Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1902

 

 

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 18 janvier 1902:

Pompey

..Des malfaiteurs inconnus ont dérobé la nuit cent cinquante kilogramme de houille, estomés 16 fr., sur les chantiers des forges de Pompey.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 19 janvier 1902:

Pompey

..Vendredi ont eu lieu à Pompey les obsèques du plus ancien ouvrier des usines, M. François Martin, âgé de 89 ans.
..Sur la tombe, un de ses camarades lui a dit un dernier adieu.
..« Par ton travail de 22 années à l'usine, tu étais arrivé à te créer une situation à l'abri du besoin, et tu pouvais espérer vivre heureux avec les tiens, mais la mort impitoyable ne l'a pas permis.
..« Au nom de tous tes camarades, je te dis un éternel adieu, et puissent ces quelques paroles apporter un peu de consolation à ta famille.
..« Adieu, François ! »

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 25 janvier 1902:

Pompey

..La gendarmerie de Frouard a ouvert une enquête sur une rixe qui a éclaté sur la voie publique entre Charles Clus et Pierre Schoumacker, ouvriers de forge, qui, après s'être injuriés, se sont portés réciproquement des coups.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 27 janvier 1902:

Mort tragique à Frouard

..Un tragique événement s'est passé, samedi, à Frouard. M. Carpe, âgé de 27 ans, chimiste aux aciéries de Pompey, qui loge chez M. Dion, restaurateur, prenait le café dans sa chambre, avec M. Limbourg, ingénieur au même établissement.
..Tout en causant, Carpe visa son ami par manière de plaisanterie avec un revolver qu'il ne croyait pas chargé.
..M. Limbourg, qui, à juste titre, n'aime pas qu'on joue ainsi avec une arme à feu, s'écria en s'écartant de la ligne de tir :
..- Mais je ne te comprends pas de badiner ainsi avec un revolver ; pose ça là, on ne rit pas avec le danger.
..- Tu es fou ! repartit son ami, cette arme n'est pas chargée ; du reste, tu vas le voir.
..Alors, tournant le canon vers son visage, il pressa sur la détente, le chien s'abattit, une détonation retentit et M. Limbourg, effrayé, aperçut son ami chanceler sur sa chaise, puis, entre deux tables, tomber la tête contre la cloison.
..On accourut au secours du blessé, mais il tarda pas à rendre le dernier soupir.
..Toute idée de suicide doit donc être écartée et c'est bien accidentellement que le malheureux garçon a trouvé la mort.
..M. Limbourg se rend bien compte du danger que lui-même a couru, il a, été si terriblement impressionné par l'horrible drame dont il a été le témoin, qu'il n'a pas voulu revoir le cadavre de son malheureux ami.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 31 janvier 1902:

Ludres

..Un accident, qui s'est borné heureusement à des dégats marériels, s'est produit à la mine Fould-Dupont.
..Le câble servant à descendre une rame de wagonnets s'est brusquement rompu à un mètre seulement de leur point d'accès. Les wagonnets ont alors pris une allure vertigineuse et ont passé par dessus la voie du chemin de fer, brisant les poteaux télégraphiques.
..Les ouvriers ont pu heureusement se garer et aucun accident de personne n'est à déplorer.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 12 février 1902:

Frouard

..La gendarmerie a dressé contravention aux jeunes Jean Schmidt, 15 ans, Auguste Varnot, 16 ans, et Auguste Lafleur, 15 ans, qui, à la sortie de leur travail, ont jeté des pierres à M. Georges Vanson, forgeron à Pompey.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 18 février 1902:

Pompey

..On nous écrit:
..« Il vient de se fonder à Pompey une manufacture de confections. M. Jullien, maire de cette localité, s'est adjoint comme associés MM. Gasser et Michel, anciens employés à la maison Mathieu et Didion, à Nancy, et la nouvelle société aura comme raison sociale : «Maison Gasser, Jullien et Michel»
..La manufacture est presque totalement terminée, l'ouverture des magasins et ateliers est fixée au 15 mars prochain. Cette création est encore une nouvelle ressource pour Pompey où la crise métallurgique sévit toujours avec intensité ; bon nombre d'ouvriers et d'ouvrières trouveront là de quoi sinon subvenir, du moins coopérer à l'entretien journalier de leur famille.
..A l'occasion de la prochaine ouverture de la manufacture, l'Harmonie des forges de Pompey y a donné samedi dernier son quatrième concert. Inutile de dire qu'un nombreux public qui assistait à cette magnifique soirée récréative n'a pas ménagé ses applaudissements aux acteurs, dirigés par le désopilant M. Origa, et aux exécutants, habilement conduits par leur chef, le sympathique M. Hencké. A l'issue du concert, après la quête traditionnelle faite au profit des pauvres de la commune, un bal a eu lieu dans la salle même. Les danses se sont continuées avec une grande animation jusqu'à quatre heures du matin. L'on ne peut que féliciter les organisateurs et acteurs de cette agréable soirée qui a laissé chez tous ceux qui ont eu le bonheur d'y assister le plus agréable souvenir. - XXX. »

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 22 février 1902:

Frouard

..Dans sa dernière séance, le conseil municipal a notamment voté 34,000 fr. pour la construction d'un abattoir sur un devis de M. Houbre, architecte. L'abattoir s'élèvera près des ateliers Graff, sur les bords de la Moselle.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 26 février 1902:

Pompey

..M. Jean-Baptiste Jacques, le malheureux ouvrier qui a été victime d'un accident au haut-fourneau, est mort lundi dans l'après-midi des suites des ses horribles blessures.

Frouard

..Un ouvrier de la maison Michiniau, fabricant de galoches, avait pris place sur le camion de la maison qui se rendait à Nancy. Avant d'arriver à Champigneulles, cet ouvrier ayant descendu de voiture voulut y remonter ensuite et en cours de marche. Mais il s'y prit si malheureusement qu'il eut le pied écrasé par une des roues.
..Le blessé a été transporté en voiture à son domicile, où il a reçu les soins de M. le docteur Kuntzler.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 3 mars 1902:

Ludres

..Une certaine agitation se manifestait depuis quelques temps parmi les mineurs de Ludres, et, en effet, ceux-ci avaient soumis à leurs patrons une revendication consistant en une légère augmentation de salaire.
..En prévision d'une grève, samedi, jour de paie d'acomptes, des gendarmes avaient été envoyés à Ludres, mais ils n'ont pas eu à intervenir. Les seuls chômeurs ont été ceux qui ont trop copieusement arrosé leurs acomptes. D'ailleurs, l'augmentation demandée avait été, paraît-il, accordée.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 9 mars 1902:

Pompey

..Aux usines Fould. - Au début de l'hiver _ nous l'avons annoncé à l'époque - les ouvriers des usines Fould occupés au déchargement du minerai, coke, etc., avaient dû accepter une réduction de 25 %, en raison du peu d'activité des travaux. Nous apprenons qu'à la suite d'une réclamation collective, la direction vient de leur accorder une augmentation de 20 % « pour la mine » et de 10 % «pour le coke».

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 12 mars 1902:

Pompey

..On est en ce moment en train de poser une magnifique horloge au clocher de l'église de Pompey. Cette horloge a deux cadrans, de grandes dimensions (1 m. 50 de diamètre). Elle est due à un généreux donnateur, M. Finance, un hôte de la commune pendant la belle saison.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 15 mars 1902:

Pompey

..Contravention a été dressée contre Léon Bloise, 38 ans, et Pierre Schoumaker, 33 ans, forgeron, qui ont été surpris pêchant à la grenouille à la main.

