Dans le cadre de la préparation des expositions de l'enseignement primaire public, le Ministère de l'Instruction Publique demande aux instituteurs, à la fin du XIXe siècle, de rédiger une monographie de la ville dans laquelle ils exercent. Ainsi, pour la ville de Pompey, l'instituteur BEAUDOIN réalise ce travail en 1888 sur un cahier d'école d'une soixantaine de pages. En 1890, alors qu'il est à la retraite, Beaudoin reçoit la médaille de vermeil de la Société de géographie pour cette étude. |
Commune de Pompey
..Partie Géographique ..Partie archéologique et historique |
Partie géographique
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..La commune de Pompey est située dans la vallée de la Moselle à une distance de 10 kilomètres au nord de Nancy, chef-lieu du département de Meurthe-et-Moselle. Elle comprend deux parties qui probablement arriveront un jour à ne former qu'une seule agglomération : l'ancien village datant de très longtemps et le nouveau composé du faubourg et des habitations des ouvriers ou casernes, et construit au fur et à mesure du développement des forges.
..La commune est limitée au nord et au nord-ouest par le territoire de Marbache, au nord-est, par celui de Custines, à l'est et au sud elle confine au ban de Frouard, enfin elle est bornée au sud-ouest et à l'ouest par le territoire de Liverdun.
..Sa superficie est de 809 hectares 9 ares, se décomposant comme suit :
terres labourables ................. |
79ha, 73 |
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vignes ................................. |
70,00 |
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jardins ................................ |
10,60 |
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prés ................................... |
25,35 |
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bois .................................... |
514,00 |
.......|..736 |
vergers ............................... |
6,00 |
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chenevières ......................... |
3,00 |
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pâturages ........................... |
25,73 |
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terres vaines ....................... |
1,60 |
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rapailles ............................. |
0,85 |
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..Il y a lieu d'ajouter à cette surface de 730ha89 pour arriver à la superficie totale du territoire :
terrains occupés | par le chemin de fer ............................ | 7,61 |
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par le canal ....................................... | 5,11 |
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par la société Montataire ..................... | 1,78 |
72ha |
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par l'usine Fould-Dupont ...................... | 25,60 |
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par la rivière ...................................... | 19,00 |
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par les chemins de fer et place ............. | 13,24 |
..Le territoire est très accidenté, il forme le prolongement sud et est d'une ramification des Argonnes orientales, et à part la partie du ban sise dans la direction de Custines, les terres sont toutes situées sur un plan dont l'inclinaison atteint parfois 0m15 par mètre. Pour cette raison, le terroir se prête bien plus à la culture de la vigne qu'à celle des céréales, aussi, avant que les vignobles fussent attaqués par le phylloxéra, le mildiou et par d'autres maladies que les savants n'ont pas encore nommées, la commune de Pompey produisait en quantité des vins assez renommés.
..Le sol a été formé à la fin de la période secondaire et il appartient par conséquent à la série des terrains crétacés, en certains endroits, on rencontre des roches sédimentaires neptuniennes, facilement reconnaissables à leur structure régulière et qui semblent par leurs principes calcaires et leur couleur, faire partie de l'étage Danien. Dans sa partie inférieure, le sol renferme des couches de fer oolithiques et une argile très pure que l'on trouve en pierres de forme ovoïde d'une extrême dureté, garnies à l'intérieur de carbonate de chaux disposé en couches assez régulières et séparées par des intervalles plus ou moins larges.
..Cette composition du sol ne permet pas d'affirmer qu'il appartient plus à l'étage supérieur des terrains crétacés qu'à l'étage inférieur néocomien ou albien, mais les fossiles que nous avons recueillis pour le musée scolaire : turrilites hamulines, nucules hippurites, bélemnites, criocéras et autres ammonites, ne laisse aucun doute sur la formation crétacé du terrain.
..Au point de vue agricole, les terres peuvent se partager en deux parties bien distinctes : les terrains calcaires oolithiques, dont le sol est excessivement spongieux et qui sont presque en entier plantés en bois et en vignes, et les terrains argilo-silicieux, dans lesquels la proportion de sable et de carbonate de chaux varie à chaque pas. Ces derniers renferment de la marne en assez grande quantité, comme l'indique l'abondance de la ronce (rubus), de la sauge et de la plante communément désignée sous le nom de pas d'âne ( tussilago farfara ).
..Le territoire n'a que cinq grandes divisions qui correspondent aux cinq sections du cadastres :
..l'Avant-Garde, Saint-Euchaire, le Vieux-Château, les Roches et le Village, mais les lieux dits sont très nombreux.
..En voici la liste :
..Fermes : Les Haras ; Collines : Les Roches, l'Avant-Garde, Croix Roncin, Turlemont, La Vaux, aux Arbus, Jeuyeté, Grande-Corvée, Les Côtes, Le Vieux Château, Vignes au vin, La Taye, aux Calix, les Suzannes, au Bossus, au Jubot, les Hautes-Vignes, le Paradis, les Brevelles, le Gros ceriser, les Capitaine, aux Devinses, les Parfaits, Blancs murs, Ecrivains, Mal de Ventre, Noires terres, les Moussares, les Roches, au-dessus de Sainte-anne, au-dessus des chenevières, la Vaux, la Pierrerière, Commanderie, la Vaux des Loups, dessous les Roches, Plantes aux vaches, Relles aux Batrantes, Vaudran, le Curé, Derrière le Village, au-dessus de la Bergère, Gaullères, la Mignonne, les Grands-Bouts, aux Oisillons, les Mineurs, Thaons, au-dessus du Paquis, la Vache, aux Robes, Mont-saujon, les Cunières, Vignes au vin, Hautes-salorges, aux Belles Roses ; Forêts : les Roches, l'Avant-Garde, la croix-Renard, le Vieux-Château, la croix-Ronsin ; Vallées : Clos de la Vaux, les Pâquis, le Patural, Prés de saint-Euchaire ; Champs : Saison des Tombes, Blanches Pierres, sous la route, Grande Corvée, au Meret, Jardins-Fleuris, aux chenevières, aux Relles, Marie-Goda ; Fontaines et ruisseaux ; Fontaine de la Vaux, des Brevelles, ruisseau La Vaux.
..Le territoire de la commune de Pompey est traversé par la Moselle, qui reçoit la Meurthe sur la rive droite, au lieu dit « La Gueule d'Enfer ». La Moselle, après avoir coulé d'abord de l'ouest à l'est jusqu'au pont de Frouard, s'incline vers le nord et continue à suivre cette direction. Elle coule sur un lit de sable caillouteux qui rend ses eaux très limpides, son cours est assez lent par suite du peu de déclivité du terrain et en certains endroits même, les eaux paraîtraient stagnantes si des fosses très profondes creusées par l'enlèvement des sables ne produisaient un remous très violent et dangereux pour les pêcheurs.
..La profondeur de la Moselle, qui est en moyenne de 5 mètres sur le territoire de Pompey, ne varie guère : les bateaux dragueurs enlèvent à peu près autant de sable que les eaux en apportent et les trous creusés par ces prises de sable se remplissent au fur et à mesure qu'on en fait d'autres, de la sorte, l'équilibre est toujours à peu près conservé.
..La largeur de la rivière ne dépasse pas 50 mètres et elle ne change pour ainsi dire pas. Les eaux découpent bien un peu les prairies voisines, mais d'une façon insignifiante qui ne peut modifier les rives du cours d'eau.
..La Moselle ne présente aucune particularité sur le territoire de Pompey. Elle coule d'une manière uniforme, sans chute, seulement à l'entrée du village une partie de ses eaux se détachent du lit principal pour aller alimenter le moulin de Frouard, mais ce bras de la Moselle n'a guère que 700 mètres de longueur et se réunit à elle près du pont de Frouard. A cet endroit, le lit de la rivière se surélève et forme trois petits îlots dont l'un a assez d'étendue pour servir de but de promenade ; en été, des bateaux y amènent, chaque dimanche, des promeneurs qui y passent quelques heures et y dînent quelquefois.
