Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1896

 

 

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 26 janvier 1896:

Liverdun

..M. Georges Ertzbischoff, âgé de 47 ans, puddleur, descendait la Grande Rue de Liverdun, lorsque son pied ayant glissé, il tomba si malheureusement qu'il se fractura la jambe droite. M. le docteur Wilheim, de Pompey, qui lui avait donné des soins, a déclaré que Ertzbischoff ne pourrait se livrer à aucun travail avant trois mois.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 31 janvier 1896:

Marbache

..Dans l'après-midi de mercredi, M. Léon Dudin, mineur à Marbache, était occupé à extraire un bloc de minerai, lorsqu'un éboulement se produisit, l'ensevelissant sous les débris. Ses camarades de chantier se précipitèrent à son secours, mais la mort avait fait son oeuvre : les moëllons venant de l'ébouillis lui avaient brisé le thorax.
..Dudin était à peine âgé de vingt-deux. Il venait de terminer, au mois de septembre dernier, un année de service militaire au 69e de ligne à Nancy.
..Ajoutons que son père, son oncle et un cousin ont trouvé la mort dans des circonstances analogues.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 14 février 1896:

Pompey

..M. Louis Barba, manoeuvre, demeurant à Frouard, était occupé à l'usine de Pompey à placer, sur des wagonnets, des lingots de fonte, pesant environ 300 kilogrammes, à l'aide d'une grue, pour les conduire au four à réchauffer. Tout à coup, la tenaille de la grue laissa échapper un de ces lingots qui, en tombant, lui écrasa la jambe et le pied gauche.
..Le blessé a été reconduit à son domicile. M. le docteur Wilhelm, qui lui a donné des soins, n'a pu se prononcer sur la durée de l'incapacité de travail.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 20 février 1896:

Pompey

..Un concert organisé à Pompey au profit des rapatriés de Madagascar a produit la somme de cent francs qu'on nous a chargés de faire parvenir à l'Union des Femmes de France.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 28 février 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du 27 février 1896

..Défilé des voleurs. - .../...
... . Jacob André, 21 ans ; François Schaubert, 27 ans vanniers ambulants à Pompey, sont poursuivis pour ne pas avoir fait leur déclaration d'étrangers. Schauber complique son cas d'un vol de bois. - André, 10 fr. d'amende ; Schauber dix jours de prison.

..Expulsion. - Jacob Becker, 22 ans, ouvrier d'usine à Pompey, est entré en France sans autorisation, après avoir été expulsé. - Un mois de prison.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 6 mars 1896:

Métallurgie

..L'Officiel du 2 mars publie les tableaux comparatifs de la production des fers, des fontes et des aciers, pendant les années 1894 et 1895. Nous relevons les chiffres intéressant nous trois départements lorrains :
..Fontes : Meurthe-et-Moselle (année 1894), 1.288.256 tonnes ; (année 1895) 1.278.522.
..Fers. - Meurthe-et-Moselle (année 1894), 49,521 tonnes ; (année 1895) 48,350 ; Meuse (année 1894) 8,608 ; (année 1895) 6,056 ; Vosges (année 1894) 50 tonnes ; année 1895) 355.
..Les fers bruts ou massiaux, transformés en produits marchand dans des départements autres que ceux où ils ont été fabriqués, ne figurent pas sur ces tableaux.
..Aciers. - Meurthe-et-Moselle (année 1894), 113,411 tonnes d'aciers ouvrés ; 242,992 de lingots Bessemer et Siémens-Martens ; (année 1895), 142,681 tonnes d'aciers ouvrés ; 265,081 de lingots Bessemer et Siémens-Martens.
..Meuse (année 1894), 5,594 tonnes d'aciers ouvrés ; 5,089 de lingots Bessemer et Siémens-Martens ; (année 1895), 6,328 tonnes d'aciers ouvrés ; 4,917 de lingots Bessemer et Siémens-Martens.
..Vosges (année 1894), 1,657 tonnes d'aciers ouvrés ; (année 1895), 2,940.

 

Tribunal correctionnel de Nancy
........Audience du 5 mars

..Défilé des voleurs. - .../...
... . Nicolas-Célestin Maquet, 45 manoeuvre ; Célestine Helliger, 39 ans, femme Dubois, journalière ; Alfred Collin, 45 ans, journalier à Nancy, s'étaient associés pour dévaliser les basses-cours des environs de Nancy. Ils ont commis un grand nombre de vols de volailles à Dombasle, à Pompey, à Champigneulles et à Frouard . On les a enfin arrêtés au moment où ils s'emparaient d'une charette à bras. Maquet a déjà subi plusieurs condamnations. - Le tribunal condamne : la femme Dubois a un mois ; Maquet et Collin , chacun à treize mois de prison.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 8 mars 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
........Audience du 7 mars

..Coups. - Léon Buguet, 29 ans, ajusteur à Frouard, a lancé une brique au garde de l'usine de Pompey.
..- il m'a atteint en plein dos ! assure le plaignant.
..- Allons donc ! Je vous avais « raté » ! réplique le prévenu.
..Six jours de prison.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 14 mars 1896:

Marbache

..M. François Lutz, âgé de 21 ans, mineur, demeurant à Pompey, après avoir dîné en compagnie de son père à la mine de Marbache où ils travaillaient, lui dit qu'il quittait la gallerie pour voir le temps qu'il faisait et ne revint plus à son travail.
..M. Lutz père, en rentrant chez lui, fut fort surpris de ne pas y trouver son fils. Après l'avoir cherché inutilement à Pompey, il retourna à la mine, accompagné de M. Boyer. Arrivés au puits d'aérage, ils aperçurent François Lutz qui s'était pendu à l'aide de sa ceinture. On ignore les motifs qui ont poussé ce jeune homme au suicide.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 15 mars 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
.........Audience du 14 mars

..Coups. - Pierre-Célestin Tavier, 31 ans, charpentier à Pompey a déjà subi onze condamnations pour coups et blessures. Le 8 février, ce gaillard peu commode tomba, à coups de tête, sur le directeur de l'usine. Quatre gardes intervinrent, mais ils en furent pour de nombreux coups de poings et coups de pieds. - Huit mois de prison, par défaut.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 17 mars 1896:

Pompey

..M. Célestin Moine, âgé de 39 ans, chauffeur, a quitté la cantine à l'usine Fould le 6 mars, à sept heures du soir, et, depuis, n'a pas reparu à son domicile.
..M. Moine est vêtu d'un pantalon de toile bleue et d'un patelot en drap gris à carreaux. Il est coiffé d'une casquette de drap noir.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 18 mars 1896:

Sapeurs-pompiers

..Par décret du 9 mars ont été nommés au grade de sous-lieutenant de sapeurs-pompier, dans le département:
...../...; Edouard-Armand Gasser, à Pompey; .../...

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 19 mars 1896:

Pompey

..M. Emile Hognon, âgé de 21 ans, machiniste, demeurant à Frouard, était occupé à graisser une grue à l'usine Fould, lorsqu'en voulant soulever le tablier, il fit tourner la flèche, et eut l'index de la main droite pris dans l'engrenage.
..Le blessé a eu la première phalange du doigt coupé ; il a été conduit à l'hospice de Pompey.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 23 mars 1896:

Souscriptions pour l'érection d'un
.monument à M. Pasteur à Paris

( 7e liste )

Les habitants de Neufmaisons (48 souscripteurs)........ 23 20
.../...
Les habitants de Pompey (81 souscripteurs).............. 101 85
.../...
..........................................................................-----------
............................................................Total....... 998 97
...........................Total des six premières listes... 10.347 05
..........................................................................-----------
.................................................Total à ce jour.. 11.346 02

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 29 mars 1896:

Frouard

..Vendredi, vers neuf heures du matin, M. Claude Saldner, demeurant à Frouard, et travaillant aux forges de Pompey, était occupé à enlever des morceaux de laitier, placés entre deux lingotières, pesant près de cent kilogrammes, lorsqu'une de celles-ci vint à basculer et tomba sur Saldner qui eut le pied gravement contusionné et les reins meurtris. Le malheureux ouvrier ne pourra se livrer à aucun travail pendant un temps assez long.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 3 avril 1896:

