Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1850

 

 

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 3 janvier 1850:

CHRONIQUE LOCALE

..Le tirage au sort des jeunes de la classe 1849 commencera le 1er mars 1850, dans les 86 départements de la République.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 21 janvier 1850:

CHRONIQUE LOCALE

..Il faut remonter, par la pensée, à l'hivers 1840 pour retrouver dans nos annales une telle quantité de neige. Dans les campagnes, les chemins et les routes en sont encombrés. La fonte de ces neiges va nécessairement faire déborder les fleuves et les rivières à de grandes distances et présage de grands désastres. Les riverains des cours d'eau ne sauraient donc trop se mettre sur leurs gardes.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 25 janvier 1850:

CHRONIQUE LOCALE

..- Nous apprenons que la malheureuse femme, aveugle, place St-Evre, 5, que M. de Tadini, médecin-oculiste, a opérée gratuitement d'une double cataracte, est dans l'état le plus satisfaisant et a parfaitement recouvré la vue.
..Depuis cette opération, il en a pratiqué plusieurs autres avec le même succès.
..M. de Tadini est logé à l'Hôtel-de-Paris.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 29 janvier 1850:

CHRONIQUE LOCALE

..On craignait que la fonte des neiges n'amenât une inondation et occasionnât des malheurs : ces craintes étaient fondées, car, quoique le dégel ait à peine durée deux jours, la Meurthe est sortie de son lit et couvre, en grande partie, la prairie de Nancy. Les communications directes avec Tomblaine sont interceptées, et l'eau venait, avant-hier, jusqu'à la première passerelle située sur la route qui conduit au pont de ce village. Le ruisseau de la rue des Jardiniers, au faubourg St-Georges, coulait à pleins bords, et plusieurs caves du voisinage étaient remplies d'eau. Du reste, nous sommes heureux de pouvoir annoncer qu'aucun accident n'a été jusqu'à présent signalé.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 26 février 1850:

 

Appel à la ruée vers l'or en Californie

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 28 mars 1850:

CHRONIQUE LOCALE

..- Depuis quinze jours nous subissons un second hiver, non moins rigoureux que le premier. Le thermomètre est descendu à 7 et 8° au-dessous de zéro, est la neige est tombée en abondance. Nous voyons, par les journeaux des départements, que ce temps déplorable est général dans le nord et l'est. Les journeaux de Paris et de la Côte-d'Or, principalement, se plaignent du froid et de la neige.

 

Annonce de la tenue de la foire de Frouard

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 5 avril 1850

..L'ouverture de l'embranchement de Nancy à Metz, (chemin de fer de Metz à Paris), a été annoncée pour le mois de juin. Tout fait supposer que nous n'éprouverons pas de retard. On sait que le chemin est complétement achevé sur une étendue de 56 kilomètres, de Metz à Champigneulles. Des convois d'essai ont parcouru déjà, et à plusieurs reprises, la ligne entre Metz et Pont-à-Mousson. Il reste donc à terminer les 4 à 5 kilomètres qui séparent Champigneulles de la gare de Nancy. On y travaille avec activité. On pose en ce moment les rails provisoires pour le transport du balast. Grâce aux progrès qui s'obtiennent journellement en fait de travaux publics, c'est une opération qui s'accomplit très-rapidemment. Quant à la gare provisoire, elle sera, selon toute apparence, établie en planches, entre la porte Stanislas et la porte Saint-Jean. C'est l'affaire de quelques jours seulement. On n'est pas encore fixé sur l'emplacement définitif de l'embarcadère de Frouard, point de jonction du chemin de Metz et du chemin de Strasbourg, mais, pour commencer l'exploitation, on utilisera la maison de garde. - Au besoin, l'embranchement de Nancy à Metz pourrait être ouvert, non pas en juin, mais en mai. Quelques terrassements seulement restent à achever, aux abords du pont construit sur la route de Paris, en deçà de Champigneulles. Ces terrassements sont nécessités, par le déplacement de la voie détruite d'abord par l'immense éboulement qui eut lieu de ce côté. On peut dire, en somme, que le chemin de Nancy à Metz est terminé.
..Malheureusement, les choses avancent lentement de Châlons à Nancy. Nous sommes bien forcé de déplorer, encore une fois, le système suivi pour l'exécution des travaux. Si 12 à 15 millions n'avaient été employés à construire la magnifique gare à Paris, si les travaux de la partie de Hommarting à Strasbourg, parfaitement inutiles tant qu'il n'y aura pas complet achèvement de la ligne, avaient été reportés du côté de Châlons, les locomotives seraient bien près d'arriver jusqu'à Nancy.
..La commission pour l'examen du crédit supplémentaire nécessaire à l'achévement du chemin de fer entre Strasbourg et Hommarting, s'est réunie lundi dernier et a entendu M. le ministre des travaux publics.
..On assure que la commission a exprimé à M. le ministre le désir de voir exploiter, le plus tôt possible, la partie du chemin de fer entre Strasbourg et Lunéville, dont la grande partie a été déjà livrée à la compagnie. Ce serait un grand avantage pour les départements de l'Est, qui sont privés de voie de fer sur l'Allemagne.
..L'exploitation du transport des marchandises à la petite vitesse commencera le 10 avril sur le chemin de fer de Paris à Strasbourg.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 4 juin 1850 :

