recevoir, quoique cette ville lui eût été donné par Louis XI, épiait l'occasion de s'en venger sur le duc de Lorraine, qui avait plus heureux que lui. Il réunit donc une troupe d'aventuriers, pénétra en Lorraine par le Luxembourg et vint mettre des garnisons bourguignonnes à Brixey, Mézières et Liverdun, dont Antoine de Neufchâtel lui avait ouvert les portes.
Le prince Nicolas, fils du duc Jean se mis en campagne pour arrêter les dévastations que ces étrangers commettaient dans le pays. Il ne fut pas heureux d'abord, mais ayant assemblé de nouvelles troupes, il marcha contre Toul dont il menaça de brûler les faubourgs si on ne lui ouvrait les portes. Il se retira aux prières des habitants, mais il enleva les châteaux de Void et de Mézières.
….Cependant les bourguignons continuaient de ravager la province, pillant et brûlant les villages ; ils attaquèrent et pillèrent Condé (aujourd'hui Custines) Le conseil de guerre envoya contre eux le maréchal de Fénétrange. Celui-ci amassa du monde, prépara de l'artillerie, fit fortifier la ville et le château de Frouard, dont Louis XI venait de remettre l'hommage à Jean II, en raison des services que ce prince lui avait rendus pendant la guerre dite du Bien Public, et, de là, il tint en échec la garnison de Liverdun.
….Le duc de Lorraine lui ayant ordonné d'aller investir cette place, il en vint faire le siège.
….Le château était bien fortifié, muni de toutes sortes de provisions et pourvu de tout ce qui était nécessaire pour une longue et vigoureuse résistance. Il était défendu par un gentilhomme nommé Rolin de Castres, châtelain de Châtel.
….Pendant que Jean de Fénétrange était occupé au siège de Liverdun, le bailli de Versigny de la comté de Ferrette, vint à passer par les bois de heys. Les lorrains l'attaquèrent, le battirent et lui enlevèrent sa bannière qui vint décorer l'église de St Georges.
….Cette bannière portait une licorne ouvrée richement, à l'entour disait : A moi, ne tien

...Une chronique que j'ai compulsée dit, en parlant de l'attaque de Liverdun , par le maréchal de Fénétrange : «qu'il (le maréchal) était fier comme un lion. Il les assiégea de si près que la bombarde et autres artilleries, tours et murailles en allaient par terre. Ceux de dedans voient qu'ils estaient gens perdus, firent appointement, sauf leurs corps et leurs biens. Quand tous en armes furent prinrent congié de l'armée des Lorrains, laissèrent la dite Liverdun au maréchal de Fénestrange et à toute la chevalerie, lesquels, par conseil firent incontinent abastre le chasteau et murailles, et demeura comme ville champestre. L'église et les maisons en leur estre demeurant ; les habitants biens perdirent ; ils furent prins au corps, pour estre qiete payèrent grande rançon … Et les Bourguignons congnurent bien que les Lorrain estaient gens de guerre »

….Enfin, après six semaines, la ville fut emportée. La garnison, qui était forte de 400 hommes, demeura prisonnière de guerre et envoyée à Nancy. Les habitants furent chassés de leur ville, leurs murailles détruites, comme le dit la chronique que je viens de rapporter, et le château fut rasé.
Liverdun fut abandonné au pillage et les soldats y mirent le feu qui gagna bientôt les archives de l'évêché. Le maréchal, arriva trop tard pour arrêter l'incendie et ne put sauver qu'un tiers des archives, qu'il fit porter dans l'église de st Georges, à Nancy.
….Ce fut le 16 septembre 1467 que Liverdun fut pris par le maréchal de Fénétrange.
….C'est pendant ce siège, dit un autre chroniqueur, qu'on vit un Bourguignon, à l'exemple des anciens preux, s'approcher des murs et venir demander s'il n'y avait pas dans la place quelqu'un qui voulût rompre une lance pour l'amour de sa dame.
….Un pareil fait devait arriver au siège de Charmes en 1471, quelques années après.

….Un autre chroniqueur, Philippe de Vigneulles rapporte de même qu'en 1482, un Liverdunois s'était pris de querelle avec un des soudoyeurs au service de la ville de Metz, ils se défièrent et se donnèrent des gages pour combattre en champ-clos.
….Le 6 mai de la dite année, ils se rendirent au champ-à-Seille, théâtre ordinaire de ces sortes de joutes, et entrèrent dans la carrière, accompagnés de leurs parrains et des gens préposés par la ville au maintien du bon ordre.
….Le bruit des trompettes ayant donné le signal, les deux champions s'avancent la lance en arrêt, s'attaquent avec impétuosité et rechoquent avec tant de violence, que leurs lances volent en éclats. Ils mettent à l'instant l'épée à la main. Le combat devient aussi long de sanglant ; les becs de faucon et les massues de plomb succèdent à l'épée ; enfin les coups qu'ils reportent sont si rudes, que la bannière du Messin en est abattu. Aussitôt le Liverdunois saisit une pique, qu'il cherche à lui enfoncer dans la gorge ; mais la tête baissée, le messin serre fortement la courroie de sa bannière entre ses dents pour empêcher que son cou ne reste à découvert, et rend par son adresse les efforts de son adversaire inutiles. Les seigneurs alors terminèrent le différent. Ce combat, qui dura plus de deux heures, avait attiré à Metz un concours prodigieux de spectateurs.

….Le château de Liverdun ne fut pas rétabli depuis sa ruine à cette époque. Le roi Louis XIII avait ordonné qu'on fortifiât ce lieu, mais on n'a ni achevé ni entretenu ses fortifications.

... début de la monographie

….Pendant les guerres qui désolèrent l'Europe sous les règnes de François 1 et de Charles Quint, un évêque de Toul, Hector d'Ailly (1525-1552) mit la forteresse de Liverdun entre les main du duc Antoine, afin d'empêcher que les troupes de France, ne s'en emparent, et Philibert d'Haraucourt en fut nommé gouverneur.
….Grâce à la politique sage et conciliatrice du duc de Lorraine, cette province jouit d'une tranquillité parfaite au milieu de l'embrasement général.
….Après l'entrevue inutile que le cardinal Nicolas, François et Louis XIII avaient eu à Pont-à-Mousson, à la suite des armements clandestins faits par Charles IV, en faveur de l'Empire, et la défaite d'un régiment de cavalerie lorraine près de St-Mihiel, le roi de France vint à Liverdun, probablement pour y passer la Moselle, car il n'y avait pas alors de pont à Frouard. De là il devait s'avancer vers Nancy qu'il avait le projet d'investir.
….Dans cette extrémité, Charles IV, envoya de Villé, premier gentilhomme de la chambre et Jannin, secrétaire d’État, faire des soumissions à Louis XIII et lui offrir toutes sortes de satisfactions.
….Par le traité qu'ils conclurent à Liverdun, avec le Roi de France, le 26 juin 1632, celui-ci s'engageait à rendre au Duc, le château et la ville de Bar, ceux de St-Mihiel et tout ce qu'il avait conquis depuis son entrée en Lorraine, à condition que Charles IV remettrait entre ses mains, pour 4 ans, les villes et châteaux de Stenay et Jametz, avec les munitions et l'artillerie qui s'y trouveraient et qu'après ce terme expiré, le Roi les rendrait de bonne foi et le même état au Duc ; que, moyennant l'évaluation qui s'en ferait, au denier cinquante, le Duc céderait au Roi, Clermont en Argonne ; que, dans un an, Charles ferait au Roi, hommage pour le Duché de Bar ; que le Duc observerait religieusement les cinq premiers articles du traité de Vic ; qu'il joindrait ses armes à celles du roi dans toutes les guerres que celui-ci pourrait entreprendre, et qu'il donnerait un passage libre aux troupes de France, quand on le lui demanderait.
….Telles sont les conditions contenues dans le traité fait à Liverdun, comme je l'ai dit plus haut, le 26 juin 1632.

….Le duc de Lorraine ne fut pas fidèle au traité de Liverdun, auquel il n'avait acquiescé d'ailleurs que par la force.
….Ses troupes quittèrent bientôt la bannière de France pour se ranger sous celle de l'Autriche. Celles qu'il avait promises au maréchal d'E... se dispersèrent dans peu de jours et il n'en resta qu'un régiment. Enfin Charles IV, fit un traité avec l'Empereur et il alla même jusqu'à changer la marche des troupes. Elles battaient à la française, il les fit battre à l'espagnole.
….L'aigreur de Louis XII s'accrut encore de cette simple circonstance, contre le duc de Lorraine et attira sur ce prince de nouveaux malheurs.
….Lorsque, après le traité des Pyrénées, Charles IV, eût été remis en possession de ses États, la Chevalerie lorraine, corps puissant et auguste réclame les privilèges dont elle avait été injustement dépouillée, malgré se fidélité à toute épreuve.
….En effet, les tribunaux souverains de Lorraine, les Assises et Parlement de St Mihiel avaient été supprimés.
….Les plaids tenus en Lorraine depuis le premier duc Gérard d'Alsace, ont été connus sous le nom de Tribunal des Assises qui a subsisté près de 800 ans, dans cette province.
….Les chevaliers seuls avaient le droit d'y assister, ce qui leur donnait aussi l'entrée aux États de Lorraine.
….Pendant la durée des Assises, leur personne était sacrée et aussi inviolable que celle du souverain et leurs biens étaient insaisissables jusqu'à leur retour. Cette juridiction embrassait toutes les matières féodales, soit entre le prince et ses vassaux, soit de vassaux à autres vassaux.
….Aussi, afin de délibérer plus librement, les chevaliers s'assemblèrent à Liverdun, (ville indépendante de Lorraine) et créèrent des syndics et des promoteurs pour agir au nom de tous.
….Charles IV, informé de cette réunion, établit deux chambres de parlement, l'une à Saint-Mihiel et l'autre à Saint-Nicolas, et les fit agir par arrêt, contre les membres de cette assemblée.
….Le baron de Saffre, l'un des principaux promoteurs, fut condamné à sortir des états, dans huit jours avec toute sa famille. Le comte de Ludres, et quelques-uns, furent consignés dans leurs châteaux, sous la garde de soldats qui y vivaient à discrétion ; les autres, appréhendant un pareil châtiment, s'éloignèrent pour laisser passer l'orage.
….Malgré ce traitement sévère, la noblesse ne se rebuta pas. De nouvelles requêtes furent présentées par elle ; mais elle n'obtint, en échange, que de vaines et illusoires promesses qui n'eurent point de résultat.
….Sollicités par Louis XIV de s'allier avec lui contre leur souverain, à charge de reconquérir tous leurs privilèges, les chevaliers restèrent fidèles au duc, en dépit de son injustice.
….Ainsi, pendant que la France arrachait par lambeaux les débris de sa souveraineté, Charles IV ne craignait pas de mécontenter une aristocratie redoutable à qui ses prédécesseurs avaient dû, plus d'une fois, le salut de leur trône. Ce prince inconséquent marchait en aveugle à sa ruine, et préparait en même temps la ruine de la vieille nationalité lorraine.

….Une lettre d'un gentilhomme lorrain, à un prince allemand reproduit ce qui suit :
« En 1641, dit cette lettre, Charles IV, rendu à ses peuples, qu'il avait aigris par ses traités avec la France, par ses inconséquences, fut encore accueilli, parce qu'ils ne virent en lui que le sang de leurs anciens souverains. Toujours insouciant, ce prince se souvint à peine des sacrifices multipliés que ses peuples lui avaient faits, des recours qu'ils lui avaient donnés dans son malheur.
«….Louis XIII et le Cardinal ministre, en supprimant les tribunaux souverains de la Lorraine et du Barrois, n'avaient écouté que les conseils de la vengeance, n'avaient peut-être cru suivre que le droit des armes : Charles IV fut plus injuste . La suppression des Assises et du Parement de Saint-Mihiel était le fait d'une guerre malheureuse, le refus de les rétablir fut celui de l'ingratitude.
«….Par édit donné à Epinal, le 7 mars 1641, Charles établit un seul tribunal supérieur pour les duchés de Lorraine et de Bar, sous le titre de Cour souveraine.
«….Ce tribunal, composé d'une partie des membres de l'ancien Parlement de Saint-Mihiel, qui avaient eu le courage d'administrer la justice au nom du Duc, à Sierk, à Luxembourg, où ils s'étaient réfugiés pendant les troubles, méritaient la considération que l'on doit à la vertu des membres qui la composèrent ; mais il n'était encore que le simulacre des tribunaux supérieurs de la nation, (il n'était pas consenti par elle). La noblesse, assemblée à Liverdun, protesta contre la suppression des Assises. Le baron de Saffre, porteur de ses représentations à Charles IV, reçut ordre de sortir des états dans huit jours, et de vendre tous ses biens dans trois mois.
«….A cet acte de despotisme, la noblesse répondit en s'assemblant de nouveau à Pont-à-Mousson. Elle avait à sa tête le comte de Bionne de la maison de Tornielle ; il fut trouver le duc à Bar, l'y somma de remplir ses serments. La requête de la noblesse fut remise au prince même. Elle était signée de tous les membres de l'ancienne chevalerie. Leurs signatures y étaient inscrites sous la forme d'un cercle, pour éviter toute espèce de distinction entre la première et la dernière. Le prince, oubliant ce qu'il devait à sa noblesse, le réduisit à la nécessité de lui laisser entrevoir qu'elle pouvait renoncer à lui, puisqu'il avait renoncé lui-même à la nation par ses traités et qu'elle appellerait au trône, son neveu Charles V.
«….L'imprudence de Charles IV fut portée à son comble. Il signa le traité de Montmartre par lequel il cédait ses états à la France au détriment des princes de sa maison.
«….Le dévouement des Lorrains pour le sang de ses souverains, se montra sans toute sa force dans cette circonstance critique.
«….Louis XIV avait ses troupes en Lorraine ; il proposa à la noblesse de la prendre sous sa protection, de lui confirmer ses privilèges. Elle préféra être fidèle à un prince qui, par sa conduite, n'avait plus sur elle que le faible droit d'être né du sang de ses anciens maîtres, elle se contenta des promesses que les circonstances lui arrachèrent. Ces promesses demeurèrent sans effet. »

….En l'année 1703, le dernier coup, fut porté à la puissance de Liverdun.
….Son chapitre, qu'avait fondé, comme nous l'avons dit, l'évêque Pierre de Brixey, était toujours demeuré très faible, et les évêques de Toul, en vertu des ordonnances du Concile de Trente, avaient jugé à propos de le supprimer, et d'en unir les revenus à leur séminaire de Toul.
Le Parlement de Metz, par différents arrêts confirma la suppression de cette église collégiale.
….Les chanoines se pourvurent au Conseil du Roi qui, par arrêt du 15 octobre 1703, cassa les arrêts du parlement de Metz. Mais Mr de Brixey, évêque de Toul, eut le crédit de faire confirmer la suppression du dit chapitre et de le réunir à son séminaire.
….Depuis cette époque, il est à peine question de Liverdun. La forteresse redoutable, le boulevard de la ville de Toul, devient une bourgade oubliée ; la vieille cité meurt et s'ensevelit sous ses ruines.
….Mais cette ville, quoique ayant perdu son importance, n'en est pas moins restée une des plus curieuses et des plus fréquentées de tout le département, surtout depuis l'exécution des travaux du chemin de fer et de ceux du canal de la Marne au Rhin.
….Elle conserve d'ailleurs des vestiges, des noms qui rappellent sa grandeur passée.
….Elle se divise toujours en deux parties bien distinctes : la ville Haute et la ville Basse. Un antagonisme, quelquefois peu logique existe même entre les habitats de ces deux parties de la ville, antagonisme qui se révèle à chaque occasion mémorable. Dans les élections au conseil municipal, les électeurs de la ville Basse voteront rarement pour des personnes habitant le haut de la ville et réciproquement.
….Lorsqu'il fut question de construire une nouvelle école de garçons dont la nécessité se faisait vivement sentir depuis un grand nombre d'années, les conseillers municipaux de la ville Basse qui étaient en majorité dans le conseil, votèrent tous pour l'emplacement actuel, quoique les dépenses dussent être excessivement plus élevées, et à une observation que je fis un jour sur cet emplacement, un conseillé de la ville Basse me répondit en riant : « Je voudrais que l'on pût transporter l'église et le clocher au moyen de rouleaux. Ils seraient bientôt descendus de leur position actuelle pour être placés au milieu des deux villes, près des nouvelles écoles. »
….La ville Haute, comme je l'ai dit dans les notes annexées à la présente notice, est située sur le plateau et à la forme d'un parallélogramme dont les dimensions sont d'environ 280m à l'aspect du Sud, 300m à l'Ouest, 30m au Nord et 320m à l'Est.
….La ville Basse est bâtie sur le penchant de la montagne et s'étend de la ville Haute à la gare du chemin de fer et de la pour se prolonger par la rue dite de la gare ou de la station. C'est dans cette rue où il ne se trouvait pas une seule habitation il y a moins de 50 ans, que se trouvent actuellement les plus belles constructions.
….Cette seconde partie de Liverdun, accuse la forme rectangulaire, présentant un développement d'environ 300m de longueur et 120m de largeur.
….Les deux villes étaient entourées de murailles flanquées de tours ; l'enceinte de la ville Haute, surtout était remarquable. Défendu d'abord par sa position naturelle, bordée de rochers escarpés sur trois de ses côtés , elle était séparée du plateau, du côté du Nord, par un fossé taillé dans le roc, large et profond de 8 à 10 mètres. Les revêtements étaient surmontés de murailles épaisses et de tours dont les soubassements restés debout sur les rochers, accusent encore 10, 12 et 15 mètres de hauteur, ruines imposantes, attestant généralement le XIIe siècle, époque des constructions de Pierre de Brixey.
….La tradition conserve le nom de plusieurs tours, il y avait, dans la ville Haute, la tour Gabion près du château (cette tour, ou du moins le soubassement existe encore aujourd'hui et conserve toujours son nom primitif. Elle appartient à la veuve Roux François et lui sert de logement ainsi qu'à son gendre, le sieur Joseph Bogen, mécanicien)

... début de la monographie


….La tour dite du Cavadan, entre les deux villes et qui se trouvait dans la propriété que la commune de Liverdun a achetée pour l'établissement du nouveau groupe scolaire de garçons a été démolie, avec bien de la peine en 1887. Il a fallu faire jouer la mine pour avoir raison des solides et épaisses murailles.
….Celles dites du Champ Maillot, du Château-de-Beaujour, existe encore en partie et dressent encore leurs ruines imposantes aux regards des voyageurs qui passent en chemin de fer et admirent ces restes d'un autre âge.
….Celle de la Caniotte, rasée en partie par les ordres de Richelieu, comme toutes les autres d'ailleurs, a été restaurée et sert actuellement d'habitation à la famille veuve Claude Oudin, dont elle est devenue la propriété.
Il existe encore dans la ville Haute, les restes de 3 tours, dont la tradition n'a pas conservé les noms. Elles donnent toutes les trois, sur le chemin de Derrière le Château. Deux de ces tours se trouvent sur une propriété appartenant au sieur Dujardin et la 3e sur une propriété de Mr Charlemagne ex-maire de la commune.
….On ne signalait, il y a quelques années, dans la ville Basse, que la tour Saint Martin, de forme carré.
….En 1875, elle a été vendu par la commune de Liverdun à Mr le docteur Sagnet, qui l'a fait démolir pour agrandir la maison qu'il habite actuellement et dont il est le propriétaire.
….Nommé commissaire enquêteur, au sujet de cette vente, par Mm le sous-Préfet de Toul, j'ai fait le plan de cette tour, dont les murs ne s'élevaient plus qu'à quelques mètres de hauteur.
….Trois portes s'ouvraient dans les deux villes. La Porte d'En-Haut, donnant sur le plateau, debout encore paraissant remonter au XIVe ou au XVe siècle et offrant des embrasures, la coulisse de la herse et les rainures du pont-levis manœuvrant par un jeu de bascule.
….La porte d'En-Bas, comme je l'ai dit au commencement de cette notice, démolie, il y a 5 ans, pour donner plus de largeur à la Grand'Rue de Liverdun, était à plein cintre, surmontée de machicoulis et de même époque que la précédente.
….Enfin, la 3e Porte, appelée porte du milieu qui a disparu depuis longtemps, s'ouvrait dans l'enceinte de la Ville-Haute, pour établir une communication entre les deux parties dont se composait Liverdun. On voit encore aujourd'hui, les montants en pierre de taille de cette porte, encastrés dans les murs qui se trouvent en face du nouveau groupe scolaire de garçons.
….Comme je l'ai dit dans les notes annexées à la présente notice, le Château, était bâti au nord de la ville. Il semble avoir eu , en plan, la forme d'un quadrilatère mesurant environ 30m de développement et l'aspect du Nord, 90m à l'Ouest, 50m au Sud et 100m à l'Est.
….Quelques maisons appartenant aujourd'hui à la veuve Roux, Mr Thouvenin de Toul, Rose François, les héritiers Alexis Salhorgne, Mm Thiébaut Constant et Ferdinand Gabriel, une vigne et des jardins appartenant aux héritiers Salhorgne et Dujardin, (c'est au milieu de la vigne Salhorgne que se trouvait l'énorme puits correspondant avec la Moselle et qui est comblé depuis un grand nombre d'années) en occupent actuellement l'emplacement.
….Ce quartier s'appelle du reste le Château. A côté passent le sentier du Château et le chemin dit Derrière-le-Château.
….J'ajouterai que la maison de Mr Ferdinand Gabriel, construction de la Renaissance, conserve dans la tradition le nom de Château de Liverdun et qu'elle se trouve occuper à peu près le milieu de cet emplacement.
….En fouillant le sol de la maison des héritiers Alexis Salhorgne, comme je l'ai dit dans les notes annexées à la présente notice, il y a une cinquantaine d'années, on a découvert des galeries souterraines qui servent aujourd'hui de caves et qui sont bâties sur piliers massifs, carrés en plan, hauts de 1m 50, espacés de 3 mètres et munis d'arcs surbaissés, rectangulaires, formés d'un segment de cercle. On suppose que ces galeries appartenaient au château et qu'elles servaient de cachots, car, quand on les découvrit, elles renfermaient 3 squelettes assis et attachés à la muraille par des colliers et des chaînes de fer oxydés par le temps.
….Sur un des blocs de pierre servant de siège à ces malheureux, on voyait gravés ces mots : « Intravi in cast. Liber. Dun. Quat . Cal. Janv. 1171 . » Moi, qui ne sais pas le latin, je suppose que cela veut dire à peu près : « Entré dans ce cachot de Liverdun, le 4 du calendrier de Janvier de l'année 1171. On prétend que ces squelettes étaient ceux d'un des fils du duc Mathieu et de ses écuyers, qui disparurent durant les guerres de ce prince contre la ville de Toul.
….Il existe deux places dans la ville Haute, l'une devant l’Église, est appelée place d'Armes probablement parce que c'était là que les troupes de la garnison faisaient l'exercice ou que les évêques de Toul, faisaient parader leurs troupes lorsqu'ils venaient dans leur bonne ville de Liverdun, et l'autre, à quelque distance, à proximité de l'ancien Hôtel de Ville et nommée place de la Commune.
….Sur cette dernière place, le rez-de-chaussée de quelques maisons est bordé de galeries supportées par des piliers.
….Un grand nombre d'habitations, surtout de la Ville Haute, remontent au XVe et au XVIe siècle. On en remarque plusieurs avec pignons sur la rue, fenêtres à croisillons et portes ornées de linteaux chargés d'ogives.

