Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1885

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 1er janvier 1885 :

LE GAZ A LA CAMPAGNE

..La société du gaz de Nancy est en instance auprès de la préfecture pour obtenir l'autorisation de canaliser la route nationales traversant les communes de Champigneulles, Frouard et Pompey, à l'effet d'éclairer lesdites communes.
..Elle donnera le gaz aux conditions de Nancy, c'est-à-dire à 0 fr. 35 le mètre cube pour les particuliers et à 0 fr. 25 pour les communes.

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 28 décembre 1884.
..La température a été assez basse cette semaine de 0 à - 5 avec un peu de neige.
..Les récoltes en terre ne paraissent pas souffrir de cet état de chose.
..Si du froid intense survenait avant plus de neige, on pourrais redouter de graves désordres dans les blés et les colzas et même dans les jeunes trèfles ou luzernes. L'exploitation du bois est facile, les bûcherons sont nombreux et le bois de chauffage se place avantageusement.
..La santé des bestiaux est toujours satisfaisante.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 8 janvier 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

..La température a été assez bonne cette semaine ; le thermomètre n'indique que peu d'écart, c'est-à-dire entre 0 et -3 centigrades.
..Les récoltes en terre, quoique peu protégées par la neige, ne semblent pas devoir souffrir du froid.
..La santé des bestiaux est irréprochable.
..Les cultivateurs assis derrière leur fourneau réfléchissent sur le déficit de leur budget ; ils ont du souci, mais nous devons constater avec satisfaction qu'ils n'ont pas perdu courage.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 14 janvier 1885 :

MALADIE DE LA VIGNE EN MEURTHE-ET-MOSELLE

..A la dernière séance de la Société centrale d'agriculture, M. Le Monnier a donné communication d'une note relative à une maladie de la vigne en Meurthe-et-Moselle :
..« J'ai reçu au commencement de juin 1884 la visite de M. J. Vaillant, de Bulligny, qui m'apportait différents fragments de vignes provenant de ses cultures et atteintes d'une maladie qui après avoir causé déjà la mort d'un grand nombre de ceps semblait prendre une extension de jour en jour plus menaçante. Peu de jours après, M. le Préfet de Meurthe-et-Moselle me transmettait deux lettres adressées à M. le Président de la Société centrale d'agriculture et émanées l'une de M. l'abbé Grandjacquot, alors curé de Moriviller, l'autre de Mme de Pierrefitte, de Vittonville ; ces lettres signalaient le mauvais état des vignes précitées et M. le Préfet m'invitait à rechercher la cause du mal.
..J'ai visité, dès le mois de juin, les trois vignobles signalés, et dès cette première visite, j'ai pu affirmer que la maladie était semblable dans sa marche et, très probablement aussi dans sa nature, à celle que j'avais reconnue en octobre 1880 à Bouillonville, et en 1881 à Jeandelaincourt. La visite que j'ai faite en octobre 1884, à Bulligny, a achevé de prouver l'identité de la maladie observée en cinq points très écartés et répartis dans toute la portion viticole du département. Il n'est donc pas douteux que nous sommes en présence d'une affection très répandue et il peut être de quelque intérêt pour la Société de connaître les symptômes et la cause de la maladie ainsi que le pronostic qu'il est possible de poser.
..L'aspect général de la vigne malade accuse, dès le réveil de la végétation, un dépérissement profond de toute la plante. Les sarments sont grêles, courts et peu nombreux, les feuilles petites et d'un vert pâle, les grappes florales rabougries. On remarque en outre, dans un vignoble de quelque étendue, que les ceps atteints forment des groupes limités épars au milieu des pieds sains. Cette distribution par tâches arrondies et la végétation appauvrie des malades rappellent le système d'invasion du phylloxera et en effet les premiers observateurs se sont crus en présence du redoutable puceron. Je me hâte d'ajouter que leurs craintes n'étaient pas fondées et que, non seulement je n'ai trouvé sur les racines ni l'insecte, ni les nodosités qu'il provoque, mais encore que la marche du mal n'a rien de la foudroyante rapidité d'une invasion phylloxérique.
..Loin de là, le mal dans les années ordinaires progresse lentement. La maladie est connue depuis fort longtemps et si en Lorraine elle ne porte d'autre nom que celui de crevaison fort expressif mais bien vague, en Champagne c'est la morille depuis bien des années. Les vignerons soigneux ont appris à reconnaître ses premières atteintes à deux signes qui précèdent, d'un ou deux ans, le rabougrissement signalé plus haut. Le premier de ces caractères est tiré de la forme aiguë des lobes de la feuille, forme que l'on observe dès que le cep est atteint ; les fleurs s'ouvrent à l'envers, c'est-à-dire que les pétales, au lieu de se couper à leur base et de tomber tous ensemble en restant réunis par le sommet, se séparent et s'écartent les uns des autres de haut en bas, en restant adhérents par le bas à la base de la fleur. Toute grappe qui fleurit ainsi est condamnée à avorter avant la maturité. Mais la souche est encore vivante, même alors que sur une partie de la circonférence du cep on voit l'écorce et le bois noircis et crevassés. »
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ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 11 janvier 1885
..La température reste basse sans toutefois être trop rigoureuse. Le peu de neige qui est tombée hier a encore augmenté la petite protection que la première neige avait donnée aux plantes en terre.
..Les routes et les chemins sont glissants.
..Si la température se relevait, on pourrait commencer les labours du printemps et la préparation des terres destinées aux betteraves et aux pommes de terre.
..La santé des bestiaux est toujours bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
samedi 17 janvier 1885 :

MALADIE DE LA VIGNE EN MEURTHE-ET-MOSELLE

(SUITE ET FIN)

..Puisque les ceps malades sont inégalement répartis au milieu des ceps sains, il serait peu logique de rechercher la cause directe du mal dans les phénomènes météorologiques ou dans ces causes générales, appauvrissement du sol, dégénérescence des plants, que l'on invoque trop souvent. Une cause de ce genre étendrait son action uniformément sur tout un canton et n'aurait pas de raison pour épargner une rangée de pieds, à côté d'une autre rangée presqu'entièrement détruite. Il en est de même du mode de culture ; taille au sécateur, provignage, etc., Ont été incriminés, mais ne me paraissent pouvoir jouer qu'un rôle accessoire dans la propagation du mal dont ils ne sauraient être la cause principale. La ressemblance des taches de morille avec les taches phylloxériques, leur extension progressive par la circonférence me semblent indiquer très nettement une affection de nature parasitaire capable de se communiquer des parties malades aux régions saines.
..J'ai constaté, en effet, dans le bois bruni des souches attaquées, dans les écorces qui recouvrent ce bois, la présence constante des filaments mycélieux d'un champignon parasite. Ces filaments forment dans les gros vaisseaux du bois des feutrages épais qui obstruent la lumière de ces canaux et en rendent le fonctionnement impossible. En outre les matières nutritives, et en particulier l'amidon, sont détruites et remplacées par un mucilage brunâtre incapable de fournir, à l'époque de la pousse, les matériaux nécessaires au développement du jeune sarment et de ses feuilles. La détermination de l'espèce du parasite n'est possible que vers le mois d'octobre, époque à laquelle se montrent ses fructifications. J'y ai reconnu, dès 1880, une espèce précédemment décrite par le botaniste allemand Von Thümen et qui a été retrouvé, à la même époque, en Champagne, par M. le Dr Richon ; c'est le Vibrissea hypogea.
..Mais ce qui intéresse surtout la Société d'agriculture, c'est la question pratique du traitement à appliquer aux vignes.
..M. Prillieux, le savant professeur de l'Institut agronomique, a étudié la question dans le département de la Marne, et j'ai eu la vive satisfaction de voir que je m'étais rencontré d'accord avec lui dans les conseils que j'ai pu donner aux vignerons de Meurthe-et-Moselle.
..La destruction du parasite est le but à atteindre ; pour y arriver, on ne peut faire autre chose qu'arracher tous les ceps malades, les emporter aussitôt loin de la vigne pour les brûler. Il faudra ensuite procéder à leur remplacement. La première règle, qui doit être rigoureusement observée, commande de n'employer que des plants parfaitement sains. Cette recommandation est parfois difficile à suivre dans une commune où toutes les vignes peuvent être malades à des degrés divers. C'est là que la Société d'agriculture pourrait, peut-être, intervenir utilement en recherchant les localités indemnes et procurant ces plants sains aux vignerons désireux de refaire leurs vignes. On a suggéré l'idée que dans un sol fortement contaminé il serait prudent de cultiver pendant deux ou trois ans une plante autre que la vigne, afin de laisser les spores du parasite s'épuiser avant de leur rendre l'hôte qu'elles aiment ; cette précaution semble judicieuse et doit être recommandée. Enfin, le développement de la maladie s'étant montré énergique surtout sur les sous-sols imperméables et par les années humides, il faudra assainir aussi complètement que possible tout terrain humide.
..On le voit, le traitement entraîne de grands sacrifices d'argent et la privation de récoltes pendant plusieurs années. Aussi, avant de l'entreprendre, bien des cultivateurs éprouveront quelque hésitation. Bien loin des en blâmer, je serais tenté de conseiller, au moins à ceux dont les vignes ne sont pas encore trop ravagées , d'user de patience.
..L'expérience de cette année démontre, en effet, qu'un été sec et chaud, comme celui que nous venons de traverser, suffit à réparer en partie le mal causé par une série d'années pluvieuses. Non seulement la maladie n'a pas gagné de terrain cette année, mais encore elle a certainement reculé, et bon nombre de ceps que l'on aurait sacrifiés au mois de mai avaient en octobre dernier repris meilleur aspect.
..Je suis heureux de pouvoir, en terminant, laisser bon espoir aux vignerons dont quelques-uns semblaient croire leur culture favorite menacée d'une destruction prochaine et totale.
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Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 21 janvier 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 18 janvier
..La température est celle d'un hiver ordinaire : neige et gelée ; de 5 à 10 centimètres de neige, de 0 à -10 degrés de froid.
..Les récoltes en terre sont protégées par la neige et la végétation est complètement endormie, non seulement pour les plantes de la grande culture, mais aussi pour les arbres fruitiers.
..Les battages sont très avancés ; le rendement général du blé est d'environ, pour sol riche argilo-marneux, 3 quintaux par 20 ares ; sol argilo-siliceux, 2 quintaux et demi ; pour sol inférieur 2 quintaux. Les avoines rendent assez bien ; cependant nous devons dire qu'en beaucoup de localités le poids laisse à désirer.
..La santé des bestiaux est généralement bonne dans la région.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 30 janvier 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 25 janvier 1885
..La température a été assez basse cette semaine entre -4° à -8° avec ciel clair de nuit et de jour. La neige couvre les récoltes en terre. Le sol dur comme la pierre permet la conduite des fumiers dans les terres privées de chemin. Sur le canal de la Marne au Rhin, la glace a une épaisseur de 20 à 25 centimètres. Nos rivières sont gelées partout où le courant n'est pas rapide. Les battages sont très avancés, de sorte qu'aux premiers beaux jours on pourra disposer des attelages et du personnel pour les cultures du printemps.
..Les bestiaux bien abrités dans leurs étables ou écuries se reposent en bonne santé.
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Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 3 février 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 1er février 1885
..La température s'est relevée subitement ; de -12° à -13°, elle est revenue jeudi à + 6 à +8°.
..Le ciel a été presque constamment clair avec beau soleil.
..Le dégel se fait lentement sans pluie, ce qui empêche les plantes en terre de subir des avaries sérieuses.
..Il est probable que dans quelques jours on pourra commencer les travaux de culture, d'assainissement et de plantation. Beaucoup de propriétaires effrayés des ravages persistants occasionnés par la gelée de 1880 se mettent en mesure de refaire leurs vergers.
..La santé des bestiaux continue a être satisfaisante.
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Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 4 février 1885 :

