Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1853

 

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 7 janvier 1853:

..- La fréquentation du canal de la Marne au Rhin, à l'écluse de Liverdun, a été, pendant la semaine du 27 décembre au 3 janvier, de 31 bateaux, dont en destination :
..Le poids total de leur chargement est de 2,268 tonnes de 1,000 kilogrammes, composé ainsi qu'il suit :

Houille et coke .........................................
904
tonnes.
Fer, fonte, plomb, zinc, etc. ........................
10
 
Bois de chauffage .....................................
70
 
Bois de construction ..................................
641
 
Blé, farines, son, etc..................................
371
 
Matériaux de construction ..........................
35
 
Sable de verrerie .......................................
180
 
Epiceries et denrées coloniales ...................
57
 
 
_____
 
.......................Total ...............................
2,268
tonnes.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 17 janvier 1853 :

Arrété qui prescrit l'échenillage pour 1853.

..Nous préfet du département de la Meurthe,
..Vu la loi du 16 mars 1796 (26 ventôse an IV), portant que tous les ans l'échenillage sear fait avant le 20 février, et qu'il sera ordonné par l'administration ;
..Vu le n° 8 de l'article 47 du code pénal ;
...........Arrêtons :
..Art. 1.er . A partir du 1er février prochain, MM. les maires ordonneront aux propriétaires, fermiers, locataires ou autres faisant valoir leur propre héritage ou ceux d'autrui, d'écheniller les arbres, haies ou buissons plantés sur lesdits héritages.
..Art. 2. Les arbres bordant les grandes routes et appartenant à des particuliers, seront échenillés par les propriétaires ; ceux qui appartiennent au gouvernement seront échenillés par les cantonniers, sous la direction des conducteurs des ponts et chaussées.
..Art. 3. Les gardes champêtres recevront de MM. les maires l'ordre d'écheniller sur les terrains communaux non loués.
..Art. 4. Toutes les bourses et toiles provenant de l'échenillage seront brûlées dans les lieux où il n'y a aucun danger de communication de feu, soit pour les bois, arbres, bruyères, soit pour les habitations.
..Art. 5. Vingt jours après la publication du présent arrêté, qui sera publié à son de caisse dans toutes les communes du département, les commissaires de police, maires, ou adjoints, assistés des gardes champêtres, feront la visite de tout le territoire de leurs communes, afin de vérifier si l'échenillage a été bien exécuté.
..Art. 6. Dans le cas où cette opération n'aurait pas été faite convenablement, le fonctionnaire qui procédera à la visite, en dressera un procès-verbal et ordonnera aux gardes champêtres, dont il sera accompagné, d'écheniller au lieu et place de celui qui sera trouvé en défaut. Le maire dressera un état de la dépense que cette opération aura occasionnée et enverra cet état à M. le juge de paix du canton, pour être rendu exécutoire ; il y joindra le procès-verbal qui aura été dressé, afin que M. le juge de paix puisse prononcer contre le retardataire l'application de la peine mentionnée en l'art. 471 du Code pénal, n° 8.
..Art. 7. Le 15 mars prochain, au plus tard, MM. les maires devront certifier à MM. les sous-préfets que l'échenillage a été bien opéré sur le territoire de leurs commune, ou bien qu'ils ont dressé contre le retardataire des procès-verbaux et ont fait écheniller à leur frais.
..Art. 8. L'exécution du présent arrêté est confié à la vigilance de MM. les sous-préfets, maires et commissaires de police, ainsi qu'à celle de M. l'ingénieur en chef des ponts-et-chaussées du département.
..Nancy, le 10 janvier 1853. .........................................A. DE SIVRY.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 2 février 1853 :