Vente mobilière par suite du décès de M. Gironcourt

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 16 juin 1850 :

Chemin de fer de Paris à Strasbourg.

..Le 25 de ce mois, commencera l'exploitation de la section de Metz à Nancy (57 kilomètres). L'administration a réglé les heures de départ et le prix des places ainsi qu'il suit :

Horaires et prix des places du chemin de fer entre Nancy et Metz

..Le son de la cloche annoncera l'ouverture du bureau.
..Les bureaux sont ouverts, pour la distribution des billets, une heure avant l'arrivée du train.
..Ils sont fermés cinq minutes avant l'heure fixée pour le départ.
..L'enregistrement des bagages cesse dix minutes avant l'heure du départ.
..Les bagages arrivés trop tard seront expédiés à destination comme messagerie par le train suivant.
..La parfaite viabilité de la ligne a été constatée jeudi par M. Lechatelier, ingénieur en chef, chargé, par le gouvernement, de procéder à la réception définitive de la ligne de Metz à Nancy.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 20 juin 1850 :

..Par suite de rectifications à la voie du chemin de fer de Metz à Nancy et de travaux indispensables, l'exploitation de ce chemin ne pourra avoir lieu le 25 de ce mois, ainsi que l'administration l'avait fait annoncer. Cette ligne ne sera livrée à la circulation que le 10 juillet.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 2 juillet 1850 :

 

chemin de fer de Metz à Nancy, service d'été

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 8 juillet 1850 :

CHRONIQUE LOCALE

..A la veille de l'ouverture du chemin de fer de Nancy à Metz, nous croyons utile de faire connaître aux populations riveraines les deux articles suivants, empruntés à une ordonnance de police du 29 avril 1843 sur les chemins de fer :

" Art. 1er. Il est défendu à toute personne étrangère au chemin de fer de s'introduire sur la voie, d'y circuler ou stationner. "
" Art. 34. Les cantonniers, garde-barrières et autres agents de la compagnie devront faire sortir immédiatement toute personne qui se serait introduite en dedans des voies, soit entre les rails, soit en dehors des rails, soit dans les locaux non affectés au public, ou enfin dans telle partie que ce soit des établissements dans lesquels elle n'aurait pas le droit d'entrer. En cas de résistance de la part des contrevenants, les cantonniers, garde-barrières et autre agents de la compagnie devront dresser procès-verbal et pourront requérir l'assistance des agents de l'autorité.
"

..A ces dispositions il faut ajouter l'art.24 de la loi du 15 juillet 1845 :

" Toute attaque, toute résistance avec violence et voies de fait envers les agents des chemins de fer dans l'exercice de leurs fonctions, sera punie des peines appliquées à la rébellion. "

..Du reste, les droits du public sont sauvegardés par l'art. 35 de l'ordonnance de polic, suivant lequel :

" Il sera tenu, dans chacune des stations du chemin, un registre coté et paraphé par le maire du lieu, lequel sera destiné à recevoir les réclamations des voyageurs qui auraient des plaintes à former contre les cantonniers, garde-barières, les mécaniciens ou autres agents et ouvriers employés sur la ligne. Ce registre sera présenté à toute réquisition des voyageurs. "

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 12 juillet 1850 :

CHRONIQUE LOCALE

..L'ouverture du chemin de fer de Nancy à Metz a eu lieu mercredi sans aucune espèce de cérémonie. Un convoi remorqué par une locomotive, est arrivé à huit heures, à notre débarcadère, comme cela avait lieu depuis une quinzaine de jours environ. Ce convoi était composé de dix wagons et transportait une centaine de voyageurs.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 22 juillet 1850 :

