Le quotidien dans la presse de 1892
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 1 et 2 janvier 1892:
Tribunal correctionnel de Nancy
.....Audience du 31 décembre
..Outrage - Pierre Houvert, 28 ans, forgeron à Frouard, faisait du tapage au bal Luperi, à Pompey; le garde-champêtre l'invita à se retirer. Houvert, furieux, porta plusieurs coup de canne au garde et l'insulta – Quinze jours de prison et 5 Fr. d'amende.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 7 janvier 1892:
Pompey
..Le sieur Nicolas Kebmann, journalier à Pompey, est disparu depuis jeudi où il a été vu pour la dernière fois vers huit heures du soir, sortant d'un café; il était un pris de boisson.
..Rien dans le caractère de cet homme ne peut faire croire à un suicide. Il sera probablement tombé dans la Moselle en regagnant son domicile.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 21 janvier 1892:
Frouard
..Les gendarmes Maujean et Gabé revenaient de patrouille, vers onze heures et demie du soir, lorsque, arrivés à environ 50 m des citées ouvrières de Pompey, ils remarquèrent deux individus se dissimulant derrière un peuplier de la route nationale 57. Ils s'approchèrent d'eux; le deuxième prit la fuite en abandonnant un sac; le deuxième fut arrêté et conduit à la caserne. Les sacs contenaient 65 kilogrammes de coussinets de bronze, évalué à 180 Fr., dérobé à l'usine Fould, au chantier dit « train moyen».
..Le lendemain, l'individu arrêté, un sieur Nicolas Tournois, âgé de trente deux ans, terrassier, demeurant rue Clodion à Nancy, interrogé, déclara que se trouvant sur la place du marché, il avait fait la rencontre d'un individu dont il ne connaît pas le nom et qui lui proposa de commettre un vol à l'usine Fould.
..A cinq heures du soir, ils partirent tous deux munis d'un sac et pénétrèrent dans l'usine par une porte ouverte donnant sur la Moselle. Ayant dérobé les coussinets, ils escaladèrent la clôture de chemin de fer pour gagner ensuite la route, pour revenir à Nancy où ils espéraient vendre le bronze. Il est certain que Tournois n'a pas voulu nommer son compagnon.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 24 janvier 1892:
Pompey
..Le sieur Rethmann, dont nous avons annoncé la disparition dans les premiers jours de janvier, n'a pas encore reparu.
..Cet individu n'ayant pas de famille, sa disparition passe pour ainsi dire inaperçue.
..Des malfaiteurs, restés inconnus, ont pénétré dans l'atelier des machines à cylindre et dans l'atelier des tours à cylindre et ont dérobé des outils, évalués à 100 Fr.
..M. Claude, chef machiniste, en faisant une tournée vers dix heures du soir, aperçut de la lumière dans l'atelier de tours. S'étant approché, il vit trois individus qui prenaient la fuite; ils n'ont pu être rejoints.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 7 février 1892:
Marbache
..Dans la matinée de jeudi, un jeune mineur de Marbache, le sieur Sternmetz, âgé de vingt ans, a été blessé assez grièvement par un bloc de minerai.
..Une voiture a transporté le malheureux à l'hospice de Pompey.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 9 février 1892:
Marbache
..M. Honoré Stainville, âgé de dix neuf ans, travaillant à la mine, lorsque en voulant faire tomber un bloc de minerai, celui-ci se détacha subitement de la voûte et tomba sur M. Stainville.
..M. Mithouard, qui travaillait à côté de M. Stainville le dégagea et le transporta à son domicile où M. le docteur constata plusieurs plaies contuses.
