Comment en arrivant à Pompey pourrait-on imaginer que cette ville, dans son histoire, a vécu de profonds changements.
Qui pourrait imaginer que plusieurs villas gallo-romaine ornaient ce paysage ?
Qui croirait que ces coteaux jusqu'au 19ème siècle étaient couverts de vignes ?
Qui croirait que la révolution industrielle condamnerait ces coteaux . Que de ceux-ci serait extrait du minerais de fer, et que des forges et des aciéries viendraient bouleverser ce pittoresque paysage. Rien n'est éternel. De ces dernières, seuls ont survécu des milliers de kilomètres de rails, mais aussi, nous ne pouvons l'oublier, notre symbole national : la Tour de monsieur Eiffel à Paris, puis encore des ponts et des viaducs, des gares, des bâtiments et bien d'autres réalisations connues et inconnues. Pour toutes ces réalisations, de nombreux ouvriers, ingénieurs et patrons ont consacré leurs existences, voire donné leurs vies.
L'usine est devenue le cœur de cette ville. Lorsque les économistes et les politiques ont décidé de sa mise à mort, c'est rebelles et le cœur gros que ces ouvriers ont dû prendre la retraite ou pré-retraite (pour certains à 50 ans), s'expatrier ou changer de métier. Encore un pan de notre industrie disparaissait par le jeu de la mondialisation. Que va-t-il nous rester de notre savoir-faire ? Allons-nous un jour totalement dépendre de très grands pays ? Un court, mais extraordinaire chapitre, se fermait. Le suivant est en train de s'écrire.
De nouveaux métiers émergent, Pompey comme d'autres villes confrontées à ces malheurs, a amorcé sa mutation. De nouvelles entreprises se sont implantées. Les anciens nous quittent, les jeunes prennent la relève et continuent à écrire les lignes de ce grand livre d'histoire. Mais pour construire le présent, pierre de notre avenir, qui deviendra le passé des générations suivantes, il faut connaître ce passé et en tirer ses leçons afin de ne pas refaire les mêmes erreurs. Enfin ! si les hommes veulent bien aller de l'avant de façon harmonieuse et égalitaire,... ce qui hélas n'est vraiment pas joué.
Trop de pages de ce livre se sont effacées à jamais. D'autres se sont éparpillées aux quatre vents. Certes les historiens retracent depuis l'antiquité le parcours de l'homme, mais nous pouvons les aider à notre échelle nous modestes villageois, en retraçant la vie d'une ville ou d'un village et de sa population.
Nous avons la chance de posséder aujourd'hui des outils informatiques et ce réseau de liaison qu'est Internet. Ils permettent à chacun de réaliser des recherches , de dialoguer, de partager son savoir.
Nous avons également la chance de posséder dans notre magnifique pays des archives et des bibliothèques extrêmement riches en documents. En y ajoutant les souvenirs de chacun il est possible de compléter ce livre. Certains appellent cela un devoir de mémoire d'autres comme Marek Halter: passeur de mémoire.
Après avoir longuement réfléchi quant à l'implication que cela demandait, j'ai décidé, à mon tour, de poursuivre la réécriture de ce livre. Pourquoi poursuivre? Cette question me permet de rendre hommage à Lucien Geindre que j'appréciais beaucoup et qui par ses ouvrages a fait découvrir certains pans de l'histoire de plusieurs villes de cette région.
Par son apport de souvenirs, d'anecdotes, d'images, et autres, chacun peut contribuer à sa reconstitution.
Cette réalisation ne m'appartient pas. Elle est la propriété de la communauté. C'est bien pour cela que je remettrai une copie de ce site aux Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle à Nancy, pour conservation. Peut-être que dans quelques siècles, des chercheurs amateurs ou professionnels se serviront de ces informations pour leurs travaux?
J'ai entrepris cette passionnante reconstitution de la vie quotidienne de Pompey, mais mon choix aurait pu se porter sur une autre ville. D'ailleurs c'est une idée ! Nos jeunes sont passionnés d'informatique, de vidéos, de photos, en y ajoutant une pincée d'histoire, voilà de quoi les occuper. Une commune, un département, une région, une école, ne pourrait-elle pas proposer une salle, un encadrement et du matériel pour aider ces jeunes à se lancer dans une telle aventure ? Découvrir leur passé, leur permettrait peut-être de mieux appréhender leur avenir ?
Je vous souhaite bonne aventure et bonnes découvertes.
Jean-Luc GOURET
(photographie : Jean-Luc GOURET - 2009)