Custines

..La gendarmerie a dressé procès-verbal contre Léon Fram, âgé de 23 ans, garçon coiffeur à Pompey, qui a reconnu avoir dérobé une certaine quantité de poissons évalués 20 fr., dans une huche appartenant à M. Klein, pêcheur à Custines.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 16 mars 1902:

Pompey

..Les époux Soudier, demeurant rue des Jardins-Fleuris, à Pompey, bêchaient un terrain en friche afin d'y semer de l'avoine, entre Pompey et Liverdun, lieu dit « au fond de la Hazotte ». En brûlant les herbes, le feu gagna des broussailles et menaçait de s'étendre à la forêt. Mme Soudier, voulant l'éteindre, se brûla assez gravement un côté du corps et la figure.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 18 mars 1902:

Pompey

..Samedi après midi, M. le général Langlois est venu à Pompey visiter les importantes usines de cette commune. Accompagné de MM. Fould, président du conseil d'administration; Helbrouner, Charles et René Fould, administrateurs; Galler, nouveau directeur, le général Langlois a parcouru les différents services de l'usine et, en partant, a montré toute la satisfaction qu'il avait éprouvée de cette visite.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 10 avril 1902:

Commencement de grève à Pompey

..L'effervescence signalée hier aux usines Fould à Pompey, n'a fait que s'accentuer mercredi. Elle a même dégénéré en un commencement de grève.
..Mais au préalable, il est utile de revenir sur les revendications des ouvriers, que nous avons indiquées ci-dessus.
..Donc, au commencement de l'hiver dernier, pour éviter des renvois ou un chômage partiel que pouvait imposer la crise métallurgique, tous les ouvriers de l'usine consentirent une diminution de 15 % sur leurs salaires.
..Or, l'activité commerciale s'étant améliorée, la direction a augmenté certaines catégories d'ouvriers et ramené leurs salaires à l'ancien taux, mais maintenu à certaines autres la diminution consentie au début de l'hiver.
..Dans ce dernier cas, se trouvent, entre autres, les ouvriers occupés à la fabrication de l'acier, et ce sont eux qui, mardi, ont réclamé une augmentation à leurs chefs de service.
..On leur dit d'abord d'attendre l'avis de M. Fould, en ce moment à Paris, mais on leur fit bientôt aprés savoir que l'augmentation demandée leur serait accordée si, au lieu de travailler à la journée, ils acceptaient de travailler à la tâche.
..Les ouvriers dits du << train-acier >>, au nombre d'environ 120, refusèrent d'accepter cette combinaison et quittèrent aussitôt chantiers et ateliers.
..Mercredi matin, à l'heure de la reprise du travail, les ouvriers grévistes de l'aciérie stationnaient en assez nombre sur le pont du chemin de fer donnant accès à l'entrée principale de l'usine. Aucun incident ne s'est produit.
..Jusqu'ici, tout reste calme, et les pourparlers continuent entre les grévistes et la direction des forges. Espérons qu'on ne tardera pas à arriver à une entente, satisfaisante pour tous.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 11 avril 1902:

Pompey

..Jeudi matin, une dizaine d'ouvriers du « train-acier », qui avaient quitté leur travail mardi, ont accepté la proposition de la direction de travailler « à la tâche » et ont réintégré les ateliers. Il reste encore une centaine de grévistes. Tout est calme.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 12 avril 1902:

Pompey

..Fin de grève. - Les ouvriers du « train acier » ayant accepté les propositions de la direction de l'usine de travailler « à la tâche » ont tous repris leur travail vendredi matin à l'heure habituelle.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 19 avril 1902:

INCENDIE DES MOULINS DE FROUARD

..Vendredi vers onze heures et demie du soir, un violent incendie a détruit en partie les bâtiments connus sous le nom de Moulins de Frouard.
..Le feu, qui avait atteint à un moment une violence extraordinaire, avait empêché la circulation des trains sur la ligne de Paris. L'Express Orient arrivant à Nancy à minuit, a dû être refoulé sur Liverdun et y subir un long arrêt, les express de Paris, notamment celui qui amène le courrier, à 3 heures 08 minutes du matin, a subi, samedi, un retard de 50 minutes.
..Les dégâts causés par ce sinistre sont considérables.
..Depuis dix mois environ, les moulins étaient occupés par les usines de la Compagnie générale électrique, de Nancy, qui y avait installé la fabrication de divers accessoires nécessaires à cette maison, notamment celle de la fabrication des crayons.
..Les moulins de Frouard sont installés à l'extrême limite de cette commune, entre la Moselle et le chemin de fer.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 20 avril 1902:

L'incendie de Frouard

...Un homme disparu

..Nous avons, dès hier matin, donné tous les renseignements essentiels sur le violent incendie qui a détruit, dans la nuit de vendredi à samedi, les grands moulins de Frouard, servant en dernier lieu d'usine à la Compagnie générale électrique de Nancy. Voici encore quelques détails :
..L'immeuble incendié se composait de deux bâtiments de quatre étages, que séparait une cour large d'une dizaine de mètres. L'un deux longeait la voie ferrée, l'autre se dressait le long du canal. A l'Est s'élevaient les bureaux de l'usine, avec, de face, l'habitation, à un étage, de M. Hammer, directeur.
..C'est dans le bâtiment bordant la voie ferrée que le feu a éclaté, au 2e étage. Il a été aperçu, vers onze heures du soir, par M. Eugène-Nicolas Félix, ouvrier du service de nuit.
..M. Félix donna aussi l'alarme, en criant : « au feu ! au feu ! » et, après avoir réveillé M. Hammer, s'occupa de faire prévenir les pompiers.
..La pompe de l'usine fut mise en batterie, et les premiers sauveteurs se mirent bravement à l'oeuvre en attendant l'arrivée des pompiers.
..L'attente ne fut pas longue, d'ailleurs. ceux de Frouard, sous la conduite de M. Bussière, ceux de Pompey, dirigés par M. A. Collinet, se transportèrent en toute hâte sur les lieux et installèrent leurs engins avec une merveilleuse rapidité. D'autre part, prévenue par M. Flander, la garnison du fort de Frouard avait envoyé un piquet de 30 hommes en armes et 120 soldats de corvée.
..Mais le feu se propageait malgré tout, avec une rapidité effrayante, grâce aux matières essentiellement inflammables employées à l'usine. On eut une peine inouïe à préserver le second bâtiment, - celui qui longe le canal - et l'autre fut absolument anéanti.
..Le foyer était à un moment si intense que l'on apercevait de fort loin des colonnes de feu s'élevant à la hauteur des arbres voisins.
..Le chef de gare de Frouard dut même envoyer une équipe avec mission de surveiller la ligne et poster en avant, dans la direction de Liverdun, un homme chargé de faire aux trains les signaux réglementaires d'arrêt, ou de ralentissement, suivant le cas.
..Nous avons dit hier que plusieurs trains subirent de très notables retard, car l'on redoutait avec raison que le trépidement ne fit écrouler sur le convoi le mur calciné et branlant situé le plus près de la voie.
..M. Zuber, maréchal des logies de gendarmerie, s'exposait beaucoup de ce côté, afin d'éviter un malheur.
..A un moment, un autre danger survint. Un réservoir contenant une trentaine de tonnes de goudron avait pris feu. Le ruisseau enflammé s'en allait vers le bâtiment des chaudières. On pouvait craindre une explosion. C'est alors que trois courageux citoyens se dévouèrent et, malgré la chaleur épouvantable et le danger d'asphyxie, réussirent à caler les soupapes de sureté.
..Voici les noms de ces braves : MM. Noble, ingénieur à l'aciérie Bessemer, de Pompey; Louis Ligier et Amédée Kieffer.
..Un peu avant quatre heures du matin, on était maître du feu. Dans le bâtiment atteint, tout s'était écroulé. Il ne restait plus que les quatre murs, avec, au milieu, l'amas des décombres fumants.
..Les pertes, on l'a vu hier, sont évaluées à 400,00 fr. Mais on craint d'avoir à déplorer un malheur d'un autre genre. On sait, en effet, que l'ouvrier Nicolas-Eugène Félix, qui a jeté l'alarme, n'a plus été aperçu depuis. Il est à redouter qu'il n'ait voulu rentrer dans l'immeuble pour y prendre quelque objet, et n'y ai trouvé la mort.
..Le déblaiement permettra seul d'être fixé sur ce point. Félix était âgé de 31 ans, marié et père de deux enfants.

L'EST REPUBLICAIN du lundi 21 avril 1902:

Pompey

..M. Charles Mouton, ingénieur aux forges et aciéries de Pompey, est mort subitement des suites d'une attaque d'apoplexie, dimanche, à 11 heures du matin, en son domicile, rue de Metz, 42. M. Mouton, chevalier de la Légion d'honneur, décoré pour faits de guerre en 1870, jouissait des l'estime et de la considération de tous ses subordonnés et de la population tout entière. Homme intègre comme chef bienveillant, sa mort laissera d'unanimes regrets dans la localité.
..Ses funérailles auront lieu mardi prochain à Pompey et l'inhumation se fera à Membrey ( Haute-Saône).

L'EST REPUBLICAIN du mardi 22 avril 1902:

L'incendie de Frouard

..On est toujours sans nouvelles de M. Félix, le malheureux ouvrier qui, après avoir jeté l'alarme lors de l'incendie des Grands-Moulins, disparut sans qu'on ait pu depuis retrouver sa trace.
..Le déblaiement est d'ailleurs à peine commencé, car lundi encore, on continuait à arroser les décombres.
..Une pompe centrifuge, actionné par l'électricité, est installée sur les lieux et on a dû établir des barrages, afin d'éteindre complètement le feu en l'attaquant pas à pas.