..Par suite du peu de rapidité de son cours, la rivière se gonfle assez rapidement. Une pluie prolongée, un dégel subit ou un violent orage la rend grosse, et elle produit alors des inondations assez considérables. Ces inondations surviennent surtout pendant les pluies d'automne et au moment de la fonte des neiges. Ces dernières seules ont de l'importance, et encore les dégâts se bornent-ils à peu de chose. Malgré la hauteur du talus qui forme la rive gauche les eaux le submergent et se répandent sur le chemin, ce qui élève le niveau de la rivière à plus de 15 mètres, mais elles ne font que couvrir pendant un temps plus ou moins long les caves des rares maisons situées sur la rive gauche de la Moselle.
..Quant aux conséquences de ces débordements sur le lit du cours d'eau, elles sont nulles, la perméabilité du sol faisant disparaître très vite le trop plein des eaux.
..La seule particularité météorologique que nous avons à signaler est l'avance que la végétation possède sur celle des environs. Cette avance se remarque surtout dans les parties sud du territoire à laquelle son élévation donne un climat relativement chaud, comparé à la température de la commune de Frouard, dont l'exposition, dans une grande partie de son territoire, est opposée à celle de Pompey.
..En 1876, cette dernière commune comptait une population de 1852 habitants, le recensement de 1881 a porté ce chiffre à 2306, et aujourd'hui le nombre des habitants, d'après le dénombrement de 1886 est de 2428.
..Il y a donc une augmentation très sensible qui tient à la prospérité des usines dont jusqu'ici, la crise industrielle que nous traversons n'a pas arrêté l'essor. Chaque mois, de nouvelles familles viennent s'établir à Pompey, et tant que les forges prospéreront, on peut prévoir que la population ira toujours en s'accroissant. Mais cette augmentation est toute au profit du faubourg et des casernes et la population du village reste à peu près stationnaire. Cela se comprend facilement, les familles qui arrivent s'installer dans la commune étant toutes employées aux usines.
..D'ailleurs, avant que les forges fussent en pleine activité, en 1870, par exemple, la population du village même n'était que de 663 habitants et aujourd'hui encore il n'en compte que 834.
..L'an dernier, le nombre des décès a été de 56, celui des naissances de 71, soit une différence de 15 au profit des naissances, et 14 mariages ont été célébrés. Cette année, jusqu'au 31 juillet, les décès arrivent au chiffre de 28 ; 41 naissances ont été enregistrées et le nombre des mariages contractés est de 12.
..La mortalité, comme on le voit, n'est pas trop considérable, grâce à la bonne situation de la commune et à l'excellente constitution des habitants.
..Ceux du village proprement dit jouissent tous d'une santé robuste que fortifient les travaux des vignes auxquels ils se livrent presque tous. On ne rencontre point parmi eux de maladies héréditaires pas plus que de ces infirmités que l'on constate dans certains villages. Les habitants sont de vrais Lorrains, et comme tels, s'ils n'ont point la forte charpente des Alsaciens, du moins leur constitution vigoureuse donne peu de prise à la maladie et leur permet de vieillir sans beaucoup perdre de leurs forces et d'arriver à un âge assez avancé, d'autant plus sûrement que Pompey n'a jamais eu à souffrir de maladies épidémiques, ni endémiques.
..Quant aux ouvriers des usines, comme ils présentent un mélange de diverses nationalités et de croisements de races, ils présentent aussi presque autant de constitutions différentes que d'individus. Ils n'ont pas, en général, une santé aussi robuste ; du reste, leur genre de travail les use plus rapidement que les travaux des vignes.
..Les us et coutûmes du village ne sortent en rien de l'ordinaire. Les rapports des habitants les uns avec les autres sont assez rares, comme dans beaucoup de village aujourd'hui, les familles tendent de plus en plus à s'isoler. La veillée, cette vieille coutûme lorraine, se meurt ; on n'est plus au temps où chaque soir d'hiver se rassemblait sous le même toit presque tout le village : hommes, femmes et enfants. Quelques rares familles ont encore conservé l'habitude de passer ensemble les soirée d'hiver ; mais leur nombre diminue d'année en année, et on ne peut que regretter cette situation qui rend ainsi les relations plus froides et la commune moins unie.
..Sans qu'il y ait de véritable inimitié entre eux, les habitants du village se voient très peu avec ceux du faubourg et des casernes. La dissemblance des caractères et aussi un peu celle des habitants ne permet pas une fréquentation bien désirable cependant, ne serait ce que pour empêcher ; dans maintes occasions, les intérêts particuliers de dominer les intérêts généraux, et éviter que les habitants se scindassent en deux partis comme cela est fort à craindre.
..Les habitudes locales sont encore celles de tous les villages lorrains, bien que peu à peu elles se modifient par suite du voisinage de la ville. La moralité est bonne ;les jeunes gens sortent peu et, pas plus que leurs pères, ne se livrent à l'intempérance : le dimanche
est un jour de repos et le lundi, par contre, un jour de travail et non d'amusements.
..Les familles sont très unies ; elles ont conservé la foi de leurs ancêtres ; mais cette foi n'a rien d'exalté et elle n'empêche pas les idées progressives de se répandre.
..Presque tous comprennent les bienfaits de l'Instruction
et, sans chercher à faire sortir les enfants de leur sphère, les parents font leur possible pour qu'ils restent à l'école jusqu'au jour où ils sont capables d'obtenir le certificat
d'études.
..L'application de la loi du 28 mars 1882 sur l'obligation scolaire n'a pas rencontré beaucoup de difficultés : les familles tenaient déjà à l'instruction et on n'a eu à exercer aucune pression sur elles pour les amener à envoyer régulièrement leurs enfants à l'école. Aujourd'hui, l'oeuvre de la commission
scolaire consiste uniquement à faire comparaître devant elle quelques parents qui, par une négligence impardonnable ou par un défaut de surveillance, laissent leurs enfants presque libres de venir à l'école ou d'y manquer. Mais le nombre de parents, déjà faible, diminue de jours en jours, et il est à espérer
qu'un moment venu où les absences ne seront plus que le fait de circonstances indépendantes de la volonté des pères et des mères de famille.
..Les tableaux ci-après donneront une idée exacte de la fréquentation scolaire. On y constatera encore malheureusement beaucoup d'absences, mais nous le répétons, elles sont dues à la négligence et non à l'hostilité des parents pour l'instruction; et en ce qui concerne cette année, une grande partie d'entre elles a été causée par des malaises généraux assez prolongés et assez sérieux pour motiver la fermeture temporaire des écoles
Ecole des Garçons
Nombre des Elèves |
Nombre |
Nombre des Elèves |
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Ecole des Filles
Nombre des Elèves |
Nombre |
Nombre des Elèves |
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..Les chiffres qui précèdent prouvent que la situation de l'enseignement est bonne, elle le serait encore d'avantage si les cours d'adultes fonctionnaient comme autrefois, mais à Pompey comme ailleurs, pour des cours que nous n'avons pas à rechercher ici, cette excellente institution périclite, chaque année le nombre des écoliers diminue et dans peu de temps l'école du soir aura disparu, si un revirement ne se produit en sa faveur.
..L'état des terres livrées à la cultures des céréales et des productions autres que la vigne, est loin d'être satisfaisant. Les terres sont trop morcelée et leur situation abrupte ne permettant pas d'y conduire aisément de l'engrais, elles n'ont qu'un rendement bien médiocre. D'ailleurs, les propriétaires pensent avant tout à leur vignes et ils ne s'inquiètent pas beaucoup des quelques champs disséminés qu'ils possèdent. Ils les enclavent ou y plantent des pommes de terre et laissent presque ces cultures à l'aventure. Ils pourraient cependant modifier d'une façon sensible la nature du terrain et annihiler par une culture plus raisonnée et plus suivie les pertes qu'ils commencent à éprouver dans leurs vignobles qu'un jour ils seront bien forcés de laisser en seconde ligne pour songer d'abord aux céréales.
