Création : 22 mai 2012 - Dernière modification : 27 octobre 2019

 

Blason de Pompey permettant l'accès à l'accueil  

 

Hussard prussien en 1870

Hussard prussien en 1870

12 août 1870, la cavalerie prussienne franchit la Moselle. À Dieulouard un escadron du 12e hussards prussiens tente de couper les voies ferrées Paris-Metz qui sont seulement défendues par un détachement du 14e régiment Cliquez pour agrandir, cliquer pour réduire Cliquez pour agrandir, cliquer pour réduire de ligne français. Dans ce dernier, durant l'affrontement, le soldat Jacques Marie Balcon, né le 3 avril 1846 à Coatréven Cliquez pour agrandir, cliquer pour réduire, dans les Côtes du Nord, est grièvement atteint de deux balles. Pour y être soigné il est transporté par cinq de ses compagnons à l'ambulance militaire qui se trouve à l'hôpital de Pompey.

Malheureusement, quatre jours plus tard, il succombe Cliquez pour agrandir, cliquer pour réduire des suites de ses blessures, il avait 24 ans.

Les prussiens entrent dans Pompey le 15 août.

 

Infanterie de ligne française en 1870Infanterie de ligne française en 1870

 

carte des environs de Pompey et Dieulouard

 

Le corps de Jacques Marie Balcon est inhumé au cimetière de Pompey.

 

En août 1874, une souscription est ouverte dans la commune pour ériger un monument à la mémoire des morts de 1870. Elle permet de récolter 120 francs et 50 centimes, ce qui est insuffisant.

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Archives municipales de Pompey
cote : 2 H 8

 

 

Dans sa séance du 9 août 1874, le conseil municipal décide de concéder un emplacement au cimetière, pour 50 ans, afin d'y élever le monument :

.....".L'an mil huit cent soixante quatorze, le neuf août.
......Les membres composant le conseil municipal de la commune de Pompey, réunis en session ordinaire du mois d'août, sous la Présidence de Mr. Casser, Maire
......Présents : M. M. Aubert, Bade, Casser François, Marc, Mulot, Paulin, Renaudin, Thomassin et Casser, Maire Président.
......Mr. le Président fait part à l'assemblée de l'ouverture d'une souscription destinée à élever un monument au soldat français blessé à Dieulouard le 12 août 1870 et décédé à l'ambulance de Pompey.
................................................Le Conseil,
......Voyant la bonne disposition des habitants qui s'empressent de montrer les sentiments les plus généreux pour les malheureuses victimes de la guerre et voulant lui même participer à cette œuvre patriotique, concède pour cinquante années la place nécessaire pour élever le monument projeté "
(Archives mairie de Pompey-1 M 51)

 

Cette décision est officialisée le 13 mars 1876, en effet, l'État, représenté par le préfet du département, signe l'acte de concession correspondant au 2 m² de terrain concédé pour un temps de 50 années afin d'inhumer les soldats morts pendants la guerre de 1870-1871. L'État verse 2x50 fr./m². Ainsi 66,67 francs seront versés à la Caisse du Receveur municipal de la commune et 33,33 francs à la Caisse du bureau de bienfaisance de la même commune.
Le terrain et les tombes dont la concession est faite à l'État doivent être conservés par la commune en bon état d'entretien.

La concession est placée au centre du cimetière, le corps de Jacques Marie Balcon y est transferé.
Mais le monument ne sera pas dressé de suite ; le préfet semble persuadé du contraire, car il adresse au maire de Pompey un courrier en date du 19 septembre 1878 visant à l'informer du projet du Ministre de l'intérieur de faire réaliser un livre sur les principaux monuments commémoratifs élevés dans le département de Meurthe-et-Moselle. Il est écrit dans cette lettre que le ministère ne possède "ni dessin, ni photographie, ni description de ce monument construit à Pompey". Le préfet demande donc de faire rechercher si de telles représentations existent dans le commerce, et de lui faire parvenir dans les plus brefs délais accompagnées d'une description sommaire ; le coût de l'acquisition de ces documents sera bien entendu à la charge de l'État. Il faudra également indiquer la date de l'inauguration, le montant approximatif de la dépense et l'origine des ressources.

Certainement embarrassé par cette requête, et ne sachant que faire, le conseil reste sourd à cette demande. Mais un second courrier du 26 septembre arrive à la mairie. Le préfet reconnaissant que très peu de photographies des monuments aux morts de 1870-71 aient été prises, il demande au maire de faire réaliser par un architecte ou un dessinateur, toujours aux frais de l'État, un dessin au trait et exécuté avec beaucoup de soin, comportant une élévation cotée et complète du monument.

Le maire va sûrement adresser au préfet un dessin du projet car dans l'ouvrage paru en 1878 figure le monument de Pompey :

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Planche gravée par procédé héliographique

 

 

Rapport présenté au Président de la République par M. De Marcère, ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur..............................................................
Paris. Imprimerie Nationale.1878............................

 

 

 

Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, [4° J IV 85]. D.R.

Dans ce livre il est écrit que c'est une pyramide ornée d'une croix et de deux branches de laurier, et reposant sur un piédestal comme il est dessiné sur la gravure ci-dessus.

