Le quotidien dans la presse de 1881
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 9 janvier 1881 :
CHEMINS DE FER STRATÉGIQUES.
..A propos de la continuation des travaux de fortification des frontières françaises, la Gazette de Cologne écrit qu'on va achever très prochainement le fort de la trouée entre Lunéville et Avricourt, près des stations d'Emberménil et de Marainviller, ainsi que celui de Champigneulles entre Frouard et Nancy; ce dernier est en communication directe, par les forts de la Moselle près de Pont-Saint-Vincent et de Villey-le-Sec, avec Toul et sa ceinture de forts éloignés de 19 kilomètres de la place ; d'un autre côté, la brèche entre Nancy et Lunéville et le croisement du chemin de fer près de Longuyon, seront prochainement défendus par de nouveaux forts, suivant les journaux français ; la ligne de chemin de fer entre Toul et Verdun est déjà protégée par des forts dont les principaux se trouvent près de Foug et de Saint-Mihiel.
..Dans la vallée de la Moselle, une ligne de forts nouveaux s'étend sans interruption de Pont-Saint-Vincent près de Nancy par Epinal, Arches, Remiremont jusqu'à Belfort.
..Le gouvernement français a également déjà remplacé en grande partie les sections cédées à l'Allemagne des canaux du Rhône-au-Rhin et de la Marne-au-Rhin, par la canalisation de la Meuse, depuis la frontière belge jusqu'à Commercy, ainsi que de la Moselle, et par des canaux reliant la Saône d'un côté de la Moselle par Epinal, et de l'autre à la Marne par Chaumont, bien que la traversée des montagnes ne puisse être achevée que dans deux ans.
..Le gouvernement français déploie également une grande vigueur pour la construction des lignes chemin de fer, principalement dans les départements de l'est. On terminera dans le courant de cette année les lignes frontières de Frouard par Pompey à Nomeny-sur-Seille, et de Conflans, dans la vallée de l'Orne, sur Moyeuvre ; celles de Villerupt, le long de la frontière luxembourgeoise à Longwy, de Briey à Conflans et de Thiaucourt à Pagny sont déjà livrées à l'exploitation depuis au moins un an. Jusqu'à nouvel ordre on ne projette pas de nouvelles lignes.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 11 janvier 1881 :
INSTRUCTION PRIMAIRE
..Le conseil supérieur de l'instruction publique, dans sa dernière séance a pris plusieurs décisions importantes. L'une concerne le rôle de l'instruction religieuse. Il a été décidé que l'instituteur ne serait pas tenu d'accompagner ses élèves à l'église pour le catéchisme, ni de les y surveiller. D'un autre côté, quand sa conscience lui permettra de remplir ce double service, l'administration le verra avec plaisir : le conseil a donc tenu à sauvegarder la liberté de l'instituteur, et non à l'entraver dans aucune de ses manifestation. Une autre décision plus importante encore par ses conséquences, concerne le point de savoir si les individus désireux d'ouvrir une école libre, qui ont vu leur demande frappée d'opposition par le conseil académique, ont le droit de se pourvoir en appel devant le conseil supérieur. Il a été reconnu que ce droit n'existait pas ; cependant l'assemblée a exprimé le regret que l'article 7 de la loi de 1880 n'eût pas établi cette garantie si nécessaire de la liberté d'enseignement. Enfin, un brevet nouveau, destiné aux professeurs qui enseigneront dans les classes élémentaires de nos lycées et collèges a été créé. Les études, on le sait, ont été réorganisées dans ces classes. Le latin en a été proscrit et remplacé par des notions de sciences naturelles, d'histoire nationale, de langue française. Mais ce qui est le plus intéressant, c'est que l'accès de ce brevet a été ouvert aux femmes. Le conseil a sans doute voulu préparer, pour les classes inférieures des collèges de jeunes filles, un corps de professeurs femmes, qui conviennent mieux, en effet, dans les années élémentaires.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 15 janvier 1881 :
STATUS DES ÉCOLES PRIMAIRES
..Le Journal officiel publie aujourd'hui le statut général des écoles primaires arrêté par le conseil supérieur de l'instruction publique et destiné à servir de type pour les règlements particuliers que les conseils départementaux de l'instruction publique doivent arrêter pour leurs départements respectifs.
..(Les parties imprimées entre guillemets sont les dispositions additionnelles au règlement du 7 juin 1880, adoptées par le conseil supérieur dans sa séance du 6 janvier 1881.)
..Le président du conseil, ministre de l'instruction publique et des beaux-arts.
............Arrête :
..Art. 1er Pour être admis dans une école, les enfants doivent avoir plus de six ans et moins de quatorze. En dehors de ces limites, ils ne pourront être admis sans une autorisation spéciale de l'inspecteur d'académie.
..Dans les communes qui n'ont pas de salle d'asile, l'âge d'admission sera abaissé à cinq ans.
..Art. 2. Tout enfant qui demandera son admission dans une école devra présenter un bulletin de naissance.
..L'instituteur s'assurera qu'il a été vacciné, ou qu'il a eu la petite vérole, et qu'il n'est pas atteint de maladies ou d'infirmités de nature à nuire à la santé des autres élèves.
..Art. 3. Le vœu des pères de famille sera toujours consulté et suivi, en ce qui concerne la participation de leurs enfants à l'instruction religieuse.
..« Ce vœu sera formulé par oui ou par non dans une colonne spéciale sur le registre matricule au moment de l'inscription des élèves. »
..« Dans toute école, quant au culte, les enfants reçoivent en commun l'instruction primaire ; ils reçoivent séparément l'instruction religieuse, donnée aux uns et aux autres, en dehors des heures de classe ordinaire, par le ministre de leur culte. »
..Art. 4. La garde de la classe est commise à l'instituteur ; il ne permettra pas qu'on la fasse servir à aucun usage étranger à sa destination, sans une autorisation spéciale du préfet.
..Art. 5. Pendant la durée de la classe, l'instituteur ne pourra, sous aucun prétexte, être distrait de ses fonctions professionnelles ni s'occuper d'un travail étranger à ses devoirs scolaires.
..Art. 6. Les enfants ne pourront, sous aucun prétexte se détourner de leurs études pendant la durée des classes.
..« Ils ne seront envoyés à l'église pour les catéchismes ou pour les exercices religieux qu'en dehors des heures de classe. L'instituteur n'est pas tenu de les y surveiller. Il n'est pas tenu d'avantage de les y conduire, sauf le cas prévu au paragraphe 3 de l'article 9 ci-après.
..« Toutefois, pendant la semaine qui précède la première communion, l'instituteur autorisera les élèves à quitter l'école aux heures où leurs devoirs religieux les appellent à l'église. »
..Art. 7. L'entrée de l'école est formellement interdite à toute personne autre que celles qui sont préposées par la loi à la surveillance de l'enseignement.
..Art. 8. L'instituteur n'établira aucune distinction entre les élèves payants et les élèves gratuits. Les uns et les autres seront réunis dans les mêmes locaux et participeront aux mêmes leçons.
..Art. 9. Les classes dureront trois heures le matin et trois heures le soir. Celle du matin commencera à huit heures et celle de l'après-midi à une heure : elles seront coupées par une récréation d'un quart d'heure.
..Suivant les besoins des localités, les heures d'entrée et de sortie pourront être modifiées par l'inspecteur d'académie, sur la demande des autorités locales et l'avis de l'inspecteur primaire.
..« Les enfants qui ne sont pas rendus à leur famille dans l'intervalle des classes demeurent sous la surveillance de l'instituteur jusqu'à l'heure où ils quittent définitivement la maison d'école. »
..Art. 10. Les enfants se présenteront à l'école dans un état de propreté convenable.
..La visite de propreté sera faite par l'instituteur au commencement de chaque classe.
..Art. 11. Quand l'instituteur prendra la direction d'une école, il devra, de concert avec le maire où son délégué, faire le recollement du mobilier scolaire, des livres de la bibliothèque, des archives scolaires, et s'il y a lieu, de son mobilier personnel et de celui de ses adjoints.
..Le procès-verbal de cette opération, signé par les deux parties, constituera l'instituteur responsable des objets désignés à l'inventaire.
..En cas de changement de résidence, l'instituteur provoquera, avant son départ, un nouveau récolement du mobilier.
..Art. 12. Un tableau portant le prix de tous les objets que l'instituteur sera autorisé à fournir aux élèves sera affiché dans l'école, après avoir été visé par l'inspecteur primaire.
..Art. 13. La classe sera blanchie ou lessivée tous les ans, et tenu dans un état constant de propreté et de salubrité. A cet effet, elle sera balayée et arrosée tous les jours ; l'air y sera fréquemment renouvelé ; même en hiver, les fenêtres seront ouvertes pendant l'intervalle des classes.
..Art. 14. Le français sera seul en usage dans l'école.>
..Art. 15. Toute représentation théâtrale est interdite dans les écoles publiques.
..Art. 16. Aucun livre ni brochure, aucun imprimé ni manuscrit étranger à l'enseignement ne peuvent être introduits dans l'école sans l'autorisation écrite de l'inspecteur d'académie.
..Art. 17. Toute pétition, quête, souscription ou loterie y est également interdite.
..Art. 18. Les seules punitions dont l'instituteur puisse faire usage sont :
..Les mauvais points ;
..La réprimande ;
..La privation partielle de la récréation ;
..La retenue après la classe, sous la surveillance de l'instituteur ;
..L'exclusion temporaire.
..Cette dernière peine ne pourra dépasser deux jours. Avis en sera donné immédiatement par l'instituteur aux parents de l'enfant, aux autorités locales et à l'inspecteur primaire.
..Une exclusion de plus longue durée ne pourra être prononcée que par l'inspecteur d'académie.
..Art. 19. Il est absolument interdit d'infliger aucun châtiment corporel.
..Art. 20. Les classes vaqueront le jeudi et le dimanche de chaque semaine, et les jours de fêtes réservées.
..Art. 21. Les jours de congés extraordinaires sont :
..Une semaine à l'occasion des fêtes de Pâques ;
..Le premier jour de l'an, ou le lendemain, si ce jour est un dimanche ou un jeudi ;
..Le lundi de la pentecôte ;
..Le lendemain de la Toussaint, le matin seulement ;
..Les jours de fêtes patronales ;
..Les jours de fêtes nationales .
..Art. 22. L'époque et la durée des vacances seront fixées chaque année par le préfet, en conseil départemental.
..Art. 23. L'instituteur ne pourra ni intervenir les jours de classe, ni s'absenter sans y avoir été autorisé par l'inspecteur primaire et sans avoir donné avis de cette autorisation aux autorités locales.
..Si l'absence doit durer plus de trois jours, l'autorisation de l'inspecteur d'académie est nécessaire.
..Un congé de plus de huit jours ne peut être donné que par le préfet. Dans les circonstances graves et imprévues l'instituteur pourra s'absenter sans autre condition que de donner immédiatement avis de son absence aux autorités locales et à l'inspecteur primaire.
..Art. 24. Tout ce qui se rapporte à l'administration pédagogique (emploi du temps, programme d'étude, classement des élèves, etc.), sera réglé par le conseil départemental, sur la proposition de l'inspecteur d'académie, et soumis à l'approbation du recteur.
..Art. 25. Les dispositions de ce règlement sont applicables aux écoles de filles.
..Art. 26. Le règlement modèle en date du 17 août 1851 est et demeure abrogé.
..Art. 27. Les autorités préposées par la loi à la surveillance de l'instruction primaire sont chargées de l'exécution du présent règlement.
....................................................................Fait à Paris, le 6 janvier 1881.
......................................................................................Jules FERRY.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 15 février 1881 :
CHASSE AU LOUP
..Hier, dimanche, les chasseurs de la forêt de Haye ont profité de la neige pour attaquer une vieille connaissance (le loup à trois pattes). Cet animal était connu de tous les chasseurs et de tous les bûcherons de la forêt qui, depuis plusieurs années, le voyaient souvent sans pouvoir l'atteindre.
..Dimanche, donc, ce loup fut attaqué au lieu dit la Corvée-St-Dominique près la ferme de Clairlieu et porté bas d'un seul coup de fusil par M. A. Triponé. Ce loup n'avait plus que trois pattes, il avait été dans sa jeunesse très certainement pris au piège et il y avait laissé la patte droite de devant coupée au-dessus du genou.
..Une heure après, deux loups rembuchés au lieu dit les Six-Bornes étaient attaqués par les chiens, et une louve de grande taille était tuée par M. Alfred Grillon qui, chargé par l'animal, a fait dans cette circonstance preuve d'un grand sang-froid.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 6 mars 1881 :
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 19 mars 1881 :
TREMBLEMENT DE TERRE
..On a ressenti jeudi matin, vers 10 heures, à Lunéville, une légère secousse de tremblement de terre qui a duré une seconde environ.
..Plusieurs personnes nous affirment, avoir ressenti à Nancy et aux environs la même secousse, et à la même heure.