..- Les journaux de la Moselle ont publié, et les journaux de Paris, y compris le Moniteur, ont reproduit la nouvelle suivante :
..« Un travail très imortant, qui avait été longtemps demandé par la chambre de commerce de Metz, s'exécute depuis quelque temps : c'est la contruction des deux écluses destinées à relier, à Frouard, la basse Moselle au canal de la Marne au Rhin. D'après des instructions spéciales, les dimensions de ces écluses doivent être telles, qu'elles puissent recevoir les grands bateaux de Moselle, et assurer ainsi à la batellerie de la Moselle la navigation du Canal.
..Une fois ces travaux achevés, le département de la Moselle se trouvera en relation directe, par la Moselle et le canal, d'un côté avec les départements de la Meuse, de la Marne et Paris, et de l'autre avec la Meurthe, le Bas et le Haut-Rhin, et tout le midi, par le canal du Rhin au Rhône. »
..Il importe, nous le pensons, de rectifier des erreurs ainsi propagées, parce qu'elles sont de nature à porter préjudice à la batellerie qui pourrait prendre, dans la prévision des faits dont il s'agit, des mesures très couteuses et parfaitement inutiles.
..Pour que les bateaux de Moselle, après avoir franchi les biefs de jonction, pussent parcourir à l'aise tous les biefs du canal de la Marne au Rhin, du Rhin au Rhône, etc., il eût fallu que les ingénieurs des ponts-et-chaussées, par la plus singulière des fantaisies, eussent donné aux écluses de Frouard moins de largeur qu'aux écluses du canal. Voici la vérité :
..Quand l'éminent ingénieur chargé de la direction générale des travaux du canal de la Marne au Rhin, voult compléter son oeuvre en établissant une descente en Meurthe et en Moselle, il eut égard, naturellement, à l'importance présente, et surtout à l'imprtance future de la navigation de la Moselle. Désireux d'éoargner aux bateaux l'embarras d'un transbordement en rivière par les crues, les courants, les basses eaux, etc., il prit des dispositions pour que les bateaux de Moselle pénétrassent dans un bassin de chargement et de déchargement, placé entre le chemin de fer et la rivière. Les portes d'écluse ont, sur le canal, comme sur tous les canaux bien étudiés et bien construits, 5 mètres 20 centimètres de large. Les plus grands bateaux du canal y passent très-aisément. Mais les bateaux de rivière, forcés de recheter un faible tirant d'eau par une plus grande largeur, ont une construction spéciale et mesurent jusqu'à 6 mètres d'un bord à l'autre. On donnera donc 6 mètres d'ouverture à la première écluse de Frouard, à celle qui devait donner entrée dans le bassin de transbordement.
..Mais la chambre de commerce de Metz, dans sa sollicitude pour les intérêts de la navigation, crut devoir insister pour que l'on donnât aux bateaux de Moselle la facilité non seulement d'entrer dans le bassin, mais de monter jusque dans le canal de la Marne au Rhin. La chambre de commerce adressa donc à M. le ministre des travaux publics une pétition rédigée dans ce sens. Et dès que l'honorable ingénieur en chef fut saisi de la demande, il s'empressa de faire rétablir les écluses d'amont sur le plan des écluses d'aval. Les bateaux de Moselle pourront donc remonter dans le canal, mais ceux de ces bateaux qui mesureront plus de 5 mètres ou 5 mètres 10 centimètres d'un bord à l'autre, ne pourront aller au delà de Liverdun, vers Paris, ou de Jarville, vers Strasbourg, puisque là ils rencontreronts des écluses. Nous doutons même qu'ils puissent franchir les ponts tournans. Mais les écluses et les ponts-tournans ne sont pas tous les obstacles qui s'opposent à la navigatin des bateaux de Moselle sur le canal de la Marne au Rhin, et sur les autres canaux de France. Tout le monde sait que la largeur des canaux n'est, au fond de la cuvette, que de 10 mètres. Qu'arriverait-il donc si deux bateaux de 5 mètres 50 centimètres et de 6 mètres venaient à se rencontrer ?
..Au reste, les écluses et les bassins de Frouard sont disposés de manière à satisfaire à tous les besoins de l'importante navigation de la Moselle. Un bassin immense, pratiqué entre la rivière et le chemin de fer qui le dominera d'environ quatre mètres, permettra de transporter du chemin de fer dans les bateaux, et à l'aide d'estacades, toutes les marchandises possibles. Une gare de 200 mètres de longueur, établie dans le canal, permettra de transporter du canal dans les wagons les chargements des bateaux.
..Il nous reste à désirer, dans l'intérêt bien entendu de la ville de Metz et de son avenir commercial, que les travaux destinés à rendre la moselle plus facile à la navigation, soient continués et activement poussés. Il serait bien que la ville de Metz ou le département de la Moselle consentissent aux sacrifices, relativement peu considérables, que nécessiterait la construction d'un port intérieur. L'état de choses actuel présente en effet des inconvéniens qu'il importerait de faire disparaître. Metz et Nancy doivent être liées l'une à l'autre, la prospérité de l'une doit aider à la prospérité de l'autre. Nous pouvons affirmer, quant à nous, et avec la plus chaleureuse sincérité, que nous applaudirons à tout ce qui pourra aider à la fortune de nos voisins.
.....................A. Lemachois.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 8 février 1853 :