….A Liverdun on remarque plusieurs endroits auxquels se rattachent d'anciennes légendes :

….Le trou des fées qui est une excavation de rochers et que la légende dit avoir été habitée par une fée bienfaisante qui se cachait aux yeux des mortels et qui ne se révélait que par les effets de sa puissance.
….Jamais dit-on, les amants ne l'imploraient en vain ; les jeunes filles venaient s'agenouiller en tremblant sur le seuil de sa sombre demeure et lui demandaient de toucher le cœur dont elles enviaient la conquête ou de ramener à elles l'infidèle qui les avaient délaissées. La bonne fée prêtait l'oreille à leurs prières et exauçait leurs vœux. Un pauvre Chevalier, dit-on, n'ayant de richesse que son épée, de trésor que son amour, s'était épris d'une noble dame de haute et puissante lignée ; il implora la fée de la grotte et le pauvre chevalier devint l'heureux époux de la riche châtelaine.

….C'est la roche du Saut du Cerf, la Roche Barbotte, la Roche de la Guillotine, c'est le haut de Sohet où il existait un village du nom de Sohet et détruit par les Suédois ; c'est le cimetière du Haut de Sohet – etc. J'ai donné les différentes légendes connues, sur ce lieux dans les notes annexées à la présente notice.

….Ainsi que je l'ai dit, les évêques de Toul firent frapper monnaie à Liverdun. On en connaît de 3 types différents. Deux de ces pièces retrouvées à Charmes en 1838 sont attribuées à Pierre de Brixey. L'autre pièce qui aura sans doute suivi ou accompagné la reconstruction du château, et qui a eu peut-être pour usage principal le paiement de la journée des ouvriers représente au droit , l l'évêque Pierre tête découverte, tonsurée et papillotée, ornée de parures pontificales et particulièrement du super-huméral affecté au siège de Toul. Les mains, ceintes d'une draperie, élèvent ensemble deux longues clefs. Petrus forme la légende. Au revers, paraît un château fort élevé, avec la légende novi-castri.
J'ai décrit longuement les pièces frappées à Liverdun, en rapportant les notes que j'avais trouvées dans le XIIe , 3e série des mémoires de la société d'archéologie lorraine du musée historique lorrain.


….La tâche que je m'étais imposée concernant le vieux Liverdun est terminée. Il ne me reste plus qu'à parler de sa situation actuelle. Liverdun, est un centre industriel assez important. Ses belles carrières de roches (appelées gré rouge de Liverdun) et de carbonate de chaux ou baolin avec lesquelles on fabrique la soude artificielle à Dombasle et à Laneuveville devant Nancy (soudière de la Madeleine) ses sablières et ses grouissières occupent de nombreux ouvriers pendant toute l'année.
….Il possède en outre 3 minières où l'on retire du minerai assez estimé, 2 hauts fourneaux, un laminoir etc.

….Cette ancienne ville possède de même deux beaux ponts jetés sur la Moselle, pour le service du chemin de fer de l'Est ; un magnifique Pont canal de 136m de long jeté sur la Moselle à une hauteur de 10m. En comprenant des culées ce pont a 175m de long. Sa largeur est de 10m 60. Il se compose de 12 arches, toutes en plein cintre dont 10 de 13m de diamètre et deux petites arches latérales de 3m par lesquelles se fait la circulation sur les deux rives de la Moselle, au-dessous du canal.
….Les banquettes servant de chemins de halage ont 2m05 de large. Elles portent des dés en pierre, dans lesquels est scellé un élégant et solide garde-corps en fer.
….La profondeur de la cuvette est de 2m10. Ses dimensions, ) la hauteur des banquettes sont de 6m50 et de plafond 6m08.
Les piles ont été fondées sur un massif de bétons coulé à sec. Elles sont revêtues en pierre de taille d'Euville.
Le fond de la cuvette et ses parois intérieures sont en béton, composé de gravier et de mortier très hydraulique fait avec de la chaux de Ste Valdrée, du sable siliceux et de la pouzzolane artificielle.
….La surface de ce béton est recouverte d'une chape en mastic minéral composé d'asphalte provenant des mines du Val-de-Travers, qu'a été garantie par une seconde couche de béton et revêtue d'une maçonnerie en moellons piqués.
….Il est à regretter que des considérations stratégiques ou peut-être une prudence exagérée aient fait écarter par le conseil des Ponts et Chaussées l'ancien projet de Mr l'Ingénieur en Chef Collignon et aient forcé son auteur à lui enlever ce caractère de hardiesse et d'élégance qui en aurait fait le monument le plus remarquable de notre province.
….Tel qu'il est cependant, le pont-canal de Liverdun suffirait seul à la gloire d'un ingénieur.
….Il était, en effet, difficile de déguiser plus heureusement la grande hauteur des murs nécessaires à l'encaissement du canal, et qui forment, au-dessus des arches, des tympans d'une proportion trop forte.
….Cette disproportion est détruite au moyen d'un cordon en pierre qui sépare les arches du pont des murs de la cuvette.
….Entre ce cordon et celui qui couronne le pont-canal des pilastres divisent la façade de cette partie du pont et en rompent la monotonie. Peut-être faut-il regretter que la nécessité de se raccorder avec les piles du pont, n'ait pas permis de donner à ces pilastres un peu plus de légèreté et un peu plus de mouvement, sans dénaturer le caractère de sévérité et de grandeur que devait conserver le monument.

….La précision avec laquelle sont exécutées toutes les parties de ce monument prouve que l'entrepreneur, Mr Mombrun en a compris l'importance et que les ouvriers les plus habiles en tout genre y ont été employés.
….Mr Zeiller, Ingénieur des Ponts et Chaussées, chargé des travaux de la 2e subdivision du canal de la Marne au Rhin, a eu ici, comme au souterrain dont je parlerais plus tard, une foule d'immenses obstacles à vaincre.
….Pendant qu'on jetait les fondements du pont, les pluies continuelles de 1841 ont amené 13 crues extraordinaires qui ont détruit presque chaque fois les ouvrages préparatoires et suspendue les travaux.
….Ce n'est qu'à force d'énergie, de persévérance et d'études profondes que ce savant et modeste ingénieur a vaincu ces difficultés. Il a fallu créer un matériel considérable et, avec une vigilance continuelle, épier, en quelque sorte, les instants où les eaux baissaient pour recommencer les travaux et les pousser activement.
….Tous ces obstacles surmontés, rien ne paraissait encore, il semblait que tout restait à faire ; et, lorsque de tous les points des environs, la population est venu assister à la pose de la première pierre du pont , préoccupés d'un canal d'une si grande importance, dont le prompt achèvement était promis, charmés de cette fête si pittoresque, où, malgré l'inclémence du temps, s'est manifesté le goût et le génie artistique de nos ingénieurs, nous avons à peine vu le résultat de tant d'efforts, et nous n'avons pu apprécier tout ce qu'il a fallu de savoir et d'habileté pour l'obtenir. Il en est ainsi de toutes les œuvres du génie ; le travail ne s'y laisse pas deviner, et ceux qui admireront ce monument achevé, sa masse imposante et ses détails d'une beauté sévère, ne pourront se faire une idée des trésors de science et d'étude qui y sont cachés, tant les combinaisons leur en paraîtront simples, tant est convenable l'ensemble du pont et son exécution parfaite . (M. Lepage)

... début de la monographie

….La première pierre du pont canal de Liverdun a été posé le 22 septembre 1841, par Mr Leste, ministre des Travaux publics, en présence des autorités civiles, ecclésiastiques et militaires du département.
….Le procès-verbal de la cérémonie et la médaille commémorative ont été placés dans la culée, du côté de Liverdun. La médaille est en bronze, d'une belle exécution ; elle présente d'un côté la tête du Roi et de l'autre, cette inscription :
…....................Canal
…..........de la Marne au Rhin
…..........Loi du 3 juillet 1838
…..........Pont Canal de Liverdun
…..........La première pierre de ce monument
…..........a été posé le 22 7bre 1841
…..........Louis-Philippe 1er
…..........Roi des Français
…..........J.B. Leste Ministre des Trav. Publics
…..........A.V. Sous-Secrétaire d’État
…..........Lucien Arnault
…..........Préfet de la Meurthe
…..........Collignon, Ingénieur en Chef
On le voit, un autre intérêt que celui des souvenirs historiques se rattache encore au bourg de Liverdun.

….Nulle part, en effet, les travaux du Canal de la Marne au Rhin, n'ont pris un développement plus considérable que sur le territoire de cette commune, déjà si remarquable par la disposition si pittoresque de ses côtes et par les charmes du paysage qui se déroule au yeux du spectateur du haut de ses vieilles murailles. Il semble que les ingénieurs se soient plus à embellir encore ce faubourg de Nancy et à donner un nouvel attrait aux curieux qui ne cessent de visiter ses beaux sites et les bois qui les environnent.
….D'après un projet d'un ingénieur, Mr Brisson, le canal devait traverser la Moselle dans le voisinage d'Aingeray ; mais des considérations qui se rattachent à la défense du territoire, ont fait changer le tracé et maintenir le canal sur la rive gauche de la Moselle, en l'attachant aux flancs découpés des roches de calcaire oolitiques qui resserrent cette partie de la vallée sur une longueur de 5 kilomètres en amont de Liverdun.
….Il a fallu passer sous cette ancienne place par une galerie souterraine percée à plus de 50 mètres au dessous du village et arriver à cette galerie, de deux côtés, par des tranchées d'une profondeur effrayante, dont les talus présentent jusqu'à 40m d'escarpement.
….Indépendamment de ce souterrain, dont je vais parler et de l'admirable pont-canal, dont j'ai parlé, et qui traverse la Moselle au-dessous de Liverdun, d'autres ouvrages d'art se font aussi remarquer : ce sont plusieurs aqueducs sous le canal, une écluse avec un pont en pierre et une maison élégante pour un éclusoir de première classe, deux ponts aujourd'hui en fer, un pont ellipsoïdal en pierre entre le souterrain et le pont-canal, un autre pont en pierre pour permettre au chemin de fer de traverser une seconde fois la Moselle en amont de la gare du chemin de fer et deux gares en amont et en aval de Liverdun.

….J'ai parlé de ces ponts ; j'ai longuement décrit le pont-canal. Il ne me reste plus qu'à parler du souterrain et je terminerai cette notice sur ce beau pays que j'habite depuis 18 ans.
….Le souterrain a été percé au travers des bancs de calcaire ferrugineux appartenant à l'étage inférieur de la formation oolithique (terrains jurassiques) au-dessous duquel se trouve immédiatement le banc de minerai de fer oolithique exploité d'abord à Liverdun et sur plusieurs points du département, puis la formation du lias.
….Ces bancs calcaires, d'une excessive dureté, ont subi sur place, par l'effet d'une des perturbations de l'écorce terrestre, une dislocation qui les a fissurés en tous sens, et cette division en bancs isolés a rendu l'excavation du souterrain aussi difficile que dangereux.
….Sans doute, on avait pas là, comme dans les souterrains de Foug et d'Arschviller, une grande masse d'eau pour augmenter les difficultés de l'excavation ; mais le peu de consistance du sol supérieur rendait indispensable l'emploi d'un système de blindage très coûteux et surtout la plus grande célérité dans les travaux de percement et dans les revêtements de la voûte en maçonnerie.
….C'est ce qu'avait compris Mr Collignon, Ingénieur en Chef, auteur du projet.
….Il voulut que, sur ce point, rien ne ralentit les travaux. Grâce à la prodigieuse activité qui fut développée, la voûte, entreprise des deux côtés à la fois, se trouva entièrement terminé, sans accidents graves, un une longueur de 390 mètres, en dix huit mois et, lorsque les événements politiques de 1840 amenèrent en 1841, cette diminution de crédits qui a entravé les travaux du canal, on put, sans inconvénient suspendre l’achèvement du souterrain de Liverdun. Les difficultés étaient surmontées, ce qui restait à faire, pouvait plus tard, s'exécuter sans danger.
….Les hommes d'art peuvent seuls comprendre toutes les dépenses qu'occasionne une si grande célérité ; mais les amis de l'humanité doivent féliciter le savant ingénieur qui dirigeait ces travaux, d'avoir, par ce moyen, rendu moins dangereux le percement, et d'avoir évité ainsi ces accidents qui compromettent la vie des travailleurs et rendent si difficile l’achèvement du travail.
….Le souterrain de Liverdun a 500 mètres de longueur entre les deux têtes. Son épaisseur moyenne en maçonnerie est de 0m90,
….La voûte est en plein cintre dont l'ouverture est de 8m. La section du souterrain présente les dimensions suivantes : à la hauteur de la banquette 8m entre les banquettes, 6m20 ; au plan d'eau, 6m06 ; au plafond, 5m66. La banquette servant pour le chemin de halage a 1m40 de largeur, y compris les garde-corps en fer ; l'autre banquette ayant 6m40 de largeur, est destinée à isoler la voûte et ses pieds droits des murs de cuvette soumis à l'action, et, en outre, à faciliter les réparations partielles qui pourront devenir nécessaires. Les deux têtes de ce souterrain sont construites en pierre de taille d'Euville.
….A celle d'aval, deux escaliers en pierre lui donnent un caractère monumental.
Les revêtements de la voûte sont en moellons tirés du souterrain même ou des tranchées, piquées, ciselés avec soin et bourdés en mortier composé d'excellente chaux hydraulique de Ste Valdrée.
….Les pieds droits de la voûte sont taillés dans le roc, sans revêtement, sauf dans les parties où il s'est rencontré des fissures considérables ou du mauvais sol.
….Les parois de la cuvette sont revêtues d'un parement de maçonnerie pareil à celui de la voûte.
….Le radier, dans les parties remplies de fissures, est en béton ; les banquettes sont en pierre de roche, tirée aussi du souterrain, grossièrement taillée.
….A l'issue du souterrain, le canal entre dans la tranchée courbe et profonde, creusée dans une vallée rétrécie par deux côtes assez élevées, sur les flancs desquelles se trouvent d'un côté, un chemin communal (Chemin de Derrière le Château) et de l'autre, un chemin d'exploitation (Chemin de la vau de Dieulouard)
….Là encore, la disposition du terrain et la mauvaise nature du sol ont rendus indispensables des revêtements d'une forte épaisseur. Le glissement du terrain, sur une grande étendue, survenu après l'exécution d'une partie de la tranchée, ne permit pas de s'en tenir, comme on l'avait essayé, à des talus rapides protégés par de simples perrés.
….Tous ces travaux que j'ai essayé de décrire, ce souterrain, ces énormes tranchées, ces ponts jetés au-dessus du canal qui lui-même passe au-dessus de la Moselle, ces aqueducs, cette écluse, cette élégante maison, ce pont-canal, enfin toutes ces constructions qui, autrefois, auraient exigé un siècle d'efforts, quatre ans à peine ont suffi à leur achèvements.
….Je n'ai pas ici à parler de la forme si pittoresque du sol de Liverdun, de la manière dont il est cultivé, de son vignoble renommé autrefois et qui fournit encore aujourd'hui un vin délicat et recherché (surtout celui fourni par les vignes de la Côte de Vigneul) de sa richesse minérale, toutes ces questions ont été traitées dans les notes annexes à la présente notice.

….Je terminerai donc cette notice par un récit succinct de la cérémonie qui a eu lieu, comme je l'ai dit à Liverdun le 22 7bre 1841, lors de la pose de première pierre du pont aqueduc destiné à conduire les eaux du canal d'une rive à l'autre de la Moselle, à leur sortie du souterrain, récit que j'ai emprunté au Journal de la Meurthe.
….« Une foule immense était accourue de toutes parts sous les murs de l'antique cité féodale dont l'industrie vient de prendre possession et où elle a planté son drapeau civilisateur.
….Les rives de la Moselle s'étonnaient de ce concours inaccoutumé et la pittoresque vallée de Frouard s'était animé comme par enchantement. Il y avait, nous pouvons le dire, autre chose qu'un sentiment de vaine curiosité dans l'âme de cette population, d'ordinaire si insouciante : une pensée de progrès, d'avenir, de prospérité, l'agitait, et elle semblait, par une sorte de recueillement témoigner de l'importance de l'événement qu'elle venait de célébrer, et qui est une des phases de la grande et utile entreprise dont le mouvement industriel et commercial de nos contrées doit recevoir une nouvelle et vive impulsion.
….Mr Serte, ministre des travaux publics était arrivé de bonne heure avec Mr le Préfet de la Meurthe, Mr le général commandant le département et Mr l'Ingénieur en Chef du Canal. Des gradins, disposés en face du pont devaient recevoir les nombreux invités ; mais ils n'ont pu être occupés, chacun cherchant un abri contre la pluie qui, depuis 9 heures du matin, tombait avec abondance. Aussi avait-on envahi la tente destinée au banquet, décorée élégamment de feuillage et de draperies aux 3 couleurs.
….Parmi les personnes présentes on remarquait M et Mr Moreau, de Vatry et Croissant, députés de la Meurthe ; Mr le Procureur général et l'un de MMr les avocats généraux à la cour royale, Mr le Président du tribunal de première instance de Nancy, Mr le Recteur de l'Académie, MMr les Colonels et Lieutenants-colonels de la garde nationale et des régiments de la garnison, Mr l'Ingénieur en Chef du département et presque toutes les notabilités, financières, administratives, etc.
….A midi, le clergé, ayant à sa tête, Mr le Vicaire Général du diocèse, en l'absence de Mr le Coadjuteur, s'est approché de l'estrade élevée sur le bord de la rivière et devant laquelle se tenait debout Mr le Ministre des travaux publics, entouré de Mr de Préfet de la Meurthe, de Mr les sous-Préfet de Toul, de MMr les Ingénieurs du canal et Mr Dieulin, a prononcé le discours suivant :

«…..................Monsieur le Ministre, Messieurs,
….C'est avec un bien vif empressement que la religion s'unit, en ce jour solennel, aux premiers représentants du pouvoir, pour encourager les efforts de l'homme, applaudir aux découvertes de son génie, célébrer les œuvres de sa puissance. Oui, c'est un juste hommage qu'on lui rend, en l'associant à la fête à la fête de l'inauguration du pont-canal de la Moselle. Elle aussi, qui semble n'avoir pour objet que le perfectionnement religieux et moral de la société, s'intéresse à la prospérité des arts et de l'industrie, et au bien être matériel de l'homme. Y a-t-il un progrès, une invention utile, auxquels elle n'ait applaudi, et dont elle n'ait favorisé l'application au projet de l'humanité ? Il a bien compris toute la valeur des arts et des sciences, le christianisme, et il a su donner à leur développement le plus grand essor. N'est-ce pas lui qui, dans les guerres incessantes du moyen-âge, a sauvé du naufrage toutes les richesses littéraires de l'antiquité ; qui a arraché aux torches incendiaires des sauvages du Nord, ou des disciples de Mahomet les feuillets épars de l'histoire, et les membres inutiles des anciens poètes, philosophes, orateurs etc ? Les cellules monastiques, devenues alors le sanctuaire des lettres et le foyer de l'industrie, conservèrent et transmirent aux plus lointaines générations tous les nobles débris des sciences et des arts de l'Orient, de la Grèce et de l'Italie. Sans l’Église, la barbarie s'avançant sur le monde pour tout démolir et tout brûler, menaçait l'intelligence humaine d'une éclipse totale, et c'en était fait de la civilisation. Et nos meilleurs artistes modernes, où se sont-ils formés ? N'est-ce point à l'école de ces peintres, sculpteurs et architectes chrétiens auxquels nous devons ces magnifiques basiliques qui sont la gloire des arts et de l'orgueil des nations civilisées ?
….Et vous, savants ingénieurs dont nous ne venons pas moins ici admirer que bénir les travaux, n'avez-vous pas été devancés dans les merveilles de l'art par ces religieux appelés hospitaliers pontifes, du nom de ces ponts qu'ils jetaient avec tant de hardiesse sur nos rivières et nos fleuves ? Avignon atteste encore, de nos jours, le zèle et les talents artistiques de ces bienfaisants cénobites. Ne craignez pas, Messieurs, que ces citations tendent à déprécier les œuvres de votre génie ; je viens, au contraire, proclamer, à votre gloire, qu'en acceptant pour modèles, d'aussi pieux devanciers, les disciples ont dépassé les maîtres.
….La diffusion des lumières dans les rangs de la société ne nécessite plus aujourd'hui l'intervention du clergé dans les objets d'art et d'industrie ; mais en y prenant une part moins directe pour se circonscrire dans la sphère spirituelle de ses devoirs, il sera du moins, toujours le premier à préconiser les merveilleuses créations du génie. Toujours alliée et amie de la société civile dont elle est la sœur, l’Église s'empressera de lui donner l'appui de son influence pour tout ce qui a rapport à la gloire et au bien être national. C'est dans ce but qu'elle vient aujourd'hui appeler les bénédictions célestes sur les travaux de canalisation qui doivent en réunissant la Marne au Rhin, multiplier les échanges de nos produits industriels et agricoles, et rapprocher les populations du Nord-Est de la France par des rapports de bienveillance et de fraternité. Grâces immortelles soient rendues au gouvernement éclairé et paternel auquel nous devons cet inappréciable bienfait.
….Ministre du Roi, qui avez bien voulu honorer de votre présence cette fête si chère à tous nos concitoyens agréez l'expression, de nos remerciements les plus affectueux, et daignez déposer aux pieds de sa majesté, dont vous êtes le premier représentant, les hommages universels et la profonde gratitude des ses respectueux et fidèles Lorrains. »

... début de la monographie

….Après ce discours, on s'est approché de la pierre et là ont eu lieu la cérémonie religieuse et l'invocation de l'officiant en faveur de l'entreprise. La musique du 52e, placée à la tête du pont provisoire, s'est faite entendre ainsi que des décharges de mousqueterie.
….Mr Lucien Arnauld, préfet de la Meurthe, a adressé alors ces paroles au ministre :

…............................................Monsieur le Ministre,
« Votre présence, sur les bords de la Moselle, nous est doublement précieuse ; elle est une récompense pour des travaux déjà faits ; elle est un encouragement pour des travaux qui doivent se faire encore.
….Le coup de marteau que vous allez donner, retentira dans ces contrées, si guerrière sous le signe de la victoire, si laborieuses sous celui de la liberté.
….Elles apprécient Mr le ministre, ce qui refait dans l'intérêt de leur bonheur, elles reconnaissent que le travail compte aussi ses jours de gloire et qu'il est beau, pour un peuple de faire ainsi succéder les chefs-d’œuvre impérissables de la paix aux immortels prodiges de la guerre.
….Veuillez porter au pied du trône, l'hommage d'une reconnaissance qui deviendra éloquent dans votre bouche et qui vivra inaltérable dans nos cœurs. »

….Mr Collignon, Ingénieur en Chef du Canal, a pris ensuite la parole et c'est exprimé en ces termes :

…......................................Monsieur le Ministre,
« Malgré les fatigues d'un long voyage, rendu plus pénible par l'état de votre santé, malgré votre impatience de rentrer à Paris, où vous rappellent de si grands intérêts et de si grands devoirs, lorsque tout vous inviterait à rester sur les émotions puissantes des fêtes qui viennent de signaler votre passage en Alsace, vous avez bien voulu donner deux jours au canal de la Marne au Rhin. Hier, vous avez visité les souterrains d'Arscheviller, et aujourd'hui vous venez consacrer l'érection du pont-canal de Liverdun et présider à cette cérémonie qui ne peut être que bien modeste après toutes les magnificences auxquelles vous venez d'assister. Grâces vous en soient rendues, Mr le Ministre. Votre présence, sur nos ateliers raffermit notre confiance ; elle dit assez tout l'intérêt que le gouvernement du Roi à nos travaux et elle donne à tous l'espérance d'un prochain retour à une activité si malheureusement paralysée par des circonstances déplorables.
….Le canal de la Marne au Rhin, vous le savez, Mr le Ministre, est une des plus grandes et des plus fécondes entreprise de l'époque actuelle.
….Tracé à travers des contrées fertiles, à portée d'immenses forêts, dans un pays où un si grand nombre de belles usines luttent avec tant d'efforts contre les difficultés et le prix élevé des transports, il a encore ce singulier avantage, peut-être unique, jusqu'ici, qu'il traverse à angle droit depuis le canal de l'Aisne à la Marne jusqu'au Rhin, huit communications navigables, rivières où canaux, toutes très importantes, qui existent, ou dont l'exécution et prochaine. Ainsi, Mr le Ministre, nous ne faisons qu'ouvrir aujourd'hui l'ère du travail et de prospérité qui attend ces belles contrées.
….Le canal de Marne au Rhin, qui, seul, et sans le secours de tous ses embranchements, naturels, doit rendre à la Lorraine et à l'Alsace de si importants services, n'est encore que le tronc d'un vaste système dont les rameaux viendront s'y rattacher dans un avenir très prochain. D'ailleurs son influence n'est pas circonscrite aux limites de notre territoire, il doit étendre fort au-delà, sa mission de paix civilisation.
….Ouvrant une communication navigable directe entre le Havre et Strasbourg, il formera la ligne de transit la plus courte et de beaucoup la moins dispendieuse entre l'Océan et le Rhin supérieur, et il appellera prochainement par la France, les rapports de l'Atlantique avec l'Allemagne méridionale. Ainsi, d'une part, il ajoutera à l'importance de nos ports de l'océan et il donnera à l'activité de notre marine un nouvel aliment, et d'un autre côté, il prépare, et pour un avenir qui ne peut être éloigné, cette grande opération, de la jonction du Rhin au Danube, qui doit réaliser la plus belle navigation intérieur que l'Europe puisse posséder. Magnifique et féconde entreprise qui préoccupait Charlemagne, et qui fixa l'attention du plus grand de ses successeurs. Car, au milieu de sa lutte gigantesque avec l'Europe, et lorsqu'il amassait pour la France cette riche moisson de gloire militaire, qu'il ne sera donné à aucun peuple de surpasser , Napoléon, méditait avec ardeur toutes les grandes créations de la paix, et son génie impatient en dotait la patrie ; il semblait qu'il vît constamment au terme prochain de ses travaux, cette ère de prospérité et d'activité bienfaisante dans laquelle nous entrons, et dont il ne devait pas jouir.
….Cette paix glorieuse, bienfaisante et féconde, il était donné à la sagesse et à la fermeté du Roi d'en doter la France et l'Europe ; l'histoire dira à travers quelles difficultés et quels périls ; et ce sera la gloire du ministère où vous occupez une si grande place, que de l'avoir consolidée.
….Pour nous, Mr le Ministre, et ici je parle au nom de mes jeunes collaborateur, comme au mien, permettez-nous de vous dire que nous sommes heureux et fiers de contribuer, pour une part légère, dans les grands travaux qui nous sont confiés, à cette œuvre de civilisation, et veuillez croire que nous y consacrerons toute l'ardeur et tout le dévouement dont nous sommes capables.»

