Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1903

 

 

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 18 janvier 1903:

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
........Audience du samedi 17 janvier

..- Vol de houille. - Louis Gachotte, 43 ans, forgeron, à Pompey, le 7 janvier a été surpris sortant des usines Fould, portant un panier, contenant 6 kilos de houille, qu'il avait pris sur un tas. Le directeur a porté plainte contre Gachotte pour faire un exemple. - Dix jours de prison avec sursis.

Frouard

..Durant l'année 1902, les bureaux de l'état-civil de Frouard ont eu à enregistrer, savoir : mariages, 28 ; divorces, 0 ; naissances, 130 (dont 67 garçons et 63 filles).
..Il y a eu, en outre, 3 reconnaissances d'enfants nés antérieurement hors Frouard et 4 morts-nés.
..Décès, 73 (dont celui d'un noyé étranger à la commune et resté inconnu), plus 12 transcriptions de décès d'habitants de Frouard survenus dans d'autres localités (généralement aux hôpitaux de Pompey et Nancy). - Au total, 85, dont 54 hommes et 31 femmes.
..Il y a donc excès de 46 unités de la nativité sur la mortalité pour 4,000 habitants, le chiffre des décès n'ayant atteint que les deux tiers du chiffre des naissances. S'il en était ainsi partout, on n'entendrait pas s'élever l'éternelle plainte sur la dépopulation de la France.
-Dans les actes indiqués ci-dessus, figure la transcription d'un jugement du tribunal civil en date du 10 juillet 1902, ordonnant l'établissement de l'acte de décès de l'ouvrier Félix, disparu le 18 avril dans le terrible incendie de l'usine électro-chimique de Frouard.
..La mort du malheureux Félix a donc été légalement constatée sur l'examen des quelques débris d'os calcinés si péniblement retrouvés dans les décombres de l'usine. C'est un bonheur relatif pour sa femme et ses deux pauvres enfants, tant pour leur situation au point de vue de l'état-civil, que pour le réglement de l'indemnité qui leur est due par l'application de la loi sur les accidents du travail.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 24 janvier 1903:

Pompey

..M. Krautkremer, chef des essais mécaniques aux forges de Pompey, a trouvé dans l'intérieur de l'usine un portefeuille renfermant 50 fr.
..M. Krautkremer a remis immédiatement sa trouvaille à M. Maillet, chef de bureau, qui l'a rendue à son légitime propriétaire.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 11 février 1903:

Pompey

..Mardi, vers onze heures du matin, une voiture lourdement chargée de sacs de farine passait au tournant du quai de Turenne et de la rue de Lasalle, lorsque tout à coup, le sol s'effondra et une des roues s'enfonça profondément dans l'excavation.
..Il fallut décharger complétement la voiture.
..Il paraît que pareil fait est déjà arrivé, provenant de ce qu'un égout est insuffisamment couvert.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 14 février 1903:

Pompey

..Plusieurs explosions successives se sont produites l'autre nuit aux hauts-fourneaux de Pompey, une certaine quantité d'eau étant tombée sur le métal en fusion.
..La force d'expension produisit quelques lézardes dans la maçonnerie. Les gaz enflammés s'échappèrent alors et atteignirent une baraque en bois où les ouvriers mettent leurs vêtements et qui fut incendiée.
..Il n'y eu aucun accident de personnes, mais la lueur énorme et les détonnations répétées des explosions jetèrent un moment de panique parmi la population.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 15 février 1903:

Pompey

..Un « balthazard » dans le ventre d'un chat ! - On nous écrit : - « Ils étaient quelques bonnes fourchettes, fines g..... bouches, s'il en fut, qui s'étaient promis de faire un «balthazard» splendide, demain lundi. Donc hier, l'un deux, habitant tout là-bas, au fond des Terraux, grand pêcheur devant l'Eternel, et de plus restaurateur, se dit : Un bon repas ne va pas sans poisson, petit ou gros, il m'en faut un ... ou deux.
..Aussitôt il prit sa bonne gaule et s'en fut à la Moselle qui coule juste en face de chez lui. Eh bien, voyez la chance ! Il prit un brochet, un p'tit brochet, pesant environ quatre livres. Aussi quelle joie.
..- C'est un lévrier, dit l'un.
..- Non, tu vois bien que c'est un pansard, disait l'autre.
..- Heu, heu, opinait le troisième convive, pansard ou lévrier, nous le mangerons tout de même.
..Afin de le conserver vivant jusqu'au lundi, on le mit dans un baquet plein d'eau, bien couvert, sauf un trou qu'on laissa malheureusement.
..Le lendemain, à 4 heures du matin, mon restaurateur se leva ( il avait eu une nuit agitée et voyait des brochets sauter de tous côtés ) courut au baquet, regarda par le trou, enleva le couvercle.....
..Plus de brochet ! Le brochet s'était évadé !
..- Alphonsine, cria t-il à sa femme encore endormie, il n'y a plus de brochet !
..- Hein, quoi ? y a le feu ?
..- Plus de brochet, que j'te dis, parti, envolé, volatilisé !
..Il fallut bien se rendre à l'évidence. Le poisson, s'ennuyant sans doute, avait tellement sauté qu'il était parvenu à passer par le trou et à tomber à terre, si bien que les chats du voisinage s'en étaient régalés, car à dérision, on retrouva la tête près de la poissonière qui devait servir à le faire cuire.
..On assure que notre restaurateur est brouillé avec les chats et qu'il a donné l'ordre à sa femme de tuer le sien.

Et si la gibelotte
Remplaçait la matelotte ? ... »

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 20 février 1903:

Pompey

..M. Emile Rendelle, âgé de 18 ans, accrocheur, employé à l'usine Fould, son travail terminé, s'était rendu au puddlage, où il rencontra le jeune Charles Neuviller, âgé de 14 ans. Après quelques injures échangées de part et d'autre, Rendelle terrassa le jeune Neuviller. Le frère de celui-ci, âgé de 17 ans, accourut et sépara les deux combattants. Dans la bagarre, Rendelle a eu la jambe droite foulée, il a dû être transporté à l'hospice.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 22 février 1903:

Pompey

..Un « Balthazard » dans le ventre d'un Chat (suite et fin ). - On nous écrit:
..« Je m'y attendais. Voici la réponse que j'ai recue : « Rira bien qui rira le dernier. Les quelques bonnes fourchettes qui s'étaient promis de faire un « Balthazard », lundi dernier, ont eu en effet un moment de profonf abattement, mais il n'a pas duré longtemps, et celui qui a ri de leur malheur a fait un nez quand le mardi (jour fixé primitivement) on lui fit mettre le dit nez au-dessus de la poissonière où cuisaient deux brochets ( dont un pansard et un lévrier ) pesant ensemble huit livres, que deux des fines g... bouches avaient retiré la veille de la Moselle.
..Alphonsine, du reste très bonne cuisinière, avait réussi sa mayonnaise à souhait, et les convives ont mis de côté les os de la tête des dits brochets pour en faire cadeau au blagueur qui pourra en faire des breloques, destinées à être vendues aux pêcheurs à la ligne, à qui elles porteraient certainement bonheur.
..Eh bien ! ai-je le bec cloué ? - Alphonsine ... pardon. Et pour finir : Miaou, margnia-mi a-ou... - E.R. »

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 24 février 1903:

....Distinctions honorifiques
Médailles d'honneur du travail

..L'Officiel du 23 février publie la liste des médailles d'honneur accordées à l'occasion du Nouvel-An, aux ouvriers et employés comptant plus de 30 années de services dans le même établissement. Voici celles intéressant nos trois départements lorrains : ( On remarquera que nous en avons déjà publié quelques-une concernant Nancy. )

Meurthe-et-Moselle

...../... - M. Drouot, manoeuvre, à la société anonyme des hauts-fourneaux, forges et aciéries de Pompey, à Pompey.- .../... - M. Niclausse, manoeuvre, à la société anonyme des hauts-fourneaux, forges et aciéries de Pompey, à Frouard. - .../...

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 25 février 1903:

Tentative de meurtre à Pompey

..La dame veuve Hacklinger, habitant une maisonnette au-dessus de la gare de Pompey, avait deux pensionnaires, les sieurs Emile Egloff et Victor Wacant, tous deux ouvriers aux aciéries de Pompey.
..Egloff est d'un caractère violent. Depuis longtemps, Mme Hacklinger n'osait pas le renvoyer parce qu'elle en avait peur. Il devait, toutefois, la quitter prochainement, mais l'avait menacée de « lui faire son affaire » auparavant, ainsi qu'à Wacant, dont il était jaloux sans doute, celui-ci ayant manifesté envers la veuve des intentions de mariage.
..Lundi matin, Egloff était sorti, vers six heures, très calme. Quand il rentra, deux heures après, il était ivre d'alcool. Il insulta Mme Hacklinger et lui dit qu'il allait mettre ses menaces à exécution.
..Wacant essaya de le calmer. Mais Egloff, devenu furieux, prit un tisonnier et voulut en frapper son camarade. Mme Hacklinger put enlever l'arme. Saisissant alors un couteau de cuisine, à lame effilée, Egloff en porta trois coups violents à Wacant. Par bonheur, celui-ci ayant pu se couvrir la poitrine, la lame n'atteignit que le défaut de l'épaule et y fit trois blessures, dont une fort sérieuse, qui ne mesure pas moins de 7 à 8 centimètres et dont les lèvres écartées pourraient loger tout un doigt couché. Une forte inflammation s'est produite aussitôt.
..Bien que perdant beaucoup de sang et se sentant faiblir, Wacant, aidé de Mme Hacklinger, put jeter à la porte, qu'on ferma à clef, Egloff, qui resta dans le jardinet, mais finit par se coucher sur le sol et s'y endormir, - ou, peut-être simuler le sommeil.
..C'est ainsi que le trouvèrent les gendarmes, qu'une fille de la veuve était allée prévenir. Il fut arrêté sans qu'il opposât aucune résistance ; mais, arrivé au milieu du pont de Pompey, il prétendit ne pouvoir aller plus loin et réclama du pain.
..Les gendarmes durent le hisser sur une voiture de passage pour le transporter au violon de la gendarmerie de Frouard. Il a été conduit mardi à Nancy.
..Egloff paraît avoir atteint la trentaine : quant au blessé, c'est un jeune homme de 24 ans.
..Cette scène, bientôt connue à Pompey, a mis toute la population en émoi.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 26 février 1903:

Tentative de meurtre à Pompey
..............(suites)