..L'incapacité de travail sera d'environ trois mois de travail.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 10 février 1892:
Petit recensement du loup et de la louve en France
..D'après le nombre des loups tués dans les années 1888 et 1889, le département qui compte le plus de loups serait la Dordogne, ou 100 et 82 de ces fauves ont été mis à mort ces années-là. En seconde ligne viennent la Charente, 56 et 76 loups tués et la Haute-Vienne, où l'on en détruisit 53 en 1888, 36 en 1889. Un second centre de résistance pour le fauve est constitué par les départements boisés; de Champagne et de Lorraine, la Meuse en tête, où l'on abattit 42 loups en 1889, les Vosges où 32 bêtes tombèrent la même année sous le feu des chasseurs; la Marne, la Haute-Marne, l'Aube, la Meurthe et Moselle, où l'on relève respectivement 23, 15, 9 et 12 victimes.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 22 mars 1892:
Frouard – Pompey
..Dimanche, une magnifique cavalcade a été organisée à Frouard et à Pompey au profit d'une œuvre de bienfaisance.
..Cette fête brillamment réussi. On a surtout applaudi une cérémonie symbolisant l'alliance de la France et de la Russie; le mariage du tzar, représenté par un vigoureux jeune homme de Frouard avec une blonde et mignonne fillette incarnant la France. Deux autres fillettes représentaient l'Alsace et la Lorraine. On a accueilli le cortège par de nombreux cris de : Vive la France! Vive la Russie!
..Ajoutons pour n'oublier personne, que tous les jeunes gens grimés en pâtissiers, seigneurs de divers pays et divers temps, charlatan, nègre, et surtout l'homme sauvage, ont beaucoup contribué à la gaité.
L'EST REPUBLICAIN du 3 mai 1892:
Pompey
..Deux listes étaient en présence: l'une dite de l'usine, l'autre dite du village. Toutes deux étaient bizarres par la présence de quelques noms.
..465 électeurs ont pris part au vote. Par suite de deux bulletins blanc, la majorité était de 232 voix.
..On été élus: MM. Villaume, maire, Léritz, Pertat, Jules Mater, Toussaint, Claude, Filippi, conseillers sortants; MM. Collot, Varnier et Paillier, conseillers d'arrondissement. Le scrutin de ballottage aura lieu dimanche pour les dix conseillers.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 10 mai 1892:
LES ELECTIONS DANS LE DEPARTEMENT
...........Scrutins de ballottages
....../....
..Pompey. - Au second tour de scrutin qui a eu lieu dimanche, 486 électeurs ont votés.
..Sont élus: MM. Ernest Dopffer, 223 voix; Ignard, 217; Cordès, 201; Leguay-Montfort, 200; Hurey, 196; Ch. Paillier, 192; Mulot, 191; Guizophie, 189; Gérôme, 187; Cornibé, 187 voix.
..Deux conseillers sortant ne sont pas réélus. Les 21 conseillers se composent de 4 des candidats dits « du village », et de 17 dits « candidats de l'usine ». Parmi ceux-ci, plusieurs figuraient sur la liste du village.
Pompey
..La gendarmerie de Frouard a arrêté, en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par le juge d'instruction de Nancy, la femme Julia Chartier, âgée de 32 ans, femme Dégoutin, qui habitait Pompey avec son amant, Aimé Protin, âgé de 21 ans. Ce dernier a été également arrêté pour adultère.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 11 mai 1892:
Custines
..M. Jules Paulin, âgé de 25 ans, était occupé dans la mine, au lieu dit « le vieux château », à dégager un bloc de minerai du poids de 4000 kilogrammes. Le bloc bascula et atteignit M. Paulin, qui fut broyé. La mort a été instantanée.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 14 mai 1892:
La rage
..Il est interdit pendant trente jours de laisser sortir aucun chien sur la voie publique sans qu'il soit tenu en laisse, ou, à défaut muselé, dans les communes de: Cercueil, Pulnoy, Seichamps, Dommartemont, Laneuvelotte, Saint-Max, Dommartin-sous-Amance, Amance, Agincourt, Bouxières-aux-Chênes, Lay-Saint-Christophe, Malzéville, Bouxières-aux-Dames, Pompey, Frouard, Champigneulles, Maxéville, Chavigny, Ludres, Houdemont, Vandoeuvre, Fléville, Heillecourt, Laneuveville-devant-Nancy, Art-sur-Meurthe, Lenoncourt, Villers-les-Nancy, Jarville, Tomblaine, Messin et Essey-les-Nancy.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 22 juin 1892:
Pompey
..Lundi matin, un ouvrier des usines, le sieur Laporte a eu la première phalange d'un doigt coupée par la chute d'une cornière.