….Après la cérémonie Mr le Ministre s'est tourné vers la foule rangée sur le pont provisoire et la rive droite de la Moselle et, monté, sur la pierre sous laquelle venaient d'être déposés les médailles et le procès-verbal, il s'est écrié de sa voix retentissante «Pont-Canal de Liverdun, la religion vient de te consacrer, Moi je te fonde, au nom et sous les auspices d'un Roi qui, pour le bonheur de la France, a cimenté l'union du pouvoir monarchique avec la liberté. Vive le Roi !! »

….........................................................................Liverdun, le 14 août 1888
…............................................................................... L'Instituteur de Liverdun,
…......................................... ….........................................Herbiet



o

- - - - o o o - - - -

o


première page da la partie notes de la monographie de Liverdun

 

 

... début de la monographie

 

Questionnaire géographiques

--------------

Commune de Liverdun

 

 


1° Donner la situation de la commune (Confins). - Sa situation, la disposition de son territoire ; - la nature de son terroir ; - ses différentes divisions ou parties connues sous un nom particulier.

...Liverdun, qualifié du nom de ville, par déclaration de Louis XIII en 1636, est un ancien village de la Lorraine.
...Il fait partie du canton de Domêvre-en-Haye de l'arrondissement de Toul et du département de Meurthe et Moselle.
...Il est borné au Nord pas Saizerais ; au Nord-Est, par Marbache ; à l'Est par Pompey ; au Sud-Est, par Frouard ; au Sud, par Sexey-les-Bois et Velaine-en-Haye ; au Sud-Ouest, par Aingeray ; à à l'Ouest, par Jaillon et Villey-St-Etienne et au Nord-Ouest, par Rosières-en-Haye. La superficie de Liverdun est d'environ 2477H 34ares 60 centiares se décomposant de la manière suivante :
1° Céréales et autres farineux alimentaires : ..................…. 517Ha.
2° Cultures potagères et maraîchères : …............................. 12Ha.
3° Prairies artificielles, y compris les racines et les légumes : 172
4° Prairies naturelles, y compris les vergers et les pâturages. 165
5° Vignes ….................................................................... 120
6° Terrains incultes …........................................................ 16
7° Bois communaux..........................................................709H 81ares 30
8° Les forêt de l'Etat et de divers particuliers …....................765H 53,30
..........................................................................total : 2477H 34ares,60

...La plus grande partie du territoire de Liverdun se trouve située sur le vaste plateau qui domine la Moselle et qui s'appelle Plateau de Haye. Les côtes, très rocailleuse, reçoivent la culture de la vigne (culture actuellement peu soignée, depuis qu'une grande partie de la population a abandonné l'agriculture pour l'industrie, et souvent dégradée par les grandes averses.
...Le territoire de Liverdun est occupé par l'étage intérieur du calcaire oolithique (terrain Jurassique) appelé ordinairement oolithique ferrugineuse par les savants. Il présente des coteaux assez élevés, formant des plateaux étendus, coupés par des vallées profondes et très resserrées ; le tout entouré par de belles et vastes forêts. C'est cette disposition qui rend le pays très pittoresque.
...Le sol est formé d'une terre rouge, légère, mélangée de pierres calcaires et de sable. Dans certains cantons, tels que « Sous Vignales » le sable est remplacé par une espèce de terre jaunâtre, mélangée de sable et appelée grouine. Cette matière est excellent pour former les aires des granges, les allées de jardins, les cours, etc. Le sous-sol est identique au sol, généralement jaune et nécessitant beaucoup d'engrais pour donner des récoltes rémunératrices aux cultivateurs.
...Les bois sont formés d'une légère couche de terre noire, argileuse, mêlée de sable, et reposant sur un sous-sol calcaire formé de craie et d'une espèce de pierre propre à bâtir, appelée communément baolin ou carbonate de chaux.
...Les bois de Natrou, de la Récompense et de La Fourasse sont dans cette catégorie. Ils renferment sur leurs bords de nombreuses carrières de pierres à bâtir avec lesquelles on pourrait faire de la chaux. Cette espèce de pierre sert principalement à la fabrication de la soude artificielle dans les usines de Dombasle et de la Madeleine, près de Laneuveville-devant-Nancy.
...Les bois nationaux de Chenôt et de Hazotte, au contraire, renferment des carrières de pierres de roches appelées grès rouge de Liverdun qui est estimé pour la construction des travaux d'art, surtout pour les parements de ces constructions.

...Comme je l'ai dit plus haut, les bancs supérieurs de calcaire peuvent donner de la chaux grasse, bonne pour les constructions ordinaires, des moellons de remplissage et même quelques tailles pour les portes et fenêtres. (La carrière appartenant à Mr Thiébaut, près la Chapelle-du-Bel-Amour fournit de belles pierres de taille). La roche ou grès rouge se trouve au-dessous des bancs supérieurs.
...Les bancs inférieurs de calcaire marneux donnent une chaux maigre, peu hydraulique et peu employée .
Le bancs de minerai de fer oolithique et que l'on exploite encore dans la forêt de Hazotte et de la Fourasse, est assez riche en fer. Malheureusement, ce minerai renferme trop de substances étrangères alliés au fer et demande des manipulations coûteuses qui augmentent considérablement le prix de revient du fer obtenu par ce minerai.
...L'emploi de cette mine dans les hauts-fourneaux de Liverdun est une des principales causes de la faillite qui a été déclarée en 1878, contre la société anonyme des Forges de Liverdun.

...Les anciens lits de la Moselle donnent un très beau sable siliceux fort recherché. Ce sable qui n'a été exploité à Liverdun qu'à partir de la construction du canal de la Marne au Rhin, donne lieu actuellement à un travail d'extraction assez considérable.
Les cailloux et le sable de la Moselle obtenus par le dragage sont aussi fort recherchés.

Le territoire de Liverdun se divise en 7 parties, ou sections bien distinctes qui sont :
La section du Haut-de-Sobet, désignée au cadastre sous la lettre _____A
La section de Coutances, ____________idem______idem____________B
La section de la Champagne , ________idem______idem____________C
La section de Hazotte, ______________idem______idem___________ D
La section du chemin de Pompey, _____idem______idem___________ E
La section de la Forêt de la Fourasse, __idem______idem___________ F
La section de la Ville de Liverdun, ____idem______idem____________ G


____________________


2° Dresser la liste de tous les noms de lieux dits de la commune d'après le cadastre, en les classant par ordre : hameaux, fermes, collines, forêts, vallées, champs et tous les accidents naturels qu'on y remarque.

...La ville de Liverdun conserve encore des vestiges de sa puissance passée, de ses fortifications, neuf tours, dont trois servent de logements à des habitants de la localité, sont encore debout et flanquent, ça et là, le mur de rempart qui entourait la ville. Elles ont été toute en partie rasées par ordre de Richelieu. Il y a quelques années, il existait encore deux portes fermant l'entrée de la ville, celle de la Porte-Haute et celle de la Porte-Basse. Cette dernière, il y a cinq ans, a été sacrifiée par la municipalité, pour élargir la voie dite « Grande-Rue » . Cette Décision fut malheureuse car elle ôta à Liverdun, le cachet d'antiquité que lui donnait cette vieille construction des temps féodaux.
...Une 3me porte qui existait, il y a moins de cent ans, et dont j'ai encore vu les matériaux qui ont servi à la construction du nouveau groupe scolaire de garçons en 1887, divisait la ville de Liverdun en deux parties bien distinctes. La ville-haute et la ville-basse.

... début de la monographie

…........Les écarts de Liverdun sont :
Les forges SteBarbe, le château du Chalet, celui de La Flie, la ferme du Vorat, l'habitation de la Garenne, celles de l'écluse, du Moulin, du Trou des Fées et de Sous les Vignales.

…........Les forêts qui font en grande partie la richesse et la beauté de Liverdun sont :
La forêt nationale de Natrou – Chênat – Hazotte.
La forêt communale de la Récompense, celle de Sous les Côtes, de la Fourasse et du Châtillon ou Châtron.
La contenance des forêts de l'Etat, sur le territoire de Liverdun est d'environ : ….703Ha 53a 30ca
Celle des bois de la commune est de …..........................................................709. 81. 30
La contenance des bois particuliers, (de la Garenne, de Nayette, du Chênot et du Vorot) est d'environ : 62Ha


____________________


...Le territoire de Liverdun, divisé en 7 sections comprend les Cantons au lieux dits suivants, savoir :


Section A. _______ Cette section comprend :
Les cantons de Nayette ; –- de la Récompense ; –- de Natrou ; –- de CorXXX-le-Faucheur ; - La Charmine ; - Chemin de Rosières ; - Quatre-Vaux ; - Trou des fées ; - Paquis des Qatre-Vaux ; - Travers du sentier de Rosières ; - Les Court de la Plaine de Sohet ; - Plaine de Sohet ; - Sur le Sentier de Rosières ; - Sente de Rosières ; - Longues Raies ; - Travers le Chemin de Jaillon ; - Puits de Sohet ; - La Corvée ; Tournières des longues raies ; - Au dessus du chemin de Jaillon ; - Sur les Sézilles ; Vau la Hotte ; - Sur la Vaux de Moselle ; - Vaux de Moselle ; - Sur les Côtes ; - La Favière ; - Coin Saulnier ; - Sous les Côtes ; - Les Saulcys ; - Pré Curé ; - Sous le Trou des Fées. ---

Section B._______ La section B comprend les cantons suivants :
Derrière Coutances ; - Dessous les Grandes Miternes ; - Saut du Cerf ; - Bransonflé ; - Au dessus de Bransonflé ; - Grands Miternes ; - Au-desses des Grandes Miternes ; - Les Valottes ; - Côtes des bons jours ; - Croix St Euchaire ; - Feurlorigo ; - Pointes de la Chapelle ; - Sous Vigneul ; - Les Jards ; - Saut du Cerf ; - Les Coutances ; - Cotes de Vigneul ; - Au dessus des Valottes. -

Section C. _______ La section C comprend les cantons suivants :
Coin de la Récompense ; - Devant Nayette ; - Au desssus des Petits Miternes ; - Chemin de la Récompense ; - Entrée de la Champagne ; - La Vau Roquin ; - Plaine de la Champagne ; - La Vau Jean Masson ; - Au Tremblot ; - La Champagne ; - Côte St Pierre ; - Vau de Dieulouard ; - Vau de la Cenze ; - Devant Bézu ; - Les vieilles Peuvenelles ; - Derrière Peuvenelle ; - Les Plantes aux Vaches ; - Derrière les Plantes aux Vaches ; - Haut des Angrevalles ; - Les Angrevalles ; - Vau de Peuvenelle ; - Côte St Pierre ; - Plaine des Fours ; - Sous Vignal.

Section D._______ La section D comprend les cantons suivants :
Hazotte ; - Chênot ; - Sous la Roche ; - Barbotte ; - La Roche Barbotte ; - Chaufour ; - Notre Dame du Bel-Amour ; - La Rochelle ; - Vieilleries ; - Les Terrières ; - Pont de Peuvenelle ; - Chemin des Vaux ; - Sur les Vaux ; - Devant Hazotte ; - Sur Hazotte ; - Vieux Hazotte ; - Pavillon ; - Sur la fontaine Pavillon ; - Sur le Pavillon ; - Chemin de la Procession ; - Sous le chemin de Peuvenelle ; - Champ Chambelle ; - Devant le fond de Hazotte ; - Touche ; - Boeuf ; - Devant Méhu . -

Section E._______ La section E comprend les cantons suivants :
Au Clou ; - Vau Gachi ; - Sous Hazotte ; - Hautes Gravelottes ; - Gravelottes grandes ; - Gravelottes petites ; - Pointe du Pré Gouti ; - Rond de bout ; - Sur les Petits prés ; - Cassonnière ; - Chemin bas de la Tuilerie ; - Tuilerie sous la route ; - Fontaine sous Hazotte ; - Grande Croix de bois ; - Vau de la Tuilerie ; - Le Chênot ; - Sous le chênot ; - Chemin de la Baraque ; - Sous la baraque ; - Sur le chemin croix de bois ; - Petite Croix de bois ; - Croix de Bois ; Sur la Coissonnière ; - La Coissonnière ; - Pré Gouti ; - Bas du Pré Gouti ; - Sur le Pré Gouti ; - Rue Chaudron ; - Les Croix de bois ; - Sous la loge ; - Colot ; - Loge Colot ; - Vaut de la Pierrière ; - Haut de la Pierrière ; - Champ Thiriot ; - Commanderie ; - Rue Chaudron haut ; - Haut Champ Thiriot ; - Sur le haut Pierrier ; - Côte Paren ; - Grandes Terres ; - Bouette ; - Boucher ; - Herbe aux vignes. -

Section F._______ La section F comprend les cantons suivants :
Du Douard ; - sur la Duchesse ; - Croix de Bois ; - Bourgogne ; - Les Hardillons ; - Fontaine de la Duchesse ; - Pont Robert ; - Les sables ; - Route des Noyers ; - Courot ; - Longues Raies ; - Pré des Soeurs ; - Bout du Pont Robert ; - Vieille Croix de Bois ; - Piêce Vernouille ; - Sur Vernouille ; - Sur le Clos ; - Le Clos ; - Bail du judiciaire ; - Rond Chêne ; - Carrière du Blanc-Rupt ; - Sous la Tuilerie ; - La Goulotte ; - Sous Châtillon ; - Côte Chatillon ; - Côte le Prêtre ; - Pointe du Bac ; - Montant de la Croisette ; - Chemin de Frouard ; - Pré St Nicolas ; - Fourasse ; - Vau de la Flie et Vorot. -

Section G._______ La section G comprend les cantons suivants :
La Garenne ; - Faux lieu ; - Pré la Roche ; - Sous Vignales ; - Haut des Vannes ; - Sur le Moulin ; - Côte de Pisuy ; - Vuidegrange ; - Pisuy ; - Ville Haute ; - Ville Basse ; - Derrière le Clou ; - Les Veaux ; Porte Basse ; - Vignes Mousues ; Derrière le Château ; - Sur les Vaux ; - Les Folies ; - Chemin de derrière le Château ; - Maladrie ; - La Grâce de Dieu ; - Vachévignes ; - Gué du Bac ; - Hingue du Moulin ; - Bac ; - La Corvée ; - Clochettes ; - Sous les Vignes Mousues ; - Grence la Bauce ; - Haut des Corvées ; - Chemin du bac ; - Sur la Noue ; - Chemin de la Noue ; - Haut Pâquis ; - Paquis la Fosse ; - Cimetière neuf ; - Derrière l'île.

...Ainsi le territoire de Liverdun , avec ses 7 sections comprend 248 cantons ou lieux dits différents indiqués sur la carte dressée à l'appui du présent travail.

...Parmi les noms donnés aux cantons, on remarque le mot Vau qui est répété bien souvent. Vau de Moselle, Vau la Hotte, dans la section A ; Vau Roquin, Vau Jean Masson ; Vau de Dieulouard ; Vau de la Cenze ; Vau de Peuvenelle ; dans la section C ; Vau Gâchi ; Vau de la Tuilerie ; Vau de la Pierrière  dans la section E ; Vau de la Flie, dans la section F. Ce mot Vau est évidemment un vieux mot indiquant une vallée, une gorge profonde séparant deux ou plusieurs parties d'un canton ou d'une section.
...En effet, les Vau de Moselle, Vau Ruquin, Vau Jean Masson, Vau de Dieulouard, Vau de la Flie , sont des gorges profondes que séparent deux coteaux escarpés et qui donnent tant d'originalité à la physionomie du territoire de Liverdun.

... début de la monographie

 

–--------- Pierres ou rochers –----------

 

 

Les rochers que l'on connaît à Liverdun sous un nom particulier et qui ont une légende plus ou moins célèbre sont :

Le Saut du Cerf ; La Roche Barbotte ; La Guillotine et le Trou des Fées. -


–----- Saut du Cerf. –----

...Sur la route actuelle de Liverdun à Villey-St Etienne, en face du déversoir du canal de la Marne au Rhin, à quelques mètres du côté Nord-Ouest du point de jonction du dit Chemin de Liverdun à Villey-St Etienne, et le chemin communal dit des Grands Miternes, se trouve une roche énorme taillée aujourd'hui à pic, et portant le nom de Roche du Saut du Cerf.
...La légende sur cette roche désignée au plan ci-joint sous la lettre rouge G, et qui, en ligne droite se trouve à une distance d'environ 1800m de l'église de Liverdun et aussi muette que celle du trou des fées.
...Tous les anciens habitants de Liverdun, que j'ai consultés à ce sujet, m'ont répondu invariablement : « Que de pères en fils, leurs pères et arrière-grand-pères disaient : qu'il y a longtemps, du temps des seigneurs et des droits féodaux, un cerf, poursuivi par la meute d'un noble seigneur de ce temps, presque forcé et réduit aux abois, dans un dernier effort, avait voulu franchir cette gorge profonde, s'était broyé dans sa chute et était devenu la proie de la meute féroce qui le poursuivait depuis plusieurs heures. »
...Telle est la légende sur le Saut du Cerf.

 

–----- Roche Barbotte. –----

La Roche Barbotte est une roche énorme, creuse à sa base, pouvant contenir plus de 25 personnes debout. Elle se trouve dans la section D, surplombant la profonde vallée de la Vau de Dieulouard, en face de la forêt de Hazotte et à environ 150m N.E. de la Chapelle du Bel Amour. Sa partie supérieure est une plate-forme recouverte de mousse, sur laquelle vont invariablement se reposer les nombreux touristes venant visiter cette roche curieuse qui semble toujours prés de se détacher de sa base pour rouler au fond du ravin qu'elle domine de plus de 30 mètres.
...La légende dit que, de cette plate-forme, les seigneurs faisaient précipiter les malheureux prisonniers ou coupables qu'ils avaient condamnés à mort.

 

–-------- La Guillotine. –----

...Il existe aussi à Liverdun, un lieu appelé La Guillotine, nom qui rappelle les plus mauvais jours de la Révolution.
...Les plus anciens habitants de Liverdun que j'ai consultés à ce sujet, n'ont pu rien me dire de précis sur la roche qui a dû exister dans ce lieu (car tout est roche à Liverdun). Actuellement, à la place d'une partie de cette roche qu'on a dû faire sauter ; il existe un escalier excessivement raide qui donne accès sur un sentier plus raide encore et débouchant sur la vallée des Vaux de Dieulouard, à environ 80m de l'entrée du souterrain de Liverdun. La Guillotière se trouve contre le chemin de Derrière le château à environ 50m à l'Est de la Chapelle du Bel Amour. Elle est indiquée par le lettre rouge E au plan de la carte de Liverdun.
...Une vieille femme de Liverdun où elle est née, Mme C. . . âgée de 88 ans, m'a déclaré qu'elle n'aurait jamais entendu dire par ses parents qu'aucune exécution capitale ait eu lieu dans cet endroit.


–------ Trou des Fées. –----

...Malgré mes recherches dans les archives de Liverdun, dans les notices sur cette ancienne ville ; je n'ai rien pu trouver de remarquable concernant le lieu dit « Trou des Fées ».
...C'est une excavation naturelle se trouvant à gauche et presque à la bifurcation des chemins de Villey-St Etienne et de Liverdun à Rosières-en-Haye. Elle est indiquée par la lettre rouge B au plan annexé à ce travail.
...L'entrée de ce souterrain est du côté de Liverdun, et à 5m environ au Nord du chemin de Liverdun à Villey-St Etienne.
...Sa hauteur à l'entrée est d'environ 2m et sa largeur de 4m 10 sur 2m de profondeur.
...Une espèce de couloir d'une longueur d'environ 8m sur 1m de hauteur et de 1m 50 de largeur conduit à une seconde excavation plus grande et qui forme une espèce de chambre soutenue par des piliers naturels. Cette seconde chambre que j'ai visitée avec 5 de mes élèves, peut avoir environ 5 à 6 m. de surface. Un long boyau part de cette chambre, va toujours en se rétrécissant en se dirigeant sous le plateau du Haut de Sohet.
...La légende dit que ce trou était habité par une fée bienfaisante qui se cachait aux yeux des mortels et qui ne se révélait que par les effets de sa puissance. Jamais, dit-on, les amants ne l'imploraient en vain, les jeunes filles venaient s'agenouiller en tremblant sur le seuil de sa sombre demeure et lui demandaient de toucher le cœur dont elles indiquaient la conquête ou de ramener à elles l'infidèle qui les avait délaissées . La bonne fées prêtait l'oreille à leurs prières et exauçait leurs vœux.

... début de la monographie


- o - o - o - o -


 

 

–--------- Sources et Fontaines –----------

 


...Il existe plusieurs sources à Liverdun : la source du Trou de Fées, celles du bois de la Récompense, de Hazotte, de la Vau de la Tuilerie, de Châtillon et les nombreuses sources de La Flie qui, après des pluies abondantes, s'échappent du flanc de la colline, (très escarpé à cet endroit) en jolies cascades qui produisent un effet très pittoresque.

...La fontaine monumentale qui se trouve sur la place de la commune et qui alimente toutes celles qui se trouvent dans les nombreuses rues de Liverdun, est alimentée elle-même par des sources que l'on a découvertes à grand peine à plusieurs kilomètres de Liverdun dans les profonds ravins de la Vau de Dieulouard, des Plantes aux Vaches et qu'on est parvenu par un beau travail de captation, à amener sur le point le plus élevé de Liverdun, (Place de la Commune), où se trouve la dite fontaine, construite vers 1852 et qui a coûté prés de 100.000f.


