Le quotidien dans la presse de 1871
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 19 février 1871 :
..La dépêche suivante a été affichée hier sur les murs de Nancy.
..« L'armistice a été prolongé jusqu'au 24 de ce mois, à midi, et étendu au théatre de la guerre du sud-est, nos troupes occupant les départements du Doubs et de la Côte-d'Or, ainsi que la plus grande partie du département du Jura.
..« La forteresse de Belfort s'est rendue avec le matériel de guerre servant à l'armement de la place et sera occupée par nos troupes le 18. Vu la vaillante défense de la garnison, il lui a été accordé de sortir de la place avec les honneurs de la guerre.
......................................................................................VON PODBIELSKI.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 26 février 1871 :
..Le Journal de la Meurthe et des Vosges, a été saisi hier à cinq heures, et a été condamné à 100 fr. d'amende, pour avoir reproduit un fait-divers dans lequel se trouvait le nom de M. le grand-duc de Mecklembourg.
..La paix, nous avons lieu de le penser, a dû être signée à Versailles dans la nuit de samedi à dimanche.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 28 février 1871 :
..Une nouvelle importante nous est officiellement donnée. La voici :
..L'armistice est prolongé jusqu'au 12 mars ;
..Le gouvernement prussien se réserve le droit de reprendre les hostilités le 6, si la paix n'est pas ratifié le 3.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 3 mars 1871 :
..- La dépêche suivante a été affichée hier sur les murs de Nancy :
..L'entrée des troupes alemandes à Paris a eu lieu hier, par un temps magnifique, et sans provoquer aucune manifestation. Les troupes occupèrent les Champs-Elysées, Trocadéro et les quartiers limitrophes.
..Nancy, le 2 mars 1871.
...........................Le gouverneur Général,
.....................................VON BONIN.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 5 mars 1871 :
..On nous communique le tracé de la nouvelle frontière franco-allemande. Le voici :
..La France renonce en faveur de l'empire allemand à tous ses droits et titres sur les territoires situés à l'est de la frontière ci-après désignés : La ligne de démarcation commence à la frontière Nord-Ouest, du canton de Cattenom, vers le grand duché de Luxembourg ; suit vers le sud les frontières occidentales du canton de Cattenom et Thionville, passe par le canton de Briey en longeant les frontières occidentales des communes de Moutois-la-Montagne et Roncourt, ainsi que les frontières orientales des communes de Ste-Marie-aux-Chênes, St-Ail, Habonville, atteint la frontière du canton de Gorze qu'elle traverse le long des frontières communales de Vionville, Bouxières et Onville, suit la frontière Sud-Ouest de l'arrondissement de Metz, la frontière occidentale de l'arrondissement de Château-Salins jusqu'à la commune de Pettoncourt dont elle embrasse les frontières occidentales méridionales pour suivre la crête des montagnes entre la Seille et le Moncel jusqu'à la frontière de l'arrondissement de Sarrebourg au Sud de Lagarde.
..La démarcation coïncide ensuite avec la frontière de cet arrondissement jusqu'à la commune de Tanconville, dont elle atteint la frontière au Nord ; de là, elle suit la crête des montagnes entre les sources de la Sarre blanche et de la Vezouze jusqu'à la frontière du canton de Schirmeck, longe la frontière occidentale de ce canton, embrasse les communes de Saales, Bourg-Bruche, Colroy-la-Roche, Plaine, Ranrupt, Saulxures et Saint-Blaise-la-Roche, du canton de Saales, et coïncide avec la frontière occidentale des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin jusqu'au canton de Belfort, dont elle quitte la frontière méridionale non loin de Vourvenos, pour traverser le canton de Delle, aux limites méridionales des communes de Bourogne et de Froidefontaine et atteint la frontière suisse en longeant les frontières orientales des communes de Donchery et de Delles.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 8 mars 1871 :
..- L'arrêté suivant vient d'être affiché sur les murs de Nancy :
..« Nous, commandant de la ville de Nancy, décrétons :
..« Chaque soldat français portant l'uniforme est obligé de saluer tous les officiers et tous les employés militaires allemands de la manière indiquée par l'instruction. Tout contrevenant sera arrêté et puni.
..« De même nous attendons de chaque officier ou employé militaire français, sortant en uniforme, qu'il salue le premier les officiers et les employés militaires supérieurs allemands.
..« Tout contrevenant sera banni de la ville.
..« Tous les officiers et tous les employés militaires supérieurs allemands sont priés de veiller avec la dernière sévérité à l'exécution des présents ordres, en faisant arrêter immédiatement les contrevenants et en les amenant au poste le plus rapproché.
........................................................................« Nancy, le 6 Mars.
.............................................................................................« SCHARTOW. »
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 31 mars 1871 :
..Le Gouvernement a fait adresser aux maires de chacun des pays envahis la lettre suivante :
............« Monsieur le maire,
..« L'Assemblée nationale vient de nommer une commission de quarante-cinq membres pour constater la situation des départements envahies. Nous venons vous prier de nous aider dans cette tâche aussi importante que difficile.
..« La commission a reconnu qu'en toute justice une réparation était due aux victimes de l'invasion, et que les départements non envahis devaient supporter leur part des désastres infligés aux départements envahis. Tout lui fait espérer que l'Assemblée nationale partagera cette opinion.
..« sans attendre que l'Assemblée nationale ait pu se prononcer sur le principe et les formes de l'indemnité et sur toutes les questions de fond et de détail que soulève l'occupation étrangère, la commission ouvre dès à présent une enquête qui lui permettra d'abord de constater les droits et la situation de chacun, ensuite de présenter à l'Assemblée un tableau fidèle des misères et des ruines que la guerre a traînées après elle.
..« Il est très important pour les municipalités et les particuliers qui ont subi des pertes et des préjudices de ne pas exgérer leurs déclarations, car ces déclarations seront inévitablement soumises à un contrôle très sévère le jour où il s'agira de fixer le montant des indemnités. L'exagération pourrait compromette le succès d'une demande bien fondée.
..« Veuillez donc, Monsieur le maire, remplir le tableau ci-contre, le signer d'accord avec votre conseil municipal, et répondre aux questions qui vous sont posées. Vous aurez aussi l'obligeance de remettre, le plus promptement possible, le présent état à M. le maire de votre chef-lieu de canton, qui voudra bien réunir les états concernant toutes les communes de son canton et qui pourra les expédier gratuitement au président de l'Assemblée nationale (commission des départements envahis).
..« Veuillez agréer, monsieur le maire, l'expression de nos sentiments dévoués.
............................................................................« Le Président de la commission
....................................................................................des départements envahis,
........................................................................................« KOLB-BERNARD. »
..Cette lettre est suivie d'un tableau à remplir, énumérant les réquisitions de toute nature dont les communes ont pu être frappée, et se termine par le questionnaire suivant :
..« I. - A quelle somme s'élève la totalité des dépenses faites dans votre commune par le séjour, l'entretien et la nourriture des troupes
..« II. - A quelle somme s'élève la totalité des réquisitions en denrées, fourrage et marchandises ?
..« En animaux ?
..« En argent ?
..« En charriots, transports, et travaux divers . »
..« III. - Avec quelle ressource le budget de votre commune a-t-il fait face aux dépenses imposées par l'invasion ? »
..« IV. - 1° Par le fait de la guerre, les édifices publics de votre commune ; mairie, églises, écoles, ont-ils été détériorés ou ruinés ? A combien s'élèvent ces pertes, et quelle somme faudrait-il dépenser pour réparer les dommages causés ?
..« 2° Pouvez-vous signaler les dommages causés dans le service des ponts et chaussées et les estimer ?
..« 3° Avez-vous à signaler, dans votre commune, des incendies ou des ruines causés à des particuliers par le fait de la guerre ? quelle a été l'importance de ces sinistres ?
..« V. - Quelle a été l'influence de l'invasion sur l'agriculture, dans votre commune ?
..« Les travaux agricoles ont-ils été suspendus ? »
..« VI. - Quelle a été l'influence de l'invasion sur l'industrie, dans votre commune ?
..« Les fabriques ont-elles été fermées ? »
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 1er avril 1871 :
..- Les postes allemandes ne fonctionnent plus dans les départements de l'Aisne, des Ardennes, de l'Aube, du Calvados, de la Côte-d'Or, du Doubs, de l'Eure, de l'Eure-et-Loir, d'Indre-et-Loire, de Loir-et-Cher, de la Marne, de la Haute-Marne, de la Meurthe, de la Meuse, de l'Oise, de l'Orne, de la Haute-Saône, de la Sarthe, de la seine-Inférieure, de Seine-et-Marne, des Vosges et de l'Yonne. Le service des postes français est complétement libre dans ces départements.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 4 avril 1871 :
..- L'affranchissement des lettres de la France pour l'Alsace et la partie de la Lorraine annexée est obligatoire. La taxe est de 20 centimes par 10 grammes ou fraction de 10 grammes.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 8 avril 1871 :
..Voici le texte officiel du projet de loi sur les élections municipales.
..M. Batbie a déposé sur le bureau de l'Assemblée le rapport de la commission chargée d'étudier le projet de loi sur les élections municipales.
..Voici le texte de ce projet, tel qu'il a été amendé par la commission :
..Article premier. - Immédiatement après la publication de la présente loi, les commissions municipales cesseront leurs fonctions ; provisoirement, et jusqu'à l'installation des nouvelles municipalités, les fonctions de maires, d'adjoints, de présidents et assesseurs, des bureaux électoraux seront remplis par les membres des derniers conseils municipaux élus, en suivant l'ordre d'inscription sur le tableau.
..Art. 2. Dans le plus bref délai après la promulgation de la présente loi, le gouvernement convoquera les électeurs dans toutes les communes pour procéder au renouvellement intégral des conseils municipaux.
..Art. 3. - Les élections auront lieu au scrutin de liste pour toute la commune. Néanmoins la commune pourra exceptionnellement être divisée en section, dont chacune élira un nombre de conseillers proportionné au chiffre des électeurs inscrits. En aucun cas ce fractionnement ne pourra être fait de manière qu'une fraction air à élire moins de deux conseillers. Le fractionnement sera fait par le conseil général sur l'initiative, soit du préfet, soit d'un membre du conseil général, ou enfin du conseil municipal de la commune intéressée. Chaque année, dans sa session ordinaire, le conseil général procèdera, par un travail d'ensemble comprenant toutes les communes du département, à la révision des sections, et en dressera un tableau qui sera permanent pour les élections municipales à faire dans l'année. En attendant qu'il ait été procédé à la réélection des conseils généraux, la division en section sera faite par arrêtés du préfet.
..Art. 4. - Sont électeurs tous les citoyens français âgés de vingt un ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, n'étant dans aucun cas d'incapacité prévue par la loi, et de plus ayant depuis une année au moins leur domicile réel dans la commune. Sont éligibles, sans condition de domicile, tous les citoyens français qui, dans une commune de France, ont la jouissance des droits d'électeurs, sauf les cas d'incapacités et d'incompatibilités prévus par les lois en vigueur et celui qui est mentionné dans l'article suivant.