Le quiproquo fut certainement levé quelque temps après car en 1892, le maire de Pompey sollicite auprès du ministre de l'Intérieur, par la voix de la préfecture, une aide pour financer l'entretien de la tombe du soldat Balcon.
D'un montant de 50 francs, elle est accordée le 12 mai 1893 pour la restauration des tombes consacrées à la mémoire des soldats tués pendant la guerre de 1870, "elle devra servir au paiement des travaux de réparation les plus urgents, tels que : rejointements, peinturage des grilles, renouvellement des inscriptions, élagage des arbustes, etc." . Cette aide sera, si besoin est, reconduite chaque année sur demande du maire de la commune après annonce du préfet.

Cette aide tarde à parvenir à la mairie de Pompey. Dans un courrier du 22 décembre 1893 le maire, Joseph Villaume, fait part au préfet de son désir de rémunérer l'ouvrier de Frouard, monsieur Lataye, qui a réalisé les travaux de restauration, ce qu'il ne peut faire tant que la subvention de 50 francs n'aura pas été versée dans la Caisse municipale.
Un courrier du préfet en date du 30 décembre 1893 informe la mairie du versement de la subvention.

 

En juillet 1893 une circulaire du ministère de l'Intérieur arrive dans les préfectures, elle fixe les conditions dans lesquelles les sociétés, ou les particuliers, peuvent envisager l'érection d'un monument commémoratif sur les tombes militaires appartenant à l'État. Cette circulaire est diffusée aux mairies.
Adressée au préfet, en voici un extrait : "Lorsqu'il s'agira de l'action commune de comités particuliers, ou de sociétés, vous voudrez bien me transmettre les demandes qui vous seront adressées, avec l'indication du montant des souscriptions recueillies, ou des versements offerts. Les fonds seront déposés, conformément à l'article 2, à la Trésorerie générale, à titre de fonds de concours. Je statuerai, alors, sur l'importance de l'allocation contributive de mon département. L'architecte départemental, ou, suivant les circonstances, un agent-voyer d'arrondissement, sera chargé de dresser les plans en devis, et de diriger les travaux.
...Enfin, conformément à l'article 5, vous aurez à régler, d'accord avec les municipalités et les comités locaux, ou sociétés, l'opportunité des cérémonies d'inauguration. Le concours des troupes, et des autorités publiques, ne sera demandé que lorsque l'importance, ou les conditions particulières, d'une construction, motiveront cette convocation, et quand il s'agira surtout, d'un monument élevé par l'État. Vous pourrez assister, ou vous faire représenter, à ces manifestations, lorsqu'elles présenteront un caractère officiel.
"

 

Les récits suivants, de cérémonies, laissent penser que quelque chose à quand même été disposé afin de faire office de monument :

Le dimanche 1er novembre 1896 à lieu au cimetière un hommage patriotique à Jacques Balcon et à tous les morts du conflit de 1870.
Le journal L'Est Républicain nous rapporte l'événement :
« ... à l'issue des vêpres, a eu lieu, à Pompey, une manifestation patriotique en l'honneur d'un soldat victime de la guerre de 1870, enterré au cimetière de cette commune. Le cortège, parti de la mairie, comprenait les membres du conseil municipal, la compagnie des sapeurs-pompiers ; 80 jeunes gens appartenant aux classes de 1895 et 1896 et les enfants des écoles.
...A l'arrivée au cimetière où 600 personnes environ étaient déjà rassemblées, M. Achille Pierron, instituteur adjoint et jeune homme de la classe 1896, a prononcé un discours qui a profondément ému l'assistance. »

M. Pierron termine son allocution ainsi « Au moment où nous allons être appelés à servir la France, nous avons voulu nous souvenir de nos aînés, de ceux qui nous ont précédés dans la carrière des armes à quelque degré hiérarchique que ce soit ; tous, inclinons-nous donc respectueusement devant les tombes des généraux Ferru et Mircher, du colonel Gally-Passeboc, ce glorieux enfant de Pompey, et devant cet humble monument où repose un soldat.
...Nous, qui sommes placés à l'avant-garde du pays, nous promettons de faire comme eux, et si l'étranger osait encore toucher au sol sacré de la patrie, nous défendrions pied à pied la frontière, nos foyers, nos familles, et nous évoquerions le souvenir de nos frères de 1870, pour aller à la victoire, à la délivrance ou à la mort. Vive la France ! »

 

Un an après a également lieu une cérémonie :
«...Dimanche dernier a eu lieu au cimetière de Pompey une cérémonie patriotique, sur le monument érigé à la mémoire des combattants tombés en défendant la région pendant la guerre de 1870-1871.
...Le cortège, parti de l'hôtel de ville, comprenait la fanfare des usines de MM. Munier, de Frouard, la compagnie des sapeurs-pompiers, le conseil municipal au complet et 80 conscrits appartenant aux classes 1896 et 1897.
...La musique a exécuté le long du parcours la marche funèbre de Chopin, qui alternait avec les tambours et les clairons des sapeurs-pompiers.
...Les jeunes gens de la classe 1897 avaient offert une magnifique couronne en perles, tendue d'un large nœud tricolore et portant en exergue : "Souvenir à nos aînés morts au champ d'honneur".
...Au cimetière, devant le monument, les tambours battent, les clairons sonnent aux champs, les drapeaux s'inclinent pendant que la couronne est déposée sur le tertre.
...La foule, déjà grande, se découvre respectueusement, puis M. Louis Colas, jeune homme de la classe 1897, prononce un discours vibrant de patriotisme qui a ému profondément l'assistance. La péroraison est accueillie par des applaudissements et par les cris de : "Vive la France ! Vive la Russie ! "
...Après quelques mots de remerciements prononcés par M. le maire, la cérémonie a pris fin par l'exécution de la Marseillaise. »