..- Douze nouvelles locomotives sont être admises à circuler sur la ligne de Strasbourg. Elles portent les noms suivans : le Siroco, l'Hercule, l'Abondance, l'Alerte, l'Atelier, le Stéphenson, la Champagne, la Lorraine, l'Alsace, la Prusse, la Bavière, la Suisse.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 10 février 1853 :

..- La deuxième voie de chemin de fer de Paris à Strasbourg sera posée vers la fin du mois de mars. On nous assure, en outre, que la convention conclue l'anné dernière entre la compagnie concessionnaire et les bateaux à vapeur du Rhin, pour les voyages circulaires à prix réduits, sera mise en vigueur cette année, mais d'une façon beaucoup plus étendue.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 2 mars 1853 :

..- La circulation, une instant rétablie sur toute la ligne du chemin de fer, a été de nouveau empêchée par la neige dans la journée du 26.
..On est resté, à Nancy, pendant 24 heures, sans nouvelles de Paris, par voie du chemin de fer.
..Voici les renseignements qui nous parviennent :
..Les trains 16 et 18, partis de Strasbourg, le premier, à 10 heures 25 minutes du matin, le second, à midi 10 minutes, ont été obligés de s'arrêter entre Marainviller et Lunéville. Le train 22, faisant le service des dépêches, parti à 3 heures 30 minutes, s'est arrêté entre Lutzelbourg et Sarrebourg.
..La machine de réserve, de Lunéville, montée par un inspecteur, est sortie pour tenter de leur porter du secours; mais à peu de distance de cette station , la machine s'est engagée dans la neige, de telle sorte qu'on a été forcé de l'abandonner.
..Aucun des trains venant de Paris n'est arrivé, ni samedi ni dimanche ; ils étaient arrêtés à Loxéville. La quantité de neige est si grande, que samedi à trois heures du soir les agens de la compagnie ayant fait partir un train pour suivre l'itinéraire du train 16, il n'a pu aller que jusqu'à Foug, d'où il a dû revenir avec un autre train qui avait été envoyé également sur Paris.
..Dimanche matin, à 6 heures et demie, un nouveau convoi, précédé d'une machine à marchandises, lui servant de pilote, a encore été envoyé pour tenter de nouveaux efforts.
..Aucun accident néanmoins n'est survenu, et on a travaillé activement à déblayer la voie ; 500 hommes de troupes, de la garnison de Strasbour, ont été envoyés auprès de Saverne et de Hommarting, et un grand nombre d'ouvriers sont partis de Nancy dimanche matin avec des outils.
..Grâce à ces travaux, la circulation a été rétablie dans la soirée de dimanche, et lundi matin, nous avons reçu simultanément le courrier du jour et celui de la veille.

 