..Art. 5. - Ne pourront être élus membres des conseils municipaux :
..1° Les juges de paix titulaires dans les cantons où ils exercent leurs fonctions.
..2° Les membres titulaires, amovibles ou inamovibles des tribunaux de première instance, dans les communes de leur ressort.
..Art. 6. - Dans les trois jours qui suivront la publication de la loi, les listes spéciales aux élections municipales seront dressées dans toutes les communes.
..Les réclamations seront reçues pendant tois jours après l'expiration du délai précédent, et jugées, dans les trois jours qui suivront, par une commission composée de trois conseillers premiers inscrits, sauf l'appel au juge de paix et le pourvoi en cassation, qui suivront leurs cours sans que les opérations électorales puissent être retardées.
..Art. 7. - Dans toutes les communes, quelle que soit leur population, le scrutin ne durera qu'un jour. Il sera ouverts et clos le dimanche.
..Art. 8. - Les conseils municipaux seront nommés pour cinq ans et renouvelables intégralement à la fin de cette période. Dans l'intervalle, on ne procèdera à de nouvelles élections que si le nombre des conseillers avait été réduit de plus d'un quart. Toutefois, dans les communes divisées en sections ou arrondissements, il y aura toujours lieu de faire des élections nouvelles toutes les fois que, par suite de décès ou perte des droits politiques, la section n'aurait plus aucun représentant dans le conseil.
..Art. 9. - Dans les communes dont la population est au-dessous de 6,000 habitants, le conseil municipal élira le maire et les adjoints parmi ses membres, au scrutin secret et à la majorité absolue. Si après deux scrutins aucun candidat n'a obtenu la majorité, il sera procédé à un tour de ballottage entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de suffrages. En attendant que l'Assemblée ait statué par une loi nouvelle sur les attributions des maires, leur nimonation sera faite par décret dans les villes de plus de 6,000 âmes, et dans celles, quelle que soit leur population, qui sont chef-lieu de département ou d'arrondissement. Les maires, de quelque manière qu'ils soient nommés, seront révocables par décret. Les maires destitués ne seront pas rééligibles pendant une année.
..Art. 10. - A paris, le Conseil municipal se composera : 1° de 40 membres, nommés à raison de deux arrondissement, quelque soit la population ; - 2° de membres en nombre proportionné à la population. A cet effet, tout arrondissement ayant plus de 12,000 électeurs nommera autant de conseillers en sus qu'il aura de fois six mille électeurs, plus un conseiller pour une fraction de plus de 3,000 électeurs.
..Art. 11. - Les conseillers municipaux de chaque arrondissement seront nommés au scrutin de liste.
..Art. 12. - Le Conseil municipal de Paris tiendra, comme le conseil des autres communes, quatre sessions ordinaires, dont la durée ne pourra excéder dix jours, sauf la session ordinaire, où le budget ordinaire sera discuté et qui pourra durer six semaines.
..Art. 13. - Au commencement de chaque session ordinaire, le conseil nommera au scrutin secret à la majorité son président, ses vices-présidents et ses secrétaires. Pour les sessions extraordinaires, on maintiendra le bureau de la dernière session ordinaire.
..Art. 14. - Le préfet de la Seine et le préfet de police auront le droit d'assister aux séances du conseil municipal. Ils prendront part à la délibération avec voix consultative seulement. Le préfet de la Seine et le préfet de police seront tenus d'assister aux séances du conseil toutes les fois qu'ils y auront été spécialement invités par le président.
..Art. 15. - Le conseil municipal de Paris ne pourra s'occuper, à peine de nullité de ses délibérations, que des matières d'administration communale telles qu'elles sont déterminées par les lois en vigueur sur les attributions municipales. En cas d'infraction, l'annulation sera prononcée par décret du chef du pouvoir exécutif.
..Art. 16. - Les incapacités et les incompatibilités établies par l'art. 22 de la loi du 22 juin 1833 sur les conseils généraux sont applicables aux conseillers municipaux de Paris, indépendamment de celles qui sont établies par la loi en vigueur sur l'organisation municipale.
..Art. 17. - Les maires d'arrondissement seront élus au scrutin individuel, et leur adjoints au scrutin de liste par les électeurs municipaux de l'arrondissement. Nul ne sera élu s'il n'a obtenu - 1° la moitié plus un des suffrages exprimés ; - 2° un nombre de votes égal au quart des électeurs inscrits. Si après le premier jour, aucun des candidats n'a réuni ces deux conditions, il sera procédé à un ballottage entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix. Les maires d'arrondissement n'auront d'autres attributions que celles qui leur sont expressément conférées par des lois spéciales.
..Art. 18. - Il y a incompatibilité entre les fonctions de maire et d'adjoint d'arrondissement avec celles de conseiller municipal de la ville de Paris.
..Art. 19. - Provisoirement, et en attendant que l'Assemblée nationale ait statué sur ces matières, continueront à être observées les lois actuellement en vigueur sur l'organisation et les attributions qui ne sont pas contraire à la présente loi.
..- Nous apprenons que, sous quinze jours, le Parlement allemand organisera le gouvernement de l'Alsace-Lorraine.
..Le gouverneur civil au nom de l'empereur sera très probablement le comte d'Eulembourg, actuellement ministre de l'intérieur à Berlin.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 14 avril 1871 :
..- AVIS. - Le préfet de la Meurthe a l'honneur d'informer le public que le gouvernement français ayant maintenu les prescriptions sur les passeports, les personnes voyageant dans l'intérieur de la France sont tenues de se munir d'un sauf-conduit, si elles ne veulent pas s'exposer à de graves désagréments.
..Les saufs-conduits seront délivrés par la préfecture sur la présentation d'un certificat du maire du domicile constatant l'identité, le motif, la destination du voyage et le signalement du voyageur.
..........................................................................Nancy, le 12 avril 1871.
...........................................................................................Pour le préfet impérial,
...................................................................................................SPEYER.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 22 avril 1871 :>
PRÉFECTURE DE LA MEURTHE.
Arrêté convoquant les électeurs municipaux.
..Nous, préfet du département de la Meurthe,
..Vu la loi du 5 mai 1855, sur l'organisation municipale et la loi du 14 avril 1871, sur les élections municipales ;
..Vu l'arrêté du chef du Pouvoir exécutif du 16 janvier 1871, portant que les élections pour le renouvellement intégral des conseils municipaux auront lieu le 30 avril courant :
..Vu les tableaux de population déclarés seuls authentiques pendant cinq ans, à partir du 1er janvier 1867, par décret du 15 janvier de la même année ;
..Vu la dépêche, en date du 17 avril 1871, par laquelle M. le ministre de l'intérieur nous informe que, provisoirement, les communes restées françaises du département de la Moselle, sont rattachées à celui de la Meurthe ;
................Arrêtons :
..Art. 1er. Les assemblées électorales chargées d'élire les membres des conseils municipaux sont convoquées pour le dimanche 30 avril 1871 dans toutes les communes du département de la Meurthe et dans celles restées françaises de l'ancien département de la Moselle.
..Les communes de Nancy et de Lunéville sont divisées en sections électorales, correspondant, pour Nancy, la première aux 1re et 2e sections municipales, la seconde, aux 3e et 4e sections, la troisième, au 5e et 6e sections, et la quatrième, aux 7e et 8e sections ; pour Lunéville, aux cantons de Lunéville-sud et Lunéville-nord. Toutes les sections se réunirons le même jour. D'ailleurs, le sectionnement dans ces deux villes a uniquement pour objet de faciliter et d'accélérer les opérations électorales, et non pour but d'assigner à chaque section la nommination d'une portion du conseil municipal : chaque électeur devra donc concourir à l'élection de tous les conseillers municipaux de la commune.
..Art. 2. L'élection des conseillers municipaux aura lieu par commune, sur les listes dressées à cet effet, et conformément aux prescriptions de la loi du 14 avril 1871.
..Ces listes ne comprendont que les citoyens français, âgés de vingt-un ans accomplis, réellement domiciliés dans la commune depuis un an, et réunissant en outre, les autres conditions d'aptitude fixées par l'article 4 de la même loi.
..Il n'est rien innové d'ailleurs en ce qui concerne les cas d'exclusion prévu par les lois en vigueur.
..Art. 3. Les assemblées électorales se réuniront dans le local qui aura été désigné à l'avance par MM. les Maires.
..Le scrutin sera ouvert dans toutes les communes à six heures du matin.
..Il restera ouvert pendant trois heures au moins.
..Dans tous les cas, le scrutin ne pourra se prolonger au-delà de six heures du soir.
..Art. 5. Les électeurs auront à élire le nombre de conseillers municipaux attribué par la loi à chaque commune d'après sa population, savoir :
..10 conseillers dans les communes de 500 habitants et au-dessous.
..12 conseillers dans celles de 501 à 1,500 habitants.
..16 conseillers dans celles de 1,501 à 2,500 habitants.
..21 conseillers dans celles de 2,501 à 3,500 habitants.
..23 conseillers dans celles de 3,501 à 10,000 habitants.
..27 conseillers dans celles de 10,001 à 30,000 habitants.
..30 conseillers dans celles de 30,001 à 40,000 habitants.
..32 conseillers dans celles de 40,001 à 50,000 habitants.
..Art. 6. Dans les communes où les électeurs forment une assemblée unique, le maire la présidera : dans celles où il est établi des sections, le maire présidera la première, et les autres dans l'ordre de leur nomination et par les conseillers municipaux dans l'ordre du tableau.
..Toutefois, le maire ou les adjoints n'auront la présidence des bureaux que lorsqu'ils auront été choisis dans le conseil municipal.
..Dans le cas contraire, ils seront remplacés dans cette fonction par les premiers conseillers municpaux suivant l'ordre du tableau.
..Les deux plus âgés et les deux plus jeunes électeurs présents à l'ouverture de la séance, sachant lire et écrire, rempliront les fonctions de scrutateurs.
..Le secrétaire sera désigné par le président et les scrutateurs.
..Art. 7. Dans les communes divisées en sections, les électeurs voteront le même jour dans leurs sections respectives, par bulletin de liste comprenant autant de noms qu'il y a de conseillers à élires pour toute la commune. Le recensement général des votes se fera à la première section présidée par le maire.
..Art. 8. Le vote sera secret : chaque électeur apportera son bullettin préparé en dehors de l'assemblée, sur papier blanc et sans signe extérieur ; il le remettra au président, après avoir pris soin de le fermer.
..Art. 9. Les conseillers municipaux seront élus en deux tours de scrutin ; au premier tour de scrutin, nul n'est élu s'il n'a réuni : 1° la majorité absolue des suffrages exprimés ; 2° un nombre de voix égal au quart de celui des électeurs inscrits.