Est Républicain du dimanche 7 novembre 1897

 

Le 30 octobre 1899 le maire de Pompey reçoit une lettre du Colonel Pénaud, commandant du 14° Régiment d'Infanterie stationné à Brive :

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.......................................Monsieur le Maire,
....Le 14e est profondément touché des soins dont vous entourez la tombe de Jacques Balcon, et des honneurs patriotiques que la ville de Pompey a la noble coutume de rendre chaque année à la mémoire de ce brave soldat.
....Le régiment et son colonel vous en expriment leurs plus vifs remerciements. Nous sommes de cœur avec vous et avec les corps constitués de la commune, comme avec votre vaillante population.
....La ville de Pompey donne là une noble et belle leçon à ses enfants. Vos jeunes conscrits, j'en suis convaincu, animés de l'amour ardent de la patrie sauront, le jour venu, donner leur vie pour elle et pour le drapeau.

 

 

De fait, le mercredi 1er novembre 1899 a lieu une nouvelle commémoration :

«...Ainsi que chaque année, l'Union patriotique des conscrits de Pompey avait décidé de déposer, mercredi après-midi, une couronne sur la tombe des soldats du 14e de ligne, morts en 1870 en défendant la voie ferrée. Cette cérémonie a donné lieu à une manifestation très imposante, grâce à la présence des vétérans de Pompey, Frouard et Champigneulles.
...Une délégation de la section de Nancy ayant à sa tête M. Edmond Gérard, président, avait répondu à l'appel des organisateurs. La musique des usines Munier prêtait son concours à cette cérémonie. »

Est Républicain du vendredi 3 novembre 1899

 

Pensant peut-être que le conseil municipal de Pompey et son maire poursuivent toujours leur projet de monument, le préfet envoie une note, en date du 20 mars 1900, rappellant au premier magistrat l'obligation de saisir les services du ministère de l'Intérieur pour une telle entreprise.

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Le 3 novembre 1900 après-midi, jour de Toussaint, se tient une cérémonie au cimetière. Ce moment est relaté par le journal l'Est Républicain :

« Une cérémonie a eu lieu l'après-midi au cimetière de Pompey, en présence des vétérans, des sapeurs-Pompiers et des conscrits de 1899 et 1900, auxquels s'étaient joints les jeunes gens de la classe 1901 et une délégation des conscrits de Frouard.
...Trois chaleureux discours ont été prononcés : par M. Pierron fils, instituteur, qui a parlé au nom des vétérans et qui a annoncé qu'une souscription allait être provoquée à Pompey pour l'érection d'un monument à la mémoire des soldats morts au champ d'honneur ; par M. Pierson, au nom des conscrits ; enfin, par M. Mayet, qui a rappelé le souvenir d'un jeune homme de la classe, le jeune Hamer, mort au travail, -- autre champ d'honneur !
...Ajoutons que l'excellente musique des usines et Aciéries de Pompey prêtait son précieux concours à cette patriotique manifestation.
»

 

En 1901 le projet devient cette fois-ci réalité, l'étude pour l'érection d'un monument est engagée. Le Conseil municipal se met à la recherche d'un fournisseur et tailleur de pierre.

 

Le 8 juin 1901, l'entreprise générale de marbrerie de Gaston Laurent à Nancy adresse à monsieur Jullien, maire de Pompey, un devis pour la réalisation d'un monument. Celui-ci ne sera pas retenu.

Archives municipales de Pompey - cote : 2 H 8

 

 

Le maire, Lucien Jullien, s'adresse également à la maison Prix Adam de Saulxures-sur-Moselotte dans les Vosges. Le conseil municipal souhaitant que l'inauguration se fasse le jour de la Toussaint, les négociations et la mise en œuvre se déroule à un rythme soutenu, en voici le déroulement :

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Pompey - cote : 1 M 51

courrier du 20 juin 1901:


..............." Monsieur le Maire de Pompey
.....Nous avons reçu votre estimée du 18 écoulé, je veux très bien vous fournir la matière première pour l'érection de votre monument à une condition que j'en fasse le travail.
......Veuillez donc m'envoyer les plans nécesaires afin que j'établisse mon prix.
... /...
"

 

 

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courrier du 15 juillet 1901:


..............." Monsieur le Maire de Pompey
.....Ayant été absent ces derniers temps-ci je n'ai pu répondre plus tôt à votre désir.
......Je vous envoie par ce même courrier 2 projets ou plus tôt deux croquis de monuments qui pourraient peut-être vous convenir. Mais je vous dirai, que pour qu'il fasse bon effet les placer sur un monticule qui servirait de soubassement et en verdure comme croquis, ceci pour élancer le monument.
......D'après les devis que je viens détablir le n°1 vaudrait tout taillé avec le bandeau hachuré poli en granit gris bleu...........600 fr.
.....................le 2e projet......massif tout taillé...........640 fr.
..........................................en coffret............. ........600 fr.
.......Le tout rendu sur wagon Saulxures.
... /...