..Différents tremblements ont déjà été ressentis ces jours derniers dans des départements voisins.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 22 mars 1881 :
TREMBLEMENT DE TERRE
..Nous recevons la lettre suivante :
..............................Nancy, le 19 mars 1881
............Monsieur le rédacteur,
..Vous parlez dans votre numéro d'aujourd'hui 19 mars, d'un tremblement de terre ressenti à Lunéville et aussi à Nancy, le jeudi 17 mars à 10 heures du matin.
..Il s'est produit ici non pas le jeudi 17 mars à 10 heures, mais le mercredi 16 mars à 10 heures 52 du matin, une secousse que j'ai attribuée immédiatement soit à l'explosion d'une mine, soit plutôt à un tremblement de terre ; et cette pensée m'a porté aussitôt à me rendre compte de l'heure qu'il était.
..Le bâtiment dont j'habite le troisième étage et qui est d'une construction très légère a continué à trembler pendant environ une demi-minute.
..Un de mes collègues qui habite le deuxième étage d'un bâtiment voisin, a aussi au même moment ressenti cette secousse qu'il a attribuée de même à un tremblement de terre.
..Les personnes qui se trouvaient au 1erétage et au rez-de-chaussée ne se sont pas aperçues de ce phénomène.
..Agréez, Monsieur le Rédacteur, l'expression de mes sentiments respectueux.
..VACANT.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 13 avril 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..Le syndic de la faillite des forges de Liverdun a fait mettre en vente, devant le tribunal, les forges et usines de cette société, sur le prix de 1,200,000 fr. pour la grande usine et de 50,000 fr. pour la petite, mais aucun acquéreur ne s'est présenté. L'adjudication est donc remise à une prochaine audience et devra avoir lieu sur une mise à prix moindre.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 22 avril 1881 :
..........
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 10 mai 1881 :
FORGES DE LIVERDUN
..A la mise en adjudication des établissements appartenant à la faillite des forges de Liverdun et qui se composent des Forges de Liverdun et de celles de Villeneuve, cette dernière seulement, a été adjugée au prix de 42,500 fr. Quant aux usines principales de Liverdun qui n'avaient pu trouver acquéreur le mois dernier à 1 million 200,000 francs, et qui, cette fois, étaient offertes à 800,000 fr., elles n'ont pas trouvé d'amateur. Une nouvelle adjudication sur une nouvelle baisse de mise à prix aura donc lieu prochainement, et on croit que le syndic adoptera, pour cette troisième enchère, le prix de 500,000 fr.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 17 mai 1881 :
ITINÉRAIRE DE LA TOURNÉE DE CONFIRMATION
..Dimanche 8 mai. - Frouard, à 3 heures. - Frouard, Pompey.
..Samedi 14. - ... /...
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 4 juin 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- M. Bausserois, laitier à Pompey, a été arrêté sur la route, non loin de cette commune, par cinq individus qu'il ne connaissait pas, et qui, sans aucun prétexte, l'on jeté à bas de sa voiture et l'ont assez violemment maltraité : il put prendre la fuite et échapper à ses agresseurs.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 18 juin 1881 :
BOHÉMIENS ET NOMADES
..Nous avons eu, dans ces derniers temps et à plusieurs reprise, à nous plaindre de la présence de plusieurs troupes de bohémiens qui, dans les campagnes surtout, sont des hôtes fort incommodes.
..Un arrêté préfectoral du 8 juin 1874 a statué sur la procédure à suivre pour se débarrasser de ces gêneurs ; en vertu de cet arrêté le stationnement sur la voie publique leur est interdit dans toute l'étendue de Meurthe-et-Moselle ; ils doivent être, dès leur arrivés, invités à justifier de leur domicile et de leurs moyens d'existence. En cas de refus ou d'impossibilité de leur part, ils doivent aussitôt être arrêtés et mis à la disposition de la justice, leurs voitures, chevaux et animaux mis en fourrière, jusqu'à la décision judiciaire.
..Les sous-préfets, maires, officiers de gendarmerie et commissaire de police sont chargés de l'exécution de cet arrêté ; c'est dire que toutes les autorités locales sont armées pour se délivrer de ces rôdeurs.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 25 juin 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- On a volé aux nommés François Pichenet et George Dard, ouvriers de forges à Pompey, des effets d'habillement d'une valeur de 85 fr. Les auteurs de ce vol sont deux mineurs en fuite.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 26 juin 1881 :
UNE COMÈTE
..Vendredi soir, à 9 heures, tout le monde pouvait voir au-dessus de l'horizon et dans la direction du Nord-Nord-Ouest, le commencement d'une comète qui devra avoir de grandes dimensions.
..Son noyau a le diamètre d'une étoile de première grandeur et sa queue qui enveloppe un peu ce noyau, s'allonge en s'élargissant au loin et dans la direction du Sud-Est à la manière d'une vaste nébuleuse.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 28 juin 1881 :
LA COMÈTE
..La comète qui vient de faire son apparition est splendide. C'est la plus grosse qu'on ai jamais observée, son noyau est très brillant et à la forme d'un papillon. Tout autour s'étendent plusieurs enveloppes d'éclat différent. Elle est née en 1807 ; c'est M. Pons, astronome de l'observatoire de Marseille, qui l'a découverte est avait annoncé sa réapparition pour 1874.
..En matière de comètes, les mathématiques se trompent souvent. Quoi qu'il en soit, puisse celle-ci être un présage de paix et bon vin.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 30 juin 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- Un chien atteint d'hydrophobie a été abattu à Pompey. M. Tisserant, vétérinaire à Nancy, a reconnu que cet animal avait tous les symptômes de la rage. Une jeune fille a été mordue, mais d'après les constatations de M. le docteur Claude, la blessure ne présente aucun danger, les dents de l'animal usées par l'âge n'ayant que traversé les vêtements et à peine effleuré les chairs.
..Un autre chien qui a été mordu, a été abattu.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 2 juillet 1881 :
LA COMÈTE
..La comète n'émeut pas seulement les membres de l'observatoire, elle met aussi les vignerons dans toute la joie d'une riante espérance.
..Ils se souviennent du vin fameux de 1811, source de tant de profits.
..Depuis longtemps que la dernière bouteille était épuisée, le vin de la Comète faisait prime encore, et les gourmets le buvaient avec enthousiasme.
..Les comètes font le double bonheur des astronomes et des gastronomes.