..Au second tour de scrutin, l'élection a lieu à la majorité relative quel que soit le nombre des votants.
..Dans les communes d'une population inférieure à 2,500 habitants, le second tour de scrutin pourra avoir lieu dans la même journée, sinon il sera renvoyé au dimanche suivant.
..Dans les communes de 2,500 âmes et au-dessus, il sera procédé au second tour de scrutin le dimanche 7 mai 1871.
..Art. 10. Sont éligibles au conseils municipaux, les citoyens âgés de vingt cinq ans au jour d'élection, qui ne sont pas atteints par une des incapacités qui les empêcheraient d'être portés sur la liste électorale, et qui remplissent les conditions de domicile imposées aux électeurs municipaux, c'est-à-dire un an de domicile réel.
..Toutefois, les personne qui sans être domicilées dans la commune, y payeraient une des quatre contributions directes, pourraient être valablement élues, à la condition que le nombre de ces conseillers non domiciliés ne dépassât pas le quart des membres du conseil.
..Art. 11. Ne peuvent être élus conseillers municipaux : 1° les comptables de deniers communaux et les agents salariés de la commune ; 2° les entrepreneurs de services communaux ; 3° les domestiques attachés à la personne ; 4° les individus dispensés de subvenir aux charges communales et ceux qui sont secourus par les bureaux de bienfaisance.
..Les fonctions de conseillers municipaux sont incompatibles avec celles de : 1° préfets, sous-préfets, secrétaires généraux, conseillers de préfecture ; 2° les juges de paix, dans les cantons où ils exercent, et les membres amovibles des tribunaux de première instance, dans l'étendue de leur arrondissement ; 3° de commissaires et d'agents de police ; 4° de militaires ou employé des armées de terre et de mer en activité de service ; 5° de ministres des divers cultes en exercice dans la commune.
..Nul ne peut être membre de plusieurs conseils municipaux.
..Dans les communes de 500 âmes et au-dessus, les parents au degré de père, de fils, de frère et les alliés au même degré, ne peuvent être en même temps membres du conseil municipal.
..Art. 12. Après la clôture des opérations électorales, les procès-verbaux, qui en constateront le résultat, seront adressés par MM. les maires à la préfecture.
..Dans le cas où des réclamations contre ces opérations auraient été déposées à la mairie, dans le délai de 5 jours, à partir de celui de l'élection, la transmission à la préfecture en aura lieu de la même manière ; les observations de bureau sur ces réclamations y seront annexées.
..Tout membre de l'assemblée peut aussi déposer sa réclamation à la préfecture dans le même délai de cinq jours.
..Art. 13. MM. les maires sont chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera inséré au Recueil administratif de la préfecture, imprimé en placards, publié et affiché dans toutes les communes du département.
..............................................................................F. DE MONTESQUIOU,
....................................................................................Préfet de la Meurthe.
..- La pêche est interdite depuis le 15 avril dans tous les départements.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 28 avril 1871 :
..- On dit que la compagie des chemins de fer de l'Est n'entreprendra pas, cette année, la reconstruction des ponts et ouvrages détruits pendant la guerre. On se contentera, en attendant mieux, d'ouvrages provisoires.
..Cette détermination n'a rien qui nous étonne. La compagnie de l'Est est, de toutes les compagnies de chemins de fer français, celle qui a le plus souffert de la guerre de 1870. La défense et l'attaque lui ont infligé les plus rudes désastres. La situation de ses finances a dû nécessairement s'en ressentir, et il est dès lors facile de comprendre qu'elle ajournera certains travaux très dispendieux et dont l'exécution n'est pas immédiatement indispensable.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 6 mai 1871 :
..- ELECTIONS MUNICIPALES. - Commune d'Amance. - ... /...
..Commune de Pompey. - Ont été élus : MM. Claude-François Casser, Aubert, Thérel, Paillier, Jean-Alexis Casser, Bade, Remauville, Mulot, Magnin, Thomassin, Renaudin.
..Commune de Houdemont. - ... /...
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 9 mai 1871 :
..- La circulaire suivante vient d'être adressée à MM. les maires, relative au renouvellement des maires et adjoints nommés à l'élection.
......................................................................Nancy, le 2 mai 1871.
...................................« Messieurs,
..« La loi du 14 avril modifie celle du 5 mai 1855, en ce qui concerne la nomination des maires et des adjoints. Ces fonctionnaires doivent, dans tous les cas, être choisis parmi les membres du conseil municipal, mais le mode de nomination diffère selon l'importance des communes. Dans celles qui sont chefs-lieux de département ou d'arrondissement, ou qui ont plus de 20,000 âmes de population, les maires et adjoints sont choisis par le pouvoir exécutif. Dans toutes les autres, ils sont élus par le conseil municipal.
..« La population qui doit déterminer la classification ci-dessus est la population normale ou municipale totale, telle qu'elle figure au dénombrement de la population effectuée en 1866. C'est aussi en raison de cette population que doit être fixé le nombre des adjoints de chaque commune.
..« En vertu de l'arrêté du 18 floréal an X et de la loi du 5 mai 1855, art. 3, le gouvernement peut décider l'institution d'un adjoint spécial pour remplir les fonction d'officier de l'état civil dans une section de commune. La nomination de cet officier municipal est faite par le conseil municipal ou par le pouvoir exécutif, suivant l'importance de la localité ; il doit être choisi parmi les conseillers municipaux domicilié dans la section ; si la section n'est pas représentée au conseil municipal, le choix peut porter sur un électeur qui y est domicilié.
..« L'article 5 de la loi de 1855 relatif aux incompatibilités est toujours en vigueur.
..Les conseils municipaux nouvellement élus devront être installés au plus tard le dimanche 15 mai, afin que la session trimestrielle ne soit différée au delà du terme fixé par la loi. Cette installation devra donc avoir lieu aussitôt après la réception à la mairie de la décision établissant la validité des opérations électorales.
..« je vous indiquerai prochainement l'époque d'ouverture de la session ordinaire du mois de mai, mais dès aujourd'hui je vous rappelle qu'à l'ouverture de cette session, le premier acte des conseils municipaux des communes de moins de 20,000 âmes de population normale et de celles qui ne sont ni chefs-lieux de département, ni chefs-lieux d'arrondissement, sera d'élire les maires et adjoints.
..« Les conseils municipaux élus seront installés par les maires et adjoints actuels, lesquels conserveront leurs fonctions jusqu'à ce que les nouveaux maires soient entrés en exercice.
... /...
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 10 mai 1871 :
..- Par suite des événements politiques, les vignerons des cantons de Pont-à-Mousson, Thiaucourt et Toul auront à subir de grandes pertes. Les neuf dixièmes de leurs produits s'écoulaient dans la partie de la Moselle annexée.
..La situation qui va être faite aux viticulteurs lorrains pourra produire une diminution de 50 pour 100 dans un grand nombre de localités. Les vins ne pourront être transportés dans les Vosges ou la Meuse qu'à très-bas prix, par suite de la concurrence qui leur sera faite par les vins de l'Ouest et du Midi, transportés dans des conditions très économiques, avec la combinaison des tarifs communs.
..Actuellement, le vin français, pour entrer en Prusse, paye 30 fr. par 100 kil. ; l'eau-de-vie (à 50 degrés), 45 fr. par 100 kil.
..Tandis que le vin luxembourgeois ou prussien entre en France moyennant le faible droit de 30 c. par 100 kil. et 15 fr. par 100 kil. les 100 degrés (soit 7 fr. 50 pour 50 degrés).
..On comprend que, dans des conditions semblables, les exportations deviennent impossibles et que les importations des vins blancs de la Basse-Moselle viendront, à certaines époques, pour 30 c. par 100 kil., faire une nouvelle concurrence : nos produits ne pouvant lutter avec une différence de douane dépassant leur valeur, année moyenne.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 13 mai 1871 :
..- La foire aux chevaux et bestiaux se tiendra à Marbache cette année, lundi prochain, 15 mai. Elle se tiendra entre le faubourg et le village (ancienne route de Saint-Mihiel.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 25 mai 1871 :
..- Nous préfet de la Meurthe,
..Vu l'instruction de M. le ministre de l'agriculture et du commerce, sur les mesures à prendre, dans le cas où la peste bovine viendrait à se déclarer, et sur les moyens de la combattre.
..Vu les rapports des vétérinaires constatant la nouvelle invasion de cette maladie dans les cantons de Baccarat, Nomeny, Saint-Nicolas et Pont-à-Mousson, ainsi que dans les départements de la Meuse et des Vosges ;
..Vu les arrêts des 24 mars 1743, 19 juillet 1746 et 16 juillet 1784 ;
..Vu l'ordonnance du 15 février 1815 ;
..Vu les articles 459, 460 et 461 du Code pénal :
..Considérant qu'il importe, pour éviter la contagion du typhus, d'empêcher l'agglomération et de réglementer la circulation des bestiaux ;
..........Arrêtons :
..Article premier. - Les foires et marchés aux bestiaux des espèces bovine, ovine et caprine sont provisoirement suspendus dans le département de la Meurthe.
..Art. 2. - Dans les communes atteintes de la peste bovine, la circulation des boeufs, vaches, moutons et chèvres est absolument interdite. Il est défendu également de recevoir dans ces localités des animaux des mêmes espèces ou de les en faire sortir, sous peine de poursuites judiciaires.
..Les animaux de ces mêmes communes, destinés à la boucherie, seront abattus sur place, et les viandes en provenant ne pourront être transportées que dans des voitures hermétiquement fermées.
..Art. 3. - Aucun animal des espèces bovine, ovine et caprine ne pourra être introduit dans le département de la Meurthe, ou y circuler, si le conducteur n'est porteur d'un certificat délivré par un vétérinaire breveté, constatant que l'animal est parfaitement sain et qu'il peut, sans inconvénient, parcourir la route indiquée jusqu'à destination.
..Art. 4. - Les chiens pouvant devenir des agents de transmission de la contagion, ces animaux seront tenus à l'attache dans les localités infectées, et il est ordonné de tuer tous ceux qu'on trouvera circulant sur la voie publique (loi du 19 juillet 1791).
..Art. 5. - MM. les maires, commissaires de police, gardes champêtres et la gendarmerie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera inséré au Recueil des Actes administratifs, publié et affiché dans toutes les communes du département.
..Nancy, le 19 mai 1871.
.....................Le préfet de la Meurthe,
.........................F. DE MONTESQUIOU.
..- L'état des récoltes est loin d'être satisfaisant. Beaucoup de blés d'automne, ayant été gelés, ne promettent guère qu'une demi-récolte.
..L'inclémence de la température et la sécheresse ne donnent pas beaucoup d'espoir d'amélioration.
