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Dimanche 9 Juin 1940
Chers papa, maman, Yvonne, Jean, Suzanne
Un mot par un beau dimanche.. .de printemps, par un dimanche bien calme où les gens d’en face sont moins bruyants que leurs camarades du Nord, qui eux en mettent un sérieux coup. Mais ils n’iront plus loin.
Comme je vous le disais j’ai appris par vous et Marie-Louise l’accident de René. Il ne faut pas voir les choses en pire. Il a très bien pu faire un atterrissage forcé en Allemagne et s’en être assez bien tiré. Il serait alors prisonnier ce qui n’est pas drôle c’est vrai mais ce qui lui permettra de rentrer un jour.
C’est dommage car il pouvait faire quelque chose en l’air.
Donc ici rien de particulier.
Nous les avons toujours. Ils n’ont pas l’air pressés d’avancer, moins que les premiers jours.
Mais ça viendra.
Vous pensez bien que les dimanches nous les passons comme les autres jours. Ce n’est pas le moment de dire la messe. Vous direz une prière avec moi à Pompey.
Quelles sont les nouvelles de Pompey?
Racontez-moi tout cela; ça fait passer le temps. Est-ce que l’usine fonctionne à fond.
Jean, le bonjour à Monsieur Claisse et à Catherine (?)
Bonne santé et bons baisers.
Alexandre
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