4e étape (Metz-Belfort) du Tour de France de 1933. Vers 11 heures les coureurs descendent la rue de Metz à Pompey,
le français Fernand Cornez, courant en individuel, est en tête.
( Photo Meurisse, © Collection Jean-Luc Gouret)
27e Tour de France - 1933
Les étapes : |
Le premier dérailleur a été inventé en 1869. Différents modèles vont suivre mais son utilisation ne sera autorisée sur le Tour de France qu'à partir de 1937. |
1ère étape Paris - Lille (262 km) :
Photo Meurisse (© Collection Jean-Luc Gouret)
Les concurrents passent au contrôle pour retirer leur musette contenant leurs ravitaillement pour la route et signer la feuille de départ.
Avant le départ a lieu un défilé des cyclistes sous l'acclamation de la foule venue très nombreuse.
A 7h 45 après avoir entendu l'appel de leurs noms les coureurs se mettent en place sur la ligne de départ. Tout d'abord l'équipe belge, puis italienne, suisse, allemande et enfin l'équipe française suivies des coureurs individuels.
À 8 heures précise le top départ est donné sous un grand soleil, les 80 coureurs s'élancent en direction de saint-Germain.
À Pontoise à 8 h 35, un peloton de 45 coureurs est emmené par Charles Pélissier et Aerts.
À Méru à 9 h, c'est un peloton de 60 coureurs qui est conduit par Leducq, Guerra et Ronsse.
Le premier arrivé à Lille après une course de 7 h 48' 55'' est le français Archambaud, suivi à 3 min par un groupe de quatre belges. Le second est un individuel belge. Nous retrouvons neuf belges dans les douze premiers contre un allemand et douze français.
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L'équipe Belge au départ (Photo Meurisse, © Collection Jean-Luc Gouret)
Les images dans les quotidiens :
2e étape Lille - Charleville (192 km) :
Le départ à lieu à 10 h 50 sur la place de la Gare. Huit concurrents de la veille ont été éliminés, donc c'est un groupe de 72 coureurs qui s'élancent à 10 h 50 de la barrière d'Hellemmes où à lieu le départ réel.
L'italien Guerra arrive le premier à Charleville après un parcourt de 192 kilomètres en 5 h 33' 52''
Le contrôle est fermé dans le délai réglementaire de 8 % du temps du vainqueur, ce qui permet à 63 coureur de franchir la ligne d'arrivée.
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Les photographies dans les quotidiens :
3e étape Charleville - Metz (166 km) :
Départ à Charleville à 11 h. 30 des 69 coureurs encore en lice.
Au 6e kilomètre, Bernard démarre et prend rapidement de l'avance.
A Margut, alors que Bernard à 8 minutes d'avance, deux hommes se sont échappés du peloton, le premier Péglions dans l'effort mécanique demandé à son vélo est victime du desserrage de sa roue arrière qui entraîne le déraillement de sa chaîne et un arrêt brutale du cycle. Pélissier qui le suivait ne parvient pas à l'éviter et tombe en travers de la route. Il est relevé avec des blessures à l'épaule et à la cuisse. Il perd 4 minutes dans l'attente d'un nouveau cycle et repart à petite allure.
Son écart croit sans cesse et bientôt il n'aura plus aucune chance de terminer dans les délais.
Pendant ce temps, Bernard a encore augmenté son avance et celle-ci, après Montmédy, est de 11 minutes. Le peloton maintenant mène bon train, autant pour rattraper Bernard que pour éliminer Charles Pélissier.
À Longuyon, Bernard n'a plus que 5 minutes d'avance. Les côtes qui se succèdent alors complètent sa défaillance et Bernard est rejoint un peu plus loin.
Après une période plus calme, une nouvelle échappée se produit ; avant Briey, 135 kilomètres, l'Allemand Buse, les Belges Bonsse, Schepers et Hardiquest, l'Italien Camusso et le Français Rinaldi se sauvent. Derrière, Leducq, malgrè quelques beaux efforts, ne peut les rejoindre.
Les six fugitifs augmentent leur avance, tandis que Leducq et Speicher crèvent. Speicher rejoindra le peloton, mais Leducq, victime d'une seconde crevaison, sera distancé.
Dans les derniers kilomètres avant Metz, les trois Belges du groupe de tête mènent très fort ; au sprint, Schepers l'emporte de peu sur Ronsse.
Le sprint pour le 2e peloton est également très disputé, mais Lapébie se détache à 20 mètres de la ligne pour gagner nettement.
On attend ensuite l'arrivée de Leducq, qui compte plusieurs minutes de retard.
Enfin, quand les délais sont expirés, Charles Pélissier n'est pas encore arrivé.
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Les photographies dans les quotidiens :
4e étape Metz - Belfort (220 km) :
68 coureurs prennent le départ de Metz à 9 h. 30.
À 10 h. 50 passe un peloton de 50 coureurs à Pont-à-Mousson, emmenés par Cornez, Leducq, Ronsse et Guerra. Ils prennent la direction de Nancy en passant par Pompey, puis Frouard.
À 11 h. 25 à Nancy passe un peloton de 50 coureurs emmenés par Cornez, Leducq, Ronsse et Guerra.
Un reporter de L'Est Républicain écrit sur l'ambiance du Tour de France :
« - La comparaison qu'on a faite du Tour de France avec un cirque en voyage est une de celles qui se justifient par l’ampleur de la publicité, la violence du vacarme, le mouvement énorme qui gravite autour de cette manifestation sportive.
Une heure avant que les coureurs annoncent leur passage, une interminable caravane se déroule au long des routes et dans les villes, proclamant l’efficacité d’un produit pharmaceutique, les propriétés d’un vin tonique sans rival, la supériorité d’un fromage ou du saucisson d’Arles.
Et puis il y a les haut-parleurs qui utilisent le gramophone pour vulgariser un refrain de music-hall. Et puis, il y a, les distributions de prospectus ! Et puis, il y a les éditions-réclame de toute la presse ! Et puis, il y a la vente des portraits en couleur des champions !.. »
Longtemps, cette étape fut sans aucun intérêt , 29 kilomètres furent parcourus dans la première heure et vingt-huit dans 1a seconde. Par la suite, après Nancy, l’allure fut un peu plus rapide, mais il fallut atteindre le kilomètre 105 et le village de Nomexy, pour assister enfin à une épreuve. Celle-ci fut l’œuvre des Soles, Rinaldi, Martano, Brugère et Pastorelli, ainsi que de l’Italien Camusso.
Ces cinq coureurs prirent rapidement quelques centaines de mètres d'avance. Mais derrière eux, les Le Grevès et Jean Aerts se détachèrent et les rejoignirent.
La mésentente qui régna alors entre les coureurs échappés permit au peloton de revenir très rapidement et Epinal (123 kilomètres) fut traversé à 13 h. 40.
Le peloton était de nouveau au complet.
Les crevaisons de Schepers le matin, puis de Péglion un peu avant Epinal n’avaient pas eu de conséquences fâcheuses pour ces coureurs qui étaient revenus en profitant du train plus lent.
Ce fut de nouveau une promenade à 30 à l’heure jusqu’à l’approche du Ballon d’Alsace.
Dans la traversée du village de Maxonchamp (160 kilomètres), Lapébie démarra avec l’isolé italien Firpot.
Les deux coureurs prirent 500 mètres d’avance en 10 kilomètres. Au Thillot (170 kilomètres), ils avalent porté cette avance à plus d’une minute. Dans les premières rampes du Ballon d’Alsace, les coureurs commencèrent alors l’ascension. Lapébie lâcha Firpot et Cornez et Guerra menèrent le peloton pendant les premiers kilomètres.
Mais bientôt, un groupe de 5 coureurs composé de Trueba, Camusso, Hardiquest, Schepers et Level se détacha du gros de la troupe et rejoignit d’abord Firpot, ensuite Lapébie.