 

vente d'une jolie propriété d'agrément et de produit

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 11 août 1850 :

 

Feuilleton

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PROMENADE EN CHEMIN DE FER

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NANCY - LIVERDUN

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...Je me suis élevé souvent contre un travers malheureusement trop commun parmi nous, et qui vient d'une absence de patriotisme, d'une indifférence qu'on ne saurait trop blâmer. Ce travers, qui pourrait bien être qualifié de vice, consiste à nous faire dédaigner tous les chefs-d'oeuvre de la nature, tous les monuments des arts et de la civilisation que la main de Dieu ou celle des hommes ont répendus sur le sol qui nous a vu naître. Notre enthousiasme , qui s'éveille dès que nous avons franchi l'horizon de chaque jour, reste froid et engourdi en présence des beautés que nous pouvons avoir continuellement sous les yeux ; aasez semblables, sous ce rapport, à l'homme qui voit belles toutes les femmes qui ne sont pas la sienne, alors même que celle-ci réunirait toutes les perfections.

...C'est là de l'ingratitude envers la Providence ; c'est là de ce béotisme dont les habitants de la province ont été si souvent, et, il faut bien le dire, si justement accusés. Non pas, et j'ai hâte de l'ajouter, que le Parisien moqueur, qui aime à nous prodiguer cette épithète, soit moins béotien que nous ; bien au contraire, et c'est peut-être parce qu'il possède ce travers au suprème degré, qu'il le voit si distinctement chez les autres. Ils sont nombreux, en effet ceux qui naissent, vivent et meurent dans la capitale du monde civilisé, sans s'être arrêtés jamais devant la plupart des monuments qui font la splendeur et la gloire de la grande cité. Le Parisien a une sorte d'excuse dans le grand nombre d'objets qui se disputent son admiration ; mais nous, pour qui ces objets sont plus rares, rien ne saurait nous absoudre du dédain que nous leur témoignons.

...Ainsi, combien n'y a-t-il pas de Lorrains, de Nancéïns même qui n'ont jamais été contempler la magnifique tapisserie, trophée de victoire si glorieusement conquis par nos pères, qui décorait la tente du duc de Bourgogne, qui orne maintenant une des salles du Palais-de-Justice ; combien n'ont jamais monté le large escalier qui conduit à la Galerie des Cerfs de l'ancien palais de nos ducs, galerie qui fut jadis le théâtre de tant de solennités vraiment royales, et qui est depuis trop longtemps condamnée à une ignoble destination contre laquelle protestent les amis des arts et des souvenirs nationaux ; combien n'ont jamais visité la vieille église des Cordeliers et la Chapelle Ducale, ce Saint-Denis de la Lorraine, où reposent oubliées les cendres de tant de princes et de princesses, dont les noms, vanité des grandeurs humaines ! sont inconnus à la plupart d'entre nous !...

...Ces monuments existent à peine pour nous : ce sont les étrangers qui viennent de loin les visiter, qui nous apprennent trop souvent combien nous devrions nous estimer heureux d'être les habitants d'une ville où s'lèvent tant de beaux édifices , où se pressent en foule tant de souvenirs glorieux des temps passés !

...Et si nous franchissons l'enceinte de la cité ; si nos regards embrassent un horizon plus vaste et s'étendent jusqu'aux limites de cette portion de l'ancienne Lorraine qui forme aujourd'hui le département de la Meurthe, que de monuments, que de uines, que de paysages enchanteurs n'aurions nous pas admirer ? Ici, c'est la magnifique basilique de Toul, qui rappelle les noms de saint Gérard, de saint Mansui, de saint Gauzelin, de saint Léon IX ; là, la belle église de Saint-Martin de Pont-à-Mousson, celle de Saint-Nicolas-de-Port, peuplée de légendes miraculeuses, et où la piété conduit encore chaque année de nombreuses caravanes de fervents ou de joyeux pèlerins ; ailleurs, ce sont les ruines des castels de Vaudémont, de Prény, de Mousson, de Custines et d'Amance, cette antique chancellerie des premiers ducs de Lorraine ; ce sont les châteaux de Fléville, d'Haroué, de Lunéville, et tant d'autres encore auquels se rattachent des souvenirs de toutes les époques ... Quant aux riants paysages, quant aux points de vue pittoresques, ils abondent de toutes parts, et on les rencontre principalement sur cette route de Nancy à Liverdun que je voulais vous faire découvrir, et loin de laquelle m'a emporté malgré moi l'imagination, ou, si vous aimez mieux, la monomanie de l'historien.