..La sécheresse surtout se fait sentir presque partout. Les prairies artificielles en souffrent considérablement. Les prairies naturelles non irriguées ne promettent qu'un rendement bien au-dessous de la moyenne.
..Tout fait craindre une disette de fourrage qui viendrait aggraver la situation du cultivateur, de l'éleveur et de l'engraisseur. Aussi est-on unanime pour faire des voeux pour un adoucissement de température accompagné d'une pluie douce, qui vienne rendre de la vigueur à la végétation et dissiper les légitimes appréhensions de l'agriculture.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 26 mai 1871 :
Arrêté du préfet du département de la Meurthe du 22 mai 1871.
.........Nous, préfet de la Meurthe,
..Vu la décision de M. le ministre des travaux publics du 9 mai dernier, autorisant les ingénieurs du service spécial d'amélioration de la Moselle, à prendre les mesures nécessaires pour rétablir la navigation sur la partie canalisée de cette rivière entre Frouard et Pont-à-Mousson, avec un tirant d'eau de 1 m. 60.
..Considérant que les travaux de réparations, entrepris en exécution de cette décision, sont activement poursuivis et permettront d'obtenir, dans un bref délai, le tirant d'eau normal de 1 m. 60 ;
..Qu'il sera d'ailleurs possible de donner presque immédiatement 1 m. 20 de tenue d'eau ;
..Et que ce tirant d'eau, quoique restreint, pourra être très avantageusement utilisé par les bateaux ;
..Que dans ces conditions il y a lieu d'arrêter dès à présent, les dispositions à prendre en vue du rétablissement prochain de la navigation ;
..Sur les propositions de MM. les ingénieurs du service ;
.......Arrêtons :
..Art. 1er. A partir de la publication du présent arrêté, les bâteaux, trains et radeaux, circulant sur la Moselle, devront suivre les dérivations de Custines, de Millery et de Scarponne, toutes les fois que les barrages correspondants seront levés.
..Un drapeau rouge flottera sur les musoirs de ces dérivations pendant tout le temps que les barrages seront abaissés et pourront livrer passage à la navigation.
..En l'absence de ce drapeau rouge, les bateaux, trains et radeaux devront s'engager dans les dérivations susdites de Custines, de Millery et de Scarponne.
..Art. 2. A titre provisoire, et jusqu'à la publication d'un réglement de police spécial, les conducteurs de bateaux, trains ou radeaux circulant sur la Moselle, seront tenus de se conformer à toutes les prescriptions des réglements de police du canal de la Marne au Rhin, sous réserve des modifications et additions ci après.
..Art. 3. Chaque coupon ou part de trains ne pourra excéder en longueur 33 m. 50, en largeur 4 m. 80.
..La longueur totale des trains formés par leur réunion ne pourra excéder 150 m.
..A titre provisoire et jusqu'à ce qu'on rétablisse la tenue d'eau normale de 1m60, le tirant d'eau de la voie navigable sera annoncé par des affiches placardées aux écluses de Frouard et de Pont-à-Mousson.
..Il en serait de même ultérieurement si, par suite d'un accident ou de quelques circonstances imprévues, il devenait nécessaire de réduire le tirant d'eau normal.
..Art. 4. Chaque train aura au moins deux mariniers à bord, dans la traversée des dérivations et au passage des ponts et des barrages.
..Les appareils nécessaires à la manoeuvre des trains seront disposés de manière à diriger la marche de chaque part ou coupon de train pris isolément.
..Art. 5. La navigation est provisoirement interdite pendant la nuit. Elle est interdite d'une manière absolue, en temps de crue, de gelée et de débâcle.
..Art. 6. Ces trains seront divisés, pour le passage des écluses, en parts ou coupons d'une longueur maximum de 33m50.
..La division des parts ou coupons en amont des écluses et leur réunion à l'aval ne pourront s'effectuer qu'à 100 mètres au moins desdites écluses.
..Art. 7. Toute infraction aux dispositions qui précèdent sera constatée par procès-verbaux des agents de services de la navigation et poursuivie conformément aux lois et règlements.
..Art. 8. Sont rapportés les arrêtés préfectoraux des 23 mai et 20 juillet 1870, relatifs à la navigation de la Moselle.
..Art. 9. M. l'ingénieur en chef du service spécial d'amélioration de la Moselle et MM. les maires des communes riveraines de la Moselle, entre Frouard et Pont-à-Mousson, sont chargés de concourir, chacun en ce qui sera publié à son de caisse, dans toutes les communes riveraines des parties flottables et navigables de la Meurthe et de la Moselle, en amont de Pont-à-Mousson, affiché aux écluses de Frouard et de la Moselle canalisée, et inséré dans les journeaux des départements de la Meurthe et des Vosges.
....Nancy, le 22 mai 1871.
.....................Le préfet de la Meurthe,
.........................F. DE MONTESQUIOU.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 30 mai 1871 :
..- Un orage a éclaté vendredi sur toute la contrée au sud et à l'ouest de Nancy.
..A Villers-lès-Nancy notamment, les vignes ont beaucoup souffert, ainsi qu'à Bouxières-aux-Dames.
..Bien des localités, jusqu'au confins des Vosges, ont vu leurs champs ravagés par une grêle épaisse.
..On ne connait pas encore toute l'étendue des désastres.
..A Frouard, un malade a failli être noyé dans sa chambre, envahie par une trombe d'eau.
..Des masses de terre ont glissé dans le village et jusque dans le canal, qui se trouve obstrué.
..Samedi matin, dans les fossés, on trouvait encore des grêlons à ramasser à la pelle.
..Des champs couverts de leurs épis ont été émiettés et emportés par les eaux.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 1er juin 1871 :
..- Cours des vins. - Environs de Toul. - Récolte 1869, 15 à 16 fr. les 40 litres ; 1870, 14 à 15 fr.
..Environs de Nancy. - Récolte 1869, 15, 16 et 17 fr. les 44 et 45 litres ; 1870, 14, 15 et 16 fr.
..Les vins sont rares dans tous les vignobles ; il en reste très-peu pour la consommation. La Champagne, se trouvant aussi dépourvue, vient de faire des achats jusque dans les côtes de Toul.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 3 juin 1871 :
..- Récompenses aux instituteurs, directeurs des cours d'adultes en 1870. - Premier grand prix : M. Poignant, à Villey-Saint-Etienne. - Second prix : M. Guerber, à Altroff.
..Prix du ministre : MM. Mozimann, à Pont-à-Mousson ; Ferry, à Abreschwiller ; Buzon, à Bionville.
..Prix du Conseil général : MM. Finance, à Bralleville ; Louis à Bouxières-aux-Dames ; Guy, à Xeuilley ; Thirion, à Pompey ; Vimbois, à Jarville ; Collin, à Moivrons ; ... /...
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 15 juin 1871 :
.Annonce vente à MArbache à refaire à la bibliothèque manque fin de l'annonce
.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 22 juin 1871 :
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 27 juin 1871 :
Nancy
..- Nous avons eu hier encore un des orages qui sont, dans la saison où nous sommes d'affreuses calamités. vers deux heures de l'après-midi, la grêle est tombée au milieu de torrents d'eau, si épaisse et si drue, qu'à sept heures du soir nous en avons aperçu encore quelques poignées sur des toits. Il faisait réllement froid.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 1er juillet 1871 :
..- La vigne est prête à entrer dans la période la plus critique : la floraison, qui décide le plus souvent de la prospérité ou de la perte de la récolte. Aussi les vignerons se trouvent dans de grandes inquiétudes chaque fois que la température baisse et que le ciel se trouble. Les quelques journées de chaleur de la semaine passée avaient hâté la végétation et faisaient renaître la sérénité au coeur du vigneron. Malheureusement ces journées si propices furent encore suivies, par une perturbation atmosphérique qui semble vouloir se prolonger ; ce qui serait désastreux, car il faut absolument un chaud soleil pendant une quinzaine de jours pour fair venir à bien l'épanouissement des fleurs et le premier développement des raisins. Le tout dépend de la rapidité avec laquelle se font ces deux opérations de la végétation de la vigne. En effet, la floraison, favorisée par la chaleur, se fait avec promptitude, la grappe se forme régulièrement et sans coulure, et à la suite la maturation s'opère également avec plus d'égalité, toutes choses importantes. Les vignes sont généralement belles encore et pour peu que le soleil soit favorable, elles produiront une récolte abondante.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 2 juillet 1871:
..- Les dégâts éprouvés par la Compagnie de l'Est, pour destruction partielle de la voie, de gares et d'ouvrages d'art, ne sont pas évalués à moins de 30 millions. L'ennemi s'est emparé, en outre, de 200 machines et 3,000 wagons.
..- Plus nous approchons du solstice d'été, plus les pluies deviennent abondantes et fréquentes ; une courte période de chaleurs violentes pendant la canicule, du reste une température plus fraîche que chaude, plus humide que sèche, c'est à quoi l'on doit s'attendre d'ici aux jours caniculaires, d'autant plus que les pluies de printemps sont venues, cette année, sans orages sur presque tous les points de notre région.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 7 juillet 1871 :
..- Comité de secours pour la reconstruction du village de Fontenoy-sur-Moselle. - Aussitôt la ruine de Fontenoy connue, des ressources pour faire vivre les habitants ont été envoyées à M. le curé, notamment par les maires et curés de Laxou, 40 fr.; Pont-Saint-Vincent, 70 fr.; Pulnoy, 32 fr.; Roville, 67 fr.50c.; Ochey, 28 fr.; Grimonviller, 26 fr.; Lebeuville, 32 fr.; Bouzanville, 30 fr.; Xirocourt, 71 fr.; Affracourt, 31 fr.; Haroué, 211 fr.50. De plus, les cultivateurs des environs s'engagent à faire gratuitement tous les transports; ceux de Gondreville spécialement pour une valeur d'au moins 500 fr.
..Malgré cet empressement des campagnes, le Comité est loin d'avoir encore entre les mains la somme nécessaire ; et au moment où vont commencer les travaux de reconstruction, il fait de nouveau un pressant appel à la charité de tous.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 8 juillet 1871 :
..- Depuis les pluies, la récolte en terre a bien changé de ce qu'elle était avant l'eau. Ainsi les froments d'hiver, qui étaient clairsemés, se sont trouvés tout à coup épais, réguliers ; ils ne sont plus reconnaissables ; mais il ne faudrait plus de pluie, et malheureusement il en tombe tous les jours, et cela nuit d'autant plus que la floraison des blés a lieu en ce moment.
..Les orges et avoines ont été rarement vues aussi belles, les orges surtout sont extraordinaires et commencent à tomber sous le coup des pluies continuelles.
..Les fourrages ont beaucoup profité, mais on les rentre de mauvaise qualité. Les luzernes repoussent vite. Pour les prairies naturelles, elles n'ont pas beaucoup augmenté et donneront une récolte médiocre. Les vignes sont assez belles. Les seigles commencent à blanchir et donneront beaucoup.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 11 juillet 1871 :
..- Il est de nouveau question de réunir le service des postes à celui du télégraphe. On sait que cette idée avait déjà été mise à exécution par le gouvernement de la défense nationale.