PETITE CHRONIQUE

..- M. le docteur Sognet, demeurant à Liverdun, est nommé médecin inspecteur du service de la protection des enfants du 1er âge, pour la circonscription de Pompey, en remplacement de M. le docteur Claude, démissionnaire.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 11 février 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 8 février
..La température est excellente. Après une débâcle de glaces sans pluie et sans débordement, la terre soulevée n'a pas été lavée. Les meilleurs années pour les récoltes sont celles qui suivent les hivers pendants lesquels le dégel se produit sans pluie.
..Toutes les plantes en terre sont dans d'excellentes conditions, la végétation étant endormie.
..Les premières cultures du printemps commencent partout dans les sols calcaires ou sableux. Les sols argileux ou argilo-marneux ne sont pas encore abordables.
..Les battages des grains sont presque terminés.
..La santé des bestiaux de ferme est excellente, il y a cependant quelque exception pour certaines écuries de chevaux où l'on ménage trop l'avoine.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 18 février 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 15 février 1885.
..La température est douce, quelques petites gelées ont permis l'abord des terres par les attelages, de sorte que les labours de printemps s'exécutent dans les meilleurs conditions possibles. Les cultures sur les plateaux calcaires sont très avancées, il en est de même dans les sols légers de la plaine.
..Dans les vignes les travaux commencent presque partout.
..Les cultivateurs soucieux de leurs intérêts font répandre les taupinières et cherchent à utiliser les eaux de la ferme ou du village pour irriguer leurs prés.
..Les plantes en terre ont une bonne apparence, la gelée n'a occasionné aucun désordre ; les blés semés tardivement sont en bon état de végétation.
..La santé des bestiaux est à peu près irréprochable.
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Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 25 février 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 22 février.
..La température a été bonne au commencement de la semaine, mais vers la fin, le soleil ne s'est pas montré. Jeudi et Vendredi la pluie n'a presque pas cessé. Les labours et les travaux ordinaires des vignerons ont été forcément interrompus. Nos cours d'eau commencent à submerger les prairies qui les avoisinent.
..Les plantes en terre, telles que colzas, seigle, blé, sont pleines de vigueur. Quoiqu'à moitié endormies, ces plantes ont déjà donnée signe de vie.
..Les trèfles, les luzernes jeunes sont assez bien portants, mais il y a des manques et des vides.
..Les cultivateurs font leurs achats de semence de trèfle, de luzerne et de maïs fourrage.
..La santé des bestiaux est toujours bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
samedi 28 février 1885 :

annonce de la vente d'une belle maison à Pompey

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 5 mars 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 1er mars 1885.
..La température a été exceptionnellement favorable, cette semaine, soit pour les semailles de printemps soit pour les plantes en terre.
..Les herbes des prés ont commencé à pousser ; les blés et les seigles sont réveillés. Les jeunes trèfles et les luzernes n'ont pas souffert des petites intempéries de l'hiver et à part quelques vides occasionnées par la sécheresse de l'année dernière, nos jeunes prairies artificielles promettent grande récolte.
..Les souris ont en quelques localités fait des ravages assez sensibles, mais depuis la fonte de la neige ces rongeurs semblent avoir disparu.
..Les cultivateurs sèment un peu plus d'avoine que de coutume, sans doute à cause des prix plus élevés du grains.
..La santé des bestiaux est satisfaisante.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
dimanche 8 mars 1885 :

CRUE DE LA MEURTHE

..La Meurthe est encore une fois sortie de son lit et l'eau couvre toute la prairie de Tomblaine, jusqu'à Bosserville et Art-sur-Meurthe ; elle a même filtré à travers les terres et beaucoup de jardins au-delà du canal, du côté de la ville, sont submergés.
..Ce matin l'eau coule à flot au Pont-Cassé et inonde la route du Pont-d'Essey devant le chalet Barbas, qui lui-même est entouré d'eau.
..A Malzéville et à Champigneulles, l'eau a envahi les terrains voisins de la rivière.
..La hausse continue.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 10 mars 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 8 mars.
..Cette semaine, la température a été très défavorable aux travaux des champs, des vignes et des jardins. A la suite d'un orage, nous avons eu une succession de tempêtes avec pluie continue.
..Les travaux à la campagne sont totalement interrompus, les terres étant inabordables, non seulement pour les attelages, mais même pour les hommes.
..Les prés seuls se gorgent de matières fertilisantes par une submersion complète. Dans la région : plaine de la Meuse, de l'Ornain, vallée du Madon, de la Vezouze, de la Seille, du Sanon, etc. ; le dépôt de limon sur l'herbe équivaut à plus de dix millions de francs en engrais. Il est regrettable que ce soit en partie l'engrais des champs bien fumés.
..Les plantes en terre quoique un peu battue par la pluie, sont dans de bonnes conditions.
..La santé des bestiaux est bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 19 mars 1885 :

CONGÉS DE PAQUES

..A l'occasion des fêtes de Pâques, les écoles primaires publiques du département vaqueront du jeudi 2 avril au lundi matin 13 avril.

ÉTAT DES RÉCOLTES

..Après la tempête de la semaine dernière, nous avons encore eu deux jours de pluie avec vent violent ; enfin mercredi la température s'est abaissée au point que nous avons eu deux à trois centimètres de glace. Ce froid a diminué rapidement grâce au soleil, et les travaux des champs ont pu continuer.
..Les travaux des semailles sont très avancés, la culture des vignes se fait dans de bonnes conditions.
..Les plantes en terre sont généralement belles.
..Les jeunes luzernes quoiqu'ayant un peu souffert, ne paraissent pas compromises.
..La préparation du sol pour betteraves et pommes de terre occupe déjà une grande partie des attelages.
..La santé des bestiaux reste généralement bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 26 mars 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 22 mars 1884
..La température a été, cette semaine, favorable aux récoltes en terre et aux travaux du printemps, de petites gelées ont de nouveau ameubli la surface du sol de sorte que les terres un moment inabordables se laissent travailler aisément.
..Les avoines sont presque toutes semées de même que les orges, les pois, les lentilles et les féveroles. Les vignerons continuent avec courage le labour des vignes. Les cultivateurs préparent le sol pour les pommes de terre et les betteraves et sèment largement trèfles, luzerne et sainfoin.
..Les plantes en terre laissent peu à désirer ; les blés sont aussi beaux que possible ; les seigles et les colzas sont irréprochables ; les jeunes trèfles ont été un peu endommagés par les souris.
..Les prairies des vallées et des plaines sont déjà en végétation, les prairies des collines sont travaillées par les taupes, c'est une perte de 250 kil. par vingt ares pour ceux qui oublient de niveler les taupinières.
..Les arbres fruitiers présentent une belle préparation.
..La santé des bestiaux est satisfaisante.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 3 avril 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 29 mars 1885.
..La température a été froide et sèche pendant les quatre premiers jours de la semaine ; des dégâts assez considérables ont été causés par la gelée sur les jeunes luzernes, sur les arbres fruitiers précoces et sur beaucoup d'autres plantes ; on rapporte que dans le Sud-Est, les arbres fruitiers, notamment les amandiers sont fortement attaqués par la gelée. A la fin de la semaine, la température s'est radoucie, une petite pluie douce a remplacé le vent sec et froid.
..Les récoltes en terre ont été retardées dans leur végétation. Les blés, les seigles et les colzas ne paraissent pas avoir souffert beaucoup.
..Il n'en est pas tout à fait de même pour les plantes de printemps à moitié germées ou à moitié sorties de terre qui ont été un peu grillotées dans les sols humides.
..Les cultivateurs sèment en hâte luzerne, trèfle, minette, sainfoin et vesce de printemps.
..La tendance vers un assolement à base de fourrage s'accentue davantage dans notre région.
..La préparation du sol pour les betteraves continue, on commence à planter les pommes de terre.
..Les cultures de la vigne avancent rapidement, le sol est facile à remuer, le bois de la vigne est très bon cette année.
..La santé des bestiaux continue à être bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

TRANSPORT DE CERCUEILS

..Aux termes d'une circulaire préfectorale du 1er mars 1860, contenant des instructions relatives aux opérations consécutives aux décès, le transport du corps d'une personne décédée ne peut être effectué hors du ressort de la préfecture de police que dans un cercueil en bois de chêne, dont les planches ont 0m,027 d'épaisseur, avec frette en fer de 0m03 de largeur sur 0m,004 d'épaisseur.
..En outre, quand la distance à parcourir excède 200 kilomètres, le corps doit être placé dans un cercueil en plomb confectionné avec des feuilles de plomb laminé de 0m,002 d'épaisseur au moins.
..Or, il arrive quelquefois que, dans des trajets inférieurs à une distance de 200 kilomètres, les bières en chêne laissent échapper des liquides dont la vue et l'odeur provoquent de vives réclamations de la part, notamment, de l'autorité municipale du lieu où le corps doit être inhumé.
..En présence des inconvénients graves que cet état de choses présente pour la décence et la salubrité publique, M. le préfet de police vient, sur l'avis du conseil d'hygiène, de décider que désormais le transport d'un corps ne pourrait être effectué hors du ressort de sa préfecture, et jusqu'à une distance de 200 kilomètres, que dans un cercueil garni intérieurement d'une cuvette en tissu caoutchouté ou en carton bitumé.
..Ces nouvelles dispositions ne dispensent nullement des diverses mesures de salubrité prescrites par la circulaire du 1er mai 1860 et notamment de l'emploi de la mixture pulvérulente.
..Des instructions en ce sens ont été adressées à tous les commissaires de police de la banlieue.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 8 avril 1885 :

LES COMÈTES en 1885

..Nous en aurons trois cette année. C'est bien peu quand on songe aux années précédentes.
..Ce sera d'abord celle qui porte le nom d'Encke, qui accomplit sa révolution en un peu moins de 1.200 jours.
..Elle apparaîtra dans les premiers jours du mois prochain.
..En avril, l'une des comètes périodiques de Tempel atteindra son périhélie.
..Enfin, vers le mois de juillet ou d'août - l'époque n'est pas encore déterminée - nous verrons une troisième comète périodique, celle qui fut découverte à Cambridge en 1858 par l'astronome Tuttle.