..- On lit dans le Constitutionnel :
..« On a pu signaler, dans ces derniers jours, une certaine irrégularité dans la transmission des dépêches électriques. A Paris même, on a remarqué des interruptions momentanées. On en recherche les causes, qui paraissent tenir aux singulières variations de la température. L'Emancipation précise des faits. Nous lisons dans son numéro qui nous arrive aujourd'hui :
..Nous avons à signaler un fait singulier et qui, jusqu'ici, ne s'était pas encore produit, que nous sachions. Une dépêche électrique qui nous a été expédiée de Paris hier entre quatre et cinq heures de relevée, ne nous est parvenue que ce matin à onze heures. La neige tombée sur les fils du télégraphe avait paralysé l'action du fluide électrique. Le phénomène est constaté, les savans ne tarderont pas à nous l'expliquer sans doute ; il y a là d'ailleurs plus qu'une curiosité à satisfaire, il s'agit de trouver le moyen de remédier à une défectuosité qui, dans des circonstances données, pourrait avoir les conséquences les plus graves. »
..Le même fait s'est produit ici ; les communications par le télégraphe électrique ont été interrompues entre Paris et Nancy. Mais nous avons entendu expliquer cette interruption d'une façon on ne peut plus simple. La neige s'est amoncelée sur les capsules en porcelaine qui sont fixées au poteau et soutiennent, en l'isolant, le fil du télégraphe. La neige a fini par toucher à la fois, et le fil, et le poteau, de telle sorte que l'isolement n'existait plus et que la transmission n'avait plus lieu. Nous pensons qu'on pourra facilement remédier à cet inconvénient, mais enfin il existe.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 12 mars 1853 :

..- On se rappelle que les neiges amoncelées par le vent avaient empêché les trains de Strasbourg à Paris d'arriver jusqu'à Lunéville, l'un d'eux, arrêté à 5 kilomètres, n'avait pu être remorqué, malgré les nombreuses locomotives envoyées à son secours. Le général Reyau, instruit de cet état de choses le dimanche matin, avait fait commander cent hommes de service dans chaque régiment, et les avait mis à la disposition du chef de gare. Après cinq heures de travail, la voie était déblayée, et le train reprenait sa marche. La compagnie du chemin de fer a envoyé 500 fr. pour être donnés aux travailleurs; mais ceux-ci, tout aussitôt, et de leur propre mouvement, en ont fait l'abandon aux pauvres.
..Les régiments qui composent la division de Lunéville sont les 2e et 8e chasseurs, les 3e et 6e dragons.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 16 mars 1853 :

..- Un essai des plus intéressants va être fait sur le canal. Un bateau à vapeur doit arriver aujourd'hui, ou demain au plus tard, dans les bassins de Nancy. On sait que jusqu'ici les bateaux à vapeur ont été interdits sur les canaux, à cause de la dégradation qu'éprouvaient les berges par suite du remou du sillage. On cherche à vaincre cette difficulté. Les bateaux dont il s'agit ne sont pas à hélice ; ils ont une roue unique placée à l'arrière. On comprend toute l'importance de ces tentatives, et le nouvel avantage que donnerait aux canaux la navigation à vapeur.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 30 mars 1853 :

..- Nous avons annoncé les premiers l'arrivée à Nancy du bateau à vapeur le Porteur, n° 5. C'est chargé de cinquante tonnes ou cinquante mille kilogrammes de marchandises diverses, que ce bateau a parcouru le canal. Il a franchi cette distance en moins de sept jours, malgré les nombreux pertuis de la Marne et les 104 écluses que compte le canal depuis Cumières jusqu'à Nancy : cette dernière partie du trajet s'est même faite en 45 heures de marche.
..Le bateau est en fer ; il est pourvu d'une machine à vapeur de la force de 10 à 12 chevaux, placée à son arrière et faiant mouvoir deux roue à aubes, disposées de chaque côté du gouvernail et construites de manière à ne causer aucune dégradation aux berges du canal. Sa vitesse est de 6 à 7 kilomètres à l'heure ; et il a été constaté que le remous résultant de sa marche n'est pas, à beaucoup près, aussi fort que celui produit par le vent sur certaines parties du canal.
..La compagnie des Porteurs, - qui fait déjà avec beaucoup de succès un service journalier entre Paris et Rouen, en dix-huit heures à la descente de la Seine et trente-huit heures à la remonte, annonce comme très-prochain l'établissement d'un service régulier entre le Havre et Mulhouse.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 19 avril 1853 :

 

CHEMIN DE FER. - Service d'été, à dater du 17 avril 1853
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Horaires d'été des trains en avril 1853

 

 

 

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 27 avril 1853 :

..- Voici la liste des 36 jurés désignés par le sort pour faire le service pendant la deuxième session des assises de 1853, qui s'ouvriront dans quelques jours :
...../... ; Diederichs (Jean-Pierre), capitaine en retraite à Pompey ; .../...