PS Si ces plans ne convenaient pas, veuillez nous donner un croquis de ce que vous désirez.
... /...
"

 

 

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courrier du 19 août 1901:


..............." Monsieur le Maire de Pompey
.....J'ai reçu votre honorée du 17 écoulé, à laquelle je m'empresse de répondre, je tiens à vous dire que j'ai fait un prix tout à fait réduit et que je ne vois guère moyen de réduire encore ; mais si en cours des travaux je pouvais faire une réduction, je le ferais.
... /...
"

 

 

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Pompey - cote : 1 M 51

courrier du 21 août 1901:


..............." Monsieur le Maire de Pompey
.....Je vous confirme mes lettres, le prix que je vous ai fait était pour le travail rendu près de la gare de Saulxures.
.....Dans l'attente de vos ordres, ... /...
"

 

Enfin la municipalité de Pompey passe commande, à la maison Prix Adam, pour la fourniture d'un monument aux morts de la guerre 1870-71, il reste 2 mois avant l'inauguration de celui-ci:

 

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Pompey - cote : 1 M 51

courrier du 5 septembre 1901:


..............." Monsieur le Maire de Pompey
.....Nous avons reçu votre honorée en son temps, et prenons bonne note du monument dont vous nous donnez commande. C'est bien le modèle comme croquis que vous avez choisi, veuillez bien me rendre réponse car nous n'avons que le temps pour en faire l'exécution.
.....Le prix du transport serait d'environ 35 à 10 fr., quand à la pose si l'on peut trouver une chèvre et un palan à Pompey avec 50 fr. je crois que l'on pourrais y arriver, plus le camionnage.
.....Veuillez me donner l'inscription que vous désirez mette afin de na pas perdre une minute, en attendant ... /...
"

 

 

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Pompey - cote : 1 M 51

courrier du 18 septembre 1901:


..............." Monsieur le Maire de Pompey
.....Je vous adresse par ce même courrier comme papier d'affaire, le tracé grandeur de l'inscription afin que vous nous donniez votre appréciation.
.....Je vous joins également sous ce pli un plan de votre monument en y apportant quelques modifications qui à mon avis serait mieux, la croix serait entre filet gravée peinte en rouge comme les lettres.
.....Veuillez me donner votre avis là-dessus.
.....A propos de la pose, j'ai mon gendre, M. Ch. Etienne, marbrier Faubourg Stanislas à Nancy, qui pourrait très bien s'en charger.
... /...
"

 

 

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Pompey - cote : 1 M 51

courrier du 28 septembre 1901:


..............." Monsieur le Maire de Pompey
.....Je vous envoie par le même courrier comme papiers d'affaires le tracé grandeur de l'inscription à placer sur le monument. Je vous prie de me le retourner le plus tôt possible avec votre appréciation.
.....Je vous prie également de me donner les explications que je vous ai demandées au sujet des modifications que je vous ai proposées. J'en aurais besoin immédiatement car la pyramide est en taille.
... /... "

 

Le monument est enfin terminé, l'inauguration a lieu le vendredi 1er novembre 1901 :

«...On vient d'inaugurer à Pompey un monument à la mémoire des enfants du pays, morts pour la patrie, œuvre de M. Adam sculpteur à Saulxures-sur-Moselotte. Ce monument est d'une fort belle facture et produit la meilleur impression. Il a été inauguré au millieu de près de 3,000 personnes, parmi lesquelles on remarquait la municipalité, le conseil municipal, les conscrits des classes 1900 et 1901, les sapeurs-pompiers et les vétérans de Frouard-Pompey.
...Deux vibrants discours ont été prononcés par MM. Hammentien, conscrit, et Achille Pierron, instituteur adjoint.
...L'excellente musique des aciéries prêtait son concours dévoué à la cérémonie. »

Est Républicain du mardi 5 novembre 1901

 

Contrairement aux instructions du ministre de l'Intérieur et du préfet, on peut vraisemblablement penser que l'édification du monument a été pilotée uniquement par la mairie. En effet aucun document, n'existe pour infirmer ce propos. Suivre cette directive aurait très certainement entraîner une opération beaucoup longue, condamnant le projet d'inauguration prévue en novembre 1901, sans conter la perte de pouvoir de décision sur le choix du fournisseur et le style du monument. Par ailleurs, le préfet dans une note du 9 janvier 1902, dans la prévision de financement de l'entretien des tombes des soldats morts pour la France en 1871, pose cette question au maire de Pompey :

« Il existe, dans le cimetière de Pompey, une concession occupée par la sépulture d'un soldat français mort pendant la guerre de 1870-1871.
...Cette concession est-elle convenablement entretenue ? (Indiquer sommairement les travaux d'entretien qui y auraient été exécutés en 1901) »

... le brouillon de la réponse est très surprenant :

« La sépulture du soldat français mort en 1870-1871 n'existe plus au cimetière. Ses restes ont été transporté sous un grand monument élevé par souscription publique au milieu du cimetière communal (800 fr. d'érection) Ce qui est parfaitement entretenue. Elle est recouverte aujourd'hui d'un monument qui a été inauguré le 1er novembre dernier, cette cérémonie a été très solennelle. Tous les ans des pélérinages patriotiques se rendent au monument et y déposent de nombreuses couronnes. L'administration municipale veille avec un soin tout particulier à l'entretien de ce monument.