...Autrefois, s'il faut en croire les traditions que l'histoire nous a conservées, la vallée délicieuse qui conduit de Nancy à Pont-à-Mousson, n'avait rien de son aspect enchanteur ; les villages qui l'animent ne se couchaient pas sur les bords de la rivière, baignant leurs pieds dans ses eaux ; sur les coteaux, le soleil ne mûrissait pas les fruits de la vigne ; on ne voyait pas, de tous côtés, ces verdoyantes oasis, ces bouquets d'arbres qui réjouissent agréablement la vue. De vastes forêts de chênes, où les druides allaient cueillir le gui sacré, couronnaient le sommet des collines et descendaient jusque dans la plaine. Plus tard, les légions romaines, en traversant ces contrées, la sillonnèrent de chaussées dont on voit encore, ça et là, les vestiges, établirent des camps sur les hauteurs, construisirent des ponts, des acqueducs, bâtirent même des villes, dont les unes, comme Metz et Toul, subsistent encore, tandis que les autres, comme Scarpone, furent emportées par le déluge des barbares du Nord, qui ravagea nos contrées.

...A une autre époque, des villas s'élevèrent sur les bords de la Meurthe et de la Moselle, et devinrent la résidence de seigneurs francs ou austrasiens. Enfin, dans la suite, des châteaux forts, des monastères, des villages, furent construits, les uns sur les sommets, les autres sur la pente des montagnes, et remplacèrent les forêts druidiques, les camps romains, les demeures des riches propriétaires de l'Austrasie : c'est ainsi que s'élevèrent les castels de Maxéville, de Custines, de Frouard,de l'Avant-Garde, de Liverdun ; c'est ainsi que fut bâtie l'antique et célèbre abbaye de Bouxières.

...C'est à travers la vallée, animée par tant de souvenirs, que le chemin de fer, comblant les ravins, abaissant les hauteurs, renversant tous les obstacles, a tracé sa route ; c'est au milieu de cette plaine aussi riante que fertile, que la vapeur emporte chaque jour des convois de voyageurs avides de lutter de vitesse avec l'air, avec la pensée. C'est à peine si ce démon au cri aigu et perçant, qu'on appelle la locomotive, vous laisse le temps d'arrêter vos regards sur les maisons de plaisance et sur les villages qui bordent le chemin ; c'est à peine si vous avez le temps d'admirer la belle campagne d'Auxonne, qu'un de nos historiens place bien au-dessus des demeures dépeintes par les anciens poëtes comme le séjour fortuné des dryades et des amadryades ; la riche habitation de Sapin, dont les jardins ont été impitoyablemen coupés ; le Sauvoy, jadis la demeure d'un des vieux soldats de l'Empire, aujourd'hui celle d'hommes laborieux à qui le travail avait donné la fortune, et à qui la fortune, par un de ses caprices, a donné, presque pour rien, ce château auquel ses nombreuses dépendances donnent l'aspect d'une habitation seigneuriale ; et, plus loin, Gentilly, à la longue avenue de peupliers, au colombier élancé, aux tourelles qui le font ressembler à un ancien castel féodal ; seulement au lieu d'un attirail guerrier, au lieu de trophées d'armes, Gentilly renferme une magnifique collection de papillons de tous les pays, réunis à grands frais par un amateur aussi intelligent qu'instruit.

...Au-dessus de ces habitations vraiment princières, et qui sont comme les reines de la vallée de Boudonville, se groupent et s'étagent, jusqu'à la lisière du bois, des maisons de jardiniers, des châlets, des loges, des gloriettes, couronnés et protégés par la fôret qui s'étend de la Croix-Gagnée à Maxéville, et fait partie de cette vaste forêt de Hey, dans les profondeurs de laquelle se cachait tant de gibier, et où le duc Ferry fut enlevé par un châtelain jaloux.