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 29 avril 1853 :

..- En exécution d'un nouveau règlement sur la police du roulage, toutes les voitures qui circulent maintenant la nuit sur les routes impériales et autres, doivent être pourvues d'un fallot placé à l'avant. Cette mesure excellente est de nature à faire éviter bien des accidens.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du 8 juin 1853 :

..- M. l'ingénieur en chef Collignon, dont nos avons annoncé la nomination aux fonctions importantes de secrétaire du conseil général des ponts-et-chaussées, a quitté Nancy depuis quelques jours déjà.
..Par un séjour de près de quinze années à Nancy, par les services sans nombre qu'il a rendus à la contrée, M. Collignon était un concitoyen, et nous ne voudrions pas que des relations aussi anciennes, aussi honorable entre la Lorraine et un homme de ce talent et de ce caractère éprouvassent cette grave modification, sans rappeler brièvement les titres de M. Collignon aux sympathies cordiales de notre pays.
..M. Collignon entreprit les travaux du canal de la Marne au Rhin, c'est-à-dire de l'une des voies de circulation les plus importantes que possède aujourd'hui la France, sur les plans de M. l'ingénieur en chef Bisson. Nous ne dirons pas les difficultés d'exécution que l'on rencontra, l'activité sans exemple qui fut déployée, et le bonheur avec lequel tous les obstacles furent surmontés. Ces détails sont du domaine public. Mais l'ingénieur en chef ne bornait pas à la direction spéciale des travaux le rôle qu'il s'était assigné. Il s'agissait de démontrer avec évidence au gouvernement la nécessité de traiter largement le canal de la Marne au Rhin dans la répartition des allocations fournies par le budget. Il s'agissait de pousser activement à l'achèvement de l'entreprise. On sait avec quel zèle infatigable M. Collignon s'est acquitté de ces soins difficiles. A la suite d'une proposition émanée d'un membre de l'opposition législative, député du midi, les projets du canal de la Marne au Rhin et du canal latéral à la Garonne avaient été menacés d'une mutilation. L'année suivante, les chambres, mieux inspirées, étaient revenues sur cette question, et, par bonheur, M. Collignon avait été nommé député par l'arrondissement de Sarrebourg. On peut relire, dans le Moniteur, cette importante discussion. On verra la part décisive que prit à ces débats le nouveau député. De l'aveu de tous les hommes spéciaux, ce fut à M. Collignon, à son talent d'orateur et de statisticien, à son énergie et à son savoir que fut dû le vote qui décida l'achèvement complet des deux voies. Et il y a trois années, quand le gouvernement voulut enfin reprendre les travaux qu'avait fatalement interrompus la révolution de Février, on ne crut pouvoir donner une meilleur garantie à une population qui réclamait le prompt achèvement du canal, qu'en renvoyant à Nancy l'homme qui avait donné tant de preuves excellentes de son infatigable persistance. Cette fois, M. Colignon ne se contenta pas de presser les travaux d'achèvement, il conçut et fit exécuter cette descente en Moselle, à Frouard, qui doit mettre le canal en communication avec la rivière. Ce projet rencontra des adversaires, il eut à lutter contre de grands intérets qui se prétendaient lésés : l'ingénieur en chef en triompha, et dans un avenir prochain le commerce comprendra toute l'importance de ce triompe.
..Le tracé du chemin de fer de Paris à Strasbourg est également l'oeuvre de M. Collignon. Peut-être n'at-on pas oublié les combats contre le tracé par dijon qui rejetait Nancy dans les hasards des embranchements. Ici encore, notre ingénieur en chef, ses rares facultés d'écrivain, ses discussions logiques et lucides l'emportèrent sur des rivalités très-haut placées : le tracé fut maintenu par Nancy.
..Mais il est un projet que l'honorable ingénieur affectionnait particulièrement, et que certes il eût amenée bientôt à exécution s'il était resté dans la Meurthe. Nous voulon parler du canal de Sarrebruck à Gondrexange, du canal des houillères. Aujourd'hui, après le chemin de fer de Paris à Strasbourg et canal de la Marne au Rhin, c'est l'entreprise qui importe le plus à toutes les industries de l'Est. On peut aller jusqu'à prétendre, sans aucune espèce d'exagération, que pour un très-grand nombre de nos fabriques, cette communication directe et à bas prix, avec les houillères, est une question de vie ou de mort. Sans aucun doute, c'est là une oeuvre trop utile, trop bien indiquée par la situation que fait à nos fabriques une concurrence de jour en jour plus redoutable, pour qu'il n'y ait pas exécution à un moment donné. Nous faisons des voeux sincères pour que ce moment ne soit pas trop éloigné.
..M. Collignon, nous l'avons dit, n'était pas seulement un ingénieur éminent. C'était en même temps un organisateur distingué, un économiste de premier ordre, dans la bonne acceptation du mot. Son livre sur le Concours des canaux et des chemins de fer, qu'il publia au mois de janvier 1845, et qui paraissait alors une hardiesse à beaucoup de gens, un paradoxe à quelques autres, est aujourd'hui la plus grande des vérités. Nous avons vu l'autre jour, à l'assemblée générale des actionnaires du chemin de fer du Nord, M. Pereire accepter la thèse soutenue il y a huit ans par M. Collignon, et déclarer ruineuse la guerre que se faisaient les chemins et les canaux, alors qu'il y avait large place pour tout le monde.
..Si quelque chose pouvait adoucir les regrets que nous fait éprouver le départ de M. Collignon, ce serait le choix de son remplaçant. Le service de M. Collignon est confié à M. Jaquiné. Le département de la Meurthe connaît assez M. Jaquiné pour savoir que les intérêts de l'Etat et des populations ne sauraient être en de meilleurs mains. - A. Lemachois.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 14 juillet 1853 :