Ce dernier mettait pied à pierre pour changer son développement. Hardiquest et Schepers s’étant ensuite arrêtés pour la même opération et Camusso ayant crevé, Trueba ne tarda pas à être seul en tête. Il conserva l’avantage encore pendant 2 kilomètres, mais Trueba ayant cette fois le petit développement, revint à son tour d'une manière foudroyante, passa en tête et, atteignit le premier le sommet du Ballon d’Alsace.
En haut de ce col, Trueba avait 40 secondes d'avance sur Hardiquest, une minute sur Schepers, une minute 20 secondes sur Cornez et Rinaldi. Plus loin venaient Martano, à 1 minute 30 sec., puis Aerts à 1 minute 45 secondes.
Guerra et Magne, qui roulaient ensemble, suivaient à 1 minute 45 sec., précédant Geyer et Level, dont le retard était de 2 minutes.
Venaient ensuite : Le Goff, à 2’ 20” ; Archambaut, à 2’ 30” ; Lemaire et Dignef, à 2’ 40 ” ; Decroix, Speicher et Albert Büchi comptaient 2’ 45”, 3’ 2”, 3’ 10” de retard respectivement.
Buse était à 3’ et Le Calvez, Leducq, Moerenhout, à 3’ 40”, précédant Camusso, qui avait crevé.
Dans la descente, Trueba conserva l’avantage. Au bas de celle-ci 11 avait encore 300 mètres d’avance sur Hardiquest et Cornez.
Plus loin venaient Archambaud, Aerts, Guerra et A. Magne. Plus loin encore Rinaldi, Lemaire et Geyer.
Dans les premières rampes du Ballon d’Alsace les coureurs commencèrent alors l’ascension.
Ces divers groupes chassaient énergiquement et Trueba était rejoint à six kilomètres de Belfort par six coureurs d’abord, puis par trois autres.
C’est donc un groupe de dix coureurs qui se présenta au sprint. Geyer mena pendant tout le premier tour, mais Jean Aerts passa en tête dans la ligne opposée à 250 mètres de l’arrivée.
Dans le virage, il résista à l’attaque de Guerra et dans les derniers mètres à un bon retour de Cornez.
Les trois coureurs terminèrent très près avec plusieurs longueurs d’avance sur Archambaud et dix mètres sur A. Magne.
Ce furent ensuite des arrivées par petits groupes. Parmi ceux qui perdent plusieurs minutes, Le Grevès creva dès le commencement de la montée du Ballon d’Alsace, c’est-à-dire à 25 kilomètres de l’arrivée.
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Les photographies dans les quotidiens :
5e étape Belfort - Évian-les Bains ( 293 km) :
Louyet vainqueur de l'étape
(Photo Meurisse, © Collection Jean-Luc Gouret)
Le départ à lieu à 7 h. 30 place du Théâtre. Il y a 67 coureurs au départ pour 68 coureurs la veille au soir. L'allemand Altenburger a été disqualifié pour s'être accroché à une auto dans la montée du ballon d'Alsace.
Dans le col de la Faucille, Ronsse souffrant des jambes perd de nombreuses minutes dans la montée.
La descente sur Gex est faite en peloton et les coureurs entrent en Suisse.
Dans les dernier kilomètres, Archambaud et les italiens assurent un train régulier qui empêche toute échappée.
À 50 mètres de l'arrivée 4 hommes se détachent du peloton.
Au sprint, disputé, l’isolé Louyet l’emporte nettement par deux longueurs sur Lapébie, Jean Aerts et l’Allemand Stöepel.
Parmi les attardés, Wauters a fait une chute dans la traversée de Genève, Deloor a crevé près de l’arrivée.
Le coureur belge Ronsse, arrivé dernier de l’étape avant la fermeture du contrôle, se classe 67e en 10 h. 56' 26”.
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Les photographies dans les quotidiens :
6e étape Évian-les-Bains - Aix-les-Bains ( 207 km) :
Tout d'abord il faut savoir que Cornez a pris 5 minutes de pénalité et 25 francs d'amende pour avoir fait transporter sa bicyclette par une automobile jusqu'à Pontarlier et l'avoir prise au passage après réparation, puis Buttafocchi a pris 2 mn de pénalité et 50 francs d'amende pour avoir profité de l'abri d'une voiture.
Georges Ronsse se présente au départ, la jambe droite enroulée de bandages. Il attend l’appel, assis sur une chaise. « Je vais essayer de rouler sans forcer. Le médecin m’a demandé ce matin de ne pas faire d’efforts, m’affirmant que ça ne pourrait être très dangereux. Au bout de 40 kilomètres, je jugerai si je peux continuer où si je dois monter dans une voiture ».
Il est 10 h. 30, lorsque les 67 coureurs se mettent en route. Pendant quelques kilomètres encore, les concurents longent le lac. Déjà, le soleil luit et les plus prévoyants de la bande sont équipés contre la chaleur.
Archambaud et Speicher ont mis des couvre-nuques à leur casque et cela, leur donne un petit air de chasseurs de fauves.
Après, Thonon-les-Bains, la route étroite serpente au pied des montagnes. L’allure est lente et 26 kilomètres seulement seront couverts dans la première heure. Jean Wauters et Ronsse s’arrêtent ensemble et ce dernier retourne la roue de son camarade, qui ne peut se servir de sa main abîmée.
Plus loin, c’est au tour de Leducq de s’arrêter. Il a crevé, mais cinq minutes plus tard, il reparaît. On atteint Annemasse, 30 km après 1 h. 25 de course.
Après 59 km Bonneville est atteint à midi 45, soit avec cinq minutes de retard sur l’horaire et, ce sont aussitôt les premières rampes qui mènent au col des Aravis. Ronsse, qui sue à grosses gouttes, perd contact. Nous le dépassons. Il ne peut plus monter, « ma jambe me fait, trop souffrir », gémit-il et il ne tarde pas à abandonner. À quoi lui servirait-il d’insister.
On remonte la vallée de la bonne petite rivière charmante où frétillent les truites, alors que devant Guerra, Antonin Magne et une dizaines d’autres changent de braquet, préparatifs de bataille.
C’est le Col des Aravis où commence l’attaque. Elle se fait avant que Magne ait rejoint. Rinaldi est en tête. Bientôt, il n’y a plus que Di Paco, Level, Archambaud et Rebry avec le Marseillais.
Tour à tour, les compagnons de Rinaldi s’arrêtent pour changer leur selle. Di Paco tente de durer plus longtemps, mais il descend à son tour et Rinaldi reste seul.
À trois kilomètres du haut, Schepers et Hardiquest, les deux compagnons du même village, rejoignent Rinaldi. Plus loin, Trueba vient porter à quatre le nombre des leaders.
Derrière, à 50 mètres, Archambaud fait, des efforts désespérés pour combler ce faible retard.
Bruyère, qui l’accompagnait longtemps, faisant une fort belle montée, s’est arrêté pour changer de braquet. Bulla, Rebry, Geyer, Lemaire, viennent ensuite.
Rinaldi, qui avait quelque peu faibli, à un kilomètre du col, fait un retour foudroyant et rejoint les deux Belges et l’Espagnol. C'est alors le sprint pour la prime de 5.000 francs.
Schepers bat de peu Rinaldi, non sans l’avoir un peu serré. Hardiquest et Trueba sont troisième et quatrième à deux longueurs.
Archambaud. bien qu’il ait déjà remis le grand braquet sans attendre la ligne, ne compte que 40 secondes de retard ; mais il est seul.
Le Goff suit à 50”, Pebry et Lemaire à 1’ 10”, Jean Aerts à 1’ 25”, et les Belges ont donné à fond. Voici notre brave Brugère à 1’ 25”, Level, Guerra, Giacobbe, Geyer, à 1’ 40” et les Français ? Antonin Magne est à 2' 10" avec Albert Büchi et, précédant de peu Thierbach, Vervaecke, Stöepel, Buttafocchi, comptent 2’ 40” de retard.