..En raison de la faible quantité des terrains cultivés de la façon que nous venons de dire, et du peu d'intérêt qu'ils y attachent, les propriétaires ne les assolent en aucune manière. Selon leurs idées ou leurs besoins, ils y sèment une denrée ou une autre, et les tâtonnements forcés auxquels ils se livrent ainsi contribuent dans une large part à la médiocrité des récoltes.
..Les jachères n'existent guère que dans la ferme des haras dont nous allons parler tout à l'heure, et on pourrait ne pas en laisser du tout si l'on
fumait davantage les terres ; mais les engrais sont rares. Ils se composent exclusivement du fumier du petit nombre des animaux domestiques et sont presque en entier employés dans les vignes pour lesquelles on ne se sert d'aucun amendement chimique.
..Les prairies
naturelles qui n'occupent qu'une surface de 24 hectares, sont situées sur les rives de la Moselle ; elles produisent un foin de médiocre qualité, alors que si elles étaient mieux entretenues, elles donneraient un bon rendement tant au point de vue de la quantité que sous le rapport de la qualité.
..Les prairies artificielles ne sont représentées que par 135 ares ensemencés en luzerne et en trèfle dont la récolte sert surtout à la nourriture des lapins.
..A proprement parler, la culture de toutes pièces n'existe pas, la ferme Magnin qui se compose de 21 hectares et la ferme des Haras
, formée de 18 hectares de bois défrichés sont les deux seules exploitations ayant une certaine importance relativement aux autres cultures du village.
..La première de ces fermes est assez bien exploitée,
mais l'entretien de la seconde qui appartient à l'Hospice et qui est situé à 3 kilomètres de Pompey, laisse beaucoup à désirer. La nature essentiellement calcaire du terrain demande une fumure abondante et énergique qu'on lui refuse et le système employé par le fermier tient trop des procédés routiniers d'antan pour donner de bons résultats. Il a le tord de laisser trop de jachères qu'un engrais chimique convertirait facilement
en prairies artificelles où l'élévage pourrait être pratiqué avec de bons résultats : c'est là du reste le conseil qu'on a souvent donné au fermier.
..Les deux fermes qui nous occupent produisent bien peu en égard aux besoins de la nombreuse population, aussi celle-ci est-elle forcée de s'approvisionner ailleurs par l'intermédiaire
des boulangers dont le commerce est très florissant , car, à l'encontre de ce qui se passe d'habitude dans les villages , les habitants ne récoltent pas ou peu de blé, ne cuisent pas leur pain et sont forcés de l'acheter.
..Depuis longtemps, la culture n'est plus soumise à aucun contrôle administratif. Les propriétaires agissent comme ils l'entendent, au mieux de leurs intérêts, commençant et achevant leurs travaux
agricoles et viticoles au gré
de leur volonté.
..Tous les usages
particuliers ont disparu. La pâture seule reste soumise à l'intervention de l'administration. Elle est réglée chaque année par une délibération du Conseil Municipal approuvée par le Préfet ; mais cette réglementation n'a rien de particulier à Pompey ; elle est basée sur la loi
de 1791 et commune à toutes les localités du département.
..Aux termes de la délibération prise par le Conseil municipal, l'usage de la vaine pâture et du libre parcours commence le 1er octobre et finit le 31 mars. Durant ce laps de temps, tous les prés non clos peuvent être pâturés indistinctement ; mais en aucun moment, il n'est permis de conduire les animaux à la pâture lorsqu'il pleut et il n'est pas permis de les y laisser au delà de l'heure de dix heures du soir.
..Grâce à l'étendue des bois, le gibier est assez nombreux sur le territoire de Pompey, mais il ne se compose guère que de
lièvres, de sangliers et de chevreuils. Les premiers de ces animaux sont très communs ; les vignes leur offrent des abris sûrs et proches des bois ; par contre, les sangliers et les chevreuils sont plus rares, et c'est un bonne fortune pour un chasseur que de rencontrer pendant la saison de chasse plus d'un de ces animaux qui, d'ailleurs, se tiennent cantonnés dans les forêts.
..Le gibier à plumes est en si faible quantité qu'il n'y a pas à en parler. On ne respecte pas assez les nids, et les bois deviennent de plus en plus muets. Quelques grives, quelques merles, un peu plus de fauvettes et d'autres petits oiseaux, voilà ce qui reste
dans les bois.
..Le poisson est plus abondant que le gibier. Les eaux limpides de la Moselle renferment en quantité la plus grande partie des espèces de poissons d'eau douce : goujons, rousses, tanches, ables,
anguilles, carpes, brochets, perches ; aussi la pêche est-elle le gagne-pain de plusieurs habitants. La truite est le seul poisson qui soit rare dans la Moselle ; mais cela se comprend, ce poisson se tenant surtout en amont des rivières où les eaux sont plus claires et plus froides.
..Autrefois, les écrevisses abondaient aussi dans la Moselle ; malheureusement , comme dans tous les cours d'eau, une maladie inconnue a fait périr la plus grande partie de ces crustacés dont la pêche d'ailleurs est à présent interdite.
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Note annexe
Origine des noms de lieux
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..Il n'est guère possible d'établir, même d'une façon probable, l'origine des noms de lieux. Ils ont subi de telles altérations
dans leurs appellations primitives, que le meilleur des Etymologistes se déclarerait incapable de retrouver ces appellations et les causes qui les ont fait appliquer aux divers triages de territoire.
..Cependant nous allons donner sur quelques noms des explications tirées soit de leur décomposition, soit du souvenir des vieillards de la commune ; mais avant, nous dirons que nous évitons de nous occuper des diverses désignations dont la signification s'explique d'elle-même, comme par exemple Les Roches, Les Côtes, Le Vieux Château, Le gros cerisier, etc.
..Par suite , nous ne parlerons que des lieux-dits suivants: Au Bossus, Mal de Ventre, Plantes aux Vaches,
Les Grands Bouts, Aux Oisillons, Les Mineurs, Vignes au vin, Saison des Tombes, Marie Goda, et les Haras, en donnant sommairement ce que nous savons sur chacun d'eux.
Au Bossus : Le terrain très en pente, qui force à se courber très fortement pour le cultiver justifie ce nom ;
Mal de Ventre : Ce nom est venu de la difficulté que l'on éprouve pour gravir le terrain très escarpé et des suites de cette ascension ;
Plantes aux Vaches : Ce lieu dit est appelé ainsi parce qu'il produit en abondance des herbes servant à la nourriture des bestiaux ;
Grands Bouts : Appellation venant de l'étendue des parcelles de vignes ;
Aux Oisillons : Origine : Abondance autrefois des oiseaux ;
Les Mineurs : Ce canton a été autrefois pendant longtemps la propriété de jeunes orphelins ;
Vignes au vin : Ainsi appelées parce que jadis le vin qu'elles produisaient était bon et abondant ;
Saison des tombes : Lieu où furent découvertes les tombes de Saint Euchaire et de ses compagnons ;
Marie Goda : Nom tiré de la propriétaire, une Delle Godard :
Les Haras : Désignation donnée à la ferme parce qu'elle fut quelque temps un dépôt d'étalons établi par M. de Lasalle, fondateur de l'Hospice qui porte son nom à Pompey.
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Partie archéologique et historique
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Commune de Pompey : 2428 habitants.
..Le nom actuel de la commune a passé par bien des transformations. La première pièce dans laquelle on voit figurer la commune, est un diplôme de Charles le Simple datant de 896. Ce diplôme, conservé dans les archives de la mairie, porte le don au prieuré de Salonne d'une mense avec vigne à Montenoy et à Pompey, désigné alors sous le nom de Pompangis Vinea. En 965, ce nom était devenu Pompanium, désignation sous laquelle on parle de Pompey jusqu'à l'année 1105, ainsi que le constate un titre de l'abbaye Saint-Epvre.
