Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1852

 

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 15 janvier 1852:

 

Vente mobilière à Pompey

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 24 février 1852:

Chronique de l'Est

.- La compagnie du chemin de fer de Strasbourg a pris des arrangemens avec ses entrepreneurs pour activer les travaux qui restent à faire et devancer l'époque de l'ouverture des dernières sections de cette grande ligne. Le 15 juin prochain, la jonction sera opérée entre Commercy et Frouard, ce qui placera Nancy, Metz, Forbach et la Prusse rhénane en communication directe entre Paris par le chemin de fer. Deux mois après, le 15 août, aura lieu l'ouverture de la section de Nancy à Sarrebourg, dernière lacune de la ligne d'Allemagne et l'inauguration du chemin de fer à Strasbourg. Au mois d'octobre suivant, la Prusse aura terminé sur son territoire le raccordement du chemin des houillères de Saarbruck avec la ligne de Forbach, et l'on pourra ainsi se rendre par deux points de la ligne de l'Est dans l'Allemagne méridionale et dans l'Allemagne centrale. - Corresp. Havas.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 4 avril 1852:

 

vente d'une maison à Pompey

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 26 avril 1852:

..- Les nouvelles les plus tristes nous parviennent, relativement aux effets persistant du mauvais temps qui règne. Beaucoup d'arbres à fruit ont été abimés, mais c'était un malheur dont nous n'avions à nous préoccuper que relativement. Malheureusement, les désastres sont bien plus sérieux. Les vignes ont été frappées, et nous avons entendu évaluer au tiers de la récolte présumée, les pertes éprouvées ainsi. En plusieurs endroits, du côté de Liverdun, par exemple, on passe la charrue dans les colzas. Un de nos amis qui arrive de la Moselle, nous dit que les colzas de la plaine de Thionville sont entièrement perdus. Au reste, ce mauvais temps est général. Une lettre que nous recevons ce matin même des environs de Bordeaux nous fait le plus triste tableau de l'état de la campagne.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 8 mai 1852:

CHRONIQUE DE L'EST.

..- La Société d'archéologie et le comité du Musée lorrain viennent de faire paraître le premier numéro d'une publication mensuelle en une feuille in-8°, au prix de 3fr. par an.
..Nous extrayons de ce premier numéro le fait suivant:
..Des découvertes intéressantes ont été récemment faites sur le territoire du village de Pompey, près de l'ancien ermitage de saint-Eucaire : en creusant le sol pour en extraire le sable, on a trouvé un grand nombre de tombes, formées avec des pierres brutes posées de champ, sans maçonnerie ; elles renfermaient, outre une quantité considérable d'ossements, qui se pulvérisaient sous les doigts à la moindre pression, différents objets, tels que des fers de lance, des agrafes de ceinturons, des grains en verre, etc. On a rencontré aussi, à moins d'un mètre de profondeur, à très peu de distance l'un de l'autre, et sur une ligne parallèle, deux tombeaux en pierre de taille, ayant de longueur 1 mètre 80 centimètres, moins larges à la tête qu'aux pieds, et surmontés d'un couvercle en pierre. Dans l'un se trouvaient les débris d'un squelette.
..L'endroit où ont eu lieu ces découvertes, auxquelles nous consacrerons très prochainement une notice détaillée, est appelé les Tombes, et c'est là, comme on sait, que, suivant la tradition, l'empereur Julien fit mettre à mort saint Eucaire avec vingt-deux cents de ses compagnons.
..C'est à M. Courtois, maire de Frouard et membre de la Société d'archéologie, que nous avons dû la connaissance de ces trouvailles curieuses ; et nous espérons, grâce aux démarches qu'a promis de faire notre zélé confrère, pouvoir enrichir bientôt la collection d'antiquités que possède déjà le Musée lorrain, d'un des tombeaux dont nous venons de parler. ( Espér.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 10 mai 1852:

..- On nous prie d'annoncer que, grâce aux démarches de M. Courtois, maire de Frouard, le Musée lorrain a obtenu de MM. Parent et Schacken, entrepreneurs du balastage du chemin de fer, un des deux tombeaux trouvés sur le territoire de Pompey. Ce tombeau est parfaitement conservé, et son couvercle seul est fracturé en plusieurs endroits, mais tous les morceaux peuvent se réunir facilement sans laisser entre eux la moindre lacune. C'est donc un morceau complet. La Société d'archéologie s'est, d'ailleurs, préoccupée vivement des découvertes faites près de l'ancien ermitage de Saint-Eucaire ; un de ses membres, M. Georges Boulangé, ingénieur des ponts et chaussées à Metz, a même rédigé, à ce sujet, une notice qui sera publiée dans le prochain numéro du journal de la Sicété. - (Espérance.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 15 juin 1852:

CRHONIQUE DE L'EST

..- Nous avons dit que le 17 aurait lieu, non seulement l'inauguration du chemin de fer de Paris à Nancy, mais la pose de la première pierre de l'écluse de descente en Moselle, à Frouard. Les nombreux conviés partiront de Nancy à dix heures du matin. Le cortége sera formé de quatre bateaux élégament pavoisés. A onze heures, au plus tard, on arrivera sur le lieu de la cérémonie. On espère toujours que M. le ministre des travaux publics voudra bien se rendre en Lorraine pour cette circonstance. La pierre après avoir été bénie par Mgr l'évêque de Nancy qui, dans son dévouement inépuisable aux intérêts du pays, a bien voulu accepter l'invitation qui lui a été adressée, sera posée soit par M. le ministre, soit par M. le préfet de la Meurthe. Deux discours seront prononcés, l'un par M. le préfet, l'autre par M. l'ingénieur en chef chargé de la direction supérieure des travaux. La cérémonie terminée, les assistans remonteront le canal et seront à Nancy avant l'arrivée du convoi d'inauguration.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeud 17 juin 1852:

..- Les conviés qui doivent partir aujourd'hui à 11 heures 1/2 pour Frouard en prenant la voie du canal reviendront par le chemin de fer. A cet effet, l'administration du chemin de fer réunira, à Frouard, cent wagons de 1re classe. Les invités de Paris, qui se trouveront à Frouard pour la pose de la pierre d'écluse, prendront alors les invités venus de Nancy. L'arrivée de ce convoi de cent wagons dans la gare St-Jean, au bruit de l'artillerie, devra être un spectacle véritablement imposant.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 19 juin 1852:

NANCY, 19 JUIN 1852.
...FÊTES DE NANCY.