Le Grevès et Speicher passent avec Cloarec et Bettini et il y a déjà 3’ 30” au chronomètre, Camusso, Piemontesi, Cornez, Péglion, viennent ensuite, précédant Le Calvez, qui est à 3’ 50”. Enfin, à 4’ 30”, Lapébie avec Grandi et Di Paco et à 4’ 55”, Leducq avec Deloor.
Dans la descente du col, Di Paco tombe et se blesse aux jambes. Hardiquest crève et rétrograde fortement.
........................................................................"Extraits du récit de Gaston Benac pour L'Express de L'Est"
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Les photographies dans les quotidiens :
7e étape Aix-les-Bains - Grenoble ( 229 km) :
Vervaecke et Folco blessés suite à leur chute de la veille sont obligés d'abandonné.
Le départ des 64 coureurs a lieu à 9 h. 10 au milieu d'une foule nombreuse et d'un ciel clair. La chaleur va rendre pénible cette étape de 229 kilomètres qui comprend l'ascension du Galibier.
En cour de route, Di Paco souffrant du foie met pied à terre et abandonne.
A 13 h. 10, alors que tous les coureurs arrivent à Saint-Michel-de-Maurienne, la course est neutralisé pendant deux minutes pour permettre le ravitaillement.
Aussitôt après s'est l'ascension du col du Télégraphe qui commence, après cinq kilomètres Antonin Magne est en tête et il ne plus avec lui que neuf coureurs dont Archambaud, Martano, Schepers, Level, Le Goff, Hardiquest, Rinaldi, Camusso et Le Calvez. Ils arrivent à six au sommet du col à 1566 mètres d'altitude, Schepers gagne la prime. C'est la descente vers Valloires puis la montée du Galibier qui culmine à 2642 m.
Trueba lâche Rinaldi et s'en va seul vers le sommet couvert de neige.
L'arrivée se fait dans une belle ligne droite de Grenoble. Après un sprint l'italien Guerra l'emporte de fort peu devant le français Rinaldi.
Les commissaires du Tour de France, après s'être réunis, ont décidé d'infliger à Le Grevès et Cornez, dix minutes de pénalité et 100 fr. d'amende pour avoir profité de l'abri d'une voiture.
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Les photographies dans les quotidiens :
8e étape Grenoble - Gap ( 102 km) :
Après l'arrivée des coureurs du Tour de France 1933 à Gap, Gérardin, Michard, Aerts et Faucheux.
Photo Meurisse (© Collection Jean-Luc Gouret)
Cette étape de 102 kilomètres est la plus courte mais pas forcément la moins dure. Le départ des 61 coureurs est donné à Grenoble à 12 heures.
Après 12 kilomètres, à Vizilles, commence la difficile côte de Laffrey. Le Calvez, qui a crevé, est le seul attardé au pied de la côte.
Bientôt Camusso se détache avec Cornez, Martano et Lapébie. Archambaud vient derrière, précédant Trueba et Lemaire.
Après 2 kilomètres, Lapébie et Cornez faiblissent ; Camusso reste seul en tête et atteint le sommet de la côte à 910 m d'altitude avec 1’ 15” d’avance sur Martano, 1’ 35” sur Archambaud, 2’ 5” sur Level, 2’ 30” sur A. Magne, Speicher, Le Goff, Büchi, Lemaire et Thierbach, 2’ 35” sur Thallinger, 2’ 45” sur Bettini, 3’ 10” sur Fayolle, 3’ 25” sur Stöepel et Le Grevès, 3’ 50” sur Buse, 4’ sur Guerra, Piemontesi et Giacobbe, Hardiquest et Schepers, 4’ 30” sur Cornez, 4' 45” sur Leducq, Aerts, Kutzbach, Decroix et Deloor.
Après La Mure, Camusso est toujours en tête, mais derrière lui s’est groupé un peloton composé de Lemaire, Thierbach, Speicher, Archambaud, Martano, Büchi, Level, Le Goff et A. Magne.
Le Goff et A. Magne ne tardent pas à être lâchés. Les autres rejoignent Camusso à 30 kilomètres de l’arrivée.
Archambaud et Speicher mènent continuellement derrière à 3’ 30”.
Un deuxième peloton est emmené par Guerra et Piemontesi.
Dans le col Bayard, Martano se détache, mais il est rejoint par Speicher, Büchi et Lemaire.
Passé le col à 1250 mètres, dans la descente, Speicher prend le commandement et arrive seul a Gap.
Guerra, qui a fait un beau retour, casse une roue dans la descente sur Gap et perd une minute.
Archambaud, sixième de l’étape, augmente son avance sur le champion d’Italie au classement général, mais Lemaire, arrivé deuxième, bénéficie d’une minute de bonification.
Voici les noms des coureurs qui ont été éliminés au cours de l'étape Grenoble-Gap du Tour de France cycliste :
Moerenhout, Battesini, Max Bulla, Antenen, Hardiquest, Buttafocchi, Roosemont, Firpo, Degraeve et Peglion.
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Les photographies dans les quotidiens :
9e étape Gap - Digne ( 227 km) :
À 8 h. 10 c'est cinquante coureurs qui prennent le départ à Gap.
À 9 h. 58 il passe en peloton compact à Embrun, emmenés par Le Grevès et Cornez.
Comme la chaleur se fait déjà sentir, les coureurs descendent dans les villages pour se rafraîchir et s'asperger d'eau.
À 10 h. 50 passe au contrôle de Guillestre un peloton de 40 coureurs, emmené par Archambaud, Leducq, Le Calvez, Guerra, A. Magne, Level, Speicher, Schepers, Lemaire et Aerts.
Puis c'est l'ascension du col de Vars. Archambaud qui souffre des reins et qui est victime de ses efforts de la veille est en difficulté, il ne passera le col à 2108 mètres d'altitude que 18 minute après les premiers. La lutte entre le champion d'Italie et le détenteur du maillot jaune va donner son intérêt à l'étape.
En tête, ce sont les isolés qui montent le mieux ; Rinaldi mène d’abord tout seul, puis il est rejoint par Fayolle. Trueba remonte à son tour et prend le commandement. Au sommet du col de Vars, Trueba est premier.
Puis c'est le passage à Barcelonnette. À 12 h. 43 passent Trueba, Le Goff, Martano et Fayolle et à 12 h. 46 un peloton de dix coureurs emmenés par Leducq, Guerra, Lemaire et Archambaud.
A 15 heures, à Beauvezer, passent en tête : Le Goff, Trueba et Fayolle, à 15 h. 03 Lemaire ; à 15 h. 05 Thierbach, Stöepel, Kutzbach ; à 15 h. 15 Antonin Magne, Lapébie ; à 15 h. 20 un peloton de quinze coureurs, emmenés par Leducq et Archambaud.
C'est un petit groupe de 5 hommes qui franchit la ligne d'arrivée à Digne après un sprint, avec Speicher en tête en 8 h. 46' 08''. Dans les derniers kilomètres Archambaud réussi a regagné 2 minutes sur les premiers, il passe quatrième au classement général.
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Classement général |
Classement international |
Les photographies dans les quotidiens :
10e étape Digne - Nice ( 156 km) :
Le départ de l’étape Gap-Digne a été donné à 11 heures 30. Dès les premiers kilomètres, les coureurs abordent une côte longue de 8 kilomètres.
Cornez démarre aussitôt et, seul le Niçois Fayolle suit.
Un peloton tente un moment de rejoindre les deux fugitifs, mais ne prenant pas leur échappée au sérieux, les coureurs des équipes internationales ne mènent plus.
Rapidement, Cornez et Fayolle, qui ont adopté un grand développement, prennent de l’avance.
A Barrême, après 28 kilomètres seulement, ils ont déjà 10’ 30” sur le peloton.
Une chute, provoquée par une automobile, s’est produite peu après le départ. Tandis que Neuhard a pu repartir aussitôt et rejoindre, Thallinger, qui a cassé une roue, doit redescendre vers Vigne pour en chercher une autre.