..Ajoutons pour les curieux que le moment le plus favorable pour voir la comète est entre minuit et une heure du matin : la courte nuit d'été a alors acquis son maximum d'obscurité et, par conséquent, la comète son maximum d'intensité lumineuse.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 3 juillet 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- Le 29 du mois de juin dernier on a volé à la nommée Frantz Anna, demeurant à Pompey, des effets d'habillements d'une valeur de 35 fr. ; le vol est imputé à la nommée Barreau, de Pont-à-Mousson.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 9 juillet 1881 :
LA COMÈTE
..La comète approche lentement du pôle nord, en s'éloignant obliquement de nous. Elle est aujourd'hui à 26 millions de lieues du soleil et à 17 millions de lieues de la terre. Aussi la voit-on de jour en jour pâlir et diminuer. Le noyau, cependant, offre encore à l'œil nu l'éclat d'une étoile de troisième grandeur, quoique dans les lunettes il égale à peine celui d'une étoile de sixième ordre. La supériorité de son aspect à l'œil nu vient de ce qu'il présente une disque sensible, assez large, quoique terne.
..Tous les soirs, l'Observatoire de Paris reçoit de nombreux visiteurs qui s'en retournent désappointés. En effet, comme nous le remarquions l'autre jour, le plus bel aspect de la comète est celui qu'elle présente dans une bonne jumelle. Sa lumière est si diffuse qu'on ne distingue presque plus rien au télescope, et les grands instruments ne peuvent guère servir qu'à étudier les détails du noyau ou à l'analyse spectrale de cette vague lumière.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 10 juillet 1881 :
..La comète s'éloigne assez rapidement, mais toutefois avec une rapidité décroissante. On la verra encore à l'œil nu pendant une huitaine de jours ; la clarté de la pleine lune nuira sensiblement aux dernières observations, quoique la comète s'élève en plein nord.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 21 juillet 1881 :
LES GRANDES CHALEURS
..Si chaud qu'il fasse cette année, il y a eu des années plus chaudes encore.
..Dans un mémoire présenté à l'Académie des sciences, en 1801, voici les étés qu'un savant, Dominique Cassini, a signalé comme les plus chauds ceux de : 1684, 1686, 1691, 1699, 1701, 1704, 1712, 1726, 1727, 1781. Mais on n'a guère de détails un peu précis que sur celui de 1793, qui d'après les chroniqueurs du temps, a été formidable. Chose bizarre : cette saison brûlante venait après un printemps relativement froid, si froid même, qu'en juin on avait dû allumer du feu dans les maisons.
..Juillet arriva et le thermomètre monta d'une façon effrayante : le 8 juillet 1793 il y avait déjà 38° à l'ombre. Mais laissons parler un écrivain d'alors : Cette chaleur si forte, succédait à un froid continu, à une sécheresse prolongée, produisit des effets désastreux.
..Dans les jardins et dans les champs, les légumes furent grillés ; les fruits séchaient sur les arbres ; les meubles et les boiseries craquaient ; les meubles se déjetaient, la viande fraîche se corrompait immédiatement ; la volaille et les bestiaux paraissaient accablés. Les vents dominants furent le Nord-Est et l'Est. Ce n'est que le 17 juillet qu'un orage violent, accompagné de grêle, mit fin à ces chaleurs excessives.
..Nous ne sommes pas encore grillé à ce point, il faut l'avouer, mais nous ressemblons aux citoyens de 1793, nous attendons l'orage qui n'a pas encore l'air très disposé à nous rafraîchir.
..Faut-il continuer l'énumération. On a beaucoup parlé de 1819 qui fut désastreux en Asie-Mineure. Cela paraît fantastique, mais des écrivains digne de foi affirment qu'à Bagdad les thermomètres allèrent jusqu'à marquer 120°. Des caravanes entières périrent à la suite d'une pluie qui, tombant sur le sol surchauffé, transforma l'atmosphère en un véritable bain de vapeur.
..En 1822, les chaleurs furent également très continues ; les mulots et les campagnols désolèrent l'Alsace et la Lorraine.
..La chronique ajoute qu'en 15 jours on en prit plus de deux millions, rien qu'aux environs de Strasbourg.
..En 1832 arriva le choléra ; il est vrai de dire que les chaleurs n'en furent pas seule cause ; dès le mois de mars il avait paru en France. Il y fit hélas ! près de vingt mille victimes.
..Beaucoup de personnes attribuent plus d'importance qu'il n'est raisonnable de le faire aux souvenirs de la comète de 1811 et sont portées à rendre celle de 1881 responsable des grandes chaleurs que nous subissons en ce moment.
..Il y aurait aussi quelque danger à laisser propager des notions aussi fausses que peu fondées. En effet, la température estivale la plus élevée qui ait été constatée à Paris depuis plusieurs siècles est celle du 27 août 1765, où l'on constata à l'observatoire royal un chiffre de 40° et aucune grande comète ne se montra pendant cette année.
..L'été de 1793 fut également remarquable par l'intensité de la chaleur et dès le 4 juillet le thermomètre s'éleva à 38°4. Les ardeurs du soleil furent si grandes, que l'on eut à déplorer dans toutes les parties de la République une multitude d'accidents. La plupart des arbres du Palais-Royal perdirent leurs feuilles, leur écorce et périrent de chaleur. La rareté des légumes fut excessive et ceux qui échappèrent à la crise montèrent à des prix exorbitants.
..Cependant, dans cette année si célèbre, on ne constata l'apparition d'aucune grande comète visible à l'œil nu. Le ciel n'annonça pas plus les catastrophes météorologique que les événements dont il fut témoin.
..D'autre part, les deux années 1858 et 1861, qui furent signalées par l'apparition de deux comètes beaucoup plus brillantes que celle de cette année et dignes de figurer.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 24 juillet 1881 :
..- A Frouard, à Champigneulles, à Bouxières, il a été enlevé et enfoui, dans la journée de jeudi, de 4 à 500 kilos de poissons morts pour chacune de ces communes.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 26 juillet 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- Le cadavre du nommé Jules Hennequin, forgeron à Pompey, a été trouvé le 21 du mois courant dans la rivière la Moselle sur le territoire de Frouard. M. le docteur Saunier de Liverdun a déclaré que la mort remontait à 36 heures et paraissait être accidentelle.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 30 juillet 1881 :
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 4 août 1881 :
MÉTALLURGIE
..Une société en nom collectif ayant pour objet l'exploitation de la mine de fer de la Fontaine-des-Roches, commune de Messein (Meurthe-et-Moselle), avec les aisances et dépendances, minières ou usines qui pourraient y être annexées, la vente des dites minières, mines, usines et de tous biens dont la société serait propriétaire, vient d'être formée entre trois maîtres de forges de la Huate-Marne : MM. Simon, Lemut et Rozet. La durée de la Société est de 20 ans. Le siége de la Société est à Saint-Dizier (Haute-Marne), pendant tout le temps que MM. Simon et Lemut y demeureront, et sera ensuite à Messein (Meurthe-et-Moselle.)
..Les fonderies de Pont-à-Mousson ont une nouvelle commande de 2,100 tonnes de tuyaux pour la ville de Paris, à 189 fr. franco. Au mois d'avril, elles avaient eu déjà une demande d'environ 1,000 tonnes.
..........................................................................................................................(Ancre.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 19 août 1881 :
..Les forges de Liverdun ont été adjugées pour le prix de 510,000 fr. à MM. Dupont, de Pompey.
..L'adjudication ne sera définitive qu'après le délai de quinzaine ; une surenchère est probable.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 28 août 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- Un autre vol de différents effets d'habillement a été commis au préjudice du sieur Auguste Thion, mineur à Pompey. L'auteur est inconnu.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 4 septembre 1881 :
..
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 7 septembre 1881 :
LE TIR DANS LES ÉCOLES PRIMAIRES
..On n'a pas oublié que la Chambre des députés, a, avant de se séparer, voté en faveur du ministère de la guerre un crédit de un million pour la fabrication des fusils destinés à l'enseignement du tir dans les écoles primaires publiques de garçons. Sans perdre de temps, M. le ministre de la guerre s'est occupé de faire fabriquer les fusils en question, dont un certain nombre pourront être livrés dans le courant du mois d'octobre prochain, afin que dès la rentrée des classes, on puisse commencer les exercices pour l'enseignement du tir. Les fusils qui vont être mis à la disposition des écoles primaires sont de deux sortes et destinés, les uns (dans la proportion des deux tiers du nombre à fournir) à la pratique du tir proprement dit, et les autres, faciles à démonter, serviront pour la démonstration du mécanisme. Ces armes sont à peu de choses près pareilles à celles dont on se sert dans l'armée, mais de plus petit calibre et partant beaucoup moins lourdes.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 17 septembre 1881 :
MÉTALLURGIE
..Situation générale. - La situation de tous les marchés métallurgique reste exactement la même que la semaine dernière.
..Meurthe-et-Moselle - Les prix sont sans changement et l'activité que nous avons signalée la semaine dernière se maintient.
..La surenchère de l'adjudication des usines de Liverdun a été faite par MM. Vieillard, maître de forges à Champigneulles, et Guérin, maître de forges à Lunéville ; ces messieurs sont tous trois administrateurs de la Société civile pour l'achat ds forges et usines de Liverdun.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 21 septembre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température a été un peu meilleure cette semaine ; on a pu commencer la coupe des regains qui sont plus abondants qu'on ne le supposait : ils seront d'excellente qualité, ceux bien entendus qui sont rentrés secs.
..Les pommes de terre sont généralement belles et de bonne qualités ; les cas de maladie du tubercule sont rares. Il faut remonter à 1844 pour trouver une aussi belle récolte.
..La cueillette du houblon continue irrégulièrement selon la maturité ; on ne compte que sur une demi-récolte.
..La vigne est toujours belle, le bois est bien fait et le raisin est presque mûr ; nous aurons certainement comme rendement une bonne moyenne et une qualité supérieure à la moyenne de dix ans.
..Les jeunes trèfles et les jeunes luzernes ont beaucoup souffert de la sécheresse : les jeunes colzas sont beaux.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 22 septembre 1881 :
LES VENDANGES
..On nous écrit de Villey-Saint-Etienne que les vendanges se présentent sous le meilleur aspect. Les vignes de cette commune ont été gelées au mois de juin, mais la qualité compensera dans une large mesure la quantité, qui fera légèrement défaut. Quant aux autres localités des environs de Toul, la récolte promet d'être magnifique. Les journées chaudes qu'il fait depuis quelques jours, accompagnées de quelques pluies, ont fait grossir et mûrir les grains d'une façon fort satisfaisante. La grêle n'est plus à craindre.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 27 septembre 1881 :
INSTRUCTION PRIMAIRE
..Enseignement, méthodes, résultats. - Le progrès introduit dans nos études primaires par les conférences pédagogiques s'accentue d'année en année et, devant lui, la routine recule, un peu comme les races sauvages devant la civilisation. Bien faible est le nombre de ces instituteurs âgés enfermés dans la pratique de procédés surannées, qui croient n'avoir plus rien à apprendre, parce que depuis longtemps ils n'ont rien appris. La plupart travaillent et s'instruisent ; ils ne se contentent pas de prêter les livres de leurs bibliothèques scolaires, ils les lisent et font profiter leurs élèves du fruit de leurs lectures. Aussi, l'enseignement du français ne consiste-t-il plus uniquement comme jadis, dans des conjugaisons de verbes sans fin, dans de fastidieuses analyses grammaticales, dans des dictées purement orthographiques, l'intelligence s'y est mêlée pour animer cette matière, mens agitat molem.
..On fait écrire aux élèves de petits récits, des lettres familières ; on les habitue à rendre dans un style simple et naturel leurs idées et leurs sentiments.
..Les dictées sont choisies avec soin et renferment une leçon de morale ou quelque notion utile. L'exposition orale, animée et intéressante, s'est substituée en partie, pour l'enseignement de l'histoire, aux pages d'un livre.
..La géographie n'est plus une nomenclature de noms étranges de montagnes, de caps ou de détroits : elle s'enseigne à l'aide de cartes, tracées souvent par les élèves eux-mêmes. On les exerce à observer, à reproduire de mémoire, au tableau noir, le cours d'un fleuve, la configuration d'un bassin ou d'une contrée. Il y a plaisir à voir leurs cahiers émaillés de petites cartes, faites avec soin, parfois avec goût.
..L'arithmétique aussi est mieux enseignée. On attribue une plus large part au calcul mental, qui facilite les combinaisons numériques et prépare efficacement au calcul écrit.
..Enfin la lecture expressive et raisonnée, dans des livres choisis, est devenue ce qu'elle doit être : un moyen d'ouvrir, sur les points les plus divers, des jours à l'intelligence des enfants. En un mot, notre enseignement primaire acquiert de plus en plus ce caractère général, de substituer aux procédés mécaniques les méthodes rationnelles, de ne plus donner à la mémoire un rôle prépondérant, mais de développer harmonieusement toutes les énergies de l'intelligence et du cœur.
..Le corps lui-même n'est pas négligé et la gymnastique, devenue obligatoire dans nos écoles, s'applique à donner à des esprits sains et à des cœur honnêtes, des corps souples et robustes. Tous nos maîtres sont pourvus du manuel que M. le Ministre a fait rédiger à leur usage, et ce livre, entre leurs mains, ne reste pas lettre morte.
..Si tous n'ont pas la même aptitude, si pour quelques-uns l'inexpérience, l'âge surtout sont de pénibles obstacles, la bonne volonté les surmonte, et puis tel d'entre eux n'a-t-il pas dans le village un ancien élève, un militaire heureux de venir en aide à son vieux maître, et de lui faire à son tour la leçon ? Après les mouvements d'assouplissement pratiqués pendant l'hiver, les exercices du second semestre ont consisté en marche, en course et en sauts, en évolutions d'ensemble, exécutées avec gaîté et entrain, malgré les chaleurs de la saison d'été.
..Le chant est encore un exercice hygiénique : il développe et fortifie les poumons et l'on regrette qu'il n'accompagne pas plus souvent les mouvements de la classe, l'entrée et la sortie. Il plaît aux enfants dont il satisfait le besoin d'activité et d'expansion ; il les dédommage d'un long silence péniblement subi.
..Certaines matières facultatives, comme la géométrie, la tenue des livres, l'allemand, les sciences physiques et naturelles sont enseignées avec succès dans quelques grandes écoles ; nous sommes heureux de le signaler, sans pouvoir insister davantage.
................................................................................(Extrait du rapport officiel pour 1880.)
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ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température a été assez élevée cette semaine, et malgré quelques ondées orageuses, nous avons reçu quelques dizaines d'heures d'un soleil chaud.
..Les regains, retardés par la pluie, continuent à occuper tous les cultivateurs. L'herbe pousse à souhait, là où on ne croyait rien trouver, on peut faucher une herbe serrée et de première qualité ; 30 à 40 heures de soleil vaudraient plusieurs centaines de mille francs de fourrage.
..La vigne marche bien, bonne qualité et quantité, bonne moyenne. Vosges, 300,000 hectolitres ; Meuse, 500,000 hectolitres ; Meurthe-et-Moselle, 800,000 hectolitres ; Lorraine et Alsace, 1,000,000 d'hectolitres.
..La pomme de terre nous promet cette année une belle surprise ; nous croyions que les tubercules ayant donné naissance à une seconde végétation seraient perdues, il n'en est rien ; la récolte entière est de bonne qualité, la quantité est une bonne ordinaire. On commencera incessamment l'arrachage.
..La betterave ne laisse rien à désirer, si ce n'est par les faibles surfaces ensemencées ; nous avons dit qu'un bon tiers des ensemencements tardifs n'ont rien donné.
..La cueillette du houblon continue, le rendement est faible, c'est une demi-récolte.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 4 octobre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température a été un peu plus sèche cette semaine, de sorte que l'on a pu commencer la vendange. Les vignerons ne sont pas tout à fait d'accord, mais il résulte d'un grand nombre de renseignements que la récolte égale celle d'une année moyenne comme quantité et un peu supérieure comme qualité.
..L'arrachage des pommes de terre retardé jusqu'alors à cause de la belle végétation, a commencé vendredi et samedi, mais on ne songe sérieusement à faire la récolte dans les grandes exploitations que vers le 8 ou le 10 octobre.
..Le houblon est à peu près entièrement rentré. Le séchage se fait dans de bonnes conditions ; nous avons comme quantité demi-récolte et qualité supérieur à celles des cinq dernières années.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 6 octobre 1881 :
LA PREMIÈRE NEIGE
..Un vent très froid souffle depuis quelques jours, et tous les matins, on constate qu'il a gelé. Hier, vers 4 heures du matin, la première neige est tombée en flocons très fin, et dans le courant de la journée, il en est encore tombé quelque peu. On annonce un hiver assez rigoureux.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du Dimanche 9 octobre 1881 :
LES PHARMACIES COMMUNALES
..Des pharmacies communales vont être fondées.
..Beaucoup de communes sont, en effet, dépourvues d'officine de pharmacien.
..L'administration a voulu combler cette lacune en invitant les municipalités à se pourvoir de boîtes de secours contenant les médicaments et autres objets indispensables pour donner les soins médicaux les plus urgents dans le cas de maladie subite ou d'accident.
..Plusieurs modèles de ces boîtes viennent d'être déposés au ministère de l'intérieur. Le modèle qui semble avoir été adopté est une sorte de coffret divisé en deux compartiments, l'un contenant les médicaments exclusivement réservés aux médecins ; l'autre, les objets laissés à la disposition du public, qui, en cas de besoin, les recevra des mains du maire ou d'une personne dûment autorisée par ce dernier.
..Le prix de chaque boîte est de 200 francs. De plus l'usage des médicaments devra être absolument gratuit.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 11 octobre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température a baissé sensiblement cette semaine. Jeudi 6 et samedi 8, nous avons relevé au minimum -4 centigrades.
..Les plantes qui ont été attaquées dans leurs feuillages, sont, pour les plantes ligneuses : la vigne, le noyer, l'acacia ; pour les plantes herbacées : la pomme de terre, la tomate et les concombres.
..La vendange touche à sa fin dans notre région, nous avons plusieurs fois indiqué le rendement d'une petite moyenne comme quantité. Quant à la qualité elle est supérieure à une année ordinaire. Le vin sera délicat et très agréable à boire.
..La récolte des pommes de terre avance rapidement ; ces premières gelées ont fait hâter le travail. Le rendement est exceptionnellement bon ; il y a quantité et qualité ; depuis 1844, nous n'avons pas vu une aussi belle récolte.
..Les betteraves menacées par les gelées blanches ont résisté ; les cultivateurs redoutant la continuation du vent du Nord, commencent à mettre en silo.
..Les semailles d'automne sont favorisées par un temps à souhait.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 15 octobre 1881 :
PÉCHE DE L'ÉCREVISSE
..Le préfet de Meurthe-et-Moselle informe ses administrés que, par décision du 1er octobre 1881, M. le ministre des travaux publics à prorogé, pour une troisième année, les dispositions de l'arrêté préfectoral du 2 septembre 1879 (approuvé le 13 novembre suivant par décision ministérielle) qui interdit la pêche de l'écrevisse pendant l'année entière dans tous les cours d'eau du département.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 20 octobre 1881 :
BANS DE VENDANGES
..L'Echo du Toulois publie l'article suivant :
..Le ban des vendanges a une fois de plus produit ses tristes résultats, j'espère que cette épreuve décisive et qu'à l'avenir, le propriétaire seul juge de la maturité de sa récolte, et seul intéressé à ne pas la perdre, sera libre de vendanger quand il le voudra. Le vignoble toulois, déjà si éprouvé par les gelées d'hiver et de printemps, ne devrait pas être encore obligé de subir les gelées d'automne, qui font perdre sur la récolte présente, quantité et qualité.
..Je ne suis pas partisan de la suppression du règlement, qui est très utile, en ce qu'il sauvegarde les intérêts des propriétaires le droit de vendanger avant l'ouverture du ban, celui-ci : tout propriétaire ou exploitant de vignes, pourra vendanger en en faisant la déclaration à la mairie. Car le fait de vendanger (je m'adresse aux partisans du ban tel qu'il existe), n'est pas, comme ils veulent le croire, une cause de maraudage et ne compromet en rien la sécurité des récoltes, la preuve en est dans l'indulgence de l'administration et de l'autorité envers ceux qui ont vendangé avant l'ouverture du ban ; indulgence que l'on n'aurait pas eue si l'on y avait vu autre chose que des propriétaires plus prévoyants que les autres, qui ne pouvaient pas se résoudre à se croiser les bras et à regarder tranquillement se perdre le fruit de leur travail et de leur labeur d'une année.
..Je soumets cet article à l'appréciation de notre administration municipale qui, je l'espère, lui accordera toute sa bienveillance.
..(Un habitant de Saint-EVRE).
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 25 octobre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température pour les semailles d'automne a été assez favorable cette semaine.
..Après des gelées blanches à -4 nous avons eu vendredi 15 millimètres d'eau.
..Cette pluie a contrarié l'arrachage des pommes de terre et des betteraves ; cependant nous devons dire qu'il n'y a pas encore de temps perdu.
..Les colzas en terre et les seigles sont très-beaux ; les blés lèvent bien. Quelques petits amas de semence sont faits par les souris.
..Le rendement des betteraves est ordinaire.
..Comme il y a un grand nombre d'arbres morts, par suite des grandes gelées 1879-1880, les cultivateurs remplacent partout les sujets morts ; ils choisissent de préférence les mirabelliers et les poiriers rustiques anciens, le Serpillon, le Messir-Jean et la bergamote de Pentecôte.
..On nous dit en ce moment que les pommes de terre qui n'avaient pas été atteintes par la maladie, pendant la végétation, se corrompent dans une forte proportion sous l'influence du développement du Peronospora infestans.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 26 octobre 1881 :
LES FORGES DE LIVERDUN
..Les forges de Liverdun, dont nous avons souvent entretenu nos lecteurs, vont être de nouveau mises en adjudication le 1er décembre prochain, et viennent de donner lieu à un jugement qu'il est intéressant de reproduire à plusieurs points de vue.
..Voici les faits :
..Les créanciers étant en état d'union, M. Maillard, syndic de la faillite, mit en vente les forges et usines de Liverdun, sur la mise à prix de 1,200,000 fr. Aucune enchère n'ayant été mise, une nouvelle tentative de vente eut lieu sur la mise à prix de 800,000 fr. Enfin, en l'absence de tous acquéreurs, le 13 août 1881, le syndic mettait en vente les immeubles sur la mise à prix de 500,000 fr.
..MM. Dupont et Fould, maîtres de forges à Pompey, se rendaient adjudicataires moyennant 510,000 fr.
..Le 26 août 1881, MM. Vieillard, Guérin et Drouville, administrateurs de la Société civile anonyme ayant pour objet l'achat des forges et usines de Liverdun et des mines en dépendant, formaient une surenchère du dixième qui fut régulièrement dénoncée dans des délais légaux.
..Les acquéreurs surenchéris conclurent au rejet de la surenchère.
..M. Maillard ès noms se joignait aux surenchérisseurs pour demander au tribunal de valider la surenchère.
..Les acquéreurs surenchéris opposaient trois moyens à la validité de la surenchère :
..1° La Société dont faisaient partie Vieillard et consorts ne peut être considérée en droit comme une société anonyme ;
..2° Vieillard et consorts n'avaient aucune qualité pour surenchérir ;
..3° La Société surenchérisseur ne pouvait surenchérir dans la forme qui a été adoptée.
..Le tribunal, dans les considérants du jugement qu'il vient de rendre, admet l'affirmative sur ce trois points, déclare bonne et valable la surenchère et condamne Dupont et Fould aux dépens, qui seront employés en frais privilégiés de vente.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 27 octobre 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..Le cadavre du nommé Félicien Najotte, âgé de 31 ans, manœuvre, a été trouvé, le 25 du courant, à trois heures du matin, sur la voie du chemin de fer, à un kilomètre de la gare de Champigneulles, par le nommé Emile Marchal, poseur au chemin de fer.
..La victime porte au menton une plaie de huit centimètres de longueur, une fracture au crâne et a les trois orteils du pied droit coupés. M. le docteur Claude, de Pompey, qui a examiné le cadavre, a déclaré que la mort a été instantanée.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 30 octobre 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..Le 21 du courant, le nommé Jean-Baptiste Nivoy, mineur à Pompey, a été gravement blessé par un bloc de minerai qui s'est écroulé sur lui.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 1er novembre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température a été assez favorable cette semaine aux travaux des récoltes et aux semis de blé ; cependant hier le thermomètre est descendu à -4, dans la matinée la neige a commencé à tomber. Les cultivateurs sont très-inquiets pour quelques champs de pommes de terre et de betteraves qui ne sont pas récoltés.
..Le rendement en betteraves n'est pas considérable, de plus un sixième des champs ensemencés de la graine de cette plante n'ont pas levé à cause de la sécheresse ; nous aurons donc en somme une très faible récolte.
..Quant aux pommes de terre, les derniers renseignements sont d'accord avec les premiers ; c'est une récolte exceptionnellement abondante, elle est presque entièrement rentrée ; l'approvisionnement des féculeries se fait régulièrement par voitures, par wagons et par bateaux.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 10 novembre 1881 :
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 15 novembre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température reste élevée ; depuis dix ans nous n'avions pas vu un été de Saint-Martin si chaud ; aussi les cultivateurs en profitent pour labourer, semer, niveler, drainer, etc., etc.
..Les emblavures sont considérables cet automne, si l'année est favorable en 82 , les cultivateurs pourront réparer quelques brèches faite par une série de trois mauvaises saisons consécutives de notre première céréale.
..Les pommes de terre sont partout rentrées ; nos gares de chemin de fer et de canaux sont animées par le transport dans la féculerie.
..On a remarqué des cas assez nombreux de pourriture, mais seulement sur la variété de cuisine, les jaunes Jussoy ou vosgiennes sont généralement saines et rendent beaucoup de fécule.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 20 novembre 1881 :
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 22 novembre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température continue a être très-douce.
..Les cultivateurs profitent de ce beau temps pour augmenter les emblavures.
..Les colzas et les jeunes blés sont beaux, on ne remarque pas encore de dégâts occasionnés par les souris.
..Les blés de 1881 rendent peu au battage, nous n'avons pas exagéré notre déficit pour cette année à 25 millions d'hectolitres.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 29 novembre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température reste exceptionnellement élevée ; la moyenne de cette semaine a été de +9 centigrades avec 20 heures de soleil et 20 millimètres d'eau.
..Les cultivateurs, favorisés par un temps aussi doux, continuent à faire paître les bestiaux et économisent ainsi une partie des réserves de fourrages. La plantation des arbres fruitiers prend de l'extension. Parmi les arbres qui sont le plus recherchés, nous citerons le quetschier et le mirabellier. Les poiriers, anciennes variétés, ont aussi beaucoup de faveur.
..Les colzas, les seigles et les blés en terre ne laissent rien à désirer ; on redoute cependant quelques dégâts par les souris.
..Les pommes de terre se conservent mal, on signale en beaucoup de localités des cas nombreux de pourriture.
..Les betteraves aussi ont besoin d'être surveillées ; les silos pourraient bien être exposés à se détériorer. Les travaux intérieurs du battage marchent rapidement. On continue à constater un déficit en grains qui varie de 25 à 30 % sur une bonne année.
..Les travaux extérieurs dans les jardins, dans les près et dans les vignes occupent un grand nombre d'ouvriers ; malgré une série de très mauvaises récoltes, les campagnards ne perdent pas courage, ils semblent au contraire redoubler d'efforts.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 1er décembre 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- Les communes de Bertrichamps et de Pompey ont voté : la première, une somme de 90 francs ; la seconde, un crédit de 10 francs, pour enrichir les bibliothèques instituées dans leurs écoles publiques.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 6 décembre 1881 :
FORGES DE LIVERDUN
..- Les hauts-fourneaux, forges et laminoirs de Liverdun ont été définitivement adjugés hier pour la somme de 635,050 francs, soit avec les frais 720,000 fr.
..L'adjudication est restée aux surenchérisseurs, MM. Vieillard, Guérin et Drouville, agissant en qualité d'administrateurs de la société constituée pour l'achat de ces forges.
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température continue à être extrêmement douce. Les bestiaux vont encore en pâture comme au mois de septembre ; ce fait très rare permet de ménager le foin et la paille.
..Les blés sont très-beaux ; cependant çà et là on se plaint encore des souris.
..La santé du bétail ne laisse rien à désirer.
..On annonce pour le 14 décembre une grande comète.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 14 décembre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température est toujours très élevée pour la saison ; nous n'avons pas encore eu de neige et c'est à peine si nous avons observé quelques degrés de froid en octobre.
..Les récoltes en terre sont dans d'excellentes conditions de végétation, nous avons rarement vu les blés aussi beaux en décembre que cette année ; nous avons quelques raisons de penser que la récolte de 1882 sera abondante.
..Le bétail de ferme jouit généralement d'une bonne santé ; les fourrages quoique rares sont de qualité exceptionnelle, la sortie des bestiaux dans les prairies a permis de ménager les réserves en foin et en paille. Beaucoup de cultivateurs donnent peu de litière à leurs animaux, ce fait oblige les garçons de ferme à vider plus souvent les écuries.
..Les masses de fumier sont pour la plupart dans le plus triste état, si les neiges ou les pluies arrivent avant la conduite de ces engrais, il y aura beaucoup de lavages et une perte réelle. Le mieux pour le moment serait de conduire de suite dans les champs ou dans les prés ces fumiers qui se tiennent mal en masse.
.......................................................................................................................(Bélier.)
PETITE CHRONIQUE
..- La mine de fer dite « Concession de Malzéville » vient d'être adjugée en l'étude de Me Paul, au prix de 45,335 fr.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 21 décembre 1881 :
ÉTAT DES RÉCOLTES
..La température reste constamment douce. Les céréales en terre ne laissent rien à désirer. Le battage des grains s'exécute partout très-régulièrement, le grain est bon et la paille aussi ; c'est bien fâcheux qu'il y ait si peu de l'un et de l'autre.
..Dernièrement en traversant des baines de blé, nous avons remarqué un certain nombre de pièces de terre qui, en cas de grandes pluies, pourraient être facilement endommagées, les rigoles d'assainissement étant mal tracées ou insuffisantes. Dans notre région nous perdons annuellement pour environ 150 à 200,000 fr. de récoltes par suite du séjour trop prolongé des eaux dans les bas-fonds de nos sols argileux ou argilo-marneux. Nous perdons également par le lavage de nos fumiers pour plus de 500,000 francs. Nous disons ceci pour appeler l'attention de quelques-uns de nos lecteurs qui pourraient oublier ces détails.
..La santé des animaux de ferme est généralement très-satisfaisante.
.......................................................................................................................(Bélier.)
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 25 décembre 1881 :
RECENSEMENT DES CHEVAUX
..On achève en ce moment dans toutes les mairies de France le travail préparatoire pour le recensement des chevaux qui doit se faire conformément à la loi des réquisitions militaires.
..Dès les derniers jours de décembre, un avertissement sera adressé à tous les propriétaires, pour les informer qu'ils doivent se présenter à la mairie avant le 1er janvier prochain, à l'effet d'y déclarer tous les chevaux, juments, mulets et mules qui sont en leur possession, sans aucune distinction ni exclusion, d'en indiquer l'âge et le signalement.
..Cette déclaration une fois faite, les maires dresseront la liste du recensement des animaux susceptibles, par leur âge, d'être requis pour le service.
..Les propriétaires des animaux qui n'auront pas fait la déclaration légale à l'époque fixée seront passibles d'une amende de 25 à 1,000 fr., et ceux qui auront fait sciemment de fausses déclarations seront frappés d'une amende de 50 à 2,000 fr.
Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 29 décembre 1881 :
PETITE CHRONIQUE
..- Procès-verbal a été dressé contre le sieur Jean K...; forgeron à Custines, pour coups et blessures volontaires, envers le sieur Eugène Leloup, forgeron à Pompey, et contre le nommé Jean C..., domestique à Mont-Richard, écart de Pont-à-Mousson, pour coups et blessures envers le nommé Joseph Amand, charpentier à Millery.
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