____________________


5° Désigner les cours d'eau qui traversent la commune ; les décrire dans leur agencement général et dans les particularités de leurs cours : pentes, rapidité, ensablement, transformation lente ou accidentelle de leurs rives ; chutes, intermittences maxima et minima de leur niveau ; époques et niveaux atteints par les grandes inondations, leurs conséquences sur le lit des cours d'eau.

...Le beau cours d'eau qui baigne Liverdun est la Moselle , principal affluent du Rhin, dont le bassin est limité à l'Est, par la pente des Vosges, à l'Ouest par les collines entre Meuse et Moselle et par le plateau des Ardennes, au Sud, par le plateau de Langres et par les Monts Faucilles.
...Elle se forme prés de Remiremont de deux cours d'eau sortis de la chaîne des Vosges : la Moselotte qui naît aux Feignes-sous-Vologne et la Moselle, proprement site qui prend sa source au col de Bussang, non loin du Ballon d'Alsace.
...La Moselle, après un cours de 90 kilomètres dans le département des Vosges dont elle arrose Epinal, le chef-lieu, entre dans celui de Meurthe-et-Moselle près de Gripport. Elle s'y montre sous les aspects les plus divers : tantôt resserrée entre deux chaînes de collines boisées, tantôt s'étendant dans une plaine fertile, comme aux environs de Toul et de Pont-à-Mousson. Elle se dirige d'abord vers le N-O par Bainville-aux-Miroirs, Bayon, Flavigny. Mais à la hauteur de Messein, elle se heurte contre le plateau de Haye qu'elle est obligée de contourner et autour duquel elle forme un vaste crochet passant par Pont-St Vincent, Maron, Toul, Gondreville, Liverdun, Pompey et Frouard.
...C'est entre Frouard et Custines, en un lieu appelé « La gueule d'enfer » et situé à 200m d'altitude qu'elle reçoit la Meurthe sur sa rive droite et qu'elle reprend la direction du Nord. Elle baigne Dieulouard, Pont-à-Mousson, Pagny-sur-Moselle, et quitte notre département, près d'Arnaville.
...Les principale villes qu'elle arrose au -delà de notre frontière, sont les vieilles cités lorraines de Metz et de Thionville, Trèves et Coblentz, dans la Prusse Rhénane où elle se jette, après un cours de 505km dont 105km en Meurthe-et-Moselle, dans le Rhin.
...En entrant dans notre département, ses eaux se trouvent à une altitude de 262m au dessus du niveau de la mer. Au moment où elle en sort, ce niveau n'est plus que de 173m.
...Cette différence de niveau explique le cours net et tranquille de ce beau cours d'eau qui devient navigable à partir de Frouard.
...Ses eaux limpides coulent doucement sur un beau lit de sable et de cailloux et ses contours sinueux sur le territoire de Liverdun ajoutent beaucoup à l'aspect riant et pittoresque du paysage.
...La Moselle, à certains endroits du territoire étant peu encaissée, cause quelque fois, dans les grandes crues, des dégâts sur les propriétés riveraines qui sont en général des prairies naturelles. Ces grandes crues ont aussi une autre conséquence, celle du déplacement partiel du cours d'eau et de l'ensablement d'une partie de son lit ; dans certains endroits. A ma connaissance, ces faits sont arrivés déjà plusieurs fois en face du château de La Flie, où la violence du cours de la rivière, roulant une grande quantité de sable et de cailloux, produit, dans les grandes crues, des îles qui augmentent de superficie d'année en année et changent le courant des eaux, tout en endommageant les terrains riverains composés presque exclusivement de sable.
...La plus grande crue de la Moselle a eu lieu le 23 octobre 1880. La cote de l'étiage constatée au Pont-Canal de Liverdun, marque 194,01. La cote de l'étiage au point 0 étant de 189,90 , la crue a donc été de 4m 11, d'après le nivellement général de la France. Cette cote est donc plus haute que celle de 1844.

... début de la monographie

____________________

 

7° Statistique de la population ; causes présumées de son accroissement ou de sa diminution : nombre de décès, mariages.

...En consultant la statistique de Liverdun, je trouve qu'en 1802, la population de la localité, n'était que de 925 habitants. En 1822, elle est réduite à 908. - EN 188, au moment des travaux, la population s'est élevée à 2000 habitants ; - En 1865, elle n'était plus que de 1139 ; - elle est de 1500 en 1872, par suite de l'établissement des Forges de Liverdun.
...En 1876, elle monte à 1920 toujours par suite des Forges qui sont en pleine activité, et de l'option des Alsaciens-Lorrains qui venaient se réfugier en France.
...En 1881, la population n'est plus que de 1411 ; les forges sont en faillite, il ne reste presque plus d'ouvriers.
...En 1886, la population est de 1410. - Les mêmes causes existent qu'en 1881.
...Liverdun étant un centre essentiellement industriel, sa population augmente ou diminue suivant le développement de l'industrie locale.
...La population normale indigène est d'environ 1200 habitants.
...En compulsant les registres de l’État Civil, pour connaître exactement le nombre des mariages et des décès dans une période de 50 ans, j'ai trouvé les chiffres suivants :
........En 1837, il y a eu 7 mariages et 20 décès.
........En 1847 __ id ___ 7 _____ id __25 _ id _
........En 1857 __ id ___ 3 _____ id __27 _ id _
........En 1867 __ id __ 12 _____ id __43 _ id _
........En 1877 __ id ___ 7 _____ id __69 _ id _
........En 1887 __ id __ 14 _____ id __28 _ id _
Il est à remarquer qu'en 1877, une épidémie de fièvre typhoïde qui se déclara aux forges de Liverdun, par suite de l'état défectueux et insalubre des logements des ouvriers fit beaucoup de victimes et contribua beaucoup à l'accroissement des décès.


____________________


8° Particularités sur la constitution physique des habitants, leurs us et coutumes ; caractère des habitudes locales ; statistique scolaire.

...Liverdun, par sa situation heureuse , sur une colline entourée de profondes forêts, baigné par un magnifique cours d'eau, se trouve dans une situation hygiénique exceptionnelle. L'air y est pur et vif, les promenades y sont admirables, et beaucoup de citadins malades ou simplement indisposés y viennent passer quelque temps pour rétablir leur santé délabrée.
...Les habitants en général sont forts et robustes ; la longévité est plus grande certainement que dans les localités environnantes. Il n'est pas rare de voir à Liverdun des octogénaires robustes se livrer pendant toute l'année aux rudes travaux de la campagne. Je le répète, la situation topographique de Liverdun y contribue beaucoup. Bon gré mal gré, les habitants de cette localité sont obligés de se livrer à une gymnastique incessante et fatigante qui exerce leurs nerfs, les endurcit et les fortifie.
...Cette année dans le mois de Mai, j'enregistrais comme secrétaire de Mairie, 3 décès remarquables par le grand âge des personnes décédées ; 3 vieilles femmes, 3 veuves mouraient à quelques jours d'intervalle, les 25, 27 et 29 Mai. Elles comptaient à elles trois le chiffre respectable de 268 ans.
...La 1ére nommée Vve Nas Reck mourait le 25 mai à l''âge de 91 ans. Elle n'avait été malade que pendant quelques heures.
...La 2me nommée Vve Jh Pellé, mourait le 27 Mai à l'âge de 88 ans ; après quelques mois de repos forcé, elle ne fut jamais malade, conserva un bon appétit jusqu'aux derniers jours de sa vie, et travaillait encore aux champs quelques mois avant sa mort.
...La 3me nommée Vve Claudon, mourait le 29 Mai 1888 à l'âge de 89 ans, des suites d'une hernie étranglée. Elle travailla jusqu'à la fin et je crois qu'elle vivrait encore sans cette infirmité qui la conduisit au tombeau après quelques jours d'horribles souffrances.
...Le Liverdunois est fier d'être né dans sa vieille ville. Pour lui, sont des étrangers tous ceux qui n'y sont pas nés ; y fussent-ils mariés, y demeurassent-ils depuis plus de 30 ans. Rarement ils seront nommés conseillers Municipaux, maires ou adjoints, malgré leur position sociale, leur instruction ou leur éducation. Le Liverdunois a même pour exprimer se pensée un mot patois très caractéristique. Il appelle les étrangers « ta-venir » c'est-à-dire « tard venus ».
...Je trouve encore un autre exemple de cet orgueil de clocher, qui n'a pourtant guère sa raison d'être (car le Liverdunois est en général très pauvre, peu instruit, n'aimant pas l'école s'il aime une liberté illimitée). C'est l'existence d'une croix en pierre, située dans la Rue de Derrière. Elle porte l'inscription : « Cette croix a été érigée par les soins des bourgeois de ce lieu en 1766. » Par les Bourgeois, c'est-à-dire par les habitants qui sont nés en ce lieu et non par les étrangers qui sont des tard-venus.

... début de la monographie

 

-- oo Statistique scolaire oo –

...Il existe à Liverdun une école publique de garçons, dirigée par un Instituteur laïque et un adjoint ; une école de filles et une école maternelle dirigées par des sœurs de la Doctrine Chrétienne.
...En 1887, 132 élèves ont fréquenté l'école de Garçons avec 1056 mois de présence ; 113 filles ont fréquenté l'école de filles et 146 enfants de deux à 6 ans l'école maternelle. Je le répète avec découragement, des classes ne sont pas fréquentées comme elles devraient l'être ; la loi sur l'obligation n'est pas assez observée, la commission scolaire n'est pas assez sévère, les parents se soucient trop peu de l'instruction à donner à leurs enfants, les soutiennent trop, et rendent bien ingrate et bien pénible, la tâche des Instituteurs et Institutrices.

 

____________________


9° Etat des terres ; assolement, jachères, engrais, prairies naturelles et artificielles .

...Comme je l'ai indiqué au commencement de cette notice, le sol de Liverdun est généralement pauvre. Cet état de choses s'aggrave encore par suite de la disposition des rues du village qui ne permettent pas d'établir des emplacement convenables pour les fumiers.
...Les engrais sont donc peu abondants, lavés par les grandes pluies qui enlèvent la plus grande partie des sels nutritifs qui en font la valeur et les récoltes s'en ressentent beaucoup.
...L'assolement des terres en cette commune est triennal. Les cultivateurs font peu de jachères et n'emploient pas les engrais artificiels.
...La culture est un peu délaissée pour l'industrie. Une grande partie de la population masculine est occupée soit dans les carrières de pierres, de sable, soit dans les mines, soit enfin aux forges de Liverdun ou de Champigneules.
...Les prairies naturelles qui se trouvent le long des deux rives de la Moselle, donnent un foin assez abondant et de bonne qualité, y compris les vergers, il y a environ hectares de prairies naturelles. Les prairies artificielles (luzernes, Trèfle, sainfoin) donnent un assez bon rapport ; il y en a environ 160 hectares.
...Il existe deux fermes sur le ban de Liverdun ; celle du Vorot de 85 hectares et celle de Nayette de 35 hectares environ de terres labourables .

 

____________________

 

11° Usages particuliers concernant la culture et le pâturage.

...Liverdun avait jadis le droit de vaine et grasse pâture. Elle le possède encore actuellement, mais l'administration forestière par les exigences qu'elle formule arrive à annihiler ce droit.


____________________

 

12° Pêche et chasse : Espèces de poissons sous leur appellation vulgaire et autant que possible scientifique.

...Liverdun possédait de même du temps des seigneurs, le droit de pêche et de chasse, comme l'indiquent le filet et le fusil qui sont représentés dans les armes de Liverdun. Aujourd'hui les habitants qui veulent pêcher ou chasser sont obligés de louer la chasse ou la pêche et de se mettre en règle devant la loi. Ils rentrent par conséquent par le fait dans la loi commune.

... début de la monographie

Poissons


...Les espèces de poissons qui se trouvent dans le canal ou la Moselle se divisent en deux catégories : les poissons blancs ; les poissons noirs.

Poissons blancs. – Les principaux poissons blancs pêchés à Liverdun sont : Les vérons ou vairons, les goujons, les brèmes, la carpe, les ables ou ablettes, les vandoises qui font tous partie du genre cyprin, ordre des Malacoptérygiens abdominaux ; l'Aucon, connu vulgairement sous le nom de Chiffe, la Rousse, le Bouxey (Cheverie) les tétards (appelation vulgaire ; Chachot) et enfin la lamproie (mouteille) qui appartient à l'ordre des Cyclostomes.

Poissons noirs. Les poissons noirs plus estimés que les précédents sont :
...La perche et son dérivé la grémille qui font partie de l'ordre des acanthopterygiens ; le brochet, le barbeau, la tanche, la truite et les saumons (on en a vu que très rarement à Liverdun) appartenant tous à l'ordre des malacopterygiens abdominaux si abondamment représenté dans notre rivière ; la Lotte (ordre des Malacopthérygiens subrachiens) et enfin l'anguille qui se rattache à l'ordre des Malacopthérygiens apodes.

...En général, tous ces poissons vivant dans une eaux claire qui coule sur un lit de sable et de cailloux sont très estimés et très recherchés par les gourmets.


Gibier


...Le gibier est peu abondant dans la plaine et dans les bois.
...Le gibier à plumes comprend : l'alouette, la caille, et la perdrix grise. On rencontre aussi quelques gelinottes des bois.
...Le gibier à poil comprend le lièvre, le chevreuil et le sanglier.
...Les bêtes puantes comme le blaireau, le putois, la fouine et la martre se trouve aussi sur notre territoire ; mais ils sont assez rares.
...Les renards communs sont assez nombreux et détruisent beaucoup de gibier. Les loups sont rares dans notre contrée ; on n'en rencontre de temps en temps dans les grands hivers que quelques sujets isolés qui ne tardent pas à succomber sous les balles des chasseurs qui les traquent avec acharnement lorsque quelques traces de ces animaux carnassiers signalent leur présence dans les bois de Liverdun..

... début de la monographie


Questionnaire archéologique

et historique


 

...Commune de Liverdun.
...Population : 1410 habitants (Recensement de 1886)
Noms anciens de la Commune : Libermdunum ou Liberdunum et Antiquissimum castrum.
Étymologie du Nom : Liber : rempart ; dun signifie colline, élévation. -
...Que sait-on des origines de la Commune !
….....Liverdun qualifié du nom de ville par déclaration du roi Louis XIII en 1636, est un bourg de l'ancien évêché de Toul.
….....L'origine de Liverdun est antérieure aux Romains, la terminaison de son nom dun qui signifait « Montagne » chez les Gaulois l'indique suffisamment.
…....Les noms anciens de Liverdun étaient Liberumdunum ou Liberdunum.
...Dans les titres d'établissement de la collégiale de Liverdun, ce bourg est appelé également Antiquissinum castrum.
...On ne sait rien de précis sur la date exacte de l'origine de Liverdun. Néanmoins tout porte à croire qu'elle remonte à une époque très éloignée. Il est certain que cette ancienne place forte existait du temps des Romains. Jules César a dû y conduire ses troupes en quartier d'hiver. Les archéologues disent que le nom du village voisin de Saizerais semble dériver de deux mots latins « Caesaris Castra » Camp de César.
...Dans les fouilles opérées sur ce territoire, on a trouvé en effet, des boucliers, des cuirasses et autres instruments de guerre. Sur le territoire de Liverdun, lieu dit au Haut de Sohet, au canton des saules, on a découvert des traces d'une voie romaine, sans doute de celle qui prenait du Camp de Cézar à Saizerais pour aller rejoindre le camp romain situé sur le territoire de Jaillon. Comme à Saizerais, sur l'emplacement du camp de Jaillon, on a découvert des débris d'armes, des médailles frappées à l'effigie de l'empereur Posthumius .
...On peut même supposer que Liverdun existait à l'époque celtique. Sur le plateau du Haut de Sohet, en 1866, on a fait la découverte de silex travaillés et de cailloux de quartz ouvrés . Cette précieuse trouvaille a été recueillie par M. R. Guérin.
...Une autre preuve que cette localité existait du temps des Romains, c'est la découverte de monnaies du Haut-Empire et d'un buste de Minerve sur le territoire de Liverdun.

... début de la monographie


I Monuments primitifs


...1° Existe-t-il dans la commune des pierres monumentales placées de main d'homme ? Non

Sont-elles isolées ou réunies ? Quel nom leur donne-t-on ? S'y attache-t-il quelque croyance superstitieuse, quelque pratique locale ? Non

...2° Existe-t-il des mottes, tombelles ou monticules faits de mains d'hommes ? Non

Indiquer leur forme, leur nom, leurs dimensions ; - Sont-ils entourés de fossés ? Non

...3° Existe-t-il des souterrains d'origine ancienne ? Il existe le Trou des Fées, c'est un souterrain qui n'est pas maçonné de main d'homme, mais une excavation naturelle que j'ai décrite et à laquelle on a donné le nom poétique de « Trou des Fées »

...4° A-t-on trouvé des sépultures primitives ? Isolées ou groupées ? Des puits funéraires, des mares ou mardelles ? Non

...5° Y a-t-on découvert des ossements, des objets en pierre, terre, métal, verre, émail ? (Haches, colliers, fibules, bijoux, poteries, armes, médailles) Oui.

...Au mois d'Avril 1870, les terrassiers employés par Mr Barbe-Schmitz, Maître de forges, à creuser des tranchées destinées à recevoir les fondations du château ou Chalet devant servir d'habitation aux propriétaires ou au Directeurs des forges de Liverdun, presque contre la forêt du Châtillon ou Châtron, en aval de Liverdun, sur la rive droite de la Moselle, à 250m du côté de cette rivière, découvrir un grand nombre d'ossements, un sarcophage en pierre et quelques armes qui furent remises par Mr Lang, Ingénieur-Directeur de la Forge, et offertes par lui au Musée historique Lorrain.
...L'Intérêt que présentait cette découverte, les espérances qu'elle faisait concevoir engagèrent Mr Ceb. Cournault, alors Conservateur du Musée Lorrain , à poursuivre les fouilles qui venaient d'être commencées.
...Mr Barbe, propriétaire du terrain sur lequel les fouilles devaient avoir lieu s'empressa, sa demande, de donner à Mr Cournault toute facilité pour commencer les travaux à la condition expresse « que tous les objets trouvés appartiendraient au Musée historique lorrain ».
...Le terrain occupé par le cimetière est un plateau, un peu incliné au Nord, vers la Moselle, d'une étendue de 80m de largeur sur 60m de longueur. Il est dominé par un petit mamelon isolé appelé comme je l'ai dit plus haut Châtillon ou Chatron qui commande à la fois le cours ancien de la Moselle, plus rapproché du cimetière que le cours actuel, et un ravin profond creusé au Sud.
...Sur le sommet de cette éminence, on trouve un vaste amas de dalles grossièrement façonnées et des fragments de tuiles rondes qui ont dû servir à la construction d'un réduit ou d'un poste d'observation. En effet, de ce point élevé ou d'un poste d'observation. En effet, de ce point élevé, on aperçoit facilement à l'Ouest, le flanc des anciens murs de défense de Liverdun, et à l'Est, les hauteurs de Clévent, où ont été découvertes des sépultures barbares analogues à celles dont on va parler.
...Le nom de Châtillon ou Châtron donné à ce mamelon, vient à l'appui de l'opinion des savants qui pensent qu'un fortin ou petit château le défendait.

...Dans la vallée, à l'embouchure de la Meurthe, sur le territoire de Pompey, dominé par le château de l'Avant-Garde, en 1852, à l'occasion des travaux du chemin de fer, on découvert des armes, des vases, des sépultures en tout semblables à ceux qui furent trouvés à Liverdun.
...D'après les observations recueillies en découvrant les squelettes, il est peu près certain que le cimetière de Liverdun était divisé en trois parties distinctes.
...A l'Ouest se trouvaient les sépultures des hommes, puis en s'avançant à l'Est, on rencontrait celles des femmes et enfin au-delà celles des enfants.
...Entre les tombes des femmes et celles des enfants, on avait creusé de vastes fossés, où les ossements étaient enfouis pêle-mêle. L'une de ces fosses plates, longues de 0m 40 à 0m 65 formaient les parois d'un rectangle de 2m 16 de longueur sur une largeur de 0m 85 à l'Est et de 0m 65 à l'Ouest, contrairement à l'usage qui était de donner plus de largeur à la tête qu'aux pieds. Mais ici on disposait un ossuaire et non une sépulture individuelle. Toutefois l'orientation habituelle avait été observée pour les cadavres. Cette construction était grossièrement faite. Le petit mur du Sud n'était pas d'équerre et pouvait avoir 10 à 11 centimètres de flèche. Le fond de la fosse était composé de pierres plates mal ajustées et la couverture consistait en trois ou 4 dalles de pierre de forme irrégulière. Aucun objet d'industrie humaine, ni accompagnait les ossements, et il n'a pas été possible de déterminer si les sexes avaient été mélangés.
...D'autres amas semblables de débris humain bien conservés se sont plusieurs fois rencontrés dans les environs de cette grande fosse, mais ils n'étaient protégés par aucune enceinte du genre de celle qui vient d'être décrite. On a trouvé là, à 0,20 de profondeur, les débris d'un mors de bride, des anneaux et des boucles de fer ayant pu servir à un harnais de cheval, mais aucun ossement de l'animal.
...Un seul sarcophage a été découvert. Il se compose d'une cuve en pierre calcaire longue de 2m 10 et large de 0m 40. Sa forme est à peu près celle des cercueils qui ont été trouvés à Pompey en 1852 ; mais elle en diffère en ce que la partie latérale près de laquelle se trouvait la tête était mobile. Elle présente une gorge de 0m 20 de profondeur qui suit la forme cintrée de la pièce. L'épaisseur des matériaux qui composent ce tombeau est plus grandes que dans les cercueils de Pompey. Trois croix entaillées grossièrement au ciseau sur la paroi intérieure des pierres qui formaient le couvercle indiquent une origine chrétienne.
...Cette tombe était enfouie à 1m 80 et contenait les ossements épars d'un homme. Il est évident qu 'elle avait été violée à une époque reculée.
...Les sépultures formées de pierres plates levées étaient au nombre de 5. Ce sont celles qui ont donné les plus beaux objets. Il y en a cependant une et des plus importantes par la grande dimension des dalles qui n'a fourni que deux squelettes sans vase, ni objet de parure. Tout à côté, on a trouvé le squelette de la femme qui portait au cou la fibule en or à légende Eidith et celui de l'homme qui avait le Scramasax de 0m 65 de longueur. Viennent ensuite, eu égard au soin qu'on donnait à l'ensevelissement, les fosses où le mort avait la tête abritée par des pierres plates et minces, ajustées avec soin ; celles où le mort avait une pierre à la tête et une autre aux pieds ; puis celles où les ouvriers ont cru reconnaître les traces des bois qui composaient le cercueil. Quelquefois la tête du mort reposait sur une pierre plate ; mais dans la plupart des cas, le corps avait été déposé sur la pierre nue.
...On a constaté, dans les sépultures, que des pierres avaient subi l'action du feu. Ce fait était loin d'être général et son application ne paraît pas devoir se rattacher à des usages funéraires. Il y a tout lieu de croire que ces pierres rougies provenaient des foyers où les habitants préparaient leurs aliments et qui, éparses sur le sol, étaient enfouies, sans intention dans les sépultures. La même observation peut s'appliquer aux débris de Trusatile qui ont été trouvés en même temps.
...La présence d'une terre fine et noirâtre décelait toujours le voisinage d'un squelette. Il s'y joignait un grand nombre de parcelles blanches dues à la présence de la chaux. Ces indices ont toujours guidé les ouvriers dans leurs recherches et ont permis d'aborder avec précaution les squelettes. Ces parcelles blanches prenaient quelquefois une importance telle qu'on a pu en former des amas. Quelques objets conservés dans les vitrines du musée ont une couche épaisse de chaux. Les morts étaient enterrés à des profondeurs variables. Quelquefois on rencontrait les ossements a 0m 40 ou 0m 50 ; le plus souvent il fallait fouiller à 1m ou 1m 50 mais bien rarement à 2m de profondeur.
...Les tombes les plus riches en objets de parure étaient généralement les plus profondes. L'orientation constante était de l'Ouest à l'Est, de sorte que si les morts s'étaient levés, ils auraient la face tournée vers l'Orient. Les légères déviations au Nord ou au Sud qui ont été remarquées ont eu pour cause la direction variable du soleil, à son lever selon les différentes saisons de l'année.
...Un seul cadavre avait été orienté de l'Est à l'Ouest et à la conformation de ses mâchoires, fortement projetées en avant, on a pu reconnaître un individu appartenant à la race noire. Aucun objet n'a été trouvé dans cette sépulture.
...Les corps avaient été couchés sur le dos, non pas tout à fait horizontalement, mais légèrement relevés à partir du bassin.
...Les corps de deux cadavres couchés voisins de l'autre étaient placés l'un sur le dos et l'autre sur le ventre de façon que leurs mains gauches étaient rapprochées d 'un vase placé entre eux.