Cornez et Fayolle continuant à rouler à bonne allure, abordent le premier col de l’étape. Ils ont à ce moment plus de 15 minutes d’avance sur le peloton. De ce peloton, se détache d’abord Le Calvez. Lorsque celui-ci est à 200 mètres, Trueba démarre à son tour et le rejoint à Castellane. Après la descente, Cornez et Fayolle n’ont plus que 13’ 30” d’avance sur Le Calvez et Trueba.
Derrière, un peloton s’est formé, composé de Lemaire, Guerra, Speicher, Stöepel, Camusso, Giacobbe, Alfred Bula, Bettini, Decroix, Rinaldi, Le Goff, Level, Dignef et Pastorelli. Archambaud, en difficulté, est plus loin en compagnie de Leducq.
Un nouveau col, après Castellane, n’apporte pas de modification. Fayolle et Cornez conservent leur avance.
Derrière eux, Pastorelli rejoint Le Calvez et Trueba. Plus loin, Alfred Bula, qui s’est à son tour échappé du peloton, rejoint également ce deuxième groupe.
A Grasse, les deux leaders ont 13’ 30” d’avance sur Le Calvez, Trueba, Pastorelli et Bula.
Comme la route continue à descendre et que Nice n’est plus éloigné que de 30 kilomètres, ils ne peuvent plus être rejoints.
Au sprint, Cornez l’emporte de trois bonnes longueurs sur Fayolle.
Le Calvez, qui a crevé à quelques kilomètres de l’arrivée, n’est pas dans le deuxième groupe. C’est Pastorelli qui s’assure la troisième place en battant Bula et Trueba.
Le gros de la troupe a continué à rouler à une allure modérée, et Archambaud a pu rejoindre dans la descente.
Thallinger n’est pas arrivé dans le délai de 15 % et Scorticati a abandonné.
Les six premiers seulement ont terminé dans le délai réglementaire de 8 % du temps du gagnant.
Un peloton composé de 36 coureurs ne parvint que 27 minutes après la fermeture de ce premier contrôle. Mais, évidemment, le directeur de la course a décidé de prolonger le délai de 10%.
Classement par étape |
Classement général |
Classement international |
Les photographies dans les quotidiens :
11e étape Nice - Cannes ( 128 km) :
Le départ de Nice est donné à 12 h. 30 pour franchir les 138 kilomètres qui les séparent de Cannes.
Dès le départ de l’étape, dans la descente, Trueba, handicapé par son frein qui ne marche pas, est passé aussitôt par Archambaud.
Celui-ci descend à toute allure et à Nice, au contrôle, il a deux minutes trente d’avance sur Rinaldi, Trueba et Thierbach.
A 13 heures un peloton d’une quarantaine de coureurs du Tour de France, emmené par Pastorelli, passe à Menton, à 13 h. 10, c'est un peloton de quarante coureurs conduit par Camusso, Cornez et Speicher, qui passe dans Monaco.
Les concurrents passent ensuite à Sospel dans l'ordre suivant :
à 14 h. 18, Archambaud et Neuhard ; à 14 h. 19, Trueba, Martano, Thierbach et Schepers ; à 14 h. 20, Level, Speicher, Lemaire, Aerts, Le Calvez, Alfred Bulla, Brugère, Pastorelli ; à 14 h. 21, Bernard.
Au contrôle de Trinité, Victor Archambaud passe seul en tête à 15 heures 22, avec cinq minutes d’avance sur un groupe de trente-sept coureurs comprenant Thierbach, Martano, Lemaire, Geyer, etc.
Les trente derniers kilomètres, sur la route plate de Nice à Cannes, donnent lieu à une poursuite superbe.
Archambaud, toujours seul, roule à 40 à l'heure.
Derrière lui, Rinaldi, Thierbach et Trueba se relayent pour assurer un train régulier, mais ne peuvent rien lui reprendre.
Plus loin, c’est Lemaire et Schepers qui se prodiguent pour perdre le moins de temps possible et conserver à Lemaire son maillot jaune. Enfin, plus loin, Guerra et Giacobbe conduisent, également leur peloton dans cette belle chasse.
Archambaud passe seul la ligne d'arrivée, ses trois poursuivants la franchissent deux minutes trente plus tard.
Classement par étape |
Classement général |
Classement international |
Les photographies dans les quotidiens :
12e étape Cannes - Marseille ( 208 km) :
Les quarante-deux coureurs du Tour de France cycliste ont pris le départ ce matin, à 11 heures, sur les allées de 1a Liberté et devant une foule considérable.
Le début de l'étape Cannes Marseille est absolument dénué d'intérêt. Dans la montée de l'Esterel, les coureurs restent groupés ; dans la descente, Martano et Cloarec firent une chute ; le premier ayant cassé une roue ne tarda pas, heureusement, à en trouver une autre et rejoignit à mi-chemin de Fréjus et de Sainte-Maxime.
A Sainte-Maxime, le peloton comprenait tous les coureurs partis ce matin, et il en fut ainsi encore dans le col de Gratteloup, que les coureurs montèrent au train, sans chercher à se lâcher et en s’arrêtant souvent pour se rafraîchir.
Mais, au bas de la descente, à Hyères, l’isolé Bernard s’échappa soudain.
Derrière lui, un groupe de cinq coureurs, également français, se détacha ; il était composé de Speicher, Lapébie, Brugère, Antonin Magne et Level.
Les cinq coureurs rejoignirent Bernard peu après Hyères.
Le peloton était déjà à plus d’une minute, lorsqu’une série d’incidents handicapa les leaders du classement général. Guerra vit sa chaîne sauter, puis creva, pourtant il rejoignit après Toulon, aidé par le fidèle Giacobbe. Archambaud, qui creva également, fut moins heureux.
C'est Speicher qui, le premier, passe la ligne d'arrivée à Marseille.
Classement par étape |
Classement général |
Classement international |
Les photographies dans les quotidiens :
13e étape Marseille - Montpellier ( 168 km) :
Le départ à lieu à Saint-Antoine dans la banlieue de Marseille. Il est 10 h. 30, les 41 coureurs s'élancent pour couvrir les 168 kilomètres qui séparent Marseille de Montpellier.
Dès les premiers kilomètres, Lapébie est lâché et se tient longtemps entre les voitures officielles. Il souffre visiblement et, dans les descentes, il doit retirer son pied de la pédale et laisser pendre sa jambe, afin de diminuer la souffrance.
Pourtant, Lapébie parviendra, peu à peu, à se mettre en action et, à la faveur d’un train très lent, il reprendra place dans le peloton. Plus on avance, plus il fait chaud.
À 12 h. 15 c'est un peloton de 35 coureurs qui traverse Salon-de-Provence. Il est emmené par Speicher, Leducq, Guerra, Lapébie et Archambaud.
On aborde la traversée de la Crau, véritable désert, les coureurs n'ont d'autre souci que de se rafraîchir. Les paysans, venus en masse le long de la route, leur lancent des baquets d'eau ou leur passent des canettes fraîches. Dans cette traversée pénible, chaque fois qu’un petit passage de mauvaise route se présente, Lapébie est légèrement distancé, mais, dès que l'on retrouve la bonne route, il reprend place dans le peloton. Rinaldi, qui a crevé au début, a rejoint également avec Lapébie.
À Arles à 13 h. 47 c'est un peloton de 30 coureurs qui est emmené par Speicher, Giacobbe, Leducq, Archambaud, Guerra, Rebry, Lapébie et Lemaire.
Apres Arles, c'est la traversée du Rhône sur un pont suspendu. Puis c’est la route de Nîmes où, heureusement, de nombreux kilomètres se trouvent à l'ombre des arbres aux épais feuillages. Les coureurs ne vont pas plus vite pour cela car ils souffrent toujours de la soif.
Speicher et Guerra s’entendent pour mettre le grand développement. On est encore loin de l’arrivée, mais les deux champions savent que les routes sont plates jusqu’à Montpellier. Lapébie, toujours malchanceux, crève à Lunel, mais il a le temps de réparer et de rejoindre malgré sa blessure, et il arrive à Montpellier avec tous les autres coureurs, partis ce matin de Marseille.