..Cette réforme est d'autant plus désirable qu'elle permettra à l'Etat de faire d'importante économies sur ces deux branches de services.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 15 juillet 1871 :
..- Une des récoltes les plus essentielles, celle des pommes de terre, se présente actuellement sous le plus bel aspect. Les nombreuses plantations de ce tubercule sont fleuries depuis quelque temps. Les premières récoltes pourront donc être commencées prochainement. Elle donneront probablement un bon appoint pour l'approvisionnement des fermes dont les greniers ont été vidés en partie ces mois derniers.
..Les nouvelles qui nous arrivent de tous les côtés constatent une baisse de plus en plus accentuée sur les céréales en présence de ces nouvelles, il y a lieu d'attendre une prochaine diminution du prix du pain, taxé en hausse depuis quelque temps.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du 16 juillet 1871:
Métallurgie.
L'ALSACE - LORRAINE.
..Parmi les commissaires chargés par l'Allemagne de régler définitivement, à Bruxelles, les conditions du traité de paix entre la France et l'Allemagne, on aura remarqué un conseiller supérieur des mines. La présence de ce fonctionnaire spécial parmi les plénipotentiaires s'explique parfaitement pour ceux qui ont suivi sur une carte géologique la nouvelle frontière d'Alsace-Lorraine, tracée par le chancelier de la confédération de ceux qui ont indiqué la ligne frontière, ont été tout autant l'avenir commercial que les nécessités stratégiques, et que l'Allemagne a surtout cherché à constituer solidement sa prépondérance industrielle à côté de sa puissance militaire.
..Quels seront, non-seulement au point de vue des deux parties intéressées, la France et l'Allemagne, mais aussi des autres pays producteurs, la Belgique et l'Angleterre, les conséquences de la cession de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne ? Ce sont les éléments de discussion de cette grave question que nous avons réunis, en nous bornant toutefois à l'industrie métallurgique.
..C'est depuis une dizaine d'années et grâce aux richesses minières des départements de l'Est que l'industrie du fer s'est développée en France. Il y a vingt ans, la production totale des hauts-fourneaux français ne comportait que 500,000 tonnes, dont la moitié environ de fonte de bois.
..La production de 1869 est, d'après les estimations officieuses du comité des forges, évaluée à 1,380,000 tonnes.
..Dans une période de vingt années, la production de la fonte a donc triplé. En nous attachant à 1867, époque à laquelle s'arrête les renseignements statistiques par groupes, nous trouvons que les usines du département de la Moselle seul, entraient pour un chiffre de 281,085 dans le total de 1,222,363 tonnes, soit le quart de la production totale, et il est certain que cette proportion a dû notablement s'étendre depuis trois ans, parce que de tous les groupes français celui dit des usines de l'Est était le plus vivace et le plus en développement.
..Or, d'après la délimitation de la frontière, le bassin de Longwy est seul resté à la France. Le partage des usines sidérurgiques entre la France et l'Allemagne s'établit donc ainsi, toujours en nous reportant aux statistiques de 1867:
Usines |
Hauts-fourneaux : |
Tonnes : |
| Gorcy | 3 |
5,457 |
| Mont-Saint-Martin | 2 |
19,425 |
| Longwy-Bas | 2 |
8,542 |
| Le Prieuré | 2 |
15,447 |
| Moulaine | 2 |
10,905 |
| Senelle | 1 |
4,200 |
| Rehon | 2 |
12,490 |
------ |
-------- |
|
Ensemble |
12 |
76,466 |
Usines de l'Alsace-Lorraine.
Hauts-fourneaux : |
Tonnes : |
|
| Stiring-Wendel | 3 |
45,743 |
| Hayange | 5 |
50,563 |
| Moyeuvre | 3 |
37,044 |
| St-Paul, St-Benoit-Ars | 4 |
27,540 |
| Ars-sur-Moselle | 1 |
9,070 |
| Ottange | 3 |
13,928 |
| Sainte-Claire | 1 |
2,389 |
| Mauterhausen | 1 |
2,445 |
| Novéant | 1 |
12,324 |
| Villerupt | 2 |
2,233 |
| Audun-le-tiche | 1 |
1,100 |
------- |
------- |
|
23 |
104,579 |
..Les trois quarts de la production de l'ancien département de la Moselle se déverseront donc désormais dans le Zolverein et les usines cédées, tant par la puissance de leurs capitaux et de l'outillage que par l'extrême richesse des minières qui leur ont été concédées représentent plus que la part proportionnelle qu'elles avaient dans la production totale.
..Nous avons dit que les plénipotentiaires prussiens avaient tracé la nouvelle frontière non sur un plan topographique mais probablement sur la carte géologique établie à Berlin ; on remarque, en effet, que les nouvelles limites entre la France et l'Allemagne absorbent au profit de la Confédération (le groupe de Longwy excepté), tous les riches gisement de fer oolithique de la Moselle et de la Meurthe.
..Voici en effet pour les concessions de mines et à la même époque 1867 un décompte analogue à celui que nous venons de dresser pour les hauts-fourneaux :
Concessions restées en France.
hectares : |
Production |
|
| Coulmy | 62 |
3,065 |
| Châtelet | 6 |
» |
| Romain | 140 |
» |
| Mont-Saint-Martin | 576 |
82,809 |
| Senelle | 208 |
9,036 |
| Mexy | 230 |
42,609 |
| Lexy | 469 |
2,762 |
| Saulnes | 90 |
» |
| Julventeux | 216 |
» |
| Moulaine | 371 |
» |
------- |
--------- |
|
Ensemble |
2,368 |
140,281 |
Concessions dans l'Alsace-Lorraine.
hectares |
Produits. |
|
| Crentzenwald | 1,067 |
» |
| Vaux | 130 |
» |
| Hayange | 1,957 |
174,724 |
| Moyeuvre | 2,302 |
177,547 |
| Gorgimont | 494 |
» |
| Rosselange | 116 |
» |
| Varraines-Charbonnières | 580 |
87,000 |
| Ottange | 554 |
37,581 |
| Mance | 319 |
23,688 |
| Novéant | 500 |
» |
| Varnimont | 114 |
» |
| Arry | 461 |
» |
| Marange | 637 |
» |
------ |
---------- |
|
Ensemble |
9,031 |
500,660 |
..Depuis 1867, d'autres concessions ont été accordées, entre autres, Rehon et la société belge de la Providence ; mais nous tenons à rester exacts, ou tout au moins à nous abriter derrière des publications officielles. Le relevé précédent montre que, sauf le bassin de Longwy, qui a été réservé, l'Allemagne s'est emparée de la majeure, et de la meilleure partie de la zone minière la plus importante de la France. Cette zone s'étend dans la Moselle et dans la Meurthe, sous le grand plateau qui forme l'ouest de ces départements et affleure dans les vallées, à la partie de Longwy, au nord, jusqu'au delà de Pont-Saint-Vincent (Meurthe), au sud, il présente des exploitations disséminées sur une étendue de 100 kilomètres.
..Ce gisement de fer hydroxidé oolithique, forme tantôt une seule, tantôt plusieurs couches, dont la puissance varie entre 2 à 35 mètres ; la moyenne de l'épaisseur de chaque couche est de 4 mètres, et il n'est pas rare de trouver dans la même concession deux et même trois étages de minerais exploitables. de tous les minerais français c'est celui qui fournit la plus grande masse de produits ; il est pour ainsi dire inépuisable. Associé à une gangue calcaire, il est très fusible et rend en moyenne 33 % de fonte qui n'a d'autre inconvénient que de renfermer un peu d'acide phosphorique.
..C'est cette riche contrée minière à peu près toute entière qui entre dans l'Alsace-Lorraine allemande; nous disons presque toute entière, parce que à l'exception du groupe de Longwy, toutes les concessions économiquement exploitables, sans épuisement et sans machines, sont absorbées ; si les résultats de 1869 étaient connus, ils prouveraient certainement qu'il ne s'agit pas seulement de 500,000 tonnes de minerai, l'extraction du minerai et toute l'industrie métallurgique ayant depuis 1867 pris une énormes extension dans l'Est.
..Quant à la production du fer qui était dans le département de la Moselle de 133,923 tonnes pour 1867 (les usines de Stiring, Hayange et Moyeuvre de M. de Wendel, entrent dans ce chiffre pour 83,000 tonnes), elle passe à peu près totalement à l'Allemagne, puisqu'il ne reste en France que le laminoir de Gorcy ayant fabriqué cette année 6,915 tonnes.
..Depuis bien des années on cherchait à développer le bassin houillier de la Moselle, des travaux importants ont été faits à Carling, Stiring, Hochwald, Falk, etc., et l'on touchait au moment d'une exploitation fructueuse. L'ensemble des concessions houillières accordées, d'une superficie de 22,000 hectares, et qui produisait déjà 180,000 tonnes en 1867 reste en dehors du nouveau territoire français.
..En résumé, la délimitation des frontières fait entrer dans la production de l'Allemagne d'après les chiffres de 1867, 23 hauts-fourneaux produisant 205,000 tonnes de fonte ; 9,000 hectares de minières de fer produisant 500,000 tonnes de minerai ; 14 usines fabriquant 127,000 tonnes de fer et 22,000 hectares de concessions houillères produisant 180,000 tonnes de charbon. Ces chiffres comprennent à peu près toutes les cessions faites à l'Allemagne, les usines pincipales de la Meurthe, celles de Frouard, Pont-à-Mousson, Maxéville, Liverdun étant sur le territoire resté à la France.
..Par la nouvelle situation politique de l'Alsace-Lorraine, la France va perdre un quart de sa production qui se réduira donc de 1,380,000, chiffres de 1869, à 1,100,000 tonnes environ. D'un autre côté les hauts-fourneaux de la Saxe, du Wurtemberg, de la Bavière et de Bade environ 66,000 tonnes ; l'ensemble de la production de la fonte dans le Zollverein atteignait donc 980,000 tonnes. Ce chiffre va se trouver porté à plus de 1,200,000 tonnes par les hauts-fourneaux annexés.
..Or les hauts-fourneaux de la Moselle étant dans d'excellentes conditions, par le bon marché et la richesse de leurs minerais, leur transfert d'un pays à un autre doit produire un boulversement économique aussi bien en Prusse qu'en France. Cette révolution industrielle sera d'autant plus violente et étendue qu'un autre élément intervient : les hauts-fourneaux luxembourgeois.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 18 juillet 1871 :
..- M. le préfet de la Meurthe vient de prendre un arrêté prescrivant la fermeture d'un cabaret tenu dans la commune de Montauville, par le sieur Debar, pour avoir reçu des individus en état d'ivresse, et leur avoir donné encore à boire. A la suite de cet excès de libations, une querelle est survenue dans laquelle une personne a été grièvement blessée.