..En 1146, Pompanium avait pris la tournure plus française de Pompain qui s'est ensuite changée en celle de Pompang (Histoire des Prémontrés de Pont-à-Mousson) 1179 et 1196.
..A la même époque, dans le titre d'une fondation faite à Liverdun, on écrit Pompagne.
Quelques années plus tard, 1245, Pompagne se transforme en Pompanig pour redevenir presque aussitôt Pompain (Fiefs de Nancy-1268) ; mais ce nom de Pompain n'est pas le seul du village qui, dans les écrits de la même date ou peu s'en faut, (Histoire ecclésiastique, 1270 ; l'Avant-Garde, 1278) est appelé Pompaing et Pompaig.
..Enfin quelques auteurs, M. de Pixerécourt et Monsieur Benoit-Picard, par exemple, écrivent dans divers ouvrages tantôt Pompaium, Pont Paing, Pompay, Pompaye et Pompéiopolis.
Tous ces différents noms ont en somme un signification à peu près identique. Le radical Pom, altération de Pont, se retrouve dans tous, et les changements de la terminaison se comprennent par les fluctuations ou les transformations qu'a subies notre langue depuis Charles le Simple jusqu'à nos jours.
..Une vieille histoire du pays donne une étymologie du nom de Pompey qui semble assez exacte, bien qu'elle ne se rapporte pas beaucoup à certaines des dénominations anciennes. D'après cette histoire un pont aurait été jeté sur la Moselle, bien longtemps avant la construction du village, et quand celui-ci aurait été édifié, on lui aurait donné le nom de Pont payant, nom qui, en subissant les modifications que nous avons dites, est devenu Pompey.
..Le droit de péage ayant toujours été exercé sur le pont en question avec la sévérité d'autrefois, il n'y aurait rien d'étonnant à ce que les habitants eussent constaté le fait en donnant eux-mêmes à leur village une dénomination tirée de l'exercice d'un droit qui n'a dû cesser qu'à la Révolution.
..Peut-être aussi, le nom de Pompey est-il venu par corruption des deux mots pont et pain ; ce dernier se retrouve en effet dans Pompain, et les autres vieux noms le renferment aussi presque tous en latin dégénéré. A l'origine, les habitants étaient sans doute forcés d'aller faire cuire leur pain au four du seigneurs de Frouard qui devait leur faire payer cher cette cuisson, et comme il fallait en outre payer pour passer le pont, celui-ci a pu tout aussi bien être nommé Pont du pain que Pont-payant et donner ensuite son nom au village.
..Comme le fait voir le diplôme de Charles le Simple dont nous avons parlé plus haut, le village de Pompey est très ancien ; mais il n'a pas toujours été à l'emplacement qu'il occupe aujourd'hui.
Primitivement, il se trouvait situé à l'endroit où s'élève aujourd'hui les casernes, sous la forêt, à mi-côte, au-dessus de Pompey, existait alors une ville appelée les Brevelles, et construite, croient quelques archéologues, avant la domination romaine. Cette ville qui n'était sans doute qu'un de ces bourgs qu'aux premiers siècles on comptait comme villes, fut, toujours d'après certains antiquaires, détruite complètement sous le règne de Julien l'Apostat. Malgré le temps, le souvenir de l'existence de cette ville s'est perpétué dans les familles, et il est peu d'habitants de Pompey même qui ne sachent encore aujourd'hui en parler d'après ce qu'ils en ont retenu de leurs pères.
..L'emplacement du village actuel était occupé par le hameau de l'Avant-Garde, protégé par le château du même nom, situé à une centaine de mètre de là.
..Ce hameau était probablement bien peu considérable ; mais sa position était bien meilleure au point de vue de la santé et de la sécurité que celle du Pompey de cette époque, qui appartenait tantôt à un seigneur, tantôt à un autre, et qui avait bien à souffrir des guerres et des famines ; car il n'était point secouru comme le hameau de l'Avant-Garde dont les habitants, à la première alerte, allaient se mettre à l'abri derrière les créneaux du château de leur seigneur.
..L'hiver de 1480 à 1481 fut particulièrement meurtrier au village de Pompey. Les froids ne commencèrent qu'à Noël ; mais ils ne cessèrent qu'à la Chandeleur et ils furent si violents que le vin gela dans les caves et que la plupart des vignes et des arbres fruitiers périrent. Un grand nombre d'habitants moururent de faim, car les hordes de loups qui parcourraient nuit et jour la campagne et pénétraient même dans le village, empêchaient de sortir. Pompey était bien décimé quand, vers 1515, la peste noire vint achever l'oeuvre de la famine et de l'hiver. L'horrible contagion fit de tels ravages qu'une seule famille, paraît-il, échappa à la mort. Elle alla se réfugier au hameau de l'Avant-Garde que la maladie avait complètement épargné. Plusieurs familles des villages voisins, atteints aussi par le fléau, quittèrent également leurs maisons pour aller vivre au hameau où l'on croyait être à l'abri de toute maladie, et celui-ci prit alors le nom de Pompey (Pompain).
..Cette version des deux villages fut sans doute opérée du consentement des seigneurs de l'Avant-Garde et les nouveaux habitants devinrent vite dévoués à leurs maîtres, car les archives communales possèdent un titre du 5 juin 1555 par lequel Claude de Perrule, seigneur de l'Avant-Garde, en considération des bons et agréables services que lui ont faits les habitants de Pompey (Pompain), ratifie la donation à eux faite, le 24 octobre 1406, par Henri, bâtard de Bar, seigneur de Boursault de l'Avant-Garde « d'ung boys pour une fouarasse, seant iceluy bois devant le chastel de l'avant garde, au dessous du chemin des Pellerins qui vait à Saizerey. »
Jusqu'en 1636, Pompey suivit les destinées du château de l'Avant-Garde, et quand ce château fut rasé, il devint la propriété des ducs de Lorraine, entre les mains de qui il resta jusqu'en 1713, époque à laquelle le duc Léopold l'adjoignit au marquisat de Frouard, érigé en faveur de M. de Linati-Visconti et composé, outre Frouard et Pompey, des seigneuries de Saizerais et de Marbache.
..Ce marquisat dura jusqu'à la Révolution, ou à peu près, mais des possesseurs ne furent pas tous de la famille Linati-Visconti et quand 1789 arriva, Pompey était plus une commune qu'une seigneurie
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Monuments Gallo-Romains
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..A part les ossements que l'on rencontre à l'endroit où l'on croit qu'elle était située, la ville des Brevelles n'a pas laissé de souvenirs matériels de son existence, mais les vestiges d'une voie romaine sont encore apparents dans la partie du territoire où s'élèvent le faubourg et les casernes, et si l'on opérait des fouilles dans certaines propriétés, on pourrait reconstituer assez facilement la direction précise de cette voie.
..Dans plusieurs champs, en effet, on a découvert des dalles enterrées à une faible profondeur et dans d'autres, il existe des bandes de terrain sur lesquelles la végétation est toujours faible, insuffisamment nourrie qu'elle est par le sol coupé dans son épaisseur par l'espèce de pavage qui constituait les chemins romains.
..Des renseignements que nous avons pu recueillir, cette voie traversait une partie du bois de l'Avant-Garde, descendait dans les vignes, en passant près du cimetière actuel, situé entre le village et le faubourg, et longerait la Moselle au lieu dit « les terreaux » pour aller dans la direction de Frouard et de Bouxières-aux-Dames.
..Le chemin pavé dont nous venons de parler n'est pas le seul souvenir que Pompey ait conservé de l'antiquité.
..En 1851, lors de la construction du chemin de fer de Nancy à Metz, non loin du confluent de la Moselle et de la Meurthe à un endroit désigné sous le nom de Saint-Euchaire, on découvrait un grand nombre de tombes assez bien taillées et ayant, certaines d'entre elles du moins, la forme de cercueils.
..Cette découverte n'avait par elle-même rien de bien étonnant car les ruines d'une chapelle dite de Saint-Euchaire, autour de laquelle se trouvaient les tombes, avait déjà donné lieu à plusieurs citations archéologiques, celles de Dom Calmet, par exemple, dans son Histoire de la Lorraine.
..Dans cet ouvrage, le savant Bénédictin parle assez longuement de la chapelle de Saint-Euchaire et de l'ermitage qui y était annexé et qui fut occupé jusque vers 1764, à en juger par les actes conservés aux archives communales.
..Une tradition populaire affirme que Saint-Eucaire fut martyrisé, près de Pompey, en 362, avec 2200 autres chrétiens, et c'est la vérité de cette tradition que discute Dom Calmet ; se basant sur une inscription en pierre incrustée dans la muraille de la chapelle, il ne conteste pas le martyre ; mais il doute et de sa date et du nombre des compagnons de Saint-Euchaire. A cette époque, il ne pouvait apporter aucune preuve à l'appui de son opinion, l'inscription de la chapelle seule donnait un certain cachet de vérité à la tradition.
..Voici cette inscription copiée fidèlement sur l'original qui se trouve au musée Lorrain :
..Ex Catholonie regis prosapia Bacci et jentrudis Editi sunt nobilissimi sancti
que subepti videlz (videlicet)
Sens Eucharius, sanctas Elophins, sea libaria,
sea suzanna, sea menna, sea oda et sea Gerdrudis
qr (quorum) dignis suffragius et glosz ( gloriosis)
mertis en ipsis associem.I. coelis ( eum ipsis associemus in coelis)
..Cette inscription latine est complétée par l'inscription romane suivante:
Pour l'amour du Créateur, Ici, en c'est lieu et alentour
Nobles barons, chevaliers et Champions de la Foi
De la Vie Eternelle, ayant la soif desquels le mire.. et
Exemplure estait morz ; setz Eucaire par Waldres sarasis
Et paiaes estant avec l'appostat Julien 2200
Par nombre sont ici mis en comble en l'an IIILCIJ la Xme
Kalende : .... de may furent mis en, ceste madrz.
hij felices prelibati Juliani gladis sunt frucati.
..Comme on le voit, la chapelle avait été élevée sur le lieu même du supplice, en l'honneur de Saint-Eucaire et de ceux qui moururent avec lui ; mais on n'avait attaché qu'un médiocre intérêt à ces deux inscriptions, quand les tombes découvertes vinrent donner une preuve à l'appui de leurs assertions.
..Une lutte courtoise s'engagea alors entre les archéologues les plus distingués au sujet des sépultures mises au jour.
Les uns affirmèrent que les corps étaient bien ceux des martyrs dont parle l'inscription de la chapelle ; on leur objecta que des armes avaient été trouvées dans les tombeaux et que les martyrs n'étaient pas enterrés avec cet appareil guerrier ; mais ils répondirent que la date de la mort de Saint Euchaire et de ses compagnons placée en 362, était erronée ; qu'au lieu d'être évêque, Saint Euchaire était un des chefs de la légion thébaine et qu'il avait été massacré avec ses soldats, chrétiens comme lui, en 286, sous le règne de Dioclétien.
..Ces partisans du martyre de Saint Euchaire prouvèrent jusqu'à un certain point la vérité de leur opinion par la disposition des corps. Certains, en effet, était mutilés ; dans plusieurs tombeaux il y avait des corps sans tête ; un cercueil contenait une tête dans laquelle on avait coulé du plomb fondu, des cadavres paraissaient avoir été pliés et presque disloqués pour tenir moins de place, etc ; mais toutes ces preuves, répliquèrent les contradicteurs, ne sont pas assez concluantes, car à l'époque tourmentée d'autrefois, bien des morts violentes avaient lieu sans qu'elles fussent des martyres. Cependant il n'est guère admissible que tous ces cadavres exhumés soient ceux de victimes d'un événement quelconque : ils étaient en trop grand nombre.
..Divers archéologues virent, eux, dans les corps découverts, les victimes d'une bataille, mais le soin relatif avec lequel les tombeaux ont été taillés ne permet pas de s'arrêter à cette supposition, pas plus qu'à celle de l'existence d'un cimetière Gallo-Romain, les tombes ne renfermant aucun ossement de femmes ni d'enfants.
..Nous nous rangerons donc à l'opinion de M. Boulangé, Ingénieur des Ponts-et-Chaussées qui, dans un numéro de l'année 1852 de la Société d'Archéologie Lorraine, conclut à l'adoption de la tradition populaire du martyre de Saint Euchaire et des compagnons, en réduisant toutefois de beaucoup le nombre de ceux-ci.
..M. Boulangé base d'abord des assertions sur la plaque commémorative trouvé dans le mur de la chapelle et il les corrobore par des preuves matérielles : la mutilation de certains corps, un crâne contenant du plomb fondu, le petit nombre d'armes placées dans les tombeaux et le cippe funéraire orné d'une croix découvert dans les fosses communes. Il ajoute qu'au temps où Saint-Euchaire subit le martyre, les persécutions n'étaient plus ce qu'elles avaient été précédemment. Elles affectaient la forme d'une exécution de jugement, et l'on peut dès lors très bien admettre jusqu'à un certain point, que les parents et amis des victimes auraient pu leur rendre les honneurs funèbres.
..Nous dirons donc avec le savant archéologue que les tombes découvertes n'étaient pas des tombes franques ni romaines, mais bien des tombes chrétiennes gallo-romaines.
..Le nombre des corps exhumés est approximativement de 600 ; mais tous n'étaient pas placés dans des tombes semblables, elles étaient de plusieurs sortes, et c'est encore à M. Boulangé que nous avons recours pour en donner les indications suivantes.
..Deux d'entre elles étaient des monolithes assez bien taillés dans une pierre blanche friable de Savonnières, et dans un parfait état de conservation. Ces deux tombes avaient un couvercle formant une seule pièce avec le reste du tombeau, et contenaient l'une un seul squelette, l'autre deux ; dans celle-ci, les crânes étaient séparés par une dalle plate et les ossements des corps superposés. Toutes deux avaient la forme trapézoïdale, avec un rétrécissement considérable aux pieds, et pour les tailles on avait dû se servir d'un instrument tranchant, car on n'y remarquait aucun coup de pointe.
..D'autre sarcophages étaient maçonnés avec du mortier et des tuiles ou briques courbes, mais de ceux-ci on n'a recueilli que quelques parvis.
..Les autres tombeaux présentaient un type presque général. Ils étaient formés d'un lit de pierres posées à plat, des pierres plates mises de champ soutenaient les côtés et le dallage supérieur était aussi des pierres plates arrangées à plat. Les corps avaient été déposés dans ces tombes sans l'emploi d'aucune enveloppe solide et ils avaient juste la largeur strictement nécessaire : 40 centimètres à la tête, 30 aux pieds. En longueur, ces tombeaux présentaient des courbes assez prononcées.
..Il y avait aussi des cercueils accolés deux par deux, avec une séparation consistant en un lit de pierres posées de champ.
..Comme tous les autres, ils étaient orientés : la tête tournée à l'ouest, les pieds à l'est et n'étaient qu'à une profondeur de 40 centimètres.
..Un grand nombre de corps ont encore été trouvés inhumés dans des fosses communes qui n'avaient pas même une simple enveloppe de pierres brutes.
..L'exhumation de tous ces corps a amené le découverte d'un grand nombre d'objets qui sont aujourd'hui presque tous au Musée Lorrain.
..On a surtout recueilli beaucoup de vases et d'urnes de toutes les formes, en terre grise, noire ou rouge. Un de ces vases avait été décoré de divers ornements au moyen d'un cachet imprimé sur la terre. Parmi les urnes, se trouvaient un bassin en bronze dont on ne sait la destination et un vase en verre. Ces urnes et ces vases étaient remplis de terre qui s'y était glissée par infiltration.
..Les fibules étaient également très nombreuses et de diverses formes : boucles, boutons et agrafes. Quelques boucles d'oreilles en argent, en bronze et en cuivre, de nombreux fragments de colliers en verre, en ambre jaune et en pâte vitreuse, avec mouchetures de diverses couleurs et des boucles de ceinturons en fer plaqué d'argent, étaient placés dans presque toutes les tombes maçonnées.
..Les armes étaient en petite quantité et ne consistaient qu'en fers de lances et de javelots, en un poignard en fer et en deux sabres trouvés dans les fosses communes.
..Les médailles et pièces de monnaie n'étaient pas non plus bien nombreuses. En voici la liste :
Un marcus Agrippa, 26-76 ;
un Posthumus, 259 ap-76;
un petit bronze de Constance 335-350, portant au revers « Gloria Mercitus »
une médaille de Maximin Hercule, 285-305, et enfin un tiers de sou jourré, simplement recouvert d'une couche d'or, datant de la fin du Ve siècle ou du commencement du VIe, ainsi qu'un médailliste l'a reconnu, et ne pouvant avoir pénétré dans les tombes que par infiltration avec la terre végétale.
..Tous ces objets dont nous venons de donner la nomenclature ne sont pas intacts, beaucoup sont détériorés et il n'y a guère que ceux qui ont été découverts dans le gravier, près de la rivière, pour être bien conservés. Dans les autres parties du terrain fouillé, les objets auraient été certainement plus nombreux, si les infiltrations de terre végétale n'en avaient détruit le plus grand nombre, et peut-être qu'outre le cippe découvert ; on aurait trouvé d'autres preuves matérielles permettant de reconnaître d'une façon incontestable l'origine des tombes mises au jour.
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Monuments du Moyen-âge de la Renaissance et des temps modernes
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..L'Eglise de Pompey est de date toute récente, elle a été bâtie sous la dédicace de saint-Epvre, en 1863, sur l'emplacement d'une église placée sous l'invocation du même patron et qui avait été consacrée en 1628, le neuvième jour de janvier par honoré seigneur Charles Chrétien de Gournay, évêque de Sythie, administrateur de l'évêché de Toul.
..Cette dernière avait probablement remplacé une autre église située sans doute au lieu où s'élevait autrefois le village et rebâtie plusieurs fois, car dès 968 une charte de saint Gérard, évêque de Toul, déclare avoir donné l'église de Pompey ) l'abbaye de Bouxières (ocdrinus ecclesiam Pompanie ville). Plus tard, en 1183, l'église passe en la possession des Chanoines de Liverdun qui semblent l'avoir gardée jusqu'au XIVe siècle.
..Les dimensions de l'édifice actuel sont : longueur 30m50, largeur 14 mètres, hauteur 10 mètres. Son aspect extérieur est peu gracieux, mais l'intérieur présente une certaine beauté. La voûte est extradossée et elle est supportée par une série de piliers à moitié encastrés dans les murs et par des colonnes monolithes en pierre blanche.
..Elle peut se diviser en deux parties qui toutes deux sont en pierre : la voûte de la nef et celle du choeur. La première a la forme d'un cintre légèrement surbaissé et forme trois arcs doubleaux. La voûte du choeur est plein cintre et l'ordre unique qu'elle décrit est un arc formeret, qui a son sommet à égale distance de l'abscisse et du transept.
..Les fermes soutenant la couverture de l'église sont invisibles à l'intérieur.
..Le choeur est éclairé par des vitraux modernes dont trois présentent des figures de saints et les deux autres des rosaces découpées en trèfles.
..Dans chaque mur latéral de la nef sont percées quatre fenêtres de forme cintrée comme celles du choeur et dont les vitraux de date récente présentent de simples rosaces.
..La porte de l'église a la même forme que les fenêtres dont elle imite aussi la simplicité. Elle est en bois plein est à deux ouvertures formant un rectangle et qui ne sont pas séparées. Ces deux vantaux sont surmontés de rosaces à jour taillées dans la pierre et ornés d'une archivolte toute simple.
..L'église n'a pas à proprement parler de porche, cependant la porte d'entrée et celle qui communique avec la nef forment une sorte de petit narthex, ou plutôt un tambour abrité par la partie inférieure du clocher.
..Celui-ci était en bois, on vient de le démolir pour le reconstruire en pierre. Ce nouveau clocher sera à la même place que l'ancien, c'est à dire près du portail, tout à fait en face du choeur.
..L'église possède deux cloches, datant l'une de 1772 et l'autre de 1787.
..Sur la grosse, les inscriptions sont entièrement conservées. Les voici :
Ad Majorem Dei glorian. Sancte Martiné, ora pro nobis.M. Charles Porquet, prêtre, curé de St Martin et des Mesnils ,Chanoine Honoraire de l'insigne Collégiale de Ste Croix m'a bénie. Mon Parrain, Mr François Collignon, aumonier de Monseigneur l'évêque de Metz et chanoine de Vicq.
..Ma marraine Dame Marie de Fresne, épouse du sieur Pierre Ancillon, bourgeois de cette ville et fermier des domaines du Roy. Les sr Pierre de France, Pierre Favier et sr Paul Harmand, échevin, 1773
Fait par la Chaussée de Nancy.
L'inscription de la petite cloche est devenue un peu incomplète. On y lit :
..J'ai été bénite par M. Nicolas Bastien, prêtre et curé de Pompey. J'ai eu pour parrain
H et P.S. Alexandre Louis, marquis de Lattier, chevalier, seigneur de Frouard et ......... d'Infanterie, et pour marraine Ha et P. Dame Angélique Joséphine de la Po........ Lattier.
....................................Jean Baptiste des Pois a Nancy, 1787.
..A l'entrée du village proprement dit, se trouve une chapelle placée sous le patronage de Sainte Anne et appartenant à la famille de Baine, qui l'a acquise vers 1764.
..Bâtie dans le style gothique, cette chapelle, primitivement
assez grande, n'a plus aujourd'hui que les dimensions très aiguës : 2 mètres en profondeur sur 4 mètres de façade. Elle n'est éclairée que par une porte en plein cintre dans laquelle est enchâssé un treillis vitré formant une série de petites ogives. Son intérieur est des plus modestes. Elle n'est ornée que par un tableau aux couleurs effacées par le temps et qui a la prétention de représenter Saint Anne et par les trois statuettes assez mal taillées de la Sainte Vierge, de saint Joseph et de la patronne de la chapelle.
..On y voit aussi plusieurs
plaques commémoratives consacrées au souvenir des membres des familles de Thiballier, de Mercy et de France et une pierre noire portant l'inscription suivante :
..Cette chapelle a été réparée et ornée par Anne Louise d'Hardouineau, épouse de M. le chevalier Jean François de Thiballier, en 1818.
..D'après ce qu'en savent les possesseurs
actuels de la chapelle, elle aurait été construite par une demoiselle Anne de Mercy ou de France. Cette personne ayant un jour été poursuivie par des voleurs, fit le voeu, si elle échappait au danger qui la menaçait, de bâtir une chapelle à sa patronne. Elle fut exempté de tout mal et aussitôt rentrée à Pompey, elle remplit son voeu.
..A ce moment,
elle avait l'intention de faire de cette chapelle un lieu d'inhumation pour les membres de sa famille et un caveau qui existe encore et qui a son entrée près de l'autel, fut construit ; mais on ne sait pour quelle raison, jamais personne n'y fut enterré.
..Il y a peu d'années, on pouvait encore voir les ruines de la chapelle Saint-Euchaire
dont nous avons déjà parlé, et M. Boulangé, dans le numéro du journal d'archéologie précédemment cité, en fait une description exacte.
..L'édifice avait la forme rectangulaire, ses dimensions étaient à l'extérieur de 11 mètres et de 7 mètres. La voûte n'existait plus mais on pouvait constater qu'elle était
en cintre surélevé. Les murs latéraux faisant culée, sans le secours de contreforts avaient une épaisseur considérable : 1m10. Deux petites fenêtres à une seule baie légèrement ogivale de 0m43 de largeur étaient percées près de l'autel. Ces fenêtres
accusaient l'ère ogivale de transition, c'est-à-dire la fin du XIIe siècle ; mais cette date ne peut-être assignée comme date de construction de la chapelle, car l'épaisseur des murs et la voussure en berceau de l'édifice indiqueraient une époque plus reculée.
..A cette chapelle était annexé un ermitage occupé, croit-on, jusqu'en 1764 par des religieux
de Saint Antoine. Les archives de la mairie possèdent les actes de décès de cinq de ces ermites, décédés en 1678, 1701, 1725, 1726, 1754.
..Le religieux mort à cette date semble avoir été le dernier occupant de l'ermitage, car aucune pièce postérieure ne fait plus mention de cet établissement.
..Cependant, une vieille femme de la localité a gardé le souvenir d'une histoire assez singulière qui a dû naître de quelque fait devenu inconnu aujourd'hui.
..Vers 1810, l'ermitage de Saint-Euchaire, inoccupé depuis longtemps se retrouva habité par des religieux venues on ne sait d'où. Ces nouveaux venus avaient l'apparence de la plus grande dévotion et ils étaient très affables. Il ne se passait pas de jour sans qu'ils engageassent les habitants
qu'ils rencontraient à aller les voir.
..Un soir, à la tombée de la nuit, quelques personnes se rendirent à l'invitation répétée des ermites. Comme elles arrivaient à l'entrée de la chapelle, elles virent quatre des religieux sortir de l'ermitage, portant un cadavre et se dirigeant vers la forêt. Les visiteurs n'allaient pas plus loin, ils s'enfuirent sans s'inquiéter si les ermites les avaient vu ou non.
..Le lendemain
, l'ermitage était de nouveau désert : les religieux, qui n'étaient que des voleurs de grands chemins étaient partis prier ailleurs.
..Le cimetière de Pompey renferme les tombeaux des famille de Mercy, de Thiballier, et de Gally-Passebosc, celui de la dame Françoise Méget, veuve d'un chef de bataillon mort à la retraite de Moscou, parent assez proche de la famille Gally-Passebosc.
..Parmi les membres ou alliés des trois familles citées plus haut, inhumés dans le cimetière communal, on remarque : le Colonel d'Infanterie de Marie, Oscar de Gally-Passebosc, assassiné le 4 juillet 1878 par un Canaque ; le Général Ferru, également allié à une demoiselle de la même famille, le chevalier de Thiballier et son épouse, etc... Il n'existe pas dans le cimetière de tombes de date ancienne pouvant permettre de rattacher le passé à l'époque actuelle, mais à cent mètres du village se trouvent encore quelques ruine du château de l'Avant-Garde dont nous avons déjà dit quelques mots.
..Nous empruntons au regretté archiviste départemental, M. Henri Lepage, les détails suivants sur ce château ; « La Galerie Lorraine a donné une vue de l'ancien château de l'Avant-Garde, dessinée d'après un relief en argent tiré du cabinet de M. Tonney. Si cette représentation est fidèle, ce château n'aurait pas été fort considérable et n'aurait formé qu'une sorte de donjon ; au centre d'une enceinte circulaire et formée par un mur et terminée par une tour crénelée surmontée d'un toit conique écrasé, s'élève à une grande hauteur une tour surmontée, comme la précédente, d'un toit conique, mais élancé, couvert d'un chapeau en forme de dôme; ce toit est entouré à sa base d'un parapet crénelé garni d'échangettes arrondies ou de guérites de pierres destinées à abriter les sentinelles chargées d'observer les mouvements de l'ennemi. La tour est percée de quelques rares ouvertures verticales qui servaient probablement de meurtrières. Devant cette tour, à l'aspect du levant, c'est-à-dire du côté de Frouard, est une construction peu élevée qui servait peut-être d'habitation et qui est également flanquée d'une tour quadrangulaire.
..Le château de l'avant-Garde, tel qu'il est représenté sur le dessin, ne répond nullement à l'idée qu'on se fait généralement de cette vieille forteresse féodale qui jouait un si grand rôle dans le moyen-âge. »
..Malgré son peu d'apparence, le château de l'avant-Garde était le siège d'une baronnie dont dépendaient Marbache, Pompey et les deux Saizerais et d'une prévôté qui avait ses officiers à Pompey.
..Bâti probablement vers la fin du treizième siècle par un compte de Bar pour dominer l'unique route existant alors de Saint-Mihiel à Nancy et surtout pour tenir échec le château de Condé situé entre Frouard et Liverdun et appartenant aux évêques de Metz, et celui de Frouard, propriété du duc de Lorraine, le château qui nous occupe à passe par bien des mains.
..En 1406, il est l'occasion d'une guerre entre les ducs de Lorraine et de Bar qui le réclament tous deux au roi de France, Charles VI à qui la garde en a été confiée par le marquis du Pont, fils du duc de Bar. Il est pris et rasé par le duc de Lorraine qui le fait rétablir peu de temps après, à la suite d'une nouvelle guerre avec son rival.
..Auparavant, en 1365, Henri de Bar, seigneur de Pierrefort et Pierre de Bar, son fils, l'avaient vendu à Robert, duc de Bar, à faculté de rachat, avec les villes de Pompey, Marbache, les deux Saizerais et Rosières, moyennant 4000 petits florins d'or ; mais cinq ans après, le duc de Bar l'avait rendu à ses précédents possesseurs: Henri et Pierre de Bar.
..En 1443, le château, devenu la propriété de Comte Jean de Hassau, est cédé par celui-ci au roi de Sicile, duc de Lorraine, en même temps que les seigneuries de Morley, Pierrefort et Norroy-le-Veneur. La maison de Lorraine le garde jusqu'en 1471, époque à laquelle le duc Nicolas le donne, à charge de Foy et hommage à Antoine de Motel. En 1516, il est déjà rentré en la possession du duc Antoine de Lorraine qui en donne l'usufruit à Jean, bâtard d'Anjou. Celui-ci n'en jouit pas longtemps, car en 1528, Jacques chevalier de Villeneuve reçoit du même duc Antoine la forteresse et ses dépendances qui reviennent de nouveau aux duc de Lorraine en 1586, après avoir un instant appartenu à Jean de Pérulle. L'un d'eux, Charles III engage en 1588, le château et la seigneurie de l'Avant-Garde à son chambellan pour la somme de 31 000 francs.
..Dix huit ans plus tard, le château passe au baron d'Ancerville, puis en 1621, il est érigé en prévôté et Capitainerie par le prince de Phalsbourg ; mais il n'y reste pas longtemps, car en 1636, il est démantelé par les ordres de Louis XIII ou plutôt par ceux de Richelieu. Ainsi rasé, il continue ainsi d'être habité par une espèce d'intendant qui, jusqu'en 1673, en tient ses comptes assez intéressants que M. Lepage a publiés dans son entier.
..Nous nous contenterons d'en citer un seul détail : l'exécution en 1582, de trois femmes : Cahin Perrin, Marguerite Vincent et Barbe Robin, convaincues de sorcelleries et maléfices.
..Aujourd'hui du château dont nous venons de retracer à grands traits l'histoire mouvementée, il ne reste plus qu'un pan de mur qui s'écroule et une citerne fort bien conservé ; mais nous joignons à notre travail deux plans qui permettront de se rendre compte de ce que fut cette forteresse et comment elle était distribuée.
........................
..Aucune légende n'a été établie sur le château, et nous n'aurions rien à dire sur ce point si la mort de Saint Euchaire ne nous fournissait un récit merveilleux absolument semblable à celui qui fut fait sur le martyre de Saint Denis.
..Aussitôt que sa tête fut tombée, rapporte la légende, Saint Euchaire se leva, la prit dans ses mains, et lentement il la porta, en suivant la vallée de Pompey, jusque près de Liverdun. Arrivé près de la forteresse, il s'arrêta, déposa sa tête sur un quartier de roche, puis se laissa transporter dans l'enceinte du castrum qui était proche et où son corps demeura jusqu'au jour où Saint Gauzelin le fit inhumer dans l'église Saint-Pierre de Liverdun.
..La légende ajoute que dès lors le saint prit Liverdun sous sa protection et que grâce à son intervention, la ville fut préservée de l'invasion des Vandales et des Huns.
Ce fait semble, du reste, être constaté dans des lettres de pardon que René duc de Lorraine, accorde à la ville de Lyverdun « pour révérence de Dieu, de sa très digne mère et du glorieux martyr Saint Euchaire » En cette occasion, le saint montrait encore sa protection, car Liverdun ayant pris parti pour Charles le Téméraire pouvait s'attendre à un juste châtiment.
..Le village n'a point de dictons ni de proverbes qui lui soient particuliers. Ceux qui sont en usage se rapportent tous au temps et sont les mêmes que tous ceux des autres vignobles. Voici les principaux :
Brouillard en mars, gelée en mai.
Tonnerre en avril, prépare tes tonneaux et tes barils.
Pluie le jour de Saint Médard amène 40 jours de pluie.
A l'assomption, le raisin va en dépérissant jusqu'à la vendange.
..Nous venons de notre mieux, de faire l'historique de Pompey, mais une personne de la commune, Melle de Baine, pourrait fournir un travail plus complet que le nôtre. Cette personne, après avoir fait toutes sortes de recherches sur sa famille
et sur les autres familles nobles de sa parenté ou de sa connaissance, a pris goût à l'archéologie, elle possède
déjà beaucoup de documents très importants qu'elle augmente chaque jour et dont elle a bien voulu mettre quelques-uns à notre disposition.
..Cette obligeance nous a été fort utile, car, dans les archives de la Mairie nous n'aurions pas trouvé les matériaux
indispensables à notre travail.
..Les archives possèdent cependant quelques pièces curieuses et importantes, parmi lesquelles nous signalerons : l'acte de 896 par lequel Charles le Simple, comme nous l'avons relaté, donne au prieuré de Salonne une mense avec une vigne à Pompey et une autre à Montenoy ; un titre du 5 juin 1555, aussi cité dans le corps de ce mémoire, portant ratification, par le seigneur de l'Avant Garde, Claude Perrule, de la donation d'un bois près du château faite à la commune par Henri, bâtard de Bar, seigneur de Boursault.
..Voilà les deux seules pièces réellement bien anciennes ; mais les archives renferment encore un précieux manuscrit : une série de cahiers ou registres de l'état-civil de la commune, de 1622 à 1750, sauf une lacune de 18 années. Ces actes renferment
des indications qui n'ont pas leur place ici, mais qui n'en sont pas moins curieuses.
..La mairie possède en outre les états de section et Déclarations de propriétés foncières, ainsi que des rôles de contributions, depuis 1787, et toutes les délibérations communales depuis 1788.
..Ces dernières pièces présentent aussi des particularités assez curieuses ; le cadre dans lequel nous devons
nous renfermer ne nous permettant pas de nous y arrêter, nous donnerons du moins, dans une annexe jointe à notre travail, celles qui concernent la situation faite à nos devanciers, les Régents d'Escholes, et nous terminerons en souhaitant posséder un jour de plus amples données qui nous permettront de reconstituer longuement et avec plus de détails l'histoire de Pompey.
...........................Pompey le 31 juillet 1888
....................................................Le Directeur de l'Ecole.
.........................................................Beaudouin
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Note annexe
Nomination d'Instituteurs
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..De bonne heure, une école a été établie à Pompey, car dès 1663, la signature de Jean Marchal, maître d'Escole, figure dans un acte par lequel les Dames abbesses de Bouxières abandonnaient au curé de Liverdun et de Pompey le droit de dîmes qu'elles avaient, pour la somme de 30 francs.
..En compulsant les archives, nous avons pu relever les noms des régents d'escholes suivants :
Gérard Dieudonné
Grand Jean
Nicolas Salomuze
Pierre Gauvillé, qui se marie à Pompey en 1680
Louis Colon (1684)
Léonard Coignard (1685)
Jean Colon (1704)
Euchaire Parisot
Jacques Jacob
J.B. Garry
Nicolas Petitbon (1723)
Philippe Bévistin (1723)
J. Pierre Clausse (1732)
François Lallemand (1744)
J.B. Henrion (1749)
..De 1749 à 1791, nous n'avons pu trouver aucune pièce constatant si le dernier de ces régents, J.B. Henrion a continué son service jusqu'en 1791, comme cela put très bien être ; mais à cette date il n'y a plus de régents : ils deviennent Instituteurs et prêtent serment en cette qualité, conformément à la loi du 22 mars 1791, de remplir leurs fonctions avec probité et conscience.
..Voici le tableau des Maîtres qui se sont succédés depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui :
Pernot Nicolas (1791)
Bastien François, nommé pour Frouard et Pompey le 3 floréal an III.
Pernot Jean Nicolas, 1er thermidor an III,
Werner Joseph
Nicolas Pernot, an XIII
Colin Jean Claude, 1813 jusqu'en 1823
Jacquot Gérard, 1823 jusqu'à son décès en 1852.
Jacquot Victor ; de 1852 à 1862.
Thirion Jean Claude de 1862 à 1874.
Beaudouin Eugène (1874) Instituteur actuel.
En changeant de titre, les Instituteurs de 1791 et des années postérieures, ne changèrent pas de situation. Comme par le passé, ils étaient nommés par le Conseil Municipal en vertu d'une délibération qui constituait un vrai contrat.
..Voici, à titre de simple curiosité, une copie in-extenso d'une de ces nominations d'instituteurs.
« Cejourd'hui dix-huit Vendémiaire,
L'an onze de la République Française,
Le Conseil Municipal assemblé, ayant appelé le citoyen Nicolas Pernot pour les fonctions d'Instituteur en remplacement du citoyen Werner ;
..Lequel présent a accepté les dites fonctions pour les remplir aux clauses et conditions suivantes :
..En exécution de l'art. 3 du titre 2 de la loi du onze floréal an dix sur l'Instruction publique, il recevra pour valeur locative une somme de quarante huit francs, payable par moitié de six mois à autre, à commencer du premier brumaire prochain an onze ; à charge par lui de tenir le Temple en propreté et décence, de sonner les offices comme anciennement ; c'est-à-dire trois fois par jour aux heures accoutumées, et d'entretenir l'horloge.
..Le dit Instituteur est autorisé à percevoir par chaque élève, savoir : quatre francs par an pour ceux qui écrivent et deux francs pour les autres de la classe inférieure.
Il sera tenu d'apprendre à ses élèves le calcul décimal.
..La rétribution à payer par les parents des élèves sera acquittée par trimestre et à charge par les parents des élèves de payer le trimestre commencé.
..Fait à Pompey, les jours, mois et an avant-dits et ledit citoyen Pernot ancien instituteur signé avec nous. »
...............Suivent les signatures ...
Un plan de la commune de Pompey accompagne cette monographie.
..On le voit, l'Instituteur de cette époque était peu payé ; mais en revanche, les charges qui lui étaient confiées étaient nombreuses et variées ; il ne devait jamais éprouver d'ennui !
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Document conservé à la Bibliothèque Municipale Stanislas de Nancy
Cote
www.reseau-colibris.fr
www.kiosque-lorrain.fr
..