Custines

..Un cadavre a été découvert dans la rivière, près du pont, mercredi matin. C'est celui d'un nommé Lemoine, ouvrier aux forges de Pompey, disparu depuis le 6 mars.
..Le corps parait avoir séjouné dans l'eau à peu près depuis cette date.
..Lemoine possédait quelque argent au moment où il a disparu, et de plus il avait encore à toucher à l'usine une certaine somme. On ne croit donc pas être en présence d'un suicide causé par la misère. Rien ne faisait supposer, d'ailleurs, que ce malheureux pouvait avoir l'intention de se suicider.
..Il est donc probable que la mort est due à un accident ou à un crime. Les constatations médicales, faites par M. le docteur Baseil de Frouard, ont démontré l'existance de diverses blessures, mais il est possible qu'elles proviennent de la dent d'un animal. On n'a pas trouvé la moindre pièce de monnaie dans les poches des vêtements.
..Lemoine a-t-il été assassiné et dévalisé ? Ou bien est-il tombé à l'eau accidentellement, après avoir dépensé son argent ? Le parquet a été averti et une enquête est ouverte.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 16 avril 1896:

Pompey

..L'autre matin, M. Dominique Thiriet, domicilié à Custines, et ouvrier au forges de Pompey, conduisait une rame de wagonnets chargés de lingots, lorsque son pied glissa si malheureusement qu'il tomba dans le vide d'une hauteur d'environ trois mètres. Dans sa chute, Thiriet eut le crâne fendu, et, en dépit des soins prodigués à l'hôpital de Pompey, où il avait été immédiatement transporté, il expirait le même jour, à neuf heures du soir.
..La victime laisse une jeune veuve avec cinq enfants en bas-âges. Mardi, le corps était reconduit à Custines, où l'inhumation a eu lieu au milieu d'une affluence considérable de population et de camarades d'atelier.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 18 avril 1896:

Pompey

..On nous écrit:
« A l'occasion de son mariage avec Mlle Joséphine Sautier, M. Albert Didelot, sous-chef de gare à Nancy, a remis 50 fr. à M. le maire pour être distribués aux plus nécessiteux de la commune.
..Veuillez agréer, etc. - A. M. »

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 22 avril 1896:

Petite correspondance

..D. - Le propriétaire d'une usine a-t-il le droit de supprimer totalement un chemin direct pratiqué de temps immémoria, soit par les voyageurs se rendant à pieds d'une commune et de la gare la desservant à une autre commune voisine, soit par les habitants desdites communes, lors même que le propriétaire de l'usine produirait actuellement un acte de propriété de ce chemin.
..Le propriétaire de l'usine en supprimant le chemin a fait passer le public à travers son usine, jusqu'à ces jours derniers, où des poteaux plantés de distance en distance indiquaient le sentier à suivre.
..R. - Il s'agit évidemment du chemin de Pompey à Custines. Cette question est tranchée. Le propriétaire de l'usine a le droit d'agir comme il le fait.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 26 avril 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
........Audience du 25 avril

..Chasse. - François Keller, 39 ans, manoeuvre à Pompey, le 22 mars, a été surpris tendant des collets dans la forêt de l'Avant-Garde. - Un mois de prison et 100 fr. d'amende.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 1er mai 1896:

Pompey

..Mercredi, M. Ramelot, de Pompey, occupé à décrasser des cubulots, a eu deux doigts de la main gauche brisés. Le médecin a déclaré que l'incapacité de travail serait assez longue.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 2 mai 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
..........Audience du 2 mai

..Coups. - Marie Richard, 31 ans, femme Kratz, ménagère ; Catherine Richard, 20 ans,sans profession à Pompey, avaient, le 4 avril, une discussion avec une voisine, Mme Stirnemann, sur la tête de laquelle elles ont un instant passé leurs nerfs. - Chacune 10 fr. d'amende.

Pompey

..Jeudi, M. Prosper Jacquemin, ouvrier aux forges , était monté sur un chariot en marche et chargé. Il avait un pied sur une des plaques de fonte qu'il conduisait, lorsque ce pied glissa si malheureusement que l'ouvrier perdit l'équilibre et vint tomber à cheval sur un tampon, d'une hauteur d'un mètre cinquante environ.
..Dans sa chute, Jacquemin a eu une jambe brisée et le ventre ouvert : les intestins sortaient et la vessie avait été atteinte. Transporté au domicile de ses parents, cordonniers à Frouard, il est mort deux heures après l'accident, au milieu d'horribles souffrances.
..L'enterrement a eu lieu vendredi au milieu d'une grande affluence de parents et d'amis. Ajoutons que la victime était un bon ouvrier et un excellent fils.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 10 mai 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
.....Audience du samedi 9 mai

..Vol. - Edouard Schwal, 19 ans, ouvrier de forges à Pompey, a pris la fuite en emportant des vêtements appartenant à son logeur et un bon déconomat d'une valeur de 25 fr. - Quatre mois de prison par défaut.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 1er juin 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy

..Police des chemins de fer. - Louis-Léon Moulet, 30 ans, chauffeur à Pompey, a voyagé sans billet, le 16 avril dernier, de Nancy à Pagny-sur-Moselle. - 50 francs d'amende, par défaut.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 3 juin 1896:

Sondage à Pompey

..La Société des hauts-fourneaux de Denain et d'Anzin, à Paris, vient de solliciter, le 26 mai courant, l'autorisation d'occuper une parcelle de terrain dans la forêt communale de Pompey, pour y pratiquer des sondages.
..Cette demande fait suite, dans l'intérêt de son aciérie future, à la cession qui vient d'être faite à cette société par les héritiers de M. Vivenot-Lamy, d'exploiter les minerais de la concession de la Hazotte.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 8 juin 1896:

Jambe cassée

..Dimanche, dans la soirée, un pénible accident est venu troubler la représentation de l'arène athlétique de feu Achille. Un ouvrier des forges de Pompey, habitant Marbache, qui luttait avec un des athlètes de l'établissement, tomba si malheureusement dans une passe qu'il se fractura la jambe.
..Il a été transporté d'urgence à l'hôpital civil.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 9 juin 1896 :

Société de géographie de l'Est

..La Société géographique de l'Est fera le dimanche 14 juin une excursion aux environs de Nancy. En voici le programme :
..1° Départ de Nancy, après déjeuner, pour Ludres par le train de midi 10 ( rendez-vous sous le hall de la gare à midi précis, heure extérieure ) . Arrivée à Ludres à midi 32 ;
..2° Visite des mines de fer des concessions Fould ;
..3° Visite au Camp de César, étude de la topographie de la vallée de la Moselle ;
..4° Descente sur Neuves-Maisons (les personnes que la distance effraierait pourront prendre le train à Messein à 4 h. 54 pour arriver à 5 h. à Neuves-Maisons ) et visite des Forges et Fonderies de la Haute-Moselle ;
..5° Retour à Nancy par le train de 7 h. 2.
..On est prié de s'inscrire au secrétariat général, par lettre, pour le jeudi 11 juin au plus tard. - Les bicyclistes pourront se rendre à Ludres pour l'arrivée du train.
..En cas de mauvais temps, l'excursion serait remise au 21 juin.
..Les personnes étrangères à la Société, qui voudraient prendre part à l'excursion, devront être présentées par deux membres ou agréées, sur demande écrite, par le bureau.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 14 juin 1896:

Un mari qui tue sa femme à Custines

..Vendredi, dans l'après-midi, un drame de famille a causé dans le village de Custines une profonde émotion. Mme Alexandrine Toussaint a été assassinée par son mari. Le drame s'est déroulé dans un champ où travaillait la victime.
..Il y a 3 ans, Désiré Toussaint, âgé de 28 ans, ouvrier d'usine, épousait Mlle Pinglé, âgée de 26 ans, qui était déjà mère de deux enfants. M. Toussaint les reconnut.
..Dès le début du mariage, le jeune ménage fut assez heureux ; cependant Toussaint, qui est d'un caractère violent, faisait souvent des scènes à sa femme et la frappait même quelquefois.
..A diverses reprise Mme Toussaint, pour éviter les mauvais traitements de son mari, du quitter le domicile conjugal et aller habiter avec son père, qui habite également dans la commune.
..Devant les supplications de son mari, elle avait cependant toujours consenti à reprendre la vie commune.
..Dernièrement, les scènes de violence devenant de plus en plus fréquentes, Mme Toussaint résolut de quitter définitivement son mari.
..Il y a huit jours, elle allait de nouveau chez son père et refusait ensuite, malgré les demandes réitérées de Toussaint, de revenir co-habiter avec lui.
..Toussaint en conçut un vif ressentiment et dans son esprit germèrent des idées de vengeance. Il s'arrêta à l'idée fixe de tuer sa femme ...
..Vendredi, il devait mettre son criminel projet à exécution.
..Ayant appris que sa femme travaillait dans les champs, au lieu dit << la Beuvelotte >>, il se rendit auprès d'elle après avoir pris chez lui son rasoir.
..A un moment donné, Toussaint saisi sa femme par la tête et dans un moment de colère, lui porta un coup terrible de son arme au cou. La gorge fut presque complètement tranchée.
..On ignore si, avant le crime, il y avait eu une explication entre les deux époux, personne ne se trouvant auprès d'eux dans les environs. Aucun témoignage n'a donc pu être recueilli à ce sujet.
..Son crime accompli, Toussaint regagna son domicile, puis, vers neuf heures du soir, il se rendit à Frouard, où il se constitua prisonnier à la gendarmerie.
..Samedi matin, M. Maurice, juge d'instruction, s'est rendu sur les lieux pour procéder à une enquête. Toussaint a renouvellé ses aveux et a été confronté avec le corps de sa femme, qui a été transporté au domicile de son père.
..Un médecin a été commis pour faire l'autopsie.
..Le meurtrier a été amené à Nancy, samedi dans l'après-midi, et écroué à la maison d'arrêt.

..*
*...*

..Aux détails qui précédent, parus dans notre précédente édition, ajoutons les renseignements suivants, recueillis dans l'après-midi de samedi :
..Désiré Toussaint est loin d'avoir un passé recommandable. Engagé volontaire à 18 ans dans un régiment d'infanterie de marine, il ne tarda pas à être noté comme mauvais soldat, et encourut des punitions nombreuses.
..Plus tard, un jou où il était venu à Custines en permission de vingt quatre heures, comme réserviste, il insulta grossièrement un officier à la gare de Frouard, comparut devant le conseil de guerre et fut condamné à un an de prison.
..Le même soir, au moment de quitter sa famille pour rejoindre son corps, il se livrait à des voies de fait sur son père, qui lui refusait une somme de 50 fr.
..Son casier judiciaire porte en outre plusieurs condamnations pour violences, outrages et voies de fait. En un mot, Désiré Toussaint avait des prédispositions au crime et son caractère, violent à l'excès, le faisait redouter de tout le monde.
..Voici dans quelles circonstances le crime a été découvert, grâce aux indications de l'assassin lui-même.
..Vendredi, vers sept heures du soir, Toussaint se présentait ches ses parents, en train de souper, et leur disait sans préambule:
..- Je viens vous faire mes adieux. J'ai tué ma femme !... Dites à mon frère qu'il aille la chercher car les corbeaux la mangerait !... Elle est au bord du bois de la Beuvelotte...
..Il sortit précipitamment et se rendit à son domicile, en ferma toutes les portes et remit les clefs à M. Lallemend, agent de police, en lui disant :
..- Conservez-moi ça jusqu'à demain matin. Je m'en vais à Frouard, pour un motif que vous apprendrez bientôt.
..A neuf heures du soir, il arrivait à la gendarmerie de Frouard et, au maréchal des logis Paquy, surpris comme on peut le croire d'une pareille révélation, annonçait son trouble :
..- J'ai coupé le cou à ma femme ! Arrêtez-moi !
..Il ajouta ensuite :
..Ma femme ne voulait plus vivre avec moi. Elle s'était réfugiée chez ses parents. Il fallait en finir. Ce matin, je l'ai rencontrée dans la rue du Saulcy et nous avons pris rendez-vous au bois de la Beuvelotte, afin de causer en tête à tête et de nous réconcilier.
..Arrivés au rendez-vous, nous avons décidés de mourir ensemble. Ma femme s'est emparée d'un vieux rasoir que j'avais dans ma poche et s'en est frappée au cou... Comme elle souffrait beauoup, sur sa demande, je l'ai achevée...

..*
*...*

..Cette version ne semble guère véridique. La victime en effet, s'est énergiquement défendue contre l'assassin, comme le prouvent diverses entailles assez profondes aux mains produites dans une lutte suprême, et l'herbe piétinée sur une assez large espace autour du cadavre.
..Samedi, à deux heures de l'après-midi, M. le docteur Simon, médecin légiste, assisté de M. le docteur Wilhelm, de Pompey, et en présence de M. Maurice, juge d'instruction, de M. Cura, substitut, et de M. Papé, greffier au parquet de Nancy, a procédé à l'autopsie de la femme Toussaint.
..Le corps, - les chairs sanguinolentes du cou notamment - commençait à entrer en décomposition. L'examen médical a établi que l'artère carotide avait été tranchée au deuxième cou seulement. La tête ne tenait plus au tronc que par deux ou trois lambeaux de chair.
..Après l'autopsie, a eu lieu la confrontation. Toussaint, demeuré à peu près impassible jusqu'à ce moment, s'est mis à trembler de tous ses membres. On entendait ses dents s'entrechoquer.
..Un sueur froide perlait sur son frot. C'est d'une voix coupée par l'émotion et à peine perceptible qu'il a renouvelé les aveux faits la veille au maréchal des logis de Frouard.
..Au dehors, une foule énorme manifestait des sentiments hostiles et était difficilement contenue par M. Lallemend, agent de police, le garde de Custines et les gendarmes.
..Ajoutons que désiré Toussaint a été autrefois garçon tripier à l'abattoir de Nancy, au service de M. Duthu, puis garçon charcutier à Pompey, chez M. Hanriot.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 16 juin 1896:

Le crime de Custines ( suites )

..Désiré Toussaint, le coupable, a été amené à Nancy et écroué à la maison d'arrêt dimanche à dix heures du matin.
..Son attitude était aussi calme que la veille ; il s'est seulement intéressé de l'heure à laquelle il pourrait manger.
..Dimanche, les obsèques de la victime ont eu lieu au milieu d'une assistance considérable.
..Le deuil était conduit par les enfants et les parents de la défunte.
..Les époux Toussaint, père et mère du criminel, ont quitté momentanément le pays.
..Le corps de Joséphine-Alexandrine Pinglé repose à côté de celui de son frère, décédé il y a huit jours à peine.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 20 juin 1896:

.Tribunal correctionnel de Nancy
Audience du jeudi 18 juin (suite)

..Outrages. - Emile Dorget, 20 ans, ouvrier de forges à Pompey, a outragé le garde de l'usine qui lui défendait d'entrer sur les chantiers. - Un mois de prison, par défaut.

 

..Pompey

..On nous écrit de Pompey :

..« Je suis heureux de vous signaler les succès obtenus par notre directeur des écoles, M. Pierron. Sur cinq élèves présentés au certificat de premier ordre, 5 ont été reçus. Sur 22 élèves présentés au certificat de deuxième ordre, 21 ont été reçus, ce qui porte à 26 le nombre d'élèves reçus au certificat d'études primaires pour l'année 1896.
..Ce résultat n'a étonné personne de ceux qui connaissent les efforts faits par M. Pierron pour former de bons élèves, dont beaucoup occupent aujourd'hui des situations enviées. »

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 21 juin 1896

Chemin de fer de l'Est

..Addition des parcours ci-après au paragraphe IV, indice C du tarif G.V. n°3 (carte d'abonnement d'aller et retour, par semaine, à l'usage des ouvriers et ouvrières transportés en voiture de 3e classe, par des trains désignés, le matin et le soir) :

STATIONS OU HALTES DESSERVANT LES
Centres Industriels
Localités habitées p. les ouvriers

Distance
en
kilomètres

Prix par carte
d'abonnement
hebdomadaire

..........................................Belleville ( halte )...............
..........................................Champigneulles..................
..........................................Custines............................
..........................................Dieulouard.........................
..........................................Frouard.............................
..........................................Jeandelaincourt ( halte ).....
..Faulx.................................Leyr.................................
..........................................Marbache..........................
..........................................Moivron............................
..........................................Montenoy ( halte ).............
..........................................Nancy...............................
..........................................Nomeny............................
..........................................Pompey............................