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 23 avril 1902:

Pompey

..Mardi matin, à 9 h. 12, ont eu lieu à Pompey les obsèques de M. Charles Mouton, ingéneur des ateliers aux usines Fould-Dupont, chevalier de la Légion d'honneur, décoré comme officier de dragons sur le champ de bataille de Villersexel en 1871.
..Une foule émue, qu'on peut évaluer à 1,500 personnes, assistait à la cérémonie.
..A la levée du corps, un piquet du 153e régiment d'infanterie, détaché au fort de Frouard, envoyé par le sympathique commandant d'armes, M. le chef de bataillon Racine, rendait les honneurs.
..Le corbillard disparaissait sous un amoncellement de couronnes. Remarqué entre toutes celles offertes par les employés et ouvriers des forges et aciéries de Pompey, par le conseil d'administration des dites usines, par l'Association des anciens élèves des écoles d'arts et métiers, par les Gaudes de Nancy (le défunt étant originaire de la Franche-Comté), par ses anciens compagnons d'armes, etc.
..Remarqué dans l'assistance : M. Fould, président du conseil d'administration des forges de Pompey; son fils M. Charles Fould et son gendre , M. Helbronner ; la municipalité de Pompey ; la 655e section des Vétérans des armées de terre et de mer de Frouard-Pompey ; le haut personnel des usines, les contremaîtres et surveillants de tous les services ; enfin, tous les ouvriers des ateliers et un grand nombre d'habitants de la région.
..Homme intègre, caractère ferme et bienveillant, chef à la fois, doux et énergique, M. Mouton laisse d'unanimes regrets chez ses subordonnés comme dans toute la population.
..Devant le fourgon qui devait le conduire à Membrey (Haute-Saône), son pays d'origine, trois discours ont été prononcés; le premier par M. Ernest Pantz, au nom des Anciens Elèves de Châlons ; le second par M. Alphonse Fould, au nom du conseil d'administration des Usines, et, enfin, par M. Achille Pierron, qui a retracé la carrière militaire du défunt.
..La cérémonie a pris fin à midi.

Custines

..En traversant le pont de Custines, un des enfants de M. Christ, contremaître charpentier à l'usine de Pompey, passa en jouant à travers le garde-corps et tomba dans la Moselle.
..M. Paul Rambour, mis au courant de l'accident, se jeta tout habillé dans l'eau, au risque d'une congestion car il se levait de table, et parvint à sauver la victime, un charmant bébé de 3 ans.
..MM. Antoine Martin, Lacher et plusieurs autres voisins, donnèrent les premiers soins à l'enfants qui fut ensuite ramené sain et sauf chez son père.
..Ajoutons que M. Paul Rambour compte de nombreux sauvetages à son actif.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 27 avril 1902:

L'incendie de Frouard

..M. Hammer, directeur de l'usine incendiée, vient d'adresser, par lettres, de vifs remerciements aux compagnies de pompiers de Frouard et de Pompey.
..La première est restée en permanence durant 36 heures sur les lieux du sinistre ; celle de Pompey ne s'est retirée, après vingt heures de présence, que lorsqu'il a été bien prouvé qu'une seule compagnie pouvait parer à toute reprise éventuelle du feu.
..L'usine a remis aux lieutenants des pompiers 100 fr. pour la caisse de la compagnie de Frouard, et semblable somme pour celle de Pompey.
..Ajoutons que le malheureux ouvrier Félix, disparu dès le début du sinistre, n'est pas encore retrouvé.

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 1er mai 1902:

Une usine incendiée à Frouard

..Dans la nuit de mardi à mercredi, vers onze heures et demie, un incendie s'est déclaré au faubourg de Frouard, détruisant en majeure partie la scierie et la fabrique de galoches de la Société Michiniau et Cie.
..Cette usine, située à environ trois cents mètres de la gare, entre la route nationale et le canal, occupe un vaste terrain sur lequel sont construits, en contre-bas de la route, les divers bâtiments, dont la face est tournée vers les chantiers qui avoisinent le canal.
..Pour arriver aux bâtiments, on franchit une porte en fer qui s'ouvre à côté de la loge du concierge et suit un chemin formant angle droit, bordé de jardins qu'ombragent des arbres fruitiers.
..Sur la gauche de ce chemin est bâtie une construction en planches dans laquelle sont logées plusieurs familles d'ouvriers et où se trouvent les écuries. Les bâtiments de l'usine, d'une longueur de cent mètres sur quarante de largeur, sont situés à environ trente mètres de cette construction. Ils comprennent : d'abord les bureaux, puis les magasins de galoches fabriquées, des cuirs et autres marchandises. A côtés, était une vaste salle où se trouvaient les diverses machines et outils de la scierie. Cette partie de l'usine contenait une grande quantité de bois en cours de travail et notamment quatre wagons de chutes de bois qui devaient être expédiés mercredi matin.
..Ces divers ateliers recevaient le jour par le toit qui était disposé « en dents de scie ».
..Derrière la scierie se trouvait un autre bâtiment, élevé d'un étage. Le rez-de-chaussée servait de magasin aux semelles de galoches - près de 200,000 paires y étaient contenues - Au premier, se trouvaient les ateliers de montage et de finissage.
..Accolé à ces bâtiments entièrement construits en pierre, s'élevait un hangar en planches où se trouvaient la machine et deux chaudières à vapeur d'une force totale de 100 chevaux. Enfin, en bordure sur la route et dépendant de l'immeuble, est construite une cité ouvrière comprenant une vingtaine de ménages ouvriers.
..En raison de la rapidité extrême avec lequel il s'est propagé, le feu a entièrement détruit le hangar des machines, le bâtiment où se trouvaient le magasin de semelles, l'atelier de galoches et la scierie.
..Le magasin de cuirs, séparé par un mur de refend, a pu être préservé grâce au zèle déployé par les pompiers de Frouard et de Pompey, qui sont accourus au premier signal.

..*
*...*

..Voici comment le feu a été aperçu : Mardi, vers onze heures du soir, M. Ancillon, qui habite dans la cité, sur la route, aperçut une vaste lueur qui s'échappait de la toiture du hangar des chaudières à vapeur. Il cria : « Au feu ! » donnant ainsi l'alarme à tous les habitants. Puis aidé de M. Leclerc, il se rendit au magasin de la pompe, qui fut aussitôt amenée sur le lieu du sinistre.
..L'alarme fut donnée dans toute la ville par le tocsin et les clairons de la compagnie de pompiers. Ceux-ci, aidés par la population et par leurs collègues de Pompey, mirent plusieurs pompes en batterie dans le chantier de l'usine et commencèrent l'attaque du feu.
..Mais les flammes, trouvant un aliment facile dans le bois contenu dans toute l'usine, prirent une extension rapide et menacèrent bientôt la cité, dont, à un moment même, le pignon prit feu. Après quelques efforts, les pompiers postés de ce côté purent l'éteindre et parer au danger en arrosant les murs.
..Les secours, dès le début, furent plutôt pénibles, car il fallut former une chaîne et aller puiser l'eau dans le canal. Par suite de la disposition du terrain, cette chaîne ne put être constituée qu'avec une certaine difficulté.
..Les soldats du fort, prévenus tardivement, n'arrivèrent que vers une heure du matin. Ils aidèrent puissamment les pompiers des deux communes à combattre le sinistre, et les gendarmes à assurer le service d'ordre.
..Après deux heures de travail soutenu, le feu était circonscrit dans son foyer et, à trois heures du matin, tout danger était conjuré. Les pompiers continuaient cependant à arroser les décombres incandescents formés par les tas de bois qui continuaient à consumer.

..*
*...*

..Dès le début de l'incendie, les premières personnes accourues s'étaient empressées de sauver la comptabilité de l'usine. Livres et papiers furent transportés dans l'habitation particulière de M. Gaye, directeur de l'usine Michiniau et Cie, qui se trouve derrière l'usine.

..*
*...*

..On ignore jusqu'à présent les causes de cet incendie, mais on suppose qu'elles sont purement accidentelles.
..D'après l'opinion de diverses personnes, le feu a pu être communiqué par une escarbille en ignition, échappée du foyer de la chaudière à vapeur, au tas de copeaux et de sciure placé dans la chambre de chauffe et qui sert de combustible pour la chaudière.
..Le concierge, M. Robert, qui fait également le service de garde de nuit, avait fait une ronde vers neuf heures du soir, et visité toutes les parties de l'usine.
..Il n'avait rien remarqué d'anormal. De plus, M. Caye, le directeur, était rentré chez lui vers dix heures et demie, venant de reconduire son père à la gare. M.Robert lui ayant ouvert la porte, était descendu vers les chantiers en se promenant, et aucune lueur suspecte n'avait attiré son attention.