..- Un autre arrêté préfectoral a motivé une mesure pareille pour des faits d'immoralité qui se sont passés dans le cabaret du sieur Désiré Tilleux, à Pompey.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 22 juillet 1871 :
..- La rentrée des classes a été fixée pour l'Académie de Nancy au 4 octobre.
..L'ouverture des vacances au 12 août prochain.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 26 juillet 1871 :
..- Il y a quelques semaines, on avait des craintes sur la récolte des céréales, et l'on redoutait une disette. Là, les blés étaient envahis par les mauvaises herbes, versés par les orages, leur floraison était contrariée par les pluies froides ; ici les épis se montraient charbonnés ; plus loin les avoines étaient couvertes de rouille, etc.
..Cependant en présence de ces faits peu rassurants, les prix des grains et des farines diminuaient, et aujourd'hui il y a encore partout une nouvelle tendance à la baisse de sorte que personne n'ose acheter.
..Ce qui explique une telle anomalie, c'est qu'on attendait le beau temps ; il est revenu. Quelques jours de beau soleil et de grande chaleur ont suffi pour faire mûrir les céréales qui avaient eu le temps de se développer, de grossir leurs épis et de bien les remplir.
..Le temps de la première quinzaine de juillet a tenu nos cultivateurs dans une incertitude continuelle: tantôt de lourdes chaleurs puis de l'orage. Depuis quelques jours la température semble s'être fixée vers son maximum habituel en cette saison. Aussi de nouveaux orages sont-ils à prévoir.
..A part quelques labours, les travaux de la campagne sont presque nuls. On finit le fenaison ; on coupe les colzas et les seigles. On bine les terres en plusieurs endroits et on les dispose pour semer les pépinières de colza.
..Les blés ont bonne apparence ; la paille en est généralement droite et très-longue. Malgré les orages qui se sont abattus sur nos contrées il y a relativement peu de verse. On ne peut encore rien préciser quant à la récolte.
..Les seigles sont bons et paraissent bien fournis. Le rendement sera celui d'une bonne année moyenne.
..Les avoines sont magnifiques.
..La moisson se trouvera retardée cette année, de quinze jours au moins.
..Les luzernes ont donné avec assez d'abondance ; l'humidité leur a été très favorable.
..La récolte des trèfles est à peu près terminée, elles est assez faible, mais les apparences sont bonnes quant à la seconde coupe.
..Les pois et les vesces sont tout ce qu'on peut désirer de mieux ; la récolte paraît devoir être exceptionnelle.
..Les pommes de terre sont abondantes, et généralement de bonne qualité.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 6 août 1871:
..Souscription en faveur des gendarmes victimes de l'incendie de la nuit du 16 au 17 juillet. - 13e liste:
..... /... ; M. Vigneron, propriétaire à Pompey, 10 fr. ; ... /...
..Total à ce jour : 8,468 fr. 05 c.
..Nous avons versé entre les mains du conseil d'administration de la gendarmerie, le 4 août, une somme de 1,500 fr. 17 c., montant de notre 2e liste de souscription.
..Souscriptions reçues au bureau du Journal de la Meurthe et des Vosges pour la reconstruction du village de Fontenoy-sur-Moselle :
..... /... ; M. Vigneron, propriétaire à Pompey, 10 fr. ; ... /...
..Total à ce jour : 8,675 fr. 98.
..Nous avons versé aussi entre les mains de Me Collin, notaire, pour la reconstruction du village de Fontenoy, une somme de 1,045 fr. 85.
..Souscriptions reçues au bureau du Journal de la Meurthe et des Vosges en faveur des inondés suisses de la vallée du Rhin :
..... /... ; M. Vigneron, propriétaire à Pompey, 10 fr ; ... /...
..Total à ce jour : 626 fr.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 20 août 1871 :
..Souscription en faveur des gendarmes victimes de l'incendie de la nuit du 16 au 17 juillet. - 15e liste:
..Une dame de Pompey, 5 fr. ; ... /...
..Total à ce jour : 8,862 fr. 05 c.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 14 septembre 1871 :
Chronique de l'Est.
..- Voici le texte de la loi relative à notre département :
..<< Art. 1er. Les territoires restés à la France qui dépendaient du département de la Moselle forment un arrondissement, dont le chef-lieu est fixé à Briey, et qui sera rattaché provisoirement au département de la Meurthe.
..<< Art. 2. Le département de la Meurthe portera provisoirement le nom de Meurthe-et-Moselle.>>
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 19 septembre 1871 :
..- Par arrêté préfectoral, sont étendues aux portions du département de la Moselle rattachées au département de la Meurthe, les dispositions de l'arrêté réglementaire de la pêche de l'écrevisse dans le département de la Meurthe, en date du 22 août 1868, qui est ainsi conçu :
..Art. 1er. La pêche de l'écrevisse est permise, dans le département de la Meurthe, pendant les deux heures qui précèdent le lever du soleil et pendant les deux heures qui suivent le coucher du soleil, en tout temps, hormis du 15 avril au 15 juin.
..Art. 2. Il ne pourra être fait usage, pour cette pêche de nuit, que de verveux de 40 centimètres au plus de longueur et 30 centimètres au plus de diamètre, de petites nasses ou verveux en osier de même dimensions, et de balances de 30 centimètres de diamètre.
..Art. 3. Il est expressément interdit de se servir, pour cette pêche de nuit, de batelets ou de nacelles.
..Les batelets ou nacelles employés par les adjudicataires devront rester amarrés toute la nuit, à l'aide d'une chaîne et d'un cadenas, dans les emplacements désignés à cet effet, conformément à l'article 15, S 2, du cahier de pêche dans les rivières navigables et flottables.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 20 septembre 1871 :
Chronique de l'Est.
.Le président de la République française,
..Vu le titre III de la loi du 22 juin 1833, les articles 14 et 17 du décret du 3 juillet 1848, l'article 4 de la loi du 7 juillet 1852, et la loi du 10 août 1871 ;
..Vu le décret de la délégation de Bordeaux en date du 25 décembre 1870, portant dissolution des conseils généraux et des conseils d'arrondissement, décrète :
..Art. 1er. Les élections pour le renouvellement intégral des conseils généraux et des conseils d'arrondissement auront lieu dans les départements, autres que ceux de l'Algérie, le dimanche 8 octobre.
..Un décret spécial, rendu en exécution de la loi votée le 16 septembre, réglera les conditions de l'élection en ce qui concerne le département de la Seine.
..Art. 2. L'élection sera faite sur la liste dressée dans chaque commune en vertu de la loi du 14 avril 1871, pour le renouvellement des conseils municipaux.
..Art. 3. Les maires publieront, cinq jours avant l'ouverture du scrutins, un tableau rectificatif indiquant les retranchements à opérer sur cette liste par suite de décès ou de jugements définitifs et les additions qui résulteraient de décisions rendues par le juge de paix, conformément à l'article 6 de la loi du 14 avril 1871. Aucune autre modification ne devra être apportée aux listes closes le 28 avril dernier.
..Art. 4. Conformément à l'article 12 de la loi du 10 août 1871, le scrutin ne durera qu'un seul jour, quelle que soit la population de la commune.
..Il sera ouvert à sept heures du matin et clos à six heures du soir.
..Le dépouillement suivra immédiatement la clôture du scrutin.
..Art. 5. Aussitôt après le dépouillement, les procès-verbaux de chaque commune seront portés au chef-lieu de canton par deux membres du bureau. Le recensement général des votes sera fait par le bureau du chef-lieu, et le résultat proclamé par son président.
..Art. 6. Le second tour de scrutin, dans les communes où il devra y être procédé, aura lieu le dimanche 15 octobre.
..Art. 7. Le ministre de l'intérieur est chargé de lexécution du présent décret.
..Fait à Versailles, le 16 septembre 1871.
...........................A. THIERS.
..Par le Président de la République :
.......................Le ministre de l'intérieur,
..................................F. LAMBRECHT.
..- L'administration des ponts et chaussées va installer des régulateurs de montres dans les principales villes de France, en vertu d'une décision ministérielle de l'an dernier que les événements n'ont permis de réaliser.
..On doit placer également sur les routes des poteaux indicateurs du temps, dont le but sera d'uniformiser les indications des horloges publiques et des montres qui affectent une trop grande indépendance.
..- Le froid a pris subitement. La nuit dernière, le thermomètre est descendu, à nancy à 6° centigrade. Aux environs de Nancy il est descendu à 5°, et il a gelé blanc.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 22 septembre 1871 :
..- D'après les renseignements du Soir, on aurait décidé que désormais l'autorité militaire ne resterait plus étrangère à la construction des ouvrages d'art sur les routes, fleuves, rivières et voies ferrées.
..Toutes les fois qu'il s'agira d'édifier ou de réédifier un pont, un tunnel, un viaduc, etc., l'avant-projet devra être soumis à une commission mixte composée d'ingénieurs de l'Etat et d'officiers d'armes spéciales (génie et artillerie).
..- On écrit de Pompey :
..Lundi dernier, dans l'après-midi, une maison d'habitation , les écuries et les récoltes renfermées dans les granges du sieur Jean-Baptiste Michelet, cultivateur à Pompey, sont devenues la proie des flammes. Cet incendie aurait pris naissance dans un grenier à foin, situé au-dessus des écuries, et est attribué à la fermentation d'une certaine quantité de regain qu'on venait de rentrer dans le grenier où le feu s'est déclaré. Les pertes s'élèvent à environ 13,000 fr. au compte de l'assurance. On a eu aucun accident à déplorer.
..- La vendange ne pourra se faire que tardivement cette année. Malgré la prériode de chaleurs intenses que nous avons eues, les raisins ne sont pas encore arrivés à un degré satisfaisant de maturité, ce qui provient de ce que la haute température ne s'est produite que très tard. Les vignerons voient leurs vignobles assez bien garnis de fruits et de manière à fournir un rendement moyen, mais il faudrait encore quelques semaines de bon temps pour que le raisin atteigne une maturité qui le rende propre au pressoir.
..Dans quelques endroits, des vignes en espalier, bien exposées, sont garnies de grappes du plus bel aspect.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 5 octobre 1871 :
..- De grands travaux sont en voie d'achèvement sur la ligne de l'Est. On remplace les anciens rails par un nouveau modèle.
..Les nouveaux rails, dans leur coupe verticale, ont la forme régulière d'un trapèze. La base repose à plat sur les traverses en bois. Au lieu de relier les rails par des crampons qui emboitaient le fer dans une sorte de griffe, on les soude les uns aux autres par une simple tige plate de trois centimètres d'épaisseur, et de la largeur et de la longueur d'un doigt. Trois boulons de fer galvanisés assujettissent ces bandes de raccord contre la base des rails et la surface des traverses.