14
12
6
17
9
10
6
11
8
6
17
16
7

1 40
1 30
0 60
1 60
1 20
1 20
0 60
1 30
0 90
0 60
1 60
1 50
0 90

..........................................Belleville ( halte ).............
..........................................Champigneulles................
..........................................Custines.........................
..........................................Dieulouard......................
..........................................Frouard...........................
..........................................Jeandelaincourt (halte )....
..Malleloy (halte )..................Leyr..............................
..........................................Marbache........................
..........................................Moivron..........................
..........................................Montenoy ( halte )...........
..........................................Nancy.............................
..........................................Nomeny..........................
..........................................Pompey..........................

11
9
6
15
7
13
9
8
11
6
15
19
6

1 30
1 20
0 60
1 50
0 90
1 40
1 20
0 90
1 30
0 60
1 50
1 70
0 60

..........................................Burey-en-Vaux ( P.N.n°3 )
..Vaucouleur.........................Maxey-sur-Vaise.............
..........................................Pagny-la-Blanche Cote ................................. ....... Montbras ( P.N. )............

6
8

12

0 60
0 90

1 30

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 24 juin 1896:

Pompey

..Lundi soir, la gendarmerie de Frouard a mis en état d'arrestation un ouvrier des forges qui avait essayé de faire sauter un des fours à puddler des usines de Pompey.
..L'attentat - si toutefois il est prouvé qu'il y a bien eu tentative criminelle - a pour auteur présumé un sieur Poreau, machiniste. Ce n'est pas la première fois qu'on essaye de faire sauter quelques-unes des locomotives dites coucous. Il y a quelques jours notamment, le mécanicien de la locomotive Abeille aperçut un homme qui, en se voyant épié ou même simplement découvert vers les machines, s'était éclipsé le plus rapidement possible .
..Poreau aurait eu en outre certain jour la confidence un peu abondante et naïve : il aurait raconté à sa pension que c'était lui l'auteur des attentats ! A cette nouvelle, le propriétaire du restaurant, M. François, prévint la gendarmerie.
..M. Georges, procureur de la République, M. Maurice, juge d'instruction, accompagnés de M. Papé, commis greffier, ont d'abord fait mardi une enquête sur les lieux, puis, dans le cabinet du chef de gare, ils ont procédé à l'interrogatoire des témoins, tous mécaniciens ou pensionnaires du restaurant François. Voici d'ailleurs la liste des principaux: M. et Mme François, MM. Dilberger, chef mécanicien, Valler, contremaître, Cordier, mécanicien, Hammentien, Pronchard, Molitor, tous trois ouvriers aux haut-fourneaux.
..Poreau est un homme de 30 à 35 ans, célibataire.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 25 juin 1896:

Pompey

..L'arrestation du sieur Poreau, l'ouvrier des forges de Pompey qui est accusé de s'être rendu coupable du récent attentat que l'on connaît, et qui a motivé mardi une descente du parquet, a été maintenue.
..Poreau nie aujourd'hui tous les faits qu'on lui reproche.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 26 juin 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
....Audience du jeudi 25 juin

..Oppositions. - Emile-Léon Dorger, 26 ans, ouvrier de forges à Pompey, a été condamné par défaut à un mois de prison pour avoir outragé le garde particulier de l'usine Fould. - Sur son opposition, la peine est réduite à quinze jours de prison.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 5 juillet 1896:

Pompey

..M. Eugène Tessier, âgé de 55 ans, terrassier, travaillant à l'usine Fould, a eu le pouce de la main droite écrasé en fendant des blocs de scories. Il a été conduit à l'hospice, où M. le docteur Wilhem a jugé nécessaire l'amputation du doigt blessé.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 8 juillet 1896:

Pompey

..Le Progrès de l'Est donne de nouveaux détails sur ce qu'on a écrit hier à propos d'un commencement de grève qui se serait produit à Pompey. Voici exactement ce qui s'est passé, dit notre confrère :
..« Un contremaître étant mort, les ouvriers demandèrent l'autorisation d'aller à son enterrement ; cette permission leur fut accordée.
..Mais les ouvriers en abusèrent ; et le travail dut être suspendu tant il y avait d'absences.
..Le patron appliqua alors le réglement de l'usine, d'ailleurs approuvé par le conseil des prud'hommes, et tous les absents eurent une amende.
..Le lendemain, c'était un des rares dimanches où le travail était obligatoire, pourtant les ouvriers ne vinrent pas à l'usine.
..Le travail ne reprit que le lundi matin ; on s'aperçut alors des agissements de certains meneurs qui excitaient à la grève des ouvriers qui n'en avaient nulle envie.
..Il fallut faire un exemple et le patron congédia les sept ouvriers les plus turbulants.
..On comprend facilement que l'on n'ait pas levé l'amende, c'eût été un précédent fâcheux, d'ailleurs il faut tenir compte des circonstances et des lieux. »

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 17 juillet 1896:

Pompey

..Nous recevons de Pompey la communication suivante, que nous publions sous toutes réserves :
..« Une nouvelle tentative de grève a eu lieu, samedi dernier, aux usines Fould, à Pompey.
..A la suite d'un différend survenu le matin, un écriteau portant que ceux qui ne se présenteraient pas, samedi après-midi, à l'heure habituelle, subiraient une retenue de 1 fr. 50, fut placé à la porte de l'usine. Un ouvrier s'en empara, l'accrocha sur ses épaules et le promena ainsi à travers les divers chantiers.
..Un contre-maître voulut mettre fin à ce défi. Mais il dut chercher en toute hâte un abri dans un bureau, poursuivi pour une volée de briques que lui lançaient les émeutiers.
..M. Fould lui-même aurait failli être malmené.
..Le travail a repris dans la soirée et trois des meneurs ont été congédiés.»

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 19 juillet 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du samedi 18 juillet

..Outrages. - Pierre François, 43 ans, manoeuvre à Frouard, a outragé, le 22 juin, le garde de l'usine Fould. De bons renseignements sont fournis sur le prévenu. - Deux jours de prison, avec sursis.

 

Pompey

..M. Emile Filliâtre, âgé de 16 ans, manoeuvre avec d'autres ouvrier à l'usine de Pompey, à remettre sur la voie un wagonnet chargé de barre de fer. Pour plus de commodité, Filliâtre saisit deux barres, pendant que ses camarades les maintenaient. L'une d'elles vint à tomber et entraîna dans sa chute Filliâtre qui eut la jambe gauche fracturée.
..Le blessé a été transporté à l'hospice. M. le docteur Wilhem a déclaré que l'incapacité de travail serait d'environ deux mois.

 

Marbache

..M. Joseph Massard, mineur, travaillait dans la galerie n° 16 de la mine de fer, lorsqu'un coup de mine fit tomber une poutre de soutènement. Massard voulut la replacer. Au même moment un bloc de marne se détacha de la voûte, lui fracturant le bras droit et l'épaule gauche. La victime a été transportée à l'hôpital de Nancy.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 20 juillet 1896:

Li-Hung-Tchang et nos usines

..On annonce que Li-Hung-Tchang, l'ambassadeur chinois, serait admis à visiter nos établissements métallurgiques. N'y aurait-il pas un grand intérêt à provoquer sa visite dans notre région, où des négociations importantes pourraient être entamées avec l'Extrême-Orient ?

