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L'inondation de novembre 1910 |
..« Comme il était facile de le prévoir, à la suite des pluies persistantes de ces derniers jours, les rivières ont considérablement grossi et des inondations sont à craindre.
..A Nancy, le service des ponts et chaussées a constaté mercredi, à l'étiage du pont de Malzéville, que la Meurthe atteignait une hauteur de 2 mètres, en hausse de 68 centimètres depuis la veille, à midi, où elle était à 1 m. 32.
..Comme les débordements commencent lorsque la rivière atteint 2 m. 10, et que la pluie continue, la police a fait annoncer à son de caisse dans la prairie de Tomblaine que l'inondation était proche et que les habitants devaient se tenir sur leurs gardes. »
..« A midi, le niveau de la Meurthe est encore loin de l'étiage qu'il atteignit les 19 et 20 janvier dernier ; mais il est à craindre que l'abondance de pluies et la fonte des premières neiges dans les vallées vosgiennes ne déterminent une subite élévation de la rivière.
..Plusieurs habitants [ndlr : de la prairie de Tomblaine] ont commencé le déménagement :
..- Depuis ce matin, disent-ils, la Meurthe a monté d'au moins un mètre. Il est aisé de voir qu'elle ne s'arrêtera pas cette nuit ... Nous serons brutalement réveillés en sursaut et nous aurons alors toutes les peines du monde à nous sauver ... Mieux vaut prendre maintenant les indispensables précautions.
..Dans la soirée, diverses communications téléphoniques avec les postes d'observation établis dans les vallées de la Haute-Meurthe, permettaient de conserver quelque espoir dans la fin prochaine d'une crue qui menace de semer autant de ravages, de désolation et de misère qu'en ont causés l'hiver dernier les terribles inondations de janvier.» (Est Républicain du mercerdi 9 novembre 1910)
Novembre 1910, la Meurthe dans les rues de Nancy. [Editeur : Imprimeries Réunis de Nancy]
( Collection : Jean-Luc GOURET) - Carte postale retouchée, voir originale.
..« Dans l'après-midi de mercredi, la Meurthe a continué son mouvement de hausse, les eaux venant de divers affluents de la rivières commençant seulement à arriver à Nancy.
..La crue était des plus rapides, l'on pouvait constater que le niveau de la rivière augmentait de 10 centimètres par heure.
..Le service des ponts et chaussée a reçu de ses agents de Lunéville, de Raon-l'Étape et de Saint-Dié, des dépêches indiquant que la crue pourraiet atteindre dans la nuit une hauteur de 3 m. 20 à l'étiage du pont de Malzéville.
..Si ce renseignement se confirme, on constatera que l'inondation paraît malheureusement aussi forte que celle de janvier. » (Est Républicain du jeudi 10 novembre 1910)
La Meurthe est sortie de son lit à Frouard . [Editeur : Bazar Lorrain, Frouard]
( Collection : Alain MARIOTTE) - Carte postale retouchée, voir originale.
..« Dans la vallée de la Basse-Moselle :
..............A Frouard
..La crue a déterminé un arrêt des usines de Montataire. L'eau atteignait, dans divers chantiers et ateliers, une hauteur de 1 m. 50.
..Le directeur a dû quitter précipitamment sa maison ; les ouvriers, logés dans les cités, ont également évacué leur domicile.
La Meurthe est sortie de son lit à Frouard . [Editeur : Bazar Lorrain, Frouard]
( Collection : Alain MARIOTTE) - Carte postale retouchée, voir originale.
..Le chômage est complet dans les usines Fould, à Pompey ; la nappe liquide effleure presque la voie ferrée ; les trains ne passent qu'à la condition de ralentir leur marche.
..L'inondation couvre la route de Custines à Marbache et la plaine, jusqu'à Pont-à-Mousson, ne forme qu'un vaste lac.
..Les riverains s'accordent à constater que jamais une crue n'avait été aussi forte et aussi rapide.
Vue de la Moselle et de Pompey depuis les rives de Frouard. [Editeur : Bazar Lorrain, Frouard]
( Collection : Alain MARIOTTE) - Carte postale retouchée, voir originale.
..............A Pompey, rupture d'un barrage
..La violence du courant de la Moselle a emporté jeudi à midi le barrage situé près de la gueule d'Enfer, ainsi que la maison du barragiste.
..La rupture de ce barrage jettera une profonde perturbation dans les services de la batellerie. On ne peut encore évaluer la gravité de cette catastrophe, car les eaux recouvrent entièrement le lieu où elle s'est produite.
..Nous croyons savoir que l'autorité préfectorale a pris d'urgence les mesures nécessaires et que le haut personnel des services de la navigation a reçu des instructions en conséquence.
..Un moment, le bruit s'était répendu que plusieurs digues avaient cédé sous la formidable poussée des eaux, causant un désastre sans précédent aux usines de Pompey.
..Notre information réduira cette nouvelle à ses véritables proportions. » (Est Républicain du vendredi 11 novembre 1910)
La Moselle se répend dans les paquis. On peut remarquer le niveau de l'eau qui est à la limite d'atteindre les clefs de voûte du pont.
[Editeur : Bazar Lorrain, Frouard] ( Collection : Alain MARIOTTE) - Carte postale retouchée, voir originale.