La correction de ce retour montre bien la volonté de minimiser l'initiative individuelle de la commune quant à l'érection de ce monument.

 

Finalement un commentaire du conseil municipal à l'attention du nouveau maire Charles Kuntzler inscrit en marge d'un courrier de 1909 adressé à la préfecture, nous confirme cette initiative totalement locale. Celui-ci fait réponse à la demande annuelle du préfet quant à l'entretien des tombes militaires :

 

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Archives municipales de
Pompey - cote : 2 H 8

« .....................................Pompey, le 11 décembre 1909.

Tombes des soldats morts pendant la guerre de 1870-1871.

...Il existe dans le cimetière de Pompey la tombe d'un soldat français décédé à l'Hospice de Lasalle de Pompey le 16 août 1870, des suites d'une blessure reçue à Dieulouard trois jours auparavant
...La concession occupée par la sépulture de ce soldat est parfaitement entretenue par la municipalité. Les soins qu'elle nécessite sont confiés au fossoyeur qui sarcle les mauvaise herbes et répand 2 fois par an du macadam tout autour, afin d'en faciliter l'accès aux visiteurs par un état constant de propreté.
...Les frais d'entretien sont compris dans le traitement annuel du fossoyeur.
...Des couronnes patriotiques et des fleurs ornent constamment cette tombe, objet d'un pélérinage annuel, en novembre, de la part des conscrits et des vétérans du souvenirs français auxquels s'associe la Municipalité.
.............................................Le Maire de Pompey »

et au bas du document ce commentaire :

« Observations pour le Maire. Les restes du soldat Balcon ont été déplacés pour être déposés à l'endroit où on a élévé un monument patriotique au centre du cimetière. Or, il n'a pas été demandé d'autorisation à l'Administration pour cette question, de sorte que la municipalité de Pompey est obligé de laisser ignorer ce qu'elle a fait ; alors qu'il fallait en informer le Gouvernement qui s'est réservé la modification des tombes militaires. »

Ce courrier du maire sera à nouveau envoyé le 31 octobre 1910, le 30 octobre 1911 et le 15 novembre 1912 en réponse à la proposition de subvention pour l'entretien des tombes militaires.

 

 

Toutes les années suivantes, des manifestations patriotiques se déroulent au monument élevé à la mémoire des morts du conflit de 1870-71 puis qui sera étendu à ceux tués durant la première guerre mondiale 1914-1918.

─ «...Dimanche dernier, jour de la Toussaint, les conscrits de Pompey de la classe 1903 ont, comme leurs camarades des classes précédentes, rendu hommage aux soldats morts pour la patrie, en portant une palme au monument élevé dans le cimetière et sous lequel repose la dépouille du soldat Balcon, tué pendant la guerre de 1870-71.
...Avant la formation du cortège et en présence du conseil municipal, des membres de la Société des vétérans de la section de Frouard-Pompey, des conscrits de la classe 1902 et 1903, M. Jullien, maire, a remis à MM. Niclause, Drouot, Fleurant, Ligerel, Claude et Thillot, ouvrier aux usines de Pompey, la médaille d'honneur du travail.
...M. Thillot a remercié au nom de ses camarade et au sien. »

Est Républicain du jeudi 5 novembre 1903

 

─ Le mercredi 1er novembre 1905, jour de Toussaint, la cérémonie à lieu cette fois au cimetière de Frouard.

 

─ Le 22 octobre 1910, Gustave Collignon, Président des conscrits de la Classe 1910, adresse un courrier au maire de Pompey l'invitant, ainsi que le conseil municipal, à une cérémonie avec dépôt de gerbe au pied du monument :

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Pompey - cote : 2 H 8

............................................Pompey, le 22 octobre 1910

....................Monsieur le Maire de Pompey

...J'ai l'honneur de vous informer que les Conscrits de la classe 1910 ont décidé de déposer le jour de la Toussaint, une courrone sur le monument élevé à la Mémoire des Soldats Morts pour la patrie.
...Je me permets donc, au nom des conscrits, de vous inviter à cette cérémonie patriotique, ainsi que Messieurs les Conseillers Municipaux.

... /...

 

 

─ «...La section de la Prolonge des anciens de la 39e division, quoique nouvellement formée, avait tenu à rendre hommage aux soldats morts pour la patrie.
...A cet effet, à 3 heures, le cortège s'est formé devant le café du Centre, à Pompey, derrière la fanfare des usines marchaient en tête MM. Jullien, président d'honneur ; Jacques, président, et la délégation du comité central de Nancy, suivis par les membres déjà nombreux de la 39e et les conscrits de Pompey-Frouard, qui s'étaient fait un devoir de suivre leurs aînés dans ce pieux pèlerinage.
...Au cimetière, devant le monument, un membre du comité central prit la parole, ainsi que les présidents des Amicales de conscrits de Pompey et Frouard. Ces discourts, empreints du plus pur patriotisme, auraient déchainé des applaudissements, si ce n'eût été le respect du lieu.
...En somme, belle manifestation et excellent début pour cette jeune société. »

L'Est Républicain du dimanche 3 novembre 1912

 