..M.Muller, représentant de commerce à Toul a déposé une plainte contre M. Flamme, boucher à Liverdun. M. Muller se trouvant à Liverdun, avait pris la voiture de M. Flamme pour aller à Frouard. Après avoir bu et mangé dans cette commune, ils remontèrent en voiture. A la sortie du village de Pompey M. Flamme se prit de querelle avec M. Muller, des coups furent portés. Les vêtements de Muller ont été déchirés.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 10 juillet 1892:
Pompey
..Vendredi, deux dames de Pompey se sont prises de querelle sur les bord de la Moselle. L'objet de la dispute était une pierre que l'une d'elle avait prise à l'endroit où l'autre était entrain de laver.
..Pendant quelques minutes, les propos aigres-doux se sont croisés, puis la prétendue propriétaire de la pierre, fouillant dans le passé de son adversaire, s'est écriée : « Vous feriez mieux de me rendre les dix sous que j'ai payé pour vous, il y a sept ans ! »
..Dignement, l'autre a répliqué : « Oh ! Ces dix sous, je vous les ai bien payés avec tous les clystères que je vous ai donnés ! ».
..Humanisée par ce souvenir de sa dernière maladie, la femme à la pierre s'est tue, et la dispute n'a pas eu d'autre effet que d'amuser les passants.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 16 juillet 1892:
Frouard et Pompey
..On nous écrit de Pompey:
..Comme d'habitude, les drapeaux ont été hissés dès la veille sur les édifices communaux et sur beaucoup de maison particulières.
..Aux drapeaux français dont il avait décoré son habitation, un cafetier avait joint un drapeau russe. Mais son aïeule, personne plus que nonagénaire, crut que c'était un drapeau allemand, et elle cria tant que, malgré toutes les explications possibles, pour la calmer, le cafetier fut forcé d'enlever le drapeau ami.
..Le soir, la fête a été annoncée par les cloches et les boîtes, puis à huit heures, une retraite aux flambeaux, partie de l'hôtel de ville, a traversé toutes les rues, suivie par beaucoup de monde, mais la désorganisation de la société de musique a empêché cette retraite d'être aussi brillante que les autres années.
..Jeudi, dès cinq heures du matin, les cloches ont sonné de nouveau et les boîtes ont retenti, ainsi qu'à midi. Mais, à partir de cette heure, la pluie est venue troubler la fête comme partout. Cependant, entre deux éclaircies, on a pu organiser un jeu de poêle et une course en sac.
..Enfin la pluie a cessé vers huit heures, et un bal en plein air, très bien éclairé par une rampe de gaz, à réuni une foule nombreuse jusqu'à une heure du matin.
..A Frouard, la fête s'est à peu près passée de même.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 22 juillet 1892:
Pompey
..Dans la nuit de mardi à mercredi, une querelle éclatait, à propos de leur travail, entre deux ouvriers de l'usine: l'un Français, l'autre Allemand.
..Vers six heures du matin, le Français se déshabilla pour aller se laver à la Moselle et passa près de l'ouvrier Allemand qui déjeunait. Celui-ci, en voyant son adversaire presque nu et sans défiance, le frappa dans le dos avec son couteau de poche. Le blessé se retourna pour se défendre, mais il reçut de nouveaux coups dans la poitrine.
..Les ouvriers présents se jetèrent sur l'agresseur et l'enfermèrent dans un bureau de contre-maître jusqu'à l'arrivée de la gendarmerie qui l'emmena quelques instants après.