...C'est dans le castel de Maxéville, castel dont la place est encore incertaine, que Ferry III gémit, suivant quelques-uns pendant six mois, suivant d'autres durant trois ans, dans les fers du farouche Drogon ; ce fut dans une tour de ce manoir, qu'il expia les cours moments de bohneur qu'une passion coupable avait pu lui donner. Le galant donc fut redevable de sa délivrance à un simple couvreur, qui ne se doutait guère qu'il annoblirait sa famille, et que celle-ci porterait un nom célébre dans nos fastes historiques. N'oubliez pas non plus de donner un regard à la petite église du village, placée au milieu des vergers er des vignes. Quoique son extérieur soit plus que modeste, elle n'en est pas moins digne d'intérêt ; car elle servit peut-être de chapelle castrale au donjon où fut enfermé l'amoureux Ferry, et sa voûte, ses pilastres, ses vitraux conservent encore des écussons aux armes de Lorraine et de Lenoncourt, les alérions, les croix dentelées, et le barbeau de Bar, et le symbolique bouquet de pensées rappelant la devise : Plus penser que dire.

...En face de Maxéville, sur la rive opposée de la Meurthe, s'élève Malzéville, village cher aux buveurs. L'église, dont vous apercevez la flèche, se glorifie d'avoir retenti de la parole de Bourdaloue. Vous pouvez voir aussi le pont de treize arches, dont la pyramide, représentant le Sauveur du monde, a depuis longtemps disparu, ainsi que sa base et l'inscription en lettres gothiques, rappelant que c'était René II, le vainqueur de Charles-le-Téméraire, qui avait fait construire ce pont en l'année 1501. Malzéville a conquis de nos jour une célébrité dont il doit être fier : c'est là que les deux anges qu'on appelait les soeurs Milanollo, avait fixé leur demeure ; c'est là que l'une d'elles, restée veuve de sa compagne chérie, fait encore entendre parfois les sons de son merveilleux archet, et prodigue aux malheureux les trésors de son inépuisable charité.

...Voici maintenant Champigneulles avec ses aristocratiques maisons de campagne ; l'une d'elles appartient à la veuve d'un homme dont le nom est cher aux artistes, et qui grâce à son opulence, avait pu former une galerie de tableaux, rivale des galeries princières. A l'angle du bois qui domine le village, presque au-dessus de la papeterie qui ne s'est pas relevée de ses ruines, on voyait autrefois un monument de médiocre apparence, mais qui rappelait de lugubres événements : il était composé d'un autel en pierre, protégé par une toiture que soutenaient quatre colonnes ; des angles de cette toiture s'allongeaient, pareilles aux bras d'un squelette, de forte barres de fer appuyées sur une traverse et terminées par un large anneau de même métal. C'était là, à ces espèce de fourches patibulaires, que la justice d'alors, justice peu clémente pour le pauvre peuple, suspendait les criminels qu'elle avait condamnés au dernier supplice, pour que la vue de leurs cadavres, sur lesquels s'abattaient les oiseaux de proie, effrayât les passants et leur inspirât une crainte salutaire. Ce monument s'appelait la Chapelle-des-Trois-Colas, à cause d'une légende romanesque que j'ai racontée autrefois.

...Mais Champigneulles est riche d'autres souvenirs : c'est dans le vallon qui s'étend derrière ce village, près de l'endroit où s'élevait l'église de Saint-Barthelémy, que des impies mirent à mort Arnou, fils de la comtesse Eve, fondatrice du prieuré de Lay-Saint-Christophe. C'est dans la plaine de Champigneulles que se livrèrent, en 1225 et 1407, deux batailles mémorables : dans la première, le duc de Lorraine Mathieu II fut vaincu par le comte de Bar ; dans la seconde, Charles II remporta la victoire sur le duc d'Orléans, ligué avec plusieurs autres seigneurs, et ramena ses prisonniers dans les tours Notre-Dame de Nancy.

...Le village de Lay-Saint-Christophe, où était le prieuré de ce nom, dont je viens de parler, et qui compta dom Calmet parmi ses prieurs ; ce village ne s'aperçoit pas de la route, mais on voit, au-dessus de Pixerécourt, l'entrée du vallon où il est construit. Pixerécourt lui-même, dont les maisons sont masquées par des bouquets d'arbres, et qui n'a que l'apparence d'un hameau, ce n'est pas sans intérêt historique. Suivant quelques antiquaires, il aurait été, dans l'origine, un de ces établissements agricoles que les Romains plaçaient sur le bord des rivières ; suivant d'autres, la villa d'un seigneur franc. Quoiqu'il en soir, il remonte à une époque éloignée, et, dès le Xe siècle, il appartenait à l'abbaye de Bouxières. Pixerécourt a, d'ailleurs, un nom célèbre dans les fastes du théatre ; il se lie à celui du plus fécond de nos mélodramaturges, notre compatriote Guilbert de Pixerécourt, mort il y a quelques années

...Avant de lever les yeux sur le village de Bouxières, étagé sur la montagne que dominent les ruines de son antique abbaye de chanoinesses nobles, regardez le pont de quelques arches qui y conduit : c'est à cet endroit que furent exterminés par le traître Campobasso les malheureux Bourguignons qui, le 5 janvier 1476, avaient échappé à la sanglante bataille de Nancy. Quant à l'abbaye, qui avait été fondée, dans le Xe siècle, par saint Gauzlin, évêque de Toul, elle a subi le sort de tant d'autres monuments religieux ; elle a été détruite à l'époque de la révolution, et il n'en reste plus que quelques informes vestiges. Les objets d'art qu'elle renfermait ont été brisés, perdus ou dispersés ; de tant de chefs-d'oeuvre, fruit de pieuses offrandes, il ne reste plus que le calice, la patène et l'évangéliaire de saint Gauzlin, que l'on conserve précieusement dans le trésor de la Cathédrale de Nancy.

...C'est à Frouard qu'est la première station du chemin de fer ; placez-vous sur le magnifique pont que l'administration a fait construire, et de là promenez vos regards de tous côtés : ici, c'est le château de Clévant, situé près de l'endroit où la Meurthe et la Moselle confondent leurs eaux ; plus loin, c'est Custines, autrefois Condé, avec les ruines de son manoir féodal du XIIIe siècle, qui servit plus tard de prison d'Etat, et où des malheureux expièrent dans les supplices le prétendu crime de sorcellerie ; près de vous, l'ermitage de Saint-Eucaire, aujourd'hui grenier à fourrage, et dans le mur duquel se lit encore l'inscription gothique qui rappelle le martyre du saint et de ses vingt-deux cents compagnons ; derrière, c'est le faubourg de Frouard, avec le château seigneurial bâti par M. de Lunati, et devenu maintenant simple maison de ferme. Devant vous, sur chaque rive de la Moselle, dont les eaux limpides font mouvoir la gigantesque usine où se broie et se tamise le froment, voilà les deux villages de Frouard et de Pompey, couronnés tous deux par les restes de leurs anciennes forteresses, depuis longtemps renversées. A droite, c'est celle de l'Avantgarde ; près d'une citerne, de construction remarquable, se dresse encore, au milieu des arbres de la forêt, un pan de mur après lequel le lierre étend son feuillage sombre. A gauche, un vestige de tour et une citerne cachée dans l'épaisseur du taillis, indiquent l'emplacement qu'occupait, sur un mamelon isolé, le château de Frouard, qui fut assiégé à diverses reprise, ruiné en partie, puis reconstruit, démoli enfin par les ordres de Louis XIII, mais cette fois pour ne plus se relever. Outre son pont qui fut achevé vers la fin du siècle dernier, Frouard possède une belle église du XVIe siècle, qui a été restaurée récemment avec beaucoup d'art et d'intelligence ; on remarque aussi, sur la place où est établi le lavoir, une grande croix en pierre d'un travail très-remarquable, et dont les curieux bas(reliefs offrent une intéressante énigme à la sagacité des archéologues.

...Voilà pourtant ce que, grâce à la merveilleuse rapidité du chemin de fer, vous pouvez voir dans dix minutes, et pour une somme qui se résout en centimes !...

...De Frouard à Liverdun, il n'y a qu'un pas, par une route enchantée, sur laquelle on rencontre, jeté là comme pour égayer le paysage, la délicieuse habitation du Châlet, où l'on doit être si heureux de passer ses jours, loin des orages du monde, au murmure des eaux, au bruit du vent dans les arbres de la forêt. Que c'est bien de cette demeure qu'on peut dire avec le poëte : O fortunatos nimium !...

...Du Châlet, on commence à apercevoir le gigantesque pont-canal qui franchit la Moselle ; un quart d'heure encore, et Liverdun vous apparaît, juché sur sa montagne comme un aigle sur son aire... Mais je m'arrête... en mettant le pied sur cette terre poétique, riche de souvenirs et de ruines, riche de magnifiques travaux qui rappellent ceux du peuple-roi, l'imagination s'exalte, et, je le sens, les colonnes d'un feuilleton tout entier ne me suffirait pas à décrire ce que renferme de vestiges curieux l'antique Liberdunum, ce formidable boulevard de l'évêché de Toul, où les prélats, qui en étaient les maîtres, venaient souvent chercher un abri contre les insurrections populaires de leurs sujets avides de liberté.

...On le voit : de Nancy à Frouard, de Frouard à Liverdun, c'est un pays d'enchantements, où les yeux et le coeur peuvent tout à la fois largement moissonner ; et ce pays, vous pouvez le visiter mollement assis, absolument comme s'il plaisait à la rivière, aux champs, aux prairies, aux villages, aux ruines de châteaux et de monastères de passer sous les fenêtres de votre salon, sans avoir, pas plus que chez vous, à vous préoccuper le moins du monde des besoins matériels, sûrs que vous êtes de trouver chez les aubergistes de la vallée de la Moselle, tout le confortable de la vie. Quant à la partie de la route qu'il faut faire pédestrement ou dans l'intérieur du classique omnibus, c'est plutôt un délassement qu'une fatigue.

...Depuis quelques jours, d'ailleurs, l'administration du chemin de fer a eu la bonne et louable pensée d'organiser des trains de plaisir à des prix qui sont à la portée de toutes les fortunes ; aussi, n'est-ce plus par groupes isolés que se font les pérégrinations à Liverdun, mais par caravannes de quatre à cinq cents personnes, en sorte qu'en se retrouvant au milieu de ces visages de connaissance, on peut, sans peine, se figurer qu'on a pas franchi la porte Neuve et que l'on se promène encore sous les allées touffues de la Pépinière.

............................................................................................HENRI LEPAGE.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 20 septembre 1850 :

Vente d'une maison à Pompey

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 28 septembre 1850 :

..Vendredi dernier, on a vu arriver en ville (ndlr: Nancy), pour la première fois, par la voie de chemin de fer, un convoi de marchandises : un grand nombre de wagons étaient chargés de houille.

..La compagnie du chemin de fer du Nord a commencé à faire fermer avec des vitres ses voitures de troisième classe, et l'on dit que la compagnie de Paris à Strasbourg se prépare à suivre son exemple.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 12 octobre 1850 :

 

Vente aux enchères à Pompey suite au décès de M. de Gironcourt

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 24 octobre 1850 :

..A compter du 1er novembre, il n'y aura plus que deux départs par jours par le chemin de fer pour Metz: le premier à 8 heures du matin, le second à quatre heures et demie.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 9 novembre 1850 :

..On écrit de Pompey à l'Espérance : « Nos vieux braves de l'empire disparaissent chaque jour, et l'on entrevoit l'époque trop rapprochée, hélas ! où il ne nous sera plus donné de contempler ces nobles débris de la grande armée, qui portèrent si loin l'honneur du drapeau national. Ces douloureuses réflexions m'assaillaient au milieu du nombreux cortége qui, ces jours derniers, rendait les derniers devoirs à l'un des plus anciens militaires de France, M. Vogien, officier retraité, mort à Pompey, à l'âge de 94 ans. Engagé volontaire en 1782, a fait toutes les guerres de la Révolution et de l'Empire, et a obtenu ses grades sur les plus mémorables champs de bataille : nommé sous-lieutenant à Marengo, lieutenant à Ulm, il fut décoré à Wagram en 1809, époque à laquelle M. Vogien fut obligé de prendre sa retraite. Un tel état de service dispense de faire l'éloge de ce vieux soldat, véritable type de l'honneur militaire, qui arrivé aux dernières limites de la vie et malgré de nombreuses blessures, conserva toutes ses facultés jusqu'au dernier soupir. »

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 25 novembre 1850 :

..Voici la liste du jury pour la session extraordinaire des assises de la Meurthe, qui s'ouvrira le 20 décembre :

.. ... /...

..Gally-Passebosc (Pierre), propriétaire à Pompey ;

.. ... /...

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 21 décembre 1850 :

..La rivière de Madon s'est accrue, dans la journée du 16, de près de dix mètres de hauteur. L'eau atteignait le premier étage des maisons des rues basses de Mirecourt, et traversait, le soir, la route près de Ceintrey, au point d'intercepter le passage des voitures.
..Le 17, la Moselle était aussi dans un état de débordement complet ; les ponts de services de Liverdun et les outils et matériaux qui se trouvaient à proximité de la rivière ont été entraînés. L'entrepreneur va, par ce fait, éprouver un grand dommage.

 

 

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