..Egloff, l'auteur des coups de couteau portés à Wacant, a été conduit mardi, son ivresse dissipée, devant M. le juge d'instruction de Nancy, qui l'a fait écrouer.
..C'est bien la jalousie qui a armé le bras de l'inculpé, et, il y a une quinzaine de jours, il avait déjà frappé d'un coup de couteau Mme Hacklinger, sa maîtresse de pension, pour la punir d'avoir repris chez elle Wacant, rentré récemment du service, et qui, avant son départ pour le régiment, avait déjà été son pensionnaire.
..Le docteur Kuntzler a constaté que la principale blessure avait entaillé la chair en avant de la clavicule gauche sur une longueur de 8 centimètres et que la lame avait pénétré de 6 centimètres, coupant le muscle deltoïde sans, fort heureusement, atteindre le poumon. Il y a eu une perte abondante de sang, mais on ne prévoit pas des suites bien sérieuses. Toutefois, Wacant a dû s'aliter.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 27 février 1903:

Pompey

..Un jeune ouvrier de 17 ans, Antoine Bertrès, de Frouard, accrocheur aux usines de Pompey, détachait, d'un « coucou », un wagon chargé de rails. Par suite d'une fausse manoeuvre, la machine tamponna le wagon et Bertrès eut la tête et l'épaule violemment comprimées entre le tablier de la locomotive et l'extrémité des rails.
..La mâchoire fut fort endommagée. Une dent fut arrachée et tomba sur la voie, avec un lambeau de gencive.
..Sa mère, dont ce jeune homme est l'unique soutien, accourut sur les lieux de l'accident. Quelqu'un lui ayant dit par erreur que son fils était mort, la pauvre mère se trouva mal et on dut la transporter à l'infirmerie de l'usine.
..L'état du blessé ne fait pas prévoir une issue fatale, mais l'incapacité de travail sera très longue.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 28 février 1903:

Pompey

..Un malfaiteur inconnu, après avoir décloué la toile d'une boutique foraine, appartenant à M. Charles Croissant, colporteur à Pompey, a dérobé une certaine quantité de jouets, estimés 30 fr. Une partie de ces jouets ont été retrouvés brisés sur le chemin qui conduit aux cités.
..- M. Albert Guillaume, puddleur, a porté plainte à la gendarmerie contre Schumacker, couleur, qui, sans provocation, lui a porté plusieurs coups de poing à la figure.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 5 mars 1903:

Frouard

..L'ouvrier Humbert, dit Bouc, âgé de 20 ans, habitant Frouard, et travaillant aux usines de Pompey, ayant trébuché contre un rail, tomba sur des scories encore brûlantes qu'un wagonnet venait de verser sur le flanc d'un crassier des aciéries. Le malheureux jeune homme fut atrocement brûlé à différents endroits du corps, notemment aux mains et à la joue. Il a surtout de très graves plaies au poignet et à l'avant-bras gauches.

Pompey

..On vient de retirer de la Moselle, à environ 300 mètres de la vanne des anciens moulins de Frouard, le corps du nommé Félix Guillaume, qui habitait rue Haute, n°7, à Pompey, disparu depuis le 25 décembre dernier. Le corps en décomposition, ne portait aucune trace de violences et dans une poche du pantalon, on a trouvé un porte-monnaie contenant quelques francs. La mort est attribuée à un accident et l'inhumation a eu lieu mercredi au cimetière de Pompey

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 8 mars 1903:

Les primes pour les loups

..Le ministère de l'agriculture, pour encourager les tueurs de loups, vient de fixer comme suit les primes:
..50 fr. par tête de loup et louve ; 75 fr. par tête de louve en état de faire souche de louveteaux, et de 20 fr. par tête de louveteau. La prime est portée à 100 fr. si le loup a perpétré quelque attentat sur une vie humaine.

Pompey

..On nous écrit:
..« Un vrai type que ce père Lavallée, qui vient de mourir à Arraye, son pays natal. Toujours vert, malgré ses 70 ans, depuis des années et des années on le voyait, aussitôt le printemps revenu, son panier rempli de noisettes au bras, entrant dans tous les cabarets et, tout en posant son tourniquet devant les buveurs : « C'est y aujourd'hui que vous allez gagner le gros lot ? » Puis c'était de véritables fusées de calembours et, comme il savait vous tourner une histoire...croustillante, sans être grossier. Ce vieux savait vous communiquer sa belle humeur et, ma foi, on y allait de ses quelques sous. - Ah ! il avait vécu le père Lavallée !! » - E.R.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 16 mars 1903:

BULLETIN FINANCIER

Métallurgie

..Pompey 4%. - Traitée à 460. Nous disposons de quelques titres de 460 à 465.
..En tenant compte de la prime au remboursement le rendement est supérieur à 4% nets. Garantie comme l'est cette obligation par des usines bien placées, et un domaine minier riche et considérable, elle ne saurait rester longtemps à ce taux.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 17 mars 1903:

Frouard-Pompey

..Les lavandières de Pompey et de Frouard ont fait dimanche une promenade de mi-carême. Elles étaient une trentaine, groupées sur deux chars fort bien ornés de drapeaux, enguirlandés de verdure et décorés d'attributs spéciaux : battes, brosses et autres instruments de lavage ; les figurantes étaient revêtues, pour la plupart, d'une sorte d'uniforme féminin, avec frais bonnets aux rubans roses, pour Frouard, et bleus, pour Pompey.
..Signalons aussi quelques charmants costumes de fantaisie, dont une conductrice revêtue d'un pagne hindou aux rayures aveuglantes et d'un gibus à sept reflets, et une plantureuse Alsacienne.
..La gracieuse reine, Mme Hequet, prononçait à chaque halte une humoristique allocution.
..Ajoutons que les pauvres n'ont pas été oubliés et que la recette en leur faveur a été des plus fructueuses.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 20 mars 1903:

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
.......Audience du jeudi 19 mars 1903

..Coups. - Joseph Egloff, 30 ans, ouvrier de forge à Pompey, était pensionnaire chez Mme Eclinger. Le 23 février, sachant qu'un autre pensionnaire, M. Vacant, allait se marier avec la maîtresse de pension, il lui chercha querelle et s'empara d'un tisonnier pour le frapper.
..Vacant put désarmer son adversaire, qui s'empara d'un couteau de cuisine et lui en porta deux violents coups. M. Vacant fut grièvement blessé à l'épaule.
..Egloff a une mauvaise réputation, il a déjà subi cinq condamnations. - Six mois de prison.

 

L'EST REPUBLICAIN du 23 mars 1903:

Frouard-Pompey

..M.Haller, de Frouard, chargé à l'usine de Pompey de la réparation des wagons de minerai, réparait le frein du dernier wagon d'un train qu'une locomotive de la compagnie de l'Est devait prendre. Pour accomplir son travail, il s'était assis sur une barre de fer sous le wagon même. Un autre ouvrier se trouvait également sous le véhicule.
..Soudain, la locomotive fut attelée en tête du train. Le camarade de M. Haller put se retirer à temps, mais lui, tout entier à sa besogne, ne s'aperçut de rien, et le train s'ébranla, l'emmenant toujours assis sur la barre de fer et les jambes pendantes sur la voie.
..En passant à la gare de Pompey, le sous-chef de gare aperçut les jambes qui ballotaient, les pieds sur le ballast. Il crut à un accident, et fit des signaux d'arrêt que le mécanicien, en raison d'une courbe prononcée et de l'encaissement de la voie, ne put apercevoir.
..Le chef de gare sauta alors dans la guérite du garde-frein et fit avec son drapeau tant de signaux que le mécanicien finit par les voir et arrêta sa machine un peu avant la bifurcation des lignes de Paris et de Metz, c'est-à-dire à deux kilomètres du point de départ.
..C'est seulement alors que M. Haller put sortir de sa position critique, au grand étonnement des employés, qui croyaient tous qu'il était broyé. Il n'avait absolument aucun mal, grâce à son sang-froid et une énergie vraiment remarquables pour un vieillard, car M. Haller n'a pas loin de 70 ans.
..De nombreuses personnes qui, des champs avoisinant la voie, apercevaient les deux jambes pendantes entre les roues, croyaient toutes qu'un homme avait été coupé en deux par le train et que les jambes étaient restées accrochées à quelques ferrements du wagon, tandis que le corps était resté sur la voie.
..Toutes jetaient des cris d'appel avec de grands gestes effrayés et le bruit d'un terrible accident se répendit bien vite à Pompey et à Frouard.
..La compagnie de l'Est fait une enquête pour établir les responsablilités.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 24 mars 1903:

Pompey

..Dimanche, plusieurs ouvriers, dont un nommé Besnard, étaient attablés dans un café de Pompey quand ce dernier, parlant d'un des employés de l'usine qui est Allemand, s'écria : «c'est malheureux d'être gouvernés par des Allemands ! »
..Il se trouvait malheureusement dans le débit un groupe de braves annexés, si justement chatouilleux au point de vue patriotique, qui prirent l'injure pour eux. Une rixe s'éleva. Il y eut de nombreux coups de poing, et même un coup de couteau, peu grave d'ailleurs.
..Lundi, la querelle a recommencé à coups de bouteilles et de bocks. Bernard a cette fois été blessé.
..La gendarmerie a ouvert une enquête.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 27 mars 1903:

Frouard

..Les deux frères Armand et René Leroy se trouvaient en compagnie de plusieurs amis sur le pont de Frouard. D'autres jeunes gens MM. Guétienne, Firmery, Collet et Heutzen, manoeuvres, s'approchèrent et cherchèrent querelle aux frères Leroy qu'ils frappèrent de plusieurs coups de poing.