( Revue industrielle de l'Est. )

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 22 juillet 1896:

Frouard

..M. Jean-Christophe Jambel, âgé de soixante-deux ans, manoeuvre, était occupé à la manufacture de galoches à décharger des pièces de bois à l'aide d'une grue.
..En plaçant la dernière, les autres s'écartèrent et M. Jambel eut la jambe droite prise sous un arbre.
..Le blessé, dégagé par ses camarades, fut transporté à l'hospice de Pompey, où l'on constata qu'il ne pourrait se livrer à aucun travail pendant deux mois.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 25 juillet 1896:

Pompey

..Un individu âgé de 35 ans, ouvrier d'usine, ayant aperçu une jeune fille qui lavait du linge à la rivière, lui fit des propositions obscènes et se livra devant elle à des outrages à la pudeur. La jeune fille, dans sa frayeur, se sauva jusque dans l'eau, où elle entra jusqu'à la ceinture. La scène avait heureusement été aperçue et un malheur put être évité. Quant à l'odieux personnage, il fut dénoncé et arrêté aussitôt. Il a la plus mauvaise réputation à Pompey.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 31 juillet 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
....Audience du jeudi 30 juillet

..Outrages publics à la pudeur. - Justin-Ulysse Clerc. 41 ans, puddleur à Pompey, s'est livré à des actes contraires à la pudeur, et devinez devant qui ? On vous le donne en cent ! - Devant un garde de l'usine, qui ne voulait pas le laisser passer. - 25 fr. d'amende.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 3 août 1896:

Pompey

..Vendredi, vers une heure de l'après-midi, un incendie s'est déclaré à Pompey, dans une maisonnette appartenant à Mlle Magnin, et habitée par M. Belguise.
..L'immeuble était déjà à peu près tout entier consumé lorsque sont arrivés les premiers secours. Le feu avait pris dans le grenier où il avait trouvé un aliment facile dans une certaine quantité de foin, engrangé depuis les fauchaisons dernières.
..M. le brigadier de gendarmerie se trouvait sur les lieux.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 4 août 1896:

Pompey

..M. Emile Petch, 45 ans, ouvrier aux usines de Pompey, était occupé à charger sur une grue une lingotière du poids de 1,200 kilos lorsque les poignées vinrent à se rompre. L'énorme masse lui laboura la poitrine, lui arrachant pour ainsi dire le sein droit. Un jambe a été en outre brisée en quatre endroits.
..Petch, qui habite Clémery, est marié et père de trois enfants, dont le plus jeune a huit ans.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 6 août 1896:

La prolongation des vacances

..Un arrêté du ministre de l'instruction publique vient de porter de six à huit semaines la durée des vacances dans les écoles. La Liberté fait à ce sujet les réflexions suivantes.
..« La circulaire dans laquelle M. Rambaud communique cette décision aux préfets, ne laisse aucun doute sur la portée de cette mesure qui est prise dans l'intérêt du personnel enseignant, lequel se plaint de n'avoir pas assez de vacances et trouve qu'il est surmené par l'obligation de pourvoir aux frais intellectuels des cours d'adultes et d'adolescents.
..On avait dit que cette prolongation de vacances serait accordée dans l'intérêt des professeurs des deux sexes des écoles où le fonctionnement des classes de garde pendant les vacances astreint le personnel à un roulement, mais il n'en est pas question, et l'arrêté circonscrit la chose aux écoles où il y a des cours d'adultes et d'adolescents. Ce sont donc les élèves des classes normales qui feront les frais de cet enseignement surérogatoire ; ils y perdront ou y gagneront, suivant la façon dont on considère la chose, quinze jours de classe. Au fond, c'est une prime aux classes d'adultes et d'adolescents auxquelles il manque plus d'élèves que de professeurs. »

Pompey

..Les médecins aliénistes, dont le congrès vient de prendre fin, ont mis à profit leur première journée de repos, mercredi, pour visiter les usines de Pompey.
..Quelques dames avaient accompagné dans leur promenade MM. les excursionnistes, parmi lesquels nous citerons M. le docteur Bernheim et M. le docteur Parisot.
..M. Fould a reçu avec son affabilité coutumière ses distingués visiteurs et les a dirigés en personne

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 10 août 1896:

..Explosion d'un tuyau de vapeur. - Samedi, vers dix heures du matin, une détonation formidable retentissait à l'intérieur des usines de Pompey. Un tuyau de vapeur, qui allait aboutir au grand tuyau servant à l'alimentation de 9 machines de la force de 900 à 1,000 chevaux, venait de crever. Les traverses énormes de fer qui supportaient la toiture ont été arrachées et projetées à une hauteur considérable. Leur chute et l'effondrement d'une partie de la toiture n'ont fait heureusement aucune victime. Inutile de dire que toutes les machines ont été instantanément arrêtées.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 22 août 1896:

Epilogue du drame de Custines

..Le nommé Désiré Toussaint, de Custines, condamné récemment aux travaux forcés à perpétuité pour assassinat de sa femme, née Pinglé, a été extrait jeudi de la prison de Nancy et envoyé à la Nouvelle-Calédonie.
..En quittant Nancy, le condamné a déclaré qu'il avait l'espérance de s'échapper et de revenir un jour à Custines pour se venger. Il manisfestait surtout une animosité féroce contre sa belle-mère et contre son beau-père, qui disait-il, étaient la cause première du crime qu'il avait commis.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 3 septembre 1896:

Pompey

..Après avoir chargé chacun leur coup de mine, mercredi matin, les sieurs Grisenot et Rézert, ouvriers travaillant pour le compte des usines de Pompey, cherchèrent un abri à l'écart, en attendant l'explosion.
..Un coup retentit bientôt, mais comme la seconde mine ne partait pas, les deux ouvriers attendirent un instant, puis, jugeant que la mèche s'était éteinte, ils s'approchèrent de leur chantier.
..Au moment où ils se penchaient pour examiner la mèche, une explosion eut lieu, renversant les deux ouvriers et leur criblant d'éclats tout le corps.
..Rézert a été gravement blessé à la figure. Il se plaint en outre de douleurs internes. Son camarade Grisenot a eu une jambe cassée. Les deux victimes sont pères de famille et habitent Frouard.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 5 septembre 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
Audience du vendredi 4 septembre

... . Etienne Bonnevent, 23 ans, ; André Kalmès, 20 ans, manoeuvres à Pompey, ont disparu après après avoir pris la précaution de faire un choix copieux parmi les vêtements de leur maître de pension. Ils n'ont même pas négligé certains bijoux. - Bonnevent, huit mois de prison ; Kalmès, quatre mois, tous deux par défaut.
... . Armand Kieffer, 34 ans, manoeuvre à Pompey, a dérobé 20 fr. à un des ses camarades qui lui avait offert l'hospitalité. - Six mois de prison par défaut.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 7 septembre 1896:

La fièvre typhoïde en Meurthe-et-Moselle

..Voici comment s'exprime M. le docteur Heydenreich, dans son Rapport sur le service départemental de l'assistance médicale et de la vaccine pendant l'exercice 1895:
..La fièvre typhoïde a été signalée en 1895 dans 33 communes rurales du département. Le nombre des cas notés a été de 157, celui des décès de 22. En 1893, on avait compté 109 cas et 16 décès ; en 1894, 163 cas et 35 décès.
..De même que les années précédentes, l'arrondissement de Briey a été fortement éprouvé. Il a fourni 81 cas et 13 décès. Les communes atteintes ont été les suivantes : Longwy-Haut (1 cas), Longwy-Bas (4 cas, 1 décès), Mont-Saint-Martin (6 décès), Saulnes (1 décès) Lexy (6 cas, 2 décès), Villette (17 cas), Petit-Failly, Fillières, Audun-le-Roman (1 cas), Serrouville (14 cas), Mercy-le-haut (4 cas), Trieux (1cas), Briey, Anoux (dans ces deux dernières communes, 18 cas, 3 décès), Hagéville (4 cas), Chambley (4 cas).
..L'arrondissement de Nancy et, particulièrement les communes de voisines de Nancy ont fourni 73 cas et 7 décès dont voici le détail : Jarville (18 cas, 3 décès), Maxéville (7 cas), Lay-Saint-Christophe ( 4 cas), Frouard (2 cas, 1 décès), Pompey (12 cas, 1 décès), Mazerulles (1 cas), Sornéville (3 cas), Bezange-la-Grande (1 cas), Saint-Nicolas (8 cas), Lupcourt (12 cas, 1 décès), Rosières-aux-Salines (1 cas), Coyviller (2 cas, 1 décès), Anthelupt (2 cas).

../..

..Dans plusieurs communes, la maladie a été manifestement apportée d'une ville voisine.
..Ainsi, le cas observé à Bezange-la-Grande concerne un jeune homme venu de Nancy chez ses parents au cours du deuxième septénaie de la fièvre typhoïde.
..A Vilcey-sur-Mad, il s'est agi d'une jeune domestique arrivée malade de Nancy.
..A Audun-le-Roman, la fièvre typhoïde s'est déclarée chez un jeune collégien ayant quitté récemment le collège de Remiremont, où régnait la maladie.
..A Lay-Saint-Christophe, trois cas se sont déclarés chez des personnes qui travaillent à Nancy et y passaient leur journée. Le quatrième cas semble dû à la contagion.
..Un grand nombre de cas de fièvre typhoïde sont attribués par les médecins, parfois sans preuves suffsantes, à l'usage de l'eau d'un puit contaminé. Cette cause est incriminée pour les épidémies de Vilettes, Serrouville, Mercy-le-Haut, Sornéville, Rosières, Coyviller, Anthelupt.
..A Pompey, où l'on a observé plusieurs foyers indépendants, les personnes qui ont été atteintes dans le village proprement dit buvaient l'eau de la grande fontaine de la place publique. Toutefois, le nombre des cas ayant été restreint et cette fontaine servant à l'alimentation de beaucoup de personnes, il n'est pas permis de conclure qu'elle était contaminée.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 11 septembre 1896:

Marbache

..Les attaques continuent à Frouard et aux environs contre les vélocipédistes. Mardi soir notamment, le fils d'un honorable commerçant de Nancy qui regagnait en bicyclette Marbache, où ses parents sont en villégiature, fut assailli sur le pont de Custins par un individu qui lui parut être un ouvrier des forges.
..Le vélocipédiste fut terrassé. Il arriva néanmoins à enfourcher de nouveau sa machine en criant : Au secours ! Ces appels eurent pour effet de le débarrasser de son agresseur qui se hâta de prendre la fuite.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 12 septembre 1896:

.Tribunal correctionnel de Nancy
Audience du vendredi 11 septembre

..Coups. - Emile Renaud, 29 ans, ouvrier de forges à Pompey, a frappé violemment, le 26 août ; sans aucune provocation, M. Garnier, son chef de service à l'usine. - Quinze jours de prison.

..... Charles-Mathieu Rudolphe, 21 ans, charretier à Marbache, est poursuivi pour avoir frappé, le 14 août, à dix heures du soir, M. Edmond Pierre, marchand de vélocipèdes à Nancy, qui passait en bicyclette à Pompey. - 25 fr. d'amende.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 17 septembre 1896:

Pompey

..M. Jean Orthlieb, âgé de 36 ans, manoeuvre à l'usine Fould-Dupont, déchargeait, à l'aide d'une grue, un wagon chargé de lingots de fonte. Le frein de cette grue ne serrant pas assez, cet ouvrier saisit l'une des manivelles du treuil pour empêcher la descente rapide. Cette manivelle lui ayant échappé des mains l'atteignit à l'avant-bras droit qui fut fracturé.
..M. le docteur Wilhem, qui lui a donné des soins a constaté que l'incapacité de travail serait d'environ six semaines.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 20 septembre 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
Audience du 18 septembre (suite)

..Pêche. - Paul Blosse, 26 ans, coiffeur ; Joseph Bouillon, 29 ans, forgeron ; Claude Louis Cavin, 30 ans, mécanicien ; Pierre-Claircelin Cavin, 23 ans, forgeron ; Camille Claude, 24 ans, mécanicien ; Jules Mougenot, 29 ans, coiffeur ; Charles Poirot, 26 ans, forgeron ; Auguste Jost, 33 ans, forgeron ; François Krauss, 24 ans, tous à Pompey ; Xavier Kuhn, 25 ans, maçon à Nancy, ont jeté de la coque du Levant dans la Moselle le 27 et 28 août. Ils ont pu prendre ainsi une certaine quantité de poissons.
..On sait que la coque du Levant est un produit qui enivre le poisson et le fait monter à la surface de l'eau où il est facile de le prendre.
..Cette substance est un poison dangereux. Il est au moins imprudent de manger le poisson qui en a absorbé. - Poirot, qui a jeté la coque, est condamné à dix jours de prison avec surcis, et 50 fr. d'amende ; Mougenot, qui n'a fait que recevoir le poisson lancé par les autres prévenus, paiera simplement 10 fr. d'amende ; les autres inculpés sont condamnés chacun à 25 fr. d'amende.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 27 septembre 1896:

Pompey

..M. Boehmer, de Pompey, se trouvait l'autre soir au café de la Lorraine, en compagnie de deux ouvriers, - les deux frères - lorsque l'un de ces derniers lui demanda une cigarette, Boehmer lui remis sa blague à tabac.
..Jusqu'à présent, l'histoire est banale, mais voici ce que raconte Boehmer :
..- Après s'être servi, le camarade à qui j'avais offert du tabac me rendit ma blague. Je me rappelai alors que j'y avais déposé 17 francs et quelques centimes. Or, cet argent n'y était plus !..
..J'eus des soupçons sur mon voisin de table en question, mais celui-ci s'était prudemment retiré et bientôt son frère en faisait autant sur un coup de sifflet venu du dehors.
..Je me rendis ensuite chez leur patron pour lui demander s'il ne leur aurait pas remis de l'argent ?..
..- L'un deux m'a demandé 15 fr. d'acompte, me répondit-il, mais je les lui ai refusés...
..Il est donc plus que probable, ajoute Boehmer que, s'ils ont en ce moment de l'argent à leur disposition, c'est celui qui a disparu de la blague !...
..Le raisonnement de Boehmer serait assez logique s'il était certain, d'abord, d'y avoir mis de l'argent et ensuite de ne pas l'avoir perdu ... quoi qu'il en soit, il demande une enquête.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 3 octobre 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy

..Les batailleurs. - Léon-Justin Didion, dit Munier, mineur à Pompey, a une étrange façon de dire adieu à certaines gens. C'est ainsi que, le 6 septembre dernier, vers minuit, il se livra à des voies de fait sur M. Lemaire, qu'il venait d'accompagner chez lui avec sa demoiselle et brisa les carreaux d'une fenêtre. - 25 fr. d'amende.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 17 octobre 1896:

Pompey

..M. Crémer, ajusteur aux forges de Pompey, se mettait au lit l'autre soir en disant qu'il avait un peu mal à la tête. Le lendemain sa femme s'apercevait qu'il était mort pendant la nuit.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 18 octobre 1896:

TRIBUNE PUBLIQUE

...........Pompey, le 16 octobre 1896.
.......Monsieur le rédacteur,
..Comptant sur votre patriotisme qui, dans tous les temps, s'est fait l'écho de ces pays-frontière où vous savez que tous les fils d'Alsace-Lorraine, forcés de s'engager dans la légion étrangère, tiennent à se rapprocher de leurs parents qu'ils ne peuvent malheureusement aller voir, nous arrivons au fait :
..Nous conduisons ce jour à sa dernière demeure un brave de ces Lorrains qui ont versé leur sang pour la patrie.
..Celui qui nous occupe en ce moment, a fait 7 ans de service. Il avait 16 campagnes et était venu habiter Pompey, pays où il pouvait voir de temps en temps ses braves parents qui n'avaient pu, malgré l'annexion, quitter leur pays natal : Metz.
..Une vingtaine de soldats, tous défenseur du Tonkin et portant la médaille, avaient pensé, en l'honneur de ce défenseur, d'embellir le cercueil des trois couleurs nationales. Mais, malheureusement, le curé de Pompey ne respectant pas du tout les lois de nos élus, refusa d'enlever le corps tant que les trois couleurs couvriraient ce cercueil.
..Les amis, pour la famille, retirèrent le linceul, pensant bien pouvoir le remettre après ; mais même entêtement de la part du clergé, qui ne voulut en aucun cas voir figurer nos trois couleurs sur le cercueil de ce brave.
..Arrivés au cimetière, les amis y voulurent renouveler leur acte de patriotisme ; mais, même entêtement, le curé fit dire par le fossoyeur que si le drapeau était déployé, il s'en irait (quoique le service soit payé d'avance).
..Pensez-vous, monsieur le rédacteur, qu'un tel acte soit tolérable en République.
..J'espère que ces quelques lignes trouveront place dans votre estimable journal, et termine, monsieur le rédacteur, etc.

....Un de vos abonnés

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 21 octobre 1896:

Nancy

..Lundi matin, plusieurs personnes remarquaient, en face de la maison portant le numéro 20 de la rue de la Pépinière, un homme encore jeune, qui paraissait très surexcité et qui, un révolver à la main, paraissait attendre quelqu'un.
..On avertit la police, qui s'empara de l'homme au revolver. C'était un nommé Alexandre Couturier, âgé de 37 ans, ouvrier de forges à Pompey. Ayant des doutes sur la fidélité de sa femme, qui était partie subitement pour Nancy, il l'attendait au seuil de la maison où il supposait qu'elle se trouvait avec son amant et ne cachait pas son intention de se venger.
..Couturier a été écroué par mesure de prudence. Il paraissait fermement résolu et l'on peut dire que les coupables l'ont échappé belle.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 23 octobre 1896:

TRIBUNE PUBLIQUE

...........Pompey, le 16 octobre 1896.
.......Monsieur le rédacteur,
..Vous avez publié une lettre émanant d'un lecteur de Pompey qui, à propos d'un drap tricolore qu'il voulait placer sur le cercueil d'un de ses camarades, a mis de la fantaisie dans ce récit:
..Le curé de Pompey, dans une période de 35 ans d'exercice, dans la paroisse, a bien des fois témoigné de sa tolérance. Dans le cas présent, le défunt était mort presque subitement, sans qu'on recourût à son ministère ; le défunt était, après divorce, remarié civilement, situation irrégulière vis-à-vis de l'Eglise. Néanmoins, cédant aux sollicitations de la famille (le frère du défunt), le curé fit l'enterrement, en faisant accepter à la famille que le deuil serait conduit avec décence et recueillement. Un drap tricolore, préparé par les vaillants Tonkinois amis du défunt, fut replié et remplacé par le drap de deuil.
..Le curé dit à la famille : « Vous aurez le drap noir ; durant ma carrière, j'ai enterré ici deux généraux, avec ce drap. » Du reste, pas un mot à l'église, pas un mot au cimetière.
..Le lendemain - non d'avance - le frère et la veuve du défunt payèrent les honoraires de la fabrique ; le curé refusa les siens ; et les deux intéressés lui témoignèrent par ces mots leur reconnaissance : «Vous avez sauvé l'honneur de notre famille : c'est à la vie, à la mort.» Telle est la vérité.
..Agréez, etc.

Un libre-penseur.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 25 octobre 1896:

Pompey

..A propos d'un enterrement. - Nos lecteurs connaissent par les deux récents articles insérés à notre tribune publique - le premier remonte au dimanche 18 octobre, le second date seulement de vendredi 23 - l'incident qui s'est produit le 16 courant à Pompey, à propos des obsèques d'un ancien légionnaire, qui avait vaillamment fait son devoir au Tonkin et comptait seize campagnes.
..Les compagnons d'armes du défunt, dans un louable mouvement patriotique, avaient eu l'idée de rendre un dernier et éclatant hommage à la vaillance du défunt en entourant son cercueil d'un drapeau tricolore. M. le curé de Pompey n'avait pas accepté cette manifestation, et avait exigé le remplacement du drapeau par le drap de deuil habituel.
..Telle fut l'origine des articles des 18 et 23 octobre. Dans le premier, on mettait en jeu l'intolérance du clergé. On allait même jusqu'à agiter la question d'argent, en disant qu'on avait payé le service d'avance. Dans le second, signé : Un libre penseur, on prenait la défense de M. le curé ; on parlait de ses longs services rendus à la paroisse, de sa tolérance ; on citait deux enterrements de généraux auxquels un simple drap de deuil avait suffi ; on ajoutait enfin que M. le curé avait refusé toute rétribution et s'était contenté de percevoir la part de frais dus à la fabrique.
..Une troisième lettre a suivi ces explications. Au nom de ses camarades, M. Louis Richy, doyen des légionnaires, domiciliés à Pompey, maintient ses protestations au sujet de l'enlèvement du drapeau «acheté par souscription », dit il, et maintient que le prix du service - 24 francs - a été payé d'avance.
..Pour clore ce regrettable incident, nous disons simplement qu'il serait temps de faire le silence autour d'un cercueil et de laisser la paix aux morts...
..Assurément, la pensée des braves légionnaires de Pompey d'envelopper la bière de leur camarade des trois couleurs pour lesquelles il avait risqué sa vie au Tonkin et ailleurs, émane de coeurs patriotes, et nul ne songera à les blâmer, mais ils auraient dû se rappeler aussi, comme nous l'apprend la lettre du 23 octobre, « que le défunt était dans une situation irrégulière vis-à-vis de l'Eglise...»
..Cette particularité - les anciens légionnaires de Pompey sont trop intelligents pour ne pas le comprendre - n'était pas faite pour admettre un rehaussement d'éclat, une manifestation autour de son cercueil. Il eût été étrange, au contraire, que M. le curé agît autrement et changeât, en faveur du défunt, quelque détail au cérémonial ordinaire, alors que nul règlement ne pouvait l'y contraindre.
..Il eut été plus simple d'entourer le corps du drapeau, à l'intérieur de la bière, si l'on tenait absolument à ce que l'ancien soldat fût accompagné des trois couleurs dans la tombe.
..Aucun incident ne se serait produit et l'on n'en viendrait pas aujourd'hui à discuter sur la question un peu vulgaire d'argent et surtout à rappeler certains détails de la vie privée du mort, que la famille ne tient peut-être pas beaucoup à voir étalés aux yeux du public...

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 31 octobre 1896:

Pompey

..Les conscrits de la classe 1896 se sont réunis le 25 octobre et ont décidé de déposer, le jour de la Toussaint, à trois heures, une magnifique couronne sur la tombe d'un de leurs aînés qui a été fusillé en 1870 par les soldats prussiens.
..Un discours sera prononcé au cimetière de Pompey.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 4 novembre 1896:

Pompey

..Le dimanche 1er novembre, à l'issue des vêpres, a eu lieu, à Pompey, une manifestation patriotique en l'honneur d'un soldat victime de la guerre de 1870, enterré au cimetière de cette commune. Le cortège, parti de la mairie, comprenait les membres du conseil municipal, la compagnie des sapeurs-pompiers ; 80 jeunes gens appartenant aux classes 1895 et 1896 et les enfants des écoles.
..A l'arrivée au cimetière où 600 personnes environ étaient déjà rassemblées, M. Achille Pierron, instituteur-adjoint et jeune homme de la classe 1896, a prononcé un discourt qui a profondément ému l'assistance. Nous regrettons de ne pouvoir reproduire entièrement ses paroles si patriotiques dans leur éloquente simplicité. Voici le passage relatif au héros obscur dont la population de Pompey a voulu honnorer le souvenir :
..« Le 3 août 1870, le général Abel Douai se trouvait avec une petite armée aux environs de Wissembourg, ne laissant qu'un seul bataillon dans cette ville pour la défendre ; c'est dans ce bataillon que se trouvait le soldat Balcon. Que pouvaient donc faire 5,000 hommes contre 25,000 ennemis ? Rien ! Aussi ce premier et terrible choc de la guerre fut désastreux : le général Abel Douai fut tué en faisant simplement son devoir ; l'invasion venait de commencer.
..Le 12 août, un escadron de 12e Houzard prussiens tente de couper les voies ferrées à Dieulouard qui est seulement défendu par un détachement du 14e de ligne, c'est là que nous retrouvons Jacques Balcon atteint de deux balles, grièvement blessé, puis transporté par cinq de ses courageux compagnons d'armes à l'hospice de Pompey, où il expirait le 16 août.
..Le conseil municipal de l'époque demanda aussitôt l'ouverture d'une souscription en vue de l'érection d'un monument à cet enfant de la Bretagne : cinquante souscripteurs répondirent à son appel. »

