Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1887

 

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 2 janvier 1887:

Les mines de Liverdun

..On annonce comme prochaine la mise en activité des mines de Liverdun; cette Société se mettrait à la fabrication des larges ailes. On signale le départ de M. Morris, ingénieur des arts et manufactures, sous-directeur des usines de Pompey. M. Morris est appelé à la direction de l'importante Société métallurgique de l'Ariège.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 5 janvier 1887:

Etat des récoltes

Nancy, le 1er janvier 1887.

..La température a été assez élevée cette semaine, pendant deux nuis seulement le thermomètre est descendu au-dessous de zéro ; dans la journée, nous avons eu de +4 à +12, nous avons eu aussi quelques heures de soleil. La neige couvrant encore une partie des vignobles et des champs, les travaux du dehors restent interrompus. Les attelages des cultivateurs attendent un peu de gelée pour pouvoir conduire le fumier sur les terres.
..Les plantes en terre telles que le blé, le seigle, le colza n'ont pas encore souffert, ni de la neige, ni de l'humidité, ni du froid.
..On aurait pu croire que la neige en fondant produirait des inondations, il n'en est rien ; cette neige disparaissant lentement, l'écoulement des eaux se fait régulièrement.
..Les cultivateurs un moment en repos en profitent pour régler les notes d'ouvriers et de fournisseurs, d'autres en plus grand nombre, dégustent avec des amis les vins du cru avec force grillade et boudins.
..La santé des bestiaux est généralement bonne, cependant on signale dans l'arrondissement de Toul, un village où ont paru des cas de péripneumonie dans une seule étable. Des précautions ont été prises par l'administration locale pour circonscrire ou arrêter la maladie..........................(Bélier)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 7 janvier 1887:

Forges de Liverdun

..C'est par erreur que les journaux ont annoncé la mise en activité des laminoirs de Liverdun. La triste situation des affaires ne le permet pas. Mais, la Société a créé de grands ateliers et un outillages important pour la fabrication de wagons et des pièces de forges en fer et en acier, ainsi qu'une fonderie qui répondra aux besoins des forges, des ateliers et du public.
..Toute cette fabrication, en marche depuis quelque jours, occupe une cinquantaine d'ouvriers pour débuter.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 11 janvier 1887:

État des récoltes

Nancy, le 9 janvier.

..La température a été généralement basse cette semaine ; le minimum a varié entre -4 et -2, le maximum entre +1 et +4 ; quelques rafales de neige ont, à diverses reprises, blanchi les champs qui restent aujourd'hui insuffisamment couverts en cas de grande gelée.
..Les travaux des champs comme culture à la charrue ou à la bêche reste interrompus. La conduite du fumier a pu être commencée en certaines localités.
..Le curage des fossés et quelques menus drainages sont également en voie d'exécution.
..Les cultivateurs continuent le battage des grains et font déjà quelques envois aux gares voisines.
..Nos quelques distilleries de pommes de terre et de betteraves fonctionnent assez régulièrement, de même que les petits alambics des vignerons.
..Les fermières et les ménagères en général travaillent à la réparation du linge.
..La santé des bestiaux est toujours satisfaisante. Le petit foyer de péripneumonie, grâce à des précautions intelligentes, a pu être circonscrit.................................(Bélier)

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 13 janvier 1887:

Ecrasé par un bloc de minerai

..Le 8 janvier, vers 10 heures et demie du matin, un mineur nommé Pouilleux, âgé de 40 ans, demeurant à Marbache, travaillait à la mine dans la galerie n°10.
..Il venait de donner les premiers coups de pic à un bloc de minerai, lorsque tout à coup ce bloc du poids d'environ 4,000 kilog. s'est détaché et lui est tombé sur la tête.
..Le malheureux n'a jeté aucun cri, la mort a été instantanée.
..Pouilleux laisse une veuve et six enfants.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 20 janvier 1887:

État des récoltes

..La température a été assez basse, cette semaine nous avons eu un peu de neige;puis de la gelée de -2 -3 -4 -6 -8 et 10 centigrades, c'est-à-dire de deux à dix degrés de froid.
..Le sol irrégulièrement couvert par la neige est gelé à une profondeur qui varie de 0,05 à 0,15 centimètres.
Les eaux des prairies et des canaux sont couvertes de glace ; l'épaisseur de la glace varie entre 3 et 5 centimètres. Les rivières commencent à charrier des glaçons.
..Les moulins sont encore en pleine activité.
..Les plantes en terre telles que blé, colza, seigle, féveroles d'hiver et jeunes luzernes ne paraissent pas souffrir encore de la température basse ; ce n'est qu'au dégel que pourront se produire des alternatives plus ou moins dangereuses.
..Les routes et les chemins sont assez difficiles, cependant le transport du fumier dans les champs s'effectue assez rapidemment.
..Les animaux de ferme tenus bien chaudement la nuit sont en bonne santé.
..A la campagne comme à la ville des secours sont accordés aux pauvres sans travail.
.........................................................................................(Bélier).

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 26 janvier 1887:

État des récoltes

Nancy, le 23 janvier 1887.

..La température a été moins basse, cette semaine ; nous avons eu un peu de dégel avec du soleil, ce qui, avec la petite pluie des premiers jours de la semaine, a amené le découvert sur une grande partie des récoltes en terre. Cet état du sol gelé à 15 centimètres et en partie à nu l'expose aux alternatives les plus dangereuses.
..Les rivières n'ont pas de glace, les mortes des prairies et les canaux restent gelés.
..Les chemins restent moitié glacés ; cependant le transport des engrais se fait régulièrement.
..Le battage des céréales et des autres grains est très avancé ; les cultivateurs commencent à faire des apports aux marchés et dans les gares.
..La santé des bestiaux est généralement bonne.......................................(Bélier).

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 1er février 1887:

État des récoltes

Nancy, le 30 janvier 1887.

..La température a été assez régulière cette semaine : des gelées blanches le matin et du soleiltoute la journée. Cette situation n'est pas encore mauvaise pour les plantes, mais si ces alternatives devaient durer, il pourrait se produire des avaries plus ou moins graves, suivant l'exposition du sol et le nature des plantes. Il n'y a jusqu'alors qu'un peu de souffrance pour le blé et les jeunes prairies artificielles.
..Les cultivateurs terminent la conduite des engrais et le battage des blés et du menu grain.
..Le sol reste gelé de 15 à 20 centimètres. Les canaux et les mortes sont chargés de glace d'une épaisseur de 10 à 15 centimètres.
..La santé des bestiaux est bonne.....................................................(Bélier).

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 10 février 1887:

Métallurgie

..La fermeté est grande dans les prix des fontes ; elle est entretenue par la hausse en Luxembourg et par le haut prix des pouvoirs d'introduction en franchise temporaire.
..On cote l'affinage 41 et 42 fr. dans la région de Longwy, 44 et 45 fr. dans celles de Nancy.
..On cite des faits bien curieux et fort intéressants au point de vue de la situation du marché de la fonte à l'étranger. Il n'y a plus de fonte à l'étranger. Il n'y a plus de fonte disponible dans le Grand-Duché du Luxembourg et il paraît que le syndicat luxembourgeois se serait adressé à celui de Longwy pour des cessions de fontes. C'est surtout la fonte Thomas qui est introuvable, et l'on assure qu'une société belge, les aciéries d'Angleur, auraient acheté 10,00 tonnes de cette qualité à Longwy. Il faut pour cela que le marché français soit resté de beaucoup en arrière du mouvement de hausse qui a favorisé nos voisins.
..Les forges de Pompey et de Liverdun sont pourvue de commandes qui entretiennent une bonne activité. Le prix de base des fers est de 125 à 130 fr.
..Ces jours derniers, une ville de l'Ardèche, Annonay, mettait en adjudication privée une fourniture de tuyaux en fonte comprenant notamment 1,520 mètres de tuyaux de 0.350 et 0.300 de diamètre intérieur. La société des fonderies de Pont-à-Mousson a été adjudicataire. Ces usines accaparent aujourd'hui la plus grande partie des fournitures de ce genre.
.......................................................................................................(Ancre).

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 15 février 1887:

État des récoltes

Nancy, le 13 février.

..La température a de nouveau baissée avec des alternatives de soleil et de gelée, de sorte que les plantes en terre ont dû éprouver des avaries que nous pourrons seulement apprécier au mois de mai.
..Les labours de printemps, qui avaient commencé lundi et mardi, ont dû être interrompus mercredi. Les cultivateurs se sont résignés à conduire du fumier et à terminer les battages des grains.
..La vigne reste à l'état où elle se trouvait après la vendange ; disons cependant que dans nos grand vignobles du Toulois et autres, on porte des terres et des engrais ; les bûcherons sont rentrés dans leurs pyramides de forêts.
..Les fourrages ne manquent nulle part.
..Les bestiaux conservent bonne santé.
.........................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du dimanche 20 février 1887:

Instituteurs et institutrices

..Ont été nommés instituteurs titulaires :
.../...
..A Seicheprey, M. Schweitzer, instituteur adjoint à Pompey, en remplacement de M. Pârisse, admis à faire valoir ses droits à la retraite ;
.../...
..Ont été nommés stagiaires à partir du 1er janvier 1887 :
.../...
..A Pompey, M. Gérard, en remplacement de M. Schweitzer, nommé titulaire à Seicheprey;
.../...

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 22 février 1887:

État des récoltes

Nancy, le 20 février.

..La température reste très belle ; il y a des alternatives de gelée et de dégel par le soleil, la température a varié plusieurs fois cette semaine de minuit à midi de 15 à 18 degrés.
..Les plantes en terre sont généralement en souffrance, surtout le blé et les jeunes plantes de prairie artificielles.
..Les travaux de culture sont complétement interrompus ; les laboureurs s'impatientent de ne pouvoir sortir avec les attelages ; d'un autre côté les greniers à fourrage se vident sans compensation de travail.
..Malgré quelques rares cas de maladie, la santé des bestiaux peut être considérée comme bonne.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 24 février 1887:

Métallurgie

..MEURTHE-ET-MOSELLE. - Nous annoncions, il y a quinze jours, que le syndicat des hauts-fourneaux luxembourgeois, pressé par les demandes et par les livraisons, avait dû s'adresser au Comptoir métallurgique de Longwy. On prétend que, dans les conditions politiques actuelles, le syndicat luxembourgeois a cru devoir suspendre les pourparlers engagés relativement à ce marché. Il est probable que ce n'est là qu'une mesure transitoire et qu'une fois les élections du Reichstag terminées, une détente favorable aux transactions pourra se produire et renouer les fils de cette situation.
..La situation des hauts-fourneaux de la région s'est sensiblement relevée. Peu sous le rapport des prix, mais très notablement au point de vue de la vente. Le relèvement des cours de l'affinage ne s'est fait qu'après le renouvellement de contrats avec la clientèle. C'est aujourd'hui surtout qu'on peut voir les progrès de la concurrence de l'acier brut et la consommation de ce métal en remplacement de la fonte. Les demandes des laminoirs sont bien moins importantes qu'autrefois et se partagent dans des proportions sensibles entre la fonte et les blocs et billettes d'acier.
..Néanmoins, les usines de Meurthe-et-Moselle auraient déjà vendu les trois cinquièmes de leur production.
..A propos de vente pour l'exportation, il en est une curieuse à relever. On prétend que Longwy a placé 50,000 tonnes en Italie. Les laminoirs de la péninsule ont effectivement développé leurs moyens de production en ne trouvant pas chez eux les matières premières nécessaires. C'est ainsi qu'on les voit demander aux autres pays métallurgiques des fontes et des ferrailles pour leur approvisionnement ; rien qu'en 1886, la Belgique a fourni à l'Italie 5,000 tonne de fonte et 22,000 tonnes de vieux rails.
..Les forges de Pompey déploient la plus grande activité à terminer leur commande de fers destinés à la tour Eiffel. L'exécution de cette fourniture sera terminée dans un mois.
..Nous apprenons avec regret la mort de M. Drouville, administrateur de la Société des forges de Champigneulles et Liverdun, décédé samedi dernier. Cette perte sera sentie par cette Société à laquelle il consacrait tout son temps et qu'il gérait avec beaucoup de tact commercial.
......................................................................................................(Ancre).

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 2 mars 1887:

État des récoltes

Nancy, le 27 février 1887.

..La température s'est relevée lentement, l'air est plus chaud, le sol est à peu près complètement dégelé, les glaces des canaux se sont rompues le 24.
..Le sol encore humide est très abordable dans les vieilles luzernes, sur les plateaux calcaires et dans les sols sableux.
..Les plantes en terre ont un peu souffert à part les jeunes trèfles qui, cà et là, sont un peu déchaussés.
..La vigne et les arbres fruitiers n'ont pas été endommagés par la gelée.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 9 mars 1887:

État des récoltes

Nancy, le 6 mars.

..La température s'est relevée insensiblement cette semaine, avec un beau soleil et de petites gelées blanche la nuit.
..L'air est déjà réchauffé, et la terre tombe en poussière devant la charrue.
..Les travaux du printemps s'exécutent avec un grand entrain.
..Partout, dans les champs, les charrues se croisent ; les vignerons ne perdent pas une minute ; les jardiniers commencent à semer.
..Les plantes en terre telles que le blé, le colza et les jeunes prairies artificielles ne paraissent pas avoir souffert, excepté cependant là où l'humidité est permanente.
..La santé des bestiaux est bonne.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 16 mars 1887:

État des récoltes

Nancy, le 13 mars.

..La température a été très douce cette semaine ; jeudi, enre sept et huit heures du soir, on a pu entendre 4 ou 5 fois gronder le tonnerre. Une petite pluie douce a un peu humecté la surface du sol, mais sans déranger le travail du labour ou des semailles.
..Les cultures de printemps sont très avancées. Les avoines sont en grande partie semée, de même que les orges, les pois et les féveroles ; partout le sol est meuble ; on voit rarement la terre aussi maniable. Cette bonne mise en terre des semences de printemps fait bien augurer pour la récolte. Quelques cultivateurs, en vue d'une hausse des blés , font quelques semis de blé de mars (blé barbu).
..Les plantes en terre commencent à se reveiller, et, dès aujourd'hui, on peut constater que le dommage occasionné par la gelée est peu considérable.
..Les vignes n'ont pas partout un bois irréprochable ; les vignerons prennent des précautions pour ménager le bois qui n'a pas été blessé par la grêle.
..Quelques cas de péripneumonie contagieuse sont signalés dans les environs de Toul.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 23 mars 1887:

État des récoltes

Nancy, le 20 mars.

..Nous avons eu de nouveau une température d'hiver cette semaine. Le thermomètre a baissé depuis lundi de -1 à -8 avec neige glacée jeudi et vendredi.
..Hier matin, l'eau des mortes était gelée à 2 centimètres d'épaisseur, le sol, recouvert d'une couche de neiges de 10 à 15 centimètres, est encore gelé de 10 à 12 centimètres de profondeur. Inutile de dire qu'en présence d'un pareil état de chose, la végétation ne donne aucun signe de vie, et que les travaux dans les vignes et dans les champs sont complètement interrompus.
..Les vignerons se souviennent de 1865 ; cette année de grande récolte, l'hiver n'a fini dans la région que le 1er avril. Jusqu'à ce jour, 1887 est la répétition de 1865. Nous pouvons dire que les plantes en terre n'ont pas beaucoup souffert.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du samedi 26 mars 1887:

Les voies ferrées en temps de guerre

..Le ministre de la guerre vient de faire parvenir une instruction aux généraux commandant les corps d'armée et aux préfets sur la police des voies ferrées et de leurs abords en temps de guerre.
..Ce service a pour but d'interdire l'approche des lignes à toute personne suspecte, d'empêcher toute tentative de destruction, et, tout au moins, de donner à temps les avis nécessaires pour éviter un accident.
..Dans chaque région de corps d'armée le service est placé sous la direction des généraux commandant les régions et les subdivisions de région.
..L'autorité militaire fait connaître dès le temps de paix :
..1° Les communes sur le territoire desquelles doit être organisé le service ;
..2° Le nombre d'hommes à fournir pour chacune de ces communes.
..C'est un service pour ainsi dire communal. La police de la voie est faite sur le territoire de la commune, par des hommes y habitants d'une façon constante.
..Les commandants de recrutement choisissent les hommes parmi ceux de la réserve de l'armée territoriale appartenant aux armes à cheval, parmi les hommes à la disposition ou ceux classés dans les services auxiliaires.
..Les maires sont invités à faire connaître aux intéressés dès le temps de paix, le service spécial qui doit leur incomber.
..Le service de police s'exécute sous la direction de l'officier de gendarmerie commandant l'arrondissement.
..Dans les communes où il n'existe pas de brigade de gendarmerie, il appartient au maire de veiller à la réunion régulière des hommes qui doivent concourir au service chaque jour ; il doit également recevoir communication des rapports des chefs de groupes et prévenir l'autorité militaire et les chefs des deux stations les plus proches en cas de dégradations constatées sur la voie.
..Dans chaque commune, il y a un chef de groupe et un suppléant ; ils sont choisis parmi les gradés de la réserve de l'armée territoriale ; quel que soit leur grade, ils sont toujours subordonnés au commandant de la brigade de gendarmerie, chef militaire des groupes communaux.
..En dehors des régions frontières, les contingents communaux ne reçoivent pas d'effets militaires ; les hommes ont comme signe distinctif un brassard tricolore ; ils sont armés soit avec des sabres d'infanterie, soit avec des fusils de sapeurs-pompiers.
..Les hommes ont droit à une indemnité de 1 fr. 35 par jour et sont soumis à la discipline militaire tout le temps que dure leur service.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 29 mars 1887:

État des récoltes

Nancy, le 27 mars.

..La température s'est de nouveau abaissée cette semaine ; nous avons eu de la gelée, de la neige et enfin la pluie avec un temps doux. Heureusement pour les cultivateurs bien outillés, leurs semailles de printemps étaient à peu près terminées, de sorte que les semis se trouvent dans un excellent état.
..Les blés, les seigles, les colzas ont bien résisté à la température changeante de cet hivers. Il n'en est pas de même des jeunes luzernes où, çà et là, il y a du déchaussement.
..Les travaux des champs ont été complètement interrompus cette semaine.
..Le retard de végétation est considérable. Depuis vingt ans on a vu un pareil engourdissement chez les plantes pendant un temps aussi long.
..La santé des bestiaux est généralement bonne.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 6 avril 1887:

État des récoltes

..La température a été assez douce cette semaine, quoique nous ayons eu de la pluie et un temps couvert, la végétation s'est mise en mouvement.
..Les plantes ne paraissent pas avoir souffert de l'hiver, excepté cependant les jeunes luzernes et les jeunes trèfles en sol un peu frais ou froid.
..Les blés, les seigles et les colzas sont aussi beaux que possible ; cependant on remarque dans quelques baines de sol argilo-silicieux (terres blanches) un déchaussement , mais le dommage signalé est tout à fait localisé et peut encore être atténué par une bonne température dans les premiers jours de mai.
..L'achèvement des semailles de printemps a été interrompu ; les cultivateurs terminent leurs labours dans de moins bonnes conditions.
..Les prairies avoisinant nos cours d'eau ont été peu submergées cette année, ce qui est, comme on le sait, un indice probable de récolte peu abondante en foin.
..La vigne, à part quelques localités qui ont été grêlées, a généralement du beau bois, la végétation est encore endormie.
..Les vignerons de la région s'associent partout pour entretenir des nuages artificiels en cas de besoin ; les uns emploient le goudron dans des pots de fer, c'est ce qui se passe dans les vignobles du Toulois.
..Les arbres fruitiers sont bien préparés.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 15 avril 1887:

État des récoltes

Nancy, le 9 avril.

..La température n'a pas été très élevée cette semaine ; cependant nous n’avons pas eu de gelée ; une petite pluie fine pendant deux jours, un temps couvert et deux jours de soleil.
..Les plantes en terre ont déjà fait un mouvement sensible de végétation ; les blés notamment sont d’une grande vigueur, les luzernes ont un retard de 10 à 20 jours, les herbages et les prairies des vallées regagnent rapidement le temps perdu au moment du froid et de la neige.
..Les travaux des semailles de printemps sont terminés dans de bonnes conditions ; il y a déjà des avoines levées.
..On prépare avec précaution les baines destinées à recevoir les betteraves et les pommes de terre.
..Les vignerons sont avancés dans leurs : travaux de culture ; les ceps commencent seulement à prendre sève, les boutons sont encore dans leur duvet moelleux.
..Le retard dans la végétation de la vigne et des arbres fruitiers fait espérer que la récolte ne sera pas atteinte par la lune rousse.
..La santé des bestiaux est généralement bonne.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 20 avril 1887:

État des récoltes

Nancy, le 17 avril.

..La température a été un peu plus basse cette semaine, c’est à peine si nous avons eu vingt à vingt-cinq heures de soleil ; nous avons eu mercredi un orage avec petite pluie ; la nuit du jeudi au vendredi, il a un peu gelé. Jeudi, les calendes de neige fondue se sont succédées.
..Les semailles de printemps sont terminées ; les cultivateurs sèment les betteraves et plantent les pommes de terre. Cette plantation se fait de quatre manières dans la région : les plus avisés emploient le bisoc avec distributeur automatique et trémie (système Pâté) ; les autres plantent à là charrue en faisant suivre les sillons par des ouvriers qui déposent les tubercules ; d’autres se servent du bisoc ; enfin, dans la petite culture, on plante à la pioche.
..Les trois espèces de pommes de terre préférées dans le pays sont, pour la grande culture, la jaune Vosgienne, la petite rouge ronde (ancienne Baudouine) et le rognon rouge et rose.
..Les plantes en terre telles que blé, seigle, colza sont en bonne végétation ; la luzerne a un retard de 15 à 20 jours ; les avoines et les orges surtout demandent du soleil.
..La vigne n’a pas encore donné signe de vie ; les arbres fruitiers sont très bien préparés.
..On ne signale nulle part dans cette contrée aucune maladie dangereuse du bétail.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du samedi 23 avril 1887:

Tribunal correctionnel de Nancy

Audience du 21 avril

.../...

..Eug.-Ch. Mangeot, 14 ans, à Pompey, vol, envoyé dans une maison de correction jusqu'à 20 ans.

.../...

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 27 avril 1887:

État des récoltes

Nancy, le 24 avril.

..La température a été un peu meilleure cette semaine ; les petites gelées blanches n'ont pas fait de mal aux plantes et nous avons eu du soleil du matin au soir.
..Les travaux des champs, pour les semailles du printemps, sont terminés ; il reste à achever la plantation des pommes de terre et des betteraves. Les vignerons ne perdent pas une minute, la taille est terminée mais les labours sont moins avancés, quelques vignobles ont déjà les échalas fixés.
..Les plantes en terre ont toutes plus ou moins de retard ; les seigles et les colzas 15 à 20 jours, les blés 10 à 12 jours, les luzernes 20 à 25 jours.
..La vigne s'est enfin réveillée et les bourgeons à fruits, quoique couverts de leur duvet hivernal, commencent à grossir ; dès jeudi, on a pu voir le mouvement de la végétation par l'épanchement de la sève par la blessure de la taille. Le retard de la végétation de la vigne fait espérer aux vignerons une année meilleure que les deux précédentes.
..Presque dans tous les vignobles de la région, des associations sont formées en vue de faire des nuages artificiels en cas de besoin.
..Les bestiaux de ferme sont en bonne santé.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 28 avril 1887:

Métallurgie ..

..On lit dans l'Ancre :

..Pas de changement à noter dans la situation du marché de la fonte. Il se traite bien peu d’affaires en raison des marchés contractés depuis un certain temps et dont la livraison s’exécute. Quant aux prix, nous les retrouvons raisonnés autour de 42 fr. pour l’affinage et de 57 fr. le n° 3 pour moulage.
..Les forges de Pompey et de Champigneulles sont toujours bien occupées.
..On parle de M. Décosse, des aciéries de Longwy, comme successeur de M. Drouville à la gérance de la Société des forges de Champigneulles et Liverdun.
..On sait que, depuis la mort de M. Drouville, M. Vivenot avait accepté l’administration provisoire.

 

Main coupée

..Le 23 avril, vers 4 heures du soir, M. Pierre Guervin, âgé de 36 ans, ouvrier aux forges de Pompey, a eu la main gauche coupée en graissant une machine.
..Il a été conduit à l’hôpital de Pompey où l’amputation de l’avant-bras a été faite.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du dimanche 1er mai 1887:

Suspension de maire

..Nous, préfet de Meurthe-et-Moselle, officier de la Légion d'honneur ;
..Vu les plaintes formées contre M. Parisot, maire de la commune de Frouard ;
..Vu les dépositions faites par divers habitants de Frouard au sujet de la gestion du maire;
..Vu l’article 86 de la loi du 5 avril 1884 ;
..Considérant qu’il résulte des documents sus-visés que M. Parisot, maire de Frouard, a commis de nombreux abus de pouvoir;
..Considérant que ce magistrat municipal compromet gravement le caractère de ses fonctions ;

Arrêtons :

..M. Parisot (Pierre), maire de la commune de Frouard, est suspendu de ses fonctions pendant un mois.
..Nancy, le 27 avril 1887.
................Le Préfet de Meurthe-et-Moselle,
........................................SCHNERB.

 

 

État des récoltes

..La température a été favorable aux récoltes en terre cette semaine. Le soleil a été un peu avare de ses rayons, mais les plantes n’ont pas paru en souffrir. Une petite pluie douce, après orage, a fait grand bien vendredi soir et samedi.
..Les céréales d’hiver et celles de printemps sont aussi belles que possible.
..Les légumineuses fourragères ont un grand retard, les légumineuses alimentaires sont de toute venue.
..Les prairies naturelles sont avancées, la pluie de ces jours-ci assure déjà une récolte moyenne.
..Les travaux de la vigne sont très avancés ; les arbres fruitiers sont en pleine floraison.
..La santé des bestiaux est bonne dans la région.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 10 mai 1887:

État des récoltes

Nancy, le 8 mai 1887.

..La température a encore été favorable aux récoltes en terre ; cette semaine, nous avons eu des orages et une pluie douce. Le sol est bien trempé et toutes les plantes sont en grande végétation.
..Les prairies naturelles sont avancée et de très belle venue ; on peut déjà compter sur une récolte abondante en foin. Les luzernes ont encore du retard, mais elles paraissent devoir donner une bonne récolte.
..Quant aux céréales d'hiver, et à celles de printemps, il y a de grandes promesses pour les cultivateurs.
..Les semis de pommes de terre et de betteraves sont presque terminés.
..La vigne, si longtemps endormie, s’est réveillée subitement ; on peut déjà voir des raisins sortant des bourgeons. Les arbres fruitiers ne laissent rien à désirer.
..En somme, on peut dire que l’ensemble des récoltes en terre offre un aspect des plus satisfaisants.
..La santé des bestiaux est bonne.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 17 mai 1887:

CHRONIQUE DE L'EST

NANCY

Exposition universelle

..Par arrêté en date du 14 mai 1887, le ministre du commerce et de l’industrie, commissaire général de l'Exposition universelle, a constitué comme suit le comité départemental de Meurthe-et-Moselle :
1° Sous-comité de l'arrondissement de Nancy.
..MM. Volland, sénateur. — Duvaux, député. — Noblot, député. — Munier, député. — Mourin, recteur de l'académie. — Mellier, inspecteur d’académie. — Gromaire, directeur de l'école normale. — Puton, directeur de l’école forestière. — Jasson, architecte de la ville de Nancy. — Lederlin, doyen de la faculté de droit. — Tourdes, doyen, de la faculté de médecine. — Bichat, professeur de physique à la faculté des sciences. — Blondelot, professeur de physique à la faculté des Sciences. — Haller, professeur de chimie à la faculté des sciences. — Debidour, président de la société de géographie. — Wolguemuth, directeur de l’école professionnelle de l’Est. — Sidrot, membre de la commission des bâtiments civils. — Steinmetz, président du conseil des prudhommes. — Chassignet, président de l’académie de Stanislas. — Lepage, président de la Société d’archéologie lorraine. — Baradez, président du tribunal de commerce. — Norberg, membre de la chambre de commerce. — Adt (Emile), fabricant d'objets laqués à Pont-à-Mousson. — Gallé, fabricant de cristaux d’art. — Daum, directeur de la Verrerie. — Majorelle, fils, fabricant de faïences d'art. — Kaufer, orfèvre. — Constantin (Jules), fabricant d'appareils à gaz et de chauffage. — Jacquot, luthier. — Lang, manufacturier.— Gandchaux-Picard, manufacturier. — Spire, fabricant de chaussures. — Herbin-Tisserand, fabricant de chaussures. — De Langenhagen, fabricant de chapeaux. — Wild, fabricant de chapeaux — Mouët, directeur du comptoir des salines. — Maringer, administrateur de salines. — Vender, directeur de la saline de Varangéville. — Fould, maître de forges à Pompey. — Rogé, maître de forges à Pont-à-Mousson. — Gouvy, maître de forges à Dieulouard. — Hatzfeld, manufacturier. — Frühinsholz, manufactorier. — Maguin, administrateur de la Soudière de la Madelaine. — Kuhnmann, directeur de la Soudière de Dombasle. — Luc, fabricant de cuirs et peaux. — De Meixmoron, président de la société centrale d'agriculture, fabricant d'instruments agricoles. — Lanique, fabricant de machines. — Demonet, constructeur mécanicien. — Grandeau, doyen de la faculté des sciences, chimiste agricole. — Thiry, directeur de la ferme-école. — Bloch, fabricant d’amidon à Tomblaine. — Tourtel, brasseur à Tantonville. — Bonnette, malteur. — Gourrier, viticulteur à Pagny.— Colin, fabricant de confiserie à Pagny. — Colin, fabricant de confiserie à Nancy. — Léon Simon, président de la société d’horticulture. — Crousse, horticulteur. — Lemoine, horticulteur.
2° Sous-comité de l'arrondissement de Briey.
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3° Sous-comité de l'arrondissement de Lunéville.
...../...
4° Sous-comité de l'arrondissement de Toul.
...../...

 

 

État des récoltes

Nancy, le 15 mai 1887.

..La température a été très basse cette semaine, le soleil a été très rare et le vent du nord nous a amené des petites pluies intermittentes ressemblant à de la neige fondue ; le thermomètre cependant n’est pas descendu au-dessous de zéro. On peut estimer à 150 degrés de chaleur le retard de la végétation.
..Les céréales d'hiver et de printemps conservent bon aspect ; cependant nous devons dire qu’il y a un commencement de souffrance sans qu’il y ait du dommage.
..Les légumineuses de printemps sont assez belles. Les féveroles d’hiver fleurissent seulement avec un retard de 20 jours. Le colza a également du retard et avec une floraison laborieuse.
..Les prairies de légumineuses ont du retard.
..Les prairies de graminées sont admirables. Pourvu que le proverbe : Année de foin, année de rien, ne se réalise pas!
..La vigne a du retard ; on peut déjà voir quelques raisins cependant. Les vignerons se plaignent de l’irrégularité de la végétation.
..Les arbres fruitiers laissent peu à désirer ; la floraison s'achève dans d'assez bonnes conditions ; on redoute la coulure si le froid continue.
..Tous les producteurs de notre région attendent avec impatience la cessation des vents du nord et un soleil plus constant et moins pâle.
..La santé des bestiaux est bonne.
...................................................................................................................(Bélier.)

 

 

Révocation du maire de Frouard

..Le président de la République française, sur la proposition du président du conseil, ministre secrétaire d'Etat au département de l’intérieur et des cultes,
..Vu l’article 86 de la loi du 5 avril 1884;

Décrète :

..Article premier. — M. Parisot, maire de la commune de Frouard (Meurthe-et-Moselle), est révoqué.
..Article 2. — Le président du conseil, ministre de l’intérieur et des cultes, est chargé de l’exécution du présent décret.
..Fait à Paris, le 9 mai 1887.
.............................Signé : Jules GRÉVY.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 19 mai 1887:

La révocation du maire de Frouard

..On nous écrit :
..La révocation du maire de Frouard, M. Parisot, a été saluée par la population de cette commune comme une véritable délivrance. Cet autocrate, qui en prenait fort librement avec la loi, avait fini par inspirer autour de lui une véritable terreur. Si des attaches politiques très intimes avec les chefs du parti républicain, ne lui avaient pas servi de sauvegarde, depuis longtemps déjà il eût été révoqué. Sa présence aux affaires était un véritable scandale et il est heureux qu’une mesure administrative depuis longtemps sollicitée ait mis fin à l’indignation des habitants.
..Frouard a supporté une longue et dure épreuve. Il s’en souviendra aux élections. Les habitants garderont le souvenir de la patience avec laquelle ils ont supporté tant de vexations injustes.
..On ignore encore si l’enquête administrative ne sera pas suivie d’une poursuite judiciaire. Le déficit des finances municipales est, dit-on, considérable, et la vérification n’est pas terminée, Frouard est d’ailleurs, en petit, le modèle des finances républicaines de l’Etat.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 24 mai 1887:

État des récoltes

Nancy, le 22 mai.

..La température a été mauvaise cette semaine. A peine si nous avons eu dix heures de soleil, et quel soleil, pâle et machuré comme un fumeron ; de la petite pluie froide simulant la neige fondue ; 15 à 20 centimètres de neige sur les hauteurs des Vosges.
..Il est bien certain que sous l’influence de cette température hivernale, les plantes en terre sont toutes en souffrance.
..Pour les plantes de la famille des graminées, il nous manque plus de 100 heures de soleil. Pour la vigne, les arbres fruitiers et la luzerne, il nous manque 250 degrés de chaleur .
..Les blés sont encore de bonne apparence, mais en examinant la plante de près, on s’aperçoit que les feuilles jaunissent et qu'il y a déjà du dommage acquis.
..Les colzas fleurissent tant bien que mal ; la moitié avorte, un grand nombre croule ; il y a aussi pour cette plante un dommage certain occasionné par les pluies froides.
..Les seigles sont en fleurs ; il y aura certainement quelques vides dans les épis.
..Les Céréales de printemps ont jusqu'alors bonne contenance ; l’avoine surtout laisse peu à désirer.
..Les légumineuses de printemps commencent à être visitées par les limaces et les escargots.
..Les jeunes trèfles et luzernes sont bien levés.
..Les luzernes en rapport pourront bientôt être fauchées pour nourriture en vert ; on attend un peu de temps sec.
..Les prairies naturelles sont avancées ; on redoute les eaux d’inondation ou la pourriture au pied des plantes.
..La vigne a un grand retard, environ 250 degrés ; encore une semaine comme celle-ci, la récolte sera sérieusement compromise.
..Les arbres fruitiers sont en grande souffrance ; les fruits, à peine formés, tombent déjà.
..Les bestiaux de ferme soufrent du retard de l’alimentation au vert. Quelques cas de péripneumonie se sont déclarés ; un temps sec arrêterait probablement le mal.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 1er juin 1887:

État des récoltes

Nancy, le 29 mai.

..Enfin la température s’est améliorée, le soleil, depuis mercredi, s’est montré moins avare de ses rayons. Il ne fait pas chaud, mais enfin les plantes ont un peu de lumière. Les escargots et les limaces commençaient à travailler, sur une grande échelle, à la destruction de toutes les plantes des champs et des jardins, un peu de temps sec les renverra à 25 ou 30 centimètres en terre.
..Les seigles et les colzas ont éprouvé des avaries qui ne peuvent être réparées, il y a de la coulure et du manque.
..Pour les blés, il n’y a encore que de la souffrance mais le retour ou la continuation d’une basse température serait désastreux pour la floraison de notre première céréale d’hiver.
..Les céréales de printemps sont admirables.
..Les légumineuses alimentaires souffrent de la fraîcheur du sol ; les légumineuses fourragères, trèfles, luzernes, minette, ont un retard de près d’un mois.
..Les graminées fourragères de nos prairies sont incomparablement belles.
..La vigne a un retard de plus en plus grand, plus de 300 degrés de chaleur manquent à la plante (année ordinaire). Il n’y a pas d’autres dommages encore que du retard.
..Les arbres fruitiers si bien fleuris en avril ont perdu presque tous leurs fruits.
..La santé des bestiaux est généralement assez bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 8 juin 1887:

État des récoltes

Nancy, le 5 juin.

..La température a été plus élevée cette semaine ; mais le soleil s'est à peine montré quelques heures dans les premiers jours de la semaine. Depuis mercredi, la pluie n’a presque pas cessé jusqu'à samedi matin.
..Les plantes en terre ont généralement bonne apparence ; cependant, l'humidité de l’air et du sol donne peu de solidité aux tiges ; en cas de continuation de l’humidité, nous aurons probablement des avaries considérables à signaler.
..Les seigles sont beaux et ont résisté à la verse. Les blés sont forts, mais pas encore en épis ; le retard de cette plante l’a protégée contre la verse.
..Les céréales de printemps sont aussi belles que possible. On signale en Hongrie une inondation formidable qui aurait détruit pour près de 25 millions de récolte, en grande partie du blé. On sait que la Rheiss, sur les bords de laquelle a eu lieu l’inondation, a, en certains endroits, un niveau inférieur à celui du Danube.
..Dans la région, nous n’avons pas encore eu de débordements dangereux.
..Les prairies artificielles sont fortes, surtout les trèfles qui, en plusieurs localités, sont versés. Les prairies naturelles sont aussi fort maltraitées, le vent et la pluie les ont mêlées ; on redoute de la pourriture au pied des graminées herbacées.
..La vigne souffre beaucoup de l’humidité ; il y a un retard considérable. Les vignobles ont été inabordables cette semaine pour les ouvriers.
..Les arbres fruitiers continuent à perdre leurs fruits.
..La santé des bestiaux , quoique satisfaisante, laisse çà et là un peu à désirer ; par ce temps humide, les cultivateurs suspendent l’alimentation au fourrage vert mouillé.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 9 juin 1887:

Métallurgie

..Les actionnaires de la Société des Forges de Champigneulles et Liverdun sont convoqués pour le 21 Juin, à 9 heures du matin, en la salle d’audiences du tribunal de commerce de Nancy, à l’effet de délibérer sur un projet de fusion avec la Société métallurgique de la Haute-Moselle. Ainsi se confirme le bruit que nous relations il y a une quinzaine de jours ; et cet avis donne lieu de penser qu’on est assuré de la réalisation de la fusion.
..Grande activité aux forges de Pompey, pour les travaux de la tour de 300 mètres. On nous apprend que cette usine étudie l’installation d’une aciérie par le procédé sur sole. Des recherches très actives sont poussées sur les revêtements.
.....................................(Ancre.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 14 juin 1887:

État des récoltes

Nancy, le 12 juin.

..La température a été très bonne cette semaine, le soleil n'a pas été avare de ses rayons, de sorte que les plantes en terre déjà un peu malades par suite de l'humidité des semaines précédentes, reprennent vie et bonne apparence.
..Les blés sortent et montrent des épis naissants ....... orges, les avoines, sont admirables ; les légumineuses pois, vesces, lentilles,laissent peu à désirer sauf quelques champs envahis par les mauvaises herbes.
..Les luzernes donnent en vert une grande récolte, les trèfles très touffus auront également un bon rendement. Les minettes sont garnies à pleine faulx.
..Les prairies naturelles ont éprouvé une avarie désatreuse par suite de l'inondation du 4, du 5 et du 6 juin.
..D'après des renseignements recueillis à bonne source, nous pouvons estimer les pertes comme il suit pour les foins terrés.

 

Seille et affluents .....
Sanon et affluents ....
Vezouse et affluents .
Madon ....................
Meurthe ..................
Moselle ...................
Meuse ....................

1.300.000 fr.
200.000 fr.
300.000 fr.
150.000 fr.
500.000 fr.
800.000 fr.
2.500.000 fr.

   
5.750.000 fr.

..La vigne qui a encore un grand retard a cependant regagné du temps et quoique le raisin ne soit pas encore en fleur les vignerons ont encore espoir de faire bonne récolte, les arbres fruitiers qui ont conservé des fruits sont très beaux.
..La santé des bestiaux est bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 15 juin 1887:

CHRONIQUE DE L'EST

NANCY

Souscriptions reçues dans nos bureaux pour élever un monument à Mgr Trouillet.

.../...

Souscriptions reçues au journal l'Espérance :

..Levée des troncs de la Basilique Saint-Epvre, 100 fr.; anonyme, 20 fr.; anonyme, 5 fr.; M. le curé de Pompey, 10 fr.; anonyme, 2 fr.; M. et Mme Lachasse, 15 fr.; anonyme, 0 fr. 50; M. et Mme Vanner, 15 fr.; M. Prévot, 5 fr.; Mme Lhuillier, 2 fr.; divers recueillis par Mme Vanner, 8 fr. ; anonyme, 2 fr.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 21 juin 1887:

État des récoltes

Nancy, le 19 juin.

..La température continue à être élevée ; le soleil ne se laisse pas un instant voiler par les nuages.
..Les plantes en terre profitent et changent à vue d'œil.
..La fenaison est commencée ; l’herbe et les prairies artificielles sont admirables ; ici on commence avec les luzernes, à côté on va au plus pressé, on coupe les prés en sol sableux.
..Les pertes probables que nous avons données dans notre dernier numéro au sujet des inondations, sont pleinement confirmées.
..Les seigles sont beaux et très bien remis du retard éprouvé en mai. Les colzas sont assez beaux ; mais il en reste si peu dans notre région que nous pourrons supprimer les annotations au sujet de cette plante.
..Les blés sont généralement beaux. La plante a un retard normal de près de 15 jours. Dans les sols argilo-marneux un peu humides, il y a des vides. Nous connaissons certaines pièces de terre en blé, non loin de Nancy, qui assainies auraient payé, cette année, les frais de drainage.
..Les avoines qui ont d’abord repris une grande vigueur semblent redouter la continuation d’un temps trop sec.
..Les escourgeons ont éprouvé des avaries en avril et en mai, aujourd’hui la plante est belle, mais çà et là il y a des vides.
..Les pois, les lentilles, les féveroles sont de toute beauté.
..Les jeunes prairies artificielles sont belles.
..La vigne arrive tant bien que mal à la floraison avec un déficit d’un tiers dans la quantité des raisins et un retard de deux cents degrés de chaleur. Pendant longtemps on n’a pu pénétrer dans les vignes a cause de l’humidité et de la pluie, les mauvaises herbes se sont développées outre mesure, de sorte que le vigneron est surchargé de besogne.
..Les arbres fruitiers ont à peine conservé le quart des fruits d’une récolte ordinaire.
..La tonte des moutons retardée par les mauvais temp est enfin terminée.
..La santé des bestiaux est généralement satisfaisante.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 22 juin 1887:

Instituteurs et institutrices

..Par arrêtés de M. le préfet, ont été nommés :

I. - INSTITUTEURS

... /...

II. - INSTITUTRICES

... /...

 

..Par arrêtés de M. l'inspecteur d'académie, ont été délégués en qualité de stagiaires :

... /...

A Pompey, MM. Véron et Thiaucourt, en remplacement de MM. Chrétien et Haye ;

... /...

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 30 juin 1887:

État des récoltes

Nancy, le 26 juin.

..La température est très douce et chaude au moment du solstice d’été. Jamais aucun récit d’historien ou aucun racontage d’homme vivant n’ont laissé penser que la chaleur de cette époque ait été nuisible aux plantes en terre.
..La coupe des foins, prairies artificielles et prairies naturelles se fait dans les meilleures conditions ; tous les cultivateurs se hâtent de profiter d’un temps si favorable à la fenaison.
..Le rendement en fourrage en prairie naturelle dépasse la moyenne de 25 pour cent ; dans les prairies artificielles le rendement est de dix pour cent au-dessus de la moyenne. Nous rappelons que sur la Seille et la Meuse la sécheresse a fortement atténué les pertes occasionnées par l’inondation du 2 au 5 juin.
..Les seigles sont très beaux et généralement bien garnis.
..Les blés, quoique forts en tiges, laissent un peu à désirer en quelques localités humides à sous-sol imperméable.
..En résumé, pour le blé et le seigle, on peut compter dans la région sur une récolte supérieure à la moyenne de 5 à 10 pour 100.
..En pays étrangers on signale également un bon rendement probable pour les seigles et les blés.
..Les avoines donneront apparemment moins de paille qu’on en attendait. Les pois, les lentilles et les féveroles sont irréprochables.
..Les vignes regagnent un peu le temps perdu, mais nous pouvons encore signaler un retard de 10 à 25 jours. Le raisin commence seulement à fleurir ; ajoutons que la récolte sera, quoiqu’il arrive, très irrégulière comme quantité. Les arbres fruitiers ont été très éprouvés par les derniers froids du mois de mai ; il ne reste presque plus de fruits.
..La santé des bestiaux est bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 7 juillet 1887:

État des récoltes

Nancy, le 3 juillet.

..La température a continué à être chaude avec vent assez fort d’est et du nord. Les plantes en terre sous l’influence de cette sécheresse ont généralement éprouvé quelques avaries.
..Les seigles ont assez bien résisté au double effet de l’humidité en mai, et de la sécheresse à partir du 10 juin.
..Le blé très éprouvé par le temps froid et numide de mai, a encore souffert de la sécheresse de la seconde moitié de juin ; des vides assez nombreux existent dans les sols imperméables. Nous pouvons dès aujourd'hui annoncer une récolte moyenne pour le blé.
..L’avoine, si belle au commencement de mai a subi des avaries considérables par suite de la sécheresse ; le sol crevassé laisse la terre sans couverture de végétation ; la plante montre quelques rares tiges sans vigueur, les épis sont courts, de sorte que nous aurons très probablement peu de paille et peu de grains.
..Les pois, les féveroles et les lentilles souffrent beaucoup du temps sec.
..La rentrée du foin se fait lentement. La récolte qui paraît être une bonne moyenne pour la quantité sera de qualité supérieure là où l’eau n’a pas couvert l'herbe au moment des inondations du 2 au 5 juin. Les secondes coupes de trèfle et de luzerne sont en souffrance, les pâtures deviennent rares.
..La vigne se dépouille des débris du froid, de l’humidité et des insectes ; les grappes sont peu nombreuses et peu chargées,il y a encore du retard.
..Le houblon souffre de la sécheresse.
..Les pommes de terre et les betteraves résistent tant bien que mal aux vents du nord et de l’est.
..Les arbres fruitiers n’ont presque pas de fruits.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du samedi 16 juillet 1887:

État des récoltes

Nancy, le 10 juillet.

..La température a été généralement élevée, cette semaine, les vents nord et est ont encore dominé.
..La rentrée des fourrages de toutes sortes se fait dans de bonnes conditions. Pour le foin, la quantité et la qualité laissent peu à désirer, c’est à peine si un dixième de la récolte a été atteint par l’inondation. On commence à couper les colzas ; la récolte sera bonne mais il y a peu de surface occupée par cette plante. Les seigles blanchissent vite, de même que les escourgeons. Les blés ont bien épié ; cependant, en sol argilo-siliceux, il y a quelques tiges avortées. La récolte sera selon toute apparence, une récolte ordinaire comme quantité et comme qualité.
..Les pois et les lentilles soufffrent un peu de la sécheresse, la récolte sera au-dessous de la moyenne. Quant aux avoines, la récolte est fortement compromise ; si nous exceptons les luzernes défrichées où les prés rompus ou même les champs fumés exceptionnellement, on peut dire que les trois quarts de la surface semée en avoine ne donneront qu’une petite demi-récolte comme grains et un quart de récolte comme paille. Les betteraves supportent assez bien la chaleur et la sécheresse ; il en est de même des pommes de terre, cependant en sol argilo-marneux il y a une souffrance évidente.
..La vigne dans la région, malgré un apport de nombreux degrés de chaleur ne promet pas une récolte moyenne comme quantité, quant à la qualité c’est encore une affaire de soleil.
..Les houblons encore en végétation dans la région sont en souffrance ; les planteurs découragés ne prêtent plus d’attention à cette plante, l’arrachage est décidé presque partout.
..Les arbres fruitiers perdent les quelques rares fruits jusqu’alors intacts.
..La santé des bestiaux reste généralement bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 20 juillet 1887:

État des récoltes

Nancy, le 17 juillet.

..La température est toujours très élevée : quelques orages ont traversé la contrée sans occasionner des dégâts sérieux. L’air est généralement sec, le sol est échaudé et l’eau de nos cours d’eau atteint de 26 à 27 degrés centigrades.
..La récolte du foin est terminée ; le temps a été très favorable pour cette opération ; nous devons dire qu'en présence des bons rendements en toute prairie, le dommage causé par les inondations est fortement atténué.
..On coupe le colza ; lundi on commencera la coupe des seigles et des féveroles d’hiver. Les escourgeons sont mûrs, le rendement est bon.
.. Le blé mûrit rapidement, encore 7 à 8 jours à peine nous séparent du moment de lâcher les moissonneurs et les machines dans les baines de blé.
..Le rendement de notre récolte s’annonce comme devant être une bonne moyenne comme quantité et comme qualité. Les pois et les lentilles souffrent de la sécheresse. Les avoines sont de plus en plus en privation d’eau, le sol crevassé n’est couvert qu’à demi par une récolte moitié avortée.
..Les secondes coupes des prés attendent de la pluie pour reprendre un aspect agréable aux bestiaux. La vigne, malgré le grand retard du mois de mai, reprend meilleure figure et nous pourrons encore espérer une récolte passable comme quantité et comme qualité. Le houblon est moitié rôti.
..La cueillette des fruits sera presque nulle. La santé des bestiaux est bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 22 juillet 1887:

CHRONIQUE DE L'EST

NANCY

Les Allemands à Frouard

..On nous signale de tous côtés la présence de nombreux Allemands dans les villes et villages de la frontière de l’Est, mais nulle part comme à Frouard, dit l'Impartial, ils ne font preuve d’autant d’audace et se moquent même de nos nationaux à leur barbe.
..Dimanche dernier, l'un de ces reptiles d’outre-Rhin se promenait avec ostentation dans la commune de Frouard, avec un drapeau prussien à la main. Indignés bien légitimement, quelques patriotes lui arrachèrent le lugubre étendard, qui a flotté pendant les trois années d’occupation de notre pays, mais le Teuton, en colère, le réclamait avec force injures à l’adresse de la France et des Français.
..Un gendarme de la brigade de Frouard, voulant faire cesser le scandale, appréhenda l’étranger, mais il n’y réussit pas seul ; ce n’est qu’avec le concours d’un de ses collègues qu’il réussit à écrouer ce forcené à la chambre de sûreté de la caserne.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 27 juillet 1887:

État des récoltes

Nancy, le 23 juillet.

..La température a été élevée cette semaine ; malgré quelques ondées d’orage le sol, l’air et l’eau ont conservé une haute température.
..Les plantes en terre un peu chagrinées par la sécheresse ont repris une nouvelle vigueur avec les pluies de ces nuits dernières.
..On rentre les colzas qui sont d’un rendement moyen, 12 à 14 quintaux par hectare. On a commencé la coupe des orges d’hiver et des seigles, le poids des gerbes fait augurer d’un bon rendement.
..Les blés, sous l’influence d'une température élevée, ont jauni rapidement, on commencera la coupe dans le courant de cette semaine.
..Le rendement du blé est bon en Algérie et dans le Midi de la France.
..Les avoines ont repris quelque peu de vigueur, mais nous ne pouvons guère compter que sur une bonne demi-récolte de qualité supérieure.
..Les pois et les lentilles seront d’un rendement moyen et de bonne qualité.
..Les prairies naturelles reprennent une meilleure teinte.
..La vigne est, selon toute probabilité, en de bonnes conditions pour nous donner du vin de qualité supérieure à la moyenne, quant à la quantité il y a des appréciations opposées. En somme ce sera une faible récolte comme quantité.
..Le houblon résiste tant bien que mal à la sécheresse, on pourra encore faire une demi-récolte.
..Les pommes de terre et les betteraves sont assez belles; on ne remarque pas de trace de maladie dans les pommes de terre précoces, c’est d’un bon augure pour les tardives.
..La santé des bestiaux laisse peu à désirer.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 4 août 1887:

Métallurgie

..Nous parlions, dans notre dernier bulletin, d’un marché important de fonte traité par le Creusot avec le Comptoir de Longwy. Nous pouvons encore parler d’un marché de 6,000 tonnes traité toujours par le Creusot avec M. Fould-Dupont, à Pompey.
..Les aciéries de Longwy travaillent toujours avec une grande activité, malgré la période de crises que nous traversons. Nous avons dit que ces usines avaient à faire un tonnage assez important de tôles d’acier pour la marine.
..Toujours à la recherche du progrès, les aciéries viennent de se lancer dans une nouvelle fabrication, celle des essieux en acier qu’elles espèrent bientôt faire adopter par les Compagnies de chemins de fer. On sait l’ostracisme dont avait été de tout temps frappé l’acier dans les grandes Compagnies. Aujourd’hui, devant la netteté des résultats, la routine a fléchi ; déjà l’Orléans a fait une commande partielle de quelques centaines d’essieux. Le P.-L.-M. lui-même semble ne pas rester insensible aux résultats de ces premiers essais, et vient de faire une commande de ces essieux. Le premier pas dans cette voie nouvelle est fait ; c’est aux aciéries qu’appartient l’honneur de ce progrès.
.......................................................................................................................(Ancre).

 

État des récoltes

..La température a continué à être très élevée cette semaine, c’est à tel point que les moissonneurs littéralement échaudés prédisent, après une incandescence pareille du soleil, l’apparition d’une ou plusieurs comètes.
..La moisson des blés est partout commencée, le nombre des gerbes n’est pas tout à fait aussi considérable que celui que l’on attendait. La maturité ayant été un peu trop rapidement hâtée par les fortes sécheresses de juillet, le poids laisse un peu à désirer ; en somme, comme blé nous faisons une bonne récolte ordinaire qui se traduit dans les bons sols marneux par 18 à 20 quintaux à l’hectare, dans les bonnes pierrailles 15 à 17 quintaux, dans les petites terres blanches sol argilo-siliceux 12 à 14 quintaux.
..Les lentilles déjà en partie battues sont de bonne qualité dans notre région. Les pois ont mûri trop rapidement, la quantité ne répond pas à la qualité.
..Les pommes de terre paraissent donner un rendement un peu inférieur à celui d’une année ordinaire, mais la qualité paraît devoir être supérieure. Les betteraves ont besoin d’eau mais il n’y a pas encore souffrance.
..La vigne est belle, elle nous montre sa petite récolte sous les plus belles promesses pour la qualité, quant à la quantité elle sera celle d’une petite moyenne. Le peronospora déjà connu dans le Narbonnais sous le nom de blanc en l’an 500, continue à vivre tant bien que mal en Gaule et a bien l’air de se moquer des discours et des mouillettes.
..Les regains sont à espérer. Les secondes coupes des prairies artificielles sont peu abondantes.
..Les houblons continuent à rôtir. Les arbres fruitiers font triste mine, peu de fruits à attendre.
..La santé des bestiaux est bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 10 août 1887:

État des récoltes

..La température continue à être élevée ; la sécheresse est très grande dans toute la région.
..Le sol est partout brûlant et l’eau de nos cours d’eau est de 24 à 26 degrés centigrades.
..Les habitants des campagnes sont partout occupés à la rentrée des blés ; la récolte est, comme nous l’avons déjà dit, une bonne moyenne comme grains et comme paille ; le poids des gerbes laisse partout un peu à désirer. Les blés déjà essayés en meunerie sont appréciés par les meuniers qui se plaignent cependant un peu de l’irrégularité de la grosseur des grains.
..Les avoines sont à peu près mûres, le rendement sera très faible en grains, et presque nul en paille.
..Les pois et les féveroles sont de bonne qualité, mais d’un rendement faible.
..Les pommes de terre seront apparemment de bonne qualité, nulle part on ne voit de traces de maladie, quant à la quantité elle laissera un peu à désirer. Les betteraves ont grand besoin d’eau. Les secondes coupes d’herbes des prés sont compromises, les prairies sont blanches, le bétail est en souffrance de pâture.
..La vigne est belle, les grappes qui ont résisté aux intempéries du mois de mai sont magnifiques. Nous sommes assurés aujourd'hui de faire du bon vin et, en quantité, trois quarts de récolte ordinaire moyenne. Le houblon donnera un faible rendement et de qualité douteuse.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 19 août 1887:

État des récoltes

Nancy, le 14 août.

..La température a encore été très élevée cette semaine. L’air est excessivement sec, le sol est brûlant et crevassé. L’eau de nos cours d’eau et des fontaines diminue sensiblement.
..Les travaux de la moisson sont très avancés, le temps a été très favorable pour la rentrée du blé, il n'en est pas de même pour l’avoine qui aurait grand besoin d’une petite pluie avant d’être mise eu masse.
..Pour le rendement du blé et de l’avoine dans la région, nous confirmons nos précédentes appréciations, c’est-à-dire une bonne moyenne année pour les blés, grain et paille, et un quart de récolte pour l’avoine, grain et paille. Les pois et les lentilles sont de belle qualité, mais le rendement laissé à désirer.
..Les pommes de terre sont en souffrance, c’est à peine si les cultivateurs peuvent compter sur une demi-récolte pour les précoces et les secondes. La continuation de la sécheresse nous donnera pour les tardives à peine une demi-récolte ordinaire. On doit constater que nulle part on ne trouve de trace de maladie.
..Les betteraves ne seront pas très grosses, mais, en compensation, elles seront riches en sucre.
..Les secondes coupes des prairies artificielles sont faibles comme rendement. La seconde coupe des prairies naturelles paraît fortement compromise par la sécheresse, les prés sont fendillés, crevassés au point que toute végétation est interrompue.
..La vigne fait la belle : les grappes, quoique peu volumineuses, sont remplies de gomme ; avec quelques bonnes ondées on verrait facilement la graine de raisin changer de couleur et de dimension. Quoiqu’il arrive dès maintenant nous pouvons compter sur une faible moyenne comme quantité, mais pour la qualité elle sera au-dessus de la moyenne.
..A part quelques cas heureusement isolés la santé des bestiaux est bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 25 août 1887:

État des récoltes

Nancy, le 21 août.

..La température a baissé cette semaine ; de bonnes ondées d’orage ont détrempé et rafraîchi le sol.
..Les travaux de la culture un moment interrompus ont pu être repris ; d'un antre côté, la pâture devenue excessivement rare, va renaître rapidement. Quant au regain, à part quelques prés frais ou irrigués, les cultivateurs peuvent en faire leur deuil. Les cultivateurs sèment partout des navets fourrage.
..La moisson des blés est terminée, c’est une bonne récolte ordinaire en grain, une récolte médiocre en paille.
..Les avoines sont difficiles à moissonner, c’est à peine si la faulx ou la faucille peut atteindre des tiges presque microscopiques. La récolte sera d’un tiers en grain et d’un cinquième en paille. C’est une perte pour les cultivateurs qui usent largement de la paille d’avoine dans les rations des bêtes bovines et des moutons.
..Les pommes de terre et les betteraves se remettent rapidement de leur soif des mois précédents. On ne peut donc encore rien dire de précis sur les pommes de terre tardives comme rendement. Quant aux betteraves, elles ont jusqu’alors fait bonne contenance ; après cette pluie nous pouvons espérer une bonne récolte, comme qualité surtout.
..Le houblon ne donnera qu’une faible récolte.
..La vigne est avancée. Nous pouvons dès aujourd’hui compter sur une petite récolte ordinaire comme quantité et une récolte exceptionnelle comme qualité.
..La santé des bestiaux, malgré la privation de bonnes pâtures, reste généralement très bonne pour les bêtes à cornes et surtout pour les moutons.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 31 août 1887:

État des récoltes

Nancy, le 28 août.

..La température s’est de nouveau montrée plus chaude, le soleil continue à être brûlant comme dans les années de comète. L’air est tiède, 28 à 29 degrés à l’ombre à midi ; le sol est de nouveau échaudé et crevassé, l’eau des rivières devient très basse et reprend la température de 20 à 22 degré centigrades.
..Les secondes coupes de prairies naturelles sont tout à fait compromises, il ne nous reste à espérer qu’une pâture tardive,
..Les légumes secs, pois, lentilles donnent un faible rendement, mais le grain est de bonne qualité.
..Les pommes de terre semblent se résigner à végéter sans eau, la récolte sera tout à fait supérieure, sinon en quantité, au moins en qualité; on ne trouve nulle part aucune trace de maladie.
..La betterave qui semblait ne pouvoir supporter une température si élevée, résiste à merveille à la soif. La récolte sera assurément bonne comme quantité et surtout comme qualité.
..L'avoine est, comme nous l'avons déjà dit, d’un faible rendement en grain (demi-récolte) et d’un rendement plus faible en paille (un tiers de récolte).
..Le battage des premiers blés donne un bon résultat comme grain et comme paille.
..La vigne va bien, tout est gomme ; faible quantité, mais bonne qualité, ce sera selon toute probabilité du vin de bouteille.
..Les houblons ont faible rendement. Un tiers à un quart de récolte.
..La santé des bestiaux est bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 8 septembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 4 septembre.

..La température, quoique très élevée pour la saison, a été plus variée cette semaine; quelques millimètres de pluie ont donné un peu de ton à la végétation.
..La moisson des avoines est à peu près terminée, c’est à peine s’il reste çà et là dans les baines quelques dizaines de tréseaux. Le rendement de l’avoine déjà souvent apprécié sera décidément très faible ; quelques battages effectués à la ferme ont donné pour belle sorte 20 hectolitres à l’hectare, pour sorte moins belle 12 à 15 hectolitres seulement, ce sera probablement une moyenne de 18 hectolitres à l’hectare.
..Les pommes de terre ne paraissent pas souffrir, les betteraves sont généralement belles.
..Les prairies naturelles n’ont pas de regain à offrir aux faucheurs mais en revanche la pâture renaît rapidement.
..La vigne est belle, on regrette qu’il y ait si peu de raisin, l’appréciation de quelques vignerons expérimentés porte le rendement probable à 25 hectolitres pour les vignes faibles et à 45 hectolitres pour les vignes fortes, soit une moyenne de 35 hectolitres à l’hectare.
..Les labours d’été s’effectuent tant bien que mal, le déchaumage notamment est très pénible, la terre n'étant pas suffisamment mouillée.
..La santé des bestiaux est partout satisfaisante.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

Tribunal correctionnel de Nancy

Audience du 2 septembre 1887

... /...

..Violence volontaire. - Félix-Paul Maureyer, sans profession à Nancy, a entraîné jusqu'à Pompey, sous prétexte de lui procurer une place, une jeune fille qu'il avait rencontrée dans la rue des Artisans. A Pompey, Maureyer a cherché à violenter cette fille. - 6 mois, par défaut.

... /...

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 15 septembre 1887:

Acte de probité

..Parmi les actes de probité accomplis par les employés de la Cie de l'Est, pendant le mois de mai 1887, nous remarquons les suivants :

... /...

..M. Gazin, chef de gare à Pompey, a trouvé, sur le quai, une pièce de 10 fr.
..Le sous-chef d'équipe Marchand, de Pompey, a fait le dépôt d'une pièce de 1 franc, qu'il venait de trouver sur le quai.

... /...

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 16 septembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 11 septembre.

..La température s’abaisse régulièrement ; nous avons cependant toujours un bon soleil ; depuis mercredi l'air est plus sec.
.. Les travaux de culture d’automne sont poussés avec activité ; le sol, quoique n’étant pas complètement mouillé, se laisse travailler facilement.
..Sous l'influence des dernières pluies, les pâturages ont changé d'apparence et les bestiaux peuvent se maintenir en bon état grâce à la qualité des herbages.
..Les betteraves grossissent à vue d’œil.
..Les pommes de terre sont généralement assez belles, cependant elles sont moins grosses que d’habitude, en revanche la qualité est supérieure ; nulle part on ne remarque aucune trace de maladie.
..La vigne est très avancée, les grappes sont presque mûres ; on peut supposer que la vendange pourra se faire dans les premiers jours d’octobre. La quantité d’hectolitres sera d’un bon tiers en dessous de la moyenne, mais pour la qualité nous aurons du vin de bouteille approchant le 84. Les vignobles les plus favorisés sont toujours ceux du Toulois, Bruley, Bulligny, Lucey, etc.
..La cueillette du houblon, commencée, ne laisse espérer qu’une faible récolte comme quantité, mais supérieure comme qualité.
..La cueillette des mirabelles est terminée partout, les fruits de bonne qualité se vendent à bon prix.
..On signale quelques cas de péripneumonie. Toutes les mesures de précaution ont été prises.
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JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 21 septembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 18 septembre 1887.

..La température continue à être très favorable aux récoltes en terre et aux travaux de culture.
..La récolte en regain est peu abondante, c'est à peine si on récoltera 2,000 kil. là où on en récoltait en moyenne 8 à 10,000 kil. Les prairies humides seules ont pu être fauchées.
..Les plantes sarclées sont généralement d’un bon aspect, cependant les cultivateurs estiment que la récolte en pommes de terre n’atteindra pas la moyenne comme quantité, mais comme qualité on a vu rarement des tubercules aussi délicat.
..La betterave a certainement beaucoup souffert des premières sécheresses de l'été ; les cultivateurs, malgré ce contre-temps, espèrent faire une récolte ordinaire.
..Les travaux de préparation du sol pour le seigle, le blé, continuent en de bonnes conditions. Le chiendent, par suite d’une sécheresse continue, a pu être extirpé sur de grandes surfaces. En certaines fermes nous avons vu des meules de racines de cette plante si nuisible aux céréales.
..Les prairies artificielles (trèfles, luzernes) sont irrégulières, il y a du manque par suite de la sécheresse.
..La vigne est l'objet de toutes les conversations, on fera du 84 disent les uns, ce sera plus délicat, disent les autres. Nous n’aurons en somme qu’une petite demi-récoite.
..La santé des bestiaux est bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 28 septembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 24 septembre 1887.

..La température, quoique moins élevée la nuit, reste assez chaude pendant le jour.
..Les travaux des champs, labours, semailles, occupent tous les cultivateurs ; les cullures se font dans d’excellentes conditions et une grande partie des baines à emblaver sont prêtes à recevoir la semence.
..Les cultivateurs qui ont pu faucher la seconde poussée des prairies naturelles, rentrent leur regain qui est de qualité supérieure.
..La récolte des pommes de terre est déjà commencée en certaines localités ; le rendement n'est pas très fort, mais la qualité du tubercule est irréprochable. Les betteraves donneront des racines de qualité supérieure, mais en bien des localités de grande culture on se plaint de la quantité.
..La vigne est à peu près à point pour faire une bonne vendange ; on parle dans le Toulois des premiers jours d'octobre, sous les côtes en Woëvre on semble moins pressé, on ne vendangerait que du 5 au 10 octobre; il en serait de même à Scy, Vic, Gerbécourt et Vaxy. Aux environs de Nancy, les marchands de raisin abondent sur le marché et vendent en grappes choisies à 40 fr. les 100 kilog. Quelques essais de fin permettent d’espérer une demi-récolte en quantité et une qualité approchant celle de 1884.
..La santé des bestiaux est excellente.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 4 octobre 1887:

Les vendanges

..On a commencé la cueillette du raisin sur quelques points de notre territoire, sans pour cela qu'on puisse dire d’une façon positive que nous soyons en vendanges.
..Ce n’est que la semaine prochaine qu’on pourra se dire en pleines vendanges — et on aura raison — car on signale partout une « maturation » inégale, et il est bon de retarder quelque peu la cueillette, si cela est possible.
..On nous demande quelle sera la qualité du vin en 1887. Voilà un problème impossible à résoudre aujourd’hui ; il n’en est pas de même de la quantité qui sera certainement au-dessus de la moyenne.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du dimanche 9 octobre 1887:

Mauvaise farce

..M. Mater, aubergiste à Pompey, avait laissé sa voiture à 4 roues remisée contre le mur du chalet de M. le directeur de la forge, à l’angle du pont qui traverse la Moselle.
..Pendant la nuit, des inconnus ont jeté ce véhicule dans la rivière, et l'ont ainsi fort dégradé. Le charron estime qu’il y aura pour 30 francs de réparations nécessaires .

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 14 octobre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 9 octobre 1887.

..La température continue à être relativement douce, l'air, quoique sec encore, conserve assez d’humidité pour l'ameublissement des terres et la germination des céréales d’hiver.
..Les habitants de la campagne sont fort occupés par les semailles, par la rentrée des plantes racines et surtout par la vendange.
..Les semis d’automne se font dans les meilleures conditions ; les attelages ne sont pas trop fatigués, la terre étant friable et peu humide. La rentrée des racines se fait également sans difficulté, la terre n’adhérant pas aux tubercules. Le rendement en pommes de terre est excellent et dépasse une année ordinaire surtout en qualité, cependant dans les sols secs il y a des plaintes sur la quantité. Les betteraves à sucre ont un faible rendement ; les betteraves fourragères sont un peu mieux partagées, la récolte en général sera loin d’atteindre la moyenne.
..Dans les grands vignobles du Toulois on est en pleine vendange, la quantité des grappes est inférieure de deux cinquièmes à celle d’une année moyenne, quant à la qualité elle est à peu près celle de 1884.
..Les meilleurs rendements sont ceux des jeunes vignes bien fumées, le champignon n'a fait aucun tort notable à la récolte ; quelques feuilles tachées indiquent un sous-sol humide.
..La santé des bestiaux a été rarement aussi bonne que cette année.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 19 octobre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 16 octobre.

..La température s'est abaissée sensiblement cette semaine, nous avons eu de la neige dans la montagne et de la neige fondue ou fondante dans la plaine,
..Les travaux de la semaille n’ont pas été interrompus, la terre continue à être maniable et la semence est enterrée dans les meilleures conditions. Les seigles sont bien levés, en bien des baines ils couvrent déjà le sol.
..Les colzas très rares semés sont assez beaux. Les jeunes prairies artificielles, luzernes, trèfles, minettes ne sont pas très régulières, il y a des manques et des vides.
..La récolte des pommes de terre est très avancée, le rendement est supérieur d’un quart à ce que l’on attendait. La qualité ne laisse rien à désirer, c’est la meilleure depuis 1844.
..Les betteraves donnent un faible rendement, les sucrières sont petites et peu productives pour le cultivateur, les fourragères sont inférieures d’un tiers sur une récolte ordinaire.
..La vendange est terminée partout dans les vignobles du nord-est, on est généralement content de la qualité du vin qui est à peu de chose près celle de 1884; quant à la quantité, elle est très irrégulière, mais, en somme, on peut dire que nous sommes en présence d’une bonne demi-récolte.
..La santé des bestiaux est généralement bonne, cependant quelques cas de péripneumonie assez graves se sont produits dans les étables à forte ration aux environs de Nancy.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 27 octobre 1887:

Métallurgie

..On lit dans l'Ancre :
..Il a été question il y a quelque mois, de l'achat des aciéries de Pagny-sur-Meuse, par M. Fould-Dupont, des forges de Pompey. Il se peut qu'il y ai eu à un moment quelques pourparlers, mais les négociations n'ont jamais été bien sérieuses.
..Aujourd'hui, la construction d'une aciérie, par les forges de Pompey, vient faire raison de tout ces bruits. La halle en est actuellement terminée et le matériel ne tardera pas à y être installé ; c'est la fabrication de l'acier sur sole que va entreprendre l'usine de Pompey, réservant pour plus tard la création de convertisseurs. Pompey ne pouvait être plus longtemps tributaire de Longwy ; la grande extension qu'à prise l'acier dans la consommation justifie d'ailleurs pleinement la construction de cette aciérie, qui peut paraître au premier abord un peu hors de saison.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 28 octobre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 23 octobre 1887.

..La température reste relativement élevée ; l’air est sec, le sol est suffisamment mouillé pour être travaillé, nos cours d’eau sont encore insuffisamment alimentés pour le service régulier des usines.
..Le travail de l’ensemencement occupe tous les cultivateurs ; ce travail continue à se faire dans les meilleures conditions. Les blés de pays sont généralement préférés comme semence.
..La rentrée des plantes racines continue ; pour les pommes de terre la quantité est de plus en plus satisfaisante; quant à la qualité, nous répétons ce que nous avons déjà dit, c’est la meilleure récolte depuis 1844.
..Les betteraves ne donnent en moyenne qu’une bonne demi-récolte comme quantité mais de qualité supérieure.
..Quant à la vigne, nous sommes à peu près fixés sur le rendement, c’est une demi-récolte ; quant à la qualité il y a beaucoup de choix, mais en somme on peut dire que le vin vaudra le 1884 à 1 degré près, c’est-à-dire, qu’il portera 7 à 8 degrés. Quelques localités privilégiées, telles que Bruley, Bulligny, atteindront 8 a 9 degrés.
..Les bons vignobles des pays séparés, Vic, Gerbécourt, Vaxy, Scy, Lessy n’ont guère que deux cinquièmes de récolte portant 7 a 8 degrés.
..Les petits vignobles nouveaux de la Lorraine ont un rendement plus élevé.
..La santé des bestiaux est meilleure, la péripneumonie est en voie de décroissance.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 4 novembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 30 octobre 1887.

..La température s'est abaissée rapidement cette semaine, dès mardi nous avons eu de la glace avec ciel découvert, vendredi à midi la brume a remplacé la gelée. Les dernier semis de blé ont été interrompus.
..Les grands travaux de la culture sont très avancés. La rentrée des betteraves a été activée par les petites gelées. Aujourd’hui il n’en reste que très peu dans les champs. Les pommes de terre sont également rentrées ; la récolte est très bonne comme quantité et comme qualité.
..Les vendanges sont partout terminées. La récolte représente une bonne demi-année pour la quantité et une qualité supérieur, ce qui en somme représente pour la région une année ordinaire. Les vignerons reprennent partout courage. En Lorraine, pays séparé, la culture de la vigne continue à prendre de l'extension.
..Les houblons dont le rendement a été très faible cette année sont de plus en plus négligés.
..Beaucoup de cultivateurs préparent le sol pour des herbages au printemps.
..La santé des bestiaux est généralement bonne ; les quelques fermes où la nourriture laissait à désirer ont changé leur alimentation.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du dimanche 6 novembre 1887:

Suicide

..Le 2 novembre, M. Jacques Roussel, âgé de 63 ans, rentier à Pompey, s'est suicidé en se tirant un coup de fusil dans la tête.
..La mort a été instantanée.
..Lorsqu’on releva le cadavre, la tête était presque détachée du corps.
..Cet homme, qui vivait à Pompey depuis la mort de sa femme, c’est à dire depuis six mois environ, était atteint d’une maladie noire.

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 10 novembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 6 novembre 1887.

..La température s’est abaissée subitement cette semaine. Les forêts, les jardins et les vignes ont perdu leurs feuilles. La campagne a pris son aspect d'hiver. Nous n’avons cependant pas encore de neige.

..Les travaux de la semaille sont à peu près terminés, il reste à emblaver quelques rares champs de betteraves ou de trèfle. Les semis de colza ont encore diminués cette année. Les blés et les seigles sont généralement bien levés ; on ne remarque aucune irrégularité attribuable aux limaces et aux souris.
..Le rendement des pommes de terre est bien déterminé aujourd’hui, c’est un rendement moyen comme quantité mais la qualité est exceptionnellement bonne.
..Le rendement des vignes est faible, mais la qualité compense la quantité de sorte que pour les recettes du vigneron on peut dire que c’est une récolte moyenne.
..Les pâturages ont été subitement arrêtés par la gelée ; les moutons trouvent encore les aliments passables, mais les bêtes à cornes sont en grande partie remisées à l’étable. Les vaches laitières ne peuvent plus guère affronter le vent froid sans perdre beaucoup de lait. Le faible rendement du houblon, le faible prix de vente ont déterminé bon nombre de planteurs à renoncer à cette culture.
..La santé des bestiaux est généralement bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

Les loups

..Ils reviennent, à la veille de l’hiver, pressés par la faim, et déjà cette semaine, sur la route qui mène à travers bois au village de Flavigny, un de nos amis a vu, tout au matin du jour, les traces de ces dangereux carnassiers, l'effroi des troupeaux, parqués encore en maint plateau du Vermois.
..La forêt de Flavigny n'a pas perdu son vieux renom, elle renferme toujours des hôtes extraordinaires ! Avis à nos vaillants chasseurs ! Bergers, soyez sur vos gardes ! Voyageurs sans armes, ne vous attardez point dans la forêt, ou gare au loup !

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 18 novembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 12 novembre 1887.

..La température reste relativement douce, nous n’avons eu ni gelée ni neige cette semaine.
..En montagne la première neige a disparu à la suite d’une petite pluie ; nos cours d’eau sont un peu mieux alimentés. Le sol est assez mouillé, mais les fontaines ne sont pas encore alimentées.
..Les cultivateurs achèvent quelques emblavures après plantes sarclées.
..Les pâturages pour les chevaux et les bêtes à cornes sont complètement finis ; les moutons, comme d’habitude, continuent à parcourir les champs.
..Les battages continuent, le rendement est assez satisfaisant.
..Les cultivateurs continuent quelques drainages, ils plantent de la vigne et des arbres fruitiers ; les arbres les plus recherchés sont toujours les mirabelliers et les pêchers de vigne.
..Les bestiaux, bien alimentés par des fourrages de bonne qualité ont une excellente santé ; les cas de péripneumonie ont à peu près disparu.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du vendredi 25 novembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 20 novembre 1887.

..La température a été un peu plus basse cette semaine, cependant la gelée n’a pas persisté et dès vendredi une petite pluie la faisait disparaître.
..Nos récoltes en terra ne sont pas abritées par la neige. D’un autre côté les terres ne sont pas trempées et une forte gelée avant la pluie compromettrait l'alimentation des fontaines.
..Les blés en terre laissent peu à désirer. Les colzas de plus en plus rares sont assez beaux, les seigles sont bien avancés.
..Les pâtures sont partout fermées dans la région, seuls les moutons continuent leur promenade.
..Les travaux d’intérieur, notamment le battage, sont très avancés.
..Les vignerons soutirent le vin, sa qualité sera un peu meilleure qu’en 1885 et un peu moins bonne qu'en 1884, en somme, tout compte fait, c’est une année un peu au-dessous de la moyenne.
..Les quelques rares cas de péripneumonie ont complètement disparus.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du jeudi 1er décembre 1887:

Métallurgie

..On lit dans l'Ancre :

..Les fourneaux ont en ce moment beaucoup de contrats engageant la plus grande partie de la production des hauts-fourneaux en activité pendant l’année 1888. Il faut décidément prendre le parti de rallumer des fourneaux, décision que le Comptoir de Longwy avait ajournée jusqu’alors et qui s’impose aujourd’hui.

 

 

État des récoltes

Nancy, le 27 novembre 1887.

..La température continue à être très douce pour la saison, nous n’avons eu ni gelée ni neige cette semaine ; les cultivateurs profitent du moment de chômage des attelages pour descendre des pierres dans les chemins, pour creuser des fossés et draîner çà et là où l'humidité détruit la fertilité du sol.
..Les cultivateurs intelligents descendent en-dessous des fermes et du village pour barrer les ruisseaux charriant le purin, et distribuer l’eau sur la prairie ; d'autres font étendre la taupinière à la pelle à main.
..Les bergers, couverts d’un manteau épais, font promener les troupeaux dans les prés hauts des collines.
..Les récoltes en terre sont aussi belles que possible.
..Les colzas sont tellement rares, que dernièrement, en voyageant, nous avons fait 45 kilomètres sans voir un champ de colza et cela dans un pays où, il y a dix ans, on aurait pu compter des milliers d’hectares de cette plante.
..Les blés sont admirablement bien levés, les seigles, ayant un peu souffert au moment de la germination, sont moins beaux.
..La santé, des bestiaux est généralement bonne.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 7 décembre 1887:

Délégués de Meurthe-et-Moselle

..ARRONDISSEMENT DE NANCY.

... /...

..Pompey. - MM. Paillier Claudel, tit. ; M. Sautier, supp.

... /...

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mardi 13 décembre 1887:

Epidémie de croup à Custines

..L'école de Custines vient d'être fermée provisoirement par suite d'une épidémie de croup qui a déjà fait quatre victimes parmi les enfants.

 

 

État des récoltes

Nancy, le 11 décembre.

..La température a continué à être assez élevée cette semaine. Une pluie abondante est tombée jeudi et vendredi, de manière à tremper le sol à une assez grande profondeur et à relever le niveau de nos cours d’eau.
..Les cultivateurs font partout couler l’eau sur les prairies avoisinant les rivières ou les ruisseaux. On attend un débordement bienfaisant pour les pairies situées sur les rives de nos grandes rivières.
..Les travaux d’intérieur dans la ferme se poursuivent avec activité ; les batteuses à cheval fonctionnent constamment. On attend la gelée pour conduire les fumiers sur les champs, sur les prés hauts et dans les vignes.
..Les céréales d'automne continuent à avoir le plus bel aspect.
..La santé des bestiaux est toujours satisfaisante. Cependant on signale toujours quelques cas de péripneumionie dans les environs de Nancy.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 7 décembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 18 décembre 1887.

..La température continue à être très douce pour la saison : nous n’avons toujours ni neige ni gelée. Quelques jours d'une petite pluie avec vent sud-ouest ont fait grand bien aux fontaines et aux cours d'eau.
..Les prairies en beaucoup de localités ont déjà pu être ou submergées ou irriguées. Les cultivateurs font partout des saignées dans les champs et des rigoles dans les prés ; c’est surtout dans les prés des collines que l’on remarque des petits barages sur les ruisseaux.
..Les blés et les seigles trochent à merveille, et on ne remarque aucuns dégâts occasionnés par les souris et les limaces ; rarement on a vu les baines de blé aussi belles à cette époque de l'année.
..Les cultivateurs achèvent le battage des grains ; les uns conduisent au marché, d’autres plus avisés attendent des cours un peu plus élevés ; enfin quelques-uns conduisent aux entrepôts.
..Les vignerons attendent la gelée pour conduire des engrais dans leurs vignes. Les amateurs d'arbres fruitiers continuent à planter.
..Les bûcherons font voler les étoiles sous les coups redoublés de la cognée. La santé des bestiaux, quoique généralement bonne, laisse un peu à désirer là où l'alimentation pour le lait est un peu forcée ; il y a encore quelques rares cas de péripneumonie.
.....................................................................................................(Bélier.)

 

 

JOURNAL DE LA MEURTHE du mercredi 28 décembre 1887:

État des récoltes

Nancy, le 25 décembre 1887.

..La température a enfin un peu baissé et dès le 22, nous avons en une petite gelée suivie de neige.
..Les récoltes en terre, c’est-à-dire le blé et le seigle semblent toujours être dans de bonnes conditions. Cette petite neige ne peut manquer de les protéger contre les gelées trop subites.
..Les cultivateurs sont prisonniers chez eux, quelques uns s'amusent à passer en revue les chariots, les harnais, etc. ; d’autres s’amusent à lire ou à faire la partie, d'autres enfin et ceux-ci ne sont pas les moins intelligents, s’occupent de relever leurs comptes de dome tiques et d’ouvriers.
..Les vignerons réparent leurs bouges et confectionnent force échalas.
..Les bûcherons font leurs modestes festins sous la pyramide en bois, après avoir jeté bas quantité de solives.
..Dans les grandes fermes où l'on bat à la vapeur, le battage est terminé, mais là où l’on a des machines ordinaires mues par 2, 3 ou 4 chevaux le travail continue.
..La santé des bestiaux est partout dans la région généralement satisfaisante.
.....................................................................................................(Bélier.)