Pompey

..M. Edouard Besnard, manoeuvre, se trouvait dans un débit de la commune lorsqu'entra Pierre Wagenheim, forgeron, qui a contre lui des motifs d'animosité. Les deux hommes se portèrent réciproquement des coups. Une enquête a été ouverte.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 31 mars 1903:

Pompey

..M. Nicolas Colin, manoeuvre, après avoir touché sa paie, se montant à 77 fr., avait accroché son veston, dans lequel il avait placé son argent, dans une baraque servant de vestiaire. Son travail terminé, il vérifia le contenu de son porte-monnaie et constata qu'un billet de banque de 50 fr. lui avait été enlevé. On soupçonne un ouvrier qui a été vu pénétrant dans la baraque.
..- Une enquête a été ouverte par la gendarmerie sur une rixe qui a éclaté entre Edmond Besnard, manoeuvre, et Joseph Ketterlin, Claude Gex et Emile Dolveck, forgerons à Pompey. Des coups assez violents ont été portés de part et d'autre.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 7 avril 1903:

Pompey

..La gendarmerie a dressé procès-verbal à Pierre Schoumacker, forgeron, qui, dans le couloir de sa maison, a commis un outrage public à la pudeur devant plusieurs femmes.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 11 avril 1903:

Pompey

..Programme du concert qui sera donné dimanche 12 avril, à 14 heures, par l'Harmonie des Forges de Pompey :
..Souvenir du 16e de ligne, pas redoublé avec tambours et clairons ( F. Dussoir) ; 2° Sur le Bosphore, sérénade orientale ( Coard ) ; 3° Lac d'Azur, fantaisie ( E. Mullot ) ; 4° Retour à la vie, grande valse ( E. Chabas ) ; 5° Transvaal en avant, pas redoublé avec tambours et clairons ( G. Gadenne ). - Le chef de musique, E. Richert.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 12 avril 1903:

Ennemis de l'automobile

..La scène se passe à Pompey : Trois clampins d'une quinzaine d'années, en rupture d'apprentissage, conçurent la méchante idée de jeter sur la route des tessons de bouteille, espérant assister à une « panne » de l'un des nombreux automobiles qui sillonent journellement la localité.
..Voici un chauffeur : penché sur le frein, il arrive à grande vitesse. Il est sur les tessons. Bond énorme de la machine... Les trois galopins rient de plaisir. Ils ont la panne attendue. Il y aura peut-être des morts.
..Ils en furent heureusement pour cette macabre espérance. Trois hommes montaient l'auto, qui faillit aller rouler dans le fossé, mais aucun d'eux n'eut de mal. Ils purent même courir sus aux coupables et les conduire par les oreilles devant M. le maire.
..Cette pitoyable gaminerie aura son épilogue devant la simple police de Nancy.

 

Pompey

..M. Hans Wagnem, chef d'équipe au casse-fonte des usines, a été serré entre les tampons de deux wagonnets et assez grièvement blessé au genou et à la cuisse droite.
Il a dû être transporté à son domicile, cités Saint-Euchaire, à Pompey.
..Le docteur Kuntzler, qui lui a donné ses soins, a déclaré qu'il avait les chairs décolées et qu'il ne pourrait reprendre son travail avant un mois, au minimum.
..- Un autre ouvrier de l'usine a été enseveli sous le chargement d'un wagonnet et grièvement blessé à la tête et au côté. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital de La Salle.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 15 avril 1903:

Pompey

..Un très beau concert a été donné par l'Harmonie des usines de Pompey, à l'occasion des fêtes de Pâques, sous la direction de M. Richert, le distingué professeur du conservatoire.
..On a fort remarqué deux soli de piston et de baryton excellemment exéxutés par MM. Fourquin et Bastien , dans le Lac d'Azur de Mulot.
..On espère que, pendant la bonne saison , on aura de nombreuses fois l'occasion d'applaudir l'Harmonie.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 16 avril 1903:

Pompey

..M. Pierre Wagnheim, victime d'un accident aux usines de Pompey - il avait été serré entre deux wagonnets - a été blessé beaucoup moins grièvement qu'on ne l'avait cru tout d'abord. Il a pu reprendre, dès lundi, son travail habituel.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 28 avril 1903:

Pompey

..Une explosion qui aurait pu avoir de graves conséquences s'est produite aux usines de Pompey. Le tampon de terre glaise servant à boucher l'ouverture du haut-fourneau n°3 a cédé sous une pression de 10,000 kilos de fonte en fusion. Des scories ont été lancées à une certaine distance.
..Les ouvriers ont pu fuir à temps. Personnes n'a été atteint et les dégâts sont donc purement matériels.
..- M. Félix Pierlot, de Pompey, travaillant aux ateliers de M. Liébault, constructeur-mécanicien à Nancy, a eu la main droite prise entre deux pièces de fer, dont l'une pesant plus de 2,000 kilos. Un doigt et une partie de la paume ont été broyés. On redoute l'amputation de la main.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 1er mai 1903:

Pompey

..M. Jules Rolin, manoeuvre, rentrant à son domicile, fut rejoint par Pierre Riga, manoeuvre, qui, sans aucune provocation, lui porta plusieurs coups de poing à la figure. L'agresseur a reconnu les faits, disant qu'il avait agi sous l'empire de l'ivresse.

 

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 5 mai 1903:

Pompey

..Dimanche soir vers 10 heures, le nommé Etienne Viriot, dit Pompon, âgé d'environ 55 ans, et demeurant rue Haute, s'est fracturé le crâne en tombant du haut de l'escalier de sa maison. La mort a été instantanée.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 7 mai 1903:

Pompey

..Mercredi, vers 6 heures du matin, on a découvert à son domicile, 37, rue des Jardins-Fleuris, le corps du nommé Dumay Jean-Baptiste, ouvrier basculeur aux usines. Cet homme, qui habitait précédemment Belleville, avait travaillé toute la nuit. Après avoir bu, en rentrant chez lui, quelques verres de rhum, sans doute pour se donner du courrage, il s'est pendu. On attribue ce suicide à des chagrins intimes.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 10 mai 1903:

La cherté des légumes et du pain

..La vie devient bien coûteuse actuellement, à Nancy, par suite des gelées et du mauvais temps. Au début du printemps, on a d'habitude à signaler une surabondance de denrées alimentaires. Or cette année, cette marchandise est rare, très rare, et les prix par conséquent très elevés, quoique en légère diminution sur ceux des marchés précédents.
..Voici quelques prix, notés, samedi matin, au hasard des marchands sur la place Mengin :
..Choux, de 2 à 3fr. la douzaine ; choux-fleurs, de 3 à 5 fr. ; carottes nouvelles, 2,50 les douze bottes ; navets nouveaux, 1,50 ; radis, 0,30 ; échalottes, 0,30 la douzaine de paquets ; asperges, de 0,40 à 0,75 le demi-kilo. Beaucoup de choix dans ce dernier légume.
..La salade laitue valait 1 fr. la douzaine de têtes : la « volante » 0,25 la livre.
..Les pommes de terre nouvelles valaient de 35 à 60 fr. les 100 kilos, selon la qualité qui variait énormément.
..Les petits pois étaient cotés 70 fr., toujours les 100 kilos.
..Les légumes ne semblent pas , comme on le sait, réservés aux familles qui n'ont pour toutes ressources que le produit d'une journée habituelle d'ouvrier. C'est là une situation très fâcheuse.
..D'autant plus que le pain aussi a augmenté de cinq centimes par double kilogramme, sans raison apparente, la classe ouvrière, si intéressante, va donc être, ici encore, la première victime de ce renchérissement.
..La pomme de terre ancienne, elle-même dont on fait une grande consommation dans les familles, coûte fort cher. On cote ; les « magnums », neuf francs les cents kilos. La pomme de terre dite « rognon », ne se vendait pas moins de vingt francs les 100 kilos.
..La carotte d'hiver s'est payée de 11 à 14 fr., et les navets valaient 20 fr. les 100 kilos.
..Cette extrême cherté de ces dernières denrées doit être attribuée à leur épuisement.
..Si la raison ne se met pas grandement au beau, les petits ménages devront se passer de bien des choses. En tout cas, les légumes atteignent en ce moment un prix que l'on n'a pas vu depuis nombre d'années.
..Il serait à souhaiter que les compagnies de chemins de fer établissent des trains directs pour communiquer plus rapidement avec le midi, afin d'amener ses produits.
..Leur abondance sur nos marchés amènerait fatalement une diminution, si petite fût-elle, mais ce serait toujours pour nos bourses autant de moins à payer.
..Voici, pour finir, les prix de la viande et des comestibles, notés aux halles :
..Boeuf, 1fr. 20 à 1fr. 60 ; veau, 1,40 à 2,40 ; mouton, 1,40 à 2,20 ; lard sec, 1,40 à 2,00 ; lard frais de 1,20 à 1,60 ; beurre, 2,60 à 3,20, le tout le kilo. Les oeufs se sont vendus 85 et 90 centimes la douzaine.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 12 mai 1903:

Pompey

..Mlle Barbe Dessinet, lingère, a porté plainte contre Paul Hauwy, mineur, qui l'ayant rencontré sur la voie publique, lui a porté plusieurs gifles et des coups de pied dans le ventre. Une enquête a été ouverte.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 13 mai 1903:

Pompey

..Un de nos confrères raconte le fait suivant, qui est bien le comble de la distraction :
..« Ces jours derniers, descendait à la gare de Pompey, venant de la direction de Pont-à-Mousson, une femme qui, sur le quai, attendait tranquillement l'ouverture de la porte de sortie, donna son billet et partit sur le chemin de Pompey.
..Tout à coup, elle se frappa le front avec la mine d'une personne ayant oublié quelque chose et revint en toute hâte et le coeur angoissé à la gare, où elle courut au wagon d'où elle venait de descendre.
..Le train par bonheur, était encore en gare et elle put reprendre, - savez-vous quoi ? - son petit enfant qu'elle avait tout bonnement oublié dans le compartiment.
..Les voyageurs, du reste, en voyant un enfant de trois ans, qui, en s'éveillant, réclamait sa mère, allaient le remettre au chef de gare.
..Quand la femme arriva, elle en entendit de belles ! Et il y avait bien de quoi, en effet, car une mère qui oublie son enfant comme un vulgaire paquet est un exemple heureusement rare d'un esprit par trops distrait. »

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 14 mai 1903:

Pompey

..L'histoire de cette femme oubliant son enfant dans un wagon, racontée par un confrère, est un peu exagérée. En effet, embarrassée de paquets, elle s'aperçut aussitôt de son oubli et ne quitta pas du tout la gare. C'est déjà joli comme ... distraction, sans amplification.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 17 mai 1903:

Pompey

..Le jeune Auguste Guerner, âgé de 11 ans, à la suite d'une observation de ses parents, a quitté leur domicile le 3 mai dernier. La gendarmerie a été prévenue.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 21 mai 1903:

Cour d'appel de Nancy
...Audience du 20 mai

..Acquittement. - Jules Lognon, âgé de 44 ans, manoeuvre à Pompey, fait appel d'un jugement du tribunal correctionnel du 23 avril, le condamnant à deux mois de prison sous l'inculpation d'avoir le 21 mars, dérobé un billet de 50 fr. dans la poche d'un gilet qu'un de ses camarades avait accroché dans une baraque servant de vestiaire.
..La cour, après avoir entendu les explications de Lognon, réforme le premier jugement et acquitte le prévenu.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 24 mai 1903:

Frouard-Pompey

..Vendredi, des gamins, toujours enthousiastes des marches militaires, suivaient deux compagnies du 153e d'infanterie, qui rentraient à Frouard.
..L'un deux, le jeune Grémisch, de Pompey, marchait sur le flanc de la petite troupe, et, tout occupé à admirer les soldats, ne vit pas la voiture de M. G..., de Malleloy, qui venait en sens inverse, à une allure très modérée.
..Ayant fait un brusque écart, le pauvre gamin vint donner de la tête contre la ferrue de l'extrémité d'une limonière. Il trébucha sous le choc et roula sous les pieds du cheval ; il allait infailliblement être écrasé, quand un sergent-major le rejeta plus loin avec une présence d'esprit dont on doit le féliciter.
..Mlle Maria Gino, qui avait vu l'accident, se précipita au secours du garçonnet, qu'elle releva couvert de sang et de poussière ; elle le nettoya à la fontaine voisine et lui fit prendre un cordial. L'enfant avait une large blessure au front, et une partie de la peau soulevée. Il perdait beaucoup de sang.
..M. G..., propriétaire de la voiture, le conduisit à la pharmacie, où il fut pansé, puis chez ses parents, à Pompey.
..- La gendarmerie a ouvert une enquête sur une rixe qui a éclaté entre M. Joseph Neuviller, aidé par sa femme et ses trois fils, et son propriétaire, M. Pierlot, que secondait son fils.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 31 mai 1903:

Pompey

..On nous écrit : - « Un drôle de fricot. - Certain jour de la semaine dernière, un brave ouvrier que je nommerai Louis, habitant à l'extrémité du village, dit à sa femme : Léontine, je suis fatigué de manger des pommes de terre, une fois n'est pas coutume, fais-nous donc un bon frichti. - Ma foi, tu as bien raison, répondit-elle, et je vais faire cuire un bon morceau de veau.
..Comme il faisait très chaud, ce jour là, on fit la cuisine dehors, sous un escalier à claire-voie conduisant au grenier et la ménagère fit mijoter dans son jus un bon morceau de rouelle.
..Louis, attiré par le fumet du fricot, jeta un coup d'oeil dans la « cocotte »et vit quelque chose de noir qui sautait dedans.
..- Léontine, ton veau qui saute, cria-t-il, ahuri.
..- Mon veau qui... quoi... qui saute ? Tu deviens fou !
..-J'te dis qu'il saute, viens voir, dépêche-toi, il va se sauver.
..En effet, cela sautait, mais ce n'était pas le veau, car ils retirèrent une belle taupe à moité cuite, qui n'était certainement pas venue là toute seule.
..Assis sur une marche de l'escalier du grenier, le chat de la maison regardait la scène et semblait dire : Rendez-moi donc ma taupe, je la mangerai bien sans être cuite et la prochaine que j'attraperai, je la tiendrai mieux et ne la laisserai plus tomber dans votre frichti.
..Depuis ce jour, Louis ne peut plus voir le chat de Léontine ! - E.R. »

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 11 juin 1903 :

..M. Charles Tête, manoeuvre, domicilié à Dieulouard, pendant son travail aux forges de Pompey, avait accroché son gilet contre la baraque du chef de chantier. Lorsqu'il voulut consulter sa montre, qui était dans une des poches dudit gilet, il constata qu'elle avait disparu, ainsi que la chaîne. Cette montre, qui est en argent , est d'une valeur de 33 fr. L'auteur de ce vol est inconnu.

L'EST REPUBLICAIN du samedi 13 juin 1903 :

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY

.../...
..Coups. - Arsène Pierlot, 21 ans, ajusteur à Pompey, à la suite d'une discussion avec M. Neuviller, locataire de la maison, lui a porté plusieurs coups de poing ayant fait des blessures légères. - 16 fr. d'amende.
.../...

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 14 juin 1903 :

Pompey

..Un de nos confrères annonce que, dernièrement, aux aciéries de Pompey, deux ouvriers travaillaient sur un échafaudage adossé au bâtiment abritant les appareils producteurs de la force électrique nécessaire à l'usine. L'un des câbles conducteurs sortant du bâtiment passait à leur proximité.
..Par esprit de bravade, l'un des ouvriers dit à l'autre :
..- Je te parie tant de canettes que je prends le fil à pleine main !
..Et joignant l'exécution à l'offre, l'imprudent approcha les doigts du câble et ... tomba foudroyé comme une masse, sur le plancher de l'échafaudage devant son camarade pâle de terreur.
..Il fallut descendre le corps inerte de l'imprudent, que tout le monde croyait mort. Néanmoins, il reprit connaissance après une heure de soins ; l'électrocution avait, par bonheur, été incomplète, le contact ayant sans doute été fort léger.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 15 juin 1903 :

Pompey

..L'autre jour, un malfaiteur resté inconnu, a pénétré dans la chambre de M. Emile Rudeau, garçon au service de M. Masson, boulanger à Pompey, et a volé 30 fr. sur 90, qui se trouvaient dans une tabatière en bouleau, dite « queue de rat », déposée dans une valise fermée à clef.
..La serrure de la valise a été fort adroitement crochetée par le voleur.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 16 juin 1903 :

Pompey

..Le nommé Philippe Malglaive, âgé de 56 ans, tourneur aux usines de Pompey, était monté sur un pont communiquant à la transmission, quand soudain une couture de courroie, le saisissant par ses effets, l'entraîna et lui fit faire plusieurs tours. A ses cris, des camarades arrivèrent et le sortirent de sa dangereuse situation. Il a une jambe fortement tordue et un bras tout contusionné. L'incapacité de travail sera d'environ trois semaines, sauf complication.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 19 juin 1903 :

Pompey

..L'intervention administrative est réclamée dans un intérêt de famille, à l'effet de connaître le sort et la résidence actuelle du jeune Auguste Peiffer, âgé de 11 ans, disparu du domicile paternel à Pompey, depuis le mois de mai.
..Signalement : taille de 1 mètre, cheveux blonds très courts, yeux bleus, figure large, vêtu d'une culotte gris beige et d'un patelot en drap bleu rayé, coiffé d'un béret bleu clair, chaussé de brodequins ferrés aux talons et portant des bas noirs.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 20 juin 1903 :

Pompey

..Un terrible accident vient d'arriver au « train marchand » des usines de Pompey.
..Jeudi, vers 5 heures du soir, le nommé Briquemenont Maximin, âgé de 27 ans, célibataire, demeurant à Leyr, en voulant passer au-dessus d'une « griffe », a eu une jambe prise dans cette « griffe » et l'autre dans le tourillon du cylindre.
..Les jambes broyées et le ventre ouvert, le malheureux a été transporté aussitôt à l'hôpital de Pompey, où il est mort vendredi matin.
..Ancien enfant assisté, cet homme, qui devait se marier prochainement, avait été adopté par une brave femme de Leyr. On peut juger du désespoir de sa fiancée et de sa mère adoptive en apprenant la terrible nouvelle.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 21 juin 1903 :

Pompey

..Un accident, heureusement bien moins grave que celui signalé hier, est encore arrivé aux usines. En déchargeant un grand wagon de houills, un ouvrier, demeurant quartier Jeuyeté, maison Dolveck, s'est, en tombant de ce wagon, brisé une jambe et un bras.
..- Le corps du malheureux ouvrier, victime de l'accident de jeudi, a été transporté à Leyr afin d'y être inhumé.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 24 juin 1903 :

INSERTION LÉGALE
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Etude de Me THIEBAUT, avoué à Nancy,
rue de la Pépinière, 19.
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Purge d'hypothèque
LÉGALE

..D'un exploit du ministère de Me RICHALET, huissier à Nancy, en date du 19 juin 1903, enregistré,
............Il appert :
..Que la commune de Pompey (Meurthe-et-Moselle) représentée par M. François Lucien Juillien, son maire, dûment autorisé à cet effet, demeurant en ladite commune,
..Pour laquelle domicile est élu en l'étude de M. THIEBAUT, avoué près le tribunal civil de Nancy, y demeurant, rue de la Pépinière, 19,
............A fait notifier:
..A M. le procureur de la République près ledit tribunal, copie d'un acte dressé au registre du tribunal civil de Nancy, le 10 juin 1903, enregistré, constatant que, pour parvenir à la purge des hypothèques légales pouvant grever l'immeuble ci-après désigné, la commune de Pompey a, par le ministère de Me THIEBAUT, fait déposer audit greffe, le même jour, la copie collationnée et enregistrée d'un acte reçu par Me LAISSY, notaire à Nancy, le 8 avril 1903, transcrit au bureau des hypothèques de Nancy, le 6 mai suivant, vol. 2308, n°27, contenant vente par M. Paul Quentin, menuisier, et Mme Gabrielle Mangin, son épouse, demeurant ensemble à Pompey, rue Haute, n°2, au profit de la commune de Pompey,
..D'un terrain en nature de vigne, sis à Pompey, à l'angle de la rue des Jardins-Fleuris et de la rue des Ecoles, contenant quatre ares huit centiares environ, touchant la commune, Fauconnier et Charrou, en face de l'hôtel de ville, lieudit aux Chènevières, cadastré n°779 et 780, moyennant le prix principal de 2,200 francs, outre les charges de droit.
..Il a été déclaré à M. le procureur de la République que cette notification lui était faite conformément à l'article 2194 du code civil, pour qu'il ait à prendre de telles inscriptions d'hypothèque légale qu'il aviserait dans le délai de deux mois, et que, faute de ce faire dans ledit délai, l'immeuble dont il s'agit serait et demeurerait définitivement purgé et libéré entre les mains de la commune de Pompey de toutes hypothèques de cette nature.
..Il a, en outre, été déclaré à M. le procureur de la République : I. Que les anciens propriétaires dudit immeuble dénommés au contrat sont, indépendamment des vendeurs:
..1° Anne Hachet, propriétaire à Pompey, veuve de Pierre Viriot ; 2° Marie-Joséphine Viriot, en religion soeur Eugénie, de la Doctrine chrétienne, à Rambervillers ; 3° Berthe Viriot, épouse d'Edouard Nourissier, coiffeur à Troyes (Aube) ; 4° Pierre Viriot, sus-nommé ; 5° Jean-Baptiste Oudin, propriétaire à Pompey ; 6° Marguerite-Sophie Paillier, veuve de Nicolas-Joseph Pierson ; 7°Jean-Baptiste Oudin jeune, restaurateur à Pompey, et Anne-Glossinde Oudin, son épouse.
..II. Et que tous ceux du chef desquels il pourrait être pris inscription pour raison d'hypothèque légale, n'étant pas connus de la commune de Pompey, elle ferait publier ladite notification dans la forme prescrite par le code de procédure civile et les avis du conseil d'Etat des 9 mai, 1er juin 1807 et 8 mai 1812.
................................................Pour extrait certifié conforme:
................................................................................A.THIEBAUT.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 25 juin 1903 :

Frouard

..Mercredi, vers deux heures et demie, on a retiré du canal, près du pont de la route de Pompey, le corps d'un homme âgé d'une cinquantaine d'années.
..Dans une des poches on a trouvé un porte-monnaie contenant 1 fr. 30 et un porte-feuille contenant divers papiers.