..Les avantages de ce nouveau système sont d'abord, une moins grande dépense de matière première, une simplification énorme dans la pose. Les rails ont aussi, par ce moyen, une plus grande facilité de dilatation. Enfin, le rail, au lieu de poser à faux sur la base étroite de l'ancien crampon, ce qui amenait de fréquentes cassures, s'appuie à même et de toute sa longueur sur les traverses, ce qui prévient tout danger de rupture.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 20 octobre 1871 :
— Un de nos amis nous communique un document qui a un douloureux intérêt. C'est le relevé des communes que nous avons dû céder à la Prusse à la suite de la désastreuse guerre de 1870 et 1871. Nous croyons utile, au point de vue géographique, de le reproduire.
..Le département du Bas Rhin est cédé en entier, soit 541 communes.
..Dans le département du Haut-Rhin, nous perdons tout l'arrondissement de Colmar, 140 communes, tout l'arrondissement de Mulhouse, 159 communes, et une partie de l'arrondissement de Belfort. Dans cet arrondissement, nous perdons tout le canton de Cernay, 11 communes, tout le canton de Saint-Amarin, 16 communes, tout le canton de Thann, 12 communes, et les communes dont les noms suivent :
..Altenach, Ammertzwiller, Balschwiller, Buetwiller, Dannemarie, Dieffmatten, Ellbath, Faickwiller, Gildwiller, Gommersdorf, Gnewenatten, Hagenbach, Hecken, Lutran, Magny, Manspach, Retzwiller, Romagny, Sternenberg, Traubach-le-Bas, Traubach le-Haut, Uberkümen, Valdieu, Wolfersdorf, Belmagny, Bréchaumont, Bretten, Chavannes - sur - l'Etang, Eteimbes, Montreux Jeune, Montreux Vieux, Saint-Côme, Dolleren, Kirchberg, Lauw, Massevaux, Morizwiller, Niederbruck, Oberbruck, Rimbach, Sentheim, Sewen, Sickert, Soppe-le-Bas, Soppe-le-Haut, Weegscheid.
..Dans le département des Vosges nous perdons tout le canton de Schirmeck, 12 communes, et les communes suivantes du canton de Saales :
..Bourg, Bruche, Colroy-la-Roche, Plaine, Ranrupt, Saales, Saint-Blaise-la-Roche, Saulxures.
..Dans la Meurthe nous perdons les cantons d'Albestroff, 26 communes, de Delme, 36 commumes, et de Dieuze, 23 communes. Nous perdons les communes dont les noms suivent :
..Aboncourt-sur-Seille, Achain, Amélécourt, Attilloncourt, Bellange, Bioncourt, Burlioncourt, Chambrey, Ckâteau-Salins, Château-Voué, Conthil, Coutures, Dalhain, Dédeling, fresnes-en-Saulnois, Gerbécourt, Grémecey, Haboudange, Hampont, Haraucourt-sur-Seille, Lidrequin, Lubécourt, Manhoué, Morville-lès-Vic, Obreck, Pettoncourt, Pévange, Puttigny, Riche, Salival, Salonnes, Solzeling, Vannecourt, Vaxy, Vuisse, Bezange-la-petite, Bourdonnay, Donnelay, La Garde, Hellecourt, Juvelise, Ley, Lezey, Maizières, Marsal, Moncourt, Moyeuvic, Ommeray, Vic-sur-Seille, Xanrey.
..Nous perdons également le canton de Fénétrange, 21 communes; le canton de Phalsbourg, 26 communes ; le canton de Réchicourt-le-Château, 18 communes et le canton de Sarrebourg, 25 communes, plus les communes suivantes du canton de Lorquin.
..Abreschwiller, Aspach, Fraquelfing:, La Frimbolle, Hattigny, Héming, Hermelange, Landange, Lorquin, métairies de Saint-Quirin, Neufmoulin, Neuville-les-Lorquin, Niderhoff, Nitting, Saint-Quirin, Turquestein, Vasperviller et Voger.
..Dans le département de la Moselle, nous perdons tout l'arrondissement de Sarreguemines, 156 communes, tout l'arrondissement de Thionville, 119 communes, et dans l'arrondissement de Metz tout le canton de Boulay, 35 communes, tout le canton de Faulquemont, 32 communes, Metz, tout le canton de Pange, 35 communes, tout le canton de Verny, 37 communes, tout le canton de Vigy, 24 communes. Dans le canton de Gorze, nous perdons Ancy-sur-Moselle, Arry, Ars-sur-Moselle, Châtel-Saint-Germain, Corny, Gorze, Gravelotte, Jouy-aux-Arches, Jussy, Lessy, Novéant-sur-Moselle, Rezonville, Rozérieulles, Sainte-Ruffine, Vaux, Vernéville, Vionville.
..Enfin dans l'arrondissement de Briey, nous| perdons les communes qui suivent :
..Bronvaux, Montois-la-Montagne, Pierre-Villers, Rombas, Roncourt, Sainte-Marie-aux-Chênes, Saint-Privat-la-Montagne, Audun-le-Tiche, Aumetz, Boulange, Fontoy, Havange, Knutange, Lommerange, Neufchef, Nilvange, Tressange, Rédange.
..Cela fait un total de 1,691 communes. Si le traité conclu à Berlin par M. Pouyer-Quertier est ratifié, traité qui nous rend les communes de Raon-les-Leau, de Raon-sur-Plaine, d'Avricourt et d'Igney, nous perdrons 1,687 communes.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 31 octobre 1871 :
..- Le froid nous visite de bonne heure cette année. Il a gelé assez franchement dans les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche;
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 3 novembre 1871 :
Chronique de l'Est.
..Nous donnons à nos lecteurs un document que nous leur avions annoncé, et dont nous n'avons pas besoin de faire ressortir l'intérêt et l'importance. Jusqu'ici, l'espace nous avait manqué parce que nous ne voulions pas scinder ce travail. C'est le rapport de M. le Préfet au conseil général de la Meurthe. Déjà nous en avions constaté le succès. Voici le texte :
..............Messieurs,
..En toute circonstance, la tâche que j'aborde aujourd'hui aurait ses difficultés et ses légitimes inquiétudes : j'ai à vous entretenir vous qui en avez la longue expérience, de vos affaires auxquelles il a fallu m'initier en quelques mois, sans la connaissance du pays et des personnes. Et ce début, qui était en même temps un début dans l'administration active, vous savez de plus à quelles épreuves il a été exposé, sous le poids d'une occupation étrangère qui dure depuis plus d'un an, et qui naguère encore paralysait les moyens d'action et les ressources.
..Puis, me voici en présence d'une assemblée nouvelle pour moi, qui arrive munie de pouvoirs nouveaux, inconnus encore et que l'on s'est étudié, je ne sais pourquoi, dans la presse et dans le public, à représenter comme autant d'armes dirigées contre l'administration du préfet.
..Et combien d'autres motifs encore justifieraient une émotion que je ne cherche pas à dissimuler ! Il y a deux ans, quand vos conseils généraux de la Meurthe et de la Moselle se sont séparés, ils ont laissés florissants et entiers ces beaux départements aujourd'hui démembrés. Ne semble-t-il pas que j'aie compte à vous rendre de ces riches territoires perdus, de ce réseau de voies de toutes sortes qui se reliaient sur votre sol, de ce trésor minier, et pour ne parler que de ce qui était votre œuvre, de ces budgets établis avec tant de sagesse, dont chaque détail soigneusement contrôlé concourait à un parfait équilibre.
..Mais non, messieurs, devant la réflexion ces craintes doivent se dissiper : au manque d'expérience du nouvel administrateur vous opposerez la bienveillance qui tient surtout compte de l'effort. Puis, quoi qu'on en ait dit, la loi du 10 août n'a pas fait de vous des rivaux de l'administration départementale, mais bien des collaborateurs responsables que pour ma part, j'appelais de tous mes vœux, car le fardeau est lourd et ce ne sera pas trop pour le porter, du faisceau de nos forces unies. Enfin, loin de nous séparer, votre patriotique douleur est un lien de plus entre nous. Dans aucune âme française, j'ose le dire, vous ne la trouverez plus vive et plus profonde; c'est elle qui m'a conduit vers vous, et qui me soutient encore dans les épreuves, car je la sens comme vous sans faiblesse et sans découragement.
Reprise de l'Administration dans le département.
..C'est dans ces sentiments virils que j'ai trouvé, dès mon arrivée ici, les nombreux représentants des intérêts de l'Etat et des vôtres.
..Je rappelais tout à l'heure les difficultés qui ont entravé la reprise de l'administration dans ces contrées : on ferait de ce qui s'est paisé alors, un tableau bien incomplet si l'on ne rendait aussitôt justice à ceux qui l'ont secondée. Messieurs, il faudrait faire ici une longue énumération des fonctionnaires de tout rang, depuis les chefs de service, jusqu'aux modestes employés qui ont énergiquemeat repris et poursuivi l'œuvre violemment interrompue. Jamais plus grand effort de zèle n'a été déployé; pour plusieurs, j'en suis témoin, la tâche a été au-dessus des forces ordinaires : il n'y a que l'amour du pays qui puisse inspirer pareil dévouement.
..Mais pour achever d'être justes, nous devrons encore remarquer que le rôle joué par les municipalités pendant la période de la guerre a aussi facilité le retour à l'ordre et à la régularité : ce sont elles qui en ont gardé le dépôt et qui ont sauvé l'organisme du pays d'une dissolution complète. Sans doute ce rôle, commandé à un certain degré par les circonstances, a pu
donner lieu à quelques inconvénients, mais le dévouement et l'habileté d'un grand nombre de maires ont su généralement en tirer parti dans l'intérêt des communes et de l'Etat, surtout pour le maintien de l'ordre financier. C'est là un fait qui aura sa place dans l'histoire de cette période funeste : il aura son influence sur l'avenir. C'est un pas marqué dans la voie de la vraie décentralisation. Je sais bien que tous ceux qui se sont ainsi dévoués n'en ont pas été récompensés sur l'heure, mais le moment de la justice reviendra pour eux, et somme toute, la vie municipale se sera certainement développée.
..Messieurs, vous avez entre les mains les rapports des chefs de service et mes appréciations sur toutes les questions qui vous sont soumises. En temps ordinaire, je n'aurais qu'à vous demander de vouloir bien en commencer l'examen. Mais, tout est nouveau dans la situation que les maux de la guerre nous ont faite : les conditions de vos services et les éléments de vos ressources sont changés. Il m'a donc paru indispensable (et cela est d'ailleurs dans l'esprit de la loi nouvelle) de passer avec vous une revue rapide de l'état général de vos affaires. Nous ferons ainsi le compte de nos pertes, de nos blessures, puis l'inventaire des forces qui nous restent : ce sera comme un appel après le combat.
Création du département de Meurthe et Moselle.
