création : 29 août 2018
dernière modification : 3 avril 2019
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Le 10 août 1789, l'Assemblée constituante place les gardes nationales sous la tutelle des municipalités. S'apercevant que tous les villages et villes alentours avaient la leur, les habitants de Pompey réclament à leur municipalité la création de leur garde.
Le 24 juin 1790, les officiers de la Municipalité de Pompey se rassemblent dans l'ancien hôtel de ville du dit lieu afin de répondre aux empressements de ses citoyens. Soixante et un pompéiens ont répondu présent pour faire partie de cette garde. De suite un scrutin a lieu. Tout d'abord un président de bureau est élu, il s'agit du sieur Jean Christophe Demercy, puis le secrétaire est Nicolas Pernot, et enfin trois scrutateurs chargés du bon déroulement de l'élection. Ces scrutateurs sont les sieurs Nicolas Mansui Lucot, François Mathias Lapierre (le maire de Pompey) et Nicolas Mengin l'aîné.
Avant que le scrutin de l'élection des officiers ne commence, l'assemblée a désiré unanimement que la compagnie qui allait être crée se mettrait immédiatement sous les ordres de Mr. le Marquis de Lattier, colonel de la garde Nationale de Frouard et dont celui-ci en a accepté le commandement en chef.
Le scrutin ayant lieu, est élu avec 61 voix M. Charles Alba de Viller capitaine commandant, puis capitaine en second à la pluralité des voix monsieur Thiballier officier des grenadiers Royaux.
Le sieur Demercy, gendarme, est nommé lieutenant à la pluralité des voix, et le sieur Martel fils sous-lieutenant. Ont été élus également Thiballier l'aîné comme porte drapeau, Jean Demercy comme adjudant, Jean Pierre Nicolas Pernot et Pierre Remauville comme sergents, Nicolas Dupal et Nicolas Paulin comme caporaux.
Ensuite ont été enregistrés comme faisant partie de la garde nationale les pompéiens dont les noms suivent :
Antoinet Mathias |
Matis Nicolas |
« La municipalité de Pompey considérant que la compagnie de Gardes Citoyenne qui s'est formée à sa réquisition, et qui s'est choisi des officiers qui méritent sa confiance : voyant avec plaisir que cet établissement salutaire maintiendra l'ordre, la tranquillité, l'amour de la paix et de la Constitution dans son sein ; a délibéré de former la demande de cinquante armements complets pour la mettre en état de bien remplir les utiles fonctions auxquelles elle se dévoue, et d'en imposer aux brigands étrangers qui pourraient chercher à y apporter le trouble ; elle s'adresse avec confiance à Monsieur de Moue(?) commandant en Lorraine pour le prier de vouloir bien lui faire délivrer les dits cinquante armements complets des arsenaux de Nancy.
Les officiers municipaux dudit Pompey en donneront un reçu et s'obligent de les représenter à toutes réquisitions de sa part »
Tel est le compte rendu de la réunion municipale du 6 juillet 1790.
Le onze juillet 1790, à quatre heures de l'après-midi, la compagnie de la Garde Nationale avec les officiers qui la commande se sont assemblés à Pompey. A l'intérieur de l'église, présenté par Monsieur le marquis de Lattier, Mr Alba de Viller et tous les officiers établis par le procès verbal du vingt quatre juin dernier le drapeau de la compagnie est béni par monsieur Bastien prêtre et curé dudit lieu. La cérémonie terminée tout le monde se retrouve à l'entrée du village, l'endroit étant le plus commode pour ce genre de manifestation. Devant la plus grande partie de la communauté villageoise rassemblée pour l'occasion, monsieur le Marquis de Lattier et les officiers prêtent serment, entre les mains du Président de la Municipalité, d'être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi. Puis, rangée en ordre de bataille, c'est toute la compagnie qui prête serment.
La commune de Paris souhaitant que tous les départements "correspondent" à la fédération générale, il est demandé que tous les citoyens prêtent le serment civique le jour de la confédération des français qui se trouve être le 14 juillet 1790. Ainsi tous les citoyens de Pompey, accompagnés de leur garde nationale, se retrouvent dans la plaine près de l'ermitage saint-Euchaire. A l'heure de midi, tous prononcent le serment d'être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi.