..*
*...*

..Les dégâts causés par ce sinistre sont évalués à environ 300,00 fr. Ils sont couverts en partie par quatre assurances.
..Les bâtiments de cette usine ont été primitivement construits pour une verrerie, puis ils furent occupés par une fabrique de boulons et enfin par la fabrique de galoches de M. Michiniau et Cie.
..Au mois d'octobre dernier, M. Caye, qui est depuis plusieurs années le directeur de cette Société, avait acheté l'immeuble, qu'il louait à la raison sociale.
..A côté de la fabrication de galoches, M. Caye s'occupait aussi beaucoup de scierie, notamment de la fabrication de caisses d'emballage.Par suite de la destruction des bâtiments, les cent cinquante ouvriers et ouvrières travaillant dans cette usine vont être sans travail.

..*
*...*

..Au début de l'incendie, on pouvait craindre que, par suite de surchauffage de la chaudière à vapeur, celle-ci ne fit explosion. Le chauffeur, aidé de M. Kiffer fils, put heureusement enlever le poids des soupapes de sureté, ce qui permit à la vapeur de s'échapper sans danger.
..Mercredi matin, M. Caye a remis à M. Bussière, lieutenant de la compagnie de Pompiers, une somme de 50 fr., pour être distribuée aux hommes. Un somme pareille a été donnée pour les militaires du fort.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 4 mai 1902:

Pompey

..Des individus inconnus ont brisé 45 tuyaux de cheminée en poterie placés dans une maison en construction route de Marbache, et appartenant à M. Charles Laurent, entrepreneur. Le préjudice causé est évalué à 100 fr.
..- Un nouveau vol a été commis aux usines métallurgiques. Deux coussinets en bronze, pesant 60 kilog., évalués à 35 fr., ont été dérobés dans l'atelier des tours du train 800.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 11 mai 1902:

Frouard

..On a à peu près terminé le déblaiement des décombres accumulés par le feu dans l'usine électro-chimique de Frouard, dite Grands-Moulins, et l'on croit avoir enfin découvert ce qui reste du corps du malheureux Félix, disparu au cours du sinistre : les os des jambes seuls sont reconnaissables. Ils étaient entre deux machines.
..D'autres débris humains, presque en poussière, ont été aussi recueillis et remis à la gendarmerie pour être portés au parquet de Nancy qui les soumettra à un examen médico-légal.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 18 mai 1902:

Les vétérans de Frouard-Pompey

..L'assemblée annuelle des vétérans de Frouard-Pompey aura lieu à l'hôtel de ville de Frouard, le dimanche 25 mai, à quatre heures du soir.
..Ordre du jour : Appel nominal ; approbation des comptes de l'exercice 1902 ; ratification de l'élection de quatre membres du conseil élus pendant l'exercice ; ratification de l'élection de M. le lieutenant-colonel Grandjean comme vice-président général ; élection de trois membres de la commission de contrôle ; renouvellement partiel du conseil d'administration et de la commission de contrôle de la 655e section ; souscription pour l'érection d'un monument au général Jeanningros, ancien président d'honneur des vétérans.

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 22 mai 1902:

Pompey

..La garde des usines Fould a arrêté à sa sortie de chantier Joseph Desjardin, âgé de 55 ans, manoeuvre, qui transportait dans son panier, un coussinet de bronze, pesant 10 kilogrammes, d'une valeur de 25 fr., qu'il avait dérobé dans l'intérieur de l'usine.

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 23 mai 1902:

Tribunal correctionnel de Nancy
.....Audience du jeudi 22 mai

..Vol à Pompey. - Joseph Desjardin, 55 ans, manoeuvre à Pompey, a soustrait un coussinet en bronze du poids de 10 kilos à l'usine de Pompey, où il travaillait, - Un mois de prison avec sursis.

L'EST REPUBLICAIN du mardi 27 mai 1902:

Frouard

..Sous ce titre sensationnel : « Gardien attaqué à l'usine électrique de Frouard, coups de couteau et de revolver », un de nos confrères raconte une véritable histoire de brigands, qui semble avoir été quelque peu exagérée par une imagination féconde.
..M. Hognon, garde de nuit à l'usine électrique de Frouard, aurait été assailli, vers dix heures et demie du soir, par deux individus qui le frappèrent violemment. Le gardien put se dégager, alla prévenir diverses personnes, dont le directeur de l'usine. On se mit à la recherche des malfaiteurs, mais ils avaient disparu comme des fantômes.
..Sur ce thème, notre confrère a « brodé » des phrases extraordinaires, d'épiques descriptions à la Ponson de Terrail. Lisez plutôt ce signalement des « deux bandits » :
..« Le plus grand avait la figure toute barbouillée de nor ; il avait un pantalon en treillis bleu, dit Lafond, très large et semblable à ceux que portent les chemineaux, une veste noire de travail et une casquette de soie très haute, comme celles qui caractérisaient autrefois les souteneurs.
..Le deuxième avait un pantalon de drap de couleur presque noire, une pélerine et une csquette noire dite « vélo ».
..Brr ! On dirait une fin de chapitre des Exploits de Rocambole.
..Heureusement, « en fait de tués il n'y a personne de mort ». Notre confrère déclare lui-même que M. Hognon n'a que quelques contusions sans gravité, mais << est surtout très ébranlé par la terreur ressentie pendant la lutte ».
..Il ajoute que d'après le directeur de l'usine les malfaiteurs avaient probablement pour but l'enlèvement de nombreux morceaux de bronze amassés dans l'usine et provenant des machines détruites par le récent incendie.

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 4 juin 1902:

Pompey

..On annonce la mort de M. Louis-Camille Pierron, officier d'Académie, directeur des écoles de Pompey.
..M. Pierron était âgé de 53 ans et depuis 12 ans dirigeait les écoles avec un succés toujours grandissant.

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 5 juin 1902:

Frouard

..M. Jacques Heilmann, garde particulier à l'usine Fould, se trouvait en surveillance près du quai avoisinant la voie ferrée de Pagny-sur-Moselle.
..Il remarqua que, contrairement au réglementn un homme étranger à l'usine traversait la voie ferrée et apportait aux ouvriers deux bouteilles de bière.
..Lorsque l'individu pénétra sur les chantiers, M. Heilmann voulut lui interdire d'aller plus loin et lui saisit les deux bouteilles de bière.
..Cet homme traita alors le surveillant de : « Vieille bête, crêve la faim, etc. » et lui pocha un oeil d'un coup de poing magistralement appliqué.
..M. Schmitt, également surveillant à l'usine, accourut, prêta main-forte à son collègue et réussit à savoir que le boxeur se nommait Charles Mauriammé, 28 ans, cordonnier à Pompey.
..Procès-verbal a été dressé.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 7 juin 1902:

Pompey

..Nous avons annoncé hier les obsèques de M. Pierron, instituteur à Pompey, officier d'Académie. Sur la tombe, ont pris successivement la parole : M. Tisserand, M. Julien, maire de Pompey, M. Martin et M. Pocas, directeur d'école à Nancy.
..Malgré l'extrême abondance des matières politiques et locales, nous croyons devoir publier, ne pouvant le faire in extenso, les passages suivants du discours de M. l'inspecteur :
..« M. Camille Pierron, a-t-il dit, est né le 9 janvier 1849 à Burlioncourt ( Lorraine annexée ). Aprés avoir fait de bonnes études à l'Ecole normale de Nancy, il était, en 1869, nommé instituteur à Saint-Rémy-aux-Bois, où il est resté jusqu'en 1880, époque à laquelle il a été envoyé à Haraucourt.
..Il quitta cette commune le 1er octobre 1890 pour venir à Pompey. Partout où il a exercé, il a laissé de son passage un souvenir ineffaçable et ceux qui ont été ses élèves conserveront toujours l'empreinte d'honnêteté qu'il a gravée dans leurs coeurs.
..Sa valeur comme instituteur était universellement reconnue et appréciée. Elle a été consacrée par toutes les récompenses honorifiques dont dispose l'administration de l'instruction primaire. Après avoir obtenu la médaille d'argent en 1896, nous avons eu la satisfaction de lui faire décerner les palmes académiques le 14 juillet 1899.
..Son mérite professionnel consacré par ses récompenses était admis par tous ses collègues. Chacun se plaisait à en rendre témoignage, et beaucoup considéraient comme une faveur de venir, à certains jours dans cette école de Pompey admirer la belle organisaion qu'il avait su y introduire.
..Dans les examens ses élèves se reconnaissaient entre tous et portaient en eux comme un cachet spécial qu'il avait su leur imprimer. En lisant leurs compositions, en voyant la belle ordonnance de leurs copies, on disait : « celui-ci vient de Pompey » ; on ne s'y trompait pas...
..M. l'inspecteur a terminé en ces termes :
..« Puissent ces nombreux témoignages de sympathie qui vous sont prodigués aujourd'hui apporter quelques adoucissements à l'immense douleur qui accable votre famille et dont l'agrandissement faisait votre bonheur, dont vous étiez fier à juste titre et qui avait le droit de vous conserver encore longtemps.
..Quand, comme vous, mon cher ami, on a bravé des douleurs intolérables pour accomplir son devoir, quand on a passé sa vie à faire le bien, quand on a donné à son pays plusieurs générations de citoyens honnêtes et dévoués, quand enfin on laisse derrière soi la réputation d'un aussi honnète homme, on dort en paix son dernier sommeil.
..Adieu, monsieur Pierron, adieu ! »

Pompey

..Deux seaux en zinc, une échelle de quatre mètres de longueur, une pelle et une pioche, le tout estimé 36 fr., appartenant à M. Laumet, entrepreneur, ont été dérobés dans une maison en construction sur la route de Marbache.