... début de la monographie

Mr Cournauld, auteur du présent article, n'a remarqué qu'une seule fois la tête plus basse que les pieds.
...La tête était tantôt droite, tantôt couchée sur l'épaule droite ou gauche. Ce sont là les positions normales et à voir combien elles étaient indistinctement répétées, il est permis d'affirmer qu'il n'y avait là rien d'absolu et que l'homme était enseveli tel que la mort l'avait surpris. Cependant il y a quelques faits particuliers qui méritent d'être signalés. Voici les plus remarquables : Deux têtes ont été trouvées entre les jambes et une au pieds du mort.
Un crâne porte une trace de perforation d'arme aiguë large de 0m 03 et un autre a été tranché par une hache ou un scramasax.
...Quelquefois les morts étaient superposés ; mais c'était une exception rare ; chacun avait sa place marquée au Champ du repos.
En général les os sont parfaitement conservés. Ils ont appartenu à des hommes de hautes taille. Un fémur avait 0m 50 et un autre 0m 53, ce qui fait supposer des hommes forts et grands .
...La forme des têtes trouvées à Liverdun, diffère beaucoup d'après Mr Godron, doyen de la Faculté des Sciences de Nancy qui les a examinées, de celles qu'il a observées dans différents ossuaires, notamment à Pagny-sur-Moselle et à Avricourt.
...Le crâne de ces sépultures, vu de haut en bas, présente une ellipse arrondie à ses deux extrémités qui sont également développées, tandis que celui des têtes examinées à Pagny-sur-Moselle, vu de haut en bas, offre une figure ovale à petite extrémité antérieure.
...La tête que je possède dans mon musée scolaire et qui a été déjà remarqué par Mr Bleicher, Professeur à l’École supérieure de pharmacie de Nancy présente les particularités observées par Mr Godron. Elle a été trouvée à une grande profondeur avec beaucoup d'autres, sur la rive gauche de la Moselle à 80m environ de cette rivière et de la maison du passeur du bac, dans une sablière exploitée par Mr E. Hauüy et qui a dû être, comme le Châtillon, un lieu de sépulture mérovingienne.

….Je continue à transcrire la notice de Mr Cournauld sur la découverte des sépultures du Châtillon «tantôt les bars tombaient le long du corps, tantôt ils étaient rapprochés de sorte que les mains se superposaient pudiquement sur le bas-ventre.
...J'ai remarqué particulièrement cette disposition sur le corps d'une jeune fille. Il n'y avait pas à se méprendre sur le sexe de cette enfant. La fibule de bronze en forme de rose épanouie, son collier et son bracelet de verroterie auquel était mélangés les vertèbres d'un jeune reptile ou d'un poisson annonçaient un grand goût pour la parure. Ses dents blanches et brillantes comme des perles indiquaient à peine 22 ans. Deux molaires n'étaient pas encore sorties de leurs alvéoles. Dès que son crâne délicat fut tiré hors de terre et exposé au soleil, il se disjoignit et tomba en morceaux. J'ai conservé la face seule et son admirable denture. Au reste, il était bien rare que les mâchoires n'eussent pas conservé toutes leurs dents, même à un âge avancé, et quand il se trouvait une ou deux dents gâtées, les ouvriers se les montraient comme une rareté.
...La tombe qui contenait les restes de la jeune fille avait été enfouie à environ 2m de profondeur, et se composait de dalles énormes qu'on eut beaucoup de peine à soulever. Il ne se trouvait pas de vase dans cette sépulture. Les jambes étaient dans leur position naturelle.
...Une seule fois, on rencontra deux squelettes dont les jambes étaient croisées les unes sur les autres. Une femme avait un enfant près d'elle, mais enterré à une moindre profondeur qu'elle-même.
...La seule tombe d'enfant qui ait été composée de grandes dalles mesurait 1m 20 de longueur, 0m 25 à 0m 30 de largeur et 0m 44 de profondeur. Le petit mort qu'elle contenait pouvait avoir de 9 à 10 ans. Il portait au côté droit un long couteau ou scramasax. C'est le seul objet qu'on ait trouvé dans les tombes d'enfant.
...Les vases des sépultures étaient ordinairement placés entre les jambes. On en a trouvé aussi à la hauteur des mains et quelquefois, mais rarement près de la tête ou au pieds.
...Le vase de verre le plus gros de notre collection était isolé, ce qui fut cause qu'on le brisa en le découvrant.
...Il était extrêmement difficile d'extraire les vases d'argile intactes à cause de l'humidité du sol qui les pénétrait et du poids de la terre qui s'y était introduite.
...Quelques heures d'exposition au soleil, ou à l'air, leur rendaient, il est vrai, leur solidité première ; mais venait-on a verser de l'eau à l'intérieur, l'absorption s'opérait avec une promptitude singulière. Frappé de la disposition de la plupart de ces vases à se laisser pénétrer facilement par l'eau, je me suis demandé si ce n'était pas à dessein qu'ils avaient été fabriqués dans de telles conditions et s'ils n'étaient pas analogues à ceux qu'on emploie encore aujourd'hui en Espagne, sur les côtes d'Afrique et dans bien d'autres pays pour rafraîchir l'eau destinée à la boisson.
...Par leurs formes, nos vases ressemblent à ceux des pays que je viens de citer et je suis tenté de leur attribuer les mêmes fonctions. Leur porosité ne vient pas de leur mal-façon ou de leur séjour prolongé dans la terre. Les vases les plus élégants, les mieux tournés, ceux dont la pâte est la plus fine sont précisément les plus perméables.
...Dans les mêmes conditions de conservation se sont trouvés d'autres vases parfaitement cuits et ne laissant pas transsuder l'eau. Ce sont comme les vases de terre des coupes à boire pour lesquelles la porosité n'était pas nécessaire.
...Les fouilles ayant eu lieu principalement dans la partie du cimetière réservée aux femmes, les armes qui ont été recueillies sont en petit nombre. Je signalerai en première ligne une belle épée droite, longue en tout de 0m 90 et semblable à celles dont Mr Baudot a donné la gravure dans son beau livre sur les sépultures barbares de Charnay. La seule différence qui existe entre ces deux armes consiste dans les rivets de la poignée qui sont en fer dans notre épée, tandis qu'ils sont en bronze dans l'épée burgonde.
...La lame a 0m 76 de longueur sur 0m 058 de largeur. Elle est mince et parfaitement plate. Son extrémité semble avoir été prolongée au moyen d'une feuille de fer forgé. Cette pièce n'est pas un reste de la garniture du fourreau . Il y a adhérence dans le métal, sans surélévation ? Le fer semble excellent et a encore de la souplesse. On distingue très bien des fragments du bois qui formait le fourreau et la poignée. L'oxydation du fer nous en a conserver des filaments. Cette arme était entre les jambes du guerrier. Elle paraît avoir été suspendue au moyen d'un baudrier dont on a trouvé la boucle d'attache ronde, à la hauteur de l'épaule gauche, ce qui ferait supposer que l'épée était portée à droite ; mais je ne garantis nullement cette assertion, et je crois même que le contraire a dû avoir lieu.
...Un couteau était placé près de la main droite du mort et à l'extrémité du couteau se trouvait un vase qui malheureusement n'a pu être conservé.
...A côté de ce guerrier, était était couché un jeune homme ou un enfant. Aux environs de cette fosse, il y avait 9 corps enterrés côte à côte, sur une surface de 12mq . Aucun objet ne les accompagnait.
...Les scramasax sont, comme d’ordinaire, les armes qui ont été découvertes en plus grand nombre. Leur dimension est très variable et leur forme laisse beaucoup à désirer sous le rapport de la conservation.
...Quelques-uns ne sont plus que des tronçons ou des pointes de lance, d'autres sont fortement ébréchés. Il semble qu'on ait déposé dans les sépultures que des armes hors de service.
...Le scramasax était porté à droite, dans un fourreau de cuir dont les traces sont encore visibles. Lorsque le scramasax était suspendu à droite, soit par un baudrier, soit par un ceinturon, il devait avoir le dos tourné en avant, contrairement à l'usage suivi aujourd'hui pour nos sabres qui sont portés à gauche.
...La position des scramasax à droite à droite, avait pour but de faciliter l'emploi de cette arme. En effet, le mouvement qu'opérait l'homme pour tirer le scramasax hors du fourreau, en le saisissant de la main gauche, l'obligeait à prendre la partie haute de la poignée. La main droite venait ensuite se placer à la partie basse, et à l'aide de ces deux mouvements presque simultanés, le coup pouvait être porté immédiatement avec force. S'il en avait été autrement, c'est-à-dire si le dos du scramasax avait été comme dans nos armes tourné en arrière, il aurait fallu un mouvement de plus à l'homme pour en diriger le tranchant contre son adversaire ; de là une perte de temps et un danger véritable au moment d'une attaque soudaine.
...La lance des scramasax est presque toujours sillonnée de rainures destinées à en alléger le poids, ou à former un ornement. Mais il est à remarquer que la partie du scramasax la plus ornée et précisément celle qui est portée en dehors.
...Cette observation est prouvée par de nombreux exemples. Ainsi le couteau qui a été trouvé sur un des scramasax de Liverdun, par sa position, indique bien que cette arme était placée sur le corps de l'homme, à droite et le dos tourné en avant. La gaîne du couteau et le fourreau du scramasax étaient en cuir, circonstance qui tellement contribué à l'oxydation des lames, que celles-ci n'ont plus aucune des qualités du fer et sont réduites à l'état de pâte minérale très cassante.
...Leur manche était le plus souvent en bois et rarement en corne. Hommes et femmes les portaient communément à la ceinture ; cependant, il en a été trouvé un près de l'épaule du mort avec une de ces pointes en fer munie d'une célière dont on n'a pas reconnu l'usage jusqu'ici et qui paraissaient être des poinçons destinés à faire des trous dans le cuir. Le poinçon devait être en effet un instrument d'un emploi journalier pour des peuples qui portaient de nombreuse courroies et peut-être des vêtements de peau comme leurs ancêtres. Aussi n'est-ce pas étonnant de trouver le poinçon et le couteau réunit et suspendus à la boucle ronde qui agrafait le manteau.

... début de la monographie

...La forme des couteaux de Liverdun est très variée ; on retrouve toutes les formes de lames aujourd'hui en usage, jusqu'aux lames courtes et larges dont les Kabyles d'Algérie se servent comme de rasoirs.
...Le même usage pouvait exister chez les Barbares.
...Mr Cournauld ou plutôt les ouvriers qu'il dirigeait ont trouvé 59 couteaux dans les fouilles faites au Châtillon. Il serait trop long et inutile d'en faire la description dans ce petit travail.
...Il suffit de faire remarquer que ceux des femmes étaient beaucoup plus petits que ceux des hommes, surtout dans les tombes riches.
...On devait aussi employer les couteaux à se procurer du feu en les choquant aux silex qui ont été trouvés à la ceinture ou sous la tête des morts. On n'a pas trouvé de briquet, comme à Charnay-en-Bourgogne ; mais chacun sait qu'on se sert également dans les campagnes du dos d'un couteau pour faire jaillir des étincelles d'une pierre à feu. Les hommes du VIe pouvaient bien en faire autant.
...C'est la ceinture des morts et à gauche qu'on a trouvé une pierre à aiguiser, un hameçon en fer, trois pointes de flèches en fer et 2 en bronze, des ciseaux ou forces [?], etc, etc.
...C'est aussi à la hauteur de la ceinture qu'on a trouvé les deux peignes en bronze qui méritent une mention particulière. Ce sont en effet les deux premiers peignes en métal qui aient été rencontré dans les sépultures de cette époque. Leur exécution ne laisse rien à désirer. Les dents dont ils sont munis sont très régulièrement espacés et l'un deux, orné d'un semis [?] de petites circonférences ponctuées porte encore un morceau d'une des deux chaînettes qui le suspendaient.
...Des peignes en os ont été pareillement trouvés, mais près de la tête. Il y a au musée Lorrain les débris de trois d'entre eux qui présentent des ornements de lignes et de points gravés avec assez de goût. Ce sont, croit Mr Cournauld, les plus beaux spécimens de peignes de cette époque. Il ont été trouvés dans une tombe très-riche en bijoux. Une rondelle en corne de cerf munie d'une bélière se rattache par sa matière aux objets décrits ci-dessus.
...La surface est parsemée de circonférences ponctuées. Ce devait être là une pièce d'ornement portée au cou.
...On n'a pas trouvé de hache. Trois fers de lance, dont l'un n'avait pas moins de 0r 66 de long sont, avec les fers de flèche, les seules armes qu'ait fournis le cimetière.
...La rencontre de vingt fibules de femmes présentant des formes variées et appartenant à une même époque est peut-être le résultat le plus important des fouilles de Liverdun.

...Leur réunion fournit des renseignements certains pour la classification de ces bijoux que l'on trouve parfois isolément et auxquels on est souvent embarrassé d'assigner une date précise.
...Parmi ces fibules, il y en a 3 en or, 6 en argent, et 11 en bronze dont une est émaillée.

...Quatre d'entre elles et un médaillon de collier portent des inscriptions, fait qui ne s'est présenté jusqu'à présent que dans nos contrées, et qui ajoute un intérêt tout particulier aux fouilles opérées dans les cimetières de l'Est..
...Le cimetière de Liverdun a fourni aussi la copie d'un médaillon représentant Constance II avec l'exergue DN Constantius M Aug. Le buste de l'empereur, à droite, est Diadamé, l'empereur porte le paludamentum et la cuirasse. Un rang de perles, en argent sertit la feuille d'or repoussé au type de Constance, sur le corps de ce bijou qui est sans mastic intérieur.
...Les fils de bronze qui sont au revers ne sont pas ceux d'une fibule. Il n'y a pas d'épingle. On pourrait donc, avec vraisemblance attribuer au collier, cette pièce d'ornement que deux fibules accompagnaient.
...L'une de ces fibules porte une plaque avec légende qui était déjà connue par la plaque trouvé en 1855 au cimetière de Pompey et dont Mr Digot nous a laissé la description suivante.
...Cette plaque, extrêmement mince, a un diamètre d'environ 3 centimètres, et offre une légende et divers ornements.
...Selon toutes les apparences, elle a été attachée sur une plaque en cuivre, de même largeur mais beaucoup plus épaisse, au moyen de 4 petits clous, dont 3 existent encore et qui sont enfermés dans un cercle d'argent décoré d'or ou de globules et servant à la fois à fixer et à préserver la plaque supérieure que son peu d'épaisseur exposait à de grands accidents.
...Cette dernière présente une espèce de rosace formée d'un globule inscrit dans un cercle er 8 feuilles ou rayons séparés par des globules.
...La rosace est enfermée dans un cercle entouré lui-même de deux grènetis. Un autre grènetis et un 3me cercle constituent la bordure de la plaque et entre celui-ci et les deux grènetis intérieurs, on lit la légende suivante dont plusieurs lettres sont retournées et dont quelques-unes ont disparue par suite d'une fracture :

…...............GRIMOA (LD) FICIT FICI.

...La plaque d'argent qui forme la partie supérieure de la fibule est de tous points semblable à celle d'écrite plus haut, seulement l'inscription de celle de Liverdun offre quelques variantes et se lit :

…................GRIMOALDUS FECIT AO

...Cette dernière syllabe est en caractères grecs.

...La seconde fibule de cette tombe est un destin tout à fait barbare. Est-ce une coiffure ou des cheveux qui surmontent ce masque grossièrement indiqué par un travail de repousse ? Nul ne saurait le dire.
...La légende ne nous fournit aucun élément d'appréciation à ce sujet. On y lit le mot OLIVIVAED ; si l'on veut donner à la seconde lettre le sens du lambda grec dont elle a la forme.

...Que veut dire OLIVIVAED ? Ce mot est-il l'expression d'un vœu de longévité ou représente-t-il un nom propre, comme dans les légendes des autres fibules ?
...L'orfèvre qui l'a tracé ne le savait peut-être même pas lui-même, à juger de sa science par la rudesse de son grossier travail. Un collier et un bracelet en grains d'ambre et de verroterie accompagnaient ces bijoux.
...On avait suspendu au collier, l'extrémité d'un andouillet de cerf orné de quelques dessins de lignes et de 3 médailles de bronze ; une d'Auguste au revers, de autel de Lyon, une de Trajan et un petit bronze romain ; ces deux derniers étaient très frustres.
...2 boucles d'oreilles d'argent, un couteau et de petite boucle d'attache en bronze, un vase qui fut brisé complétaient le mobilier de cette tombe.
...Parmi ces objets découverts, un des plus importants est un collier de bronze long de 0r 90 auquel étaient suspendus trois grains de verre, 3 anneaux de bronze et 9 médailles parmi lesquelles on distingue deux moyens le [?] fort bien conservés de Magnence et de Décence.
...La fibule qui accompagnait cette parure offre les traits d'un prince Diadéné auquel le caprice de l'orfèvre a prodigué des attributs peu intelligible. Une légende, inexpliquée jusqu'à présent est formulée par des lettres confusément jetées autour de la tête et paraissant avoir servi plutôt à décorer la pièce qu'à exprimer une pensée.
...Je n'en dirai pas autant de l'inscription EIDIT, placée sur la jolie fibule que le dernier coup de pioche à mise à découvert.
...Ici on lit distinctement le mot EIDIT, répété, à ce qu'il me semble, en sens inverse et qui paraît exprimer le nom d'une femme.
...Deux palmes enlacées autour de 4 points disposés en ligne verticale et horizontale et circonscrite par un cercle ou collier de grènetis auquel est suspendue une croix grecque, complètent l'ornementation de ce bijou qui est parfaitement intact.
...Une paire de grandes boucles d'oreilles en argent du diamètre de 0m 06, un couteau et sa petite boucle d'attache en bronze, deux anneaux du même métal, ont été trouvés également dans cette tombe, ainsi qu'une agrafe de bronze encore revêtue du tissu de lin qui la couvrait.
...On voit même, entre les croisillons qui ornent l'anneau principal, des fils qui n'ont pas été atteints par l'oxyde de cuivre et qui ont conservé leur couleur blanche. C'est, je crois, un des plus curieux spécimen de conservation de sépultures antiques.
...Les tissus qui sont encore adhérents à presque toutes les épingles de fer des fibules, se distinguent très bien ; mais ils ont pris les teintes de l'oxyde de fer, au point qu'il est impossible de déterminer leur couleur primitive.
...Un vase, à large panse, avait été placé près des jambes. La femme à laquelle appartenaient ces intéressantes objets, avait été ensevelie près d'un guerrier portant au côté droit le scramasax long de 0m 65 dont il a été parlé plus haut.
...Dans toutes les fibules ci-dessus décrites et qui étaient de forme ronde, la carcasse était en bronze et l'épingle en fer. Une feuille mince en or ou en argent repoussé, en décorait la face extérieure.

... début de la monographie

...Les fibules, formées d'une feuille très mine de bronze estampé, étaient remplies d'un mastic blanc, analogue à la craie ; mais il est un autre genre de fibules qui diffèrent complètement des précédentes. Elles sont octogonales et la position de leurs épingles d'attache indique que la partie arrondie se portait en haut.
...Il en a été recueilli 2 à Liverdun. Toutes deux qui forme une sorte de petite boîte haute de 6 mm environ. La plaque de l'une d'elles est en or. Les filigranes qui la recouvrent sont composés d'un seul fil d'or retenu sur le fond par une soudure.
...Aux quatre angles arrondis sont disposées des plaques rondes de nacre de perles et aux quatre angles droits, sont de minces plaquent de verre de couleur verte ; dont deux seulement ont été conservées.
...Le centre, légèrement bouclé, présentait à son sommet , une perle de verre violet, flanquée de 4 parcelles de verre vert serties comme les plaques par l'abaissement des bords élevés de la capsule qui les contient.
...La sépulture qui a fourni cette belle fibule était très riche.
...Elle présentait en outre : 1° une boucle d'oreille en argent formée d'un gros fil tordu en spirale et d'une boule allongée cerclée d'un grènetis ; 2° une bague en argent massif pesant 20 grammes. Son chaton dont le diamètre est de 0m 13 est uni. Il est décoré seulement d'un double rang de petites perles sur les bords. Le chaton est rattaché à l'anneau par 3 petites boucles cerclées d'un fil et un gracieuse volute se développe en -dessous, formée par quatre branches qui terminent ainsi l'anneau.
...La fibule, la boucle et la bague sont les objets les mieux travaillés qui aient été trouvés.
...Je pourrais en dire autant de la boucle de ceinture composée de la boucle, moins l'ardillon, de la plaque, de la contre-plaque et de la pendeloque carrée qui terminait la ceinture.
...Ces trois pièces sont décorées de petites feuilles et de fils d'argent, mais l'oxydation du faire les a soulevées et ne permet pas d'en suivre le dessin.
...Les boutons d'attache étaient en bronze.

...Il y avait aussi à la ceinture un couteau de petite dimension, une pierre à aiguiser et un peson de fuseau en terre cuite.

...Le bracelet se composait d'une grosse perle jaune noire, blanche et rouge, de deux médailles petit bronze ; l'une de Constantin au revers bien connu de soli invicto comiti et l'autre de Indutilli germanus, chef gaulois au revers sanglier.
...Un 4e objet est pendeloque renfermant entre quatre lames de bronze, un fragment de carbonate de chaux cristallisé auquel l'oxyde a donné une teinte jaune citron.
...La seconde fibule octogone est en argent. Elle a été trouvée dans une sépulture de femme, composée de grandes dalles de pierre qui, par leur affaissement, avaient déterminé la rupture d'un vase placé entre les jambes du mort. Cette fibule est un peu plus grande que la précédente, mais elle est d'un travail moins fin.
...Les perles de verre coulées en cabochon qui la décorent sont d'un verre tellement intense, qu'elles paraissent noires. Celle qui est au centre est munie d'une feuille d'argent de près d'un millimètre d'épaisseur qui ne paraît pas avoir été destinée à faire l'office de paillon, le verre étant trop obscur pour qu’on ait tenté de lui donner quelque éclat .
...Les tablettes de verre des quatre angles droits sont de couleur vert tendre et les petites divisions triangulaires ou rondes intermédiaires contiennent des morceaux de verre rouge ou vert posés alternativement.
...Cette fibule était placée là où on les place encore aujourd'hui, au-dessous du cou, de sorte que les vertèbres dorsales avaient été colorées en vert par l'oxydation du bronze qui composait le corps de la fibule. Son épingle en fer retient encore un morceau d'étoffe de lin. A la hauteur du poignet gauche, on trouva une médaille du Haut-Empire, en bronze, très fruste et un gros grain de pâte de verre rouge, blanc et jaune citron. La couleur jaune avait été appliquée au pinceau, postérieurement à la cuisson du verre et elle salissait les doigts qui la touchaient. Cette dernière observation doit s'appliquer aussi à tous les grains de couleur jaune citron qui se trouvent un grand nombre dans les colliers et les bracelets qui ne sont pas en verre, mais en une substance colorée, perméable à l'humidité. Leur fragilité était très grande au moment de leur découverte. En séchant, ils reprenaient leur dureté et devenaient solide.
...D'autres tombes ont encore fourni des objets moins précieux mais auxquels le plan qu'il occupait sur la mort, donne cependant quelque intérêt. Tel est ce bracelet surchargé d'une énorme perle de couleur, vert glauque, translucide, dans laquelle sont empâtés des fuseaux de filets blancs opaques, qui ondulent capricieusement.
...Une perle en fer assez éparse et d'une forme analogue à celle des gros grains de verroterie, trois perles de verre et une rondelle de plomb complétaient cette parure.
...La fibule de cette tombe était ronde épaisse, et munie d'un bouton saillant au centre six appendices ronds détachés de la masse, bornés de petits cercles ponctués, étaient disposés à l'entour de ce bijou et lui donnaient de la légèreté et de la grâce. La boucle de ceinture était assez grossière. Le couteau était de petite dimension.
...Une autre sépulture a donné une paire de petites boucles d'oreille en bronze, des fragments de peigne en os, et un bracelet de verroterie.
...Une dernière a fourni un couteau, une petite fibule à anse, des débris de peigne et la verroterie d'un bracelet composé de grains côtelés, translucides et incolores.
...Parmi les objets trouvés dans les sépultures on remarque une grande quantité de boucles ou agrafes dont les plaques, recouvertes d'argent, avaient déjà perdu la plus grande partie de leur brillante ornementation lorsqu'elles furent déposées dans la tombe.
...On n'a pu cependant conserver une plaque carrée sur laquelle est figurée une croix grecque. Malgré la grossièreté de l'exécution, on retrouve dans le profil de ces attaches les lignes élégantes de l'ornementation asiatique importée à Byzance et répandue ensuite dans l'Europe Occidentale.
...Ces attaches étaient placées à la ceinture des morts, les boucles rondes étaient à l'épaule gauche des hommes.