La traversée de la ville est sinueuse et encombrée de rails. Les Français mènent et lorsque le sprint a lieu, dans une magnifique avenue large de quinze mètres, longue de trois cents, ce sont Leducq, Le Grevès et Speicher qui luttent de front, en tête.
On pense que Speicher va l’emporter, mais il faiblit à cent mètres. Le petit Belge isolé Louyet revient au contraire très fort, et Leducq ne conserve sur lui qu’un très léger avantage.
Cette arrivée au sprint, fort belle, a racheté une course monotone, dont on ne peut, pourtant, faire grief aux coureurs, après les récents efforts qu’ils ont fournis ces jours derniers, et par une journée aussi pénible.
La victoire de Leducq est d'autant plus probante que tous les meilleurs sprinters encore en course disputent cette arrivée : Louyet, Guerra, Speicher, Le Grevès, Cornez, Stöepel, etc.
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14e étape Montpellier - Perpignan ( 177 km) :
La traversée de Narbonne par les coureurs du Tour de France.
(Photos Meurisse - © Collection Jean-Luc Gouret)
Les commissaires du Tour de France ont pénalisé Archambaud de deux minutes, pour avoir été poussé par Lapébie dans le col d’Allos. De ce fait, Archambaud passe cinquième du classement général, après Martano.
À Montpellier le départ de cette 14e étape est donné à 11 h. 30 aux 41 coureurs restant qualifiés.
La chaleur se faisait déjà cruellement sentir, et au cours des premiers kilomètres, malgré le train très lent, Lapébie, qui souffre toujours de sa jambe blessée, fut lâché mais il ne tarda pas à rejoindre.
Au contrôle de signature de Séte à 12 h. 30 passe un peloton composé de tous les coureurs restant en course, ils sont emmenés par Gaillot, Bernard et Speicher. Lapébie est en dernière position.
À 14 h. 40, passe à Béziers un peloton de trente coureurs emmenés par Archambaud, Lemaire, Guerra, Leducq, Speicher, Rebry et Aerts.
Bien qu’aucun contrôle de ravitaillement ne fut prévu, la course fut neutralisée dans cette ville pendant deux minutes, afin de permettre aux coureurs de prendre, sur des tables disposées, des paniers de fruits préparés à leur intention.
La course continua à être fort monotone, mais la chaleur se fit moins cruellement sentir par la suite, le vent s’étant levé.
Ce vent ne tarda pas à être fort contrariant, lorsque les coureurs eurent pris la direction du Sud. Il empêcha alors toute échappée.
Ce n’est qu’après Narbonne qu’eurent lieu quelques incidents. Un passage à niveau fermé provoqua d'abord une courte dislocation, mais ceux qui se trouvaient dans le premier groupe n’en profitèrent pas.
Plus loin Cornez se trouvant en tête au bas d’une descente avec Guerra, tous deux étant légèrement détachés, continua son effort. Mais le peloton revint très vite et la chasse prit fin.
Un à un les coureurs descendirent alors pour changer de développement. C’est alors que Leducq creva. Aussitôt, les Belges passèrent en tête et pendant un quart d’heure environ, menèrent un train rapide de plus de 40 à l’heure.
Les coureurs, attardés à ce moment pour changer de développement durent faire un effort pour revenir, mais lorsque Le Grevès et Lapébie eurent ainsi repris place dans le peloton, les Belges n’insistèrent plus.
Leducq revint alors à son tour et c’est intégralement au complet que le peloton arriva à Perpignan, dont la traversée sinueuse était assez difficile.
Les Français et Rebry menèrent rapidement plusieurs kilomètres avant la ligne d’arrivée, et le peloton s’étira à l’entrée de l’allée plantée de platanes, où étaient jugées les arrivées.
Quatre coureurs étaient nettement détachés : Rebry, Cornez, Leducq et A. Magne. Leducq se détacha pour l’emporter facilement devant Magne, cependant que Rebry et Cornez, en luttant coude à coude, venaient en contact et se gênaient.
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15e étape Perpignan - Ax-les-Thermes ( 158 km) :
Le départ est donné à 12 h. 30 aux 41 coureurs qualifiés.
Le début de l’étape fut absolument dénué d’intérêt. Une chute, sans gravité d’ailleurs et sans conséquences, de Neuhard, est le seul fait à noter avant Prades (43 kilomètres).
À 14 h. 16 un peloton de 35 coureurs passe à Prades, il est emmené par Archambaud, Leducq, Lemaire, Guerra et Speicher.
À cet endroit commence la longue montée sur Mont-Louis. Les coureurs restent en peloton malgré les efforts de Rinaldi qui démarre à plusieurs reprises et un moment se trouve quelque peu détaché avec Schepers.
À Mont-Louis, en haut de la côte, 15 coureurs ont une légère avance, mais ils n'insistent pas et dans la descente le peloton se reforme pour arriver au complet à Bourg-Madame (100 kilomètres).
Peu après commence la montée du col du Puymaurens. Pendant les premiers kilomètres de la montée, le peloton, emmené par Archambaud, reste compact. Les démarrages de Fayolle, de Rinaldi, de Magne, de Guerra, ne parviennent pas à le disloquer.
Quelques coureurs sont arrêtés par crevaisons, notamment Leducq.
En haut du col de Puysmorens, Antonin Magne enlève la prime avec deux longueurs d'avance sur Rinaldi, que suivent à 30 secondes Cornez et Trueba. Jean Aerts est cinquième à 10 mètres.
Dans la descente, les coureurs doivent franchir une zone de brouillard, épais et glacial. De nombreuses crevaisons se produisent. Guerra crève deux fois et change successivement de roue avec Giacobbe et Bergamaschi. Archambaud et Antonin Magne crèvent également.
La descente rapide se poursuit jusqu’à l’arrivée à Ax-les-Thermes où Jean Aerts l’emporte.
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16e étape Ax-les-Thermes - Luchon ( 165 km) :
Le départ donné à 11 h. 30 aux 41 concurrents est mené d’une façon assez calme pendant une trentaine de kilomètres, c’est-à-dire environ jusqu’à Tarascon-sur-Ariège, il est emmené par Archambaud, Cornez, Level, Guerra, Lemaire et Leducq. C’est alors que se présente la première difficulté de l’étape: le col de Port, col très long et surtout dangereux. Nos grimpeurs habituels l'attaquent, Trueba en tête, suivi, de l’Italien Giacobbe. Derrière ces deux hommes gravit un peloton qui comprend quatre coureurs: Schepers, A. Büchi, Archambaud et Martano. Derrière ce second peloton, plusieurs coureurs se trouvent réunis qui sont: A. Magne, Guerra, Stöepel, Speicher, Le Calvez, Fayolle et Level. Le Belge Lemaire, légèrement en difficulté, et qu’ont attendu J. Aerts et Deloor, tente de rejoindre dans la descente, au cours de laquelle Deloor casse sa chaîne. Ce n’est d’ailleurs pas le seul incident, car nous notons également une crevaison de Pastorelli, un ennui matériel de Bergamaschi, et aussi une crevaison d’Archambaud, crevaison qui se produit au moment où la meute tente de prendre le large. Le peloton, qui comprend à ce moment Fayolle, Level, Giocobbe, Trueba, Le Calvez et Rebry, s’augmente de plusieurs coureurs, si bien qu’à Saint-Girons, il compte 29 coureurs, dont Speicher, qui, d’ailleurs, sentant Lemaire assez loin, emmène tout le monde à vive allure. Le Belge, cependant, parvient à recoller avant le col d’Aspet. Dans ce col, l’homme du maillot jaune prend une nouvelle fois l’avantage sur Lemaire, puisqu’il attaque la rude montée en quatrième position, derrière Guerra, Schepers et Trueba. Après lui, nous notons Giacobbe, A. Magne et Martano. Avant, le sommet, Trueba dépasse Schepers et réussit à enlever la prime de 2,000 francs.