Après la 1ère guerre mondiale de 1914-1918, le monument de 1870 devient le phare du souvenir des français morts pour la France :

─ «...Le 2 novembre, à 3 heures, a eu lieu une cérémonie patriotique en l'honneur des enfants de la ville, morts pour la France. La jeunesse de Pompey, unie aux anciens combattants et d'accord avec la municipalité, a tenu à rendre un sincère hommage aux glorieux camarades tombés sur les divers champs de bataille. A 3 heures 15, réunion des autorités devant l'hôtel de ville, où une foule considérable attendait déjà. Peu après arrivait l'Harmonie des usines de M. Fould, dirigée par M. Desportes, ex-sous-chef de musique au 26e, à Nancy, avec tambours et clairons, et trois magnifiques drapeaux aux franges dorées. On remarquait aussi des superbes couronnes offertes par la ville de Pompey, par des anciens combattants, par la classe 1920 et par la Société des anciens chasseurs à pied. Le cortège a suivi le cours de la Moselle, avenue Gambetta, le faubourg, la rue de Metz et des Jardins-Fleuris, pour aboutir au cimetière communal. Sur tout le parcours, la foule se joignait au cortège. Autour du monument commémoratif, élevé aux morts de la Grande Guerre, M. le docteur Kuntzler, maire et conseiller d'arrondissement, a prononcé un discourt empreint du plus pur patriotisme. Ensuite un jeune homme de Pompey, prononce, au nom des anciens combattants, un discours :
...« Nous venons déposer, dit-il, ces palmes et ces couronnes à la mémoire de nos camarades morts au champ d'honneur.
...« Notre présence si nombreuse atteste nos regrets et la reconnaissance que nous devons à leur sacrifice. 180 enfants de Pompey ont succombé à la guerre. On voit donc que notre ville a apporté sa large part au terrible tribut.
...« Mais le sacrifice de nos morts ne doit pas être inutile. Ils seront toujours présents à nos côtés pour nous enseigner et nous guider.
...« Au nom de tous les camarades de Pompey, au nom de leurs familles, nous leur adressons l'hommage de notre reconnaissance et de notre admiration. »
...Au nom des camarades de la classe 1920, un autre jeune homme de Pompey prononce quelques paroles et dépose une couronne sur le monument.
...Ces discours ont été écoutés avec un pieux recueillement par toute l'assistance fort nombreuse.
...Puis l'Harmonie des Usines de Pompey joua "la marche funèbre" de Chopin.
...La dislocation du cortège a eu lieu au faubourg, rue de Metz. »

L'Est Républicain du mercredi 5 novembre 1919

 

« Durant le conseil municipal du jeudi 14 septembre 1922, lecture est donnée d'une lettre de la Ligue des anciens combattants de Pompey, dans laquelle le comité laisse toute initiative au conseil municipal en ce qui concerne la réfection du monument élevé à la mémoire des enfants de Pompey morts pour la France pendant les guerres de 1870 et de 1914-18.
..Le conseil approuvant par 14 voix contre 3, la demande des anciens combattants, s'inscrit pour une souscription de 1.000 fr.
»
Est Républicain du samedi 16 septembre 1922

 

En 1922 par cette lettre au Conseil municipal et l'avis paru ci-dessous dans les journaux, les anciens combattants informent la population de l'ouverture d'une souscription visant à restaurer et embellir le monument aux morts situé dans le cimetière :

« La Ligue des anciens combattants de Pompey fait un appel aux habitants :
..La Ligue des anciens combattants de Pompey ouvre une souscription pour la réfection et l'embellissement du monument aux morts de la grande guerre.
..Le conseil municipal a voté 1.000 francs de subvention. Il nous reste donc à trouver une somme approximative de 3.000 francs.
..Nous espérons que tous auront à coeur d'offrir leur obole pour cette oeuvre pieuse de souvenir et de reconnaissance envers nos chers disparus.
..Nous comptons, si le temps le permet, terminer les travaux vers le 11 novembre, date à laquelle la Ligue, en une cérémonie unique, tient à rendre un hommage collectif aux enfants de Pompey morts pour le pays et ramenés du front avant sa fondation.
.........Le comité de souscription : Gasser Marcel, as aviateur, grand mutilé de guerre, chevalier de la Légion d'honneur, médaillé militaire, huit palmes, président d'honneur ; Laumet Charles, conseiller municipal, président ; Lesaint Adrien, conseiller municipal, membre ; Dupal Charles, conseiller municipal, membre ; Ledret Gustave, trésorier ; Mansard Georges, receveur buraliste, secrétaire ; Schaeffer Eugène, pharmacien, vice-président.
..Les souscriptions sont reçues au siège social, à la mairie ; chez MM. Gasser, rue de Metz ; Laumet, rue des Jardins-Fleuris ; Mansard, avenue Gambetta, et à la pharmacie de Pompey.
........................................................................Pour le comité : E. SCHAEFFER.
»
Est Républicain du samedi 23 septembre 1922

 

Le dimanche 17 juin 1923 à lieu une grande cérémonie à Pompey en hommage aux victimes civiles et 15 militaires morts pour la France et inhumés dans le cimetière de Pompey. Elle débute par une grande messe à l'église saint-Ebvre à 9h 15. Les trois premiers bancs de gauche et de droite sont réservés aux familles de ces morts. Des chaises sont mises à disposition du conseil municipal et des représentants des sociétés invités. Le journal Est Républicain, du lundi 18 juin 1923, nous résume ce moment :