..M. Pierron a terminé ainsi :

..« Au moment où nous allons être appelés à servir la France, nous avons voulu nous souvenir de nos aînés, de ceux qui nous ont précédés dans la carrière des armes à quelque degré hiérarchique que ce soit ; tous, inclinons-nous donc respectueusement devant les tombes des généraux Ferru et Mircher, du colonel Gally-Passeboc, ce glorieux enfant de Pompey, et devant cet humble monument où repose un soldat.
..Nous qui sommes placés à l'avant-garde du pays, nous promettons de faire comme eux, et si l'étranger osait encore toucher au sol sacré de la patrie, nous défendrions pied à pied la frontière, nos foyers, nos familles, et nous évoquerions le souvenir de nos frères de 1870, pour aller à la victoire, à la délivrance ou à la mort. Vive la France ! »

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 7 novembre 1896:

Nomination dans l'enseignement primaire

.......................Ecoles primaires supérieures
.../...

.......................Ecoles primaires

..Ont été nommés ou délégués à partir du 1er octobre 1896:
.../... ; à Germonville, M. Thiaucourt, adjoint à Pompey, en remplacement de M. Delaigle, qui sollicite sa retraite ; .../... ; à Pompey, M. Parizot, revenant du service militaire, en remplacement de M. Thiaucourt ; à Haraucourt, M. Grosjean, de Pompey, en remplacement de M. Germain.
..A Pompey, M. Collin, élève sortant de l'école normale ; à Lunéville (Demangeot), M. Dinat, de Pompey, en remplacement de M. Tondeur, appelé comme instituteur dans une école égyptienne.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 8 novembre 1896:

Nomination dans l'enseignement primaire

.......................Ecoles primaires ( suite )

.../...

Récompenses honorifiques dans l'enseignement

..Médailles d'argent. - .../... ; Pierron, à Pompey ; .../...
..Médailles de bronze. - .../...
..Mentions honorables. - .../...

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 10 novembre 1896:

Pompey

..M. Léopold Morgenstein, âgé de 32 ans, travaillant à l'usine de Pompey, était occupé à placer des matrices à tampons, lorsqu'en engageant un ringard dans le trou d'une de ces matrices, il fit un violent effort, échappa son outil et tomba si malheureusement qu'il se fractura la jambe gauche.
..Le blessé a été transporté à l'hospice de Pompey. M. le docteur Wilhem a déclaré que l'incapacité de travail serait d'environ trois mois.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 16 novembre 1896:

Pompey

..Nous avons le regret d'apprendre la mort, dans sa quarantième année, de M. J. Bemlin, ancien négociant, adjoint au maire depuis les dernières élections.
..Républicain convaincu, il a toujours été désigné comme délégué aux différents congrès du comité républicain.
..D'un caratère droit et obligeant, il avait su s'attirer la sympathie de toute la population de Pompey. D'une instruction au-dessus de la moyenne, il était pris volontier pour conseil, et toujours, dans la mesure du possible, il donnait les renseignements demandés ; il ne craignait même pas de dépenser son temps et son argent pour les donner exacts.
..Aussi c'est un deuil pour tous ceux qui l'ont connu et approché et une véritable perte pour la commune de Pompey. Les obsèques auront lieu le 17 courant, à dix heures er demie du matin.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 26 novembre 1896:

Pompey

..Dans la nuit de dimanche à lundi, on a volé une caisse de voyageur de commerce, ainsi qu'une somme de 150 fr. dans le comptoir de M. Casser, hôtel des Aciéries.
..Dans la même nuit, les malfaiteurs ont également dérobé deux bonbonnes de kirsch au café de l'Union. Le lendemain on a retrouvé une de ces bonbonnes qui contenait encore 3 à 4 litres.
..Une tentative de vol a été commise aussi au café de la Lorraine.
..Lundi matin s'est présenté à la gare de Frouard un individu porteur d'une bonbonne et inconnu dans la localité. On lui a demandé son récépissé. Comme il n'en avait pas, cet individu a pris la fuite ; c'est sans doute un des voleurs. Plainte a été déposée à la gendarmerie de Frouard.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 29 novembre 1896:

Tribunal correctionnel de Nancy
Audience du samedi 28 novembre

..Les dangers de l'ivresse. - Pierre Wilhelm 64 ans, forgeron à Pompey, se prétend l'homme le plus calme du monde. Quand il a bu, toutefois, ce n'est point apparemment tout à fait la même chose ? .... La preuve en est que le 15 novembre - un dimanche - se trouvant en état d'ivresse, il se répandit en épithètes grossières sur le garde champêtre qui le priait de l'accompagner au poste.
..Le représentant de l'autorité voulut insister quand même. Il faillit avoir les vétements déchirés et les côtes noircies... - Six jours de prison.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 2 décembre 1896:

Liverdun

..En faisant les fondations qui ont servi à reconstruire son magnifique château de la Flie, à Liverdun, M. Noël a mis à nu une épaisse couche de scories provenant d'une fonderie installée à cet endroit par les Romains, comme l'indiquent de nombreuses pièces de monnaies en argent et en bronze à l'effigie de l'empereur Vespasien.
..Sur le plateau qui domine le château et la Moselle, et près de la bergerie où le grand constructeur de pompes élève, depuis plusieurs années, de magnifiques south-down, M. le docteur Bleicher, professeur à la faculté des sciences de Nancy, a déjà trouvé, l'an dernier, à une profondeur de 7 mètres 50, des ossements de grands mamifères, que le propriétaire avait mis à nu en creusant un puits. Ces ossements, qui proviennent d'animaux gigantesques, et particulièrement d'une espèce de grand cerf, ont été mis à la disposition de la Société des sciences de Nancy et déposés au Muséum d'histoire naturelle de cette ville.
..De nouvelles fouilles seront bientôt exécutées et mettrons très probalement à jour de nouvelle richesses, au grand profit de la paléontologie.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 11 décembre 1896:

....Cour d'appel de Nancy
Audience du jeudi 10 décembre

..A la pension. - Une scène de pugilat a eu pour théatre, le 20 novembre le restaurant tenu par Mme Martinet, à Pompey. Les sieurs Alfred Contal, 16 ans, ouvrier de forges; Léon-Emile Kiffer, 17 ans, machiniste ; Auguste Nicolas, 27 ans, chaudronnier, n'avaient pas été contents, mais, là, pas contents du tout, de la façon dont leur camarade de pension, M. Jeansen, inscrivait au jour le jour leurs dépenses. (M. Jeansen tient la comptabilité de la maison.)
..Nos trois jeunes gens lui gardaient une dent enragée. Aussi, à la suite d'un échange de gros mots, lui administrèrent-ils une de ces distributions dont le corps tout au moins garde quelque temps le souvenir. Kiffer apprit même à la victime qu'il était très fort en coups de pied bas. - Kiffer paiera 25 fr. d'amende ; Contal et Nicolas chacun 16 fr.

..J'entrerai quand même ! - C'est encore à Pompey que la scène se déroule, et c'est toujours sur un comptable que pleuvent les horions. A l'usine, cette fois, le 15 novembre.
..Paul Pierrat, 17 ans, forgeron, avait bu ce jour-là outre mesure. Il titubait même à un tel point que les portes n'étaient pas assez larges pour lui livrer passage...
..Pierrat s'en serait pris probablement aux chambranles, sans le comptable, M. Périer, qui jugea prudent de le faire retourner chez lui. Notre pochard se fâcha et, ce qu'il n'avait pu faire sentir aux chambranles impassibles, il le fit sentir aux côtes de M. Périer. - Quinze jours de prison et 5 fr. d'amende.