Derrière « la puce » passent Schepers, puis Trueba, Giacobbe, A. Magne, espacés de quelques secondes. À une minute, nous notons Guerra, Level, Fayolle et Speicher. Le Belge Schepers semble en excellente forme et donne l’impression au sommet du col de pouvoir lâcher ses suivants immédiats.
Dans la descente, la route est en mauvais état et notre brave Schepers chute très sérieusement et se blesse à l’épaule gauche. À ce moment, la distance qui sépare les deux leaders, au classement général, est notable, mais quelques kilométres avant Luchon, alors que le dernier col est passé, Rebry ramène Lemaire, et tout danger pour ce dernier est écarté. Nos hommes se présentent alors en peloton à Luchon, et c'est l’individuel belge Louyet, qui s’adjuge la victoire. Il y a également en tête de ce sprint notre tricolore Speicher, qui bénéficie ainsi d’une minute.
( Extraits de l'article de Jacques NOZIERES.)
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17e étape Luchon - Tarbes ( 91 km) :
À 12 h., départ de Luchon, plusieurs concurrents, parmi les 41 qui restent en présence, portent des pansements à la suite de leurs chutes d’hier; ce sont Schepers, qui est sérieusement touché à l’épaule et au bras ; Driancourt, atteint aux jambes ; Thierbach, dont une main est bandée. D’autres, notamment Deloor, se plaignent de la fatigue.
Dès le départ les coureurs ont à monter le col de Peyresourde. Une quinzaine de coureurs se détachent, puis Lemaire faiblit à son tour ; dans les derniers kilomètres, Trueba démarre et gagne la prime au sommet, devant Magne à vingt secondes ; Martano et Giacobbe viennent ensuite à 25 secondes Level et Archambaud à 30 secondes ; Büchi à 42 secondes ; Speicher, Aerts, Le Calvez et Guerra à 50 secondes ; Dignef, Le Goff et Fayolle à une minute ; Thierbach à 1’ 35”.
La montée a donc donné des écarts insignifiants. Mais dans la descente, Trueba, Magne, Martano augmentent leur avance sur le peloton emmené par Guerra et Speicher. Et c’est aussitôt le col d’Aspin.
Des fugitifs sont rejoints au pied du col. Dignef monte en tête jusqu'à mi-col, mais il est alors passé par Trueba et Martano que Jean Aerts ne tarde pas à rejoindre dans les derniers.
Pendant les 60 derniers kilomètres, Trueba démarre à nouveau et arrive le premier au col d’Aspin avec 35 secondes d’avance sur Aerts, une minute sur Martano, 1’ 45” sur Dignef, 2’ 50” sur Magne, 3 minutes sur Büchi, Speicher, Guerra et Giacobbe qui sont ensemble à 4’ 20”.
On attend Lemaire qui compte dix minutes de retard et qui précède de peu Aerts et De Calvez.
Dans la descente, puis sur le plat vers Tarbes, une poursuite s’engage. En tête Aerts, Martano et Trueba constituent un premier groupe de trois ; plus loin, Magne, Dignef et Albert Büchi sont ensemble. Un troisième groupe se forme avec Speicher, Guerra et Giacobbe. Enfin Lemaire, qui a été rejoint, fait partie d’un peloton plus important.
Au sprint, sur la petite piste de Tarbes, Aerts bat nettement Martano et Trueba, gagnant ainsi sa troisième étape. On attend alors les autres arrivées. Le groupe de Magne a été rejoint par celui de Guerra.
Archambaud et Le Calvez ont été retardés par des crevaisons dans la descente du col de Peyresourde.
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18e étape Tarbes - Pau ( 172 km) :
Le départ est donné aux 40 coureurs restant qualifiés à 11 heures précises, au rond-point de la place de Verdun à Tarbes. Leducq et Lapébie, quoique blessés, ont pris le départ.
Du départ à Sainte-Marie-de-Campan, les coureurs restent groupés. Parmi eux, Schepers et Leducq souffrent particulièrement de leurs bras blessés. Schepers s’étant arrêté pour changer sa chaîne de pignon, Deloor dut lui prêter aide. Puis dès la première petite côte, à l’entrée de la ville, Trueba démarre seul, Martano et Dignef le suivent. Derrière Speicher, Antonin Magne et Bettini constituent un second groupe. Dignef et Martano s'arrêtent pour changer de développement. Trueba reste seul en tête et monte avec facilité les pentes difficiles du col du Tourmalet. Derrière, Speicher rejoint Martano, mais devant s’arrêter à son tour pour changer de développement, il est lâché par son rival direct au classement général.
En haut du col, Trueba est premier avec une nette avance ; Antonin Magne, second, n’arrive en effet que 5’ 05” après le petit Espagnol. Level est 3e et Martano 4e, sont à 5’ 30”. Viennent ensuite dans l’ordre : Fayolle, à 6’ 15”, Le Goff à 7’ 20”, Giacobbe à 7’ 45”, Guerra à 8’, Pastorelli à 8’ 10”, Gaillot à 8’ 30”, Albert Büchi à 9’ 20”, Geyer à 9’ 30”, Le Calvez et Speicher à 10’, Lemaire à 12’, avec Jean Aerts, Schepers et Deloor.
À ce moment, Speicher ayant 4’ 30”, de retard sur Martano, a donc perdu son maillot jaune, mais l’étape n’est pas terminée.
Dans la descente, Trueba conserve la tête devant Magne, Martano et Level. Plus loin, Speicher et Guerra, en se relayant, parviennent à se rapprocher.
À Argelès, ils n’ont pourtant pas encore rejoint, alors que commence la montée du col d’Aubisque. Peu après, Trueba crève. Il repart en troisième position, à 30 secondes de Magne, qui a pris la tête, et à 10 secondes de Martano, qu’il ne tarde pas à rejoindre. Level est à deux minutes seulement de Magne ; Guerra, qui a lâché Speicher, à 3 minutes, et le détenteur du maillot jaune à 3’ 30”. Dans la longue montée du col de l'Aubisque, Magne garde longtemps la tête, mais Martano, lâchant Trueba, qui a changé de développement, rejoint le Français et prend à son tour le commandement. A deux kilomètres du sommet, Martano est toujours en tête, lorsqu’il crève sur un passage particulièrement mauvais.
Trueba le passe peu après et atteint le premier le sommet. Au sommet du col d’Aubisque, l’avance de Trueba sur Guerra, deuxième, et Martano, troisième, n’est que de 1' 25”, Magne vient ensuite à 2’ 25", précédant Level à 3' 20”, Fayolle et Archambaud à 3’ 45”. Speicher qui a beaucoup mieux monté le col de l’Aubisque qu’il n’avait monté le Tourmalet, suit à 3’ 55. Ces huit coureurs sont nettement détachés.
Geyer, qui vient ensuite, n’arrive en effet qu’à 8’ 10” du premier, puis Gaillot est à 8’ 35”, Albert Büchi à 9’ 30”, Pipoz à 11’, Jean Aerts à 11’ 25”, Le Goff, Le Calvez et Lemaire à 12’.
Dès le début de la descente, Guerra crève ; plus loin c’est au tour de Speicher. Mais celui-ci ne perd que peu de temps, Archambaud lui passant aussitôt une de ses roues.
Au bas de la descente, à Eaux-Bonnes, Trueba est rejoint par Martano puis par Speicher, Antonin Magne et Level.
Dans la vallée, ces cinq coureurs mènent à vive allure, poursuivis par Guerra et Fayolle.
Quelques kilomètres seulement avant Pau, Guerra parvient à rejoindre avec Fayolle le groupe de tête, et le champion d’Italie l’emporte au sprint devant Speicher.
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19e étape Pau - Bordeaux ( 233 km) :
Le départ des 40 coureurs a lieu à 10 h. 30. Cette étape fut la plus morne que l’on ait suivie depuis le départ. Aucune échappée ne se produisit, malgré quelques tentatives et il n’y eut même pas à enregistrer les habituelles crevaisons qui émaillent les courses.