..Dès le point du jour, de nombreux ouvriers s'occupaient de l'achèvement des préparatifs de la solennité.
..Le départ pour Frouard, d'abord fixé à dix heures du matin, avait été remis à onze heures et demie, parce qu'un retard dans le convoi de Paris, qui devait se trouver à Frouard en même temps que le cortège nancéïen, avait été signalé.
..A onze heures et demie, malgré le temps horrible qui règnait depuis le matin, un nombre immense d'invités est arrivé au pont tournant de la gare Sainte-Catherine, et a pris place dans les bâteaux disposés par les ingénieurs du canal. Tous ces bateaux étaient couverts, magnifiquement pavoisés, et disposés très confortablement. Le premier portait la musique du 73e, puis venait immédiatement l'élégante gondole de l'ingénieur en chef, montée par les principales autorités administratives et militaires, ainsi que par Mgr. l'évêque de Nancy. Dans tous les bateaux était dressée la plus abondante et la plus délicate collation.
..Partie de Nancy à midi, après avoir laissé sur les rives du canal tout un peuple de curieux, et la flotille a touché Frouard à deux heures et demie. On s'était arrêté à Maxéville, à Champigneulles et au pont de biais. L'arrivée a été saluée par des détonations de boîtes. La pluie avait complétement cessé, la chaleur était douce, et le débarquement s'est opéré avec beaucoup d'ordre.
..Nous ne sommes ici que l'interprète bien modéré de la population qui assistait à la fête, en disant que MM. les ingénieurs du canal avaient fait des dispositions qui ont laissé tout le monde dans l'étonnement. On se demandait comment il avait été possible de lutter à ce point contre le mauvais temps, et de faire aussi rapidement des péparatifs si complets.
..L'enceinte et le niveau de l'écluse qui doit relier à la Moselle le canal de la Marne au Rhin, avaient été tracés par de légers échafaudages qui semblaient, dans l'état naturel du terrain, placés à une hauteur prodigieuse. A peu près au milieu, une large excavation avait été pratiquée pour recevoir la pierre qu'on allait bénir et sceller. Cette pierre se trouvait à niveau d'un plancher provisoire qui permettait une circulation facile. A trois mètres délévation environ, du côté de la Meurthe, et sous un abri surmonté d'une croix de mousse, était dressé un autel. Devant l'autel étaient des fauteuils pour Mgr. l'évêque et ses grands vicaires. Du côté du canal, faisant face à l'autel à l'autel dont elle était aussi séparée par la pierre qu'on allait poser, s'élevait la tente destinée aux invités. Sur le premier rang étaient également des fauteuils réservés aux autorités administratives et militaires. On montait à l'estrade de l'autel et à l'estrade des autorités par des escaliers ornés de mousse et de branchages. Les troupes faisent la haie depuis le canal jusqu'au lieu de la cérémonie, et autour des tentes. Un détachement de chasseurs à cheval se tenait sur le côté du carré qui regarde Metz.
..En attendant l'arrivée du convoi ministériel, les dernières dispositions ont été faites. Le procès-verbal a été dressé. Un exemplaire a été transcrit sur parchemin. De médailles portant d'un côté l'effigie du prince-Président, de l'autre les noms de M. Lefebvre-Duruflé, ministre des travaux publics, de Mgr. Menjaud, évêque de Nancy et de Toul, de M. de Sivry, préfet de la Meurthe, et de M.Collignon, ingénieur en chef du canal, ont été placées dans une boîte de cèdre, ainsi que le procès-verbal. La boîte de cèdre a été renfermée dans une boîte de plomb, et une boîte de chêne a recouvert le tout.
..A trois heures, le convoi de Paris a été signalé, la musique a joué, le tambour a battu aux champs, et bientôt M. le ministre, conduit par M. l'ingénieur en chef et accompagné de M. le préfet de la Meurthe qui s'était porté à la rencontre jusqu'à Commercy, est venu prendre place en avant de l'estrade. Nous avons pu alors remarquer autour de lui, M. le général Marey-Monge, M. Boulage, représentant l'administration des travaux public, M. Franqueville, chef de la division de la navigation, M. l'inspecteur général du ministère de la police, Baylin de Montbel, M. le général de Saint-Mars, M. le préfet de la Meuse, M. le préfet des Vosges, MM. les députés Buquet, Drouot, de la Meurthe, Aymé, de Boursier, de Ravnel, des Vosges, le corps des ponts-et-chaussées de la Moselle, etc, etc.
..Mgr l'évêque de Nancy s'étant alors levé a prononcé le discours suivant :
.............Monsieur le ministre,
.............Messieurs,
..Notre époque si remarquable par les grands travaux qu'elle conçoit et qu'elle exécute, ne l'est pas moins par l'mpressement avec lequel elle met ces travaux sous la protection de Dieu, en appelant sur eux les bénédictions de l'Eglise.
..Des esprits superficiels sont étonnés, quelquefois même importunés de cette tendance religieuse et de ces aspirations vers le Ciel. Mais l'homme qui sait réfléchir sur les faits de l'histoire, d'où jaillissent les leçons d'une philosophie expérimentale, reconnaît que cette tendance et ces aspirations expriment une loi fondamentale de l'humanité, et que jamais il ne sera donné à aucun peuple ni à aucune époque de se bâtir un desert où la foi religieuse n'habite pas avec ses bénédictions et ses espérances.
..La France, Messieurs, a subi depuis plus d'un siècle l'influence du scepticisme ; elle s'est trouvée prise d'un rire fiévreux au sujet des choses saintes, dont on proclamait la déchéance. Eh bien ! après cette période douloureuse où la civilisation a failli plus d'une fois s'abîmer, nous voici debout, prêtres et fidèles, les yeux élevés vers le Ciel, redisant avec celui qui fut roi et prophète, chef des hommes et chantre de Dieu :
..« Si le Seigneur ne bâtit pas sa maison, c'est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde pas la cité, c'est en vain que veille celui qui est préposé à sa garde. »
..Nous voici à ce rendez de la science et de la foi, proclamant avec solennité l'indestructible puissance de la prière, qui dans tous les temps donna la main au génie.
..C'est là, Messieurs, un des grands faits de l'histoire contemporaine. C'est un phénomène moral dont vos esprits élevés comprennent la signification et la portée.
..Ce n'est donc pas une vaine cérémonie que nous allons accomplir en bénissant cette pierre fondamentale ; ce sont les travaux des hommes que nous bénirons, en demandant à Dieu qu'il en écarte tout danger et tout péché ; en le priant, lui le grand architecte du monde, d'affermir nos oeuvres humaines, pour la prospérité de la France.
..Mais en même temps qu'elle appellera sur vous tous les bénédictions du Ciel, notre parole portera un haut enseignement dans les coeurs, et y renouvellera, une fois de plus l'alliance indissoluble de la science et de la religion.

..Ce discours a été écouté avec le plus respectueux silence. Quand il a été terminé, des applaudissements nombreux se sont fait entendre.