..Grâce à la petitesse du couteau, les blessures reçuent par l'ouvrier Français sont peu graves.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 23 juillet 1892:
Pompey
..Jeudi, à quatre heures du matin, un bateau chargé de minerai, provenant de la mine Sépulchre, à Pompey, a sombré à l'entrée du chenal qui communique avec la Moselle.
..La voie d'eau ayant été aperçue à temps, le batelier et sa famille ont été sauvés.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 24 juillet 1892:
Tribunal correctionnel de Nancy
....Audience du 23 juillet 1892..Coups – George Nucken, 29 ans, ouvrier d'usine à Pompey, sujet allemand, ayant eu une discutions, au cours de son travail, avec un autre ouvrier, lui porta trois coups de couteau dans la poitrine. - Le tribunal condamne Nucken à quarante jours de prison; à l'expiration de sa peine, il sera expulsé du territoire français.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 7 août 1892:
Pompey
..Un vol avec effraction a été commis, dans la nuit de jeudi à vendredi, au préjudice de M. Husson, cafetier.
..Le voleur a scié un des volets de la maison et a fait main basse sur ce qui se trouvait dans le comptoir: une somme de 200 fr. environ. La gendarmerie a ouvert une enquête.
Étude de Me Ch. LARMOYER, notaire à Nancy, 2, rue Saint-Jean:
A vendre à l'amiable
UNE PROPRIETE
sur les bord de la Moselle
SISE A POMPEY, rue d'Alsace, n°1Comprenant: GRANDE MAISON d'habitation et dépendances, avec un grand jardin devant et derrière.
Le tout clos de murs et d'une contenance d'environ 80 ares.S'adresser, pour visiter, à la maison même, et pour tous renseignements, à Me LARMOYER.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 9 août 1892:
Pompey
..M. Emile Husson, débitant, en arrivant le matin dans sa salle de débit, remarqua qu'une fenêtre, dont un carreau était brisé, était ouverte. Pensant qu'il avait été victime d'un vol il alla à son comptoir; il reconnu alors que la planche de dessus avait été coupée et qu'une somme de 200 fr. en billet de billon avait disparu.
..Pour pénétrer dans la salle de débit, le malfaiteur, qui est resté inconnu, a fracturé les volets d'une fenêtre donnant sur un petit jardin attenant à la maison, voisin d'un houblonnière, et a escaladé cette fenêtre élevée du sol de un mètre quarante. Il a ensuite, à l'aide d'un ciseau à froid, fracturé le tiroir.
L'EST REPUBLICAIN du 10 août 1892:
Pompey
..Un commencement d'incendie s'est déclaré lundi, vers onze heures du matin dans une maison habitée par M. Braunn, ajusteur aux usines, et faisant partie des habitations ouvrières désignées sous le nom de « casernes ».
..Le feu qui avait, croit-on, été produit par un réchaud à pétrole, a été aperçu assez à temps pour que quelques seaux d'eau en aient eu raison. Les dégâts sont insignifiants.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 11 août 1892:
Frouard
..Mercredi, vers quatre heures moins le quart du matin, le feu s'est déclaré dans un hangar attenant à une maison appartenant à M. Perrin, marchand de bois et maire de Frouard. Ce hangar a été détruit en quelques minutes, mais les pompiers, arrivés à temps, ont empêché les flammes de gagner la maison, et quand la pompe de Pompey, conduite par un pompier et cinq ou six civils, est arrivée sur les lieux, tout danger était conjuré.
..Cet incendie, qui a dû être occasionné par des cendres chaudes, ne cause que peu de dégâts, supportés du reste par l'assurance.
Pompey
..Lundi soir, à dix heures, en sortant du café de la Poste, les sieurs Aubry et Pilotel, bourreliers aux usines, ont été frappés par quatre autres ouvriers des mêmes usines.