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 19 juin 1902:

Pompey

..A la suite d'une discussion, une rixe a éclaté à la gare de Pompey entre François Gex, mineur, et les soldats Pierson, du 153e d'infanterie, et Marcel Biffet, du 8e d'artillerie, à Lunéville. Des coups sans gravité ont été échangés.
..- M. Meyer, charretier, conduisait une rame de wagonnets de scories. Près du « mouton » servant à briser les pièces de fer hors d'usage avant de les envoyer à la fonte, M. Meyer fut atteint par un morceau de fer projeté par la chute du « mouton ».
..Cet ouvrier, ayant été renversé par le violence du choc, fut transporté à l'hôpital, où l'on constata qu'il avait une jambe fracturée et de nombreuses contusions sur le corps.
..Le blessé est âgé de 40 ans. Il était employé par la Société qui a acheté les scories des forges de Pompey.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 21 juin 1902:

Actes de courage

..L'Officiel du 20 juin mentionne les récompenses suivantes:
..« Mention honorable. - M. Enderlin (André-Paul), facteur à la gare de Pompey ; 24 janvier 1902 : a couru de sérieux dangers en sauvant un voyageur sur le point d'être écrasé par un train.
..Lettre de félicitations. - M. Michelet (Isidore-Justin), expert-comptable à Nancy ; 7 janvier 1902 : a prêté main-forte aux agents de l'autorité aux prises avec un fou furieux et armée.»

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 26 juin 1902:

Pompey

..On vient d'amputer à l'hospice La Salle, à Pompey, un malheureux ouvrier nommé Beaumeyer, blessé le 17 juin au crassier de Pompey, exploité par M. V. Simonin. L'état du blessé laisse peu d'espoir.

L'EST REPUBLICAIN du mardi 1 juillet 1902:

Pompey

..Un accident mortel est arrivé, dimanche, aux usines de Pompey. Un tendeur à vis réunissant deux wagons s'étant rompu, à un endroit où la déclivité du terrain est assez forte, la première partie de la rame se détacha et partit à une allure qui devint aussi rapide que celle d'un express. Un groupe d'ouvriers se trouvait un peu en avant sur la voie. Plusieurs sautèrent hors des rails, un s'aplatit sur la voie et tous les wagons passèrent sur lui, sans l'atteindre, mais un autre fut tamponné. Il tomba, inanimé sur le sol, dans un état lamentable.
..On le souleva, pour le transporter à l'infirmerie, avec mille précautions et l'on constata qu'il avait de très graves blessures : une jambe brisée, un pied déchiré et de nombreuses contusions ; de plus, deux énormes tumeurs s'étaient produites dans les plis de l'aîne. Moins heureux que ses compagnons de travail, il avait été pris entre les tendeurs des wagons et atrocement pressé.
..Il fut transporté à l'hospice de Lassalle, à Pompey, où le docteur Kuntzler jugea une opération urgente pour arrêter l'hémorrragie interne. Il manda le docteur Baseil et tous deux procédèrent à la ligature de l'artère iliaque, qui s'était rompue.
..Malgré les soins dont l'entourèrent les deux habiles praticiens, le malheureux est mort sous leurs yeux quelques heures après l'accident.
..Il avait à peine 24 ans et n'était connu que sous le prénom de Joseph. Il travaillait depuis l'hiver dernier à Pompey, en revenant du service militaire.
..Orphelin, il était en pension chez M. Joseph Chirer, à Belleville.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 12 juillet 1902:

Pompey

..Un pantalon et une paire de brodequins, estimés à 18 fr., ont été dérobés au préjudice de Mme veuve Crosse, ménagère, par Augustin Georges, ouvrier de forges, qui a pris le fuite.

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 25 juillet 1902:

Pompey

..Ce matin, vendredi, on conduira à sa dernière demeure un excellent serviteur de la France, M. Michel Peltre, adjudant d'infanterie de marine en retraite, qui vient de succomber à l'âge de trente-sept ans, aux suites d'un accès des terribles fièvres coloniales.
..Michel Peltre était né, en juillet 1865, à Châtel-Saint-Germain (canton de Gorze). Il avait la médaille du Tonkin, celle des colonies, avec agraphe « Madagascar », et la médaille militaire. Il était, en outre, chevalier de l'ordre impérial du Dragon de l'Annam.
..Ses quinze années de services accomplies, il s'était retiré à Pompey chez son frère, M. Léon Peltre, qui, lui aussi, s'est engagé dans la légion et a fait la campagne du Tonkin.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 27 juillet 1902:

Pompey

..Procès-verbal a été dressé contre Léon Blaise, 39 ans, chauffeur, qui a été surpris pêchant à la main dans la Meurthe.

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 1 août 1902:

Pompey

..Un bain forcé. - Deux dames du village, dont nous tairons les noms, qui toutes deux commencent par un G..., s'en veulent à mort.
..L'une , qui est marié, reproche à l'autre, qui est veuve, d'être au mieux avec son mari (l'éternelle histoire).
..C'est pour cela que, l'autre jour, celle en puissance de mari alla trouver la jolie veuve à la rivière et, après échange d'aménités, lui plongea le ... bas du dos dans l'eau.
..Inutile d'ajouter que ce bain forcé, s'il a fait monter le rouge de la honte à la face de la jolie veuve, a fait la joie de son ennemie, qui ne se fait pas faute de crier partout :
..- All'avait besoin d'une douche... Je la lui ai fait prendre ... à l'envers !

L'EST REPUBLICAIN du samedi 2 août 1902:

Frouard

..On voyait arriver l'autre matin à Frouard et à Pompey, deux « messieurs d'une tenue impeccable » conduits dans un landau orné d'un drapeau étoilé de l'Union américaine; d'un autre, bleu, blanc, rouge, et vert, avec flots tricolores aux lanternes. L'un deux était ceint d'une écharpe multicolore : (bleu, blanc, rouge et vert), dont il avait eu soin d'étaler les 3 premières couleurs et très peu de vert. La poitrine était constellée d'une ferblanterie rutilante. Il était coiffé d'un chapeau, dit Boer.
Beaucoup de personnes assuraient que c'était en effet un chef boer, accompagné de son secrétaire et venant faire des conférences.
..C'était tout simplement un ... charlatan, qui, après avoir montré au public des vues photographiques, soi-disant du Transvaal, et avoir fait un boniment quelconque, vendait un onguent ou un élixir guérissant la tuberculose et les cors aux pieds. On rira longtemps du coup du charlatan.

Pompey

..M. Pierre Magis, âgé de 20 ans, domicilié à Frouard, déchargeait des lingots d'acier placés sur un wagonnet à l'usine de Pompey. L'un d'eux étant mal assujetti, tomba, lui broya l'orteil gauche et lui blessa l'autre doigt.
..Le blessé a été transporté à l'hospice.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 10 août 1902:

Enseignement primaire

Sont nommés instituteurs:
..A Pompey, M. Liégey, de Chavigny ; à Chavigny, M. Bertrand, de Sainte-Geneviève ; à Sainte-Geneviève, M. Pierron, adjoint à Pompey; .../...

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 17 août 1902:

Frouard

..M. Semain, âgé de 67 ans, qui se rendait à la pêche, passait au faubourg de Frouard, quand un motocycliste s'est jeté sur lui par derrière, l'a renversé la face contre terre, et, au lieu de s'arrêter et de s'occuper du blessé, a filé à toute vitesse dans la direction de Pompey.
..Grâce au signalement que plusieurs témoins en ont donné, on espère le retrouver. M. Semain en a été heureusement quitte pour quelques contusions et une assez abondante hémorragie.