..M. le préfet de la Meurthe, s'est à son tour, exprimé en ces termes :
...............Monsieur le Ministre,
..Nous nous félicitons que les graves ocupations d'Etat aient permis à un ministre du prince-Président de venir le représenter à cette solennité. Nous avions éprouvé jusqu'au dernier moment la crainte dd'être privés de cet honneur. Vous trouverez, nous l'espérons, dans notre empressement à vous offrir une hospitalité respectueuse un témoignage du bonheur que nous éprouvons à vous voir parmi nous.
..Il y a près de onze ans que, dans une cérémonie ayant le caractère de celle qui nous réunit aujourd'hui, un grand dignitaire de l'Etat posait déjà une des premières assises de cet admirable monument d'art et d'industrie auquel vous venez en ajouter un autre.
..Si parfois les hommes sont emportés par les courans politiques, la nation demeure, et les oeuvres du génie, qui doivent assurer le développement de sa richesse et de sa puissance, sont pour elle un patrimoine que la génération présente doit chercher à enrichir, pour le léguer à la génération qui suit.
..Telle est la grande pensée qui domine dans tous les actes de l'héritier de l'Empereur, dont le respect pour les choses utiles créés par les gouvernements antérieurs est augmenté par son ardent désir de les rendre plus profitables encore à la prospérité et à la grandeur de la France.
..Mises en possession de deux voies fécondes en élémens d'améliorations, nos contrées vont prendre un aspect nouveau. Ces grandes artères qui relient le Rhin à l'Océan, en se prolongeant parallèlement dans leur plus grande étendue, doivent concourir toutes deux, sans se neutraliser, à fusionner tous les intérêts, à détruire toutes les rivalités et à donner un essor plus rapide aux industries commerciales et agricoles des départements de l'Est.
..Désormais, les productions du littoral et de l'intérieur pourront s'échanger avec facilité et les greniers, remplis par l'abondance, verser leurs trésors dans ceux privés de leurs récoltes sans faire peser sur les classes laborieuses une augmentation toujours trop lourde du prix des denrées.
..Voilà pourquoi, Messieurs, ces fêtes ont un caractère si éminemment national et pourquoi chacun applaudit à ces sublimes conceptions du génie humain.
...............Monsieur l'Ingénieur en chef,
..Je suis heureux d'être ici, en présence de Monsieur le Ministre, l'organe du pays pour vous donner, sur ce chantier même de vos travaux, ces témoignages de gratitude que vous ont mérités votre persévérance soutenue, vos laborieux efforts et vos soins assidus pour doter la Lorraine d'un de ces monumens impérissables qui font l'illustration d'une époque et la gloire de ceux qui ont coopéré à leur édification. (Bravos prolongés.)
..En pensant aux résultats incalculables que doivent produire ces deux grandes voies, qu'une même sollenité consacre aujourd'hui sous les auspice de la Religion, on éprouve un sentiment de légitime orgueil de se trouver associé à la mission d'un prince qui n'use de sa puissance que pour répondre aux espérances des populations.
..Mais ne l'oublions pas, Messieurs, ce n'est qu'à l'ombre d'un pouvoir fort et durable que les institutions se fondent, que les grands travaux s'accomplissent et qu'il peut-être permis à l'Etat de favoriser ces entreprises gigantesques qui doivent reculer les limites de la civilisation en rapprochant les espaces.
..Ces conditions d'existence et de prospérité, Monsieur le ministre, sont parfaitement comprise des populations de la Meurthe, qui, le 20 décembre, par 102,000 suffrages, ont démoigné à Louis-Napoléon toute leur gratitude.
..De retour auprès du chef de l'Etat, veuillez l'assurer qu'il trouvera toujours dans la patrie d'un des plus fidèles compagnons de gloires et d'infortune de l'Empereur, des coeurs disposés à ne point laisser faillir l'honneur du nom français. (Applaudissement.)