..Bien qu'ils aient été battus et rebattus, ils n'ont pas porté plainte contre leurs agresseurs.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 14 août 1892:
Pompey
..Dans l'après-midi de vendredi, un bloc de minerai pesant plusieurs milliers de kilos, est tombé sur un ouvrier de la mine Sépulchre, le sieur Constant, âgé de 27 ans et demeurant à Nancy.
..La mort a été instantanée.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 21 août 1892:
Pompey
..M. François Clément, ouvrier de forge à Pompey, s'est noyé en se baignant. C'est en vain que ses camarades, après l'avoir ramené sur la rive, lui prodiguèrent des soins empressés.
..François Clément était âgé de trente et un ans.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 31 août 1892:
Frouard
..Des malfaiteurs restés inconnus ont pénétré la nuit à l'aide d'escalade dans la salle de débit de M. Mourinet, aubergiste, et ont dérobé une somme de 900 fr. placé dans le comptoir.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 2 septembre 1892:
Frouard
..Nous avons annoncé, dans un de nos derniers numéros, qu'une somme de 900 fr. avait été dérobé, à l'aide d'effraction, au préjudice de M. Morinet, cafetier.
..La gendarmerie a arrêté l'auteur de ce vol, le sieur Pierre Masson, âgé de 51 ans, maçon à Pompey.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 3 octobre 1892:
Pompey
..M. Emile Marion, charpentier aux ateliers de M. Fould-Dupont, vient d'être victime d'un grave accident.
..Occupé à démonter un échafaudage sous un treuil mécanique, il avait pris un point d'appui de la main gauche à un des rails supportant ce treuil, lorsque ce dernier, mis en mouvement, lui broya la main.
..L'amputation est jugée nécessaire.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 19 octobre 1892:
Pompey
..Le jour de la paie des usines, le sieur Petitjean avait placé dans son mouchoir de poche son gain consistant en un billet de 50 fr., une pièce de 20 fr., une pièce de 5 fr. et de la menue monnaie.
..En traversant les usines pour rentrer chez lui, il tira son mouchoir, sa,s se rappeler que celui-ci renfermait son salaire, et il perdit jusqu'au dernier sou. Derrière lui, un individu ramassa la monnaie d'abord, puis le billet de 50 fr. que lui fit remarquer une brave femme, laquelle se figurait avoir affaire au véritable propriétaire de l'argent.
..Lorsque le sieur Petitjean pensa à sa paie, il s'empressa de retourner sur se pas. Bien entendu, il était trop tard. L'individu qui avait trouvé l'argent perdu s'était dépêché de filer.
..La femme, témoin de sa trouvaille, à donné de lui un signalement qui permettra sans doute de le rejoindre.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 22 octobre 1892:
Pompey
..M. Nicolas Didion, âgé de quarante-huit ans, manoeuvre, quitte son domicile pour aller travailler sur la route du fort de Frouard à Toul, sur le plateau de Liverdun.
..Vers trois heures de l'après-midi, il se sépara de ses camarades, après avoir bu avec eux de l'eau-de-vie et du vin. Depuis il n'a plus reparu.
..Pour gagner son domicile, il avait l'habitude de traverser le pont canal et de suivre la Moselle pendant une demi-heure. On suppose qu'après s'être endormi dans la forêt, il aura été surpris par la nuit et sera tombé dans le canal ou dans la Moselle. Des recherches on été faites par la famille, mais sans résultat.
..Au moment de son départ, M. Didion était vêtu d'un vieux paletot marron avec fil rouge et jaune, d'un pantalon de coutil gris, d'une chemise neuve à carreaux noirs et blancs, chaussé de brodequins presque neufs.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 26 octobre 1892:
Pompey
..Le sieur Didion, dont nous avons annoncé la disparition, a été trouvé mort lundi dans le bois de Frouard. Il avait succombé à une congestion cérébrale.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 13 novembre 1892:
Tribunal correctionnel de Nancy
..Audience du 12 novembre 1892..Outrages – Alphonse Braux, 25 ans, forgeron à Pompey, a outragé, étant ivre, le maire de la commune – vingt jours de prison, 5fr. d'amende, par défaut.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 21 novembre 1892:
Requête à la compagnie de l'Est
..Les habitants de Frouard et de Pompey signent en ce moment une pétition tendant à obtenir de la compagnie de l'Est la création d'une halte.
..Cette halte serait placée au passage à niveau de Frouard, près le pont de Pompey. On sait qu'actuellement les voyageurs venant de Toul doivent aller jusqu'à la gare de Frouard, puis ensuite rebroussé chemin; or les communes sont très éloignées de la gare.
..La pétition, au succès de laquelle s'emploie le dévoué M. Paillier, conseiller d'arrondissement, nous paraît équitable et nous espérons que la compagnie de l'Est la prendra en sérieuse considération.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 24 novembre 1892:
Pompey
..On nous écrit:
..« Avant-hier mardi, ont eu lieu, à Pompey, les obsèques de M. Pierron, instituteur en retraite, père du directeur des écoles de cette commune, décédé le 20 de ce mois.
..Les enfants des écoles et une foule nombreuse formaient cortège au défunt qui, comme son fils, était estimé et aimé depuis le jour de son arrivée à Pompey.
..Au cimetière, M. Lajeunesse, directeur des écoles de Frouard, a prononcé le discours suivant:
..Avant que la tombe se ferme sur l'honnête homme que nous venons de conduire à sa dernière demeure, permettez-moi, mesdames et messieurs, de lui dire un dernier adieu au nom des membres de l'enseignement.
..Il y a bien longtemps, près de vingt ans, que M. Pierron fut forcé, par une maladie, de quitter ses fonctions d'instituteur, mais il n'en reste pas moins un des nôtres par le coeur et il nous est encore uni par son fils, le directeur de votre école, et par son petit-fils.
..Entouré d'affections dévouées, M. Pierron vivait heureux. La mort impitoyable est venue le frapper à la suite de souffrances plus impitoyables encore, que l'amour de ses enfants n'a pu adoucir.
Puisse la douleur de ceux-ci être à son tour adoucie par la sympathie de cette nombreuse assistance.»
L'EST REPUBLICAIN du mardi 29 novembre 1892:
Pompey
..Nous avons annoncé dans une dépêche qu'une médaille honorifique d'argent de 2ème classe avait été décernée à M. Pinot, ouvrier d'usine à Pompey. Voici le motif donné par l'Officiel: à failli périr victime de son dévouement en sauvant une femme et un enfant sur le point d'être écrasés par un train.
..On nous écrit:
..« Un de vos confrère a relaté un retard d'une heure et demie apporté dans la célébration d'un mariage à Pompey.
..Renseignements pris, nous pouvons affirmer que le maire et ses adjoints ne sont nullement responsables de ce retard. Un adjoint avait été délégué pour procéder au mariage, mais le secrétaire de mairie a omis de lui en rappeler le jour et l'heure, préoccupé qu'il était de l'état de son père, décédé le lendemain.
..Ajoutons que les futurs mariés étant arrivés à la mairie une demi-heure avant l'heure fixée, le retard par le fait doit être diminué de cette demi-heure, aussi que des vingt cinq à trente minutes nécessaire à l'achèvement des actes et à l'accomplissement de la cérémonie.
..Le jeune Michel Mouck, âgé de 15 ans, releveur, demeurant à Frouard, était occupé aux laminoirs à passer des fers rouges dans les cylindres. Un de ses camarades se trompa de canelures et une barre de fer atteignit Mouck, au mollet gauche et lui fit une assez grave brûlure. Relevé aussitôt après l'accident, Mouck fût transporté à son domicile où M. le docteur Lang de Liverdun, lui prodigua des soins. L'incapacité de travail sera d'environ vingt jours.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 3 décembre 1892:
Pompey
..Jeudi, on a trouvé pendu à un arbre, derrière l'hospice de Lasalle, le cadavre d'un sieur Viriot, propriétaire-vigneron à Pompey, âgé de 58 ans.
..Cet homme qui était atteint d'une maladie noire, n'avait pas été vu depuis deux jours.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 4 décembre 1892:
..Samedi matin, deux chevaux attelés à une voiture de louage qui était venue à Frouard pour la noce de Mlle Bouvin, fille du sous-chef de gare, se sont emportés au moment où les invités allaient monter en voiture. Les chevaux se sont enfuis vers Pompey, ont franchi la barrière du passage à niveau. A cet endroit, la voiture a été brisée. Puis l'un des deux chevaux est allé se jeter dans la Moselle en sautant au-dessus du parapet et s'y est noyé.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 7 décembre 1892:
Marbache
..M. Joseph Marietta, âgé de 58 ans, mineur, dégageait un bloc de minerai ébranlé par un coup de mine de la veille. Tout à coup le bloc pesant environ 500 kilogrammes, se détacha subitement et tomba sur la jambe droite de Marietta. Dégagé par les ouvriers du chantier, il fut transporté à son domicile, où il reçut les premiers soins du docteur Claude, de Pompey. Il a été admis à l'hospice de cette localité.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 14 décembre 1892:
..Un vol de 8000 fr. a été commis, lundi à la villa Belsunce, à Arcachon (Gironde), habitée par M. Fould, maître de forge à Pompey.
..Les voleurs, après avoir fait leur coup, ont mis le feu à la villa. L'incendie a pu être éteint rapidement par les gens de services.
..Les auteurs de ce vol sont activement recherchés.
Les gares de Frouard et de Pompey
..Lors de la création de la gare actuelle de Frouard, les ingénieurs, qui en ont eu la charge, n'ont tenu aucun compte des intérêts des populations de Frouard et de Pompey, que cette gare était pourtant appelée à desservir. Les réclamations des intéressés se sont produites, à cette époque, l'administration du chemin de fer de l'Est a passé outre sans qu'apparaissent clairement les motifs qui ont pu la déterminer à établir, à plus de 2 kilomètres des premières maisons de Frouard et à plus de 3 km de celles de Pompey, une gare destinée à donner satisfaction aux besoins des deux populations, étant donnée surtout la situation de la voie ferrée qui passe dans la ville même de Frouard et à moins de 500 m de Pompey. Depuis, vers 1878, une gare a été créé à Pompey; son emplacement serait aussi bien mal choisi si la dite gare n'avait été établie, on doit le dire, dans l'intérêt exclusif du propriétaire de l'usine de Pompey.
..Les protestations des représentants des intérêts de la ville de Pompey se sont produites aussi à la création de la gare nouvelle, on a passé outre en objectant qu'il s'agissait d'une gare d'intérêt privé...En résumé, les situations des gares de Pompey et de Frouard ont causé un grave préjudice aux populations de ces deux villes, et aujourd'hui que le chiffre des dites populations s'est élevé à un ensemble de plus de 6000 habitants, les pétitionnaires viennent demander non le déplacement de la gare actuelle, ce qui pourtant ne serait que justice, mais simplement la création d'une halte au passage à niveau de la route nationale de Nancy à Pont-à-Mousson. Le point indiqué, comme l'examen de la carte le montrera, est situé à peu près à mi-chemin de la distance qui sépare les deux groupes d'habitations de Frouard et Pompey. La création de cette halte n'entraînerait aucune dépense pour achat de terrain et pourra s'établir à peu de frais, elle atténuera dans une grande proportion la gêne apportée actuellement à la circulation des habitants de Frouard et Pompey.
..Les populations intéressées, dont les sentiments franchement républicain sont connus, comptent sur l'aide des autorités pour obtenir de l'administration du chemin de fer de l'Est la modification qu'elles réclament dans la situation fâcheuse qu'elles ont eu à supporter depuis de si longues années.