 

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 5 avril.
..La température a été assez basse cette semaine.
..Deux petites gelées blanche et une vingtaine d'heures de soleil.
..Les récoltes en terre prennent un essor timide. Les blés se garnissent entre deux terres, les colzas essaient de résister au froid sec de la nuit, les avoines, les orgues profitent de la chaleur du sol pour bien s'enraciner ; les pois, les féveroles, les lentilles attendent quelques journées tièdes pour mettre le nez à l'air.
..Les jeunes luzernes pleurent la perte de quelques premières feuilles, le dommage n'est pas considérable, il n'en est pas de même de quelques arbres fruitiers qui sont fortement chagrinés. Les travaux de labour de la vigne sont presque terminés.
..Les cultivateurs sèment partout trèfle et luzerne.
..La santé des bestiaux est bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 17 avril 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 22 avril 1885.
..La température reste froide et le soleil se montre trop avare de ses rayons, c'est à peine si nous avons eu cette semaine dix à douze heures de lumière solaire. C'est beaucoup trop peu pour nos récoltes en terre
..Les céréales d'hiver ont un peu de retard mais en résumé elles sont dans de bonnes conditions ; les céréales de printemps demandent du soleil, elles grelottent et jaunissent.
..Les pairies naturelles sont en pleine végétation, la continuation du froid occasionnerait des dommages sérieux. Les luzernes et les trèfles sont un peu remis des dernières gelées, mais si le soleil se montre avare de ses rayons on n'aura pas de fourrages verts pour le 10 mai.
..Les arbres fruitiers ont du retard. La vigne a à peine donné signe de vie. La taille du houblon est avancée ; on continue la plantation des pommes de terre, de grandes surfaces sont en préparation pour la culture des betteraves.
..La santé des bestiaux est excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 22 avril 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

..La température a été peu favorable aux plantes en terre, cette semaine, nous avons eu un vent assez violent Nord et Nord-Est, avec temps sec. C'est à peine si nous avons eu 30 heures de soleil.
..Les blés, les seigles et les colzas n'ont pas trop souffert de cet état de chose ; mais, il n'en est pas de même des avoines et des orges qui souffrent de l'état du sol.
..Les premiers semis de trèfle, de luzerne et de minette sont fort compromis par la sécheresse.
..Les plantes à racines profondes, telles que la luzerne, sont admirables, on pourra couper en vert pour le 1er mai.
..Les pois, les féveroles, les lentilles et les vesces ont grand besoin d'humidité et de chaleur. Il en est de même des petites plantes du jardins
..La vigne est aussi bien que possible ; elle n'est pas trop avancée et peut braver les premiers froids de mai, s'il y a lieu. Le houblon ne laisse rien à désirer
..Les arbres fruitiers, à part les abricotiers, fleurissent bien.
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Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 30 avril 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 26 avril.
..La température a été exceptionnellement favorable aux récoltes en terre, cette semaine nous avons eu 40 heures de soleil et une bonne petite pluie douce : 5 millimètres.
..Le vent dominant a été le vent d'Est et du Sud-Est.
..Les céréales d'hiver, les blés surtout laissent peu à désirer.
..Les seigles commencent à montrer des fleurs. Les colzas sont prêts à fleurir.
..Les céréales de printemps avaient grand besoin d'une petite pluie, on les voit se développer avec vigueur.
..La plantation des pommes de terre est presque terminée, quelques cultivateurs sont très avancés dans les semis de betteraves, d'autres commencent seulement.
..Les prairies naturelles commençaient à souffrir un peu de la sécheresse ; cette petite pluie les a remises en pleine végétation. Les trèfles, les luzernes, les minettes sont en grande végétation et promettent une récolte abondante.
..La vigne sous l'influence de cette température douce a subitement brisé l'enveloppe des bourgeons et on voit déjà de nombreux raisins en herbe.
..Le houblon est aussi beau que possible. Les arbres fruitiers sont admirables, la floraison est irréprochable.
..On voit par ces données puisées à de bonnes sources que nous sommes en présence d'une année exceptionnelle comme richesse de produit.
..La santé des bestiaux est excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 1er mai 1885 :

SOCIÉTÉ DE SECOURS AUX BLESSÉS

..Voici l'état au 25 avril 1885 des communes de Meurthe-et-Moselle dans lesquelles ont été faites des offrandes collectives, pour les blessés et les soldats des corps du Tonkin et de Madagascar :
..... /... - Frouard, 632 fr. 90 c. - ... /... - Nancy, 20,982 fr. 10 c. - ... /... - Pompey, 77 fr. 20 c. - ... /...

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 5 mai 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 3 mai
..La température a été plus basse cette semaine ; le vent ouest a dominé avec 10 à 11 millimètres de pluie ; nous avons eu à peine 25 heures de soleil.
..Les récoltes en terre n'ont nullement souffert de cet état atmosphérique ; au contraire les petites pluies sans averses ont fait grand bien.
..Les céréales d'hiver aussi bien que celles de printemps ne laissent rien à désirer.
..Les prairies artificielles sont aussi belles que possible ; en bien des localités on pourrait déjà faucher la luzerne.
..Les prairies naturelles sont admirables ; rarement nous les avons vues aussi avancées et aussi bien garnies.
..La vigne, dont le bois est exceptionnellement résineux, fait défiler ses grappes à souhait.
..Le houblon marche très vite.
..Les arbres fruitiers sont irréprochables comme floraison ; on peut dejà voir des quantités immenses de fruits noués.
..Les potagers sont en pleine végétation ; les pommes de terre précoces ont déjà 15 à 20 centimètres de tige.
..L'année 1885 continue à donner les meilleurs espérances.
..La santé du bétail de ferme est excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 6 mai 1885 :

LA VIGNE

..Sous l'influence des premières chaleurs, la vigne qui était fort en retard cette année, commence à pousser. Ce retard est d'ailleurs de bon augure. Les ceps auront certainement beaucoup moins à souffrir que les années précédentes des gelées tardives, s'il s'en produit. On compare assez volontiers la température de la saison actuelle à celle de 1865. La préparation de la vigne est à peu près dans le même état qu'il y a vingt ans.
..Puisse la comparaison ne pas s'arrêter là.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 13 mai 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 10 mai 1885.
..La température a été relativement basse cette semaine, de 0 à +10 degrés centigrades, temps couvert, vent Ouest et Nord-Ouest avec 40 millimètres d'eau ; nous n'avons eu cette semaine que 10 heures de soleil.
..La petite gelée d'hier n'a atteint que les plantes des bas fonds ; les dégâts paraissent peu considérables. Si le vent du Nord cesse, nous pourrons nous réjouir.
..Toutes les récoltes en terres sont admirables.
..Les colzas sont en fleurs, les seigles montrent leur épis et on commence à couper la luzerne pour fourrages en vert.
..Rarement, les prairies naturelles et artificielles ont été aussi belles que cette année.
..Les céréales soit d'hiver, soit de printemps, ne laissent rien à désirer. Les pommes de terre lèvent bien, de même que les betteraves.
..La vigne est aussi belle que possible, seulement la gelée d'hier et surtout la continuation du vent du Nord pourraient avoir des conséquences fâcheuses. Les arbres fruitiers restent pleins de promesses : abricotiers, mirabelliers, cerisiers, poiriers, pommiers, tous sont chargés de fruits naissants.
..Le houblon est beau. La santé des bestiaux est excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 19 mai 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 17 mai 1885.
..La température a été exécrable cette semaine ; 15 heures d'un soleil blafard, 20 millimètres d'eau glacée mêlée de grêlons. -3 degrés centigrades, mardi, de 0 à +6 le reste du temps ; vent persistant du Nord-Ouest et du Nord, tel est le triste état de l'atmosphère dans cette froide semaine.
..Sous l'influence de cet état de choses dans l'air, toutes les plantes en terre ont montré leur souffrance par une teinte jaunâtre.
..La plante qui a le plus souffert est la vigne. Nos vignerons sont inconsolables ; des milliers d'hectolitres ont été vendangés cette semaine.
..Dans les pays toulois, plus de deux mille hectares sont noircis par la gelée, sous les côtes de Woëvre tous les bas coteaux sont également noircis. Dans la vallée de la Meurthe et de la Moselle, une grande moitié des vignobles sont brûlés par la gelée. Sous les côtes sur Seille, la gelée a également détruit la moitié de la récolte.
..Dans les vignobles de Vic, Château-Salins, Gerbécourt, il y a aussi de très grandes pertes.
..Les céréales et les fourrages souffrent du froid.
..La santé des bestiaux est bonne.
..Dans la Meuse, la gelée de mercredi a produit d'énormes dégâts ; la plupart des vignes sont entièrement compromises.
..Le seul espoir des vignerons réside aujourd'hui dans une température normale qui permettrait au contre-œil de se développer rapidement.
..De diverses localités il nous arrive diverses correspondances confirmant malheureusement nos premier renseignements. Il est à remarquer que c'est surtout les vignobles exposés au Sud-Ouest qui sont le plus atteints, ceux bien exposés au Sud-Est sont en grande partie épargnés
..En somme, on peut dire que dans la région il y a un bon tiers de la récolte détruit par la gelée.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 28 mai 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 24 mai.
..La température continue à être très mauvaise pour les plantes : 9 heures de soleil ressemblant à un clair de lune ; 35 millimètre d'eau, vent violent, +7 à +12 degrés centigrades, voilà ce que nous avons eu cette semaine.
..C'est, à s'y méprendre, le temps de novembre.
..Notre appréciation pour la gelée de la semaine dernière est un peu exagérée ; au lieu d'un tiers, nous devons dire un quart seulement des raisins détruit par le froid. Les bons vignobles bien exposés au sud-est; tels que Bruley, Bulligny, Domgermain, Eulmont, Amance, Gerbécourt-Vaxy, n'ont éprouvé qu'un dommage insignifiant.
..Les colzas fleurissent mal.
..Les seigles en épis sont imbibés d'eau.
..Les blés jaunissent : l'eau séjourne dans les sillons en sol argilo-marneux et en sol argilo-siliceux.
..Les avoines, les orges, les pois sont en bonne santé.
..Les luzernes sont en souffrance à cause de l'humidité.
..Les trèfles laissent peu à désirer.
..Les prairies naturelles promettent grande récolte, à condition toutefois que le temps sec arrive ; certains prés sont envahis par l'eau.
..Les pommes de terre souffrent du froid et de l'humidité, et les insectes mangent les betteraves à peine levées.
..Les houblons sont très forts en végétation.
..Les bestiaux sont encore en bonne santé, mais gare à ceux qui oublieront de donner du sec, de l'avoine ou d'autres graines.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 2 juin 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 31 mai.
..La température s'est subitement améliorée.
..Cette semaine, pas de pluie et plus de cinquante heures de soleil, le thermomètre a marqué de 18 à 27 degrés centigrades.
..Le retard que l'on pouvait constater au commencement de la semaine existe encore pour plus de deux cents degrés de chaleur.
..Les rares colzas du pays continuent à fleurir, la récolte ne sera pas brillante. Les seigles sont beaux et les blés reprennent meilleure apparence, le mal causé par le froid n'est pas réparé. Les fourrages de toutes sortes sont beaux.
..La vigne a repris de la vigueur ; elle a au moins quinze jours de retard, les effets de la gelée sont faciles a apprécier : on peut compter sur un quart de la récolte détruite dans la région.
..Les houblons sont beaux
..Les arbres fruitiers promettent une récolte ordinaire.
..La santé des bestiaux de ferme est bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 4 juin 1885 :