...Les ouvriers occupés par MMrs Barbe et Cournaul aux fouilles opérés dans le cimetière de Châtillon mirent à jour un grand nombre de cailloux de la Moselle, en forme de pilons et qui ont été recueillis. Ils ont été transportés sur le plateau du cimetière par la main de l'homme, et il est possible qu'on s'en soit servi pour des usages domestiques. Cependant on n'aperçut pas de traces de percussion ni de frottement sur leurs extrémités.
...Ils ont trouvé aussi des fragments de tuiles rondes et de tuiles à rebord, quelques charbons, une mâchoire de chien, une dent de loup, des dents de cheval, un support de corne de bélier et différents os d'animaux.
...Quand les fouilles furent terminées, un des ouvriers employé aux fouilles fut occupé par Mr Barbe, à faire des excavations près de la forge, à 0m 80 environ de profondeur, il rencontra un chemin pavé en cailloux de la Moselle qui paraissait se diriger vers la hauteur de Châtillon.
...On a trouvé, aussi, dans les recherches qui furent faites à l'Ouest du cimetière, des restes de fondations de murs et il est probable que si ces recherches avaient été poussées plus loin, on aurait trouvé de nombreux objets anciens et précieux enfouis dans le sol.
...A l'Ouest du Châtillon, à l'entrée du bois communal de Liverdun, existe une carrière de pierre qui paraît abandonnée depuis longtemps et dont on a bien pu utiliser les matériaux pour construire le fortin et les maisons du plateau.
...A l'Est, coule une fontaine abondante, appelée fontaine du Châtillon et d'une eau excellente qui devait servir aux besoins du camp établi sur cette hauteur.

... début de la monographie


II Monuments gallo-Romains


...6° Y a t-il la trace de chaussée ou de chemin pavé dénommé Voie Romaine, Chemin de César, de Brunehaut ou autrement ? Oui.

...Sur le territoire de Liverdun, lieu dit au Haut de Sohet, Canton des Saules, on a découvert des traces d'une voie romaine sans doute de celle qui prenait du Camp de César à Saizerais pour aller rejoindre le Camp romain qui se trouvait sur le territoire de Jaillon.

...7° Remarque – t -on des terrains entourés de fossés, ou de talus et connus sous le nom de Camp de César, Camp Romain, etc ? Oui,

...Dans la forêt de Natrou, à 4km ½ au Nord-Ouest de Liverdun, on trouve une enceinte de forme à peu près ovalaire, dont le grand axe a un développement de 100m environ. Elle est bordé par un fossé et par une muraille dont il reste des vestiges qui ont encore sur certains points plusieurs mètres de hauteur. Un de mes anciens élèves, Mr Lemoine, aujourd'hui Garde-forestier à Saizerais, m'a affirmé avoir vu plusieurs fois cette enceinte qui rappelle probablement des temps très anciens et probablement les restes d'un camp romain.


–--------------------------

 

...8° Y a-t-il des restes de ponts ? de gué ? de pavé ? Des débris de murailles en pierre de grandeurs égales, et d'un appareil régulier ? Des vestiges de substructions ? De thermes ? D'aqueducs ? D'amphithéâtre ? Non


–-------------------------


...Rencontre-t-on des bornes militaires ? Non

Portent-t-elles des lettres ou des figures ? Non


–-------------------------


...10° A-t-on trouvé des tombes ? Monolithes ou maçonneries ? Leur forme ? Que contenaient-elles ?

...La réponse à cette question est peut-être dans le récit des découvertes faites en 1870 au Châtillon et dont j'ai parlé longuement dans un article précédent.


–-----------------------------


...11° A-t-on découvert des fragments de mosaïque, de marbre, de tuile à rebord, de la poterie rouge ou grise, des verroteries, des armes, des statues, des médailles, des objets de mobilier etc ? Et peut-on préciser l'emplacement de ces découvertes ? Oui

...On a trouvé dans les fouilles du Châtillon en 1870, des scramasax, des couteaux, des fibules, des fers de lance, des silex, des vases en poterie, des médaille, des bracelets, des boucles d'oreilles en argent, en bronze, en verroterie, des tuiles à rebord, etc, etc, etc.
...Tous ces objets sont déposés au Musée lorrain.

... début de la monographie


III Monuments du Moyen âge,

de la Renaissance et des temps modernes.


 

...L'église est-elle ancienne ? Connaît-on un titre de sa fondation ? Où se trouve-t-il mentionné ? Si elle est de construction récente, de quelle date était l'ancienne? A quel saint est-elle dédiée ? Indiquer autant que possible ses dimensions.

...L'église de Liverdun est fort ancienne, sur le fronton de la porte d'entrée, il me semble lire la date de 1237 ou 1337. La construction en remonte toujours au moins au XIIIe siècle. On lit dans l'Histoire de Liverdun, qu'à son retour de Jérusalem, où il était allé en pèlerinage, Pierre de Brixey, évêque de Toul, sentant de quelle importance était pour lui la forteresse de Liverdun qui avait été ruiné par les guerres qui désolèrent la Lorraine, sous le règne des prédécesseurs de Mathieu Ier , fit rebâtir le Château en 1182, y fit creuser un puits, et y fond en l'honneur du bienheureux Martyr St Euchaire en 1188, une collégiale qu'il compose d'un prévôt, d'un doyen et de quatre prébendes. Cette fondation fut confirmée par le pape Luc III, à la demande des Chanoines, et porte le nom de Collégiale de St Euchaire à laquelle appartenaient aujourd'hui l'église paroissiale des chanoines de l'ordre des Prémontrés, celle de St Martin, situé au bas de Liverdun et qui n'existait plus au XVIe siècle, et une autre église sous l'invocation de St Euchaire.

...L'église actuelle, autrefois collégiale, qui a dû être restaurée plusieurs fois depuis sa fondation, est dédiée à St Pierre.
...Cette église, du style ogival primitif, assez bien conservée dans son ensemble et dans ses détails, à un plan en forme de croix latine orientée, à 3 nefs avec un transept développé et un chevet plat.
...Ses dimensions sont en longueur : 10m 95 pour la nef ; formée de deux travées, 8m pour le transept mesuré dans le sens de l'axe de l'édifice et 9m 40 pour le choeur existant 28m 35 de longueur.
...Les largeurs sont : 14m 50 dans la nef ; 23m dans le transept, et 7m 50 dans le chevet ; cette dernière dimension donne en même temps la largeur de la nef principale.



...13° A-t-elle une crypte ou Chapelle souterraine ? Non


...14° La voûte est-elle supportée par des piliers ou des colonnes ?

...Le chevet et les bras du transept sont à deux travées et leurs voûtes ainsi que celles des bas-côtés, sont en berceau, mais à cintre brisé, tandis que celles de la croisée et de la grande nef sont d'arêtes, ornées de nervures croisées.
...La retombée des arceaux, des arcs-doubleaux, et des formerets, est supportée par des piliers et des pilastres dont les chapiteaux sont ornés de feuilles à crochets et dont les bases sont garnies d'empattements.


...15° Les voûtes sont-elles en plein cintre ou en ogive ? En pierre, bois ou en brique ? Les fermes sont-elles apparentes à l'intérieur ?

...Les voûtes sont à plein cintre, en pierre. Les fermes sont apparentes à l'intérieur.


...16° Quelle est la forme des fenêtres ? S'il y a des vitraux sont-ils anciens ou modernes ?

...Le vaisseau de l'église est éclairé par une jolie rosace située au fond du cœur et qui date de 1854 et par deux fenêtres ogivales formant vitraux comme la rosace et datant de la même époque.
...Celle-ci représente J-C tenant un agneau entre les bras ; celui de droite représente la Vierge portant l'enfant Jésus ; celle de gauche, St Pierre avec les attributs qu'on lui donne généralement : un livre et des clefs. Ces vitraux datent de 1854.
...Il y a également 2 grandes fenêtres ogivales au fond des transepts, ensuite 4 petites baies plus petites dans la nef et une rose très simple placée au-dessus du portail à l'Occident.


...17° Les portes de l'église sont-elles carrées, en plein cintre ? En ogive ? En arc surbaissé ? Sont-elles accompagnées de colonnes ou de pilastres ? N'ont-elles qu'une ouverture ou un pilier sépare-t-il les deux vantaux ?

...Les portes de l'église sont carrées, en plein cintre. Elles ne sont pas accompagnées de colonnes. Elles n'ont qu'une ouverture et aucun pilier ne sépare les deux vantaux. Il y a un porche en pierre. Le portail appartient à la Renaissance, quoique la rosace placée au dessus, soit du XIIIe siècle, (car elle est ornée de dents de loups et autres moulures accusant cette époque).

... début de la monographie

...18° Voit-on au dehors, ou à l'intérieur des statues ou sculptures antiques ?

...Il existe à Liverdun, dans l'intérieur de l'église, à gauche du portail, en entrant dans la nef, le tombeau de St-Euchaire, Monument de la Renaissance, dissimulé par la boiserie et l'escalier qui conduit à l'orgue. Le St Pontife, placé sur un soubassement peu saillant, est représenté en relief, couché, coiffé de la mitre et revêtu de ses habits pontificaux. Au-dessus, une longue inscription, en lettres gothiques rappelle la date et les circonstances de son martyre. La voici, telle qu'elle est écrite dans la statistique de la Meurthe, par H. Lepage.

............L'ami de Dieu, et vrai martyr Euchaire,
............Jadis de Gran, évêque débonnaire,
............Noble de sang de Baccil réal,
............L'an de salut trois-cent soixante-deux égal,
............Par Julien, jadis empereur des Romains,
............Dit l'Apostat pour ses faits inhumains
............Fit mettre à mort par Vandres et par payens
............Vingt-deux cents chevaliers chrétiens
............Près de Pompein, au lieu qu'on dit Aux Tombes ;
............Dès dessus dits le benoît St Euchaire,
............Etait guidon, miroir et exemplaire
............Par grâce de Dieu, son chief il apportait
............A Liverdun comme sa vie le témoigne
............Duquel le corps las quelqu... autre
............Jesus nous teint en paradis la place

On lit au-dessus du tombeau, mais en caractères plus modernes, cette inscription :

...Dans la nef, on remarque sur des piliers plusieurs inscriptions du XVe et XVIe siècle, en lettres gothiques, et dans le chœur des stèles remarquables de la Renaissance.


...19° Y a-t-il des pierres tumulaires ; des inscriptions sur pierre ou sur cuivre ?

...Il y a sur les piliers les inscriptions indiquées plus haut.
...L'église de Liverdun renferme la sépulture de deux évêques de Toul : Roger de Marcey, 50eévêque de Toul, qui mourut à Liverdun en 1252. Une épitaphe en vers latins, gravés sur son tombeau, fut destinée à perpétuer le souvenir de ses vertus.
...Le 2e évêque, inhumé dans l'église de Liverdun, fut Henri de Ville-sur-Illon qui mourut le 12 mars 1436. Sa tombe se trouvait près du grand autel entre la Chapelle St Pierre et le tombeau de Ste Aphronime.
...Aujourd'hui, rien dans les pierres tombales, nues du reste, n'indique au visiteur le lieu ou reposent les cendres de ces deux pontifes.


...20° Les fonts baptismaux et les bénitiers sont-ils anciens ?

...Les fonts baptismaux paraissent aussi anciens que le reste de l'église. Ils ne présentent aucune date, ni inscriptions indiquant leur ancienneté plus ou moins grande.
...Ils consistent en une pierre très massive de grès rouge des Vosges présentant à la partie supérieure une plate forme taillée en octogone et creusée au centre pour former récipient. Le piédestal taillé aussi en octogone ne présente rien de remarquable. Le tout à la forme d'une coupe.
...Quand aux bénitiers, ils ne présentent rien de remarquable non plus ; ce sont des vases en cuivre ayant la forme d'une demi-ellipse dont le grand axe est appuyé contre la porte du vestibule.


...21° Existe-t-il une tour ou clocher ? Le clocher est-il en pierre ou en bois ? Où est-il placé ? S'appuie-t-il sur les piliers du chœur ?

...Il existe un clocher en pierre. Il est surmonté d'une flèche en charpente assez élégante. Il est construit à côté du portail, au-dessus de la première travée du bas-côté méridional du vaisseau de l'église. Les bases de l'étage supérieur sont géminées et à plein cintre. Il ne s'appuie pas par conséquent sur les quatre piliers du chœur.

......Les cloches sont-elles anciennes ? Donner leurs inscriptions ?

...Il existe quatre cloches à Liverdun. Trois d'entre elles présentent exactement le même aspect extérieur et datent de 1829 comme le prouve l'inscription suivante qu'elles portent toutes trois :
...« Cette cloche a été bénite en l'an 1829 au nom de la paroisse de Liverdun représentée par Mr Claude Collin, maire de cette commune et son conseil Municipal.
...Cette bénédiction a été faite sous l'invocation de la bien-heureuse Vierge Mère par Me Collardel curé de cette paroisse.
...La 4me cloche présente beaucoup plus d'intérêt et date de 1629 comme le révèle l'inscription suivante qu'elle porte : Décanus et capitulum Eclesiae colligiatae de Liberduno fecit hoc tympanum proprius sumptibus in honorem beatae Marie Virginis – Sancti Dominici. 1629. - Nicolaus Francisus Cardinalis à Lotharingiaé patrinus ; Margarite de Gonzague, Douarière de Lorraine, matrina soit.
Le doyen et chapitre de l'église de l’Église Collégiale de Liverdun a fait placer cette cloche de ses propres deniers en l'honneur de la Vierge Marie et de St Dominique (4 août 1629).


...22° L'église de Liverdun est-elle un lieu de pèlerinage ? A-t-elle conservé de vieilles bannières, des enseignes de confréries ou corporations ?

...L'église paroissiale de Liverdun n'est pas un lieu de pèlerinage et n'a conservé aucune vieille bannière, enseigne de confrérie ou corporation, etc.


...23° Existe-t-il dans le pays quelque chapelle isolée ? Est-elle l'objet d'une dévotion particulière ?

...A la rencontre du chemin de Liverdun à Saizerais et de Villey-St Etienne, se trouve une chapelle dédiée à la Vierge et connue sous le nom de Chapelle de Notre dame du Bel Amour. Elle avait été érigé par Mr du Saussay, évêque de Toul, en titre de bénéfice en faveur de Mr Poirier, doyen de Liverdun. Le revenu en était peu considérable. Elle est l'objet d'une grande dévotion de la part de la population de Liverdun, surtout de la population féminine.
...Il n'est pas rare de voir, par une nuit bien sombre, briller deux ou plusieurs points lumineux à quelque distance de la porte d'En haut ? Sont-ce les yeux d'une bête féroce qui reluisent dans l'obscurité ? Non ; ce sont deux cierges qu'une pauvre mère fait brûler sur l'autel de la bonne Vierge, pour obtenir la guérison d'un enfant que la maladie tient cloué sur son grabat ; ce sont des cierges qu'une pauvre épouse a offerts à la mère des affligés, pour obtenir le rétablissement de la santé d'un époux dont le travail est le seul soutien de la famille.
...Dans les belles soirées du printemps ou de l'été, cette chapelle est encore le rendez-vous de la plus grande partie des habitants de la Ville-Haute. Les femmes, les jeunes filles vont s'agenouiller sur les marches extérieures de la chapelle, récitent pater et avé pour que leurs vœux les plus chers soient exaucés et ne quittent pas ce sanctuaire, sans y jeter l'obole du pauvre.
...Cette chapelle restaurée complètement, il y a quelques années, grâce à la libéralité d'une famille pieuse (La famille Pierson) se compose d'une minuscule sacristie de quelques mètres carrés, d'une pièce carrée de 5m de côté environ où se trouve l'autel sur lequel le prêtre célèbre le sacrifice de la Messe, et d'une autre pièce d'environ 8m de profondeur sur 5m où se tiennent les fidèles. Il n'y a rien de remarquable dans cette chapelle que le plafond de la pièce où se trouve l'autel, où se trouve une magnifique rosace d'un diamètre de 3m 50 environ.

... début de la monographie

...24° A-t-il existé sur le territoire de la Commune, un monastère ? D'homme ou de femmes ? Un prieuré ? Un chapitre ? Un hospice ? Une léproserie ? Une maladrerie ? Une commanderie ?

...Comme je l'ai dit plus haut, en 1188, Pierre de Brixey, évêque de Toul, fonda en l'honneur du bien-heureux martyr St Euchaire une collégiale qu'il composa d'un prévôt, d'un doyen et de prébendes. Cette fondation fut confirmée par le pape Luce III à la demande des chanoines dans les titres d'établissement de la Collégiale de Liverdun, ce bourg y est appelé :

Antiquisinium Castrum.

...A cette collégiale de St Euchaire, appartenaient les chanoines de l'ordre des Prémontrés, relevant de l'abbaye de Rangéval (Meuse) dont l’Église était dédiée à St Martin. Dans la ville basse, les rues St Martin et derrière St Martin semble indiquer que les Prémontrés habitaient cette partie de Liverdun.
...On y trouvait aussi un hôpital avec une église sous l'invocation de St Euchaire, établissement détruit depuis longtemps et dont il ne reste plus aucune trace. ...Cependant la rue de l'Hôpital dans la ville Haute, en rappelle le souvenir et marque approximativement le lieu où il s'élevait.
Pierre de Brixey accorda de nombreux privilèges aux chanoines de la Collégiale de Liverdun. Cet ordre vécut jusqu'en 1703.
...A cette date, le chapitre des Chanoines, fondé comme je l'ai dit en 1188, fut supprimé par les évêques de Toul, en vertu des ordonnances du concile de Trente, et les revenus de ce chapitre furent réunis à ceux de leur séminaire de Toul.
...Le Parlement de Metz, par différents arrêts, confirma la suppression de cette église collégiale.
...Les chanoines se pourvurent au Conseil du roi qui par arrêt du 15 octobre 1703, cassa les arrêts du Parlement de Metz. Mais Mr de Bessy, évêque de Toul, eut le crédit de faire confirmer la suppression du dit chapitre et de le réunir à son séminaire.
...Il y a aussi dans la ville Basse, à proximité du Chemin de Pompey et du chemin de Derrière la Château une croix en pierre fort ancienne appelée Croix de la Maladrerie. Le lieu où elle se trouve s'appelle le Canton de la Maladrerie. Ce nom de la croix et du lieu semble indiquer qu'il existait là autrefois une Maladrerie.
...Quant à une léproserie et à une commanderie, je n'ai rien trouvé dans mes recherches qui pût indiquer autrefois l'existence de ces constructions.
...Cependant sur le territoire de Liverdun, dans la section B, au lieu dit Derrière les Valottes, il existe les reste d'une croix appelée « La croix de Nicolas Noé » qui marque l'emplacement, disent les anciens du village, d'un lieu où l'on conduisait les pestiférés pour y rester jusqu'à leur mort. Ils étaient enterrés autour de cette construction, qui ne pouvait être qu'une léproserie, dans un lieu que l'on connaît encore aujourd'hui que sous la dénomination de Cimetière des pestiférés.


...25° Les bâtiments, cloîtres, etc, sont-ils encore debout ? En tout ou en partie ? A quels usages servent-ils ?

...Il ne reste à Liverdun, dans la Ville Haute, que quelques maisons dont le rez-de-chaussée est bordé de galeries supportées par des piliers. Ces galeries qui sont à jour et cintrées donnent sur la place de la commune et la rue de l’Église. Les maisons dont elles dépendent et dont la construction remonte au XVe et au XVIe siècle, d'après l'opinion des vieillards de Liverdun devaient servir de local aux chanoines de Liverdun.
...On en remarque plusieurs avec pignons sur la rue, fenêtres à croisillons et portes ornées de linteaux chargés d'ogives. Il servent aujourd'hui d'habitations à différents propriétaire de Liverdun.


...26° Voit-on dans le cimetière ou ailleurs, quelque croix ancienne, objet d'une légende ou d'une dévotion particulière ? Une lanterne des morts ?

...A 200m environ de la ville, sur le chemin de Liverdun à Saizerais, entre 4 beaux et vieux tilleuls, s'élève une grande croix en pierre, portant un bas-relief informe qui représente d'un côté un homme à cheval semblant porter sa tête sur sa poitrine et de l'autre côté J.C. entre deux larrons.
...Sur cette croix autant qu'il est possible de le distinguer est le millésime de 1289.
...La tradition porte que le bienheureux martyr Euchaire, mis à mort, près de Pompey, (22 avril 362) avec 2,200 autres chrétiens dont il était comme le chef et l'exemple apporta lui-même son chef à Liverdun à l'endroit où s'élève aujourd'hui la dite croix de St Euchaire et où il fut enterré d'abord.
...L'ancien cimetière de Liverdun situé autour de l’Église de Liverdun et dans le jardin qui l'avoisine contient une vieille pierre tumulaire chargée d'une inscription gothique en partie mutilée et sur laquelle on lit assez distinctement le mot prévost et le millésime de 1400.
...Il n'existe pas de lanterne des morts.


28° Le cimetière renferme-t-il quelque tombeau ou monument de date ancienne, ou élevé à un personnage marquant ? Non.

......A-t-il une chapelle funéraire consacrée au culte des morts ? Non.


29° Existe-t-il une enceinte fortifiée, des murs, des portes, des tours, ou des restes de ces constructions ? Oui

...Dans mon histoire de Liverdun et dans l'art. 2 du questionnaire géographique, je réponds à toutes les questions demandées dans ce paragraphe.

... début de la monographie

...30° La commune possède-t-elle quelque ancien château ? Quels en sont les propriétaires. S'il est détruit, en reste-t-il des ruines ? Connaît-on des souterrains sous le château ? Quels souvenirs s'y rattachent ?