Le 15 août 1790, les officiers municipaux de Pompey reçoivent 20 fusils accordés par le Roi et fournis par le magasin militaire de Toul. Ils sont remis à Mr. Alba De Viller, commandant de la compagnie des gardes nationales pour en faire la distribution à son bon plaisir et en établissant un récépissé à chaque délivrance. Chaque récipiendaire devra promettre d'en prendre le plus grand soin et de le présenter chaque fois que cela lui sera demandé.
Les gardes armés sont :
identité du garde |
commentaires |
date de rendu |
Antoinet Mathias | fusil n°V sur le bois au dessous de la culasse, il rend cette arme le 24 octobre 1790 pour recevoir le fusil n°66 de la manufacture de Charleville et qui avait été précédemment reçu par Clause Nicolas |
24 octobre 1790 |
Bertrand François | fusil n°x romain à la naissance de la crosse |
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Bruno Claude | fusil à baïonnette n°23 sur la culasse |
7 novembre 1790 |
Brunon Joseph | fusil n°x romain à la naissance de la crosse |
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Casser François Evre | fusil avec baïonnette n°13, il manque le dessus du chien qui tien la pierre avec les vis |
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Clause Nicolas | fusil n°66 de la manufacture de Charleville |
cédé à Antoinet Mathias |
Dupal Nicolas | cédé précédemment à Renaudin Nicolas, il reçoit le fusil n°de quatre barres faite en chiffre romain apposées sur le dos de la crosse au dessous du chien |
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Fauconnier Joseph | fusil dans lequel il manque deux vis et une baguette |
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François Joseph | fusil n°18 à la poignée de la crosse |
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François Nicolas | fusil marqué n°1 au bois du chien, manufacture de Charleville |
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François Pierre | fusil n°19 à la poignée de la crosse |
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Garé Nicolas | fusil n°D au flanc de la crosse, de la manufacture de Charleville |
22 octobre 1790 |
Heymonet Joseph | fusil à baïonnette n°32 à la naissance de la crosse |
5 octobre 1791 |
Lapierre Mathias | fusil n°27 en chiffres romain gravés sur la naissance de la crosse |
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Lahaye François | fusil n°de quatre barres faite en chiffre romain apposées sur le dos de la crosse au dessous du chien |
il rend son fusil qui est cédé à Renaudin Nicolas |
Mangin Nicolas, le jeune | fusil n°18 à la culasse |
6 juin 1791 |
Mathis Nicolas | 23 août 1791 |
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Motel François | fusil |
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Motel Joseph | fusil n°25 au-dessus du dernier anneau de la grenadière |
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Paillier Joseph François | fusil n°33 marqué par chiffre romain sur le bois au-dessus de la culasse |
16 octobre 1791 |
Paulin Alexis | fusil n°65 à la culasse, manufacture Royale de Saint-Etienne |
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Pierson François | fusil n°29 au-dessus du dernier anneau de la grenadière |
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Pierson Joseph | fusil n°C à la crosse |
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Remauville | fusil n°87 au bas de la crosse |
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Renaudin Nicolas | cédé précédemment à Lahaye François, il reçoit le fusil n°de quatre barres faite en chiffre romain apposées sur le dos de la crosse au dessous du chien |
il rend son fusil qui est cédé à Dupal Nicolas |
Vautrin Nicolas | fusil à baïonnette n°2 sur la culasse |
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Viriot Henri Ferdinand | cédé précédemment à Antoinet Mathias, fusil n°V en dessous de la batterie |
13 juin 1791 |
Vogin Dominique | fusil n°72 à la poignée de la crosse |
13 juin 1791 |
Voici la liste des citoyens actifs, donc pouvant voter, et ayant une résidence continue depuis plus d'un an à Pompey. Si cela devenait nécessaire, ces personnes pourraient venir grossir les rangs de la Garde Nationale. Elle a été constituée le 2 septembre 1790 :
- |
âge |
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âge |
A la réquisition des officiers municipaux, les officiers et les soldats de la Garde Nationale de Pompey se réunissent à 16 heures à l'entrée du village, sur les terreaux. Ces premiers se conforment au décret de l'Assemblée Nationale du 7 janvier 1790, sanctionné par le Roi le 16 mars suivant.