INSTITUTEURS & INSTITUTRICES

..Des congés ou des prolongations de congé ont été accordés, pour cause de maladie, aux instituteurs et institutrices dont les noms suivent :
..M. Colas, instituteur-adjoint à Pompey (congé jusqu'au 1erjuillet 1885). Suppléant : M. Haye, ex-instituteur suppléant à Longlaville.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 4 juin 1885 :

OUVERTURE DE LA PÊCHE

..L'ouverture de la pêche a lieu, en Meurthe-et-Moselle, le 16 juin prochain. Le 16 juin prochain est un mardi ; beaucoup de pêcheurs seront, cette année encore, obligés de remettre, à cause de leurs occupations, l'ouverture au dimanche suivant ; il eût été à désirer que le vœu émis au conseil général eût été entendu.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 10 juin 1885 :

SONNERIE DES CLOCHES

..A la date du 2 juin courant, Mgr l'évêque de Nancy et M. le préfet de Meurthe-et-Moselle ont arrêté de concert ce qui suit :
..SONNERIES RELIGIEUSES. - Art. 1er. - Le curé ou desservant ou, en son absence, le vicaire de la paroisse, aura seul le droit de faire sonner les cloches de l'église pour les offices , prières publiques et autres exercices religieux approuvés par l'évêque diocésain, tels que :
..1° L'Angélus, qui sera sonné tous les jours, le matin, à midi et le soir ;
..2° La messe paroissiale des dimanches et fêtes, les vêpres, les saluts, les sermons. (On pourra annoncer la messe et les vêpres une heure avant et à deux ou trois reprises, et les fêtes elles-même, du moins les plus solennelles, comme sont les fêtes conservées et les autres fêtes de première classe, dès la veille au soir, et le jour même au matin et à midi, le tout suivant l'usage des lieux);
..3° Les messes hautes et basses qui seront célébrées dans le cours de la semaine ;
..4° Les processions d'usage, les catéchismes et instructions religieuses ;
..5° Les premières communions, les mariages, les baptêmes, l'administration des malades, les enterrements et services funèbre, en se conformant aux tarifs et usages du diocèse.
..En temps d'épidémie, le maire pourra, avec l'autorisation du préfet, faire suspendre la sonnerie pour les cérémonies funèbres.
..Art. 2. - Le curé, desservant ou vicaire fera, en outre, sonner les cloches pour annoncer l'arrivée, le départ et le passage de l'évêque ou de son délégué, en cours de visite pastorale.
..Art. 3. - Le curé, desservant ou vicaire ne pourra, pour quelque raison que ce soit, faire sonner les cloches avant 4 heures du matin et après 9 heures du soir, depuis Pâques jusqu'au 1eroctobre jusqu'à Pâques, excepté toutefois la nuit de Noël.
..SONNERIES CIVILES. - Art. 4. - Dans chaque commune, le maire ou son délégué aura le droit de faire sonner les cloches de l'église :
..1° Pour annoncer le passage officiel du président de la République ;
..2° La veille au soir des fêtes nationales et le jour même de ces fêtes, au matin et à midi.
..En l'une et l'autre occurrence, il sera fait usage de la sonnerie solennelle dite en volée, comme pour les fêtes religieuses les plus solennelles.
..3° Lorsqu'il sera nécessaire de réunir les habitants pour prévenir ou arrêter quelque accident de nature à exiger leur concours, comme dans le cas d'incendie, d'inondation, d'invasion de l'ennemi, d'émeute et dans tout autre cas de nécessité publique.
..Art. 5. - Le maire ou son délégué pourra, en outre faire sonner les cloches dans les circonstances suivantes, dans les communes où les coutumes et traditions locales auront conservé cet usage :
..1° Pour appeler les enfants à l'école ;
..2° Pour annoncer les heures des repas et celles de la reprise des travaux aux ouvriers des champs, et au soir l'heure de la retraite ou du couvre-feu ;
..3° Pour annoncer l'heure de l'ouverture et celle de la fermeture du scrutin, les jours d'élection ;
..4° Pour le ban des vendanges.
..Dans ces divers cas une seule cloche sera sonnée.
..Art. 6. - Les sonneries ordonnées par le maire ou son délégué devront être exécutées par le sonneur attitré de l'église qui recevra, de ce chef, une indemnité fixée par le conseil municipal.
..En cas de refus de ce sonneur, le maire pourra faire exécuter cette sonnerie par un sonneur spécial qu'il désignera.
..Il en référera en même temps au préfet qui, après s'être concerté avec l'évêque, décidera s'il y a lieu de nommer pour l'avenir et à titre permanent un sonneur civil spécial.
..Les employés chargés des sonneries civiles et religieuses ou du remontage de l'horloge publique, lorsque la commune en entretient une dans l'édifice religieux, ne pourront, pas plus que le maire faire usage de la clef qui leur sera remise pour l'exercice de leurs fonctions, autrement que dans ce but.
..Il pourra, toutefois, en être encore fait usage pour faire constater par un architecte expert l'état des réparations à opérer dans cet édifice, enfin dans le cas prévu par l'article 97, § 3, de la loi du 5 avril 1884.
..DISPOSITIONS GÉNÉRALES. - Art. 7. - La durée de chaque sonnerie, soit religieuse, soit civile, ne pourra excéder dix minutes pour les cérémonies.

 

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 7 juin 1885.
..La température a été exceptionnellement bonne cette semaine ; c'est pourquoi toutes les plantes en terre ont montré leur satisfaction par une végétation luxuriante.
..Les blés un moment jaunis ont repris une bonne apparence. Les avoines sont irréprochables.
..Les luzernes quoique n'étant pas encore en fleur sont bonnes à couper ; elles sont un peu jaunes au pied de la tige.
..Les betteraves sont bien levées, les pommes de terre sont aussi belles que possible.
..Les herbes des prairies naturelles mûrissent rapidement, la coupe est bonne à faire en sol siliceux. Si la sécheresse continue il pourra y avoir des pertes.
..Les vignes se remettent bien.
..Quelques rares coteaux font encore tache au tableau riant de nos campagnes, nous persistons à estimer à un quart de la récolte la partie détruite par la gelée.
..Les arbres fruitiers promettent une récolte ordinaire.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 18 juin 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 14 juin.
..La température continue à être bonne pour les plantes en terre.
..La sécheresse dont se plaignent quelques cultivateurs est très favorable aux travaux de la fenaison qui est commencée partout. Si le beau temps continue, le foin de l'année sera de première qualité, pourvu toutefois qu'on n'attende pas pour faucher que les herbes soient à l'état de paille. La première coupe de luzerne est bonne.
..Les blés ne laissent rien à désirer.
..Les avoines, les pois, les féveroles promettent bonne récolte.
..La vigne a été si fortement éprouvée se refait rapidement : le mal du froid et du retard se répare rapidement par l'effet d'un soleil généreux.
..Le houblon n'est pas à beaucoup près aussi bien partagé que la vigne : il souffre de la sécheresse.
..Les arbres fruitiers sont assez garnis de fruits ; les mirabelles et les quetsches seront assez abondantes, de même que les pommes.
..La santé des bestiaux de ferme, grâce aux soins que mettent les cultivateurs à récolter leur purin, ne laisse rien à désirer.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 26 juin 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 20 juin.
..La température est toujours favorable aux plantes en terre : bonne chaleur, bonnes ondées,, tout concourt à faire avancer les plantes.
..Il y a un peu d'ombre au tableau : ceux qui ont tardé à couper leur trèfle et leur luzerne ont éprouvé quelques dommages par suite des pluies.
..Les colzas sont bien chargés de siliques, il y aura bonne récolte. Les seigles sont beaux. Les blés fleurissent et promettent belle et bonne fructification. Les avoines commencent à monter : la récolte sera bonne.
..Les pois, les féveroles, les lentilles laissent peu à désirer.
..La vigne, objet de tant de doléances, se montre pleine de vigueur ; des raisins nouveaux apparaissent là ou la gelée semblait avoir tout détruit. A part 150 degrés de chaleur qui manquent à la clef, la vigne en Lorraine est admirable. Le houblon si capricieux dans ses allures, va un peu mieux, mais la miellée n'a pas fait de nouveaux progrès.
..La fenaison est commencée ; la récolte en foin est belle ; si le temps reste au beau, nous aurons bonne récolte. Les arbres fruitiers sont beaux. Les fruits sont abondants et sucrés.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
samedi 27 juin 1885 :