..- Le 1er septembre prochain, le canal de la Marne au Rhin sera livré à l'exploitation dans tout son parcours et le chemin par eau sera ouvert entre le Rhin et la Seine. Les travaux de la lacune qui existait encore dans une partie du département de la Meurthe viennent d'être terminés.
..Tout le canal va être mis en eau dès le 15 août, et on fera, durant la dernière quinzaine du mois d'août, les essais nécessaires pour constater la bonne construction du tronçon qui jusqu'ici a empêché les relations directes entre Strasbourg et Paris.
..Le 1er septembre aura lieu la solennité de l'inauguration de la voie entière.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 23 août 1853 :

..- L'ouverture du canal de la Marne au Rhin dans tout son parcours a été fixé par M. l'ingénieur en chef au 1er septembre prochain.
..Dès l'ouverture, le service de la navigation commencera sur toute la ligne, et le commerce pourra faire circuler ses marchandises entre Paris et Strasbourg.
..Les départs des bateaux auront lieu simultanément et le même jour tant de Paris que de Strasbourg.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 25 août 1853 :

Ouvroirs.

..Il existe dans le département 19 asiles ouvroirs, où 476 jeune fille de l'âge de 12 à 14 ans vont apprendre la couture, le tricot et les divers ouvrages qui doivent les mettre à même de pourvoir à leur existence. Il serait bon d'étendre cette institution à toutes les communes ayant une école spéciale de fille ; mais sur ce point encore on est arrêté par la question d'argent, le bon vouloir est paralysé par le manque de fonds et l'impossibilité où sont les communes de créer des ressources pour cet objet.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 31 août 1853 :

Conseil général de la Meurthe

RAPPORT DE M. LE PRÉFET

...../...

Canal de la Marne au Rhin.