Pompey

..M. Michel, ouvrier aux forges, qui dernièrement avait été frappé d'une congestion en plein travail, et n'était rétabli que depuis quelques jours, allait engrener dans une canelure des cylindres, une longue poutrelle de fer rouge, lorsque les trois crocheteurs qui la soutenaient derrière lui, au moyen d'aviots, la laissèrent tomber.
..Celle-ci, dans un heurt d'une grande violence, vint lui fracasser la mâchoire, et, l'enlevant comme une plume, le projeta à plusieurs mètres de hauteur.
..Michel fut conduit à l'hospice de Pompey, où le docteur Kuntzler constata plusieurs fractures à la partie droite de l'os maxilaire inférieur.
..Après avoir replacé fragments et dents, il lui posa un appareil de plâtre qui lui clôt presque la bouche. C'est par l'ouverture d'une dent manquante qu'on lui donne des aliments liquides et qu'on fait des lavages antiseptiques nécessaires.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 24 août 1902:

Pompey

..Une bataille à propos d'un chat - Porte à porte, deux ménagères de la rue des Jardins-Fleuris, au nom si pacifiquement poétique, vivaient depuis longtemps dans les termes les meilleurs. On s'embrassait au Nouvel-An, et les jours ordinaires, lorsque le temps le permettait, comme par exemple en cette saison chaude, on « taillait des bavettes » interminables. Puis, si à force de cancaner le gosier devenait sec, on s'offrait parfois à tour de rôle un verre de bière ou le café.
..Que les temps sont changés ! ... comme s'est écrié Racine, qui ne connaissait pourtant ni nos deux commères ni l'histoire que vous allez lire !
..L'une des dames en question avait un chat. Celui-ci, un gros matou luisant de santé, mais très paresseux, ne s'échinait pas à courrir après les rats. En revanche, comme il ne vivait pas d'eau claire et d'amour, il tâchait de se remplir la panse avec quelques morceaux de viande dérobés de ci, de là, dans les cuisine du quartier.
..Dimanche, le scélérat s'introduisit chez la camarade de sa patronne et y happa un superbe gigot de lapin, en train de mariner.
..Il avait fini de dîner, et assis sur son siège naturel, il essuyait le jus de ses moustaches, lorsque survint la dame du logis, qui venait préparer sa gibelotte :
..Ah ! elle poussa des cris et des malédictions ! lorsqu'elle s'aperçut du larcin ! Elle grinça des dents, tapa du pied, jura même, et armée de son manche à balai, elle tomba sur le voleur à tour de bras.
..La pauvre bête, qui n'avait encore jamais reçu que des caresses ou bien des friandises de la voisine, ne s'attendait pas à cette volée de manche à balai. Il eut un miaulement effaré, atroce, épouvantable. Il ne rendit pas l'âme, mais dans l'effort, il rendit un ... os du lapin, l'imbécile, avouant ainsi son crime, avec ce maudit hoquet ...
..Il serait certainement allé ad patres - mots latins qui signifient « allé rejoindre feus père et mère » - sans l'intervention de sa chère maîtresse.
..Les deux femmes, oublieuses de leurs douces causeries, oublieuses enfin du café excitant et de la blonde bière, se sautèrent à la figure et se démolirent réciproquement le chignon.
..Le mari de l'une des combattantes intervint et sa main lourd n'eut pas de peine à faire pencher de son côté la balance de la victoire.
..Mais au lieu de causer des procés des autres comme jadis, voici que l'on cause à présent du sien -l'affaire va venir en effet devant la justice - dans la charmante rue des Jardins-Fleuris, à Pompey !

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 27 août 1902:

Explosion aux usines de Pompey
...Terribles accidents évités

..Mardi, à huit heures du matin, une explosion formidable éclatait dans les usines Fould-Dupont, à Pompey. D'âpres vapeurs aveuglantes se dégageaient, qui ne se dissipèrent qu'au bout d'une dizaine de minutes. Le grand « col de cygne » d'une des conduites principales de vapeur venait de sauter, entraînant avec elle son énorme « vanne ».
..Le plafond du bâtiment des chaudières à été enlevé ; tout dans l'usine est boulversé, abîmé. Le train 800 a été arrêté et le travail des 200 ouvriers a été suspendu.
On n'a heureusement aucun accident de personne à signaler. Les ouvriers étaient allés déjeuner au moment de l'explosion.

..*
*..*

..D'après l'enquête ouverte par la gendarmerie, voici les causes de cet accident :
..Un morceau d'acier ne put, parce qu'il était trop gros, passer entre deux cylindres. Un arrêt forcé se produisit dans toute la machinerie.
..La vapeur n'ayant pas été arrêtée, se condensa rapidement dans la conduite d'amenée, puis, ne trouvant aucune issue pour s'échapper, brisa en un point faible la tuyauterie, faisant sauter les rivets qui maintenaient deux lourdes plaques de tôle d'une longueur de cinq mètres.
..Au bruit de l'explosion, plusieurs ouvriers accoururent, la conduite de vapeur fut aussitôt fermée et tout danger fut ainsi évité.
..Des pièces de rechange étant à l'usine, la tuyauterie pourra être réparée facilement et le travail pourra reprendre, croit-on, jeudi matin.

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 4 septembre 1902:

L'accident de Pompey (suite)

..Voici quelques détails complémentaires sur l'accident de mardi, aux usines de Pompey :
..Une machine dite « coucou », refoulait des wagons chargés de manganèse, lorsque, par suite de la déclivité de la voie, et les freins, paraît-il, n'ayant pu être serrés à temps, le train alla tamponner un wagon isolé, près du butoir.
..Par suite du choc très violent qui se produisit, quatre ouvriers, montés sur la machine, furent blessés. Ce sont MM. Collinet, surveillant, le plus grièvement atteint, et qui a été transporté à son domicile, cité St-Euchaire ; le machiniste Portz, dont l'état s'est amélioré, et les accrocheurs Patard et Fritz. Ces derniers ont été transportés à l'hospice de Pompey.
..Ajoutons que c'est le fils de M. Jullien, maire Pompey, qui est venu à cheval chercher un médecin à Nancy pour prêter son concours aux docteurs Kuntzler et Baseil.

Pompey

..Dans la soirée de dimanche, deux soldats réservistes, Schoumacker du 37e et Emile Malgaive du 79e, attendaient dans la salle d'attente de la gare le train pour Nancy. Ayant échangé entre eux quelques propos injurieux ils se prirent de querelles et se sont portés des coups de poing.
..Une bousculade générale s'éleva entre les personnes présentes. Pierre Schoumacker porta plusieurs coups de poing à M. Eugène Mater, croyant que c'était l'agresseur de son frère. Une enquête est ouverte.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 6 septembre 1902:

Aux usines de Pompey. - L'accident de mardi. - Nouvel accident

..Le malheureux surveillant Collinet, victime de l'accident que nous avons relaté, n'a pu survivre à ses blessures.
..Transporté jeudi, à cinq heures du soir, à l'hospice, afin d'y subir l'amputation d'une jambe, il est mort quelques instants après son arrivée. L'opération n'a pu avoir lieu.
..L'émotion soulevée par l'accident de mardi est loin d'être calmée qu'un nouvel accident, heureusement bien moins grave, vient d'arriver. - Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'ouvrier Marchal, âgé de 25 ans, habitant Frouard et travaillant au « train marchand » a été frappé dans le côté par une barre de fer rouge sortant des cylindres. - Transporté à l'hospice, son état - à moins de complications imprévues - n'est pas grave.
..A ce propos, la population ouvrière de Pompey fera bien de ne pas s'exagérer l'importance de certains accidents ( il en arrive bien assez de graves ). Ne racontait-on pas ce matin que Marchal avait été tué sur le coup, la poitrine traversée par une barre de fer rouge ?

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 10 septembre 1902:

Frouard

..Le maire de Frouard a pris un arrêté réglant la vitesse des autos, motocycles, vélos, etc., à 10 kilomètres à l'heure au maximum, vitesse qui est réduite à 6 kilomètres sur l'avenue de l'Hôtel-de-Ville (qui va du faubourg à la place Nationale), dans toutes les rues ayant 6 mètres de large et moins, aux endroits dangereux, carrefours, etc.
..On a annoncé que M. le maire de Pompey va prendre également un arrêté dans ce sens.

Pompey

..En décrassant la machine qui sert à actionner le train 800, le jeune Klein, âgé de 14 ans, a eu la main droite prise entre la poulie et le plateau et a eu trois doigts coupés. Après avoir reçu un pansement provisoire à la pharmacie, le pauvre enfant dut attendre plusieurs heures en souffrant horriblement, les soins médicaux, tous les médecins de Frouard et de Pompey étant à ce moment auprès d'autres malades.
..Dans l'après-midi, le docteur Kuntzler, qui était en tournée à Saizerais, s'est rendu au domicile du jeune Klein. Après l'avoir examiné, il a reconnu que l'état du malheureux enfant était grave, et a ordonné son transfert à l'hôpital de Pompey. Le docteur croit être obligé de faire l'ablation de l'avant-bras.

Saizerais

..En se rendant à Saizerais, le jeune Collignon, 16 ans, aide magasinier aux usines de Pompey, est tombé de voiture. Une roue lui a passé sur la nuque et c'est tout ensanglanté qu'on le releva.
..L'état du jeune Collignon est grave.