PETITE CHRONIQUE

..L'administration de la Nouvelle-Calédonie va faire élever à la Foa, à l'endroit où fut tué le colonel Gally-Passeboc (de Pompey), un monument pour remplacer la colonne en bois qui y avait été édifiée. Ce monument se composerait d'une colonne tronquée, en marbre, montée sur un piédestal en maçonnerie.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 30 juin 1885 :

L'ORAGE DE DIMANCHE

..La préfecture a reçu de M. Holtz, ingénieur en chef, le télégramme suivant : « Violent orage dans les Vosges, dimanche soir, 80 mm. d'eau tombés en une heure ; cette quantité est absolument exceptionnelle dans nos régions et ne peut être attribuée qu'à une véritable trombe d'eau.
..« La Moselle est en crue, emportant quantité considérable de bois, ustensiles et débris de maisons ; j'ignore si le désastre est resté localisé dans les Vosges ou s'est étendu dans Meurthe-et-Moselle, j'attends par nouveaux télégrammes, des renseignements complémentaires. »

 

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 28 juin 1885
..La température a été très élevée cette semaine ; les cultivateurs ont pu rentrer leur foin à leur aise mais non pas sans suer.
..La récolte en fourrage est généralement bonne en quantité et surtout en qualité.
..Quelques luzernières ont été un peu blanchies par la pluie de la semaine passée mais c'est un dommage peu important.
..Les blés sont avancés, si la chaleur continue on pourra faire la moisson en juillet.
..Les pommes de terre sont partout fort avancées et, fait assez curieux, c'est la première fois depuis plus de vingt ans que nous n'avons pas vu de tubercules gâtés à cette saison. C'est d'un bon augure pour les tardives.
..Les betteraves sont aussi belles que possible ; à la première ondée elles vont prendre une grande vigueur de végétation.
..La vigne toujours du retard, mais on peut dire qu'elle a déjà regagné du temps et du raisin. Là où on accusait un déficit de la moitié de la récolte par suite de la gelée, il n'y a presque plus de dommage, c'est à peine s'il pourra être évalué à un sixième de la récolte.
..Les bestiaux de la ferme mangent à discrétion de bons fourrages verts. La santé est généralement bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 9 juillet 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 5 juillet 1885.
..La température continue à être favorable aux plantes en terre. Quelques orages un peu trop violents ont fait çà et là quelques dégâts de peu d'importance.
..La fenaison est à peu près terminée ; le foin est de très bonne qualité ; quant à la quantité elle est un peu en dessous de la moyenne. Les secondes coupes des prairies artificielles sont belles.
..Les blés sont aussi beaux que possible ; tout fait espérer une bonne récolte comme quantité et comme qualité. Les avoines promettent également un bon rendement soit en graine soit en paille.
..Les plantes sarclées, betteraves et pommes de terre sont en grande végétation. Toutes les pommes de terre précoces arrachées jusqu'aujourd'hui sont complètement exemptes de traces de maladie
..La vigne a encore du retard mais on peut, dès aujourd'hui, compter sur une récolte moyenne comme quantité et comme qualité ; si la température élevée continue nous aurons encore une qualité supérieure.
..Le houblon continue à être en grande végétation : point d'insectes sur la feuille.
..Les arbres fruitiers promettent une bonne récolte, surtout les mirabelles.
..La santé des bestiaux de ferme est excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
samedi 18 juillet 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

..La température continue à être élevée. Toutes les plantes en terre se trouvent très bien de cette chaleur.
..La fenaison est terminée ; les foins ont donné une récolte ordinaire comme quantité, mais de qualité supérieure. Quelques prés non rentrés au moment des pluies de la semaine précédente ont donné des foins de seconde qualité.
..On commence la coupe du colza. La récolte sera, comme qualité, celle d'une année ordinaire ; comme quantité, le rendement se rapproche de la moyenne. Les ensemencements en colzas diminuent tous les ans dans la région. Les seigles sont beaux.
..Les blés sont partout très réguliers ; la fécondation s'est faite dans de bonnes conditions. Le rendement sera, d'après les apparences, au-dessus de la moyenne. Les avoines sont admirables.
..Les pommes de terre n'ont jamais été plus belles en végétation ; les précoces déjà arrachées ne font voir aucune trace de la maladie ; la température sèche de 1884 aurait-elle détruit le terrible champignon qui atteignait une de nos principales denrées alimentaires ? Les betteraves sont aussi belles que possible ; les éleveurs de bêtes à cornes et les nourrisseurs ont de grandes espérances pour la récolte prochaine.
..La vigne a encore un peu de retard, mais on peut presqu'assurer que nous aurons pleine vendange dans les trois quarts de nos vignobles. La qualité sera apparemment bonne si le soleil d'août est généreux. Les houblons sont irréprochables.
..Les arbres fruitiers sont beaux.
..La santé des bestiaux de ferme est bonne partout.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 22 juillet 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 19 juillet 1885
..La température est toujours élevée. Depuis plus de dix ans, nous n'avons vu une aussi belle apparence des récoltes en terre. Les colzas sont à terre.
..On commence la coupe du seigle ; le rendement en grains et en paille sera celui d'une bonne année ordinaire.
..Les blés jaunissent rapidement, on pourra commencer la moisson à la fin de la semaine prochaine ; nous confirmons nos précédentes observations au sujet de cette plante, ce n'est pas seulement dans la région, mais en France, en Angleterre et en Hongrie qu'on admire le bel aspect des champs de blés dorés ; c'est donc une grande récolte que nous avons en perspective.
..Les avoines sont partout bien garnies en paille et en grains. C'est encore pour cette plante une espérance de grand rendement. Les pois, les lentilles et les féveroles sont également d'un bon rendement ; nous dirons cependant qu'on attendait un peu plus de féveroles d'hiver qui commencent à prendre une grande extension en Lorraine.
..Les pommes de terre n'ont jamais été plus belles depuis l'année de l'apparition de la maladie en 1845. Toujours pas de trace de maladie, tige vigoureuse, bonne floraison, attente d'une récolte exceptionnelle.
..Les betteraves sont irréprochables comme végétation.
..La vigne gagne du temps et tout laisse espérer dans une bonne récolte ordinaire comme quantité et comme qualité.
..Le houblon a une végétation très luxuriante, nous n'avons remarqué ni entendu parler ni de miellé, ni de chenilles noires.
..La santé des bestiaux est toujours bonne, grâce à la qualité des fourrages de cette année.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 29 juillet 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 26 juillet
..La température reste élevée mais le vent sec d'Est a un peu contrarié la végétation.
..Les seigles sont mûrs. La paille est belle et le grain est bien conformé, c'est une bonne récolte ordinaire.
..Les colzas sont battus, la graine est irrégulière, le rendement est moyen.
..Les blés sont à peu près mûrs ; l'aspect de nos champs est très réjouissant ; quoique la paille ne soit pas très développée il n'y a pas de verse et le grain est bien rempli et bien arrondi.
..Le rendement en grain atteindra celui d'une année. Quant à la paille, on ne peut compter que sur petite récolte ordinaire.
..Les avoines blanchissent déjà, la sécheresse exagérée de cette semaine fera un peu diminuer le rendement en grain ; quoiqu'il en soit ce sera une récolte au-dessus de la moyenne.
..Les escourgeons ont donné une bonne moisson ; les orges de printemps sont belles on peut compter sur un bon rendement.
..Les pommes de terre ont un peu souffert de la sécheresse, mais le mal n'est pas considérable attendu que le temps sec rend la pomme de terre plus féculeuse. Nous n'avons encore remarqué aucune trace de maladie.
..Les betteraves sont belles mais le temps sec a arrêté le développement des racines, il n'y a que du retard.
..La vigne est aussi belle que possible ; la végétation ne se ralentit pas ; les grappes sont bien développées, il n'y a plus de retard de sorte que l'on peut compter sur une bonne récolte comme quantité et comme qualité. La santé des bestiaux est excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 4 août 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 2 août.
..La température reste élevée et l'air est de plus en plus sec : c'est un bon temps pour la moisson ; si les petites carottes sont en souffrance, ne nous plaignons pas trop, nos grandes récoltes, blé et vin, sont en joie.
..Nous sommes en pleine moisson, les faucilleurs, les faucheurs suent sang et eau, la peine leur paraît supportable en présence des épis dorés. Le rendement en paille est faible, les cultivateurs en effectuant les premiers battages éprouvent une grande déception.
..Le rendement en seigle est celui d'une bonne année.
..La paille est belle est abondante.
..Les avoines mûrissent trop rapidement, il y aura beaucoup de graines peu remplies.
..Les lentilles sont assez belles ; les ensemencements pour cette plante diminuent tous les ans.
..Les pois mûrissent trop vite, le rendement en souffrira.
..Les pommes de terre sont arrêtées dans leur végétation, les tiges se dessèchent sous l'influence d'une sécheresse qui fera diminuer le rendement d'un bon tiers ; quant à la quantité, tout laisse espérer qu'elle sera exceptionnelle, nous n'avons encore remarqué aucune trace de maladie.
..Les betteraves jusqu'alors ont résisté à la sécheresse, mais si la pluie n'arrive pas bientôt à leur secours, il y aura déficit en poids et en volume ; les fabricants de sucre ne se plaignent pas, le soleil donne toujours du sucre.
..Les bêtes à corne redoutent une trop forte addition d'eau dans la cuisine du cultivateur. Ah ! si elles pouvaient espérer de manger au naturel cette betterave presque toute sucrée, elle serait dans la joie.
..La vigne fait risette au vigneron et le vigneron se pince les lèvres en se disant, que le 85 vaudra mieux que le 84 ; les degrés de chaleur sont assurés pour la maturité complète des grappes en 1885.
..Le houblon rit jaune, les feuilles se dessèchent, le rendement, quoi qu'il arrive, sera médiocre dans la région.
..Les arbres fruitiers écrasent sous le poids de leurs fruits : prunes, mirabelles, poires, pommes, grande abondance et fruits sucrés.
..La santé des bestiaux ne laisse rien à désirer, les cultivateurs veillent à l'abreuvage suffisant des moutons.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
dimanche 9 août 1885 :