Pompey

..Un nouvel accident s'est produit à Pompey dans les circonstances suivantes :
..Le nommé Vilzer, âgé de 28 ans, marié a été cruellement brûlé à la figure, à l'estomac et à la main gauche, par un retour de flamme, appelé coup de gaz, produit par son four.
..Les blessures sont sérieuses et on ne peut encore être fixé sur la durée d'incapacité de travail.
..- Ces jours derniers, le jeune Petitjean, âgé de 7 ans, dont les parents habitent Pompey, cité de la Gare, a été victime d'un grave accident.
..En se penchant derrière une voiture de marchand d'étoffes, il s'est trouvé entraîné par les roues et a eu les deux jambes presque broyées.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 26 juin 1903 :

Pompey

..M. Louis Zimm, âgé de 45 ans, ouvrier aux usines, en voulant enlever le tampon de terre glaise bouchant la tuyère de coulée d'un haut-fourneau est tombé à la renverse, d'une hauteur de quatre mètres sur de morceaux de laitier.
..Dans sa chute, cet ouvrier s'est fait une double entorse et une forte contusion à la tempe droite.
..- M. Camille Siegler, machiniste, faisant le service du coucou conduisant les crasses, a été grièvement brûlé sur le devant du corps par un jet de vapeur au moment où il enlevait un écrou pour nettoyer le tuyau de prise d'eau de sa machine. Malgré ses vives souffrances, Siegler a continué son travail.

Frouard

..L'identité du malheureux qui a été retiré du canal a pu être établie, c'est un domestique du nom de Victor Claudel, âgé de 48 ans, marquaire depuis quatre mois chez M. Rollin, maire de Frouard, originaire des environs de Saint-Dié et avoir une soeur à Nancy.
..On suppose que Claudel qui avait une mauvaise vue aura glissé du talus en voulant traverser le pont et qu'il sera tombé accidentellement à l'eau.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 4 juillet 1903 :

Pompey

..Mlle Julie Laval, ouvrière en chaussures, a déclaré à la gendarmerie qu'elle avait été frappée brutalement d'un coup de pied au ventre par Camille Blum, ouvrier forgeron. Ce dernier, qui a été interrogé, a nié le fait.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 12 juillet 1903 :

Accident à Pompey

..Vendredi après midi, un jeune employé à l'usine de Pompey se disposait à éteindre une lampe à alcool servant aux expériences d'analyse. Au moment où il soufflait la lampe, celle-ci éclata et la mèche fut projeté contre un des camarades du jeune homme, nommé Lafleur, âgé de 14 ans. Ce dernier fut aussitôt environné de flammes, car le feu s'était communiqué à ses vêtements. Il a été assez sérieusement brûlé. Chose curieuse, celui qui tenait la lampe est resté indemne.
..Lafleur a été transporté à l'infirmerie où il a reçu des soins empressés.
..Samedi matin, le docteur Kuntzler a ordonné son transport immédiat à l'hôpital. L'incapacité de travail sera de deux mois environ.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 18 juillet 1903 :

Le procès de la commune de Pompey

..Jeudi, a été appelée devant le conseil de la préfecture la contestation pendante entre Mme veuve Gibault, ingénieur-constructeur à Paris, adjudicataire des travaux de conduite et de distribution d'eau à Pompey, et la ville de Pompey.
..La demanderesse était représentée par Me Barry, avocat au conseil d'Etat, à Paris, assisté de M. Eymond, ingénieur-constructeur des travaux, et la ville de Pompey par Me Mengin, avocat à la cour d'appel de Nancy, assisté de M. Gilbert, architecte à Toul, auteur du projet.
..Les conclusions de Mme veuve Gibault tendaient à la résiliation du marché et à la nomination d'experts chargés de fixer l'indemnité de résiliation et d'évaluer la valeur des travaux actuellement exécutés.
..L'affaire a été mise en délibéré.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 26 juillet 1903 :

Pompey

..Plainte a été portée par M. Paul Quentin, menuisier contre Charles Lhomme, entrepreneur, avec lequel il vit en mauvaise intellingence et qui, l'ayant rencontré sur la voie publique, l'a gifflé sans autre forme de procès.

 

L'EST REPUBLICAIN du mardi 28 juillet 1903:

Pompey

..M. Georges Kongs, fondeur, a déclaré à la gendarmerie qu'il avait été frappé d'un coup de poing au visage par Michel Damoiseaux, fondeur. Ce dernier a reconnu le fait, déclarant qu'il n'avait fait que répondre aux provocations de Kongs, qui l'avait serré à la gorge. Ces dires sont confirmés par deux témoins.
..- Un pantalon et une paire de bottines ont été dérobés au préjudice de M. François Dauphin, manoeuvre, par Albain Cripia, qui habitait dans la même chambre et qui a pris la fuite.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 2 août 1903:

Ludres

..Un ouvrier cisailleur, Alfred Lode, demeurant à Neuves-Maisons, se présenta chez M. Alfred Golé, boulanger à Ludres, à qui il raconta qu'il avait été chargé par l'usine de la Haute-Moselle d'aller chercher des ouvriers à Pompey, mais qu'il avait oublié l'argent chez son maître de pension, M. Bouvier, beau-frère de M. Golé; il demanda à ce dernier de lui prêter 30 fr. qui lui étaient nécessaires.
..Comme M. Golé hésitait, Lode lui dit: «Soyez tranquille, je vais télégraphier à M. Bouvier».
..Tous deux se rendirent au télégraphe, la dépêche fut envoyée. M. Golé versa aussitôt l'argent. Le même jour, il se rendit à Neuves-Maisons où il apprit que Lode avait quitté l'usine et sa pension depuis plusieurs jours. Voyant qu'il avait été victime d'un escroc, M. Golé a porté plainte à la gendarmerie.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 3 août 1903:

BULLETIN FINANCIER

..Pompey. - La Société vient d'obtenir une commande de rails et d'éclisses au montant de 440,000 fr. pour le chemin de fer de Kayes au Niger.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 5 août 1903:

655e section des Vétérans de Frouard-Pompey

..Les camarades de la 655e section qui désireraient se rendre à Mars-la-Tours, à l'occasion de la fête commémorative, sont priés de se faire inscrire, avant le 10 août prochain, chez M. Bussière, secrétaire, ou M. Bonnet, trésorier.

 

L'EST REPUBLICAIN du jeudi 6 août 1903:

Médailles d'honneur

..Les médailles d'honneur suivantes ont été décernées, à l'occasion du 14 juillet. Elles ont paru seulement à l'Officiel du 4 août.

MEURTHE-ET-MOSELLE

.../... ; M. Fleurant, chauffeur à la Société anonyme des hauts-fourneaux de Pompey ; .../...

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 7 août 1903:

Pompey

..L'autre soir, des jeunes gens étaient aux prises, en bas du chemin du Moulin, près du pont de Pompey. Un des combattants, serré de près par ses adversaires, se réfugia dans le couloir de la maison Hoster.
..Mme Hoster ouvrit sa porte pour s'enquérir du tumulte. Au même moment, elle reçut un coup de couteau à la paume de la main gauche. Elle a dû recevoir les soins du docteur Kuntzler, qui a procédé au plâtrage de la main.
..Mme Hoster a porté plainte à la gendarmerie, qui a ouvert une enquête sur cette bagarre, qui ne serait, paraît-il, que la revanche d'une scène violente qui s'était passées la veille dans un café de la place Nationale.

 

L'EST REPUBLICAIN du lundi 10 août 1903:

Pompey

..Suicide. - Dimanche matin on a retiré de la Moselle, lieu dit les Vannes, le corps de M. Guerre, facteur rural, habitant Pompey.
..Le corps ne portait aucune trace de blessures. Une pierre de 5 à 6 kilog. était maintenue sur la poitrine par une corde passée autour du cou et de la taille.
..On suppose que Guerre, qui s'adonnait à la boisson, s'est suicidé parce qu'il était sur le point d'être révoqué.
..Guerre, qui vivait séparé d'avec sa femme, laquelle habite Toul, laisse un jeune garçon de 8 ans.

 

L'EST REPUBLICAIN du samedi 29 août 1903:

Pompey

..Rixe après boire. - Une rixe a éclaté, vendredi, à midi, quai des Terreaux, entre MM. Simon et Camille Dolveck. Quelques coups sans gravité ont été échangés de part et d'autre. Un fort rassemblement de femme s'était formé autour des combattants. Rn somme, beaucoup de bruit pour peu de chose.
..- A la même heure, une fumée épaisse sortait d'un logement des cités Saint-Euchaire. Quelques personnes crurent à un commencement d'incendie, entrèrent dans le logement et s'aperçurent que la fumée provenait d'un fricot qui brûlait pendant que la ménagère était allée voir la rixe. C'est le mari, en rentrant pour dîner, qui se mit à faire une « tête » !
..- Si t'avais vu, lui expliqua la femme, espérant son pardon, comment le Simon a arrangé le Camille au « beurre noir ! »
..- Au beurre noir ! C'était pas une raison pour laisser noircir le tien dans la marmitte, répliqua le mari intraitable.
..Et la rixe de Camille et de Simon faillit avoir une seconde édition, cette fois, entre mari et femme.

 

L'EST REPUBLICAIN du mercredi 2 septembre 1903:

Pompey

..Procès-verbal a été dressé à Théodore Larché, terrassier à Pompey, pour avoir outragé M. Demange, garde champêtre de la commune.

 

L'EST REPUBLICAIN du dimanche 6 septembre 1903:

Pompey

..L'inauguration des eaux aura lieu samedi, 19 septembre, veille de la fête communale.
..M. le préfet de Meurthe-et-Moselle et M. Fould, président du conseil d'administration des usines, arriveront en voiture à 10 heures du matin. Ils seraient accompagnés, dit-on, de M. Sauce, conseiller général, et M. Gautherot, conseiller d'arrondissement.
..Les maisons seront pavoisées. On parle même d'arcs de triomphe.
..A l'issue de la cérémonie un banquet, servi par un grand restaurateur de Nancy, aura lieu dans une des salles de la mairie.