...Il y a dans la ville de Liverdun deux habitations portant le nom de château. Certes, il y a des constructions plus élégantes, plus confortables, plus riches ; mais elles n'ont pas ce cachet respectable de vieillesse ; elles ne renferment pas de restent qui attestent leur ancienne origine et surtout elles n'ont pas d'histoire.
...Le château qui se trouve sur la place dite de la Cagnotte et qui appartient actuellement à Mr Corbin, riche négociant et propriétaire des Magasins réunis à Nancy est déjà de date ancienne, mais bien moins ancien que celui qui se trouve à la Porte-Haute ou porte d'en Haut et qui est connu sous le nom de Château du Gouverneur.
...Le château de la Cagnotte a été bâti sur l'emplacement de l'ancien château qui avait été ruiné durant les guerres qui désolèrent la Lorraine, sous les règnes des prédécesseurs de Mathieu Ier et qui ne fut pas relevé par les Évêques de Toul. Cependant à l'Ouest de cette construction et la terminant de ce côté, s'élève une tour superbe, de forme demi-cylindrique , bâtie sur le roc abrupt qui montre ses irrégularités et sa teinte sombre aux regards étonnés des touristes qui montent la Grand' Rue.
...Cette tour, reste des temps féodaux, qui a dû être restauré plusieurs fois et qui fournit de jolis appartements à son propriétaire actuel, est surmontée d'un belvédère sur lequel on jouit d'un coup d’œil, vraiment admirable et féerique.
...D'après les renseignements que j'ai pris près d'un habitant de Liverdun, lesquels sont certains, en 1932, à la Cagnotte, il restait encore les débris d'une tour dépendant de l'Ancien Château de Liverdun. Cette tour en ruines, ne s'élevait plus qu'en ras du jardin actuel. Tour et jardin appartenaient alors à un nommé Husson, banquier à Toul. Cet homme riche, fit restaurer la vieille tour, dont la base, comme je l'ai dit plus haut, repose sur le roc, et fit construire en même temps la belle habitation qui porte aujourd'hui le nom de Château. Il n'y a d'ancien dans ce château que la partie inférieure de la Tour actuelle.
...Les propriétaires de ce château ont été Mr Husson, banquier à Toul, Nicolas Eugerie (?), médecin, Parfait Martin et Corbin.
...Le second Château dit du Gouverneur, est bien plus ancien, plus intéressant et plus historique.
...Pierre de Brixey, qui avait succédé en 1167, sur le trône épiscopal de Toul, à Henry de Lorraine, sentant de quelle importance était pour lui la forteresse de Liverdun, résolut de la rebâtir (1176). Mais ne trouvant pas la situation du château convenable (probablement de celui qui avait été construit à la Cagnotte ; il voulut le faire élever à cent pas plus loin dans un endroit plus convenable et moins accessible.
...L'évêque de Verdun, Arnould, et Simon, duc de Lorraine, s'y opposèrent, le premier à cause de son château de Dieuleward (Dieulouard) qui en était proche , le second, à cause de celui de Nancy qui n'en était pas très éloigné. Ils craignaient l'un et l'autre que le voisinage de Liverdun ne leur portât préjudice.
...Enfin, après bien des négociations, l'évêque de Toul fut autorisé à construire son château-fort. Il le fit au retour de son pèlerinage à Jérusalem (1182). Il fit creuser un puits énorme qui communiquait avec la Moselle. Ce puits se trouvait dans un terrain appartenant aujourd'hui aux héritiers Alexis Salhorgne.
...Le château élevé par Pierre de Brixey fut, sous l'épiscopat de Thomas de Bourlemont, ruiné par Isabelle d'Autriche, alors régente de Lorraine.
...Cette forteresse fut réparée peu de temps après par les soins du conte de Bar, auquel l'évêque l'avait momentanément cédé.
...Les travaux de défense furent encore augmentés par Henri de Ville, ce qui fit que la forteresse de Liverdun passait pour imprenable.
...Mais en 1467, le maréchal de Fenétrange, dans la guerre au sujet de l'élection d'Antoine de Neufchâtel à l'évêché de Toul, en fit le siège et au bout de 6 semaines l'emporta d'assaut et la pilla. Les habitants en furent chassés, les murailles détruites et le château fut rasé.
...La forteresse à la suite de ce désastre ne fut point relevé, quoique dans la suite Louis XIII eût donné l'ordre de la rebâtir ; mais on n'a ni réparé, ni entretenu les importants débris du moyen âge restés debout.
Le château, comme je l'ai déjà dit, était bâti au Nord de la ville.
...Il semble avoir eu en plan la forme d'un quadrilatère mesurant environ 30m de développement à l'aspect du Nord ; 90m à l'Ouest, 50m au Sud et 100m à l'Est.
Quelques maisons (celles de Mr Gabriel Ferdinand, Thiébaut, Salhorgne Alexis, Roux père, Vve Roux et Thouvenin de Toul) une vigne (où se trouve le puits comblé actuellement) et des jardins occupent actuellement l'emplacement du château. Ce quartier de Liverdun s'appelle du reste le Château. A côté, passent le sentier du Château et le Chemin de Derrière le Château.
...Il faut ajouter que la maison appartenant actuellement au Sr Gabriel Ferdinand, construction de la Renaissance, conserve dans la tradition le nom de Château de Liverdun, et qu'il se trouve à peu près occuper le milieu de cet emplacement.
...En fouillant, il y a quelques années dans la maison du Sr Alexis Salhorgne, située en face de la précédente et contre la vigne où se trouve le puits, on y a découvert des galeries souterraines.
...Ces galeries servent aujourd'hui de caves et sont bâties sur piliers massifs, carrés en plan, hauts de 1m 50 espacés de 3m supportant une voûte solidement bâtie, construite et munie d'arcs-surbaissés, rectangulaires formés d'un segment de cercle.
...On suppose que ces galeries appartenaient au château et qu'elles servaient de cachots, car, quand on les découvrit il y a 50 ans, elles renfermaient 3 squelettes assis et attachés à la muraille.
...La tête de ces malheureux était supportée par un collier de fer et les reins étaient serrés par des chaînes attachées à la muraille.
...Sur l'un des blocs de pierre servant d'escabeau à ces prisonniers, on voyait gravés ces mots : « Intravi in Castr. Liber. Dun. Quat. Cal. Janu. 1171.»
...On suppose que ces trois squelettes étaient ceux d'un des fils du duc Mathieu et de ses écuyers qui disparurent durant les guerres de ce prince contre la ville de Toul.


...31° La commune a-t-elle un hôtel-de-ville de date ancienne ?

...L'Hôtel-de-ville de Liverdun est une maison qui n'a rien de remarquable. Il renferme les locaux destinés au service de la Mairie, le logement de l'Instituteur et l'unique salle contenant les 2 classes de garçons.
...Il n'est pas de date ancienne et se trouve tellement impropre à sa destination, qu'un nouvel hôtel-de-ville, comprenant les services de la Mairie, les logements de l'Instituteur et de ses adjoints et 3 belles salles de classe vient d'être construit. La réception de ce nouvel Hôtel-de-ville aura lieu le 22 juillet 1888.


...32° Existe-t-il quelque maison remarquable par sa construction ou sa décoration (sculptures, inscriptions, écusson seigneurial, enseignes) ?

...Il existe un grand nombre de maisons remarquables à Liverdun (surtout dans la Ville-Haute), qui remontent au XVe et au XVIe siècle. Il y en a plusieurs avec pignons sur rue, avec fenêtres à croisillons et portes ornées de linteaux chargés d'ogives.
...La plus remarquable est encore celle appelée Château du Gouverneur. Les armoiries de Liverdun sont sculptées au-dessus de la porte d'entrée.
...Les armoiries de Liverdun sont d'argent à la branche de chêne se sinople, glandée de gueules ; l'écu surmonté d'une couronne murale ou tourée, environnée de deux fusils passés en sautoir sur un xiplot ou troulle au derrière de l'écu pour marquer le droit de chasse et de pêche de ses bourgeois.
...Les sceaux de la ville portaient aussi les mêmes emblèmes, qu'on trouvait encore reproduits sur les portes de la ville.
...On trouve dans cette ancienne Maison du Gouverneur entre autres curiosités, plusieurs cheminées monumentales. A la partie supérieure de l'une d'elles (celle qui se trouve dans la chambre actuellement habitée par Mr Alfred Lapicque), on remarque un écusson mutilé et des panneaux couverts de peintures dont les sujets sont tirés de la Vierge. Dans les caves dont il existe plusieurs étages, on y voit l'ancien sentier de ville ou chemin de ronde qui faisait le tour des remparts.
...Un large escalier de pierre conduit du haut en bas de cette maison, et se termine par une poterne, cachée, sans doute, autrefois par des massifs d'arbres, et qui donne sur le jardin.
...Vers le milieu de cet escalier, dans une espèce d’encoignure formée par la muraille, est un siège en pierre, placé vis-à-vis d'une meurtrière. «De là, l’œil braqué comme sur le verre d'un cosmorama, » dit M. Lepage, «vous jouissez d'une superbe perspective : l'espace se déroule devant vous à l'infini ; vous ne découvrez que quelques langues de prairies, des montagnes et des forêts qui s'étendent au loin et vont perdre leur front dans les nuages. Pas un bruit du village n'arrive jusqu'à votre oreille. Vous n'entendez que le brisement des flots de la Moselle, de murmure du vent dans les peupliers des îles ou dans les arbres des vergers …. C'est là, peut-être, que venait s'asseoir la noble et belle châtelaine pour lire sa destinée dans le grand livre du ciel, et y interroger son étoile...
...Qu'il y a de charmes et de poésie dans les souvenirs ! Comme l'imagination moissonne à pleines mains dans ce champ couvert d'épis et de fleurs ! Malgré vous vos pas semblent s'enchaîner au sol. Vous écoutez comme si des bruits étranges allaient retentir, comme si l'oracle de ces lieux allait vous révéler quelque mystérieuse histoire, vos pas, en résonnant sur la pierre, ont un langage que vous croyez comprendre. On dirait que tout parle autour de vous ; les murs noirs et lézardés, les dalles ébréchées, les portes vermoulues, les voûtes décrépites qui s'élèvent au-dessus de vos têtes ! Tous ces objets ont un parfum poétique qui vous enivre....»

... début de la monographie

...33° Y a-t-il dans le château, la mairie, les maisons, quelque tableau, portrait, tapisserie, meuble, objet d'art, manuscrit, livre ou titre ancien ?

...Il y a dans la maison du Gouverneur, ou Château de Liverdun, dans la chambre de Mr Lapique, la cheminée dont j'ai parlé plus haut, que tous les artistes ou savants vont admirer quand ils viennent se promener à Liverdun.
...Quant aux manuscrits ou titres, les plus anciens que j'ai pu découvrir dans ce qui reste des archives (au siège de Liverdun, fait en 1467 par le Maréchal de Fénétrange, les soldats ayant mis le feu à la ville, les archives de l’Évêché furent bientôt atteintes. Le Maréchal arriva trop tard pour arrêter l'incendie et ne put sauver qu'un 1/3 des papiers qu'il fit porter dans l’Église St Georges à Nancy) sont
.........1° Un titre du 25 février 1531 par lequel un nommé Robert Demange, chanoine de la Collégiale de Liverdun, se faisant fort de Thouvenin Husson d'Aingeray, vend à la communauté de Liverdun, une maison, sise devant la Halle, du dit lieu, pour la somme de 120f .
.........2° Une autre pièce aussi de 1531 et portant pour titre : Recepte d'argent de deniers de la ville de Frouard par …. (il m'a été impossible de lire la dite pièce).
.........3° Une 3me pièce de septembre 1441 et commençant par ces mots : « d'une ancienne transaction intervenue entre Messire Claude Sernay, chevalier seigneur du dit lieu, escuyer à Madame la duchesse de Lorraine de très glorieuse mémoire et dame Agnès sa femme de Frouard, d'une part
...et des habitants et communauté de Liverdun d'autre part ; par laquelle, transaction en forme de sentence arbitrale : rendue par les gentilshommes nommés de part et d'autre, par les parties et ayant pouvoir de régler leur différent, il a été convenu, accordé et promis de la part des dits habitants par leur …. ( mot illisible) fondé et ont octroyé au dit Ss de Sernay et à la dame Agnès de Frouard, sa femme pour eux deux et le survivant des deux et de leurs enfants nés à naître d'eux.
...De laisser aller, venir et fréquenter leurs blanches bestes, brebis et moutons qu'ils ont en leur bergerie de Frouart et (mot illisible) pâturer parmy le vain pâturage à costé de (mot illisible) Frouard depuis la séparation du ban de Frouart et jusqu'au ponton et passage du dit Liverdun, où le pont était contenu, le tout entre la rivière de Moselle, d'une part et les bois anciens de l'Evêché, qu'on dit des fermes de la Fourasse, d'autre part.
...Pourtant seulement aller, venir, fréquenter leurs dits bestiaux de blanche beste de la même manière que feraient ou faire pourraient les blanches bestes di dit Liverdun, sauf le dommage d'autruy et le droit et usage des lieux voisins au dit Liverdun, ayant droit au dit vain pâturage.
...Après la mort et trépas des époux Sr Dame de Sermay, de Frouard et leurs enfants, ils laisseront les habitants et communauté de Liverdun, en leur vain pâturage et usage comme ils estaient avant le dit traité sans que par aucun laps de temps, possession ou préemption à cause de la transaction on puisse posséder au-delà ou se prévaloir contre les dits habitants de Liverdun des années de la possession du dit vain pâturage à la dite transaction.
et dont date du 1er septembre 1441 vain pâturage Frouard à temps
.........4° Une 4me pièce qui se trouve dans le même dossier porte la date du 1er septembre 1441. C'est une feuille timbrée portant au haut de chaque feuillet C. Metz et de Sedan. 2 sols, la feuille avec les armes de Metz et de Sedan. Cette pièce commence ainsi :

« sachent tous que comme ainsy soit que différents débats et matière de discention fussent es..(?) et suscitez entre feu noble conjoints Nicolas Vallet, Maître des Monnayes à Nancy, et Arabonne Ranot sa femme, acteurs et demandeurs d'une part ; et les Manans et habitants de Liverdun, deffendeurs en cette partie d'autre part ; et sur ce que les dits Nicolas Vallet et sa dite femme comme Me et seigneur de la Thuillerie de …... assise et scituée au ban le finage du dit Liverdun, à cotté de Frouart, disaient que en y cette thuillerie et à circuit d'icelle y aurét eu par autrefois un fort qu'estait terre de fief y ayant moulins comme l'apparence le montrait et que en y celle thuillerie, ils, eux et leurs ayant cause y pourraient mettre unq thuillier obtenant franchise et avec ce avoir troupeau de grosses bêtes, porq et bêtes blanches paturant en la canid par an, comme faisaient et faire pouvaient les bestiaux des dits manants et habitants, et à toutes heures, les dits manans et habitants de Liverdun, disaient et affirmaient le ce contraire : qu'il n'était mémoire d'homme avoir vécu en ce dit lieu de Thuilerie, fort maison et tous thuilliers étant résidant en y celle, n'avaient jamais veu leurs auvis tenir, n'y posséder troupeaux de bestes a plus haut que d'une vache, unq porcq, et une chevre et non plus que hors de la dite thuillerie, ils n'avaient au dit puissance etc. etc. et ce préambule de procès se continue encore pendant 7 à 8 pages, disant qu'il avait duré environ l'espace de quatorze ou quinze ans, pendant lequel temps y aurait heu plusieurs gagières faites entre les parties et grandes despenses et rigueurs d'un cottez et d'autre et par despenses et grosses coutanges, frais dommages et intérêts des dits manants et habitants de Liverdun, comme les dites parties le disaient et affirmaient, pendant lequel temps les dites parties sauraient cond, estendus en arbitrage et moins de quatre gentils hommes deux pour la part des dit Nicolas Vallet, sa dite femme, et deux pour la part des dits manans et habitans au moyen qui chacune partie donnerait un haut pour écriture, pendant lequel temps de la dite charge d'arbitrage non être dites dessus, ni déclairées, les dits feu M. Nicolas Vallet sa dite femme s'en serait allés de vie à trépas, sur quoi aurait survenu pour eux de temps ….. en sa honnoré seigneur Claude de Sermay, seigneur du dit lieu et chevalier escuyer de feu très glorieuse mémoire Madame la Duchesses de Lorraine, et dame Agnès de Froüart sa femme, fille et seule héritière des dits feüz M. Nicolas Vellet et sa dite femme, lesquels auraient venus rentrer et reprendre les causes, raisons et procès …. etc. etc. puis l'Official de la cour de Toul, après de nombreux considérants, nomme de nombreux experts etc. etc. et cette longue plaidoirie se termine par la déclaration que les manans et autres habitans de Liverdun laisseront au dit Messire Claude de Sermay et à la dite demoiselle Agnès sa femme pour eux et le survivant d'eux et de leurs enfants nez et à naistre d'eux, de laisser, aller, venir, er fréquenter leurs blanches bestes, (?) brebis et moutons qu'ils ont en leur bergerie de Frouard, et y celles pâtures parmy le vain pâturage à côté [mot illisible] Froüart depuis la séparation du ban de Froüart et jusqu'à ponton et passage de dit Liverdun, ou faullait être le pont, entre la rivière de la Moselle d'une part et les bois anciens de l'évéché cond. Des termes et de l'affouresse d'autre part etc. »

...Le tout était scellé du scel de la cour de Toul, à double queue pendante. Les manans de Liverdun avaient encore baissé pavillon devant les nobles seigneurs de ce temps.
...Les plus vieux registres de l’État civil qui existent dans les archives de Liverdun datent de 1681, Je transcris le premier acte de baptême du registre.

...Aujourd'huy 26 fébvrier 1681 a été baptizée Christophe Saintost fils de Joseph Saintost et Anne Ranot ses père et mère ; parrain Christophe Ranot ; maraine Anne Argemt qui ont signé et marqué avec moi administrateur de Liverdun.

…................................................................X.................X......Habeit (signat. Presque illisible)


...34° signaler les maisons, fermes, champs, lieux dits dont le nom peut faire supposer qu'un établissement intéressant ait existé sur le territoire de la Commune.

...Dans le titre précédent que j'ai recopié en partie, on voit qu'à Liverdun, dans un lieu appelé La Tuilerie, il y avait une tuilerie et un fort appartenant à Nicolas Vallet, Maître des Monnayes à Nancy et à sa femme Arabonne Ranot, lesquels s'intitulaient « Me et seigneurs de cette tuilerie ».
...Actuellement, il ne reste aucun vestige de cette tuilerie et du fort dont il est parlé.
...Je connais à peu près l'emplacement de cette tuilerie. Elle devait se trouver sur un petit monticule à l'Est et à environ 50m du chemin de la Croix de Bois ; section D du plan cadastral. En effet, en ce lieu, en labourant un peu profondément, on trouve fréquemment des débris de tuiles, des pierres calcaires de toutes dimensions, etc.
...D'ailleurs la tradition est d'accord en cela avec les assertions des habitants de Liverdun qui déclarent unanimement qu'anciennement une tuilerie importante et d'autres dépendances existaient en ce lieu.
...Le titre dont je viens de parler mentionne également l'existence d'un moulin en ce lieu. Cela pouvait fort bien être, car il existe en cet endroit une fontaine appelée fontaine de la tuilerie dont le débit d'eau sagement aménagé, pouvait suffire à faire mouvoir les roues d'un moulin. C'est ce cours d'eau qui alimente le lavoir existant actuellement et que l'on nomme lavoir de la Cossonnière.
...Il existe encore différent noms qui rappellent l'existence de cette tuilerie : il y a les cantons du Chemin bas de la tuilerie, - de tuilerie sous la route, - Rupt de la tuilerie, - Vau de la tuilerie.
...Le Haut de Sohet et le puits du Haut de Sohet.
...Le Haut de Sohet qui forme aujourd'hui en nature de terre, désigné sous la section A du plan cadastral, une partie du ban de Liverdun, était dit-on un ancien village portant le nom de Sohet détruit depuis longtemps. Le canton où l'on trouve les débris de ce village s'appelle le Haut de Sohet, et les vestiges d'habitations au milieu desquelles on montre l'emplacement du Cimetière s'étendent sur 3 à 400m environ en longueur et en largeur.
...Suivant la tradition et surtout suivant l'Histoire de la Lorraine, ce village a été en grande partie détruit par les Suédois et ensuite par la peste qui suivit l'invasion de l'armée suédoise vers 1636.
...« Pendant que le Duc Charles IV se battait contre les Suédois à Nordlingen, qu'il faisait lever le siège de Dôle en 1636, qu'il échouait à celui de St Jean-de-Losne ses états éprouvaient tous les maux qui peuvent affliger l'humanité ; des troupes répandues partout, le pillage des campagnes, les châteaux de la noblesse rasés, et pour comble de maux, la famine la plus horrible. On était heureux de trouver des herbes et des racines pour se nourrir. On mangeait des animaux dont on a naturellement horreur, des charognes et même de la chaire humaine....
...La mortalité fut terrible, des villages étaient si déserts que les loups faisaient leur retraite dans les maisons ; une peste affreuse commencée à Pâques (1630) ne finit qu'en 1637 et mit le comble à la ruine du pays. La ville de St Nicolas entre autres, fut mise au pillage et incendiée le 5 novembre 1635.
...La lie de toutes les nations s'était rassemblée pour le sac de cette malheureuse ville, réputée alors avoir des richesses, et les Suédois s'y vengèrent cruellement.
...Les vagabonds, les voleurs infestant le pays ; il n'y avait de sûreté nulle part ; aussi restait-il à peine le quart des habitants .»
...C'est à cette époque qu'on peut supposer la destruction du village de Sohet.
...Aujourd'hui encore, il existe deux cantons, dans cette partie du ban de Liverdun, dont les noms rappellent l'existence de ce village.
...Le 1e appelé Cimetière du Haut de Sohet est situé près de la forêt de Natrou et touche à un pâtis communal appelé encore aujourd'hui pâquis des Saules, portion de territoire probablement réservé autrefois à l'usage du troupeau banal.
...Le 2me canton appelé le Canton du Puits de Sohet renferme encore aujourd'hui le puits dont il sera parlé ci-dessous.

... début de la monographie


Puits du Haut de Sohet

...Le puits du Haut de Sohet, est un puits très ordinaire, de forme circulaire, d'un diamètre de 1m 10.
...Une pierre taillée en anneau circulaire d'une hauteur d'environ 0m 80 le surmonte.
...Ce puits se trouve à environ 80m à droite du chemin de Liverdun à Jaillon et à 2800m en ligne droite de l’Église de Liverdun.
...Il se trouve dans la partie la plus basse de la section A dite du Haut de Sohet comme il est dit plus haut.
...La profondeur totale est d'environ 6m 50. Sa hauteur d'eau, en moyenne est d'environ 3m 75 à 4m .
...Ce puits qui ne se trouve jamais à sec, devait servir autrefois à alimenter d'eau les habitants et les bestiaux du village de Sohet ; comme il sert encore aujourd'hui aux besoins des personnes et des animaux qui travaillent en cette partie du ban de Liverdun.