..Nos contrées, des plus riches de France, Messieurs, en sont aussi des plus favorisées, et bientôt, je l'espère, il ne restera rien à leur souhaiter pour la création de ces grandes choses dont l'accomplissement change la face des pays médiocres et porte à leur apogée les pays les plus fertiles.
..Le canal de la Marne au Rhin est terminé sur toute la ligne, apportant la vie dans les campagnes désertes auxquelles il ne manquait que des moyens de transport. Commencé en 1838, il a éprouvé bien des vicissitudes ! Enfin achevé, il sera livré au commerce sur tout son parcours dans les premiers jours de septembre.
..L'embranchement de Frouard vient aussi, au milieu de notre beau territoire, joindre la Moselle au canal et par conséquent à Paris, introduisant partout sur son passage ces denrées encombrantes dont le bas prix de transport fait toute la valeur. Les bois, la pierre, la houille arriveront sur tous les points à de telles conditions que des industries jusqu'à présent impossibles chez nous y deviendront faciles.
..La première partie de ce beau travail, comprise entre le canal et le bassin pour l'embarquement des houilles, est terminée ; la seconde, qui réunit le bassin des houilles à la Meurthe, se jetant dans la Moselle, le sera peut-être à la fin de cette campagne.
..Ainsi moins de deux ans auront suffi pour l'exécution complète de cet embranchement d'un intérêt si capital, dont nous avons posé la première pierre le 27 juin 1852.

 

 

Le Journal de
la Meurthe et des Vosges du vendredi 16 septembre 1853 :

..- Les maires ne doivent pas négliger la publication du ban des vendanges dans leurs communes respectives. Il importe qu'à l'époque de la maturité du raisin, ils aient soin de réunir extraordinairement le conseil municipal pour fixer l'ouverture de la vendange. Si le conseil, invité à se réunir, ne répondait à cet appel, le maire ne devrait pas hésiter à passer outre, et fixer seul, par un arrêté de police qu'il ferait afficher ou publier de la manière accoutumée, le jour de la vendange dans les vignes non closes.

 

Le Journal de
la Meurthe et des Vosges du dimanche 18 septembre 1853 :

..- La commune d'Eulmont vient d'être douloureusement impressionnée par la mort du sieur Hureau. Cet homme, mordu il y a quelques jours par un chien enragé, a succombé hier matin après d'atroces souffrances et malgré les soins qui lui ont été prodigués par plusieurs médecins de Nancy.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 22 septembre 1853 :

..- Nous, préfet du département de la Meurthe,
..Considérant que plusieurs accidens ont été occasionnés sur divers points du département, par des chiens atteints d'hydrophobie, et qu'il importe de prendre toutes les mesures possibles pour empêcher que ces malheurs ne se reproduisent ;
..Vu les lois des 16-24 août 1790, 19-22 juillet 1791 et les articles 471 et 475 du code pénal ;
...............Arrêtons :
..Art. 1er. A partir de la publication du présent arrêté et jusqu'à nouvel ordre, il est défendu, dans toutes les communes du département, de laisser sortir les chiens s'ils ne sont pas muselés ou tenus en laisse.
..Art. 2. Il est fait exception à cette disposition, en faveur des chiens de chasse, qui pourront être démuselés, mais seulement au moment d'entrer en chasse, et qui, aussitôt cet exercice terminé, rentreront sous la loi commune.
..Art. 3. Indépendamment des prescriptions qui précèdent, il est expressément défendu de laisser circuler des chiens sans qu'ils soient munis d'un collier portant le nom et l'adresse de leur maître.
..Art. 4. Les chiens qui seront trouvés sur la voie publique et à l'égard desquels on aurait négligé de prendre les mesures ci-dessus prescrites, seront immédiatement abattus par les soins des gardes champêtres et forestiers, et de tous autres agens désignés spécialement à cet effet par MM. les maires.
..Art. 5. Il sera, en outre, dressé procès-verbal contre les propriétaires de ces chiens et contre toute personne qui aura contrevenu aux dispositions du présent arrêté.
..Art. 6. MM. les maires, officiers de gendarmerie, commissaires de police et agens sous leurs ordres, gardes champêtres et forestiers, sont chargés de l'exécution du présent arrêté, qui sera inséré au Recueil des actes administratifs, publié à son de caisse et affiché dans toutes les communes du département.
..Nancy, le 19 septembre 1853.
.......................................A. DE SIVRY

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 12 octobre 1853 :

..- On nous fait remarquer que les sages prescriptions de l'autorité relatives aux chiens, sont bien loin d'être généralement exécutées. C'est un fait que nous recommandons à la sollicitude de l'administration.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 16 octobre 1853 :