«.. Malgré le mauvais temps, qui contrecara tant soit peu l’impressionnante cérémonie aux morts de la grande guerre, dû à l'initiative de la Ligue des anciens combattants de Pompey, eut, lieu dimanche comme nous l’avions annoncé.
....Un service solennel fut chanté en l'église paroissiale, où parents, amis et sociétés s'étaient rendus. La fanfare « l’Amicale de Frouard » et « l’Harmonie des forges et aciéries de Pompey », se firent entendre.
....Au cours de cet service, M. le curé Perrignon, de la paroisse, a prononcé un magnifique sermon où il exalta avec émotion l’héroïsme des héros et développa les pensées d’espérances qui consolent les familles.
....A l’issue de la messe, un cortège, en tête duquel marche la fanfare «l’Amicale de Frouard», «l’Harmonie des forges et aciéries de Pompey», les enfants des écoles, dont une partie porte des gerbes et bouquets, le clergé, suivis des compagnies des sapeurs-pompiers de Frouard et de Marbache, des drapeaux de la Ligue des anciens combattants de Pompey, de Marbache, de Champigneulles, de l'A.M.C. de Frouard, de Liverdun, des Vétérans de 1870 des sections de Pompey et de Frouard, de l’Union catholique des ouvriers métallurgistes de Pompey, de l'Union catholique du personnel des chemins de fer de Pompey et de Frouard, qu’accompagnent des délégations ayant à leur tête : le président, un vice-président, quelques conseillers municipaux, des représentants des municipalités de Frouard et Marbache, ainsi qu’une foule immense de parents, d’amis et diverses notabilités du lieu et des environs, défile sous une pluie battante à travers la rue des Jardins-Fleuris et se rend au monument, situé au centre du cimetière, orné pour la circonstance, où palmes et fleurs sont déposées.
....Le discours suivant est alors prononcé par M. Schæffer, président de la Ligue des Anciens Combattants de Pompey
....
........Mesdames, Messieurs,
....Nous célébrons aujourd’hui la mémoire de quinze enfants de Pompey morts pour la France, et dont les corps ont été ramenés et inhumés au pays avant la fondation de la Ligue des Anciens Combattants. Comme président de la Ligue, mon premier devoir est de m’excuser auprès des familles du retard qu’a subi la cérémonie de ce jour: elle devait se dérouler dans son imposante simplicité il y a déjà de longs mois ; elle devait coïncider avec l’inauguration d’un monument à élever, ou plutôt à parachever dans ce cimetière : les circonstances en ont décidé autrement. Du reste, cette cérémonie n’aurait jamais dû avoir sa raison d’être. Dès les premiers jours de la victoire il aurait fallu que des hommes de bonne volonté, qualifiés de par leur situation, leur fortune ou leurs fonctions, fissent rendre aux victimes de l'atroce guerre les honneurs qui leur étaient longuement dus, quand enfin leurs pauvres corps mutilés, déchiquetés, souvent méconnaissables, réintégraient le sol natal ou d’adoption. Librement choisie, oui, cela a été une lacune, il faut avoir le courage de le dire.
....Heureusement, du fond de l’âme populaire a jailli une initiative. Une poignée de jeunes gens, tous d’humble extraction, ont eu le grand mérite de fonder la Société des Anciens Combattants, de jeter, avec des moyens de fortune, la base de la Ligue. Grâces leur soient rendues !
....La Ligue a deux buts très nettement définis : Rendre hommage aux morts, puis secourir et aider les survivants. Ce n’est pas ici le lieu de causer de ce dernier but, quoique, j'en suis convaincu, les morts qui nous écoutent applaudiraient, s'ils le pouvaient, à nos généreuses intentions.
....Notre but principal, initial, est d’honorer nos morts, d'une façon absolue, indistinctement, sans considérations secondaires fussent-elles des plus honorables. Nous avons voué un culte ardent et, farouche à nos camarades, aux pauvres gâs, qui sont partis, il y aura tantôt neuf ans, pleins de vie et de sève, pour aller se sacrifier sur les champs de bataille. Je ne m’étendrai pas sur les exploits de nos soldats : tout a été dit et redit à ce sujet. Cependant, je ne sortirai pas du cadre que je me suis imposé en affirmant qu’ils se sont distingués partout, de la mer aux Vosges, en Alsace, en Serbie, à Salonique, en Asie Mineure et aux Dardanelles. Partout, ils ont promené les couleurs tricolores, non dans un but de conquête et d’impérialisme, mais pour défendre non seulement le sol natal, leur petit pays et la France, mais la liberté menacée, compromise, du monde. Ils sont morts pour l'humanité tout entière. Honneur et gloire à eux ! L’Histoire plus tard, dans son impartialité, dira leurs mérites et, les hymnes des peuples reconnaissants chanteront leur gloire éternelle.
....Je me fais donc aujourd’hui, au nom de la Ligue, l'interprète de ses membres et de toute la population de Pompey, pour présenter aux familles des quinze victimes de la guerre nos condoléance les plus émues, nos regrets les plus sincères.
....Nous avons voulu associer à cet hommage, en leur offrant une couronne, les victimes civiles de la guerre, si tant, est que dans une ville d’usine de guerre, bombardée de nuit et de jour par avions et par canons, on puisse causer de civils ! De toute façon ces civils, hommes, femmes et enfants, étaient à un poste d'honneur. Je les cite, car eux aussi sont morts pour la France :
....Bouthillier Marcelle, Christophe Aimé, Dumontaux Auguste, Dumontaux Pauline, Durand Philiberte, Feck Marie-Louise, Georgel Charles, Kongs Pierre, Sponcet Laure-Agathe, épouse Viriot, Viriot Jean-Auguste. Nous nous inclinons respectueusement devant vos tombes de martyrs.
....Oui, pleurez vos morts : les larmes, loin d'affaiblir, réconfortent après avoir soulagé. Pleurez vos morts, vos enfants, vos époux, vos parents, vos amis, et puis, retournez courageusement, au travail, au labeur de chaque jour. Que leur image reste à jamais devant vos yeux ! Que leurs actes restent gravés pour toujours dans votre mémoire, et que dans cette liberté qu’ils vous ont gardée au prix de leur vie !
....Enfants de Pompey morts pour la patrie, nous ne vous oublierons pas. Ici, en ce champ sacré de l'éternel repos, je vous jure, au nom de tous vos camarades, que nous vous élèverons un monument digne de vous. Au centre de ce monument se détachera l’effigie du soldat de France, le buste du Poilu dont les traits douloureux, la figure émaciée par la souffrance et, les privations, rappelleront aux générations futures vos exploits qui ont changé la face du monde, et de ce changement vous êtes les humbles mais immortels artisans.
....Et, vous, prêtre du Dieu de Miséricorde, que vos lèvres tremblantes d’émotion murmurent une dernière prière, formulent une dernière bénédiction !
....Clairons ! Ouvrez le ban ! Nous allons proclamer une dernière fois, face au Ciel, le nom de nos héros, et il leur sera répondu, à chacun : Mort pour la France !
....Au nom de la Ligue des Anciens Combattants de Pompey, je remets aux familles de nos glorieux enfants les palmes du souvenir. Honneur, gloire et éternel souvenir à ceux qui sont, morts pieusement pour la Patrie ! »
....M. Ney, ancien combattant, procède à l'appel nominal des quinze héros ramenés au pays natal avant la fondation de la Ligue. Ancé Henri-Alexandre, soldat ; Cadet Emile, caporal ; Caré Adrien, soldat ; Havette Louis-Ferdinand, sergent-fourrier ; Jacques Emile, soldat ; Kermann Jacques-Eugène, caporal ; Lartillerie Charles-Louis, soldat ; Laumet Maurice-Jules, soldat ; Michel Aimé-Louis, soldat ; Montat Paul-Désiré, soldat ; Renaud François-René, soldat ; Sautier Lucien-Sébastien, soldat ; Saint-Gloire Louis-Henri, adjudant ; auquel M. Lhuillier Eugène répond : « Mort pour la France. »
....La cérémonie est terminée et la foule fortement émue se retire lentement pour se reformer en cortège à la sortie du cimetière, et se disloque rue de Metz. »