Canons Krupp

..Il ne suffit pas de fabriquer des canons monstres, il faut encore pouvoir les mettre en batterie. Or le premier des quatre grands canons que le gouvernement italien a commandés à la maison Krupp est prêt ; mais maintenant on est fort embarrassé pour le faire transporter d'Essen en Italie. Comme il pèse avec les wagons de transport 200 tonnes, on ne trouve pas de société de chemin de fer qui consente à faire défoncer ses ponts et effondrer ses voies par ce train monstrueux. Les ingénieurs de la Société du Gothard ont soumis à une commission spéciale les plans des chemins de fer, pour démontrer l'impossibilité que les voies puissent résister à ce poids.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 12 août 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le Nancy, le 9 août 1885.
..La température est toujours très élevée et l'air très sec, c'est un bon temps pour la rentrée des blés.
..La moisson des blés est très avancée.
..L'opération a été exécutée comme il suit : cinq dixièmes à la faucille, trois dixièmes à la faux et deux dixièmes à la moissonneuse à cheval.
..Le grain est généralement bon, bien sec mais peu renflé, il y aura aussi une forte proportion de blé ridé, la récolte en poids ne dépassera guère en moyenne de 10 à 11 sacs de 100 k., la paille est d'une teinte irréprochable mais peu abondante, il y aura un bon tiers en dessous de l'année 1884, la récolte en paille est au-dessous de la moyenne. Il y a deux mois, dans nos bulletins nous avions une espérance qui a été déçue.
..Les seigles sont beaux comme grains et comme paille.
..Les avoines précoces sont coupées, le rendement en est bon ; la paille est relativement plus abondante que celle du blé. Les regains sont dans la poussière. Les pommes de terre quoique supportant bien la chaleur souffrent un peu de la sécheresse, la quantité ne sera pas aussi grande mais la qualité sera exceptionnellement bonne.
..Les betteraves ont grand besoin d'humidité, le rendement paraît devoir être assez faible.
..La vigne est très vigoureuse ; on commence à voir des grappes teintées, le vin sera apparemment d'une qualité exceptionnelle avec quantité moyenne.
..Les houblons font de plus en plus piteuse figure.
..La santé des bestiaux de ferme est toujours excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 19 août 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 15 août 1885.
..La température reste élevée pendant le jour, mais les nuits sont fraîches et même un peu froides. L'air est toujours très sec. La terre est partout en poussière et nos cours d'eau sont au plus bas.
..Les plantes en terre cherchent à se soutenir, mais il y a souffrance et souffrance telle que la mort s'ensuit.
..Les quatre cinquièmes de nos prairies sont absolument sèches , les cultivateurs n'espèrent plus de regain, à peine peuvent-ils compter sur une pâture tardive. Les troupeaux souffrent du manque de pâture fraîche et d'eau.
..Les pommes de terre quoique très rustiques pour rester à la chaleur sont arrêtées dans leur croissance, nous aurons de la qualité mais faible rendement ; les betteraves sont dans la même situation.
..La vigne est toujours en pleine végétation, la grappe déjà un peu teintée ne paraît nullement se plaindre des rayons ardents du soleil.
..Les houblons sont en grande souffrance.
..La santé des bestiaux est bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 28 août 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

..La température a été très sèche cette semaine, les nuits sont froides. Le sol est dur comme la pierre, les dernières plantes en terre sont en souffrance, la vigne excepté.
..La moisson est terminée, on sait ce que donnera le blé : c'est une récolte ordinaire comme quantité de grains, la qualité sera au-dessus de la moyenne. La paille donne un rendement inférieur à celui d'une année ordinaire, la qualité est irréprochable.
..Les seigles déjà en partie battus donnent un bon rendement moyen.
..Les avoines qui promettaient une récolte extraordinaire ayant mûri trop vite ont donné moins de paille et beaucoup de graines légères, en somme on peut dire que pour les avoines c'est une récolte au-dessus de la moyenne.
..Les deuxième et troisième coupes de luzerne donnent peu de fourrage, les regains sont à venir.
..La faux ne les verra pas cette année peut-être aura-t-on une pâture tardive.
..La vigne est avancée : les grappes sans être très volumineuses sont bien garnies et une teinte foncée se montre çà et là ce qui indique que nous récolterons du raisin bien mûr. Nous ferons assurément du vin de bouteille.
..Les houblons sont partout en souffrance.
..Les feuilles sèchent, les cônes sont petits et sans régularité. La récolte en houblon est fortement compromise dans notre région.
..Les arbres fruitiers donnent des fruits en abondance et de bonne qualité ; les mirabelles sont particulièrement favorisées.
..Les bestiaux de ferme sont en bonne santé.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 1er septembre 1885 :

MÉTALLURGIE

..Le département de Meurthe-et-Moselle occupe le premier rang dans la liste des départements qui ont produit le plus de fontes ; le sixième dans la liste de ceux qui ont produit le plus de fers, et le cinquième dans celle des départements où l'on fabrique des aciers.

 

PETITE CHRONIQUE

..- Le 27 août dernier, le nommé Gudin, âgé de 45 ans, ouvrier mineur à Marbache, était occupé dans une galerie de la mine dite la Chevreuse, lorsqu'un bloc de minerai se détacha subitement de la voûte, vint rouler sur les talons de Gudin et lui a mutilé le pied gauche. M. le docteur Claude de Pompey, appelé à soigner le blessé a déclaré qu'il ne pourrait reprendre son travail avant trois mois.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 3 septembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 30 août 1885.
..La température a baissée ; vendredi et samedi nous avons eu de bonnes ondées. Le sol dur comme la pierre s'est ramolli subitement, de sorte que les labours pourront dès maintenant être effectués en temps utile.
..Le rendement des blés est à peu près connu dans tous les pays : L'ensemble des renseignements indique une récolte moyenne. Si l'Amérique est un peu en dessous de la moyenne, l'Inde a une récolte qui dépasse toute prévision. En France, le rendement indique une bonne année moyenne. Les avoines quoique très développées en paille ne donnent qu'un rendement ordinaire comme grains. Les seigles et les orges ont produit comme dans les années ordinaires.
..Les pommes de terre arrêtées dans leur végétation par une sécheresse continue ne rendront qu'une faible quantité, mais la qualité promet d'être exceptionnelle ; on n'a pas remarqué la moindre trace de maladie.
..La vigne avait grand besoin d'un peu d'humidité pour les grappes ; au premier septembre on pourra cueillir du raisin noir dans nos vignes.
..Les betteraves semblent se réveiller sous l'influence de ces pluies chaudes. La récolte pourra être beaucoup meilleure qu'on ne l'espérait.
..Le houblon en sol frais donnera apparemment une bonne récolte mais en sol sec léger il n'y aura que des débris sans valeur.
..Les mirabelliers ont donnés grande récolte, c'est-à-dire que jamais on ne les à vendu comme cette année 10 à 12 francs les 100 kil.
..Les regains sont complètement nuls, la pâture pourra se refaire.
..La santé des bestiaux est excellente.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 8 septembre 1885 :

PETITE CHRONIQUE

..- Le 29 août, le nommé Lamotte, âgé de 43 ans, tonnelier à Faux, était parti vendre des mirabelles à Frouard. Revenant chez lui, cette homme probablement pris de boisson, suivait le bord de la rivière, lorsqu'arrivé en face des forges de Pompey, ce malheureux est tombé à l'eau. Ce n'est que le 3 courant que son cadavre a été trouvé.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 10 septembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 6 septembre 1885.
..La température a baissé et nous avons eu des pluies en abondance. Le sol est suffisamment mouillé pour permettre les cultures d'automne.
..Le rendement des récoltes rentrés est connu aujourd'hui partout : C'est en général une bonne année pour le blé et pour l'avoine, de même que pour les orges, les seigles et les légumes secs.
..Les pommes de terre précoces ont donné un rendement exceptionnel ; il n'en sera pas de même des tardives qui ont souffert de la sécheresse de juillet. Quelques cultivateurs ont commencé l'arrachage de peur de voir renfler les tubercules trop avancés par suite de la sécheresse. Sans exagération nous estimons que la récolte en pommes de terre sans être très abondante sera de qualité supérieure ; nous n'avons pas encore observé de traces de maladie jusqu'alors.
..Les betteraves gonflent comme des ballons, on les voit grossir depuis la pluie.
..Les jeunes trèfles et les jeunes luzernes que l'on croyait séchés par les soleil se réveillent. Les pâtures renaissent à vue d'œil.
..La vigne est belle, le raisin est presque noir et la vendange pourra se faire vers le 25 septembre ; bonne quantité moyenne, et, qualité supérieure.
..Le houblon ayant été arrosé trop tard ne donnera qu'une petite demi-récolte dans la région.
..La santé des bestiaux ne laisse rien à désirer.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
samedi 12 septembre 1885 :

MÉTALLURGIE

..L'usine de Rehon vient d'éteindre un 2e haut fourneau, de sorte qu'il ne lui en reste plus qu'un en marche sur trois. Mont-Saint-Martin en avait arrêté un le mois dernier. Un nombreux personnel ouvrier a dû être congédié. Les salaires des ouvriers qui sont encore occupés ont été réduite. Enfin il est question d'éteindre prochainement d'autre hauts-fourneaux dans le bassin. Ce sont là des faits démontrant que le tableau présenté récemment à la chambre des députés par M. Mézières de la situation de l'industrie métallurgique dans ce département n'était nullement poussé au noir.
..Les stocks restent toujours considérables, ils représentent environ cinq mois de production.
..Les prix du moulage n° 3 sont maintenus à 60 fr., pour marchés. Quant à la fonte d'affinage, elle reste à 46 ou 47 fr. ; mais ces prix sont purement nominaux, car la Belgique et le Luxembourg enlèvent les rares affaires qui se présentent, grâce aux acquits, lesquels sont offerts en ce moment à 3 francs.
..On dit que les Sociétés des aciéries de Jœuf et de Mont-Saint-Martin (les deux grandes aciéries Thomas de l'Est) se constituent en syndicat pour la vente de leurs produits.
..Nous apprenons que M. Jenreau, ingénieur en chef des mines, est appelé à la direction des usines de Pompey.
........................................................................................................................(Ancre)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 15 septembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 13 septembre 1885.
..La température a été froide cette semaine ; le pluie et la tempête ont interrompu les travaux des champs.
..Les cultivateurs empêchés de cultiver, ont effectué des battages assez importants. Le blé passe vite dans la machine et donne peu de paille. Les grains pour semence sont beaux.
..Les récoltes en terre sont en souffrance.
..Les pommes de terre donnent, en beaucoup d'endroits, une seconde végétation nuisible à la qualité des tubercules.
..Les betteraves jusqu'alors n'ont pas souffert. On attend dans la région une bonne récolte ordinaire. Il n'en est pas de même des houblons ; les cônes sont petits noués, et peu abondants c'est à peine si on pourra compter sur une demi-récolte. Les pâtures sont en pleine végétation, mais le mauvais temps empêche les bestiaux de sortie, il faudrait un temps exceptionnellement beau à la fin de ce mois pour pouvoir rentrer un peu de regain.
..La vigne si belle il y a huit jours a été refroidie, quelques grappes rougissent ; cependant à moins d'une température froide continue la récolte sera bonne comme qualité et ordinaire comme quantité.
..La préparation des terres pour les emblavures a été retardée. Quelques traces de maladie existent sur les pommes de terre tardives.
..La santé des bestiaux est généralement satisfaisante.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 25 septembre 1885 :

