L'Exécution de l'Espion Hunger

à Dombasle, le 3 février 1915

 

 

..Le 3 février 1915, au lieu dit « Le Saut-du-Loup », près de Dombasle, un espion allemand fut passé par les armes.
..Il s'agissait d’un nommé Georges-Michel Hunger, âgé de 38 ans, d’origine allemande, qui avait servi à la Légion étrangère. En 1909 et 1910, il avait habité Pompey, où il travaillait comme ouvrier d’usine. Quelques années après, il était devenu surveillant de travaux au génie militaire de Metz.
..Dès le début de la guerre, il entra dans le service des renseignements de la forteresse.
..Dans les premiers jours de décembre, les Allemands, trompés par une personne au service du contre-espionnage français et qui leur donnait de fausses indications, crurent qu’ils pourraient facilement faire passer un de leurs espions en arrière des lignes françaises, par la forêt de Parroy.

 

La marche vers le poteau d'exécution. Lecture du jugement va être donnée au condamné par l'officier de chasseurs alpins qu'on aperçoit à cheval au premier plan.

 

 

..Cette mission fut confiée à Hunger. Vêtu d’effets civils, il fut conduit la nuit par les Allemands jusqu’à leurs avant-gardes, puis il chercha à se faufiler entre les postes français.
..Des chasseurs du 50^e bataillon le capturèrent le 7 décembre 1914, alors qu’il se terrait dans la forêt.
..On le conduisit à Dombasle, où il fut longuement interrogé par les agents des services de renseignements de l'armée de Lorraine.

 

Un élève en théologie de la religion réformée assiste Hunger dans ses derniers moments. A gauche du peloton d'exécution, un sous-officier tient son révolver prêt pour le coup de grâce. En arrière, les tambours.

 

 

..Hunger, pressé de questions, dut reconnaître qu’il avait pour mission de se renseigner sur l'importance des effectifs qui défendaient le Grand-Couronné et sur l’emplacement des batteries. Il devait ensuite tenter de regagner les lignes allemandes ou de faire parvenir ses renseignements par l'intermédiaire d’autres espions qui correspondaient avec les services ennemis.
..Le 31 janvier, Hunger comparut devant le conseil de guerre de la 74^e division, qui siégeait, au casino de Dombasle et dont l’officier rapporteur était le sous-lieutenant Mornet.

 

Après l'exécution, les soldats défilent et regardent le cadavre de l'espion dont les jambes sont entravées et qui porte encore un bandeau sur les yeux.

 

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..Les débats commencèrent à 9 heures et se terminèrent à 12 h. 30 par la condamnation à mort de l'espion Hunger.
..L’exécution eut lieu le 3 février, à 6 heures du matin, au lieu dit « Le Saut-du-Loup ).
..Hunger marcha courageusement au supplice. Il demanda l’assistance d’un élève en théologie de la religion protestante.
..Après que le coup de grâce lui eut été donné, des détachements de la 74^e division défilèrent devant le cadavre de l'espion. - A. M.

 

Nota: cette page est une reproduction complète de l'article "L'Exécution de l'Espion Hunger à Dombasle, le 3 février 1915" paru dans l'Est Illustré du dimanche 12 février 1928 - Bibliothèque Municipale Stanislas de Nancy - 750 089.