..Mais avant tout, il faut vous faire connaître le nouveau département de Meurthe-et-Moselle qui n'a pas encore sa carte, ni sa statistique, qui date de la loi du 7 octobre 1871, et dont vous êtes la première manifestation.
..Vous savez quelles circonstances ont présidé à sa formation. Unir les débris de deux départements rapprochés par un deuil commun, c'était une pensé touchante : l'avenir prouvera qu'elle était juste. Victimes directes du même malheur, vous n'auriez trouvé dans aucune autre combinaison de territoire un courant d'idées et de sentiments plus absolument identique. Mais il y a plus, les nécessités de toute sorte, politiques, administratives, commerciales, vont créer entre ces deux groupes séparés encore aujourd'hui par des obstacles presque insurmontables, des communications tacites, variées et, par conséquent, des relations intimes et durables, quel que soit le destin que l'avenir nous réserve. Me sera-t-il permis de rappeler que le lendemain de mon arrivée à Nancy, une de mes premières pensées a été de hâter cette union nécessaire, et que mon premier acte a été d'envoyer un délégué, pour tendre à nos frères de la Moselle une main qu'ils ont cordialement acceptée ?
Statistique.
..Le département de la Meurthe comptait avant ment de la vie locale, que de soustraire au Conseil général une des questions sur lesquelles sa compétence est le mieux établie et son jugement le plus nécessaire. Ce premier point tranché, restait la question du droit électoral, non moins délicate, mais à laquelle s'appliquait les mêmes principes. Si l'on ne pouvait, sans violer la loi, relier définitivemenl les fragments de cantons conservés aux cantons limitrophes, les réunir provisoirement pour le vote eût été tout aussi illégal; c'eût été faire un de ces remaniements de circonscriptions justement blâmés naguère. Mais d'ailleurs, au nom de quel principe pouvait-on leur enlever le droit qu'ils tenaient de la loi, de nommer un représentant distinct aux conseils électifs, et cela au moment où leurs intérêts les plus chers et les plus importants allaient y être discutés? ils étaient mutilés, il est vrai, leur liste électorale était réduite; mais à ce compte il fallait priver de leur droit les cantons d'Audun-le-Roman et de Briey qui avaient perdu vingt communes et 10,000 habitants. La question ainsi posée a été résolue par le décret du 46 septembre 1871, qui reconnaît aux cantons démembrés le droit de se constituer des représentants dans les assemblées locales.
..Mais pour l'avenir, elle reste entière, et je me propose de l'instruire avec soin pour vous la soumettre a une de vos prochaines sessions. Il y a là de graves intérêts engagés, pour le déplacernent des habitudes, de certains droits et par création de relations nouvelles : il faut prendre, je crois, le temps de les étudier et leur donner aussi le temps de se reconnaître. Il vous appartiendrait du reste d'exprimer sur le degré d'urgence de la question, tel vœu que vous jugerez convenable : je vous en serais fort obligé, en ce qui me concerne.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 10 novembre 1871 :
..- Une éclipse totale de lune est indiquée à l'Observatoire pour le 17 de ce mois ; elle sera en partie visible à Paris. La lune entre dans sa pénombre à 4 heures 51 minutes du matin, l'éclipse commence à 6 heures 05 minutes et finit à 9 heures 54 minutes. La sortie de la pénombre a lieu vers 11 heures du matin.
..- Le vin de 1871 aura peu de qualité ; il est néanmoins recherché. On a payé jusqu'à 30 fr. l'hectolitre à prendre au bouge.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 22 novembre 1871 :
COUR D'ASSISES
PRÉSIDENCE DE M. BOULLAND.
Audience du 15 novembre.
... /...
..La Cour, siégeant sans jurés, a condamné ensuite par contumax à vingt années de travaux forcés le nommé Martin Levat, Barbier, âgé de 37 ans, originaire de Belgique, prévenu de vols ; - et à dix ans de réclusion et 100 francs d'amende l'accusé Antoine-Alexandre Renaudin, âgé de 34 ans, né à Pompey, déclaré coupable de faux en écriture privée.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 26 novembre 1871:
..FORGES. - Saint-Dizier, 24 novembre 1871 :
..Parler de la situation générale du marché métallurgique, c'est retomber dans des redites forcées. L'état de langueur dans lequel se trouvent le commerce et l'industrie depuis si longtemps, ne se modifie pas encore d'une manière sensible. Les wagons, les bateaux font défaut pour transporter les matières premières et les produits. Un grand nombre d'usines dans tous les groupes sont privées de charbons, de coke, de minerai. Les charbons et les cokes restent accumulés près des fosses et dans les magasins des bassins houilliers, pendant que les minerais restent sur les lieux d'extraction. Il en résulte qu'un grand nombre d'établissements doivent chômer en partie et sont obligés de renoncer à l'exécution des ordres nombreux que les besoins actuels provoquent.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 28 novembre 1871 :
..- Les préfets ont dû recevoir ou recevront bientôt une circulaire relative au travail dans les manufactures et les ateliers. La réglementation nouvelle porte en substance :
..Les manufactures, usines, chantiers et ateliers, etc., ne pourront admettre des enfants des deux sexes âgés de moins de 8 ans. De 8 à 13, le travail effectif des enfants ne pourra dépasser six heures par jours ; on ne pourra les faire travailler la nuit. Mais ces mêmes enfants de 8 à 13 ans ne pourront être admis à travailler que si leur parents justifient qu'ils fréquentent une école au moins deux heures par jour. Au-dessus de 13 ans jusqu'à 18, les enfants ne pourront travailler que onze heures, temps qui sera interrompu par un repos.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 29 novembre 1871 :
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 9 décembre 1871 :
..- Les froids rigoureux qui ont sévi en France depuis le mois de novembre, attirent l'attention des savants. A l'Académie des sciences, M. Charles Sainte-Claire Deville a lu une note de laquelle il résulte qu'il faut remonter à 1850 pour rencontrer un pareil abaissement de température. De tous les départements du pays M. Deville a reçu une liste des températures minima, et nous avons pu constater que la moyenne du mois de novembre était de 1 à 4 degrés au-dessous de zéro. Nous sommes sous le coup d'influences refroidissantes, dont la cause est encore inconnue et qui demande de nouvelles recherches.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 12 décembre 1871 :
..- La station météorologique établie et dirigée par les soins de l'Ecole forestière, dans le vallon de Champigneulles, à Belle-Fontaine, a relevé les températures suivantes pendant la froide semaine qui vient de s'écouler :
| 3 décembre, dimanche matin, minimum en plein air : 21° ; sous bois : 18°,8. |
| 4 | déc., | lundi |
matin, |
id. : |
11° | ; sous bois : |
10° |
| 5 | -- |
mardi |
-- |
-- |
13° | -- |
10° |
| 6 | -- |
mercr. |
-- |
-- |
22° | -- |
18° |
| 7 | -- |
jeudi |
-- |
-- |
20° | -- |
17°,8 |
| 8 | -- |
vendr. |
-- |
-- |
26°,2 | -- |
22° |
| 9 | -- |
samedi |
-- |
-- |
26°,4 | -- |
22°,2 |
..La température du rude hiver dernier, 1870-71, ne s'était point abaissée à ce chiffre, et dans la nuit du 24 au 25 décembre, où le froid a été le plus intense, le thermomètre n'était pas descendu au-dessous de 21°.
..- On écrit de Frouard :
..Mardi dernier, vers quatre heures de l'après-midi, un violent incendie se déclarait dans l'écurie appartenant à M. Rollin (François), propriétaire. Le feu qui couvait probablement depuis longtemps, et alimenté par du foin et des fagots placés dans le grenier, était si intense que, malgré la promptitude des secours, on ne put l'empêcher de gagner la maison d'habitation qu'il consuma entièrement.
..Nos autorités civiles s'étaient rendues sur le lieu du sinistre à la première alarme ; les habitants de Pompey étaient venus avec deux pompes, et tous, rivalisant de zèle, furent assez heureux, au bout de trois heures de travail, pour préserver les maisons voisines.
..Le mobilier du sieur Rolin fut sauvé ; les pertes évaluées à 3,500 fr. seront couvertes par l'assurance.
..Dans la même journée un bateau, amarré dans le canal de la Moselle, à 500 mètres de Frouard, avait pris feu vers deux heures. Le gardien, le nommé Jeanson, était absent en ce moment : trois scieurs de long, occupés dans le voisinage, réussirent à l'aide de quelques personnes, à éteindre cet incendie au bout d'une heure.
..Quand le malheureux gardien fut de retour, il ne put que constater le désastre et la perte de tout son mobilier qu'on n'avait pu sauver. Rien n'était assuré.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 20 décembre 1871 :
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 22 décembre 1871 :
..- Nous subissons un temps assez bizarre dans ses variations. Hier jeudi, nous avions une belle journée pour la saison ; le thermomètre marquait 2 degrés au-dessus de 0 ; et pendant la nuit de mercredi à jeudi, une tempête furieuse avait éteint tous, ou presque tous les becs de gaz.
..- On nous écrit de Pompey, le 20 décembre 1871 :
....................<< Monsieur le rédacteur,
..<< Permettez-moi d'emprunter la voie de votre estimable journal pour aviser mes confrères en Saint-Hubert et autres possesseurs de chiens que le territoire de Pompey, y compris surtout la route nationale qui le traverse, est infesté de boulettes de sang et autres substances imprégnées de noix vomique.
..<< Qu'au moins, la mortalité s'arrête aux nôtres !!
..<< Veuillez agréer , etc.
................................VIGNERON, ancien officier.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 26 décembre 1871 :
..FORGES - Saint-Dizier, 22 décembre 1871. - ... /...
..Meurthe-et-Moselle. - Nous avons dit qu'on prête à la maison de Wendel l'intention d'établir de nouveaux laminoirs près de la nouvelle frontière sur le territoire français. Ce projet parait sérieux. Mais ce que nous savons de source plus certaine, c'est que MM. Dupont et Dreyfus ont décidé la création d'une nouvelle forge à Frouard.
..Enfin, une association de maîtres de forges du rayon de Longwy se propose de créer un nouvel établissement de ce genre près de Frouard.
..Il est question aussi de construire des hauts-fourneaux à Longwy, ainsi que dans les environs de Toul et de Nancy.
..On sait que l'abandon à l'Allemagne des terrains de l'Alsace et de la Lorraine ont enlevé au groupe métallurgique de l'Est 25 hauts-fourneaux et des forges d'une importance considérable dont la production totale est évaluée à 200,000 tonnes de fonte et 150 mille tonnes de fers.
..Il faudra bien des années pour que des établissements nouveaux comblent le déficit de cette production, si jamais ils y arrivent ; mais ce qu'on ne pourra pas remplacer, ce sont les neuf mille hectares de gisement de fer et les terrains houillers sur lesquels des puits fournissaient déjà 180,000 tonnes.