... début de la monographie

 


Châtillon ou Châtron

 

...La côte de Châtillon ou Châtron est une partie du territoire situé dans la section F du dit territoire.
...Elle comprend une assez grande surface de terre formant actuellement l'emplacement des forges et laminoirs de Liverdun.
...Au Sud Est se trouve le bois appelé : bois communal de Châtillon.
...En 1870, lors de la construction actuelle du château des forges de Liverdun, on a trouvé, en fouillant le sol, l'emplacement d'un cimetière mérovingien, des armes, des squelettes, des tombeaux en pierre, qui, pour la plupart ont été donnés au Musée Lorrain de Nancy.
...Les recherches que j'ai faites à ce sujet, semblent indiquer que les inhumations faites en ce lieu et sur d'autres points, sur la rive gauche de la Moselle, presque en face de la côte du Châtillon ont été antérieures à la création du cimetière mérovingien.
...Vers 360 à 370, de l'ère chrétienne, un combat entre les germains et les romains eut lieu sur la rive droite de la Moselle.
...Sous le règne de l'empereur Julien l'Apostat, les germains, à plusieurs reprises, envahirent les Gaules et plusieurs fois furent repoussés.
...Julien ayant trouvé la mort dans un combat contre les Perses, commandés par Sapor, un nommé Jovien (Flavius – Claudius – Jovianus) né l'an 330 à Singidon, ville de la Pannonie, alors primière des gardes, après le refus de salluste, qui déclina la pourpre romaine fut le 27 juin 363, nommé Empereur, dignité qu'il reçut sans la mériter par suite de la ressemblance de son nom avec celui de Julien que ses troupes crurent rétabli de ses blessures.
...Cet empereur qui ne méritait cette haute distinction due d'ailleurs à une surprise, avait alors un général renommé par sa bravoure et nommé Jovin.
...Ce général, consul romain, l'an 367, avait joui de l'estime de Julien, qu'il avait aidé à monter sur le trône après la mort de Constance.
...Général de cavalerie, dans les Gaules, après avoir repoussé plusieurs fois les germains, Jovin fut par Jovien, dépouillé de sa dignité.
...Le général qui le remplaça fut plusieurs fois battu par les germains qui envahirent de nouveau notre pays.
...Ces légions exaspérées par leurs revers se mutinèrent et refusèrent alors d'obéir aux ordres de leur nouveau général qu'elles accusaient de leurs récents désastres et considéraient comme un homme incapable.
...Jovin, à la suite de sa disgrâce, s'était, croit-on, retiré à Bar-le-Duc où il était malade de voir battre et repousser des légions toujours victorieuses sous ses ordres.
...Sans attendre sa nouvelle nomination par l'empereur , se rendant au désir de ses anciens et braves soldats, il se met de nouveau à leur tête, les réorganise, et fond sur les germains qu'il bat à chaque rencontre.
...Il leur reprend la forteresse de Scarponne et leur livre dans les environs un combat terrible dans lequel les germains furent presque tous taillés en pièce.
...Une tribu de germains, parvint à s'échapper du massacre, remonta la rive droite de la Moselle et vint s'établir au Châtillon en face de la ville de Liverdun.
...Jovin poursuivant toujours les germains les surprit au moment où ces derniers se baignaient dans la Moselle au pied du Châtillon.
...Presque tous les germains périrent en cette rencontre à l'exception de quelques-uns qui parvinrent à se sauver par les sentiers tortueux de la forêt de Châtillon, de la Fourasse et de la forêt de Haye.
...Une partie des renseignements précédents et ceux qui suivent m'ont été fournis par Mr Perruchet, Ingénieur Civil, alors Directeur des forges de Liverdun au moment des fouilles faites pour la construction du Château.
...Il déclare « que les ossements, squelettes, trouvés lors des fouilles étaient alignés les uns à côté des autres, dispersés par groupes plus ou moins nombreux et pour quelques uns entourés de pierre »
...« Sur l'emplacement de presque tous les cadavres, on a trouvé des armes, des lames, des épées, des épieux, des dagues, de grands et larges poignards, des agrafes et boucles de ceinturon, dont une paire en argent, des boucles d'oreilles également en argent.
...On a également trouvé deux tombeaux romains en pierre. Deux squelettes ont été trouvés de même à 600m environ de cet emplacement, sous les bois, derrière la minière Ste Barbe. Dans le nombre, se trouvaient deux ou trois squelettes de femmes et plusieurs autres d'enfants.
...Les autres ossements devaient appartenir à des hommes excessivement forts à en juger par leurs dimensions »
...Il y a quelques années, Mr Hauüy, entrepreneur, en déblayant, une sablière a de même trouvé sur les bords de la Moselle (rive gauche) près de la maison actuelle du passeur de bac, un grand nombre de squelettes de fortes dimensions. Je possède deux têtes énormes provenant de ces squelettes et que je conserve dans le Musée scolaire que j'ai créé à l'école de Liverdun.


...35° Y trouve-t-on des fontaines, puits, pierres, arbres, etc. consacrés par des idées religieuses, ou des pratiques superstitieuses ? Non

...36° A-t-on recueilli dans les fontaines ou puits, des monnaies, médailles, épingles ? Etc.

...Comme je l'ai dit précédemment, il existe un puits au Haut de Sohet, un autre dans la propriété Salhorgne, en face de la Maison du Gouverneur, lequel communiquait avec la Moselle et qui est comblé depuis longtemps et les fontaines que j'ai indiquées à l'article Sources.
...Il n'est pas à ma connaissance qu'on y ait découvert des monnaies ou médailles, etc.
...Cependant à diverses reprises vers 1846, on a trouvé des pièces de monnaie antiques en différents endroits de Liverdun, pièces qui ont été remises par le Maire actuel Mr Crabouillet à Mr le Baron de Vincent sous-Préfet de Toul.
...D'ailleurs il est certain qu'on a frappé monnaie à Liverdun même.
...En 1168 , Pierre de Brixey, dont j'ai déjà tant parlé dans le présent mémoire, obtint de l'empereur
Barberousse, l'autorisation de frapper monnaie à Liverdun ; mais jusqu'à présent on connaît peu de types au coin de ce prélat, sortis des ateliers de Liverdun. Thomas de Boulémont, évêque de Toul (1330-1353) accorda ensuite au monnayeur Chaudrin, le droit de frapper toutes sortes de monnaies blanches à son coin, à Liverdun et à Brixey (Meuse, canton de Vaucouleurs, surnommé Brixey-aux-Chanoines) Les évêques de Toul en ont été les seigneurs temporels, sous la souveraineté de la France, depuis Pierre de Brixey, qui légua à son église, ses droits patrimoniaux sur cette terre. Brixez avait dans le Moyen âge, un château fortifié avec une haute tour, dont s'emparèrent les troupes Bourguignonnes pendant la guerre entre Charles-le-Téméraire et René II.) et même au coin des seigneurs et des évêques étrangers, lui défendant seulement de contrefaire celles du roi de France et du Duc de Lorraine.
….Quant aux pièces frappées à Liverdun, avouant mon incompétence en cette matière, je me borne à transcrire les notes que j'ai trouvés dans le XIIe volume de la 3me série des Mémoires de la société d'archéologie Lorraine et du musée historique lorrain. (Notes de Mr M.A. Bretagne et E. Briard)

... début de la monographie



Pièces frappées à Liverdun


Droit : Château fort, avec légende PETRUS.
Revers : Un poisson en pal avec la légende LIVERDUN. Ou LUVI-RDUN. Tantôt l'un tantôt l'autre suivant les différents exemplaires, absolument semblables du reste.
...16 pièces en argent ; poids moyen 63 centigrammes. C'est la pièce figurée dans l'ouvrage de M. Robert, planche IV ; n° 2.
...Une de nos pièces offre une frappe assez curieuse, le type du revers surcharge le droit, et les deux légendes se confondent.
...Notre trouvaille ne contenait aucun exemplaire de l'autre type, celui où le poisson était en fasce et dont le nom est orthographié LIBE-RDUN.
...La présence de ce poisson sur les pièces de Liverdun n'a point encore été expliquée. On ne saurait y voir, un emblème municipal puisque plus tard les armoiries de cette ville furent toutes autres. Il est probable que ce poisson est le symbole du droit de pêche qu'à cette époque l'évêque de Toul se réservait encore dans la Moselle.

...Quelques années plus tard, Mathieu de Lorraine, accordait dans une charte aux habitants de Liverdun, le droit de pêche, sous certaines réserves, notamment en cas de prise d'un saumon. La moitié devait revenir à l'évêque (1). « Item pourront ceulx de Liverdun, peschier en la rivière de Liverdun, jusques au menton sans nef ; sans grant naces (nacelles) sans rayes et sans filets, fors que de treuble (trouble) et si ils prenaient saulmont, la moitié serait à Monsignour l'Evesque et l'aultre moitié au prenour. » (Les communes de la Meurthe par H. Lepage, tome Ir page 601 ; col. 2, tiré de la revue d'Austrasie.)
On peut en conclure qu'auparavant les habitants de Liverdun n'avaient point ce droit de pêche et qu'ils devaient à leur seigneur, non point la moitié du saumon, mais le saumon tout entier. Il est possible que le poisson qui figure sur nos monnaies, soit ce fameux saumon, symbole de la grande pêche, vrai morceau de roi que le seigneur avait toujours eu soin de se réserver en tout ou en partie, mais il faut avouer que l'image telle que la faite l'article du XIIIe siècle ; ne répond guère au signalement que donne l'ichtyologie des salmonidées.

...Nous rapportons à Liverdun et à l'époque de Pierre de Brixey, suivant l'exemple de C. Rolin les pièces portant au revers un château fort avec la légende NOVI ASTRI
...Ces pièces se sont en effet trouvées toujours unies aux précédentes, avec lesquelles elles présentent des analogies de type évidentes. Il est bien vrai que NOVUM CASTRUM pouvait être aussi à cette époque le nom latin de Neufchateau (Vosges), mais s'il s'agissait de ce Neufchâteau, on ne voit pas qui aurait pu alors y frapper ces monnaies.
...Les évêques de Toul n'avaient aucun droit temporel sur cette ville.
...Les ducs de Lorraine qui, dès cette époque, avaient soit seuls, soit en concurrence avec les seigneurs locaux, la possession du Château fort de Neufchâteau, auraient sans doute tenu à bien affirmer leurs droits encore assez précaires et d'ailleurs contestés par un dangereux voisin, le comte de Champagne, en mettant sur les monnaies qu'ils auraient fait frapper dans leur château d'acquisition récente, sinon leur effigie, au moins un cavalier armé, comme on le voit sur des monnaies sorties quelques années plus tard de cet atelier monétaire, pas en tous cas, un type religieux tel que la figure de St Pierre.
...C'est en effet, le buste de St Pierre, qui se trouve au droit des monnaies portant au revers NOVICASTRI. Et G. Rollin, que M Henri Lepage a trop fidèlement reproduit dans la 2me partie de la statistique de la Meurthe (page 310) à tort de dire que c'est le buste de l'évêque portant le surhu méral.
...Ce qu'il a pris pour cet ornement distinctif des évêques de Toul, est une pure apparence due au plis du vêtement. D'ailleurs, les deux clefs que le personnage élève en l'air ne sauraient appartenir à l'évêque ; c'est là l'attribut ordinaire et exclusif de St Pierre. Maintenant il est bien possible que la légende PETRUS ou Sanctus fait défaut, et ce qui se lit autour du buste désigne Pierre de Brixey et non Saint Pierre. Peut-être désigne-t-elle à la fois, par une confusion voulu l'évêque et son saint patron. Mais c'est bien l'image de St Pierre. Or St Pierre est non seulement le patron de Pierre de Brixey, mais encore le patron de Liverdun, comme l'affirme le pouillé du diocèse de Toul. St Euchaire est le patron de la collégiale fondée par le même Pierre de Brixey, dans l'église de Liverdun ; mais c'est St Pierre qui est le patron de la paroisse.

...Reste la difficulté consistant à expliquer NOVUM-CASTRUM par LIVERDUNUM. Nous reproduisons ici l'explication de G. Rollin, que nous acceptons presque entièrement.
...Pierre de Brixey avait fait rebâtir le château fort de Liverdun et il attachait à cet événement la plus grande importance, s'en faisant un véritable titre de gloire à en juger par les termes emphatiques dont il se sert en mentionnant dans des actes où cela n'était point indispensable ce qu'il considérait comme l’œuvre capitale de son règne.
...Nous voulons parler du préambule de la charte d'affranchissement donné par Pierre de Brixey en 1178, antérieurement à la loi de Beaumont et du préambule de la charte de 1183, par laquelle le même évêque fait une fondation en faveur du monastère de Rengéval.
...Il est probable que Pierre de Brixey avait encore saisi d'autres occasions de rappeler d'une manière éclatante et de transmettre à la postérité le grand événement de la réédification du château de Liverdun. Quoi d'étonnant à ce qu'il ait joint au nom de LIVERDUNUM, celui de NOVUM CASTRUM tout seul, espérant peut-être comme le pense G. Rolin, de substituer au nom antique du lieu, cette dénomination moderne qui dans la suite n'a point prévalu ?

...Les lieux assez nombreux s'appelant encore aujourd'hui, Neufchateau, Neufchâtel, Château-Neuf, ne sont qu'un faible reste d'une foule d'autres semblables, pour lesquels le nom primitif a fini par reprendre le dessus, et par effacer le souvenir d'une vicissitude passagère de l'existence du lieu. Il en a été sans doute ainsi pour Liverdun. La tentative de Pierre de Brixey pour substituer au nom antique particulier, une dénomination nouvelle commune n'a pas réussi, mais il est probable que le nom nouveau aura persisté un certain temps au moins pendant tout le reste du règne de notre évêque, ainsi qu'en fait foi le nombre considérable de monnaies où Liverdun s'appelle NOVUM CASTRUM.

...En général, et en particulier dans le trésor de Saulxures, le nombre de ces pièces est bien plus grand que celui des monnaies à la légende LIVIRDUN ou LIBERDUN ce qui n'a rien d’étonnant. C'est en 1168 que l'empereur Frédéric Barberousse concède à Pierre de Bixey le droit de frapper monnaie à Liverdun, et en 1178, la réédification du château est terminée puisque la 1re des chartes que nous venons de citer et qui porte cette date, en parle comme d'un fait accompli. C'est donc pendant 10 ans tout au plus qu'on aura frappé les monnaies LIVIRDUN ou LIBERDUN, tandis que les monnaies NOVI CASTRI auront pu être frappées en 1178, au plus tard à 1193, date de la mort de Pierre de Brixey ; c'est à dire pendant quinze ans au moins comme le témoignent les nombreuses pièces émanées de l'atelier de Toul qui appartenait incontestablement à Pierre de Brixey. Il est possible aussi qu'on ait continué à frapper les pièces NOVI-CASTRI sous les successeurs de Pierre de Brixey puisque le type de ces monnaies n'avait rien d'absolument personnel à cet évêque.
Une circonstance curieuse permet de supposer qu'il en a été ainsi Mr Laurent, cite plusieurs pièces fort remarquables aux nôtres pour le revers, qui porte le château fort avec la légende NOVI CASTRI, mais dans lesquelles la figure et la légende du droit sont quelque peu modifiées de manière à faire voir la légende de l'évêque Renauld de Senlis et à faire lire en partie RINALDUS au lieu de PETRUS. Au premier alors ces pièces semblent fournir un argument péremptoire contre notre attribution à Liverdun des pièces NOVICASTRI. En effet, il s'agit là d'une falsification, d'un trompe-l’œil imaginé pour faire croire que ces monnaies sont de l'évêque Renauld de Senlis, ou pour faire croire que les monnaies NOVI CASTRI appartiennent à cet évêque. C'est donc que ce n'était pas Renauld de Senlis, et par conséquent, pas l'évêque de Toul qui frappait monnaie dans cet énigmatique NOVUM CASTRUM. On ne comprend pas en effet, quel intérêt on peut avoir à se contrefaire soi-même.
...Il est bien possible que ce ne soit là, en somme, qu'un accident, une inadvertance ou un jeu de graveur car ces pièces sont extrêmement rares. Sur nos 280 pièces, pas une seule n'offre la trace de la moindre altération de la figure et de la légende.
...Mais il est possible aussi qu'il faille tirer de cette tentative faite pour confondre deux types différents. La preuve que ces deux types différents étaient en effet et devaient rester tels. Bien que NOVUM CASTRUM appartînt, comme TUILIUM, à l'évêché de Toul et à Renauld de Senlis, Pierre de Brixey, nous venons de le voir, avait octroyé aux habitants de Liverdun, une charte où il leur concède un grand nombre de privilèges.
...Certes le droit de frapper monnaie n'y figurait point, et l'évêque suzerain se le réservait entièrement. Mais nous voyons qu'il met à la charge de la commune les réparations des murs du château, dont il lui confie la garde. Sans doute ces charges n'allaient point sans quelques avantages qui les compensaient. Le château devenait comme une propriété municipale, et il est possible que pour mettre la monnaie qu'il faisait frapper à Liverdun, d'accord avec l'esprit de la charte qu'il avait octroyée aux habitants de cette ville, l'évêque ait donné à cette monnaie un caractère purement local, en y faisant figurer que St Pierre, patron de la paroisse, et en mettant comme légende autour du château agrandi non plus son nom à lui PETRUS, mais seulement le nom du château lui-même reconstruit et renouvelé NOVUM CASTRUM. Ce caractère presque entièrement municipal de la monnaie de Liverdun, se sera maintenu jusqu'à Renauld de Senlis, qu'aura essayé timidement et comme par fraude de faire porter à St Pierre sa propre livrée, à moins que cette légère altération ne doit pas son fait, mais seulement celui du graveur , courtisan qui aura voulu flatter son prince. De nouvelles chartes octroyées aux habitants de Liverdun par les successeurs de Renauld de Senlis ( nous en connaissons de Gilles de Sorcy et de Thomas de Bourlémont ) auront empêché cette espèce d'usurpation de suivre son cours et de triompher définitivement. Il est même possible qu'à la suite de ces chartes, les évêques de Toul, aient renoncé à leur droit de frapper monnaie à Liverdun, même une monnaie anonyme, car cet atelier monétaire ne donne plus signe de vie, à la fin du moyen-âge.
...Voici la description de nos pièces NOVI CASTRI
Droit : Buste de St Pierre à droite, tenant deux clefs : PET-RO.
Revers : Un château-fort : NOVI CASTRI
...Environ 200 pièces d'argent, pesant en moyenne 69 centigrammes ; correspondant aux figures IV et V de Mr Robert. Nous n'avons point dénommé à part les variétés de ce type consistant en la présence d'une rose en bas du château et d'un croissant derrière la tête de St Pierre ; une autre variété encore consiste dans la présence d'une rose remplaçant le signe abréviatif sigle provenant de la monographie de Liverdun qui se trouve après l'R de PETR sigle provenant de la monographie de Liverdun,
...Une pièce surfrappée présente l'édifice des deux côtés, sur une autre, la légende du droit, semble manquer.
...3 pièces de notre trouvaille, les plus curieuses peut-être semblent venir confirmer de la manière la plus heureuse, l'attribution des pièces NOVI-CASTRI aux évêques de Toul, et en particulier à Pierre de Brixey. Ces pièces offrent en effet, au revers, le buste de St Pierre, levant deux clefs presque entièrement semblable à celui qui se trouve sur les pièces NOVI-CASTRI et entouré, ici aussi, de la légende PETRUS. Au droit ; nous avons un buste d'évêque vu de face, tenant une crosse, tout à fait analogue au buste de St Dié, tel qu'il figure sur les monnaies du chapitre de cette ville, encore avec la légende PETRUS. Évidemment pour que la répétition de la légende PETRUS au droit et au revers ait son sens, il faut admettre que ce mot désigne au droit l'évêque et au revers St Pierre. Or parmi les évêques de cette époque et de la région, nous ne voyons que Pierre de Brixey qui porte le nom du Prince des Apôtres. Mais si ces pièces appartiennent à Pierre de Brixey, il est bien probable que les pièces NOVI CASTRI, qui offrent, sauf la légende, un revers presque exactement semblable lui appartiennent aussi. Il est même possible que malgré l'absence des légendes LIBERDUN ou NOVI CASTRI, il faille admettre, à cause de St Pierre, que ces pièces ont été frappées à Liverdun, dont St Pierre était le patron.
...Quand au buste de l'évêque analogue au buste de St Dié, c'est une ressemblance voulue pour donner cours à ces monnaies dans le diocèse de St Dié.
...Nos 3 pièces ne sont pas identiques. Voici les différences que nous y avons constatées :
...Deux se ressemblent assez entre elles et peuvent être décrites simultanément.
...Droit : Buste d'évêque vu de face, la tête nue, tenant une crosse de la main droite et un livre de la main gauche : (Pe) TRU.
...Revers : Buste de St Pierre, à droite tenant deux clefs : PETRUS.

... début de la monographie

...2 pièces en argent, pesant la 1m 70 ; la 2m 80 centigrammes.
...Sur la première, une rose formée de points se trouve au-dessus de la crosse séparant les lettres PE qui sont effacées, du reste de la légende TRU.
...Dans la seconde pièce, la légende PETRUS dont la première lettre seule est bien visible, se lit à partir des clefs et à rebours, tandis que sur la première pièce, elle se lit à partir du dos de St Pierre.

...La 3me pièce est d'un type très différent comme dessin. La légende du droit dont on ne lit bien que les deux dernières lettres est (PETR)US et non plus PETRU . Au revers, le buste de St Pierre est tourné vers la gauche, et on lit de gauche à droite (PET(R)US.



...36° Existe-t-il sur le territoire de la commune des Moulins à Eau ? Indiquer leur nom, leur situation.

….......Il existe à Liverdun, sur le cours de la Moselle, un beau moulin situé à l'Ouest de la ville basse, et à quelque distance du pied des remparts, ayant 3 paires de meules à turbines et portant le nom de Société civile du Moulin de Liverdun, Marcot et Cie. Ce moulin a dû exister depuis longtemps.
….......Un des plus vieux propriétaires que l'on ait pu me nommer et Mr de St Raussent, qui habitait Nancy.
….......Mr Fabvier, propriétaire de La Flie et du Chalet l'acheta ensuite dans l'intention d'en faire une filature.
….......A sa mort, en 1862, le moulin, les terres près et bois y attenant furent vendus à plusieurs négociants qui firent restaurer le moulin, le transformèrent en moulin de commerce et l'exploitèrent sous la raison sociale indiquée plus haut.

...37° Y a-t-il quelque usage particulier, croyance, superstition, cérémonie religieuse ou civile, relatives aux mariages, aux décès, etc … ? Non.

…..........Connaît-on la date de leur origine, les causes qui les ont fait naître et adopter ? Non

...38° Mentionner les légendes, les proverbes, les dictons propres au pays. Je n'en connais pas.

...39° Quelque événement notable s'est-il passé dans la commune de Liverdun, antérieurement au XIXe siècle ? (siège, bataille, etc. ? )
….......Oui, il y a eu des sièges, des batailles, des traités conclus à Liverdun, etc.
….......Je donne le récit de tous ces grands faits dans l'histoire particulière de Liverdun annexée aux présentes notes.

...40° La contrée a-t-elle donné naissance à quelque homme célèbre dans les arts, les lettres, les sciences, etc. ?
….......L'Histoire de Liverdun n'en mentionne pas.

...41° Existe-t-il quelque corporation de métier ayant laissé des registres ou procès verbaux ? Non

….......Connaît-on d'anciens chefs-d’œuvre de maître ou d'apprenti conservé chez quelque habitant ? Non.

...42° Y a-t-il encore dans la contrée quelque fabrique, usine ou atelier de produits artistiques ? Indiquer leur nature (poterie, tapisserie, vitraux, etc. ) Non.

...43° Peut-on signaler dans la commune quelque personne possédant une collection d'objet d'art, une bibliothèque importante au point de vue historique, des archives de famille etc, ou se livrant à des recherches d'histoire ou d'archéologie ? Non.

...44° Les archives de la Mairie renferment-elles des documents anciens ou des pièces relatives à l'histoire du pays ?

….Comme je l'ai déjà dit précédemment, la forteresse de Liverdun en 1467, soutint un siège terrible contre le Maréchal de Fénétrange. Cet homme de guerre après 40 jours d'investissement , prit la ville qui fut pillée et brûlée. Les archives furent détruites aux 2/3 et le reste fut transporté par ordre du Maréchal à Nancy, dans l’Église St Georges.
….Il ne reste donc aujourd'hui dans les archives communales que des documents postérieurs à ce siège et qui n'ont pas grande importance. J'en ai fait connaître 4 dans le présent travail : savoir, 2 de 1441 et 2 de 1531. Il y en a certainement d'autres de la même époque ou plus récents, mais, en général, l'écriture en est illisible, du moins pour moi, et je n'ai pas pu les déchiffrer.

…................................................................................................................................15 septembre 1888
…...,.................................................................................................................................L'Instituteur de Liverdun
…................................................................................................................................................Herbiet


 

... début de la monographie

--------------------

Document conservé à la Bibliothèque Municipale Stanislas de Nancy

www.reseau-colibris.fr

www.kiosque-lorrain.fr

..