La municipalité est présente, le maire monsieur Regnard reçoit du sieur Alba, capitaine commandant de la Garde Nationale, le serment requis « d'être fidèle à la Nation, à la loi et au Roi, de maintenir de tout son pouvoir sur la réquisition des corps administratifs et municipaux, la constitution du Royaume et de prêter pareillement sur les mêmes réquisitions main-forte à l'exécution des ordonnances de justice et à celle des décrets de l'Assemblée Nationale acceptés et sanctionnés par le Roi » Ensuite et successivement le dit sieur Alba a reçu individuellement le même serment des autres officiers et des gardes composant cette compagnie.
Le 3 juillet 1791 avant midi le corps municipal se réunit en assemblée extraordinaire à la demande de François Paillier, procureur de la commune de Pompey. Celui-ci leur dit que pour les reconnaître, il serait bien venu de distinguer les jeunes citoyens de la Garde Nationale « qui par leur zèle se dévouent à la défense de la patrie en se faisant inscrire volontairement pour faire partie des troupes à fournir par les Gardes Nationales du Royaume en exécution de la loi du 22 juin 1790 ». Les officiers municipaux accepte la dépense de 1 Louis pour leur offrir de la part de la commune des panaches, rubans et cocardes Nationales qui décoreront leurs chapeaux.
Au début de janvier 1793, an 2 de la République, le sergent garde des bois Joseph Pierson constate que des délits ont lieu dans la forêt de la Nation et dresse procès verbal qu'il communique au procureur de la commune François Pailler. Ce dernier requiert le citoyen Antoine François Thiballier commandant de la Garde Nationale de Pompey, il devra se présenter avec six gardes à chaque réquisition du procureur afin de poursuivre dans les bois les délinquants forestiers.
Une loi du 26 mars 1793 demande le désarmement des nobles. Le 14 avril 1793 le conseil général de la commune se réunit et, conformément à cette loi, mandate les citoyens François Paillier, maire, et Charles Christophe Paillier, notable, de se déplacer chez les quelques nobles de la commune pour procéder à leur désarmement.
Ces visites se font chez :
...............- Antoine François Thiballier, commandant du Bataillon du canton de Frouard et demeurant à ...............Pompey qui possède : 1 fusil de chasse et une épée qui lui viennent de son beau-père Jean ...............Baptiste Defrance
...............- Jean Christophe Mercy 2 fusils, 2 pistolets à deux coups et une épée
...............- François Mercy 2 fusils de chasse et une épée
...............- Charles Nicolas Mercy 1 fusil de chasse à deux coups et une épée qu'il ne peut remettre ...............car déclarant les avoir vendu.
Entre temps, Antoine François Thiballier, au nom des nobles servant dans la Garde Nationale, adresse une pétition au conseil général de la commune de Pompey. Ce dernier considérant que les pétitionnaires ont reçu la confiance des citoyens par leurs votes et qu'ils se sont montrés bon patriote dans leurs fonctions militaires, que l'article 1 de la loi du 26 mars 1793 précise que les nobles se trouvant employé dans les armées de la République ne sont pas concernés par ce désarmement arrête « qu'il y a lieu de suspendre le désarmement des pétitionnaires à charge que le présent arrêté sera vu et approuvé par le Directoire du Département de la Meurthe pour être confirmé définitivement ».
Le 22 août 1793, le citoyen François Paillier, maire de Pompey, dépose au Directoire du District de Nancy 16 fusils de la Garde Nationale de Pompey
Le dimanche 28 juin 1795 la municipalité de Pompey est assemblée au temple de la Raison [ndlr: église] en exécution de la loi du 28 prairial relative à la réorganisation de la Garde Nationale. Tous les citoyen de la commune dès l'âge de 16 ans à 60 ans ont été prévenu à son de caisse de ce rassemblement.
En l'absence du citoyen maire, le citoyen Joseph Dupal, premier officier municipal, annonce le sujet de la convocation en donnant lecture de cette loi. Avant que ne débute les élections des nouveaux membres de la garde, le bureau de vote est constitué par l'élection du citoyen Dupal en tant que président, Jean Baptiste Paillier, Claude Mangin et François Viriot l'aîné comme scrutateurs et François Richard comme secrétaire.