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 11 septembre 1902:

Pompey

..Le jeune Klein, qui a eu la main droite broyée au train 800, entre une poulie et un disque actionnant le régulateur de la machine, a subi l'amputation de deux doigts.
..On craignait même à un moment que l'amputation de la main toute entière ne fût nécessaire. Cette terrible éventualité, on le voit, a pu être évitée.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 20 septembre 1902:

Statistique des accidents du travail

..L'Officiel du 19 septembre publie la statistique des accidents du travail d'après les ordonnances et les jugements rendus en vertu de l'article 16 de la loi du 9 avril 1898, pour la période du 1er avril au 30 juin 1902, c'est-à-dire pour une durée de trois mois:
..Les ordonnances et les jugements rendus par les tribunaux de première instance, pendant le deuxième trimestre 1902, et relevés par la direction de l'assurance et de la prévoyance sociale, s'élèvent à 3,024.
..Ce total comprend : 383 affaires relatives à des cas de mort, 47 à des cas d'incapacité permanente totale, et 2,594 à des cas d'incapacité permanente partielle.
..Trois tableaux font connaître la répartition des cas : 1° par cour d'appel, 2° par département, 3° par branche d'industrie.
..Voici les chiffres intéressant notre région :
..1° La cour d'appel de Nancy a eu à se prononcer sur un total de 213 accidents, dont 16 ont été suivis de mort;
..2° Nombre de personnes tuées ou blessées : - En Meurthe-et-Moselle, 115 accidents, dont 7 suivis de mort ; Meuse : 16 accidents, dont 3 suivis de mort ; Vosges : 27 accidents, dont 2 suivis de mort ;
..3° Les branches d'industrie où les accidents ont été les plus fréquents, sont : travaux publics et de bâtiment, 515 cas, dont 88 suivis de mort ; métallurgie, 318 cas, dont 19 suivis de mort ; mines, minières et salines : 246 cas, dont 37 suivis de mort ; chaudronnerie, fonderie de 2e fusion et constructions mécaniques : 268 cas, dont 6 suivis de mort;
..Industries textiles : 169 cas, dont 5 suivis de mort ; transport par terre : 166 cas, dont 26 suivis de mort ; transport par voir ferrée : 158 cas, dont 54 suivis de mort ; entreprises de chargement et déchargement, 113 cas, suivis de 24 décès ; gros ouvrages en bois : 124 cas, dont 11 suivis de mort ; carrières : 114 cas, dont 25 suivis de mort.
..Enfin comme contre-partie de cette funèbre statistique, disons que les métiers les moins sujets aux accidents sont, si l'on s'en rapporte aux chiffres du second trimestre de cette année :
..Les métaux précieux, 4 accidents, aucun décès ; la mécanique fine, 5 accidents et aucun décès, et la céramique, 8 accidents, suivis, par exemple, de 2 décès.

L'EST REPUBLICAIN du lundi 22 septembre 1902:

Pompey

..Un tuyau de plomb estimé à 30 fr., qui était en dépot dans le jardin de M. Louis Masson, débitant, a été dérobé la nuit par un malfaiteur inconnu.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 27 septembre 1902:

Pompey

..Un de nos confrères raconte cette touchante histoire:
..M. M.., de Pompey, qui accomplissait dernièrement ses vingt-huit jours au 79e d'infanterie, à Nancy, avait, étant en permission, fait quelque tapage à la gare de Pompey, où, - prétend-il, - un individu insultait l'armée française. Comme il y avait eu scandale, le pauvre garçon ( qui est marié et père de deux enfants en bas âge ) n'en « écopa » pas moins quinze jours de prison au corps, qu'il dut accomplir, le coeur gros, à partir de samedi dernier, jour de la libération de ses camarades.
..Quinze jours de « rabiot, » cela ne faisait pas l'affaire de sa petite famille, qui n'a que le gain du père pour vivre et qui venait déjà de passer un mois dans une gêne voisine de la misère.
..Sa femme, prise d'une heureuse inspiration et s'armant de courage, vint à Nancy avec ses deux bambinos, alla droit au quartier général et demanda à parler à M. le général commandant la 22e brigade, en expliquant le but de sa visite à l'officier d'ordonnance qui la reçut.
..Introduite près du général, elle lui présenta ses deux mioches ( dont l'un a 2 ans et l'autre quelques mois ) et lui tint à peu près ce langage :
..- Mon général, mon mari est puni, je ne récrimine pas contre sa punition ; s'il l'a méritée, qu'il la fasse ; mais je me vois forcée de vous dire que, depuis un mois, je suis seule pour subvenir aux besoins de mes enfants et aux miens ; aujourd'hui, je suis à bout de forces et sans ressources... Si vous croyez devoir retenir mon mari, je vous demanderai de bien vouloir nous garder et nous nourrir aussi tous les trois ; moi, je ne puis le faire.
..Le général, ému et pris d'une généreuse pitié, après avoir pris connaissance d'un certificat délivré par M. le maire de Pompey, fit conduire la mère et les enfants à la cantine du 79e, où un bon repas leur fut servi. Entre temps, il avait donné l'ordre d'élargir le prisonnier, qui retrouva bientôt sa femme et la félicita chaleureusement, on le pense, de son initiative. Un peu plus tard, toute la famille reprit le chemin de Pompey en bénissant le bon chef qui, par cet acte de charitable clémence, avait prouvé que la générosité du coeur n'est pas incompatible avec les sévérités de la discipline.

L'EST REPUBLICAIN du mardi 30 septembre 1902:

Pompey

..M. Hippolyte Morlot, manoeuvre, en passant devant les cités de la gare, fut brusquement assailli par Charles Wangenheim, âgé de 18 ans, et Jules Pierson, âgé de 16 ans, ouvrier de forges, qui, sans aucun motif, le bousculèrent et lui portèrent un coup de poing au visage.
..Ces deux individus ont reconnu les faits en disant qu'ils avaient agi sous l'empire de l'ivresse. Ils ont, de plus, proféré des insultes et de menaces envers M. Gigout, instituteur, qui se rendait à la mairie.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 4 octobre 1902:

Tribunal correctionnel de Nancy
. Audience du vendredi 2 octobre

..L'accident des usines de Pompey. - Le 2 septembre, vers six heures du soir, M. Arthur Portz, âgé de 29 ans, machiniste à Pompey, conduisait sur les voies ferrées de l'usine une locomotive sur laquelle étaient montés plusieurs ouvriers destinés à la manoeuvre des wagons de coke.
..Portz eut le tort de laisser filer sa machine à une excessive allure sur une voie dont la pente est assez considérable. La vitesse devint en effet bientôt énorme et avant qu'on pût serrer les freins, la locomotive s'en allait heurter un wagon qui, lui-même, butait contre le butoir d'arrêt.
..Il se produisit un choc si violent que le wagon revint en arrière avec force sur la locomotive, dont il brisa le tablier et la marquise, sous les débris desquels furent pris tous les ouvriers qui accompagnaient le mécanicien.
..Un de ceux-ci, M. Collinet, eut, comme nous l'avons raconté, les deux jambes broyées et il mourut à l'hospice de Pompey après deux jours de souffrances horribles. Un autre ouvrier, M. Patard, fut si grièvement blessé qu'il ne pourra reprendre son travail avant un mois encore.
..Le troisième compagnon, M. Fritz, en fut quitte pour quelques écorchures aux jambes, ainsi que le mécanicien, qui a à répondre aujourd'hui à la barre d'homicide involontaire et de blessures par imprudence.
..Le prévenu est depuis l'âge de seize ans employé à l'usine de Pompey, comme machiniste et l'on fournit les meilleurs renseignements sur son compte - Il est condamné à trois mois de prison, avec sursis.