 

L'EST REPUBLICAIN du vendredi 11 septembre 1903:

Pompey

..Mercredi, à 11 heures du matin, deux ouvriers travaillant au crassier, ont été victimes d'un accident qui n'aura pas de suites graves. Occupés à faire ébouler des blocs de laitier ils ont été entraînés par l'un d'eux qui s'est désagrégé sous leurs pieds et ont roulé d'une hauteur de plusieurs mètres sur les crasses.
..L'un de ces ouvriers, Deroconcourt Victor, a une déchirure des chairs du bras droit et est soigné à sa pension par M. le docteur Kuntzler, de Pompey. Son camarade qui habite Custines n'a que des contusions peu graves.
..Ce crassier, quoique situé dans l'usine, est exploité par un entrepreneur, M. Achille Geurre, qui procède à son enlèvement avec des ouvriers embauchés par lui et dirigés par son contremaître.
..- Le jeune Jean Bondidier, 15 ans, accrocheur aux hauts-fourneaux de Pompey, a trébuché sur la voie et a été blessé par deux wagonnets qu'on a pu arrêter à temps.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du samedi 12 septembre 1903 :

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
..Audience du vendredi 11 septembre

..Rixe à Frouard. - Emile Fumel, 21 ans, ajusteur; Joseph D..., 25 ans, manoeuvre à Frouard; Pierre D..., 21 ans, ouvrier d'usine à Pompey, le 3 août, à la suite d'une discution, se sont pris de querelle à Frouard. Fumel ayant pris son couteau, atteignit Pierre D..., qui fut blessé à la main. Joseph D..., qui avait en main un nerf de Boeuf en frappa Fumel. D... a également frappé Fumel avec un martinet garni de balles de plomb. - Fumel, quatre mois de prison, les deux autres prévenus chacun un mois de prison avec sursis.
..Outrage à garde. - Eugène Vitry, 41 ans, ouvrier forgeron à Pompey, le 15 août, a outragé le garde champêtre dans l'exercice de ses fonctions. - 16 fr. d'amende.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mercredi 16 septembre 1903:

Pompey

..M. Jacquemin, contremaître aux moulins à scories, en arrivant au bureau de l'usine, aperçut que l'on s'était introduit à l'intérieur en brisant une vitre de la fenêtre, que le tiroir-caisse avait été fracturé et qu'une somme de 265 fr. avait été dérobée. La gendarmerie a ouvert une enquête pour découvrir l'auteur de ce vol audacieux.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du jeudi 17 septembre 1903 :

Pompey

..Comme nous l'avons annoncé, M. le préfet de Meurthe-et-Moselle inaugurera samedi le nouveau service des eaux de la commune de Pompey.
..M. Humbert arrivera à 9 heures, il visitera les usines de Pompey, il y remettra des médailles du travail, puis il se rendra à la manufacture de vêtements Gasser, ensuite dans les cités ouvrières Saint-Euchaire et à l'hospice de Pompey.
..A midi, réception à l'hôtel de ville, inauguration des eaux.
..Un banquet par souscription suivra.
..On annonce la présence à ce banquet, présidé par M. le préfet, de M. Piette, secrétaire général ; de M. Sauce, conseiller général ; de M. Gautherot, conseiller d'arrondissement, de la municipalité de Pompey, de M. Fould, directeur des usines, etc., etc.
..- En ébardant une lingotière, M. Martin, dit Poule, chef de fosse, a été frappé au mollet droit par la masse que manoeuvrait son aide.
..La jambe n'a pas été brisée, mais le coup a formé une bosse énorme. Martin a été reconduit à son domicile, à Frouard, après un pansement à l'usine.
..- Le petit Chassalé, âgé de 16 ans, occupé au balayage des tôles, a été atteint par l'une d'elles au menton. En voulant la repousser, il fut brûlé aux mains.
..L'entaille au menton est assez profonde, et nécessitera une quinzaine de jours de repos.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du samedi 19 septembre 1903:

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
..Audience du vendredi 18 septembre

..Outrage à garde champêtre. - Théodore Larché, 47 ans, terrassier à Pompey, a outragé le garde champêtre de la commune qui avait été requis pour l'expulser d'un débit dont il menaçait les consommateurs avec un fleuret. - 25 fr. d'amende.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du dimanche 20 septembre 1903 :

LE PRÉFET A POMPEY

Les nouvelles fontaines

..Le conseil municipal de la laborieuse et industrielle commune de Pompey, désireux de donner une eau abondante et potable à sa nombreuse population ouvrière, a fait procéder à des travaux d'adduction d'eau de source. deux réservoirs contenant chacun deux cents mètres cubes d'eau, ont été construits par M. Chassaing, entrepreneur. Ces travaux d'adduction et les conduites en tuyaux de fonte ont été exécutés par la maison Gibault, de Paris.
..De nombreuses fontaines sont à présent installées sur de nombreux points de la localité, ce qui permet aux ménagères d'user d'une eau très saine et en tous cas préférable, à beaucoup de points de vue, à celle des puits jusqu'à présent en usage.
..L'inauguration de ce service a eu lieu samedi matin.

La décoration des rues

..A cette occasion, la commune avait pris un air de fête. L'avenue Gambetta qui longe la Moselle depuis le pont jusqu'à la rue où s'élève l'hôtel de ville était splendidement décorée de sapins et de mâts surmontés d'oriflammes tricolores.
..Aux extrémités de cette belle voie se dressaient deux arcs-de-triomphe construits en feuillages et surmontés des inscriptions suivantes : « Souhaits de bienvenue à M. le préfet, Vive la République » et « Hommage au représentant de la République. »
..Devant l'hôtel de ville, dont la place est déjà entourée des baraques foraines, installées pour la fête patronale, dimanche 20 septembre, avait été dressé un jet d'eau entouré de pierres de minerai de fer et de roseaux pris sur les bords de la claire Moselle. Ce poétique symbole alliait ainsi les richesses du sol aux beautés de la nature.

Visite des forges

..M. Humbert, préfet de Meurthe-et-Moselle, avait accepté la présidence de l'inauguration des eaux. A cette occasion, il a voulu visiter les importantes forges et aciéries dirigées par M. Fould.
..Cette visite a commencé samedi, à neuf heures du matin. M. Humbert, qui est venu de Nancy en voiture, descend devant la porte monumentale, chef d'oeuvre de métallurgie, située sur le chemin qui suit la Moselle canalisée. M. Humbert descend de voiture. Il est en redingote noire et chapeau melon. La musique des forges, dirigée par M. Richert, joue la Marseillaise, puis exécute un pas redoublé.
..Pendant ce temps, M. Fould et ses deux fils, MM. Sauce, conseiller général ; Gautherot, conseiller d'arrondissement, maire de Marbache ; Julien, maire de Pompey ; Gasser et Maillet, adjoints de la commune, plusieurs conseillers municipaux et les ingénieurs de l'usine reçoivent M. le préfet, qui remet la médaille d'honneur du travail à M. Cornibé, comptable, qui se trouve devant les bureaux avec ses collègues.
..La visite des vastes usines commence. Aucun apprêt n'a été fait. Toutefois, un drapeau flotte au faîte de chaque bâtiment.
..On visite d'abord les laminoirs, les trains tôle, les hauts-fourneaux, l'aciérie de construction récente, d'où sortent chaque jour des grandes quantités de rails, la cimenterie, le moulin à scorie, etc. C'est partout l'activité, le travail n'a pas été arrêté.
..En passant dans les ateliers, M. Humbert remet la médaille du travail aux ouvriers qui y ont droit, c'est-à-dire qui comptent plus de trente ans de service dans la même maison.
..Ces durs travailleurs semblent profondément émus lorsque M. le préfet, après d'encourageantes paroles, leur donne la médaille d'argent au ruban tricolore.
..Voici les noms des douze ouvriers récompensés : MM. Martin, Emile et Louis Moreau, Tête, Debout, Bernard, Emile Lemaire, Dolweck, Schuler, Olry, Fleurant, Liégeois.

A l'usine Julien, Gasser et Michel

..Il est onze heures un quart lorsque M. Humbert quitte les usines Fould. Accompagné de tout le cortège. Il se dirige vers la rue des Jardins-Fleuris, où depuis deux ans, MM. Julien, Gasser et Michel ont établi une importante manufacture de vêtements confectionnés, qui procure un travail rémunérateur aux ménagères de la commune.
..L'entrée de l'usine a été décorée de feuillages et de drapeaux. Dans la cour, M. Michel reçoit M. le préfet, à qui il souhaite la bienvenue.
..On commence la visite par l'atelier de piqûre, dont toutes les machines sont actionnées par un moteur à gaz. M. Humbert s'intéresse à l'ouvrage des gracieuses piqueuses. Lorsqu'il sort de l'atelier, la contremaîtresse, Mlle Maria Chocquin, une très jolie blonde, à qui le bonheur et la timidité mettent un peu de rouge aux pommettes, remet à M. Humbert un magnifique bouquet, orné d'un flot de rubans tricolores, et le remercie d'avoir bien voulu visiter leur atelier, visite dont toutes ses camarades, dit-elle, sont bien reconnaissantes au premier magistrat du département.
..M. Humbert remercie en quelques mots, puis il va visiter un autre atelier. Là, il voit couper des vêtements à la scie.

A l'hospice

..A la sortie de l'établissement de MM. Julien, Gasser et Michel, M. Humbert va visiter les cités ouvrières de Saint-Euchaire. Il entre dans le logement de M. Collinet, le doyen des ouvriers des forges. Puis il se rend à l'hospice de la commune et passe dans toutes les salles.
..A la sortie, il félicite les soeurs infirmières - soeurs de la congrégation de Saint-Charles - de la bonne tenue de l'établissement.

L'inauguration des eaux

..La visite terminée, M. Humbert et le cortège se dirigent par la rue de La Salle et le quai Gambetta, vers l'hôtel de ville, devant lequel une foule assez nombreuse est réunie.
..Les sapeurs-pompiers forment la haie et maintiennent les curieux. La musique joue la Marseillaise. M. le préfet se dirige vers une clef de robinet, dont la tige et la poignée sont cachées sous un ruban de soie rouge, agencé en noeud tricolore. Un ouvrier qui se trouve à côté donne quelques explications à M. Humbert, qui après quelques mots de remerciements au maire, tourne la clef d'une main robuste.
..L'eau, impatiente, jaillit en jets précipités et ses abondantes gerbes s'élèvent ç une grande hauteur, tandis que la musique joue un pas redoublé, ensuite la vanne qui fait marcher les eaux est ferm&ée, et M. Humbert prononce une allocution de circonstance, et rappelle notemment que, par une loi récente, les communes sont appelées à bénéficier du prélèvement de 1 % fait sur les bénéfices du pari mutuel pour doter d'eau potable les populations rurales qui en manquent.
..Après cette allocution, M. le préfet s'apprête à tourner à nouveau la clef, mais il se ravise et s'écrie :
..- « Je ne veux pas recommencer, car j'ai la main trop puissante. »
..Cette boutade soulève les rires des assistants. Un ouvrier fait fonctionner la vanne. Les gerbes d'eau s'élancent de nouveau à une grande hauteur pour le plus grand plaisir des curieux.
..Un banquet par sousciption a terminé cette fête.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mercredi 23 septembre 1903 :