..- La navigation a commencé depuis la fin du mois de septembre sur le canal de la Marne-au-Rhin. On nous communique d'intéressans détails sur le premier voyage d'essai fait par le bateau Le Modèle, appartenant à MM. Mathiss-Gerhardt et Comp., quai Saint-Nicolas, 71.
..Extrait du journal de bord. - Départ de Strasbourg dans la nuit du 20 au 21 septembre ; arrivée le 21, à 8 heures du soir, à l'écluse n° 14, à 58 kilomètres de Strasbourg, (près du souterrain d'Arschwillers).
..Du 21 à 8 heures du soir jusqu'au 24, à 8 heures du matin, le bateau n'a fait que 3 kilomètres ; les travaux non achevés et le manque d'eau ont occasionné ce retard de 60 heures.
..Depuis l'entrée du souterrain d'Arschwiller jusqu'à Nancy, la navigation allait pour le mieux ; ce trajet de 88 kilomètres a été fait en 22 heures et demie, et le bateau est arrivé le 25, à 8 heures et demie du matin.
..Départ de Nancy le 25, à 3 heures et demie du soir ; la marche était difficile, par le mauvais temps qui a forcé de s'arrêter à Frouard à 7 heures du soir, jusqu'au lendemain 26 à 4 heures du matin.
..Arrivée à Toul à 3 heures du soir et au souterrain de Mauvages, le 27, à 1 heure de l'après-midi ; retard de 5 heures par le règlement qui n'autorise le passage de ce côté que de 6 heures en 6 heures, il a fallu trois heures pour le passage de ce souterrain d'une longueur de 4,891 mètres.
..Passé à Ligny le 28 à 10 heures du matin, et arrivé à Bar-le-Duc à 9 heures du soir.
..Dans toutes ces lignes depuis Nancy, il y a eu beaucoup d'encombrement de bateaux et de radeaux qui rendaient impossible une marche régulière et accélérée ; la nuit surtout le canal était souvent barré par les uns ou les autres, ce qu'un réglement définitif et sérieux défendra par la suite. Ainsi on a vu qu'entre le souterrain d'Arschwiller et Nancy, le bateau a fait près de 4 kilomètres à l'heure, tandis qu'entre Nancy et Bar-le-Duc, il n'a plus fait que 2 kilomètres ; il est vrai de dire, qu'à Nancy il a pris une surcharge de 30,000 kilog., ce qui a aussi un peu contribué à aller moins vite. Au départ de Strasbourg, il n'y avait que 100,000 kilog. de charge en raison de l'incertitude de l'étiage.
..De Bar-le-Duc le bateau est allé en ordinaire, en remettant ses chevaux de relais à un bateau en remonte de Paris, qui est en station près de Lutzelbourg et qui atend l'ouverture pour arriver à Strasbourg.
..En résumé, ce bateau a fait en moyenne par la bonne comme par la mauvaise navigation 3 kilomètres à l'heure, ce qui est un résultat assez satisfaisant surtout en vue des améliorations à espérer.
..Dans la journée de demain l'on attend à Strasbourg le premier bateau qui aura franchi directement la distance du Havre à Paris et à Strasbourg par le canal de la Marne-au-Rhin ; ce bateau porte un chargement de 150,000 kil. de marchandises ; il appartient également à la société Mathiss-Gerhardt.
..Nous ne pouvons qu'applaudir au zèle déployé par cette société, toutes les fois qu'il s'est agi d'améliorations et d'innovations dans la batellerie et la navigation fluviale. L'activité des hommes spéciaux qui sont à la tête de son administration, assure au commerce de l'Alsace une excellente exploitation de ce canal, dont le mouvement commercial ne manquera pas de ranimer l'industrie de notre cité.
....................................Pour la Chronique de l'Est,.........Duquennois

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 18 octobre 1853 :

..- Les vendanges se font partout, et partout le résultat est désespérant. En Lorraine, nous avions eu au moins cet avantage que l'oïdium avait atteint quelques treilles, en respectant complétement les vignes à vin. Il est même évident que grâce au soleil de ces derniers jours, le vin eût été passable, si la gelée subite, survenue il y a plus d'une semaine, n'eût dépouillé les ceps et forcé de vendanger tant bien que mal. Aujourd'hui encore, on prétend que le produit ne sera pas aussi mauvais, comme qualité, qu'on le devait supposer.