MÉTALLURGIE

..Le marché manque de ressort et il faudrait un bien grand effort pour le faire sortir du mauvais pas où il se trouve. C'est dire que nous avons encore à supporter cette situation pendant un certain temps.
..Plus on approche de l'expiration des syndicats de Meurthe-et-Moselle, plus on voit venir le moment critique pour les producteur de fonte. On parle d'offres de ventes, à des prix de beaucoup au-dessous de ceux tenus aujourd'hui. On cite aussi des placements faits en France par les usines de l'Alsace-Lorraine et du Luxembourg, ce qui explique la hausse subite des pouvoirs d'introduction.
..De l'étranger, on nous signale la baisse des fontes luxembourgeoise à 37 fr. 50 la tonne sur wagon aux fourneaux.
..On annonce la fermeture des forges lorraines exploitées à Ars-sur-Moselle par une société allemande. Elle aura lieu le 1er décembre.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 1er octobre 1885 :

MÉTALLURGIE

..Nous avons annoncé la fermeture prochaine des usines connues sous le nom de « Forges lorraines. » Des personnes, paraît-il, ont cru qu'il s'agissait des établissements de MM. Karcher et Westermann, situés aussi à Ars. On nous prie de détruire cette confusion. La société qui succombe est celle dite Lothringer Eisenwerke, anciennes forges de MM. Dupont et Dreyfus que des capitalistes allemands avaient avaient acquises en 1871.
..Les laminoirs, tréfileries et pointeries de MM. Karcher et Westermann sont au contraire en pleine activité et ne peuvent que trouver un élément de prospérité dans la disparition d'une usine concurrente.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 7 octobre 1885 :

LA VENDANGE EN 1885

..Les mauvais temps du mois de septembre ont retardé la maturité des raisins et contrairement à l'espoir des vignerons, le vin n'atteindra pas la qualité de l'année dernière. Quelques journées de soleil pourraient encore cependant, augmenter cette quantité, c'est pourquoi il est de l'intérêt général de ne pas précipiter la vendange.
..L'époque n'en est pas encore fixée ; les propriétaires pressés voudraient commencer de suite et cueillir les raisins tels qu'ils sont à présent, ce qui pour beaucoup de vigne, donnerait un vin bien inférieur à celui de 1883, d'autres parlent du jeudi 8, d'autres enfin parlent d'attendre au lundi 12. Bien certainement, si l'on pouvait compter sur une semaine de beau temps, cette dernière date serait la meilleur et, comme cela arrive souvent, les vins vendangés les derniers seraient d'une qualité bien supérieure aux autres. En cela comme en beaucoup d'autres choses, c'est une question de temps et de soleil. Enfin, quoi qu'il arrive, on doit tout faire pour obtenir une bonne qualité et c'est en retardant le plus possible la vendange qu'on peut espérer ce résultat. Aux vignerons à décider, ils sont les premiers intéressés.

 

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 4 octobre
..La température a été assez bonne cette semaine ; quelques heures de petite pluie n'ont pas sérieusement entravé les travaux des champs.
..Les cultivateurs continuent la semaille dans de bonnes conditions. Les ouvriers ruraux sont disséminés partout dans les champs occupés à la cueillette des pommes de terre. Certaine bandes taillent des bavettes de tout genre en travaillant ; mais ce que nous avons remarqué presque partout c'est le renfilage c'est-à-dire un commencement de seconde végétation des pommes de terre arrivées presqu'à maturité ; le mal n'est pas grand, seulement nous ferons observer que ces petites pommes de terre de seconde végétation sont impropre à être conservées comme semence. En somme, la récolte est belle et bonne.
..Les vignerons de la région sont en grande émotion : encore une bonne vendange à cueillir. Quelques localités ont été maltraitées par la gelée d'avril. Mais en général la récolte peut-être considérée comme qualité sans toutefois égaler celle de 1884.
..Les betteraves sont un peu faibles comme poids à l'hectare mais nous supposons que la qualité suppléera à la quantité, le foin et la paille sont de bonne qualité, les bestiaux conservent bonne santé. Les pâtures sont partout abondantes et de bonne qualité.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 15 octobre 1885 :

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DU 4 OCTOBRE 1885

DÉPARTEMENT DE MEURTHE-ET-MOSELLE.

Résultats du Scrutin par Communes.

ARRONDISSEMENT DE NANCY


Canton de Nancy-Nord

 
Frouard
Marbache
Pompey
Inscrits :
Votants :

826
584

262
218

589
439

       
MÉZIÈRES :
VIOX :
DUVAUX :
NOBLOT :
MUNIER :
CORDIER :

270
273
228
273
271
265

78
75
68
75
75
77

195
197
185
202
194
202

       
DE GESLIN :
MICHAUT :
DE BOUVIER :
WELCHE
DAGUIN :
D'HAMONVILLE :

282
285
273
265
278
275

137
138
137
138
138
138

188
189
186
182
188
187

       
CHAPUIS :
FRANÇOIS :
LEFÈVRE-RONCIER :
RICHERD :
DOPPFELD :
GABRIEL :

36
37
27
26
24
26

»
»
»
»
»
»

44
48
41
42
43
42


 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 20 octobre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 18 octobre.
..La température a été bonne cette semaine, le temps a été plus sec. Les cultivateurs ont pu achever la récolte des pommes de terre et des betteraves, de même que d'emblaver les terrains contraires aux plantes sarclées.
..Les vignerons qui ont eu la bonne idée d'attendre le beau temps pour vendanger ont été récompensés par une cueillette plus gaie, le vin sera meilleur et le sol moins broyé sera plus facile à cultiver au printemps.
..Les blés semés fin septembre sont bien levés.
..Les souris et les limaces semblent ne pas faire de dommages cette année.
..Les colzas semés sur des surfaces de plus en plus réduites sont beaux.
..Quelques cultivateurs bien avisés ont remplacé le colza par la féverole d'hiver, cette plante réussissant admirablement dans les sols argilo-marneux.
..Nous connaissons quelques éleveurs qui nous disent beaucoup de bien de cette plante à cause de son bon rendement et de sa grande précocité.
..Les bestiaux de ferme ont encore pu être lâchés sur les pâturages, mais sans grand profit pour leur santé, la petite gelée du commencement de la semaine ayant enlevé la saveur de l'herbe.
..En somme, les habitants de la campagne ne paraissent pas trop mécontents de l'année comme quantité et qualité de récolte.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 28 octobre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 25 octobre.
..La température a été encore assez élevée, cette semaine, nous n'avons encore pas vu de neige dans la plaine ; il n'en est pas de même dans la montagne. Quelques heures d'une petite pluie fine n'ont pas entravé les travaux de la culture.
..Les semailles sont presque terminées ; il reste à peine quelques champs de betteraves et de pommes de terre qui ne sont pas cultivés. Il est probable que pour le 1er novembre tous nos travaux de semailles seront terminés dans la région.
..Les seigles, les colzas et les premiers blés sont bien levés ; jusqu'alors les limaces et les souris n'ont fait qu'un dommage sans importance. Les féveroles d'hiver ont bien levé.
..Les jeunes trèfles, les jeunes luzernes sont en partie manqués, la sécheresse en a détruit beaucoup.
..Les betteraves dont on termine la récolte ne sont pas d'un rendement considérable, un quart environ au-dessous de la moyenne.
..Les pommes de terre sont complètement rentrées ; la récolte est comme rendement une petite moyenne. La qualité qui devrait être exceptionnelle a été diminuée par suite d'un commencement de seconde végétation.
..La vendange est terminée, la quantité de vin sera celle d'une année moyenne dans la région, la qualité sera au-dessus de la moyenne de 1 degré et d'un degré et demi en-dessous de celle de 1884. Les vignobles le plus favorisés pour la quantité et la qualité sont ceux du Toulois, des coteaux de Scy et Lessy, Vic, Gerbécourt et de l'Alsace.
..Les Champenois ont fait des achats assez importants, surtout dans le Toulois et sous les côtes en Woëvre.
..La santé des bestiaux de ferme reste excellente, l'alimentation au pâturage, un moment interrompue, a pu être continuée.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 6 novembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

..La température a été très humide cette semaine, peu de neige dans la montagne, pluie fine et froide dans les coteaux et la plaine ; nos cours d'eau coulent à pleins bords.
..Les semailles des blés sont terminées, quelques rares champs de betteraves ou de pomme de terre restent sans culture, le sol étant inabordable.
..Le battage des céréales continue et donne un rendement satisfaisant. C'est une bonne année moyenne ; quant aux pois et aux féveroles, les cultivateurs attendent, les prix étant très faibles, il n'en est pas de même des lentilles ; c'est dommage qu'il y en ait si peu.
..Les jeunes blés, les seigles et les colzas sont dans de bonnes conditions ; la levée est régulière et les limaces de même que les souris n'ont pas fait de dommages sérieux.
..Les vins de 1885 peuvent être appréciés aujourd'hui ; c'est une bonne année pour les vignerons. A part quelques localités visitées par la gelée, on peut dire que la vendange de 1885 donne une moyenne pour la quantité avec qualité supérieure de 1 degré et demi. L'Algérie a fait une grande récolte.
..Les houblons sont secs, les uns au grenier, les autres embâchés. A part quelques plantations la récolte est mauvaise comme quantité et comme qualité : Il paraîtrait qu'en Amérique (Etats-Unis, Canada) la récolte serait bonne en quantité et en qualité.
..Les bestiaux de ferme ont de nouveau quitté les pâturages.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 12 novembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

