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Samedi 1 Juin 1940
..........Mon cher Jean
..........Bien reçu tout à l'heure
ta lettre du 24.
..........Je suis bien content car je vois que
tu restes au lit pendant les alertes.
..........Je crois que c'est encore
la meilleure façon de __ passer au travers,
et de ne pas se fatiguer.
..........Tu me dis aussi qu'il y a
une réponse négative de l'usine
pour Yvonne et Suzanne. Comme
tu dis, on aurait pu le dire la
première fois. Ça ne fait rien.
..........Il ne faut pas qu'Yvonne et
Suzanne se découragent. D'ailleurs
le bureau n'est pas leur partie,
il serait préférable qu'elles
essaient dans la couture ; d'ailleurs
Suzanne doit toujours aller à l'ouvroir,
elle me disait il y a quelques jours,
que c'était interrompu à causes des
alertes ; j'espère que c'est repris
maintenant. Est-ce qu'Yvonne
ne pourrait pas essayer par
exemple --- vendeuse dans un
magasin, confection, épicerie,
mercerie ou autres ; à Pompey
ou s'il le fallait à Nancy. On
se découvre quelque fois des dons
que l'on ignore. De toutes façons
il ne faut pas se décourager.
....La encore, il faut croire en soi.
....Pourquoi Mde Ricatte quitte t-elle
le bureau ? Je me le demande.
....Et toi, comment vas-tu ?
....Tu travailles toujours bien,
j'en suis sûr. Attention à
ta jambe -- ne te -- biles pas,
et . . . patience.
....Je t'embrasse bien fort.
..................Alexandre
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