Dès les premiers kilomètres, quelques petites côtes successives amenèrent un démarrage de Rebry. Celui-ci, avec Fayolle, prit une centaine de mètres, mais les Français de l’équipe nationale veillaient et les deux fugitifs furent promptement rejoints.
Ce fut alors la promenade, à 28 ou 30 kilomètres à l’heure, à travers les landes boisées de pins, et sous un soleil cuisant.
Les routes, rigoureusement droites, ne se prêtaient pas aux échappées, et le retard sur l’horaire qui était d’un quart d’heure, à Mont-de-Marsan, alla s’accentuant.
À Hostens ce fut le ravitaillement, les coureurs arrivèrent à 16 heures 15 et la course fut neutralisée pendant deux minutes, selon l'habitude, lorsque les coureurs sont en peloton, pour leur permettre de prendre leur musette et leurs bidons sans bousculade.
Puis la course reprit à une allure toujours modérée, mais 15 kilomètres plus loin, alors que la plupart des coureurs étaient occupés à vider leur musette, les Belges provoquèrent une sérieuse bagarre.
Ce fut d’abord Rebry, lorsqu’il fut rejoint par Antonin Magne. Deloor partit à son tour ; cette fois ce fut Archambaud et Speicher qui le rejoignirent ; Aerts tenta sa chance également, mais l’alarme avait été donnée et l’équipe de France, bien groupée en tête du peloton, surveillait étroitement les Belges.
Le Marseillais Rinaldi, qui tenta un peu plus loin de s’échapper en compagnie de Deloor, n’eut pas plus de succès.
A partir de ce moment et pendant les 50 derniers kilomètres, Archambaud et Antonin Magne, en se relayant au commandement, assurèrent un train tel que tout démarrage devenait impossible ; les Belges s’y résignèrent et, jusqu’à la fin, la course fut très monotone.
Pour parvenir au vélodrome de Lescure, à Bordeaux, l’itinéraire empruntait plusieurs kilomètres de mauvais chemins ; il ne se produisit pourtant pas de crevaisons et, seul, Cloarec fut légèrement retardé par un accident mécanique.
Les 39 autres coureurs arrivèrent ensemble au vélodrome où A. Magne pénétra le premier sur la piste.
Aerts et Guerra le passèrent lorsque retentissait la cloche annonçant le dernier tour, puis dans la ligne opposée, Le Grevès en passant à la corde prit à son tour le commandement.
Dans le dernier virage, Le Grevès, Aerts, Speicher et Guerra étaient de front, luttant coude à coude.
Ce fut le Belge qui l’emporta de justesse, mais les dix premiers finirent à quelques centimètres seulement les uns des autres.
Le classement général ne subit pas de changement, les deux premières places étant prises par des coureurs n’occupant pas les premières positions.
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La caravane publicitaire qui précède les coureurs du Tour de France (© Collection Jean-Luc Gouret)
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20e étape Bordeaux - La Rochelle ( 183 km) :
Le départ de Bordeaux a lieu à 10 h. 40. L’étape n'est guère plus animée que les précédentes. Pourtant, dès le départ, donné aux Quatre-Pavillons, l’allure est assez rapide et une échappée se produit avant Cunzac-les-Ponts.
Le Belge Rebry et l’Italien Guerra se sauvent alors, mais ils ne réussissent à prendre qu’une centaine de mètres, et sont rejoints avant Saint-André-de-Cubzac, où le peloton se réforme et franchit La Dordogne.
La course se poursuit fort monotone.
Pourtant, l’allure du matin était assez régulière, la chaleur se fait moins sentir que la veille et dans la deuxième partie de l’étape, la brise de la mer rend la chaleur plus supportable.
De nouvelles échappées se produisent au 70e kilomètre. Rebry part d’abord tout seul puis il est rejoint par le peloton, emmené constamment par les Français.
Bettini et Le Calvez s’échappent alors à leur tour, mais ne peuvent prendre qu’une avance insignifiante et sont aussitôt rejoints.
Plus sérieuse est la tentative de l’Allemand Geyer et de Guerra. Speicher et Le Grevès, qui surveillent attentivement le champion d’Italie, se sauvent avec lui. Geyer mène rondement pendant 5 ou 6 kilomètres, mais Martano ayant pris le commandement du peloton, les quatre fugitifs sont rejoints et la course monotone recommence. Elle va durer jusqu’à l’arrivée.
Au sprint, disputé sur une ligne droite de 500 mètres, parfaitement dégagée, Guerra semble d’abord avoir le meilleur, mais Jean Aerts, surgissant à 50 mètres de la ligne d’arrivée, le remonte pour l’emporter nettement sur Le Calvez.
Pour la troisième place, Cornez terminant très fort, suivait de très près Guerra.
L’arrivée des coureurs à La Rochelle avait attiré une assistance particulièrement nombreuse.
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21e étape La Rochelle - Rennes ( 266 km) :
À 7 h. 30, avec un très beau temps, les 40 coureurs partent de La Rochelle à une allure ralentie soit 28 km/h ; on a eu à enregistrer trois crevaisons, celles de Brugère, Decroix et Martano. Aucun incident ne se produit et les coureurs s’amusent tantôt à regarder un dirigeable qui passe, tantôt à suivre les évolutions des moutons dans les champs.
À 9 h. 20 le peloton de 35 coureurs, emmenés par Cornez, Leducq, Archambault et Speicher, passe à Luçon.
À 10 h. 35 c'est un peloton de 30 coureurs, emmené par Cornez, Lapébie, Speicher, Lemaire, Guerra et Aerts qui passe à La Roche-sur-Yon. Un peu plus loin, Bettini tombe et casse son vélo. Dignef, qui a été entraîné dans la chute, repart tout de suite, mais Bettini doit chercher une nouvelle machine ; heureusement, un cycliste le suivait et, après avoir perdu seulement deux minutes, le Marseillais peut repartir et rejoindre le peloton.
Au contrôle de Nantes, un peloton de 35 coureurs passe à 12 h. 50, emmené par Lapébie, Speicher, Aerts, et Lemaire. La traversée de cette ville est difficile, parce que fort encombrée, aucun lâchage ne se produit.
L'équipe de France est en tête et empêche toute échappée. Les régionaux Cloarec et Gaillot sont toutefois retardés par des crevaisons.
Au contrôle de ravitaillement à la sortie de la ville, les coureurs arrivent avec une heure de retard sur l’horaire prévu. Les deux minutes de neutralisation traditionnelles sont tout de même observées.
Aussitôt après Nantes, Bernard prend le commandement du peloton. Après avoir tenté vainement de se sauver à deux reprises, il mène à vive allure. Une vingtaine de kilomètres sont ainsi abattus en 35 minutes, puis l’allure tombe à nouveau, l’équipe de France étant passée au commandement.
Un peu avant Chateaubriand (212 km.), Jean Aerts tombe ; il se blesse légèrement aux genoux et casse une de ses roues ; mais après avoir pris une roue à la camionnette-atelier, le Belge rejoint rapidement.
Le retard sur l’horaire est toujours d’une heure environ. Le Grevès et Le Calvez, qui crèvent, rejoignent facilement.
La course est toujours monotone jusqu’à 25 kilomètres de l’arrivée.
A Corps-Nuds, Bernard démarre d’abord, puis il est imité par l’Allemand Stöepel.
Une courte chasse s’ensuit, qui ne fait qu’une seule victime : Bettini, handicapé par son changement de vélo.
Le peloton reformé, comprenant 39 coureurs, arrive au Vélodrome de Rennes.
Bergamaschi pénètre le premier sur la piste devant Le Grevès et Guerra.
Dans le dernier virage, Le Grevès est en tête et au moment ou Guerra l’attaque, un incident se produit ; on voit le champion d’Italie s’écarter du Français en levant la main.
Le Grevès gagne, devant Louyet et Jean Aerts, bien revenu ; Guerra est 4e. À 14 h. 55 passe le peloton de 35 coureurs emmenés par Lapébie, Magne, Archambaud et Guerra.
Après l’arrivée, Guerra dépose une réclamation contre Le Grevès et Aerts, qu’il accuse de l’avoir gêné.
Un article du quotidien L'Auto du 22 juillet informe ses lecteurs que le directeur du Tour de France, devant le peu d'entrain des coureurs dans la 21e étape, a décidé que tous les prix et primes de cette étape, ce qui représente environ une somme de 30.000 francs seraient supprimés et versés à la caisse de secours de l'U.V.F. (Union vélocipédique de France qui se transformera en Fédération française de cyclisme). Si les coureurs se rachètent dans les deux étapes restantes cette sanction pourrait être annulée.
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22e étape Rennes - Caen ( 169 km) :
Le départ des 40 coureurs a lieu à 11 h. 30.
Fayolle ayant démarré, ne tarda pas à être rejoint puis dépassé par Antonin Magne. Celui-ci, continuant son effort, prit rapidement de l’avance, mais fut rejoint par Rebry. Derrière, un deuxième groupe s’était formé composé des Italiens Giacobbe, Bergamaschi et Guerra, des Belges, Jean Aerts, Lemaire, des Français, Speicher, Archambaud, Le Grevès, Le Calvez, Fayolle et Le Goff. Plus loin, venait un autre peloton, le plus important, dont ne tardèrent pas à se détacher Trueba et Martano. Enfin, à l’arrière-garde, Level et Leducq, qui avaient crevé dans le passage en rechargement, précédaient Brugère, également victime d’une crevaison.
Pendant les 40 premiers kilomètres, la course fut très intéressante. Magne et Rebry, en se relayant, s’étaient assuré une avance de 400 mètres sur le deuxième peloton. Celui-ci était emmené constamment par les deux Italiens Giacobbe et Bergamaschi que suivait Guerra. Par la suite Bernard vint à son tour apporter son aide à ceux qui avaient engagé la poursuite.
Malgré l’allure rapide, Trueba et Martano comblèrent la distance qui séparait le deuxième peloton du troisième et rejoignirent le groupe de Guerra et de Speicher au 30e kilomètre. Malgré la présence de Martano, son adversaire direct au classement général, Guerra continua à faire mener ses coéquipiers. Magne et Rebry furent rejoints au 40e kilomètre.
A 12 h. 42, au 47e kilomètre, un premier peloton de 15 coureurs emmené par Le Calvez passe Fougères. Trois minutes plus tard passent Leducq et Level, à 12 h. 46 un peloton de 20 coureurs emmené par Schepers et Aerts, puis Brugère à 12 h. 50.
Au contrôle de Mortain, au 89e kilomètre, un peloton de trente coureurs passe à 14 h. 05, emmené par Magne, Rebry, Leducq, Lemaire, Speicher ; à 14 h, 06, Brugère, Schepers et Aerts.
Après Mortain le Belge Dignef casse son vélo. Il perdra quelques minutes à en trouver un autre et ne rejoindra que plus loin en compagnie de Giacobbe qui a cassé une pédale. Dans la traversée de Vire (114 Kilomètres), de nouvelles échappées se produisent; les isolés Bernard et Brugère se sauvent.
Derrière eux, le peloton est emmené par les Français, et notamment par Lapébie et Archambaud. Bernard et Brugère sont rejoints, après une chasse d’une dizaine de kilomètres. L’allure demeure assez rapide et Bernard mène presque constamment.
Une accalmie permet au peloton de se reconstituer en entier à 25 kilomètres de l’arrivée ; mais, à 20 kilomètres de Caen, huit coureurs se sauvent à nouveau.
Ce sont : Antonin Magne, Lapébie, Archambaud, Bula, Rinaldi, Brugère, Fayolle et Level. Ils ont choisi pour s’échapper le moment où Guerra était descendu pour changer de développement. Mais l’Italien prend la direction de la poursuite et les huit fugitifs sont rejoints.
Les démarrages de Cornez et de Guerra à 10 kilomètres de l’arrivée n’ont pas d’autre résultat que de réduire le peloton. Celui-ci comprend pourtant encore 28 coureurs à l’arrivée à Caen. Alors que les coureurs s’apprêtent à disputer le sprint sur la piste de Caen et que Le Grevès emmène le peloton, celui-ci est arrêté par les officiels. En effet, le directeur de la course, M. Desgranges, a décidé, en raison des incidents qui se sont produits la veille à l'arrivée à Rennes et aussi en raison de l’importance du peloton, de classer les coureurs en leur faisant effectuer un tour contre la montre.
Après cinq minutes d’arrêt, les premières tentatives ont lieu. Ce sont celles des coureurs classés les derniers au classement général.
Cornez, l’effectuant en 34” 1/5, parait d’abord devoir fournir le vainqueur. Mais Le Grevès accomplit le tour de piste en 33” 2/5, temps excellent, étant donné que les coureurs avaient dû conserver leur machine de route, ainsi que leur tenue.
On attend enfin avec curiosité les tentatives des premiers du classement général : Guerra, Martano et Speicher. Ceux-ci ne peuvent faire mieux que Le Grevès, qui est donc classé premier, ayant réalisé un temps de 4/5 inférieur à celui de Cornez, classé deuxième.
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23e étape et dernière étape, Caen - Paris ( 222 km) :
Dès le départ de cette dernière étape à lieu à 8 h. 30 de Caen, le Belge Rebry prend le commandement du peloton des 40 coureurs restant en ligne.
L’allure est très rapide et atteint le 36 à l’heure. Pipoz casse son vélo à Troiscenville, répare et peut rejoindre à la faveur d’un ralentissement.
L’Allemand Geyer prend le commandement avant Lisieux, avec Rebry, Speicher et Bernard, qui se sont détachés. Ils sont rejoints, et le peloton se reforme à Lisieux qui est traversé à 9 h. 52.
Quelques chutes se produisent. Lapépie est une des victimes, mais il rejoint rapidement. Plus loin, Le Goff tombe à son tour, est blessé à la face, mais reprend place dans le peloton.
Geyer mène toujours très vite.
A ce moment, Guerra voit sa chaîne sauter et la replace. Martano en profite pour démarrer. Guerra chasse en compagnie de Giacobbe et rejoint.
Rebry et Le Calvez se relaient au commandement. Dans la traversée de Triel, Bernard se sauve, mais est rejoint par le peloton. Plus loin, à Poissy, c’est au tour de Geyer de démarrer. Speicher, Magne et Bergamaschi se lancent à sa poursuite, et tout le peloton rejoint à Saint-Germain.
Au moment d’attaquer la côte du Cœur-Volant, il reste encore 25 coureurs ensembles.
Dans la montée, l’Espagnol Trueba se sauve, et arrive seul au sommet, à 50 mètres, Archambaud et Speicher puis Leducq et Guerra, etc..
A la descente, le service d’ordre étant insuffisant, un embouteillage se produit. Trueba est rejoint par Archambaud, Speicher et les autres coureurs. Ils sont quinze ensemble. Guerra mène, car Martano est distancé. Ce dernier rejoint avec quatre autres coureurs.
Le peloton comporte vingt coureurs à l’arrivée.
Guerra mène le sprint et résiste jusqu’au bout aux déboulés de Aerts et de Leducq.
Le public du Parc des Princes manifeste contre Guerra qui ravit la deuxième place du classement général à Martano, par suite du jeu des bonifications.
Par contre, Speicher et tous les coureurs de l’équipe de France sont chaleureusement applaudis.
Classement par étape |
Classement général |
Classement international |
Les photographies dans les quotidiens :
Les équipes :
- Française -
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- Belge -
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- Allemande -
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- Italienne -
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- Suisse -
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Sources :
Wikipédia
Par "Limédia kiosque" les quotidiens :
. . . . L'Est Républicain,
. . . . Le Lorrain,
. . . . Le Télégramme des Vosges,
. . . . L'Express de l'Est.
- Création : 8 mai 2021 -