..La température a été bonne cette semaine ; pas de pluie pas de neige, et 12 heures de soleil.
..Les cultivateurs retardataires ou empêchés ont pu aisément terminer les dernières semailles ; quelques fermiers ont même pu commencer les labours d'hiver en sol léger.
..Parmi les jeunes prairies artificielles, il y en a une grande partie que l'on peut considérer comme nulles ; ce sera pour 1886 un déficit dans les fourrages ; la récolte de 1885 étant faible en quantité, nous serons forcés de préparer des sols pour les fourrages précoces du printemps, notamment les vesces précoces.
..En vignoble on est en grand émoi, les marchands étrangers sont bien reçus c'est à qui leur fera le plus de politesses pour attirer les amateurs.
..Les battages continuent, on est assez content du rendement, la qualité semble être supérieure à ce que l'on attendait.
..Les amateurs d'arbres plantent avec ardeur ; ils font des trous larges et profonds et mettent les racines à 0,20 centimètres de la surface.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 17 novembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 15 novembre 1885.
..La température a été exceptionnellement bonne cette semaine, quelques brumes le matin, bon soleil à midi ; en résumé ni pluie, ni neige, ni gelée et 20 heures de soleil.
..Les cultivateurs qui avaient encore quelques champs à semer ont pu terminer complètement leurs semailles. La récolte de blé pour 1886 est mise en terre en bonne condition, déjà les deux tiers de la récolte sont sortis de terre et en partie trochés.
..Les travaux du dehors n'ont pas cessé, on cultive pour les plantes sarclées du printemps, la terre se laisse facilement travailler surtout dans les sols légers. Nous connaissons des cultivateurs qui ont déjà terminé leurs labours pour les plantes sarclées du printemps.
..Les bestiaux vont encore en pâture comme au mois de septembre, cela permet d'économiser quelques centaines de mille de fourrages secs.
..Le battage continue, on est toujours assez content du résultat de la récolte.
..Les vins sont terminés, c'est une bonne année au-dessus de la moyenne, mais de deux degrés inférieurs à la récolte 1884 ; nous avons dit prématurément 1 1/2 en moins.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 24 novembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 22 novembre.
..La température a été assez basse cette semaine de +5 à -5 avec 15 heures de soleil.
..Les travaux des champs sont arrêtés, du moins pour ce qui concerne les labours ; on creuse des fossés, on draine, on plante des arbres fruitiers.
..Les battages continuent.
..Les silos de betteraves et de pommes de terre sont fermés hermétiquement à part la petite cheminée traditionnelle en paille ou en fagots de rapaille.
..Les vignerons achèvent de pressurer ; les distillateurs de marcs courent la campagne avec leur alambic ; de grandes quantités de mirabelles sont livrées au distillateur.
..Les récoltes en terre sont belles ; elles attendent leur manteau de neige.
..Les bestiaux de la ferme sont en vacance, les bêtes à cornes soufflent bruyamment en s'étendant sur la litière fraîche.
..Les chevaux cherchent quelques grains de blé laissés dans la pailles.
..Les fermières entretiennent la chaudière à grand feu pour l'engraissement des porcs, on commence à tuer les plus avancés.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
dimanche 29 novembre 1885 :

GUÉRISON DE LA RAGE

..M. le préfet de Meurthe-et-Moselle a adressé à MM. les maires du département la circulaire suivante relative à la guérison de la rage :

............................Nancy, le 27 novembre 1885.

................Monsieur le Maire.
..L'illustre savant qui a découvert un remède contre la rage prodigue généreusement ses soins aux malades qui viennent le trouver de tous les points de la France. Mais il peut s'en trouver qui ne soient pas en état de faire face aux dépenses nécessitées par le voyage et le séjour à Paris.
..Si pareil cas venait à se produire dans votre commune, je vous prie de m'en aviser sans retard. Je n'hésiterais pas à prélever la somme nécessaire sur le crédit mis à ma disposition par le conseil général pour le soulagement des malheureux et j'ai pleine confiance qu'un tel emploi de ces fonds recevrait l'unanime approbation de l'assemblée départementale.
..Recevez, etc....................Le préfet,
......................................................E. SCHNERB.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
vendredi 4 décembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

..Cette semaine, la température a été très douce pour la saison : beaucoup de brouillard, peu de pluie et 8 à 10 heures de soleil.
..Les cultivateurs avisés profitent de cette belle température pour creuser et curer les fossés et pour relever les drains engorgés et même pour en établir d'autres.
..Les battages continuent.
..Les bestiaux bien portants, bien nourris, se reposent en soufflant comme des bœufs.
..Les volailles commencent à pondre.
..Les récoltes en terre ne laissent rien à désirer ; les colzas, les seigles et les blés sont aussi beaux que possible. Les limaces sont assez rares cette année ; il paraîtrait que les fortes sécheresses d'août en ont détruit beaucoup.
..Les vignerons distillent leurs marcs et fricotent entre voisins à seule fin de déguster les vins nouveaux et de parler des prix.
..Les bûcherons ont monté leurs pyramides de bois et grignotent, autour d'un bon feu, Parmentières et lard fumé.
..Les planteurs de houblon visitent leur grenier les larmes aux yeux en se disant : C'est incompréhensible ; si peu de récolte et si peu de demandes ; quelques-uns d'entre eux procèdent à l'arrachage pour faire de la betterave et des pommes de terre.
..La santé des bestiaux est généralement bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mercredi 9 décembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 6 décembre.
..La température reste exceptionnellement douce pour la saison ; pas de gelée, pas de neige, quelques petites pluies, beaucoup de brume et seulement 6 heures de soleil. Le thermomètre a marqué de +5 à +15.
..Les cultivateurs de la région ont rarement vu une fin d'automne aussi douce ; aussi en profitent-ils pour assainir les terres et faire creuser des tranchées pour drainer. D'autres coupent les haies envahissantes du haut de leurs près pour en faire de petits fagotins qu'ils placent ensuite dans le fond des tranchées creusées dans la partie basse des prés où il y a des laiches.
..Les villageois un peu aisés plantent des arbres, surtout des mirabelliers et des quetchiers.
..Les vignerons montent la terre sur la vigne et remplacent les quelques ceps morts ou ceux qui sont marqués à la vendange comme défectueux.
..Les blés sont très avancés ; le trochement se fait sans la moindre gêne.
..Dans les sols secs et pierreux de la région, les bestiaux et surtout les moutons, ont pu encore pâturer de sorte que, quoique le fourrage sec ne soit pas très abondant, les bestiaux de ferme ne souffriront pas trop du manque de nourriture.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
dimanche 13 décembre 1885 :

NANCY

..L'assassin présumé de Liverdun, le sieur Bertrand, a tenté de se suicider hier soir, en se jetant sous le train-poste d'Avricourt à Paris qui quitte la gare de Frouard à 8 h. 45 du soir. Il s'était introduit sur la ligne, à quinze cents mètres environ de cette gare, côté de Liverdun. Il a eu les deux jambes coupées et a été atteint à la tête. La gendarmerie de Frouard, prévenue, l'a fait transporter à l'hôtel de ville de cette localité, où il a reçu les soins que réclamait son état qui paraissait être désespéré.
..Bertrand est mort ce matin à l'hospice de Pompey, après avoir déclaré à la gendarmerie qu'il avait tué à coup de bouteille le sieur Gabriel, de Liverdun. Depuis le crime il avait erré en Alsace-Lorraine.
..On a trouvé à dix heures également ce matin, sur la voie, une lettre de lui, établissant son identité, avouant son crime et indiquant qu'il va se jeter sous un train, et disant adieu à sa famille.

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
jeudi 17 décembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 13 décembre 1885.
..La température a été variée cette semaine : dimanche, lundi, brouillards et averses ; mardi, neige fondue ; mercredi, grande neige avec gelée ; vendredi et samedi, continuation de la gelée avec ciel clair ; le thermomètre a marqué -13°. Le canal est glacé depuis hier matin.
..Les récoltes en terre sont protégées par la neige. Nos blés sont couverts de 15 à 20 centimètres de neige. Les jeunes prairies artificielles, quoique peu réussies cet été, paraissent ne devoir pas souffrir de cet état de choses.
..Les cultivateurs achèvent les battages.
..Les bûcherons dans les forêts se chauffent sous leurs pyramides de terre. Les vignerons soignent leurs vins et font préparer des échalas pour remplacer ceux qui sont hors service. Quelques-uns font défoncer pour planter au dégel. Partout on conduit des engrais où les chemins sont praticables.
..Les planteurs de tabac abritent leurs récoltes contre la gelée.
..Les bestiaux sont partout en bonne santé ; on ferme un grand nombre d'ouvertures avec du fumier.
..Les grandes routes sont difficiles pour les attelages ; on voit quelques traîneaux aux environs des villes. Les marchés sont peu approvisionnés.
..Nos cours d'eau coulent à pleins bords et commencent à charrier des glaçons.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 22 décembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 20 décembre
..La température s'est relevée depuis dimanche dernier de -15 degrés. Dans la nuit de samedi à dimanche, nous sommes arrivés à -4 mardi, à 0, jeudi, vendredi et samedi. C'est pendant la journée du 17 et 18 que la neige a presque totalement disparu de la surface du sol.
..Le dégel n'est pas complet ; une reprise de la gelée sans neige serait fort préjudiciable aux blés, aux seigles et aux colzas. Les jeunes prairies artificielles sont dans de mauvaises conditions.
..Les prairies naturelles sont encore en partie couvertes de glace.
..Les cultivateurs ont tout à fait suspendu les travaux du dehors ; ils sont occupés au battage des grains, quelques-uns profitent du dégel pour sortir des silos une provision de betteraves ou de pommes de terre.
..Les bestiaux de ferme sont en bonne santé.
..Les routes, quoique difficiles pour les chariots, sont praticables, les marchés sont mieux approvisionnés.
........................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du
mardi 29 décembre 1885 :

ÉTAT DES RÉCOLTES

............................Nancy, le 27 décembre.
..La température a été assez régulière cette semaine, quelques degrés au dessus de zéro ; 10 heures de soleil, beaucoup de brume ; la neige persiste en quelques coteaux, au nord, sur les hauteurs, les chemins sont encore glacés.
..Les routes de la plaine sont un peu boueuses, mais elles sont praticables.
..Les travaux de défoncement, de drainage et de culture ont pu être repris. La plantation des mirabelliers, des quetschiers et des pommiers continue.
..Parmi les pommiers, nos horticulteurs préfèrent le moulin et la reinette grise ; parmi les poiriers haut-vent, la silvange, le serpillon et le messire Jean.
..Les apiculteurs visitent leurs paniers d'abeilles et prennent des mesures pour empêcher les gouttières, les souris ou pour fournir de la nourriture aux colonies qui sont sans réserves.
..Les cultivateurs continuent à battre le blé et les menues graines fourragères ; les vignerons continuent les apports d'engrais dans leurs vignes.
..Les blés sont à découvert, espérons que nous n'auront pas de fortes gelées avant la neige.
..La santé des bestiaux de ferme est bonne.
........................................................................................................................(Bélier.)

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..Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil