Le quotidien dans la presse de 1899
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 1er et lundi 2 janvier 1899:
NANCY, samedi 31 décembre 1898
L'ARBRE DE NOEL
ET LES SOUHAITS
DE « L'EST RÉPUBLICAIN »
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..Notre Arbre de Noël a, comme les précédents, un grand succès ; il reçoit à tout instant de nombreuses visites. Le public s'amuse à chercher le sens des souhaits qui accompagnent chaque cadeau , sens qui n'est pas, à vrai dire, très difficile à pénétrer. Nous nous empressons d'ajouter que si beaucoup s'égaient franchement lorsqu'ils l'ont découvert, il ne s'est trouvé aucun grincheux pour se formaliser des allusions politiques ou autres qui peuvent s'y rencontrer.
..Chacun a parfaitement compris notre intention, qui a été de décocher quelques malices inoffensives, mais non des méchancetés.
Pour nos lecteurs du dehors, voici, du reste, l'explication des petis cadeaux qu'ils n'auront pu contempler, et des souhaits dont ils n'auront pas vu l'emblème :
..Tous d'abord, au-dessus de l'arbre sont fixées deux aquarelles de notre ami Thiriot qui envoie à ses concitoyens trois souhaits : la traditionnelle poule au pot - un flacon d'ellébore (dont les pillules inspirent la sagesse) - une lanterne pour trouver leur chemin...
..La seconde aquarelle représente les puissances étrangères en train de faire un tam-tam infernal autour de l'affaire Dreyfus. La pancarte porte ces mots Au peuple français et lui adresse nos voeux «pour la fermeture du théatre de l'île du Diable».
..A M. Charles Dupuy, président du conseil, nous offrons naturellement un puits en exprimant qu'il s'en serve pour mettre un peu d'eau dans son vin, c'est-à-dire qu'il ne fasse pas aux radicaux des concessions telles que les modérés ne puissent plus adhérer à sa politique.
..A M. de Freycinet, connu au Palais-Bourbon sous le surnom de «la petite souris blanche», nous présentons...une souricière, où il ne se fera pas prendre, d'ailleurs, car le ressort en est cassé.
..A M. Chapuis, nous souhaitons la marche en avant, le «tarte à la crème» que ne négligent jamais les orateurs radicaux : mais dans notre Arbre la marche en avant est figurée par une écrevisse, ce qui signifie qu'en croyant avancer il arrive souvent qu'on recule.
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..Nous souhaitons encore :
..A M. le curé de Saint-Joseph, le redressement de son église, qui est hélas ! de travers. Une aquarelles de M. Thiriot représente les gens du quartier, tirant le monument avec des cordes spéciales à la paroisse et dont on a beaucoup jasé (cordons de Saint-Joseph) pour essayer de la remettre à l'alignement.
..A M. Jasson, un traité de perspective, qui ne sera pas inutile, car, dans la construction très savante et très élégante des édifices municipaux, notre architecte oublie un peu trop les principes de ses prédécesseurs du temps de Stanislas, qui ne manquaient jamais de donner à leur créations un recul et un espace extérieur suffisant pour en faire valoir toutes les lignes.
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..A la compagnie des sapeurs-pompiers, le produit d'une vigne à Pompey ou plutôt à pomper ce qui ne sera pas de trop pour remettre ces braves militaires municipaux de leurs fatigues.
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Pompey
..M. Frédéric Weil, âgé de 27 ans, forgeron, demeurant à Custines, et travaillant à l'usine de Pompey, était occupé à arroser la plaque de fermeture d'un convertisseur pour la refroidir avant de l'enlever.
..Les autres ouvriers, ayant enlevé les boulons qui maintenaient cette plaque, celle-ci se détacha subitement, tomba d'une hauteur de trois mètres et atteignit Weil qui eut une jambe fracturée.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 15 janvier 1899 :
Enfants perdus
..Deux jeunes garçonnets de sept ans, Pierre Schléner et Henri Schmitt, de Pompey, ont été cueillis samedi soir, à dix heures, dans les couloirs de la gare de Nancy et conduits au poste de police.
..Ils ont déclaré qu'au lieu d'aller à l'école le matin, ils avaient pris la route de Nancy.
..Le père d'un de ces enfants était venu une heure auparavant au bureau de police, mais on n'avait pu lui donner aucune indication pour calmer ses transes bien légitimes.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 17 janvier 1899 :
Pompey
..On annonce que la marche des fourneaux en construction va être confiée à M. Legrand, ingénieur, qui quitte les usines de Jarville pour devenir ingénieur en chef à Pompey.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 23 janvier 1899 :
Pompey
..Un employé des forges de Pompey chargé de la surveillance du chargement des bateaux, était occupé, samedi, vers dix heures du matin , à donner des ordres aux hommes de son équipe, lorsqu'il fut renversé par une machine dite « Coucou » qui lui amenait des matériaux.
..Lorsqu'on releva le malheureux, on constata qu'il avait une fracture du crâne et diverses blessures graves sur le corps. Il a été transporté à l'hospice de Pompey dans un état désespéré.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 30 janvier 1899 :
Coup de pied de cheval
..Samedi soir, vers six heures, on a conduit à l'hôpital civil de Nancy un sieur Jacques Wittersheim, 52 ans, charretier de bateaux, qui avait reçu, près de Pompey, un coup de pied de cheval. La jambe gauche a été fracturée.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 4 février 1899 :
Pompey
..On vient de conduire à l'hôpital de Nancy le nommé François Barthélémy, forgeron aux usines de Pompey. Cet ouvrier tenait à la main une chasse - sorte de gros poinçon - sur laquekke un aide lançait de toutes ses forces des coups de massue. Soudain le poinçon fut projeté dans la figure de Barthélémy, qui eut le nez coupé. Deux minces lambeaux de chairs le retenaient encore, mais le laissaient pendre jusque sur la bouche.
..Bathélémy, qui vient d'être ainsi défiguré, devait se marier sous peu. Il est âgé de 25 ans.
..- Un autre ouvrier des usines a reçu un coup de masse au côté. Il en a été quitte heureusement pour quelques jours de repos.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 5 février 1899 :
Pompey
..Samedi matin, les enfants Schenique, dont le père est tourneur aux usines de Pompey, ont trouvé, en rentrant chez eux, leur mère étendue sur le sol, à demi asphyxiée par les émanations du poêle de leur chambre. Les tuyaux du fourneau avaient été enlevés et la femme Schenique y avait placé du charbon allumé.
..On lui prodigua aussitôt tous les soins pour la faire revenir à elle, mais son état reste très grave. On ignore les motifs de cet acte de désespoir.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 7 février 1899 :
Pompey
..Un jeune homme de dix-neuf ans, dont les parents habitent Marbache, est tombé accidentellement dans une carrière, d'une hauteur de quinze mètres.
..Transporté immédiatement, et avec tous les soins nécessaires, à l'hospice de Pompey, il y est mort dans la soirée.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 8 février 1899 :
Marbache
..Voici les détails sur l'accident mortel dont a été victime l'autre jour un jeune homme de 19 ans : Le sieur Alfred Paillot, mineur à Marbache, était occupé à conduire des wagonnets de pierres au plan incliné de la carrière de cette localité.
..Il omit de placer la barre de sûreté devant l'ouverture du monte-charge et tomba d'une hauteur de près de 18 mètres avec le wagonnet sur lequel il était monté.
..Paillot est mort après deux jours de souffrances.
..- Le nommé Louis Jacquet, mineur à Marbache, déjeunait avec deux camarades dans l'une des galeries de la mine. Soudain, un bloc de minerai du poids d'environ 100 kilos, se détacha du plafond et atteignit Jacquet au pied droit. Il eut le gros orteil broyé et dut être conduit à l'hôpital de Nancy.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 9 février 1899 :
Pompey
..En dégageant des cylindres une barre d'acier qu'il voulait couper au burin, un ouvrier des usines a eu la jambe brisée au péroné par la chute de cette barre, sur laquelle un camarade, pour activer le travail, avait cru bon de pratiquer une pesée et qui avait brusquement cédé sous l'effort. L'incapacité de travail sera longue.
..- Le jeune Cantal, 13 ans, en butant l'autre nuit, contre une pile de fers à T qu'il ne pouvait voir, en fit dégringoler un certain nombre. Quelques-uns s'abattirent sur son pied gauche, qui fut brisé.
..A ses cris, quelques ouvriers accoururent, s'empressèrent de le dégager et le conduisirent chez ses parents.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 10 février 1899 :
Vétérans des armées de terre et de mer
...............Section de Nancy
...../... - 783 Etienne Langard, Pompey. - 784 Jacques Buisson, Pompey. - 785 Justin Georges, Pompey. - 786 Charles Masson, Pompey. - 787 Eugène Perier, Pompey. - .../...
..Situation au 30 janvier : Membres, 62,514 ; capital, 1,215.474 fr. 50.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 17 février 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
....Audience du jeudi 16 février
..Opposition. - Le 11 février, Augustin Marandel, 30 ans, terrassier à Pompey, était condamné à quinze jours de prison, par défaut, pour avoir traité le garde d'imbécile alors que celui-ci l'invitait à faire un peu moins de tapage dans la rue.
..- Tu veux me f... iche au clou ? aurait même ajouté Marandel. Je crois plutôt que c'est moi qui vais te tirer les oreilles ! ... - Le prévenu est aujourd'hui beaucoup moins fanfaron. Le tribunal lui maintient ses quinze jours, mais lui accorde le sursis.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 18 février 1899 :
Certificat d'aptitude pédagogique
..Ont été admis (instituteurs stagiaires) :
.../... ; Pierron, à Pompey ; .../...
L'EST REPUBLICAIN du mardi 21 février 1899 :
Rixe grave
..Lundi, vers dix heures du soir, les sieurs Hippolyte Fournier, âgé de 31 ans, et Albert Nicolas, âgé de 31 ans, tous deux ouvriers aux forges de Pompey, ont été arrêté pour avoir frappé, dans l'intérieur de la gare de Nancy, M. Jules Pillet, âgé de 26 ans, manoeuvre à Frouard. Ce dernier a été transporté à l'hôpital où il a été admis ; ses blessures présentent un certain caractère de gravité.
..Ces trois hommes étaient venus lundi à Nancy pour s'amuser.
..Se trouvant le soir dans la salle d'attente, Fournier et Nicolas reprochèrent à Pillet d'avoir gardé pour lui seul un paquet de tabac.
..Des paroles injurieuses furent échangées ; attiré par le bruit, un employé survint et pria les perturbateurs de sortir s'ils voulaient continuer leur tapage.
..Les trois hommes sortirent ; à peine arrivés dans la cour, Fournier et Nicolas se précipitèrent sur Pillet et après l'avoir terrassé, lui martelèrent la figure à coup de talon de bottes. Puis, sans s'inquiéter de la victime, ils rentrèrent dans la salle d'attente et de là pénétrèrent sur le quai où ils furent arrêtés par M. Chapelier, commissaire spécial, au moment où ils se disposaient à prendre le train.
Tribunal correctionnel de Nancy
..Audience du mercredi 22 février
..Idée d'ivrognes. - Les sieurs Fournier et Nicolas de Pompey, étaient venus l'autre jour s'amuser à Nancy. Et vous savez s'ils s'amusèrent ! Ils burent jusque-là, firent tapage et se battirent.
..Le soir, au moment de prendre le train, ils eurent la baroque idée de saisir un paisible voyageur, à l'intérieur de la gare, et de prétendre qu'il venait de leur voler un paquet de tabac. Comme ce dernier protestait, nos deux pochards le rouèrent de coups de poing, lui écrasèrent la figure à coups de talon et ne l'abandonnèrent que lorsqu'il eut complètement perdu connaissance ! Le pauvre homme dut être transporté d'urgence à l'hôpital. - Fournier, un mois de prison ; Nicolas, six jours.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 26 février 1899
Pompey
..L'autre soir, au moment où un des gigantesques récipients ou poches dans lesquelles on fait couler du convertisseur jusqu'à dix et même douze tonnes d'acier, arrivait près des moules, une partie de la matière en fusion qu'il contenait éclata, et, violemment projetée hors de la poche, inonda le pourtour d'un terrible jet de lave métallique.
..Un ouvrier, M. Jean Charff, fut brûlé grièvement dans le dos, à la tête et surtout aux mains ; l'une d'elles est en partie décharnée. On juge des souffrances qu'endure le malheureux ouvrier. Un autre ouvrier, M. Eugène Martin, a reçu aussi de nombreuses brûlures qui, heureusement, n'ont pas le même caractère de gravité.
..Les deux victimes sont célibataires.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 7 mars 1899 :
Etude de Me PERRIN, notaire à Nancy, rue de la Monnaie, n°4 (successeur de Me PAUL). __________ A VENDRE OU A LOUER Les GRANDS MOULINS DE FROUARD(Meurthe-et-Moselle) ..Sis sur la rivière de la Moselle, à 10 kilom. de Nancy. Force motrice : en basses eaux, de 180 à 200 chevaux ; et la plus grande partie de l'année, de 300 à 400. - Travail actuel : 400 quintaux par 24 heures. - Raccordement avec la voie ferrée. Proximité du canal de la Marne au Rhin. |
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 12 mars 1899:
Liverdun
..Un sieur Emile Vévert, 29 ans, demeurant à Liverdun, occupé à creuser un puits d'aérage pour la société minière dans la forêt, a trouvé la mort, vendredi, dans des circonstances particulièrement affreuses.
..Vers onze heures, les ouvriers, occupés à actionner le treuil, remontaient Vévert, debout dans la benne et attaché à la corde du treuil par une courroie passée au-dessous des bras.
..Soudain, ceux-ci entendirent Vévert qui, d'habitude, chantait en remontant, faire subitement silence ; en même temps, ils ressentirent un allègement subit du fardeau qu'ils remontaient ; puis quelques secondes plus tard, un bruit semblable à un coup de mine.
..Intrigués, ils hâtèrent le montage de la benne. Vévert n'était plus là ; c'était le bruit produit par le corps du malheureux ouvrier, tombant au fonds du puits d'une hauteur de cinquante mètres.
..On a retrouvé le malheureux ouvrier, le crâne fendu et laissant échapper la matière cérébrale.
..Vévert, qui était, comme nous l'avons dit, lié à la corde qui supporte la benne, a dû être pris d'une faiblesse ; puis le haut du corps a glissé entre la courroie qui l'enserrait et le malheureux fit bascule au fond du puits.
..Vévert, qui était marié depuis trois ans n'avait pas d'enfants.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 24 mars 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
.....Audience du jeudi 23 mars
..Patrons et pensionnaire. - Il y a quelque temps, le sieur Mary-Théodore Larché, 42 ans, ouvrier d'usine à Pompey, était condamné à un mois de prison pour avoir répondu par des menaces à ses patrons de pension, les époux Guss, qui lui réclamaient une note de 112 francs, et pour avoir, à la fin, brisé une porte.
..Larché. - Nous avions une erreur de 6 fr., M. le président. Les époux Guss ont mal agi à mon égard. J'ai un reçu de 106 francs !
..D. - Vous les avez menacés de votre couteau ?
..R. - Ce n'est pas vrai. Il m'ont flanqué à la porte, sans me permettre de m'expliquer !
..D. - Et vous avez brisé cette porte ?
..R. - Oh ! Il y avait une petite ouverture de deux millimètres ! ...
..D. - Enfin, vous avouez l'avoir cassée ?
..R. - Pardon. Elle est restée debout sur ses gonds !
..D. - Vous passez pour un homme violent ?
..Le prévenu ( se croyant sans doute flatté) :
..- J'ai prévenu Mme Guss. Je lui ai dit que si elle me laissait dehors comme un chien, je casserais tout, même leur g... ! D'ailleurs, si on avait pris des renseignements sur eux, on saurait qu'ils sont partis pour la Prusse et qu'ils sont « plus brigands » que moi !
..M. le président. - Alors, vous avouez que vous êtes un peu brigand ?...
..Larché, qui avait attendu son tour au fond du prétoire, s'est avancé à la barre, avec une large étiquette et de nombreux pantins en papier que des voisins farceurs lui avaient épinglés au milieu du dos et le long des jambes. Inutile de dire que son arrivée a provoqué l'hilarité dans la salle. - Le tribunal réduit la peine à huit jours de prison.
Vétérans des armées de terre et de mer
24e section (arrondissement de Nancy). - Nouveaux membres admis à la 24e section :
...../... - 866, Achille Pierron, Pompey. - 867, Louis Collignon, Pompey. - 868, Joseph Billig, pompey. - 869, Jean Lam, Pompey. - 870, Adolphe Varnier, Pompey. - .../...
..Situation au 11 mars :
..Inscrits à ce jour, 69,297 ; fonds placés à la banque de France, 1,417,056 fr. 05.
Supplément gratuit à L'EST REPUBLICAIN du 26 mars 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du samedi 25 mars
..Compère et compagnon. - Joseph Mayer, 38 ans, ouvrier fondeur à Pompey, offrait, en janvier dernier, l'hospitalité à une dame dans sa chambrette de garçon et arrivait à lui dérober un billet de cent francs, placé dans sa valise.
..Il se montrait ensuite généreux, à l'égard d'un vieux copain, par exemple, le sieur Victor Leclerq, à qui il « lâchait » un louis. Meyer fait défaut.
..Leclerq. - Ce n'est pas tout à fait ça, M. le président. Meyer n'a pas pris l'argent dans une valise, mais dans un porte-monnaie, car il a justement porté le sus dit porte-monnaie à la gendarmerie.
..D. - Vide naturellement en disant qu'il l'« avait trouvé comme ça » dans la rue. - Meyer, 6 mois de prison, par défaut. Leclerq, 15 jours.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 29 mars 1899 :
Pompey
..Le 3 mars dernier, M. Gustave Oudin, manoeuvre, travaillant aux usines de Pompey, était occupé au déchargement d'un wagon chargé de bloc de fonte. En ouvrant la portière du wagon, un des blocs glissa et atteignit l'ouvrier, qui eut le pied droit écrasé.
..Après l'accident, Oudin refusa de se faire soigner à l'infirmerie et retourna chez lui. Le tétanos s'étant déclaré, il a succombé ces jours derniers, malgré l'amputation des doigts faite par le docteur Wilhelm.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 9 avril 1899 :
Tirs de combat
..Le général commandant le 20e corps à l'honneur d'informer le public que des tirs réels au fusil et au canon auront lieu le 11 avril prochain sur le territoire des communes de Dieulouard, Belleville, Marbache, Saizerais, Rosières-en-Haye, tremblecourt, Rogéville et Villers-en-Haye.
..Des vedettes interdiront, une demi-heure avant le commencement de la manoeuvre, l'accès de la région dangereuse qui est comprise entre les localités suivantes :
..Marbache, Belleville, Dieulouard, Villers-en-Haye, Rogéville, Domèvre-en-Haye, Tremblecourt, Rosières-en-Haye, Saizerais, les bois de Saizerais et de la Grande-Pièce, et une partie de la forêt de l'Avant-Garde.
..Les tirs auront lieu de sept heures à onze heures du matin et de midi et demi à trois heures du soir.
..La circulation sur la route départementale de Saizerais à Marbache sera libre de neuf heures du matin à midi et demi.
..Une salve à blanc de trois coups de canon sera tirée du champ de tir, une demi-heure avant le commencement de la manoeuvre. La fin des tirs sera annoncée par la sonnerie : «Cessez le feu !»
..Il est recommandé de la façon la plus expresse aux personnes qui, à la suite de la manoeuvre, trouveraient des obus non éclatés, de ne pas les toucher sous aucun prétexte (le moindre dérangement pouvant être dangereux) ; de marquer leur emplacement par une motte de terre ou un piquet placé à un mètre de distance, et de les signaler, par l'intermédiaire du maire, au colonel directeur d'artillerie à Toul, qui donnera des ordres pour les faire éclater.
..On marquera de la même manière les débris de projectiles qui contiendraient de la poudre enrochée ; il est extrêmement dangereux de la gratter au couteau ou de chercher à la brûler.
..Les balles de fusil, de projectiles, particulièrement les fusées en cuivre, seront rapportées aux maires de Saizerais, de Rosières et de Villers, où le service de l'artillerie, avisé, les fera prendre.
Pompey
..Vendredi, dans l'une des galeries exploitée par la Société de Vezin-Aulnois, sise sur le territoire de Pompey, le mineur Simon après avoir chargé un coup de mine destiné à faire sauter un bloc de minerai qu'il venait de saper, mit le feu à la mèche et s'éloigna à bonne distance. Suivant l'habitude, il alla se placer dans une galerie latérale.
..Un coup de mine voisin étant parti à ce moment, Simon cru que c'était la sienne qui venait d'éclater et s'approcha, pour déblayer le chantier.
..A peine y arriva t-il, qu'une explosion se produisit et qu'il tomba sous la grêle de morceaux de minerai projeté en tous sens avec une violence d'autant plus grande que la galerie est plus étroite.
..Le délégué mineur et ses camarades de labeur se portèrent à son secours et le retirèrent des matériaux qui l'entouraient ; il avait la poitrine perforé à plusieurs endroits et, spectacle lamentable, l'un de ses yeux pendait, sanguinolant, arraché de l'orbite. On juge quelles souffrances horribles doit endurer le malheureux blessé !
..Simon est un vieux mineur très expérimenté dans le dangereux métier qu'il exerce depuis vingt-cinq ans au moins ; son état est considéré comme très grave, en raison des lésions internes qui sont à craindre. Il a été transporté à l'hospice de Pompey.
..Ce malheureux est marié et père de plusieurs enfants, dont l'aîné est au service ; le second devait s'engager incessamment.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 16 avril 1899 :
Petite correspondance
..Demande. - Peut-on passer à bicyclette sur le chemin de halage des canaux ?
..Réponse. - La circulation des vélocipèdes est interdite sur tout le parcours du canal de la Marne au Rhin, de la branche sur du canal de l'Est (voie principale, entre Toul et Gripport), et de l'embranchement de Nancy (entre Messein et Laneuveville).
..Elle est tolérée sur le chemin de halage de la Moselle canalisée, entre le pont de la route nationale n°57 à Pompey et l'écluse d'Arnaville.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 18 avril 1899 :
Frouard
..L'autre après-midi, sur le pont du canal de Frouard, trois pochards se mirent à insulter deux dames de la façon la plus grossière. Une jeune fille de 19 ans, Mlle Marie Klein, passait justement par là en ce moment, pour se rendre à la gare. Elle eut beau avoir la prudence de prendre le trottoir opposé, nos ivrognes s'avancèrent de son côté, en l'accablant de leurs plus dégoûtantes épithètes.
..Soudain, l'une de ces brutes brandit un nerf de boeuf qu'il tenait caché dans sa manche et en porta un coup violent à la jeune fille. Celle-ci, atteinte à la nuque, s'affaissa sur la chaussée, perdant du sang en abondance par une blessure de 5 à 6 centimètres.
..Plusieurs témoins indignés essayèrent de s'emparer de ce forcené, mais l'homme au nerf de boeuf les tint en respect et réussit finalement à s'enfuir, ainsi que ses deux compagnons.
..Prévenu aussitôt après cette scène, M. Krusch, gendarme de la brigade de Frouard, se mit à leur recherche. Il en découvrit deux, grâce au béret rouge qu'ils portaient, à l'usine de Pompey. Mais il eut fort à faire. L'homme au nerf de boeuf, non content de l'insulter et de se débattre, lui sauta à la figure et le blessa à la lèvre.
..C'est un nommé Auguste Pagmal, dont le casier judiciaire serait très bien garni. Il a été conduit au parquet de Nancy et écroué. L'autre individu arrêté, qui avait simplement injurié Mlle Klein, a été remis en liberté.
Pompey
..Pour le chargement des fours Martin, des aciéries de Pompey, on emploie une grue tournante à vapeur, élevant une benne remplie de vieille ferraille que l'on ramène au-dessus de l'appareil. L'autre matin, cette benne qui à ce moment enlevait de deux à trois tonnes de pièces diverses donna contre la partie supérieure de la grue. Le choc fit tomber une des pièces enlevées, du poids d'environ 400 kilos. Un ouvrier, le sieur Charles Wamlet, 28 ans, fut atteint par elle à la jambe, qui fut littéralement broyée. Elle ne tenait plus au tronc que par quelques lambeaux de chair. L'amputation a été faite.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 21 avril 1899 :
Frouard
..Un ouvrier en goguettes des usines de Pompey offrit gracieusement une tournée à un autre ouvrier qu'il ne connaissait pas du tout. Il paya l'écot avec une pièce de cent sous.
..- Laisse-moi ramasser ta monnaie, répliqua l'invité ; tu en ferais un mauvais usage ou tu la perdrais !
..On changea de café. Là l'ouvrier « à galette » aurait réglé avec une pièce de 20 fr. Pendant qu'il se rendait aux cabinets, son compagnon lui aurait soufflé le louis !
..Quoi qu'il en soit, on a arrêté l'inculpé à Champigneulles. On n'a pas retrouvé la pièce d'or sur lui, mais il était en possession de 17 fr. qu'il a assuré lui appartenir.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 23 avril 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
....Audience du samedi 22 avril
..Opposition. - Il y a un mois environ, un soir de bombe, François Vivenot, maçon à Pompey, insultait grossièrement le garde de Custine. Il écopait, le 25 mars, 20 jours de prison par défaut. Aujourd'hui, Vivenot réclame.
..D. - Vous n'allez pas niez que vous étiez ivre et que, conduit au violon, vous avez insulté le garde , en le menaçant de lui « casser la g... ? »
..Vivenot. - Oh ! je ne lui ai pas dit grand chose !
..M. le président. - Vous l'avez traité de c... ?
..Vivenot. - Je n'ai pas tout à fait dit ça...
..M. le président. - Non, car vous avez dit mieux que ça. A l'épithète de c... vous avez ajouté le mot «sale» ? (Rires). - Le tribunal abaisse la peine à dix jours
L'EST REPUBLICAIN du mardi 25 avril 1899 :
Pompey
..Un vieillard de 65 ans, M. Pierre Chambrun, employé aux hauts-fourneaux, a été renversé dimanche par un bicycliste, sur le pont de la Moselle, juste au moment où venait derrière lui un lourd camion de M. Croctaine, chargé d'environ 4,000 kilog. de fûts.
..Le conducteur du camion, M. Gérard, tira violemment sur les rênes, puis sautant à la tête des chevaux, les arrêta net, au moment où la tête de M. Chambrun allait passer sous la roue, qui lui fit néanmoins un trou assez profond, lui fendit une main et lui coupa le pouce de l'autre.
..La victime a été transportée à l'hospice. Quant au bicycliste auteur de l'accident, il remonta sur sa machine en disant qu'il allait faire sa déclaration à la gendarmerie, où il se garda bien de se rendre.
..Voici à peu près son signalement : 27 à 28 ans, figure ronde, teint hâlé, petite moustache noire frisottante, cheveux bruns.
..Son costume : culotte bouffante, bas noirs avec une large bande grise, jersey blanc, veste noire ou bleu foncé, chapeau noir genre Morès.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 28 avril 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
......Audience du jeudi 27 avril
..Locataire voleur. - Auguste Wéber, 20 ans, ajusteur à Pompey, a volé une bague en or et deux cravates appartenant à son logeur. - Deux mois de prison, par défaut.
Pompey
..Un beau-père irascible est bien le sieur S..., dont le fils est en instance de divorce. Rencontrant sa belle-fille dans la rue des Jardins-Fleuris, il l'empoigna, mais celle-ci, forte gaillarde, riposta de son mieux non sans recevoir quelques horions, heureusement sans gravité.
..Cette scène tragico-conjugale avait attiré un rassemblement de près de 200 personnes, où, naturellement, l'élément féminin dominait.
..Le beau-père contre lequel plainte a été portée a dû prendre la fuite, poursuivi par les huées des spectatrices.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 29 avril 1899 :
TRIBUNE PUBLIQUE
Entre bru et beau-père
.........................Pompey, le 28 avril 1899.
............Monsieur le rédacteur,
..Vous avez raconté vendredi qu'un sieur S..., rencontrant sa belle-fille dans la rue des Jardins-Fleuris, l'avait empoignée et que celle-ci avait riposté de son mieux, pour le plus grand plaisir des assistants.
..Les choses ont besoin d'être mises au point :
..Le sieur S..., étant couché, dit à sa belle-fille d'empêcher ses enfants de faire du tapage. Elle lui cracha au visage. Elle était alors sur deux marches d'escaliers. Elle perdit l'équilibre en jetant sur le dos de son beau-père un seau de braise et un plat de haricots et tomba dans le couloir.