 

2 projets sont connus pour réunir le souvenir de nos "morts pour la France" de la guerre 1870-1871 et ceux de 1914-1918 :

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Projet n°1
Archives municipales de Pompey
cote : 1 M 51

Projet n°2 - vue de face
Archives municipales de Pompey
cote : 1 M 51
Projet n°2 - vue de dessus
Archives municipales de Pompey
cote : 1 M 51

 

 

Lors du conseil municipal du samedi 1er septembre 1923, il est décidé d'entourer le monument d'un mur de protection de forme octogonale afin de faire dévier les eaux de pluie qui du fait de la déclivité du terrain ravagent le petit jardinet qui encadre et embellit cet ouvrage.

 

Ce cénotaphe doit paraître insuffisant pour la mémoires de tous ces disparus ; aussi la nécessité d'en construire un plus imposant, et pouvant recevoir une foule importante, se fait de plus en plus pressante.
En 1903, la commune avait acquis un terrain en face de l'Hôtel de Ville. La municipalité le met à disposition pour y édifier un nouveau monument aux morts digne d'honorer et commémorer à sa juste mesure le sacrifice de ses enfants morts pour la France.
Le dimanche 11 juillet 1926, ce nouveau mémorial est inauguré. Depuis, toutes les cérémonies se déroulent devant celui-ci. De nombreux pompéiens traversant le cimetière de la rue des Jardins Fleuris et contournent un petit obélisque sans se douter de son histoire.

 

Nouveau monument aux morts

Le nouveau monument aux morts
Collection Jean-Luc GOURET


Commanditée par Jean Hartmann, maire de Pompey, une restauration du monument de 1870 a été réalisée en juillet 1974 par l'entreprise MOMUBO de Liverdun.

 

Monument 1870 détail de l'inscription inférieure du monument détail de l'inscription supérieure du monument

Le monument en souvenir de Jacques-Marie Balcon
Né à Coatréven (Côtes du Nord)
Décédé le 16 août 1870 à l'hospice de Pompey

(photographie : Jean-Luc Gouret - 2011) deux détails sont visibles en cliquant sur le monument

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