Le bureau ainsi formé, le citoyen président fait prêter serment au bureau comme le veut la loi.
Puis à lieu l'élection d'un capitaine, d'un lieutenant et d'un sous-lieutenant. Le scrutin fermé et dépouillé, les résultats sont énoncés :
capitaine : Joseph Heymonet
Lieutenant : François Bertrand
sous-lieutenant : Joseph François
Ensuite a lieu dans la même forme l'élection de 5 sergents :
Nicolas Paulin (sergent major)
Augustin Regnard
Nicolas Oudin
Jean François Viriot
Mathias Antoinet
8 caporaux sont élus également :
Pierre Charles Déchiens
Pierre François
François Paillier
Claude Fauconier
Jean Marc
François Evre Casser
Jean Casser
Le citoyen Joseph Viriot le jeune est choisi comme tambour.
Tous ont accepté et promis de remplir leurs fonctions, chacun en ce qui les concerne, avec zèle et fidélité, et ont juré d'être fidèle à la République.
Les élections pour le renouvellement de la Garde Nationale doivent avoir lieu chaque année.
Ainsi le 28 germinal de l'an 4, soit le dimanche 17 avril 1796, après avoir été avertis par le sergent de ville à son de caisse, les citoyens de Pompey âgés de 16 à 60 ans se retrouvent au temple.
La séance commence par l'élection de Charles Christophe Paillier en tant que président du bureau, François Evre Casser, Jean François Brillot et Jean Christophe sont les scrutateurs, François Richard le secrétaire.
Commence ensuite l'élection d'un capitaine. Le scrutin fermé et dépouillé, a présenté en faveur du citoyen Joseph Heymonet douze suffrages sur vingt et un votants ce qui fait la pluralité et a donc été élu et proclamé capitaine.
A la suite on procède à l'élection d'un lieutenant et sous-lieutenant. Le scrutin présente en faveur du citoyen Oudin quinze voix pour lieutenant et six en faveur du citoyen Antoine Thiballier sous lieutenant à la pluralité relative du suffrage.
Viennent en suite les élections d'un sergent major et de quatre sergents. Le scrutin présente dix neuf voix en faveur du citoyen Augustin Regnard au poste de sergent major, et les sergent sont Nicolas Dupal (15 voix), Jean François Viriot (14 voix), Joseph François (8 voix) et Pierre François (6 voix).
Après on a procédé à l'élection de huit caporaux :
Nicolas Paulin
François Bertrand
Dominique Vogin
Nicolas Pernot
Joseph Louvion
Charles Vogin
François Casser
Claude Fauconnier
Tous ont prêté serment et ont promis de remplir leurs devoirs et d'être fidèle à la République.
Au début de l'année 1796, des volontaires de Pompey semble avoir quelques difficultés à rejoindre les rangs des armés républicaines. Suite à l'envoi d'un courrier du commissaire du pouvoir exécutif du canton de Frouard du 2 floréal an 4 [21 avril 1796], les officiers municipaux de la commune de Pompey, dans une décision du 5 floréal, invitent le capitaine de la Garde Nationale de la commune à presser au départ les volontaires rétissents sous peines portés par la loi.
En vertu de l'arrêté de l'administration du département de la Meurthe du 6 frimaire an 5 [26 novembre 1796], contenant des mesures pour la sûreté publique et de celui de l'administration municipale du canton de Frouard en date du quatorze frimaire an 5 pour le même objet, l'agent municipal de la commune de Pompey a fait convoquer tous les habitants de la dite commune le dimanche 21 frimaire an 5 [11 décembre 1796]. Il donne lecture de ces arrêtés et annonce que les citoyens Antoine Thiballier l'aîné et Pierre Charles Dechiens, habitants du dit lieu, ont pour mission de faire une quête dans la localité afin de fournir à la Garde Nationale le bois et les chandelles nécessaires pour le corps de garde qui vient d'être créé et qui est chargé de faire des patrouilles de nuit. De plus la commune doit fournir dans les vingt quatre heures un local propre pour l'hébergement de ce corps.
Sources:
Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, [AC 429 2]. D. R.
Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, [AC 429 2 8]. D. R.
Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, [AC 429 3]. D. R.