..Elle se mit à crier : à l'assassin ! parce qu'il la tenait par le cou pour l'empêcher de le griffer ! Je déments fortement l'avoir frappée, avoir été hué et avoir pris la fuite.
..La scène n'a pas eu lieu dans la rue c'est dans le couloir de la maison. Elle a duré deux minutes et personne n'a rien vu jusqu'au moment où elle est sortie pour crier : à l'assassin !
..Veuillez agréer, etc. - S...
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 30 avril 1899 :
Champigneulles
..Un accident grave est arrivé samedi soir à Champigneulles. MM Fould et Dupond passaient en automobile avec une allure assez vive. Soudain une petite fille de 4 ans, nommée Maire, qui se trouvait sur la chaussée, fut renverée par l'automobile qui lui passa sur le corps.
..L'enfant a été transportée à l'hôpital civil.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 1er mai 1899 :
L'accident de Champigneulles (suites)
..Voici de nouveaux détails :
..M. Fould revenait de Nancy avec son automobile, sur laquelle était monté son cocher. Près du pont du ruisseau des Etangs, à Champigneulles, la victime, qui jouait là avec sa soeur, eut la malheureuse idée de vouloir traverser la chaussée au moment où arrivait l'automobile. M. Fould eut beau tourner court et lancer sa voiture dans la rue adjacente, au risque de tout briser, l'enfant fut atteinte et passa sous le véhicule.
..On transporta aussitôt la victime dans une maison voisine et M. le docteur Reibel, qui se trouvait justement à Champigneulles, opéra un premier pansement. Il jugea le cas assez grave - une des roues lui a passé sur le ventre - pour ordonner, comme on l'a vu, le transport immédiat de l'enfant à l'hôpital de Nancy.
..Tandis que ces événements se produisaient, Mme Maire était à Nancy. C'est en descendant du train et en apercevant la foule rassemblée devant la maison où était soignée sa fille qu'elle apprenait l'accident. On juge de son désespoir.
..M. Maire est employé comme dessinateur à la Compagnie des chemins de fer de l'Est. Il n'a appris, lui aussi, qu'à son retour la triste nouvelle.
..M. Fould, qui a pris en personne des nouvelles de l'enfant, s'est offert à payer tous les frais de médecin et d'hôpital. Il a déclaré que, malgré tous ses efforts, il n'avait pu arrêter à temps son automobile et que la fillette était venue se jeter sous les roues. Le cocher a assuré, de son côté, qu'il avait corné à diverses reprise.
..Dimanche matin, à l'hôpital, la petite Maire a été opérée par les docteurs Gross et Froelich. Son état est grave. On craint une péritonite.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 2 mai 1899 :
L'accident de Champigneulles (suite)
..La jeune Maire qui a été renversée, comme on sait, samedi, par l'automobile de M. Fould, à Champigneulles, est morte lundi à deux heures du matin. Les parents ont été immédiatement avertis du décès.
Pompey
..Les écoles de filles de la commune de Pompey, tenues par les soeurs de la Doctrine chrétienne, viennent d'être laïcisées par arrêté préfectoral.
..- L'influenza commence à sévir et de la plus bizarre façon à Pompey, Frouard, Liverdun et dans toutes les communes environnantes.
..- Nous avons déjà annoncé que la grande ferme de M. O'Gorman de Frouard, exploitée par M. Marchal, naguère agriculteur à Haroué, avait été acquise par la Société des hauts-fourneaux de Pompey pour l'agrandissement des ses chantiers, dépôts et crassiers.
..La plus grande partie des terres se trouve à la Gueule-d'Enfer, au confluent de la Moselle et de la Meurthe, au lieu dit le Champ-des-Tombes, bien connu des historiens et archéologues nancéiens.
..Une ancienne chapelle à saint Euchaire et aux « vingt deux cents » martyrs chrétiens à longtemps existé à ce confluent des deux rivières lorraines, qui va recevoir, sur 50 hectares de superficie, des crasses de tout genre.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 3 mai 1899 :
Obsèques de la jeune Maire
..Mardi ont eu lieu les obsèques de la jeune Jeanne Maire, âgée de six ans, la victime de l'accident de la voiture automobile appartenant à M. Fould.
..La levée du corps a eu lieu à neuf heures du matin à l'hôpital civil de Nancy en présence des parents; le cercueil fut conduit à Champigneulles dans un fourgon des pompes funèbres et déposé sous le porche de l'habitation.
..A dix heures, le clergé venait chercher le corps qui fut porté à l'église par des fillettes. Une délégation d'enfants, sous la conduite des soeurs maîtresses d'école, suivait le cortège, où se voyaient la plupart des habitants de la commune, M. fould, sa femme et ses deux fils assistaient aux obsèques de la malheureuse enfant.
..*
*...*
..M. Fould a remis une somme de 1,000 fr. pour le bureau de bienfaisance de Champigneulles, dont les intérêts devront être distribués chaque année aux pauvres de la commune, le jour anniversaire de l'accident. Il a offert la même somme à l'église.
..M. Fould s'est également offert à payer tous les frais entraînés par cet épouvantable malheur.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 9 mai 1899 :
La destruction des loups
..Le bulletin du ministère de l'agriculture vient de publier l'état des loups tués et des primes payées en 1897.
..Le nombre des fauves détruits atteint 189, savoir : 4 louves pleines, 64 loups ou louves non pleines et 121 louveteaux pour lesquels le total des primes payées a été de 11,840 fr.
..On sait qu'aux termes de la loi du 4 août 1882 les primes payées par l'Etat pour la destruction des loups sont fixées de la manière suivante : 100 fr. par tête de loup ou louve non pleine ; 150 fr. par tête de louve pleine ; 40 fr. par tête de louveteau. Est considéré comme louveteau l'animal dont le poids est inférieur à 8 kilos. Lorsqu'il est prouvé qu'un loup s'est jeté sur des êtres humains, celui qui le tue a droit à une prime de 200 fr.
..Le département de la Charente tient la tête de la statistique de 1897 avec 40 fauves ; viennent ensuite la Dordogne qui en a 31, la Meuse 13, la Haute-Saône 12, les Vosges 11, la Marne 10, la Haute-Vienne 10, la Vienne 9, les Deux-Sèvres 8, l'Indre 7, la Haute-Marne 7, la Corrèze 6, l'Aube 4, l'Aveyron 2, la Côte-d'Or 2, la Creuse 2, la Loire 1, la Haute-Loire 1, le Lot-et-Garonne 1, la Meurthe-et-Moselle 1, la Nièvre 1, les Basses-Pyrénées 1.
..L'année 1898 fournira une statistique plus importante pour Meurthe-et-Moselle, puisque, dans les seuls cantons de Haroué et Vézelise, il a été détruit plus de vingt de ces dangereux carnassiers.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 12 mai 1899 :
L'accident d'automobile à Champigneulles (suite)
..Au sujet de l'accident qui a coûté la vie à la jeune Marie Maire, un de nos confrères annonce «que M. Fould ne sera pas poursuivi pour homicide par imprudence, l'enquête ayant démontré que l'enfant s'était imprudemment jetée sous les roues du véhicule, sans que le conducteur ait pu l'en empêcher.
..La fillette était retenue par une autre enfant qui l'a laissée échapper au moment du passage de la machine. »
..Ajoutons que dans l'entourage de M. Fould on affirme qu'il a vendu son automobile et qu'il a résolu de renoncer à tout jamais à se servir d'un véhicule de ce genre.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 16 mai 1899 :
L'Ecole de chimie de Paris en Lorraine
..Une trentaine d'élèves de l'Ecole de physique et chimie de Paris ont visité lundi matin l'institut chimique et l'Ecole de brasserie à Nancy, et l'usine Fabius Henrion, à Jarville.
..Ils se proposent de visiter aussi les Soudières de la Meurthe, à Varangéville ; Solvay, à Dombasle ; les forges et aciéries Fould, à Pompey ; les hauts-fourneaux de Pont-à-Mousson, de Longwy, Mont-Saint-Martin, Villerupt, Micheville, etc.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 18 mai 1899 :
Personnel enseignant
..Instituteurs et institutrices.- Ont été nommés :
.../... ; à Pompey, directrice de l'école de filles, Mlle Chané, institutrice à Chaligny ; .../...
L'EST REPUBLICAIN du lundi 22 et mardi 23 mai 1899 :
BULLETIN FINANCIER
Métallurgie.
..Pompey obtenable à 600.
..Un accident survenu à la machine actionnant le train-tôle des laminoirs va déterminer un arrêt de plusieurs semaines dans le travail de cet atelier.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 31 mai 1899 :
Pompey
..Lundi soir une cuisinière avait abandonné ses fourneaux pour aller se rafraîchir dans les débits. Ayant bu plus que de raison, elle s'en allait titubant dans les rues de la commune, causant un véritable scandale. Un brave barbier, voulant éviter des scènes tapageuses, la fit entrer à son domicile où elle passa la nuit.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 14 juin 1899 :
Chemins de fer de l'Est
..Acte de courage. - Le 26 mars, au moment de l'arrivée à Pompey du train 12/29 un vieillard s'engageait imprudemment sur la voie 1, pour prendre le train 12/37.
..Ce voyageur, marchant avec beaucoup de difficulté, allait être infailliblement écrasé par le train 12/29 qui ne se trouvait plus qu'à une distance d'environ 10 mètres, lorsque M. Joseph Alin, intérimaire à la 3e région, voyant le danger, se précipita à son secours et, le saisissant à bras-le-corps, réussit à le déposer sain et sauf sur le quai opposé.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 16 juin 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
.....Audience du jeudi 15 juin
..Lendemain de fête. - M. Emile Foléa, 35 ans, débitant à Pompey, rue des Jardins-Fleuris, est accusé d'avoir houspillé un concurrent, M. Monitor. D'aucuns prétendent même qu'il alla à coups de paisseau, après avoir usé et abusé, s'il vous plaît, de soufflets et de coups de pied, ces derniers à un endroit qualifié de latero-externe de la cuisse gauche, par le certificat médical.
..Accusé et plaignant n'étaient pas à jeun. Foléa avoue même qu'il avait bu un coup de trop : - La veille, j'avais fêté la Saint-Emile, dit-il, car, vous le savez, Saint-Emile est mon patron. Et le lendemain j'étais encore en peu « plombé ».
..- C'est-à-dire, fait remarquer son défenseur, qu'il avait fêté la Saint-Emile.. et une nuit ! (Rires.)
..Foléa continue : - Je rencontre Monitor, qui était ivre aussi...
..Deux femmes , témoins à charge, interrompant : - C'est faux ! ... Monitor n'était presque pas saoul. Tu l'as insulté à propos de petits verres !
..Le sieur Masson, témoin à décharge : - Je vous jure que Monitor était ivre !
..Monitor : - Oui, j'avais bu un verre. Je rentrai-bien tranquillement de l'usine...
..Masson : - Par exemple ! Tu venais de Frouard.
..Monitor : - C'est vrai ; quand tu m'as vu, je venais de prévenir la gendarmerie ! Mais j'avais alors reçu mon coup de paisseau, mes gifles et mon coup de pied vous savez où ! ( Nouveaux rires.)
..Foléa. - C'est toi qui as pris l'échalas dans une vigne ! J'ai voulu te l'arracher. Nous avons roulé tous deux dans le fossé ! Quand on est saoul !
..Les deux femmes : - Si monitor avait bu un coup, tu étais, toi, parfaitement de sang-froid.
..Foléa, s'imaginant se créer une excuse : - Pensez-vous ! messieurs... Je n'étais pas ivre le lendemain de ma fête ! ... - Il est condamné à 16 fr. d'amende et à 60 fr. de dommages-intérêts.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 17 juin 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
.....Audience du jeudi 15 juin
..Broutilles. - Jacques Auguste, marchand de vins à Pompey, s'est fait dresser une contravention pour ivresse, à Nancy. - Dix jours de prison, par défaut.
Marbache
..M. Jean Gabriel, âgé de 25 ans, demeurant à Saizerais, travaillait dans une galerie de la mine de Marbache. Ayant engagé sa pince entre le plafond et un bloc de minerai, celui-ci tomba subitement. L'ouvrier ne put se garer à temps. Il fut atteint par l'extrémité de la pince qui lui fractura la cuisse droite.
..Relevé par ses camarades , Gabriel a été transporté à l'hospice de Pompey. L'incapacité de travail sera d'environ deux mois.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 19 juin 1899 :
Menus faits
..Dimanche soir, Mme veuve Chenal, âgée de 58 ans, demeurant rue Jeannot, a déclaré que passant rue Victor, elle avait été jetée dans un fossé par M. Fournier, âgé de 32 ans, demeurant à Pompey. D'après Mme Chenal, Fournier aurait ainsi agi avec elle parce qu'elle aurait refusé de se marier avec lui.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 25 juin 1899 :
Ivresse
..Le sieur André Lick, âgé de 19 ans, ouvrier de forges à Pompey, domicilié à Nancy, a été déposé au violon pour ivresse, menaces et violences envers un contrôleur du tramway.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 30 juin 1899 :
Pompey
..M. Louis Picaud, ouvrier d'usine aux forges de Pompey, était occupé à pousser des wagonnets chargés de fonte, lorsqu'il glissa sur un des rails de la voie ferrée.
..Son pied droit cala les roues du wagonnet ; il était temps ; quelques centimètres de plus, il eût eu la jambe broyée. Il en a été quitte pour l'écrasement de l'orteil, qui a dû être amputé par M. le docteur Wilhem.
..- Un sieur D..., en pension dans un établissement de Pompey, a pu, bien que se disant représentant d'une brasserie du Nord, soutirer des sommes assez rondes à différentes personnes de cette localité et des environs en leur vendant, moyennant un versement préalable de garantie, des marchandises des plus hétéroclites et n'ayant aucune corrélation, même lointaine, avec le commerce de la bière. Il suffisait qu'on manifestât le besoin de tel article, pour qu'il proposât immédiatement de le faire expédier. Et cela prenait neuf fois sur dix.
..C'est ainsi qu'un fermier lui versa une certaine somme à titre d'arrhes pour la livraison de deux poulains. L'escroc était même maquignon au besoin !
..Les fameux poulains se faisant attendre, le vendeur alla chercher de leurs nouvelles - fort loin, sans doute, car il n'est pas revenu. Il a même omis de payer sa pension.
..- Quelques personnes auraient aperçu un corps de femme, paraissant jeune, s'en aller au fil de la Moselle. Aucune noyée n'a été découverte depuis. Il est probable que le corps a été entraîné très loin par les eaux. Ajoutons qu'on ne signale dans la région aucune disparition.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 1er juillet 1899 :
Tentative de viol
..Le sieur Louis Mansier, âgé de 29 ans, mineur à Pompey, a été arrêté pour tentative de viol commise chez un logeur de Nancy sur une enfant âgée de moins de treize ans.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 2 juillet 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du samedi 1er juillet
..Un jaloux. - Ne vous posez pas l'index sur l'oreille ! Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'histoire n'a pas ça d'égrillard. Il ne s'agit ici que d'une jalousie de fortune.
..Notre jaloux est un ouvrier de forges de Pompey, le sieur Jean-Baptiste-Charles Colnat, âgé de 37 ans. Ses convoitises haineuses se portent sur le bien-être relatif de ses voisins, les époux Clair. Il a commencé par satisfaire sa rancune en traitant la femme Clair des noms les plus orduriers. L'autre jour, enfin, il lui a porté des coups.
..Vous êtes riches, vous, moi je suis misérable ! Aussi je vais vous faire un oeil au beurre noir.
..D'un savant coup de chausson, Colnat éleva le bout de son soulier à la hauteur de l'oeil de Mme Clair...
..M. le président, à la plaignante. - Vous ressentez-vous encore de la blessure ?
..R. - Mais, je vous crois, M. le président ! J'étais toute en sang ! ...
..Un témoin. - Colnat a donné aussi à Mâme Clair un grand coup de couvert !...
..D. - De couvert !...
..La plaignante, qui rit du méchant français du témoin : - D'un « couvercle » de fourneau !... (Rires.)
..Elle ajoute : _ Il m'avait, auparavant, traitée de tous les noms dans mon « collidor ! » (Explosion de rires. - Le témoin, qui veut montrer à son tour qu'elle connaît sa langue, s'écrie, avec une moue vengeresse) : On dit corridor, M. le président !
..M. le président. - Colnat ne se présente pas à la barre ?
..Les témoins à la plaignante : - Il est pourtant ici. Il nous a fait tout à l'heure un pied de nez et des grimaces de toutes sortes, au fond de l'escalier ! - Colnat, qui ne répond toujours pas aux appels de l'huissier, est condamné à quatre mois de prison, par défaut.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 7 juillet 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du samedi 6 juillet
..Outrage à la pudeur. - Le sieur Léonio Mencier, 29 ans, ouvrier mineur à Pompey, était venu l'autre jour « piquer une bombe », à Nancy. Le soir, il était saoul, ou à peu près, au débit Tobler, rue Saint-Nicolas.
..Il y commit un outrage public à la pudeur. Il aurait même agravé son cas, sans l'intervention de quelques personnes. - Quatre mois de prison.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 9 juillet 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du samedi 8 juillet
..C'est un peu cher ! - Le sieur Charles Colnat, 37 ans, ouvrier de forges à Pompey, fait opposition à un jugement du 1er juillet le condamnant par défaut à 4 mois de prison, pour avoir frappé une voisine, Mme Claire, à coup de poing et même à coup de couvercle de fourneau. Le motif était une jalousie de fortune.
..Colnat se présente aujourd'hui à la barre et implore l'indulgence du tribunal, qui abaisse sa peine à un mois.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 12 juillet 1899 :
Frouard
..La gendarmerie de Frouard vient d'arrêter, sur la plainte d'une famille et d'après l'ordre du parquet, un ajusteur aux forges de Pompey, nommé Dudot, âgé de 45 ans, demeurant à Pompey, inculpé d'attentat à la pudeur sur une fillette de 12 ans. Dudot a été immédiatement écroué.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 13 juillet 1899 :
Frouard
..Un ouvrier carrier, âgé de 21 ans, nommé Dam, travaillait dans l'une des exploitations de Frouard, quand un bloc de pierre, atteignit sa pelle. Le manche s'étant rompu, la partie inférieure s'abattit violemment sur sa jambe, qu'elle fractura au-dessus de la cheville, après avoir labouré les chairs.
..Le blessé a été transporté au domicile de ses parents, puis admis à l'hospice de Pompey.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 14 et samedi 15 juillet 1899 :
Décorations universitaires
..L'Officiel de vendredi a publié deux très longues listes, l'une de 261 officiers d'instruction publique et l'autre de 585 officiers d'Académie, exclusivement choisis dans le personnel des Facultés, lycées et collèges de l'Etat.
..Voici les noms qui intéressent notre région :
..Officiers de l'instruction publique : ... / ...
..Officers d'Académie : ... / ... ; Pierron, instituteur à Pompey ; ... / ...
Médailles d'honneur
..Des médailles d'honneur ont été décernées aux ouvriers dont les noms suivent :
..MM. Arrenth, pudleur aux forges de Pompey ; ... / ... ; Baudoux, chef mécanicien aux forges de Pompey ; ... / ... ; Broucq, machiniste à Pompey ; ... / ... ; Collinet, contremaître à Pompey ; ... / ... ; dettviler, contremaître aux forges de Pompey ; ... / ... ; Guizophle, aux forges de Pompey ; Hammentien, machiniste à Pompey ; ... / ... ; Kieffer, manoeuvre à Pompey ; ... / ... ; Petitjean, chauffeur à Pompey ; ... / ... ; Rollin, taraudeur à Pompey ; ... / ... ; Thillot, cingleur à Pompey ; .../...;Vion, dégrossisseur à Pompey.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 1er août 1899 :
Le concours de pompes à Toul
..Dimanche, dès le matin, la ville prenait son aspect animé des grands jours. Les habitants des campagnes affluent et l'on peut déjà prévoir qu'il y aura foule.
..A dix heures, un certain nombre de compagnies arrivées par le train de Nancy, font leur entrée en ville précédées de musiques.
..On remarque la compagnie de Lunéville, celles de Frouard et du Pont-d'Essey-Saint-Max, accompagnées chacune de leur musique. Défilent aussi celles de Deuxville, d'Einville, de la fabrique Diétrich. Toutes vont conduire leur matériel sur la place de la république et ensuite se rendent dans les hôtels et restaurants dans lesquels ils doivent prendre leurs repas.
..A dix heures, les officiers se réunissent à l'hôtel de ville, ils sont reçus par la municipalité et un certain nombre de conseillers municipaux.
..Ces officiers tiennent leur congrès sous la présidence de M. Delabbeye, capitaine de la compagnie de Blâmont, président de l'Association des sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle.
..A 11 heures 1/4, a lieu le vin d'honneur offert par la ville dans le magnifique salon rond.
..M. A. Denis, maire de Toul, prononce l'allocution suivante :
.......« Messieurs les officiers de sapeurs-pompiers,
..Au nom de la ville de Toul, j'ai l'honneur de vous souhaiter la bienvenue et de féliciter les officiers promoteurs de cette réunion d'avoir su grouper en un faisceau solide les compagnies éparses du département.
..La population touloise fera en ce jour le meilleur accueil à ses hôtes, elle s'unira certainement à la municipalité pour donner le plus grand éclat à cette fête de l'honneur et du dévouement que vous êtes venus célébrer aujourd'hui dans notre vieille et patriotique cité. Pacifiques soldats du devoir, serviteurs infatiguables de l'humanité, les sapeurs-pompiers personnifient le courage obscure et modeste. Honneur à leur abnégation, à leur services si indispensables pour la sécurité de nos personnes et de nos biens. Merci à tous d'être venus et d'avoir répondu à notre invitation. La ville de Toul est très fière de l'honneur que vous lui avez fait et d'avoir pu donner une preuve de son affectueuse sympathie aux hommes qui font partie des belles et nobles compagnies de sapeurs-pompiers que vous commandez. Messieurs, je suis heureux de me trouver au milieu de vous et, au nom de mes collègues du conseil municipal, je bois à la prospérité et à l'union des compagnies de sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle, et au président dévoué qui les personnifie, M. le capitaine Delabbeye. » (Applaudissements unanimes.)
..M. Delabbeye répond, en sa qualité de président du congrès :
................« Monsieur le maire,
.....................Messieurs les conseillers municipaux,
..Tous les ans, à l'occasion de la réunion annuelle des officiers de sapeurs-pompiers faisant partie de notre union départementale, il est de mon devoir de remercier les municipalités qui ont bien voulu nous recevoir.
..Mais aujourd'hui ce devoir, qui peut paraître n'être que la répétition du passé, je le remplis non seulement comme une obligation, mais encore il sera pour moi l'occasion de manifester hautement les sentiments de reconnaissance qui m'animent envers les représentants de notre vieille cité lorraine, qui n'a pas craint de s'imposer des sacrifices pour donner à note fête tout l'éclat désirable.
..La réception cordiale qui nous est faite par tous, prouve que la mission qui nous est confiée est comprise dans tout ce qu'elle a de grand et de beau, puisqu'il s'agit de combattre un de nos ennemis les plus redoutables, le feu.
..Certes, messieurs, ces humbles ouvriers qu'on nomme les sapeurs-pompiers, malgré tout ce qu'on a pu dire, n'en restent pas moins les modestes héros du devoir accompli, sans autre satisfaction que la conviction intime d'avoir accompli ce devoir exempt de toute péoccupation intéressée.
..Cette réunion dans laquelle ont été discutées les améliorations à apporter, l'instruction des hommes et la direction à donner à leur dévouement quand les circonstances l'exigent, cette réunion, dis-je, ne sera pas stérile, car tous mes collègues emporteront comme moi un souvenir ineffaçable de cette journée complétée par un concours de manoeuvres de pompes à incendie.
..Aussi c'est avec joie que je lève mon verre à vous tous, messieurs, qui, par votre présence et votre bonne volonté avez su donner à cette fête un éclat particulier digne de vous et de votre cité.
..Et vous, mes chres collègues, unissons-nous dans un même sentiment, celui du devoir, et marchant la main dans la main, restons toujours et partout les dignes fils de La France ! »
..Ces paroles ont été saluée de vifs applaudissements. Les verres circulent, le champagne pétille et l'on se quitte en se donnant rendez-vous à une heure pour la revue.
..*
*...*
..A une heure, les compagnies et subdivisions sont rangées sur la place, formant le carré. La musique du 153e se place sur le kiosque.
..Les compagnies présentes sont celles de Toul et de Lunéville, les subdivisions, celles de Chaudeney, Foug, Deuxville, Lucey, Blénod-les-Toul, Maxéville, Frouard, Pompey, Custine, Saint-Max-Pont d'Essey, Rosières-aux-Salines, Dommartin-les-Toul, Einville, Gondreville, Royaumeix, Ecrouves.
..A une heure et demie arrivent en voiture M. le préfet qu'accompagnent M. Gervaize, député ; M. le sous-préfet, M. le maire, MM. Masson et Mosbach, adjoints.
..A leur arrivée sur la place, la musique joue la Marseillaise, les alignements sont parfaits. M. le général Parison, commandant la 39e division et M. le général Varigault, commandant la 79e brigade, se joignent aux autorités ci-dessus pour passer la revue des sapeurs-pompiers.
..Cette revue terminée, le jury, composé de MM. le capitaine Delau, commandant la compagnie de Neufchâteau, président ; le capitaine Callay, de Pont-à-Mousson, et le lieutenant Degalle, de Nancy, membres, inspecte le matériel et la tenue et donne des notes sur ces parties.
..Cette inspection terminée, les compagnies et subdivisions se massent autour de la place et le défilé a lieu par les rue Firmin-Gouvion, Jeanne-d'Arc, et de la République. Les musiques jouent pendant cette marche et lorsque le défilé se fait devant les autorités, sur la place la musique du 153e joue un de ses meilleurs pas redoublés.
..On se rend sur le lieu du concours, situé dans un pré, à proximité du faubourg Saint-Evre, entre la route de Vézelise et le chemin de ronde, endroit fort bien choisi, car la foule très considérable pouvait se masser sur ces routes et sur les glacis.
..Les personnes munies de cartes pénétraient dans l'enceinte réservée ou dans les tribunes, mais comme toujours la foule envahissait les abords du concours et bien des personnes privilégiées ont été contraintes de quitter les tribunes pour mieux voir.
..Sur l'estrade officielle avaient pris place les autorités et de nombreuse dames.
..A deux heures et demie, le concours commence par une manoeuvre fort bien exécutée de la compagnie de Toul.
..Puis successivement manoeuvrent :
..Les subdivisions de 4e division, Foug et Royaumeix, celles de 3e division Deuxville et Chaudeney, puis Lucey et Blénod lès Toul.
..La section de l'usine Diétrich, de Lunéville, qui concourt en division spéciale, provoque par sa correction, des applaudissements unanimes.
..Puis viennent les subdivisions de 2e division, Ecrouves et Einville, Gondreville, dont l'organisation et le matériel sont fort remarqués, puis Maxéville.
..Nous arrivons aux subdivisions de 1ere division, dont la manoeuvre est plus importante : celle de Dommartin-lès-Toul concourt seule. Puis après Frouard et Pompey, puis Saint-Max-Pont-d'Essey.
..Rosières-aux-Salines concourt en division supérieure et se fait admirer.
..Mais le clou a été certainement la manoeuvre exécutée par la compagnie de Lunéville qui, se présentant hors concours, a exécuté une manoeuvre sur un thème spécial très compliqué, et réunissant les différents actes de sauvetage qui peuvent s'imposer dans un incendie.
..La foule n'a ménagé ses applaudissements à cette belle compagnie et à son sympathique chef.
..Nous ne devons pas oublier le service de secours, organisé sous la direction de M. le docteur Leclerc, médecin de la compagnie de Toul. Tout était prêt pour parer à tout accident. Il ne s'en est heureusement pas produit ; les personnes en bonne santé qui tenaient à se rendre compte des précautions prises, recevaient dans la tente-ambulance un accueil qui les engageait à y faire une nouvelle visite, en raison de la chaleur qui régnait sur le champ du concours.
..Les manoeuvres terminées, le jury classe les concurrents, et pendant ce temps la musique du 153e et les musiques civiles alternent pour agrémenter la fête.
..A cinq heures précises, les officiers se massent devant l'estrade, accompagnée de leurs fanions, et la distribution des prix commence, sous la présidence de M. Joucla-Pelous, préfet, qui prononce une allocution, dont voici le passage essentiel :
..Aux termes d'un décret paru le 12 juillet courant, les sapeurs-pompiers d'un corps communal régilièrement organisé, qui dans un service commandé auront reçu des blessures ou contracté une maladie entraînant une incapacité absolue et permanente de travail, auront droit, selon le chiffre de la population à une pension viagère annuelle pouvant aller de 360 à 1,080 fr.
..En cas de décès de la victime, sa veuve bénéficiera d'une pension des deux tiers, reversibles sur les orphelins si la mère venait à décéder avant que ses enfants eussent atteint leur majorité.
..Le grand avantage de ces dispositions, c'est qu'elles n'entraînent aucune charge matérielle sur les communes, sinon l'obligation de contracter une assurance à la Caisse nationale, dont les primes seront exclusivement payées par l'Etat. - Une somme de 800,000 fr. a été votée dans ce but par le Parlement.
..D'autres avantages résultent également de cette combinaison. - Il demeure acquis notamment que, les primes d'assurance une fois prélevées, la somme restée libre sur le crédit de 800,000 fr. sera répartie en subventions aux communes pour les aider à payer les soins médicaux, les fournitures pharmaceutiques, les indemnités auxquels pourrait avoir droit le sapeur qui reçoit des blessures ou contracte des maladies dans un service commandé ayant entraîné une incapacité temporaire de travail.
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*...*
..Division d'excellence. - Prix : Compagnie de Lunéville (une palme de vermeil et une médaille de vermail).
..Division supérieure. - Compagnie de Rosières-aux-Salines (prix d'honneur, palme avec médaille).
..Dans la 2e division, nous remarquons Maxéville, Gondreville, Dommartin-les-Toul, Einville.
..Dans la 3e division : Essey-Saint-Max, Lucey.
..Nous compléterons ces indications.
..*
*...*
..Le soir, au banquet, très brillant et très animé, toast porté par M. le sous-préfet de Toul à M. le président de la République ; discours de M. le maire de Toul. Nous en détachons ce passage :
..« J'ai à vous présenter les regrets de notre vaillant représentant, M. le docteur Chapuis, qui met à profit les vacances parlementaires pour aller en mission en Suède et Norvège et étudier la législature de cette nation, amie de la France, MM. les députés Fenal, Ferrette, comte d'Alsace, Mézières, Papelier, Brice ; MM. les sénateurs Marquis et Volland, MM. les conseillers généraux, Maringer, Laurent, de Sahune et Urion qui se sont excusés de ne pas être des nôtres et qui regrettent vivement de ne pouvoir se joindre à nous dans cette fête de l'Union et de la Concorde.
..MM. les sapeurs-pompiers, vous êtes vraiment les volontaires de devoir et du dévouement. Vous vous êtes donné la tâche souvent périlleuse de combattre un fléau redoutable qui, lorsqu'il se déchaîne, menace non seulement les biens, mais la vie même de nos concitoyens. »
..M. Gervaize, député, boit « à l'armée et à la République véritablement française ». MM. Delabbeye, Masson, Barbier prennent aussi la parole.
..Ce dernier, comme ancien combattant de Toul, félicite l'auteur du menu.
..Ce menu, artistiquement dessiné par un enfant de Toul, M. Poitte, dont le père fut l'une des première victimes du siège de 1870, figurait une allégorie des épisodes de cette douloureuse époque et d'autres appropriées au concours du jour.
..La musique a joué la Marseillaise et l'Hymne russe, écoutés debout.
..L'extrème abondance des matières nous oblige à clore ici ce compte rendu, en remerciant la municipalité de Toul de son hospitalité et en la priant d'agréer nos félicitations pour l'organisation de cette belle fête.
..Comme nos lecteurs le savent, la ville de Toul a été brillamment illuminée ; l'animation s'y est prolongée fort tard.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 2 août 1899 :
Concours de pompes de Toul (suite)
..Voici le palmarès complet des récompenses :
..Division hors concours. - Prix d'honneur (offert par la ville de Toul) : Une couronne de vermeil, la compagnie de Lunéville, avec félicitations du jury.
..Division supérieure. - Prix d'honneur (offert par l'union départementale des officiers de sapeurs-pompiers) : Une couronne de vermeil, la compagnie de Rosières-aux-Salines, avec félicitations du jury.
..1re division. - Prix d'honneur : une palme et une médaille de vermeil, subdivision de Saint-Max et Pont-d'Essey,
..Manoeuvres : 1er prix, méd. verm., subdivision de Pompey ; 2e, méd. verm., subdivision de Dommartin-les-Toul ; 3e, méd. arg., subdivision de Frouard.
..Matériel : 1er prix, méd. verm., subdivision de Frouard ; 2e, méd. verm., subdivision de Dommartin-les-Toul ; 3e, méd. arg. subdivision de Pompey.
..Tenue : 1er prix, méd. verm., subdivision de Dommartin-les-Toul, 2e, méd. verm. subdivision de Frouard ; 3e, méd. arg., subdivision de Pompey.
..2e division. - Prix d'honneur, palme et méd. verm. subdivision de Maxéville.
..Manoeuvre : 1er prix, méd. verm., subdivision d'Einville ; 2e, méd. verm., subdivision de Gondreville ; 3e, méd. d'arg., subdivision d'Ecrouves.
..Matériel : 1er prix, méd. verm., subdivision d'Einville ; 2e, méd. verm., subdivision d'Ecrouves ; 3e, méd. d'arg., subdivision de Gondreville.
..Tenue : 1er prix, méd. vermeil, subdivision de Gondreville ; 2e, méd. vermeil, subdivision d'Einville ; 3e, méd. argent, subdivision d'Ecrouves.
..2e division spéciale. - Prix d'honneur, palme et méd. vermeil, compagnie de l'usine de Dietrich, à Lunéville, avec félicitations du jury.
..3e division. - Prix d'honneur, méd. vermeil, subdivision de Deuxville.
..Manoeuvre : 1er prix, méd. vermeil, subdivision de Lucey ; 2e, méd. argent, subdivision de Chaudeney ; 3e, méd. argent, subdivision de Blénod-les-Toul.
..Matériel : 1er prix, médaille vermeil, subdivision de Chaudeney ; 2e, méd. argent. subdivision de Lucey ; 3e, méd. argent, subdivision de Blénod.
..Tenue : 1er prix, subdivision de Chaudeney ; 2e, id., de Lucey ; 3e, id., de Blénod.
..4e division. - Prix d'honneur : médaille d'argent (affectée par la compagnie d'assurance le Soleil), subdivision de Royaumeix.
..Manoeuvre : prix, méd. vermeil (offerte par la ville de Toul), subdivision de Foug.
..Tenue et matériel : prix, méd. d'argent (offerte par la compagnie d'assurance le Soleil), subdivision de Foug.
..Stratégie. - Prix personnels à MM. les officiers : 1er prix, le lieutenant de la subdivision de Pompey ; 2e, id. de Frouard ; 3e, id. de Dommartin-les-Toul ; 4e, id. de Pont-d'Essey-Saint-Max ; 5e, id. de Deuxville ; 6e, id. de Chaudeney.
..Témoignages de satisfaction : aux musiques de Frouard, du Pont-d'Essey et Saint-Max.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 5 août 1899 :
Liverdun
..M. Nicolas Boncourt contremaître aux usines de Liverdun, était occupé à réparer la tige d'un marteau-pilon. Ayant placé la main droite sous la partie de la tige qui s'était brisée, celle-ci tout à coup tomba, lui broyant quatre doigts de la main droite.
..M. le docteur Wilhem, de Pompey, a déclaré qu'il espérait conserver l'usage de la main au blessé ; mais il n'a pu se prononcer sur la durée de l'incapacité de Travail.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 11 août 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
.....Audience du jeudi 10 août
..Lubie d'ivrogne. - Le 8 juillet au soir, un brave ouvrier d'usine de Pompey, M. Pierron, regagnait tranquillement son domicile, lorsqu'il fut assailli par un ivrogne, le sieur Eugène Niclausse, de Frouard, qui lui flanqua un coup de casse-tête et lui mit ses vêtements en lambeaux.
..Pierron eut la force encore de se débarrasser de ce singulier agresseur et prit la fuite. Mais Niclausse se mit à sa poursuite, le rattrapa et lui administra une nouvelle raclée.
..Le prévenu. - M. le président, j'étais ivre. Je ne connaissais même pas de vue M. Pierron !
..M. le président. - Oui, c'était pour faire connaissance ! (Rires). - Quarante jours de prison et 5 fr. d'amende.
L'EST REPUBLICAIN du 17 août 1899 :
Pompey
..Le sieur Jean Fischer, un des plus anciens ouvriers des aciéries de Pompey, était occupé, avec d'autres ouvriers, à charger des aciers sur un wagonnet dans la cour de l'aciérie Martin, quand, voulant réunir deux lingots qui se trouvaient à terre, il dérangea probablement l'assise d'une pile d'autres lingots. Celle-ci s'écroula et, sous l'effroyable pression d'un poids de mille kilos, lui broya affreusement la main.
..Fischer a été transporté d'abord à l'infirmerie, puis à l'hôpital, où il a été admis d'urgence.
..- Le sieur Auguste Thévenin, 39 ans, de Pompey, lamineur au train dit de 800, a eu le pouce de la main gauche coupé à la première phalange, en démontant un cylindre pour changer de travail.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 18 août 1899 :
Pompey
..M. Gustave Millet, 27 ans, ouvrier chaudronnier au service de M. Cabirol, qui travaillait à l'installation des appareils nouveaux des hauts-fourneaux de Pompey, est tombé dans le vide d'une hauteur de 12 mètres.
..Bien que ses blessures soient graves, on espère le sauver.
..- M. Varnier, débitant à Pompey, originaire du pays annexé, avait été frappé d'une insolation l'an dernier, le 16 août, à la cérémonie de Mars-la-Tour qu'en excellent patriote il ne manquait jamais. M. Varnier est mort mercredi, juste un an après son dernier et patriotique pèlerinage.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 19 août 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
..Audience du vendredi 18 août
..Ousqu'il y a de la gêne ! ... - Arsène-Christophe Maujard, 29 ans, journalier à Pompey, logeait, comme on dit, le diable dans sa bourse. Mais notre homme ne s'arrêta point à des considérations mesquines d'argent et se fit servir à dîner dans une auberge.
..Vous pouvez, madame, dit-il à la patronne, aller prévenir les gendarmes pendant que je finirai mon café. Je n'ai pas le sou ! - Un mois de prison.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 23 août 1899 :
Pompey
..M. Jean Fischer, âgé de 60 ans, manoeuvre, travaillant aux usines Fould, a eu la main droite écrasée par la chute d'une pile de lingots d'acier. Le blessé, qui a été conduit à l'hospice, a dû subir l'amputation de l'index et du majeur de la main mutilée.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 26 août 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du vendredi 25 août
..Deux contre un. - Camille Boyer, dit Martin, 24 ans, mineur, à Frouard, et Lucien Schlemer, 21 ans, forgeron, à Pompey, sont tombés à coups de bâton sur M. Jacques Lucien. Les deux inculpés prétendent que leur victime les avait attaqués lorsqu'ils passaient dans la rue. - Chacun 25 fr. d'amende.
Pompey
..Distribution des prix. - Dimanche dernier, à trois heures du soir, dans la cour de l'hôtel de ville de Pompey, décorée et pavoisée pour la circonstance, a eu lieu la ditribution des prix aux élèves des écoles municipales. Cette cérémonie était présidée par M. Tisserand, inspecteur de l'enseignement primaire.
..La séance est ouverte aux sons de la Marseillaise, brillamment exécutée par la musique de MM. Munier, industriels à Frouard. Après l'exécution de l'hymne national, M. l'inspecteur a remis officiellement à M. Pierron, directeur de l'école des garçons, les palmes académiques qui lui avaient été conférées à l'occasion du 14 juillet dernier. Les insignes de cette distinction honorifique avaient été offerts gracieusement par les membres du conseil municipal au sympathique M. Pierron, en reconnaissance du zèle déployé dans ses laborieuses fonctions.
..M. Tisserand adresse tout d'abord ses remerciements à M. le maire et à MM. les membres du conseil municipal pour la bienveillante sollicitude dont ils entourent les écoles. Dans un discours fréquemment applaudi, M. l'inspecteur parle de la haute mission confiée aux membres de l'enseignement primaire et des devoirs importants qui leur sont imposés. Il examine ensuite le rôle des parents, le concours qu'ils doivent prêter aux instituteurs et aux institutrices pour faire plus tard de leurs enfants de bons travailleurs et de bons citoyens. Il engage les enfants qui vont quitter l'école à ne pas en perdre le chemin, à y revenir de temps en temps pour y retrouver les récréations de l'esprit, bien préférables à d'autres, plus coûteuses et moins sûres. M. l'inspecteur termine enfin en montrant le rôle de la femme dans son ménage, en la considérant comme le véritable remède de l'alcoolisme, car, c'est par ses soins, sa douceur, son ordre et son économie que le foyer ne sera pas abandonné et que c'est par un intérieur soigné que la joie et la prospérité régneront à la maison.
..M. le docteur Wilhelm, conseiller municipal, répond au discours de M. l'inspecteur ; il fait l'éloge de M. Pierron, et rend ensuite hommage aux anciens ouvriers de l'usine, aux vétérans du travail qui, après 30 années de service aux usine de Pompey, ont reçu la médaille d'honneur le 14 juillet dernier. Il félicite ensuite les institutrices et les instituteurs des résultats obtenus dans les examens de l'année et donne quelques conseils aux élèves qui vont quitter l'école pour l'usine ou l'atelier.
..La distribution des prix a eu lieu ensuite. Pendant la cérémonie, les enfants des écoles ont exécuté plusieurs choeurs fort bien réussis ; la musique a joué plusieurs morceaux qui ont été fort appréciés.
..Cette année, 300 fr. de volumes et 240 fr. de livrets de caisse d'épargne ont été distribués aux élèves grâce aux crédits votés par le conseil municipal et aux nombreux donateurs qui avaient répondu à l'appel de M. julien, maire ; Mme Finance, 200 fr. ; M. Fould, maître de forges, 150 fr. ; MM. Bourdon, inspecteur des beaux-arts, Meyer, directeur des forges, docteur Wilhelm, donc en argent ou en livres, et enfin une souscription des principaux habitants de la commune avait produit la somme de 300 fr.
..En terminant cette belle cérémonie, M. le maire a adressé ses remerciements à l'inspecteur ainsi qu'aux généreux souscripteurs pour l'intérêt qu'ils ne cessent de porter à l'instruction et à l'éducation de la jeunesse.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 27 août 1899 :
Pompey
..Jeudi vers six heures du soir, M. Jean Reisher, ouvrier puddleur, travaillant aux usine Fould, était occupé à enlever le pain de scories qui avait coulé pendant la journée. Par suite d'une circonstance inconnue, la partie inférieure du laitier encore brûlant se trouva en contact avec de l'eau, ce qui détermina une forte explosion. Les scories encore en ignition furent projetées de tous côtés et retombèrent sur le malheureux Reisherr, qui s'affaissa sur le sol entouré d'une gerbe de flammes.
..Ses camarades se précipitèrent à son secours et lui arrachèrent ses vêtements, qui achevaient de se consumer.
..Reisher, dont le corps n'était plus qu'une plaie, fut transporté à l'hospice de Pompey. En raison de la gravité de ses brûlures on conserve peut d'espoir de le sauver.
..Cet ouvrier, qui est âgé de 40 ans, vivait seul à Pompey. Il a fait mander aurès de lui sa femme et ses enfants qui habitent Styring-Wendel (Alsace-Lorraine).
L'EST REPUBLICAIN du samedi 2 septembre 1899 :
Pompey
..Un accident vient d'arriver à Pompey dans les circonstances suivantes :
..M. Morinet, entrepreneur à Frouard, est chargé de la construction d'un immeuble près de la gare de Pompey. La maçonnerie en est à peu près achevée. Le sieur Noël, maçon, travaillait sur un échafaudage à une hauteur , comme on le comprend, maintenant assez grande, lorsque les cordages se rompirent. L'ouvrier tomba sur des moellons et se fit de très graves blessures le long de la colonne vertébrale.
..On le transporta aussitôt à l'hôpital. Le médecin redoute des lésions internes. Ajoutons que Noël, qui habite Faulx, est père de trois enfants.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 4 septembre 1899 :
Société de tir de Champigneulles
..C'est dimanche, qu'ainsi que nous l'avons annoncé, a eu lieu à la salle Havette, sous la présidence d'honneur de M. Gervaize, la distribution des prix (concours de 1899) de la Société de tir de Champigneulles.
..On sait quel rapide essor a pris cette société, grâce au zèle, au dévouement, à l'activité de MM. les membres de son comité. Voici les noms de lauréats :
..Prix d'honneur. Classement sur séries fixes et illimitées. - ...
..Catégorie A. - Au fusil Lebel à 200 mètres. - Série fixe. - Maximum 40 points. -Classement au plus haut point. - 1 Eugène Deloisson, Saint-Mihiel ; 2 Ferdinand Zahn, Champigneulles ; 3 Léon Marchal, adjudant au 4e bataillon de chasseurs à pieds, Saint-Nicolas-du-Port ; 4 .../... ; 19 Adolphe Mater, Pompey ; .../...
..Catégorie A. - Au fusil Lebel à 200 mètres. - Série fixe. - Classement au point le plus bas toutes balles étant en cible. - 1 Léon Bouchey, 2 Lucien Rose, .../...
..Catégorie B. - Au fusil Gras à 200 mètres.- Série fixe. - Maximum 40 points. - 1 Joseph Holweck, 2 Ferdinand Zahn, Champigneulles ; .../... ; 17 Adolphe Mater, Pompey ; .../...
..Catégorie B. - Au fusil Gras à 200 mètres.- Série fixe. - Classement au point le plus bas toutes les balles étant en cible. - 1 Auguste Landwerling, Nancy ; .../...
..Catégorie C. - Au fusil Gras, Kropatscheck ou Châtellerault à 200 mètres. - Séries illimitées au plus haut point. - 1 Léon Marchal, adj. au 1e bat. de chass., St-Nicolas ; 2 .../...
..Catégorie D. - Au fusil Lebel à 50 mètres (tir réduit) - Série illimitées - Maximum 20/12. - 1 Charles Fauvel, Champigneulles ; 2 Charles Hoffmann, Nancy ; .../... ; 17 Emile Jullien, Pompey ; .../... ; 21 Adolphe Mater, Pompey ; .../... ; 25 Jules Mougenot, Pompey ; .../... ; 34 Lucien Jullien, Pompey ; ../...
..Catégorie E. - 1re épreuve du 16e championnat de France. - Distance 200 m. - Séries illimitées. - Maximum 50 points. - 1 Charles Fauvel, Champigneulles ; .../...
..Classement au point le plus bas, toutes balles étant en cible. - 1 Emile Fontaine, .../...
..Catégorie G. - Armes nationales, Lebel. Gras, Kropatschek, Châtellerault. - Séries illimitées. Distance 200 mètres. Maximum 40 points. - 1 Charles Fauvel, Champigneulles ; .../... ; 19 Adolphe Mater, Pompey ; .../...
..Catégorie H. - Flobert à 10 mètres. - Séries illimitées. - Classement au plus haut point, barrage par les séries d'appui. - .../...
..Catégorie K. - Réservée à MM. les militaires de la garnison du fort de Frouard. - Distance, 200 mètres.- .../...
..Catégorie L. - Réservée aux élèves des écoles de Champigneulles. - Au Flobert à 10 mètres. - Classement au plus au point. - .../...
L'EST REPUBLICAIN du mardi 12 septembre 1899 :
Pompey
..Une grave affaire vient d'impressionner bien péniblement la population de Pompey. Des malfaiteurs inconnus ont démoli le cercueil de la demoiselle C..., décédée la semaine dernière à l'âge de 24 ans, et visité un petit coffret dans lequel la piété des parents avait placé quelques objets aimés de la pauvre morte. On voyait autour de la tombe les traces d'une roue de brouette.
..Espérons que les auteurs de cette abominable profanation ne resteront pas impunis.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 13 septembre 1899 :
Pompey
..Le jeune Schlémer, âgé de 10 ans, fils d'un ouvrier de l'usine Fould-Dupont, a trouvé un porte monnaie contenant une somme assez importante, dont il s'est empressé de faire le dépôt entre les mains de M. Pierron, directeur des écoles de Pompey.
..Le porte-monnaie appartenait à l'un des nombreux militaires cantonnées dimanche à Pompey. Le militaire a été très heureux de rentrer en possession de sa petite fortune.
..Toutes nos félicitations à cet honnête enfant.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 14 septembre 1899 :
Pompey
..On nous écrit :
..« Le Progrès, à propos du « Mystère de Pompey », accuse le maire de Pompey de négligence pour avoir, dit-il, prévenu trop tard le parquet de l'affaire. Or, je puis affirmer que le maire avait prévenu le parquet dès jeudi, à dix heures du matin, et avait aussitôt ordonné une enquête de gendarmes.
..Quant aux questions de chapelle auxquelles le Progrès s'associe si doucereusement, vous pensez comme moi qu'elles n'ont rien à voir en cette affaire. - C.G. »
L'EST REPUBLICAIN du samedi 16 septembre 1899 :
Pompey
..En se baissant pour amarrer une pièce, le jeune Gustave Nô, revenu depuis quelques jours à peine du régiment, a reçu sur les reins une pièce de bois tombée d'une trentaine de mètres de hauteur. On craint des lésions internes. Le blessé a été conduit en voiture ches ses parents, aux casernes de Montataire.
.Tribunal correctionnel de Nancy
Audience du vendredi 15 septembre
..Ouvriers indélicats. - Camille Veysennecker, 14 ans, et Louis Guidat, 26 ans, ouvriers forgerons à Nancy, travaillant aux forges de Pompey, ont dérobé un coussinet en bronze, du poids de 11 kilogrammes. - Guidat a pris la fuite, 3 mois de prison, par défaut ; son jeune compagnon écope 10 jours, avec sursis.
..Un « ancien » de contrebande. - Frédéric Terrier, 37 ans, manoeuvre, sans domicile fixe, de passage à Pompey, le 5 septembre, demandait l'aumône de maison en maison. Afin d'exciter d'avantage la pitié, cet individu avait revêtu un uniforme d'infanterie.
..Le garde l'ayant arrêté, il l'injuria. - Un mois de prison et 5 fr. d'amende.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 18 septembre 1899 :
La métallurgie lorraine
..Les aciéries de Longwy et Pompey viennent de se voir attribuer des profilés pour construction de dix locomotives.
..La fourniture des tuyaux de fonte pour la distribution des eaux du Loing vient d'être attribuée aux fonderies de Pont-à-Mousson.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 19 septembre 1899 :
Pompey
..En traversant une voie pour se rendre au travail, M. Firmery, ouvrier d'usine aux forges de Pompey, eut un talon pris entre les rails d'une aiguille. Au même moment arrivait à toute vitesse une rame de quatre wagons chargés de coke.
..Le malheureux fut renversé par la machine et tout le train lui passa sur les deux jambes. Il avait le pied droit presque détaché ; quant à la jambe gauche, elle était dans un état horrible : les os, brisés et coupés, pendaient sur le pied, que recouvraient les chairs pantelantes du mollet. Une mare de sang, profonte de deux centimètres, noyait la voie entre les traverses et les rails. On le transporta d'abord à l'infirmerie, puis on chercha vainement une voiture pour opérer son transfert à l'hôpital.
..On dut prendre une civière qu'il fut impossible de faire passer par la porte. Un des camarades de travail du blessé, M. Urbain, le fit charger sur son dos. Le patient poussait des cris horribles à chaque mouvement.
..Dans le trajet, l'hémorragie continua avec une telle intensité, que l'une des jambes disparaissait à moitié dans le sang.
..Le docteur Wilhelm jugea absolument urgente la résection des deux jambes, dont les chairs commençaient à devenir noires. On eut une peine infinie à endormir le malheureux.
..L'opération faite, on laissa pénétrer les membres de la famille. En raison de la grande quantité de sang perdu, l'état du blessé inspire les plus vives craintes.
..Firmery a quatre enfants, dont plusieurs travaillent déjà. Il est âgé de 43 ans.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 24 septembre 1899 :
Pompey
..Un cheval conduisant une rame de wagonnets aux forges de Pompey, a été si griévement brûlé samedi par une chute de crasses, qu'il a fallu l'abattre.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 4 octobre 1899 :
Pompey
..Une rame de wagonnets vides, étant entrée à toute vitesse dans une fausse voie, aux usines de Pompey, alla heurter un wagon de houille amarré sur le quai du port intérieur. La machine et les premiers wagons tombèrent ensuite dans l'eau.
..Le mécanicien n'a eu aucun mal. Un ouvrier qui se trouvait sur un des wagons put sauter à terre assez à temps, mais, dans sa chute, il eut la mâchoire abîmée.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 6 octobre 1899 :
Pompey
..Nous recevons la lettre suivante :
...............« Monsieur le rédacteur,
..J'ai besoin d'une feuille de papier timbré à 60 centimes. A pompey, où j'habite, il n'y en a jamais eu (pourquoi ?) ; il me faut aller jusqu'à Frouard où deux jours de suite le buraliste ne peut m'en procurer. Je pense qu'il suffira de signaler le fait à l'administration compétente pour que semblable pénurie ne se représente plus.
..Veuillez agréer, etc. - X.. »
..La situation que nous signale notre correspondant n'est pas particulière à Pompey. Elle a même appelé l'attention du conseil général de Meurthe-et-Moselle qui, dans une de ses dernières sessions, a renouvelé le voeu de voir, à l'avenir, tous les bureaux de tabac, sans exception, pourvus de papier timbré.
..Cette mesure qui tarde tant à être appliquée (on ne s'explique point pour quelles raisons) serait bien accueillie par le public des communes, qui ne serait plus ainsi obligé à des déplacements fâcheux comme celui qu'a été forcé de faire notre correspondant.
..Somme toute, l'Etat qui retire de fortes sommes du papier timbré, a le strict devoir d'en faciliter la vente d'autant plus que l'usage du papier timbré est absolument exigé pour de nombreux actes du domaine courant et que la rédaction de ces actes sur papier libre ne manquerait pas d'entraîner de grosses amendes.
..Ils faut espérer que l'administration compétente finira par se ranger aux observations si justes du public et qu'une situation préjudiciable aux intérêts d'un grand nombre ne saura durer longtemps.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 7 octobre 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
..Audience du vendredi 6 octobre
..On ne voit plus Renaud !... - Un tisseur de 18 ans, Léon Renaud, avait séjourné quelque temps à Pompey. Un vrai petit saint, notre gars, ne crachant peut-être pas précisément sur un verre, mais gardant tout de même une conduite bien au-dessus de la critique. C'est au point qu'un beau soir, sa patronne de pension lui prêta deux pièces de cent sous, bien qu'il eût déjà chez elle une note de plus de soixante francs.
..Et le lendemain, l'infâme Renaud s'éclipsa, en emportant s'il vous plaît les costumes de deux camarades de tables. - Trois mois de prisons, par défaut.
..Grappilleurs. - Charles Claire, 31 ans, manoeuvre à Frouard, qui était ivre le 1er octobre, a enlevé dans les vignes de Liverdun et Pompey cinq kilogrammes de raisins, qu'il avait cachés dans son bourgeron. - Quinze jours de prison, avec sursis, et 5 fr. d'amende.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 13 octobre 1899 :
Les vendanges
..La vendange bat son plein aux environs de Nancy. Ce sont des rencontres de chariots chargés de larges cuves remplies jusqu'au bord ou de vendangeurs courbés sous le faix du « tendelin ».
..Mon dieu, si la récolte de 1899, étant données les brusques sautes de température et les ravages du mildiou, n'est pas fameuse, elle n'est cependant point aussi mauvaise que de fâcheux pronostics le laissaient croire et, cette année encore, il y aura en abondance dans les celliers de Lorraine du petit vin passable, de franche couleur et d'agréable goût.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 14 octobre 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
...Audience du 13 octobre 1899
..Je veux voir le sapeur ! M. Eugène Zamin, 23 ans, plombier à Pompey, se présentait le 1er octobre vers minuit, à la caserne Thiry et demandait au sergent de garde la permission de causer au caporal sapeur du 69e. Le sous-brigadier lui refusa l'entrée du quartier, Guillemin se mit en colère et insulta le sergent. - 21 fr. d'amende.
..Intervention mal récompensée. - Le 3 octobre, il était fort tard lorsque le jeune Auguste Lescalier, 18 ans, mécanicien à Pompey, voulu bien consentir à quitter la salle d'un débit... Ce fut dur, naturellement, mais il avait pour l'y décider, la perspective de corriger un ex-camarade.
..Ce ne fut pas long. En deux temps et trois mouvements, Lescalier corrigea son homme. Soudain, voici un empêcheur de donner des coups quand cela plaît ! Lescalier dégringola --c'est bien le cas de le dire pour un escalier -- dégringola tour à tour sur les deux. Le premier, M. Houin, fut grièvement atteint de coups de couteau à la main gauche et au bras droit ; le second, M. Mougin, ...opa à la figure. - Trois mois de prison avec sursis, et 25 fr. d'amende.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 26 octobre 1899 :
Pompey
..M. Billig, chef de gare à Pompey, est nommé au même emploi à la gare de Blainville.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 28 octobre 1899 :
Pompey
..Jeudi, on a conduit à sa dernière demeure, un jeune homme de 18 ans, Pierre Heckelinger, qui était mort victime d'un terrible accident.
..En réparant des joints de tubulure dans une fosse de l'aciérie, qui reçoit les eaux en ébullition et les résiduts gras provenant des machines, Heckelinger était tombé dans le liquide bouillant, l'échelle sur laquelle il était monté s'étant rompue sous son poids. Un des courageux camarades, qui s'étaient portés à son secours, faillit périr avec lui.
..Lorsqu'on retira Heckelinger, il était affreusement brûlé. Sa peau se détachait par lambeaux... Après dix-heures de terribles souffrances, il rendait le dernier soupir.
..Ses camarades avaient ouvert une souscription dont le poduit a été consacré à l'achat d'une jolie couronne.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 29 octobre 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
..Audience du samedi 28 octobre
..Blessures par imprudence.- Charles Félix, 18 ans, ouvrier mineur à Pompey, avait été chargé le 27 septembre de faire manoeuvrer une aiguille sur la voie ferrée des usines de Pompey. Soudain, vinrent à passer plusieurs ouvriers. Félix engagea la conversation avec eux et oublia complètement sa mission. Il ne fit pas manoeuvrer l'aiguille au moment où arrivaient plusieurs wagons poussées par une locomotive.
..La rame s'engagea sur une voie de garage et s'en alla tomber dans le canal.
..S'apercevant du danger qu'il courait, M. Thiéry, qui était monté sur un des wagons, sauta à terre, mais il tomba si malheureusement qu'il eut les chairs décollées. - Félix est condamné à 25 fr. d'amende.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 1 et jeudi 2 novembre 1899 :
Pompey
..M. François Faivre, boiseur à la mine de Pompey, a pris dans la Moselle, à Pompey (44e lot de la Société des pêcheurs à la ligne, dont il fait partie), un brochet pesant 5 kilog. 100 grammes.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 3 novembre 1899 :
Pompey
..Ainsi que chaque année, l'union patriotique des conscrits de Pompey avait décidé de déposer, mercredi après midi, une couronne sur la tombe des soldats du 14e de ligne, morts en 1870 en défendant la voie ferrée. Cette cérémonie a donné lieu à une manifestation très imposante, grâce à la présence des vétérans de Pompey, Frouard et Champigneulles.
..Une délégation de la section de Nancy ayant à sa tête M. Edmond Gérard, président, avait répondu à l'appel des organisateurs. La musique des usines Munier prêtait son concours à cette cérémonie.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 9 novembre 1899 :
Pompey
..Le sieur Hamentienne était occupé à Pompey au monte-charge hydraulique. Il voulut retirer une brouette qui se trouvait sur la plate-forme avant que celle-ci fût descendue au niveau du sol. Par malheur, il avait trop avancé le pied, qui fut pris entre la plate-forme et son encastrement. Il a eu l'orteil coupé.
..- Un autre ouvrier fut pris par le gaz émanant du foyer au coke d'un convertisseur. Il tomba sans connaissance. Quand on le transporta à l'hôpital, il était encore inanimé.
..- M. Wagner, de Pompey, ouvrier à la fabrique de galoches Michiniau et Cie, à Frouard, a été blessé assez gravement aux jambes par la chute d'un tronc d'arbre.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 14 novembre 1899 :
La pluie d'étoile filantes
..Depuis quelque temps, il n'était question que de la fin du monde qui devait arriver dans la nuit du 13 novembre par suite de la rencontre d'une comète avec notre planète. Les astronomes, après avoir vérifié leurs calculs, déclarèrent s'être trompés dans leurs appréciations ; la comète qui devait nous écraser ne devait produire qu'une pluie d'étoiles filantes, et s'il faut en croire leurs dires, cela aurait été un véritable feu d'artifice dans le firmament si le temps avait été clair.
..Malheureusement le brouillard intense qui a régné cette nuit, nous a privés complètement de ce spectacle extraordinaire.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 27 novembre 1899 :
Société industrielle de l'Est.
.....Adieux de M. Haller
..On lit dans la Revue industrielle de l'Est :
..« Jeudi 23 novembre, en présence d'un nombreux auditoire, composé principalement de chimistes et de personnes portant un intérêt spécial aux recherches céramiques, a eu lieu, à la salle des cours de l'Institut chimique de Nancy, la première conférence scientifique de la Société industrielle de l'Est, donnée par M. Bigot, anciennement préparateur, attaché à la Sorbonne, au laboratoire du regretté M. Friedel, de l'Institut.
..« En l'absence de M. Lapointe, président de la société, dont la présence à Paris était rendue nécessaire par des obligations de famille, M. G. Keller de Lunéville, semblait, pour occuper le fauteuil, tout naturellement désigné, par l'importance exceptionnelle de l'industrie céramique que représente si dignement, dans notre région, la maison Keller et Guérin, et qui allait servir de thème à l'entretien du conférencier.
..« Dès le début de la séance, M. Keller, après avoir présenté les excuses de M. Lapointe, donne connaissance des nouveaux membres présentés à la Société et qui doivent être acceptés dans la présente séance.
..» Ce sont :
..« 1° M. E. Damour, ingénieur des mines à Paris, présenté par MM. Keller et Auguin ;
..« 2° Belliéni, opticien à Nancy, présenté par MM. Lapointe et Auguin ;
..« 3° M. Helbronner, ingénieur, directeur des forges de Pompey, présenté par MM. Lapointe et Auguin ;
..« 4° M. CH. Keller, ingénieur civil à Nancy, présenté par MM. Demonet et Gouttière-Vernolle ;
..« 5° MM. Kron frères, fabricant de limes au Pont-d'Essey (Nancy), présenté par MM. Gutton et Demonet.
..« Tous ces candidats ont été agréés par acclamation.
..« Le président fait ensuite mention du rapport du secrétaire général, etc...
L'EST REPUBLICAIN du mardi 28 novembre 1899 :
Pompey
..Dimanche, vers 10 heures du soir, M. Michel Mayeur, âgé de 35 ans, travaillant à l'usine Fould, était occupé à la conduite des wagonnets chargés de minerai.
..En traversant une voie ferrée, il fut tamponné par un train allant à une allure normale.
..Le malheureux fut traîné pendant quelques mètres et lorsque les ouvriers accoururent , ils trouvèrent son corps séparé en trois tronçons, retenus entre eux par quelques lambeaux de chair et les vêtements.
..Le défunt était marié et père de six enfants.
L'EST REPUBLICAIN du dimanche 3 décembre 1899 :
Pompey
..Samedi aux aciéries de Pompey, le sieur Ferry, âgé de 20 ans, ouvrier aux convertisseurs, procédait à son travail, lorsqu'un lingot insuffisamment figé fusa à travers les interstices du bouchon de la lingotière, et le métal en fusion , violemment projeté, se répandit sur le corps du malheureux Ferry, dont les vêtements prirent feu instantanément. Ses camarades de travail les lui arrachèrent pendant que d'autres l'inondait d'eau. Le pauvre garçon est atrocement brûlé à la figure, aux bras et au torse.
..Il a été pansé immédiatement à l'infirmerie où le docteur de l'usine se trouvait précisemment pour la visite. Ayant refusé d'être transporté à l'hôpital de Pompey, Ferry a été transporté au domicile de sa mère.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 4 décembre 1899 :
..............................................BULLETIN FINANCIER
Revue des Valeurs régionales de la Banque RENAULD et Cie, à Nancy. Capital social: 4 millions
..Pompey obtenable de 590 à 600
..L'assemblée tenue le 27 novembre a fixé le dividende à fr. 28 bruts payable par 26 fr. 88 por les titres libérés et pa 6 fr. 72 pour les non libérés, impôts déduits.
..Le rapport portait sur un exercice de 17 mois consacré à l'organisation de la nouvelle société, et à l'exécution des travaux neufs et des améliorations que comportait son programme. L'exploitation a souffert des transformations en cours dans la plupart des services sans que les travaux neufs entrepris aient rien produit, puisqu'ils ne sont pas terminés.
..La Société a eu à exécuter pendant cet exercice de nombreux contrats traités avant la hausse ; en outre, elle a dû acheter très cher la fonte nécessaire à ses convertisseurs sans parvenir à les alimenter complètement, d'où le prix de revient peu favorable. Cette situation prendra fin quand les 2 hauts-fourneaux en construction seront terminés. L'un d'entre eux doit être mis à feu en décembre.
..Le bilan au 30 juin 1899 se solde par un bénéfice net de 1,179,062 fr. 46 réparti de la façon suivante:
Actionnaires (28 fr.).................. Amortissements....................... Réserves................................. Personnel................................ Repport................................... ............................................. ...............Somme égale............ |
0.574.000 0.351.315 62 0.091.376 60 0.080.155 0.082.215 24 ------------------ 1.179.062 46 |
..Examinons les chapitres intéressants du bilan :
..A l'actif, le compte « Immeubles et concessions de mines » figure pour 9,240,528 fr. 09 comprenant les apports pour 8,496,000 fr., et l'acquisition du domaine de Frouard pour 744,528 fr. 09.
..Ce domaine contient notamment une grande prairie de 51 hectares d'un seul tenant sur la rive droite de la Moselle qui assure les terrains nécessaires pour longtemps au dépôt des laitiers et permet d'envisager un agrandissement ultérieur des usines. Les surplus, environ 84 hectares, sera revendu en détail, et la société pense en tirer bon parti.
..Le compte « matériel et mobilier » s'élève à 2,163,827 fr. 11, celui des « travaux pour hauts-fourneaux 3 et 4 » à 1,752,680 fr. 76 ; celui des « valeurs diverses » à 3,748,408 fr. 02.
..Au passif, la dette obligation se monte à 5,926,250 fr.
..En somme, le capital immobilisé dépasse 13 millions, auxquels il a été consacré 442,000 fr. d'amortissement et de réserves, soit 3,35 % seulement, et cela pour un exercice de 17 mois. C'est peu.
..Exercice de traction, sans doute, défini par le paragraphe suivant que nous empruntons au rapport : « Nos réserves et amortissements se trouvent dotés, pour votre premier exercice social, en totalité de 442,692 fr. 25 pour une année qui a supporté, du chef des obligations, des charges se montant à 421,092 fr. 41, tandis que les travaux neufs auxquels sont destinés ces obligations n'ont encore rien produit. »
L'EST REPUBLICAIN du mardi 5 décembre 1899 :
Pompey
..La gendarmerie de Frouard, en tournée à Pompey, a dressé procès-verbal pour ivresse contre le nommé Vitry, âgé de 37 ans, forgeron.
L'EST REPUBLICAIN du 10 décembre 1899 :
Frouard-Pompey
..Le dimanche 17 décembre courant, la section nouvellement constituée des Vétérans des armées de terre et de mer de Frouard-Pompey célébrera la fête de la remise de son drapeau.
..La réception des autorités et délégations, aura lieu à la gare de Frouard à dix heures du matin. A l'issue de la cérémonie aura lieu un banquet par souscription dont le prix est fixé à 4 fr. La liste de souscription sera irrévocablement close le lundi 11 courant ; les fonds sont reçus par M. Bonnet, trésorier à Frouard.
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..Le nommé Alfred Didier, 20 ans, ouvrier aux forges de Pompey, a été arrêté par la gendarmerie de Frouard au moment où il se rendait à son travail. Didier a été écroué sous l'inculpation de vol.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 12 décembre 1899 :
Frouard-Pompey
..Voici le programme de la fête de la remise du drapeau aux vétérans des armées de terre et de mer (1870-1871), 24e section, groupe de Frouard -Pompey, qui aura lieu dimanche, 17 décembre 1899, à Frouard :
..De neuf heures un quart à dix heures du matin, réception, à la gare de Frouard et à l'arrivée des trains, des autorités et délégations invitées.
..A dix heures et demie, remise solennelle du drapeau à la section de Frouard-pompey, à l'hôtel de ville, par M. Edmond Gérard, président de la 24e section, délégué par le comité central.
..A onze heures un quart, service à la mémoire des vétérans et des défenseurs de la patrie défunts ; bénédiction du drapeau. La Société musicale de Frouard (musique des ateliers Munier) et l'Abeille lorraine de Nancy, prêteront leur concours à la cérémonie.
..A midi un quart, vin d'honneur offert aux invités, dans la salle de l'hôtel de ville.
..A midi et demi, banquet par souscription à l'hôtel Bussière.
..A trois heures et demie, départ de l'hôtel Bussière ; conduite à la gare des sections invitées.
..Les compagnies
de sapeurs-pompiers de Frouard et Pompey prendront part à la cérémonie et figureront au cortège avec leurs drapeaux.
..Départ de la gare de Nancy, 9 h. du matin ; retour, départ de la gare de Frouard, 4 h. du soir.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 14 décembre 1899 :
Frouard-Pompey (suite)
..Les membres de la 24e section des Vétérans (Nancy) désirant se joindre au comité pour la fête du drapeau de la section Frouard-Pompey sont priés de se trouver à la gare de Nancy, dimanche 17 courant, à huit heures et demie du matin. Retour à quatre heures du soir.
..- Le nommé Gutfreund, 30 ans, vannier ambulant, condamné à trois mois de prison pour abus de confiance, a été arrêté par la gendarmerie de Frouard, après une assez longue poursuite.