..M. Collignon a pris alors la parole :
............Monsieur le ministre,
..Vous venez consacrer en un seul jour un double progrès, et associer le gouvernement lui-même à une double fête.
..Ce matin, la fête du canal de la Marne au Rhin, car c'est un grand jour pour le canal, que celui où vous scellez dans cette pierre les médailles destinées à rattacher dans l'avenir cette féconde entreprise au nom du Prince qui a sauvé la France de l'anarchie, qui a rendu l'essor à tous les travaux, la sécurité et l'expansion à tous les intérêts.
..Ce soir la fête du chemin de fer et l'accueil enthousiaste de nos populations, heureuses d'être reliées définitivement avec la capitale, et reconnaissantes envers l'Etat et envers la Compagnie du service immense qu'elles reçoivent de l'un et de l'autre.
Cette coïncidence rappelle naturellement les phases pareilles de ces deux grandes voies de communication, et les luttes semblables qu'elles ont dû subir ; mais elle est surtout un témoignage de l'égale protection que le gouvernement leur accorde à cause de leur but commun : l'utilité générale
..Tandis que partout ailleurs les fleuves, les rivières, les canaux, ont accumulé de longue main la richesse sur leur parcours, et développé cette activité qui est la première condition de la prospérité des chemins de fer ; ici l'oeuvre entière aura consommée à la fois ; le canal et le chemin de fer, commencés presque en même temps, après avoir passé par les mêmes épreuves, arriveront presque le même jour à leur terme.
..C'a été un grand sujet de critique et de récrimination ; mais l'oeuvre n'en a pas moins poursuivi sa marche, et n'en arrivera pas moins à sa conclusion.
..C'est qu'en effet dans les grands courants de la circulation commerciale, la richesse publique suffit largement à alimenter les voies de fer et les voies d'eau, et qu'elle trouve dans leur concours même les meilleures conditions de son développement.
..Disons plus : il n'y a pas de vigoureuse production industrielle sans l'assistance d'une voie navigable; il y faut ce puissant instrument si simple qu'il est presque brut, et qui se met au service des opérations les plus laborieuses de la grande industrie, la plus économique, la plus puissante et la plus maniable des forces naturelles.
..C'est ainsi que le canal, en réalisant l'extrême bas prix, et en se chargeant des services les plus lourds et les moins rétribués, pousse à la production, la développe et prépare la prospérité du chemin de fer, qui vit de la richesse créée, et qui a plus d'intérêt à la distribuer et à la propager qu'à la produire.
..C'est de ce point de vue que le gouvernement, dans la sphère élevée où il est placé, a considéré l'achèvement simultané du canal de la Marne au Rhin et du chemin de fer de Paris à Strasbourg. C'est dans cette pensée qu'il veut développer les chances d'avenir pour ces voies, concurrentes plutôt que rivales, en dotant chacune d'elles des compléments qu'elles réclament.
..Aucune contrée n'appelait plus que celle-ci, Monsieur le ministre, cette grande expérience ; aucune ne justifiait et n'autorisait mieux de pareils sacrifices.
..De belles et riches vallées d'une fertilité admirable, une activité et un progrès industriel inexplicables au milieu de la difficulté des relations et des transports, et par-dessus tout une population nombreuse, intelligente, active, qui porte dans les fécondes occupations de la paix, l'ardeur et la tenacité qu'on lui a vu montrer dans la défense du territoire dont elle est si digne de garder les avant-postes, voilà, Monsieur le ministre, le spectacle qui s'offre à vos regards.
..Rattacher entre elles, et avec la Marne et la Seine d'un côté, et le Rhin de l'autre, les riches vallées de la Meuse, de la Moselle, de la Meurthe et de la Sarre, relier à la capitale les grandes métropoles de l'Est, Metz, Nancy et Strasbourg ; ces puissans cours d'eau qui coulent des Vosges vers la frontière et ne profitent qu'à l'étranger, les recueillir au passage pour en faire une voie navigable du premier ordre entre le Havre et le Rhin, tel était le but à poursuivre ; nous y touchons, et nous sollicitons de vous, Monsieur le ministre, le dernier effort qui nous permettra de l'atteindre.
..Pour nous, ingénieurs de l'Etat, nous plaçons notre plus belle récompense dans le succès de l'oeuvre qui nous est confié.
..Ce succès nous semblera comme garanti, Monseigneur, lorsque vous aurez appelé les bénédictions du Ciel sur notre entreprise, en y mêlant les vôtres ; et votre concours éclairé et bienveillant, Monsieur le préfet, que je suis mieux que personne à même d'apprécier, rendra encore notre tâche plus facile. C'est à titre d'encouragement que je reçois les paroles flatteuses vous avez bien voulu m'adresser, et dont je vous prie de me permettre de partager l'honneur avec mes collaborateurs anciens et nouveaux du canal de la Marne au Rhin. (Vifs applaudissement.)

..Immédiatement après ce discours, Mgr. l'évêque de Nancy a dit les prières de l'église, et a appelé la bénédiction du ciel sur les travaux dont on posait la première assise. M. le ministre est descendu alors; le procès-verbal a été définitivement clos, les boîtes ont été scellées, puis une truelle a été présentée à M. le ministre qui a jeté un peu de mortier sur la pierre. Les fanfares ont sonné, les tambours ont battu, et le public des invités a rejoint les wagons qui devaient les ramener à Nancy. Dans la gare provisoire de Frouard, M. le ministre s'est approché de plusieurs personnes, entr'autres de l'honorable M. Michaud, son ancien collègue à l'Assemblée, et s'est entretenu cordialement avec elles. M. le ministre a bien voulu féliciter en termes très-vifs l'honorable ingénieur en chef du canal de la Marne au Rhin, sur l'ordonnance de la fête qui venait d'avoir lieu, et jamais félicitations ne furent mieux méritées.
..Il avait d'abord été décidé que le convoi de Paris s'arrêterait à Frouard, et repartirait après la cérémonie en emportant les personnes arrivées par la voie du canal. Cette disposition a dû être modifiée. Le ministre et les autorités étaient seuls descendus à Frouard ; le convoi avait continué sa route vers Nancy, et ce n'est qu'à cinq heures environ que le dernier convoi, qui portait M. le ministre, s'est arrêté devant la gare de Nancy, où l'attendait notre municipalité qui l'a complimenté dans les termes les plus honorables.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 27 juin 1852:

..- Lors de l'inauguration du chemin de Paris à Nancy, plusieurs invités, qui avaient compté sur l'excellence de leur montre, ont manqué le convoi en se dirigeant vers Paris, bien qu'ils fussent arrivés exactement à l'heure fixée pour le départ. Comme à leur retour ces personnes se sont assurés que leur montre n'avait pas varié, elles ont accusé le chemin de fer de manquer d'exactitude. Ce reproche doit cependant être adressé uniquement au soleil, qui, tournant chaque jour d'orient en occident, arrive plus tôt sur les méridiens des lieux situés à l'est de Paris.
..Nancy se trouvant à environ 4 degrés de longitude orientale de Paris, et le soleil parcourant un degré en quatre minutes de temps, on voit que lorsqu'il est midi à Nancy, on ne compte encore que onze heures quarante-quatre minutes à Paris. Les personnes dont nous parlons ont donc dû se trouver en retard de seize minutes. Cette différence sera surtout sensible quand la ligne entière sera en exploitation. Strasbourg étant situé à 5 degrés 24 minutes à l'est de Paris, midi arrivera par conséquent vingt et une minute plus tôt.
..Les voyageurs qui changeront de longitude feront donc bien de régler leur montre sur le méridien du lieu où ils se trouvent, s'ils ne veulent pas s'exposer à manquer les convois. ....(Journal de Débats.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 23 juillet 1852:

..- M. Jacquot, instituteur à Pompey, vient de décéder à l'âge de 48 ans, regretté de toutes les personnes qui le connaissaient.
..Ses obsèques ont eu lieu dimanche 18 courant, au milieu d'une foule nombreuse qui l'accompagnait à sa dernière demeure ; aucun habitant de Pompey n'y manquait ; chacun s'est fait un devoir de prouver à la famille éplorée de cet homme rare dans sa position, combien il emportait de regrets.

 

 

Annonce foire de Custines

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 27 juillet 1852:

..- Par décret du Président de la République, ont été nommés maires et adjoints :
..MEURTHE. - Lunéville. - Maire : M. Parmentier. Adjoints : MM. Maire et Henry.
..MOSELLE. - Thionville. - Maire : M. Barrault. Adjoints : MM. Haquardio et Poulmaire.
.................................................---------

..- Pour l'exécution de la loi du 7 juillet 1852, et du décret du prince Président de la République en date du même jour, M. le préfet de la Meurthe a, par des arrêtés individuels, nommés au fonctions de maires et d'adjoints dans les communes ci-après désignées, savoir :
... /...
..POMPEY. - Maire : M. Maguin (Didier-François), propriétaire ; adjoint : M. Gally-Passebosse (Pierre), propriétaire.
... /...

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 1er septembre 1852:

..- Lundi dernier, avant-hier, le marché nouvellement créé à Custines, s'est tenu pour la première fois. Malgré les espérances que devaient faire naturellement concevoir la situation excellente de la localité et l'aisance des communes environnantes, le résultat a dépassé toutes les prévisions. Le marché a été extrêmement considérable. Les bestiaux, en grand nombre, se sont bien vendus ; la boisserie, la ferblanterie ont été de défaite facile. En un mot, l'activité des transactions qui a été remarquée lundi, promet au marché de Custines une importance réelle. L'ordre le plus parfait n'a cessé de régner, et les meilleures dispositions avaient été prises. On dit que pour célébrer, autant que cela était en leur pouvoir, l'inauguration du marché, les musiciens appelés pour la fête ont refusé tout salaire.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 9 septembre 1852:

CHRONIQUE DE L'EST.