L'EST REPUBLICAIN du mardi 21 octobre 1902:

Les vétérans de Frouard et de Pompey

..C'est dimanche que la 655e section des vétérans de Frouard-Pompey a célébré, pour la troisième fois, sa fête annuelle, dont l'éclat était rehaussé par le concours toujours si apprécié de la société musicale, mise gracieusement par M. Munier, son président, à sa disposition, ainsi que par celui des sapeurs-pompiers, en grande tenue et superbes sous les armes, que commandait le lieutenant Bussière. Près d'eux, marchaient les gendarmes de la brigade de Frouard et leur chef.
..La municipalité, invitée à la cérémonie, y était représentée par MM. Rollin, maire, et Bertrand, adjoint, Cordier, Gabriel, Hugnin, Paulin et Schmitt, conseillers municipaux.
..La section de Bouxières-aux-Dames, invitée, était représentée à cette fête, par MM. Burté, son président, Singer, vice-président, et Chrétien, porte-drapeau.
..Après la réception habituelle à la mairie, a eu lieu le service solennel à l'église.
..La messe a été dite par M. l'abbé Robinet, curé de Frouard, et la quête a été faite par Mlle Cordier, conduite par M. Langlard, de Pompey, jeune matelot en congé.
..Après le service, les Vétérans se sont rendus au cimetière pour déposer la palme du souvenir, au monument communal.
..M. Brunel, vice-président de la 655e section, a prononcé un discours vibrant de patriostime, puis la compagnie des sapeurs-pompiers, et la musique a joué la marseillaise.
..Cette pieuse cérémonie terminée, Vétérans et invités se sont rendus au banquet, confortablement servi à l'hôtel Bussière, aux sons d'un magnifique pas redoublé, joué par l'Harmonie.
..De chaleureux discours ont été prononcés par M. Hentz, président de la 655e section, et M. Burté, président de la section de Frouard, puis M. Wante, un des convives, a débité d'une façon remarquable divers monologues patriotiques.
..Un bal a clos la fête, ainsi que le tirage d'une tombola, dont les lots, splendides, avaient été offerts par les commerçants de Frouard et Pompey.

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 24 octobre 1902:

Pompey

..La gendarmerie a arrêté Joseph Marschal, âgé de 21 ans, ouvrier de forges qui, par mégarde, ayant reçu du comptable de l'usine de Pompey, un bon de 108 fr., s'est présenté à la caisse et en a touché le montant. Marschall a reconnu le fait.

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 13 novembre 1902:

Pompey

..Mardi, vers trois heures du soir, le nommé Salorme, âgé de 50 ans, ouvrier à l'usine Fould, et demeurant rue de Lasalle, s'est agenouillé sur son lit et s'est pendu à un clou servant à accrocher un cadre placé au-dessus de son lit.
..Lorsque les voisins sont arrivés, la mort avait fait son oeuvre.
..Cet homme s'adonnait à la boisson.

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 21 novembre 1902:

Pompey

..Les musiciens de Pompey (Harmonie des Forges) organisent pour dimanche prochain un bal de société, qui promet d'obtenir un gros succès, ainsi qu'une tombola dont le produit net est destiné à récompenser les élèves musiciens les plus assidus aux leçons et, ainsi, favoriser le développement du goût musical chez les ouvriers.
..La fête sera complétée par un banquet.

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 23 novembre 1902:

Pompey

..Un marié dans l'embarras. - La semaine dernière, on célébrait à Pompey, le mariage de M. X... avec Mlle Z... Les futurs ayant décidé que la noce se ferait simplement et sans beaucoup de frais, se marièrent à la mairie à cinq heures du soir. Après le mariage devant M. le maire, ils se rendirent à l'église, flanqués de leurs témoins. Chemin faisant, les témoins qui probablement avaient soif, faussèrent compagnie au jeune couple et entrèrent dans un café pour se rafraîchir. A l'église, le mariage religieux terminé, M. le curé invita M. X... et sa légitime à se présenter à la sacristie avec leurs témoins. Le marié fut tout stupéfait lorsqu'il vit que ses témoins n'étaient pas là. Les quatre gaillards, pensant que leur mission était terminée après le mariage civil, n'avaient pas cru devoir se rendre à l'église.
..Laissant là sa jeune épouse, M. X... sortit et demanda à tous les échos : « Où sont mes témoins ? Vous n'avez pas vu mes témoins ? » Les échos ne lui répondirent rien et les témoins demeurèrent introuvables.
..Las d'attendre, il se rendit chez un boulanger du voisinage qui vint, accompagné de ses deux mitrons, les mains et la figure enfarinées, remplacer les témoins officiels en goguettes.
..M. le curé, qui est un charmant homme, prit la chose du bon côté, et c'est en riant que tous se séparèrent, une fois les formalités religieuses remplies.

..- M. Eugène Hachotte, restaurateur à Pompey, a été victime d'un grave accident. M. Hachotte fait un service de voitures entre la gare et la localité de Pompey ; il a été renversé par son cheval, les roues du véhicule lui ont passé sur le corps. L'état du malheureux est presque désespéré.
..M. Hachotte habite Pompey depuis six mois seulement ; auparavant, il demeurait à Jarville, dont il a été conseiller municipal pendant de longues années.

L'EST REPUBLICAIN du mardi 2 décembre 1902:

Pompey

..Un vol a été commis par un individu, habitant rue des Jardins-Fleuris, à Pompey. Dimanche, M. Chaussalet, ouvrier aux usines de Montataire à Frouard, ayant touché sa paie se montant à 78 fr., et accompagné d'un camarade, ouvrier comme lui, regagnait son domicile. On bu quelques consommations ensemble, et cet ami l'emmena chez lui, lui offrant généreusement le café, avant de se séparer. C'est alors que, profitant d'un moment d'inattention de Chaussalet, il lui subtilisa adroitement son porte monnaie. Arrêté et interrogé, lundi, par M. Fullion, maire de Pompey, et par le garde champêtre, il dut avouer son larcin, mais sans rendre le porte-monnaie. Chaussalet retrouvera-t-il son argent ? En tout cas, c'est un café qui coûte cher !

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 4 décembre 1902:

Pompey

..Le sieur Chapuis Albert, auteur du vol de 78 fr. au préjudice de son camarade Chaussalet, a été transféré à la prison de Nancy mardi matin.
..Il a avoué avoir jeté dans les cabinets d'aisances le porte-monnaie ne contenant plus que 25 fr.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 6 décembre 1902:

Pompey

..Un Allemand, du nom de Kowalesky, a joué du couteau, l'autre soir, au café Foléa, rue des Jardins-Fleuris.
..Cela avait commencé par des chansons, qui n'eurent évidemment pas le don d'adoucir les moeurs de Kowalesky. Il est bon de dire que celui-ci, au cours de la dispute préalable, avait reçu un coup de nerf de boeuf. C'est alors qu'il sortit son couteau et en frappa un nommé Henry à deux reprises.
..Kowalesky a été arrêté et conduit à la prison de Nancy. Quant au blessé, il doit garder le lit.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 13 décembre 1902:

Frouard

..On nous prie d'insérer :
..« Sur demande de M. le maire, M. Fould, maître de forges à Pompey, a bien voulu mettre à la disposition du bureau de bienfaisance 120 hect. de coke à distribuer gratuitement aux indigents de la ville de Frouard.
..Au nom des pauvres et de la population tout entière, merci au généreux donateur. »

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 13 décembre 1902:

Pompey

..Edmond Konwalewsky, 23 ans, manoeuvre, et Jean-Baptiste-Henry, ajusteur, tous deux à Pompey, sont ennemis intimes.
..Le 1er décembre, à dix heures du soir, à la sortie du café Foléa, Konwalewsky, qui avait passé une partie de la soirée dans cet établissement, rentrait chez lui fort tranquillement. En cours de route, il rencontra Henry. Une discussion s'éleva aussitôt.
..Henry porta deux coups de nerf de boeuf, dont il était armé, à la figure de Konwalewsky.
..Celui-ci sortit un couteau à cran d'arrêt qu'il tenait ouvert dans sa poche et en frappa Henry de plusieurs coups aux bras et à la poitrine.
..Les blessures seront longues à guérir et occasionneront à la victime une incapacité de travail d'une vingtaine de jours. Le tribunal correctionnel de Nancy a condamné Konwalewsky à quatre mois de prison et Henry à quinze jours.

L'EST REPUBLICAIN du mardi 16 décembre 1902:

Ludres

..Un incendie a détruit un hangar, estimé 1,000 fr., placé à l'entrée des galeries de la mine Dupont et Fould.
..Voici dans quelles conditions le feu aurait pris naissance : Dans la nuit, un fourneau, placé sous ce hangar, qui servait à emmagasiner des outils, des matériaux et des tonnes de goudron, était resté allumé, une étincelle s'en étant échappé, atteignit un tonneau de goudron où il trouva un aliment facile. Sous l'action de la chaleur, le goudron s'enflamma et, en quelques instants, tout le hangar fut détruit.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 27 décembre 1902:

Ludres

..M. Emile Dumas, mineur, travaillait dans un chantier de la mine Fould. Un bloc de minerai s'étant détaché subitement du plafond de la galerie heurta un étançon qui se brisa et atteignit M. Dumas qui tomba sans connaissance. Relevé par ses camarades, il fut transporté à son domicile où M. le docteur Andreu constata qu'il n'avait aucune fracture et que l'incapacité serait d'environ ving jours.

L'EST REPUBLICAIN du lundi 29 décembre 1902:

Pompey

..On nous signale la disparition du nommé Félix Guillaume, âgé de 51 ans, ouvrier aux usines Fould, demeurant rue Haute. Sorti de l'auberge Chazaux le jour de Noël, il n'a plus été vu. La gendarmerie procède à une enquête.