L'EST REPUBLICAIN du vendredi 15 décembre 1899 :
Tribunal correctionnel de Nancy
..Une vieille rancune. - Jacques Brick, 41 ans, à Pompey; Jean Barthelémy, 52 ans ; Edouard Barthelémy, 30 ans, et Georges Barthelémy, 19 ans, tous trois forgeron à Frouard, sont poursuivis pour coups réciproques. Les trois Barthelémy qui ne portaient pas M. Brick dans leur coeur, le rencontrèrent un matin au moment où il se rendait à son travail. On s'injuria et une bataille ne tarda pas à s'engager. Georges Barthelémy porta le premier coup, à l'aide d'un coup de poing américain. Son frère et son père arrivèrent à son secours et frappèrent également Brick qui, pour se défendre, tira son couteau et en porta un coup à Edouard Barthelémy. - Chacun 16 fr. d'amende.
L'EST REPUBLICAIN du lundi 18 décembre 1899 :
Fête des vétérans de Frouard-Pompey
..Dimanche les membres de la section des vétérans de Frouard-Pompey ont célébré solennellement la remise de leur drapeau faite par M. Ed. Gérard, délégué par le comité central des vétérans.
.............................................La formation du cortège
..Le cortège s'est formé à dix heures à la gare de Frouard fort bien décorée - ainsi que les établissement Munier, - de drapeaux et d'écussons tricolores. En tête venait la fanfare de l'Abeille lorraine suivie de l'excellente musique de l'usine Munier, puis, derrière les drapeaux des sections des vétérans de Nancy, Toul, Nomeny, Saint-Nicolas, accompagnés des drapeaux des pompiers de Frouard et de Pompey, s'avançaient M. Ed. Gérard, M. Patté, vice-président de l'Union des sociétés régimentaires ; MM. Busselot, membre du comité des vétérans ; Panot, chef de gare de Frouard ; le commandant Etienne, du 6e bataillon d'artillerie territorial ; le commandant Racine, représentant le général commandant le 20e corps. Le commandant Racine (qui commande le fort de Frouard) était accompagné d'un capitaine et de deux sous-lieutenants
du même régiment. M. le capitaine d'artillerie Poirier, également en garnison au fort de Frouard ; MM. Munier frères, Lamy, de la ferme des francs, près de Nomeny, lieutenant au 6e escadron territorial du train des équipages ; M. le comte Ferri de Ludre, sous-lieutenant de réserve au 9e dragons ; M. Brocard fils, de Nomeny, sous-lieutenant au 42e territorial ; M. le sous-lieutenant des pompiers de Pompey.
..Le cortège dans lequel figuraient, en outre, de nombreux vétérans de Nancy, Toul, Nomeny, Saint-Nicolas, Dieulouard était encadré par les pompiers de Frouard, la baïonnette au canon, de tenue parfaite, placés sous la direction de leur dévoué sous-lieutenant, M. Bussière.
..Par la campagne éclairée d'un timide soleil d'hiver, le cortège s'en est allé à travers la Grande-Rue de Frouard décorée de multiples drapeaux jusqu'à l'hôtel de ville fort bien orné, lui aussi, où un vin d'honneur avait été préparé par les soins de la municipalité de Frouard.
............................................Le vin d'honneur
..Dans la grande salle de la mairie avaient pris place, outre les personnes mentionnées dans le cortège, divers invités et, entre autres, les gendarmes de la brigade de Frouard ayant à leur tête leur excellent chef, le maréchal des logis Paquy.
..M. Rollin, maire de Frouard, qui avait à ses côtés MM. Munier et Thirion, adjoints, ainsi que M. Lefèvre, adjoint à Pompey, remplaçant M. Jullien, maire, malade, souhaite la bienvenue aux hôtes de la ville de Frouard. En quelques paroles bien senties, il s'est félicité de ce que le comité central des vétérans ait bien voulu choisir Frouard-Pompey comme siège de la 655e section et, en terminant,
a bu à M. le commandant Racine et aux invités.
..M. Gérard a remercié M. Rollin, ainsi que les camarades, qui ont bien voulu répondre à son appel pour participer à cette belle fête de famille.
............................................La remise du drapeau
..La remise du drapeau
a eu lieu ensuite et ç'a été une cérémonie réellement imposante. Après l'éclatante sonnerie « au drapeau », M. Gérard, du haut du perron de la mairie, a prononcé un vibrant discours patriotique, dont voici la péroraison :
..«... Et que sont en réalité les sections des vétérans, si ce n'est des écoles du devoir, du dévouement au pays et du culte au drapeau ?
..Chez elles, la politique est sévérement bannie, la discipline y est constante et n'envisageant comme gouvernement que celui que le pays s'est librement donné, les vétérans poursuivent leur oeuvre nationale, sans jamais s'occuper des questions iritantes de la politique.
..Les sociétés similaires sont honorées chez nos voisins les Allemands.
..La Prusse, après Iéna, puis à sa suite l'Allemagne entière, s'est appliquée à devenir une nation armée.
..C'est alors que se sont formées par centaines, par milliers, aujourd'hui, ces sociétés d'anciens militaires, qui portent, au-delà du Rhin, le nom de Kriegervereine et qui sont actuellement si florissantes qu'elles comptent plus de trois millions de membres.
..Les
gouvernements d'outre-Rhin ont donc toute raison de veiller avec sollicitude sur une force aussi puissante, organisée, qui observe fidèlement le culte des gloires passées, souffle sans cesse la flamme du patriotisme et oppose à la propagande internationale et collectiviste la barrière la plus solide comme la plus infranchissable.
..En terminant, permettez à un camarade, né dans ce beau pays messin, de crier bien haut : « Vive la République ! Vive l'armée ! Vive la France intégrale ! »
..M. Hentz, président de la section de Frouard-Pompey, vétéran de la guerre de 1870 qui a eu la plus courageuse conduite pendant l'année terrible, a prononcé quelques paroles venant du coeur et hautement applaudies. A la fin de son discours, M. Hentz a confié la mission de porte-drapeau à M. Colas, un vieux brave ayant combattu courageusement au Mexique et dans la guerre contre l'Allemagne.
............................................L'Office à l'église
..Le cortège s'est reformé ensuite et s'est dirigé vers l'église. Une fort belle messe y a été dite. Les pompiers faisaient la haie devant
le choeur. A l'élévation les clairons ont sonné aux champs la musique a accompagné d'une façon excellente les chants liturgiques.
..M. l'abbé Bonnet, de Nancy, officiait, M. l'abbé Munier, curé de Frouard, a prononcé au prône, une éloquente allocution patriotique qui a vivement ému la nombreuse assistance.
............................................Le banquet
..Vers une heure, un banquet fort bien servi, dans toute les règles de l'art, a été servi à l'hôtel Bussière. Une centaine de joyeux convives y assistaient et ç'ont été des rappels de
souvenirs de guerre, de dures misères côte à côte pendant le rigoureux hivers d'il y a 29 ans.
..Et des hommes à barbe grise rappelaient à MM. les commandants Racine et Etienne les combats sous Paris auxquels ces deux officiers ont pris part comme jeunes sous-lieutenants, les sorties meurtrières, les batailles sanglantes du désespoir aux jours maudits.
..A l'heure des toasts, M. Hentz, président de la 655e section,
s'est déclaré vivement ému de la cordialité dont a été entourée la section naissante de Frouard-Pompey, et a remercié les pouvoirs publics de leur précieux secours. M. Gérard a bu ensuite aux nouveaux vétérans et a lu, au milieu des applaudissements, une dépêche par laquelle les généraux Jeanningros et Lambert, au nom des 124,586 membres de la société, déclarent s'associer de tout coeur à la fête de ce jour.
..M. de Ludre et M. Patté, vice-président de l'Union des sociétés régimentaires, déclarent que la devise des vétérans doit être : acta non verba, des actes et non des paroles.
..Tour à tour, les délégués des sections de Saint-Nicolas, de Nomeny et de Toul, au nom de leurs sections respectives, prononcent des toasts vivement goûtés.
..La série est close par des allocutions de MM. Faipeur, L'Huillier
et Pierron qui boit très aimablement à la presse, ce à quoi un de nos collaborateurs répond en quelques mots.
.................................... ........Le retour
..Mais il est déjà tard. La vaste salle du banquet commence à
s'emplir d'ombre et le retour se fait aux accents joyeux des musiques, par l'obscurité, piquée çà et là de lumières.
..La fête de la remise du drapeau à la section de Frouard-Pompey a été couronnée du plus entier succés, et elle laissera dans le coeur
de tous ceux qui y ont participé une saine et excellente impression de patriotisme. On doit surtout remercier les pompiers, la musique des usines Munier et l'Abeille lorraine.
L'EST REPUBLICAIN du mardi 15 décembre 1899 :
Fête des Vétérans de Frouard-Pompey
...................(Suite)
..Voici le discours prononcé par M. Edouard Munier, président du comité d'organisation de la belle fête de dimanche :
...............« Messieurs,
..Nommé à l'hunanimité de ses membres président d'honneur du comité d'organisation de la section des vétérans de Frouard-Pompey, je viens d'abord remercier tous mes collaborateurs de leur activité et de leur dévouement ; car c'est grâce à eux que notre fête patriotique est si bien réussie.
..Maintenant que la 655e section est fondée et que ma mission va être finie, vétérans, je viens
vous dire que lorsque vous avez entendu ce matin M. Gérard, président de la 24e section, vous rappeler notre devise - « Oublier, Jamais » - vos coeurs ont frissonné en pensant que tout près d'ici des frères attendent chaque jour l'aurore de leur délivrance.
..Or, si nous voulons arriver à réaliser leur espérance et nos voeux les plus chers, il faut être unis comme le sont les Boërs, vaillant petit peuple qui lutte pour son indépendance et arrive même à faire reculer ses ennemis bien plus nombreux que lui.
..Voilà ce que fait l'amour de la patrie ; aussi je vous dis :
Allons Français que la concorde
Serre nos rangs sous le drapeau !
Que de nos coeurs la foi déborde
Pour les destins d'un temps nouveau !
Plus de regrets qui paralysent,
Plus de partis qui nous divisent,
Quand le pays veut nos efforts.
Sous le drapeau cher à nos pères,
Marchons en fils, luttons en frères,
Unissons-nous pour être forts !
..Avant de terminer, Messieurs, un souvenir historique, que j'emprunte à mon ami Dugrain, de Pont-Saint-Vincent, ancien sergent des francs-tireurs (historique récemment publié par l'Est républicain).
..C'est à Frouard que fut formé le 1er août 1870, le premier corps de francs-tireurs sous les ordres du capitaine Lang, et le 10 du même
mois, c'est-à-dire quelques jours après, les francs-tireurs de Frouard recevaient le baptême du feu.
..Depuis ce moment, jusqu'à la fin de la campagne, nous les trouvons un peu partout et les rencontres avec l'ennemi ne se comptent plus.
..Messieurs, saluons ceux d'entre eux qui sont tombés en défendant la France et que leur souvenir soit impérissable dans cette cité.
..Nous regrettons que les survivants ne soient pas tous réunis avec nous en ce jour de fête et nous leur adressons notre salut de frères d'armes.
..Ici, dans ce cadre imposant, au pied de la batterie de l'Eperon et en face du plateau de l'Avant-Garde, je vous propose de
lever nos verres et de boire à la santé de l'armée, de la France et de la République, et je demande que dorénavant la 655e section s'appelle la section des « Vétérans d'avant-garde ».
..Des applaudissements prolongés ont salué cette belle péroraison.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 20 décembre 1899 :
Frouard
..Procés-verbal a été dressé contre deux enfants, nommés Paul Maucorps et Ch. Martin, pour vol d'une minime quantité de charbon et d'escarbille commis au préjudice des usines de Pompey.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 23 décembre 1899 :
Pompey
..Plainte a été déposée par M. Belleau, employé à la gare de Pompey, contre une dame Thiroux qui l'aurait insulté et aurait en outre dérobé une certaine quantité de houille lui appartenant.
L'EST REPUBLICAIN du mercredi 27 décembre 1899 :
..M. Saint-Joire, garde champêtre à Pompey, qui voulait mener au violon le sieur Simonin, ouvrier de forges, qui causait du scandale sur la voie publique et cherchait querelle à tous les passants, a été violemment frappé par ce dernier.
..Simonin a porté ensuite un croc-en-jambe au garde. Celui-ci est tombé et sa chute lui a occasionné des contusions assez graves pour le forcer à garder le lit.
L'EST REPUBLICAIN du jeudi 28 décembre 1899 :
Pompey
..M. René Schirer, de Belleville, charretier aux forges de Pompey, a glissé dans l'intérieur de l'usine, en conduisant une rame de wagons, sur les rails recouvert de verglas, et a eu une main broyée entre un rail et les roues d'un wagonnet.
..On a dû procéder à l'amputation du membre blessé.
..Schirer travaille depuis plus de vingt ans à l'usine ; il est marié et père de quatre enfants ; il est âgé d'une quarantaine d'année.
L'EST REPUBLICAIN du samedi 30 décembre 1899 :
Les amis de l'enfance
..Nous rappelons que la souscription annuelle organisée par la Société des Amis de l'enfance n'est pas encore close. Cette oeuvre est rapidement devenue populaire à Nancy et son caractère la recommande à toutes les personnes qui s'intéressent aux enfants.
..Si les inégalités sociales sont toujours pénibles il semble qu'elles le soient encore davantage quand on considère ceux de ces petits êtres qui, manquant parfois du nécessaire, sont privés à plus forte raison des jouets de leur âge. Il faut si peu, pourtant pour les faire sourire ! Un grand nombre, qui auraient le coeur gros à cette époque de l'année, éprouveront une joie sans mélange grâce aux joujoux distribués par les Amis de l'enfance.
..Nous ne saurions trop engager nos lecteurs à donner leur obole pour augmenter le nombre
de ces heureux.
..On peut adresser les offrandes et les lots à tous les membres du Comité ou au trésorier, M. A. Chevillot, 36, rue des Quatre-Eglises.
.............................................................*
...........................................................*...*
...............................................9e liste de souscription
..Le lycée de Nancy, 50 fr. ; le personnel de la police, 28 fr. 85 ; Fould, maître de forges, 20 fr. ; .../....; - Total, 230 fr. 80.