Arrêté portant convocation des électeurs communaux, pour procéder au renouvellement des conseillers municipaux.
......Le préfet du département de la Meurthe,
..Vu la loi du 7 juillet 1852, portant que dans les quatre mois de la publication de cette loi, il sera procédé au renouvellement des conseils municipaux ;
..Vu le décret du même jour décidant que les élections pour ce renouvellement auront lieu du 24 juillet au 26 septembre inclusivement ;
..Vu l'instruction ministérielle en date du 9 du même mois de juillet ;
..Vu la loi du 21 mars 1851 et le décret du 3 juin 1848;
..Vu les tableaux de population dressés en exécution de décret du 1er février 1851 ;
..Vu le décret du 10 mai dernier portant que lesdits tableaux seront considérés comme seuls authentiques pendant cinq ans, à partir du 1er janvier 1852 ;
.................Arrête :
..Art. 1er . Les assemblées électorales chargées d'élire les membres des conseils municipaux, sont convoquées pour le samedi 18 septembre courant, dans les communes ayant 2,500 habitants et au-dessus, et pour le dimanche 19, dans les autres communes. Dans les communes de Nancy et de Lunéville, divisées en sections, correspondant, pour la première, aux cantons de Nancy-est, Nancy-nord et Nancy-ouest ; pour la seconde, aux cantons de Lunéville-sud et Lunéville-nord, toutes les sections se réuniront le même jour.
..Art. 2. L'élection des conseillers municipaux aura lieu par commune, sur les listes dressées pour l'élection des députés au Corps législatif, et qui ont été déclarées valables jusqu'au 31 mars 1853.
..Ces listes ne seront point révisées ; aucune inscription nouvelle n'y sera faite, et les seules modifications à y opérer, sont cells résultant de décès ou de jugements emportans incapacité et devenus définitifs.
..Ces modifications seront indiquées dans un tableau qui sera publié par le maire cinq jours avant la réunion des électeurs.
..Art. 3. Les colléges se réuniront dans le local qui aura été désigné à l'avance par MM. les maires et aux heures qu'ils auront fixées pour la réunion.
..Art. 4. Dans les communes dont la population est de 2,500 âmes et plus, le scrutin sera ouvert le samedi 18 septembre, à huit heures du matin, et sera continué jusqu'à six heures du soir ; il reprendra le lendemain dimanche, à huit heures du matin, et sera clos à quatre heures du soir.
..Dans les autres communes, il sera ouvert le dimanche 19 septembre, à huit heures du matin, et fermé le même jour à quatre heures du soir.
..Art. 5. Les électeurs municipaux de la ville de Nancy, dont la population est au-dessus de 30,000 âmes, auront trente-six conseillers municipaux à élire.
..Ceux de la ville de Lunéville, dont la population est au-dessus de 10,000 âmes, vingt-sept conseillers municipaux.
... /...
..Ceux des communes d'Aingeray, Arnaville, Allain-aux-Boeufs, Allamps, ... /..., Pompey, ... /..., dont la population est de 500 à 1,500 âmes, douze conseillers municipaux.
..Art. 6. Les colléges formant une assemblée unique seront présidés par le maire ; ceux divisés en sections le seront par le maire, les adjoints et des conseillers municipaux, suivant l'ordre du tableau. A leur défaut, les présidents seront désignés par le maire parmi les électeurs sachant lire et écrire. Les assesseurs au nombre de quatre seront pris, suivant l'ordre du tableau, parmi les conseillers municipaux sachant lire et écrire ; à leur défaut, les assesseurs seront les deux plus âgés et les deux plus jeunes des électeurs présents, sachant lire et écrire ; le bureau ainsi constitué désignera le secrétaire parmi les membres de l'assemblée.
..Art. 7. Dans les communes partagées en sections, les électeurs voteront le même jour dans leurs sections respectives, par bulletin de liste comprenant autant de noms qu'il y a de conseillers à élire pour toute la commune.
..Art. 8. Le vote sera secret ; chaque électeur apportera son bulletin préparé en dehors de l'assemblée et le remettra au président après avoir pris soin de le fermer.
..Art. 9. Les conseillers municipaux seront élus en deux tours de scrutin ; au premier tour de scrutin nul n'est élu s'il n'a réuni : 1° la majorité absolue des suffrages exprimés ; 2° un nombre de voix égal au quart de celui des électeurs inscrits.
..Au deuxième tour de scrutin, l'élection a lieu à la majorité relative, quel que soit le nombre de votans.
..Il sera procédé au second tour de scrutin le samedi 23 septembre et le dimanche 26, dans les communes de 2,500 âmes et au-dessus, et le dimanche seulement dans les autres communes.
..Art. 10. Sont éligibles aux conseils municipaux les citoyens inscrits sur la liste de la commune et âgés de 25 ans au jour de l'élection, et les citoyens ayant atteint le même âge qui, sans être domiciliés dans la commune y paient une contribution directe. Le nombre de ces derniers ne peut toutefois dépasser le quart de la totalité des conseillers.
..Art. 11. Ne peuvent être élus membres des conseils municipaux et conseillers de préfecture, les ministres des divers cultes en exercice dans la commune, les comptables des revenus communaux et tout agent salarié par la commune. Nul ne peut être membre de deux conseils municipaux.
..Dans les communes de 500 âmes et au-dessus, les parents au degré de père, de fils, de frère, et les alliés au même degré, ne peuvent-être en même temps membre du même conseil municipal.
..Art. 12. Cinq jours après la clôture des opérations électorales, les procès verbaux qui en constateront les résultats seront adressés par MM. les maires à la Préfecture, directement pour l'arrondissement de Nancy, et par l'intermédiaire de MM. les sous-préfets pour les autres arrondissements . Ils seront accompagnés : 1° de la liste complète des électeurs ; 2° des réclamations auxquelles les élections auraient pu donner lieu et qui auraient été déposées à la mairie pendant le délai de cinq jours ; 3° des observations du bureau sur ces réclamations.
..Tout membre de l'Assemblée pourra aussi porter directement sa réclamation, soit devant le conseil de préfecture, soit devant le tribunal civil de l'arrondissement, suivant la nature de l'affaire.
..Art. 13. MM. les maires se conformeront d'ailleurs pour les opérations électorales aux instructions contenues dans la circulaire de ce jour.
..Art. 14. Les sous-préfets et les maires sont chargés de l'exécution du présent arrêté, lequel sera inséré au Recueil des actes administratifs de la préfecture, imprimé en placards, publié et affiché dans toutes les communes du département.
..Nancy, le 2 septembre 1852. .........................................A. DE SIVRY.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 21 septembre 1852:

..- Nous donnons plus loin les nouvelles les plus fâcheuses sur l'état du Rhin. Ici, la Meurthe coule à pleins bords. Sur tout le parcours de Nancy à Pont-à-Mousson, la rivière a débordé. La Seille a également causé de grands dommage. Il paraît malheureusement positif que les regains sont perdus dans la proportion des trois quarts.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 21 octobre 1852:

..Le 18, à cinq heures du matin, il est arrivé à la gare de Frouard un accident qui heureusement n'a pas eu de graves conséquences. Le train de minuit, qui se trouvait en retard, n'avait pas encore quitté la gare lorsqu'a paru le train du matin. Ce train, lancé un peu vite, n'a pas vu à temps les signaux que le brouillard empêchait d'avoir leur portée ordinaire, et il en est résulté un choc dans lequel des wagons de marchandises ont souffert. On nous dit que personne n'a été blessé.
..Cet accident fait sentir plus vivement que jamais le besoin d'une seconde voie. Nous ne croyons pas devoir entretenir nos lecteurs des retards fréquens qui nous sont signalés dans l'arrivée de différens convois, parce que nous ne voulons rien dire qui puisse ressembler à une critique, parce que nous comprenons on ne peut mieux les difficultés et les embarras d'un commencement de service, et parce qu'enfin la compagnie, nous en sommes convaincus, sait à quoi s'en tenir sur la nécessité d'une seconde voie. Encore devons-nous, dans l'intérêt commun, nous faire l'écho d'observations qui sont dans toutes les bouches et que nous traduisons avec une parfaite modération. La ligne de l'Est est une des premières, sinon la première comme étendue et fréquentation. Il importe donc que le service soit aussitôt, que possible, à la hauteur de ce degré d'importance.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 8 novembre 1852:

CHRONIQUE DE L'EST

..- L'extrême douceur de la température est générale dans tous les départements. Depuis une quinzaine de jours le thermomètre centigrade ne descend guère au-dessous de 12 à 15 degrés. Les travaux d'automne en sont singulièrement favorisés ; les semailles on pu se faire dans les meilleures conditions, et le blé d'hiver s'est levé avec une vigueur qui pourra parfaitement le faire résister aux gelées.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 24 novembre 1852:

CHRONIQUE DE L'EST.

Dépouillement du scrutin sur le rétablissement de l'Empire.

Noms des communes.....Elec.
inscrits
Votans
Oui
Non
... /...
Neuves-Maisons ...............
283
249
237
12
Mailly .............................
140
132
132
»
Champigneulles ...............
320
293
273
15
Frouard ..........................
328
506
297
6
Custines ........................
231
228
212
8
Bouxières-aux-Chênes .....
236
299
287
6
Laxou ...........................
346
331
309
21
Brin ..............................
146
146
146
»
Bey ...............................
70
62
60
2
Pompey .........................
174
148
146
2
Chaligny ........................
251
206
201
3
... /...

Total partiel : 20,882 oui ; 1,903 non.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 4 décembre 1852:

CHRONIQUE DE L'EST

MAIRIE DE NANCY

Proclamation de l'Empire.

..Le maire de la ville de Nancy a l'honneur d'informer ses concitoyens que, conformément aux instructions du gouvernement et à la circulaire de M. le préfet du 28 novembre dernier, la proclamation de l'Empire aura lieu à Nancy sur la place Stanislas, le dimanche 5 décembre, à onze heures du matin.
..Immédiatement après la cérémonie, un Te Deum sera chanté à l'église Cathédrale.
..De dix heures à une heure de l'après-midi, la circulation des chevaux et des voitures sera interdite sur la place Stanislas, ainsi que celles de la Carrière, du Palais de Justice, dans le passage de l'Arc-de-Triomphe, et la rue des Trottoirs Stanislas.
..Louis-Napoléon ayant exprimé le désir qu'au lieu de fête publique, son avénement au trône fut célébré par des oeuvres charitables, le conseil municipal s'est fait un devoir de s'associer aux généreuses pensées du nouvel Empereur.
..Il a en conséquence été décidé : 1° Que des distributions de secours seront faites aux indigens dans la journée du 5 décembre ; 2° qu'il sera retiré du mont-de-piété toutes les couvertures qui y ont été engagées jusqu'au 30 novembre inclusivement.
..Le soir les édifices publics seront illuminés.
..Les habitans qui viennent de nouveau de témoigner de leurs profondes sympathies à l'occasion du vote des 21 et 22 novembre, voudront sûrement concourir à cette solennité, en illuminant la façade de leurs maisons.
....Nancy, le 2 décembre 1852.
....En l'absence du maire, siégeant au Corps législatif,
....................Le premier adjoint, PAUL COLLENOT.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du 10 décembre 1852:

 

tuilerie de Frouard