RIXE SANGLANTE A FROUARD

..Depuis quelque temps, une certaine animosité existait entre deux jeunes ouvriers d'usine de Frouard qui, à diverses reprises, avaient proféré des menaces réciproques.
..Cette animosité devait amener inévitablement une rixe. Elle s'est produite, sanglante, dimanche soir.
..Ce jour-là, les deux antagonistes, Jean-Baptiste Jacquel, âgé de 17 ans, et Jules Oster, âgé de 18 ans, se trouvaient dans un café de la localité.
..Une discussion s'éleva entre eux. Les injures partirent de part et d'autre, puis on en vint au corps à corps.
..Oster, beaucoup plus fort que son adversaire, le terrassa à plusieurs reprises et le frappa de coups de poing et de coups de pied.
..Le débitant et les autres consommateurs s'interposèrent et séparèrent les combattants.
..Jacquel, furieux d'avoir été battu, résolut de se venger. Il sortit du débit et alla se cacher à proximité.
..Peu de temps après, Oster sortait à son tour pour aller prendre son repas du soir. Jacquel s'avança et demanda des explications à celui qui l'avait frappé.
..La réponse d'Oster ne fit sans doute qu'exaspérer Jacquel, qui prit son couteau et lui en porta un coup dans la poitrine.
..Le blessé tomba aussitôt à terre, le sang s'échappant en abondance de la plaie.
..Des soins lui furent donnés dans une maison voisine, puis il fut transporté à l'hospice de Pompey, où M. le docteur Kuntzler constata que son état était d'une certaine gravité. La lame ayant atteint le poumon droit.
..La gendarmerie de Frouard a arrêté Jacquel mardi, à midi, au moment où il sortait de son travail.

...*
*.....*

..Le parquet de Nancy, averti des faits, s'est rendu, mardi à 5 h. 10 de l'après-midi, à Frouard. Le magistrat instructeur a recueilli la déposition de la victime et a entendu de nombreux témoins.
..Après avoir interrogé Jacquel, un mandat d'arrêt a été délivré contre lui. Il manifeste un profond repentir.
..Le parquet de Nancy est rentré à 10 h. 1/4 du soir.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du jeudi 24 septembre 1903 :

Frouard

..Contrairement à ce qui a été dit, M. Oster Jules, blessé d'un coup de couteau par le nommé Baptiste Jacquet, n'a pas été transporté à l'hospice de Pompey; il est soigné chez ses parents par le docteur Kuntzler.
..Quoique affaibli par le long interrogatoire qu'il a subi, son état reste stationnaire.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du vendredi 25 septembre 1903 :

Pompey

..M. Chérer, de Belleville, âgé de 18 ans, tournait la manivelle d'un treuil dont la chaîne tirait des wagonnets vides sur une voie et les amenait devant un haut-fourneau pour en recevoir la crasse.
..Le wagonnet ayant dépassé l'orifice de coulée, un coucou qui se trouvait sur la même voie vint le tamponner pour le placer à l'endroit convenable. Le wagonnet, en reculant, fit tendre sa chaîne d'attache et conséquemment, dérouler le treuil dont la manivelle vint frapper violemment Chérer au-dessus de l'arcade sourcilière et lui faire une forte entaille.
..Il fut conduit chez le docteur Kuntzler, qui, après lui avoir donné les soins requis, le renvoya chez ses parents. Il est heureux qu'il en soit quitte ainsi pour un repos de quinze jours, car un peu plus, le coup lui crevait le seul oeil qui lui reste, le blessé étant déjà borgne.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du dimanche 27 septembre 1903 :

Pompey

..Mme N... travaillait dans les champs, au lieu dit « Jeyté », quand son frère, F.H..., âgé de 19 ans, passa près d'elle, et, après quelques minutes de conversation, la quitta en disant: « Je vais me noyer ! »
..Comme il lui paraissait en état d'ébriété, elle ne prêta pas trop d'attention à ce propos ; mais, peu de temps après, regardant dans la direction qu'il avait prise, elle jeta un cri d'effroi : son frère était pendu à un arbre, à 150 mètres d'elle.
..Elle se précipita vers lui, en appelant au secours, et vit qu'il avait attaché à une branche sa ceinture de flanelle, roulée en corde, dont il avait passé l'autre extrémité autour de son cou.
..Elle essaya vainement de le décrocher ; ce n'est qu'à l'arrivée de M. Richelel, ajusteur, accouru à ses cris d'appel, qu'on put desserrer la boucle et étendre le jeune homme à terre.
..Il était complètement inanimé et l'on croyait que la mort avait fait son oeuvre ; mais, après une bonne demi-heure de soins et de frictions énergiques, il revint à la vie.
..Il a évidemment agi sous l'influence de l'ivresse ; car, revenu à lui, il a été fort surpris de se voir dans cette situation et il a déclaré qu'il n'avait pas le moindre motif de suicide. Il a, du reste, repris son travail le jour même, et, heureux de vivre, n'a nulle envie de recommencer.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mardi 29 septembre 1903 :

Pompey

..C'est M. Gilbert, architecte à Toul, qui a mené à bien les travaux d'adduction d'eau de Pompey.
..Ajoutons qu'à Pompey, pour 100,000 fr. environ, l'eau a été trouvée et captée à d'assez grandes profondeurs, puis amenée dans deux réservoirs de 200 mètres cubes de capacité chacun et distribuée dans toutes les rues. Le service de Pompey délivre l'eau de source sans aucun frais de machine, non seulement sur la voie publique pour le puisage, l'arrosage et au besoin pour combattre les incendies, mais encore aux étages des habitations avec une forte pression.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mercredi 30 septembre 1903 :

Pompey

..La gendarmerie de Frouard a ouvert une enquête sur une scène de coups qui a éclaté sur la voie publique entre les femmes Feltz, née Delphine Bonnarieu, et Pelle, née Félicie Kieffer, toutes deux ménagères.
..Cette scène, qui avait provoqué un certain scandale, a eu lieu à la suite d'injures réciproques.

Concert à Pompey

..Dimanche prochain, l'excellente harmonie des forges de Pompey, dirigée par M. Richert, professeur au Conservatoire de Nancy, recevra sa consoeur, la Concorde, de Xeuilley.
..Cette dernière société, qui est dirigée par M. Meyer, aussi professeur au Conservatoire, sera accompagnée par son dévoué président, M. Fisson, maire de Xeuilley.
..Pour la circonstance, les deux sociétés donneront un grand concert à trois heures de l'après-midi.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du lundi 5 octobre 1903 :

Pompey

..On nous écrit :
..« Ainsi que vous l'avez annoncé, la musique de Xeuilley, « la Concorde », est venue rendre dimanche la viste que l'Harmonie des Forges lui avait faite dernièrement.
..Malgré le temps maussade, on se prépare à recevoir les camarades de Xeuilley.
..Vers une heure de l'après-midi, de nombreux curieux stationnent aux environs de la gare, attendant nos hôtes.
..A 1 heure 45, le train stoppe, la « Marseillaise » retentit ; M. Fisson, maire de Xeuilley et président de la « Concorde », descend ; il est reçu par M. Jullien, maire de Pompey ; Gasser, adjoint Flaudert, Robert, Lupori. La phalange de Xeuilley est reçu avec enthousiasme. On crie : « Vive Xeuilley ! Vive la « Concorde ! »
..Les musiques de Pompey et de Xeuilley se forment dans la cour de la gare et banière déployée on se dirige, aux accents entraînant vers les cités de la gare, du faubourg de Pompey et du quartier Saint-Euchaire : chacune des deux musiques alterne pour l'exécution de différents morceaux, lesquels ont été très applaudis.
..A 3 heures, un concert réunissait sur la place de la Mine un nombreux public.
..On admire et on applaudit la « Concorde » de Xeuilley qui, dirigée avec talent par son distingué chef, M. Meyer, donne une audition des plus remarquables. De nombreux bravos accueillent la fin de chaque morceau.
..L'Harmonie de Pompey fait aussi entendre quelques morceaux et le bravos n'ont pas manqué non plus. Ils sont tout à l'honneur de son dévoué chef, M. Richert, qui, bien que ne dirigeant l'Harmonie de Pompey que depuis plusieurs mois, a su montrer tous ses talents d'organisateur.
..A 4 heures, un banquet a été servi au café de Centre.
..De nombreux toasts ont été portés à l'avenir des deux sociétés et, à 6 heures du soir, les musiciens de Xeuilley repartaient en emportant de Pompey un excellent souvenir. »

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mercredi 14 octobre 1903 :

Pompey

..M. Louis Pierson, ajusteur aux usines Fould, s'est affaissé dans le milieu de la cour de l'usine. Des ouvriers accourus aussitôt pour le relever, constatèrent qu'il avait cessé de vivre.
..Le défunt, qui était âgé de 51 ans, laisse une veuve et trois enfants, dont un est militaire.
..Cet événement a vivement émotionné la population des cités ouvrières où habitait la famille Pierson.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du vendredi 16 octobre 1903 :

Pompey

..Dans la nuit, des ouvriers occupés au déchargement des wagons de coke aux usines ont trouvé dans l'un d'eux un ballot de dentelles provenant de Belgique.
..L'administration des douanes avait été probablement prévenue, car des douaniers en surveillance avaient passé la nuit à l'usine.
..Un individu coiffé d'une casquette de cuir avait été vu rodant autour de la gare, on suppose que c'était lui le destinataire.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mardi 20 octobre 1903 :

Pompey

..Un accident s'est produit aux usines de Pompey.
..Un contremaître, M. Bourgeon de Pompey, se trouvait à proximité du four Martens au moment où le volet s'abaissait ; le mouvement produisit un choc violent, le contre-poids, placé à l'extrémité d'une tige de fer formant fléau de balance, se détacha de sa tige et tomba de 5 mètres de hauteur ; il atteignit Bourgeon au front et au nez et lui fit des blessures qui nécessiteront un repos d'une dizaine de jours.
..- Deux menuisiers de Pompey, MM. Georges et Quentin, se sont pris de querelle dans un café et ont échangé leurs meilleurs coups de poing. La cause de la querelle était la rivalité de métiers.
Quentin étant rentré chez lui, fut suivi par son adversaire, qui, de la rue, proféra contre lui des injures et des menaces.
..La gendarmerie a ouvert une enquête à ce sujet.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du vendredi 23 octobre 1903 :

Les vacances scolaires

..Selon toutes probabilités, les vacances de la Toussaint seront supprimées. Par contre, l'intention de M. le recteur serait, selon l'expression consacrée, de « faire le pont » lors du congé de Noël, c'est-à-dire de le réunir à celui du Nouvel-An. Les vacances commenceraient le jeudi 24 décembre au matin, pour prendre fin le dimanche 3 janvier, à l'heure réglementaire.
..De même, il y aura classe le matin du Mardi-Gras et les vacances de Pâques iraient du dimanche de Quasimodo, comme l'an dernier. Le congé de la Pentecôte serait également supprimé.
..La dernière composition a été fixée au 25 juin, ce qui laisserait supposer que les promoteurs de l'idée de la distribution des prix vers le 14 juillet auraient gain de cause.
..Ces modifications sont généralement bien accueillies. On fait remarquer en effet qu'en raison de la brièveté du congé de la Toussaint, les familles des pensionnaires peuvent hésiter devant la question du voyage. La prolongation du congé de Noël leur épargne cette difficulté.
..D'autre part, dans nos contrées, la seconde moitié du mois de juillet est habituellement, bien plus que celle de septembre, favorable aux excursions au grand air, et non pas aux études dans des locaux fermés. Cette année, en particulier, le temps a été assez mauvais pour que nombre de jeunes gens n'aient pu prendre à la fin de leurs vacances qu'un très médiocre agrément.

Fête des vétérans de Frouard

..La 655e section des vétérans vient de célébrer sa fête annuelle du drapeau.
..Une délégation de la 655e section de Frouard avec son président, M. Brunet, attendait à la gare, à partir de 8 h. 1/2, les délégations des sections voisines.
..Viennent successivement de nombreux membres de la 24e section, de Nancy, de la 466e section de Saint-Nicolas, de la 1,742e section, de Dombasle, de la 1,580e section, de Bouxières-aux-Dames.
..La réunion s'est faite devant l'hôtel de ville.
..A 10 heures, la musique des établissements Munier y est rassemblée, ainsi que la compagnie de sapeurs-pompiers, et les conscrits de Frouard.
..A 10 heures un quart, M. le maire de Frouard, accompagné de son conseil municipal, vient souhaiter la bienvenue aux délégations de vétérans ; M. Brunel, président de la section de Frouard-Pompey, remercie.
..A 11 heures, les clairons et tambours de sapeurs-pompiers sonnent et battent « au drapeau » ; le cortège, précédé par la musique, escorté par les sapeurs-pompiers, se rend à l'église, où un service est célébré à la mémoire des membres défunts de la société et des soldats morts pour la patrie. M. le curé de Frouard prononce une allocution vibrante de patriotisme.
..Après la cérémonie religieuse, le cortège se reforme ; on se rend au cimetière pour y déposer, au pied du monument, des couronnes et une palme.
..M. Virion, président des conscrits de Frouard, et M. Brunel, ont pronocé des discours émus.
..La musique joue la Marseillaise et le cortège se rend au restaurant Bussière, où a lieu un banquet auquel assistent M. le maire et son adjoint, plusieurs conseillers municipaux, les délégations et un grand nombre de vétérans.
..Au dessert, M. Brunel remercie toutes les personnes qui, à un titre quelconque, ont contribué à donner de l'éclat à cette fête et il termine en buvant aux vétérans, à la République et à la France.
..MM. les présidents des délégations portent également des toasts très applaudis et l'on se sépare en se donnant rendez-vous à l'année prochaine.
..Le soir, un bal plein d'entrain, donné chez M. Bussière, a clôturé cette belle fête, où la plus franche camaraderie n'a cessé de régner.

L'EST RÉPUBLICAIN du mardi 27octobre 1903 :

Coups de couteau à Frouard

..Dimanche soir, plusieurs jeunes gens de Pompey et de Frouard, revenant de se promener à Liverdun, s'étaient arrêtés à Frouard. Au sortir d'un café, vers dix heures du soir, ils rencontrèrent un groupe d'autre jeunes gens avec lesquels ils échangèrent quelques injures.
..Ils continuèrent leur chemin et descendirent l'avenue de l'Hôtel-de-Ville. Les autres les suivirent et, près du chemin du moulin, un nouvel échange de propos eut lieu, à la suite duquel le nommé D... porta au jeune Lescalier, de Pompey, quatre coups de couteau, dont trois perforèrent seulement ses vêtements sans lui faire grand mal ; mais le quatrième l'atteignit au défaut de l'épaule gauche et lui fit une large et profonde entaille.
..Les compagnons de Lescallier le reconduisirent à Pompey. Arrivé devant la pharmacie, il perdit connaissance. La perte de sang était telle que ses vêtements en étaient presque entièrement imprégnés.
..M. Boulanger, pharmacien, lui donna les soins nécessaires, puis l'on transporta le blessé chez ses parents, où le docteur Kuntzler vint immédiatement pour lui recoudre la plaie, qu'il ne croit pas dangereuse, sauf complications imprévues.
..Plainte a été portée à la gendarmerie, qui a ouvert une enquête et recherche l'agresseur.
..Ce dernier, paraît-il, a déjà encouru plusieurs condamnations. C'est un ouvrier qui aime voyager et n'est revenu à Frouard que depuis quelque temps.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mercredi 28 octobre 1903 :

Pompey

..Un accident s'est produit aux aciéries. Au moment de la sortie des cylindres, l'acier projeta des étincelles qui atteignirent les nommés J.-B. Gillot, âgé de 40 ans ; Jean Schoumacker, Louis Demange, âgé de 30 ans, et un quatrième ouvrier.
..Gillot est assez grièvement brûlé au ventre ; Schoumacker, qui s'est trouvé tout à coup nu comme un ver et dont les souliers seuls avaient résisté à l'action du feu, a de nombreuses brûlures sur tout le corps ; les autres ne sont que légèrement atteints. Conduits à l'infirmerie, ils y ont reçu les soins nécessaires.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du samedi 31 octobre 1903 :

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
......Audience du jeudi 29 octobre (fin)

..Coups. - Aimé-Nicolas Demon, 18 ans, chaudronnier à Frouard, le 25 octobre, vers dix heures du soir, chercha querelle à deux jeunes gens de Pompey, qui étaient venus se promener à Frouard. Sans provocation, il porta un coup de bâton à M. Jacque, l'un des jeunes gens, puis, tirant son couteau, il en frappa de plusieurs coups M. Lescallier, qui fut blessé grièvement à la clavicule gauche. Demon a déjà subi une condamnation pour coups. - Quatre mois de prison.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du jeudi 5 novembre 1903 :

Pompey

..Dimanche dernier, jour de la Toussaint, les conscrits de Pompey de la classe 1903 ont, comme leurs camarades des classes précédentes, rendu hommage aux soldats morts pour la patrie, en portant une palme au monument élevé dans le cimetière et sous lequel repose la dépouille du soldat Balcon, tué pendant la guerre de 1870-71.
..Avant la formation du cortège et en présence du conseil municipal, des membres de la Société des vétérans de la section de Frouard-Pompey, des concrits de la classe 1902 et 1903, M. Jullien, maire, a remis à MM. Niclause, Drouot, Fleurant, Ligeret, Claude et Thillot, ouvriers aux usines de Pompey, la médaille d'honneur du travail.
..M. Thillot a remercié au nom de ses camarades et au sien.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du samedi 7 novembre 1903 :

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
........Audience du jeudi 5 novembre

..Bris de clôture. _ Félix Nicolay, 37 ans, ouvrier de forges à Pompey, le 20 octobre, a brisé deux carreaux au débit Gangloff pour se venger du débitant qui avait mis opposition sur son salaire. - 16 fr. d'amende.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du dimanche 8 novembre 1903 :

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
........Audience du samedi 7 novembre

..Escroquerie. - André Perch, 34 ans, ouvrier de forges à Pompey, ayant pris un faux nom, put se faire remettre un vêtement complet d'une valeur de 70 fr. par un négociant. - Trois mois de prison par défaut.

Pompey

..En chargeant un wagonnet, M. Jean Canella, ouvrier à l'usine, a reçu un bloc de fonte sur la jambe droite et a dû interrompre son travail. Quelques jours de repos seront nécessaires à sa guérison.
..- M. Victor Micot a eu le pied gauche brûlé par un jet d'acier en fusion. Après un pansement à l'infirmerie, il a pu regagner son domicile.
..- Un bloc de fonte a atteint à une jambe M. Jean Léger. La blessure n'est pas très grave, mais le blessé, qui habite Champigneulles, a dû interrompre son travail.
..- Une lingottière du poids d'environ 60 kilos est tombée sur la jambe droite de M. Raguet, maçon. Un repos d'une huitaine de jours est imposé de ce fait au blessé.
..- Une vareuse, d'une valeur de 15 fr., a été dérobée à Mme veuve Jurpy, logeuse, par un de ses pensionnaires, Louis Georges, qui a pris la fuite.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du samedi 14 novembre 1903 :

Pompey

..On vient de conduire à sa dernière demeure un vieux brave, ancien voltigeur, M. Joseph-Athanase Colas, de Frouard, décédé à l'asile des vieillards de Pompey.
..M. Colas, qui avait été longtemps camionneur à la gare et était porte-drapeau de la section des vétérans de Frouard-Pompey, avait notamment fait les campagnes du Mexique et de 1870.
..- M. Auguste Gillet, forgeron, a eu un doigt tranché net par la chute imprévue du pilon dont il se servait pour aplatir des bouts d'aluminium.
..- Le jeune Alfred Mangeot, 19 ans, de Frouard, a eu la main traversée de part en part par des tiges de fer d'une machine servant à régler l'écartement d'un laminoir.
..Il a été conduit à l'hôpital.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mercredi 18 novembre 1903 :

Pompey

..Une équipe du train 800 était occupée à vider les caves du train, quand, par mégarde, un des ouvriers remonta trop fort la manivelle du treuil, auquel était suspendu un récipient servant à enlever les décombres des caves.
..Celui-ci se détacha et tomba sur la tête du nommé Charles Clusse, âgé de 30 ans, marié, père de trois enfants, et lui occasionna des blessures graves, mais heureusement pas mortelles.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du dimanche 22 novembre 1903 :

Pompey

..M. Lebel, de Malleloy, ouvrier d'usine à Pompey, conduisait avec un camarade un lourd bloc d'acier sur une sorte de « diable » à longue flèche.
..Pour décharger le bloc en le faisant glisser, les deux ouvriers soulevèrent la flèche de manière à incliner l'arrière du véhicule, mais la manette leur échappa des mains et, la flèche soulevée brusquement à trois mètres de hauteur, retomba ensuite avec une grande violence sur le sol.
..Malheureusement, elle atteignit, en passant Lebel au front et lui fractura la boîte crânienne.
..Après un pansement sommaire à la pharmacie de l'usine, le blessé a été conduit à l'hôpital de La Salle, à Pompey.
..Son état est considéré comme très grave.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du lundi 23 novembre 1903 :

BULLETIN FINANCIER

..Pompey. - Vient de prendre 1,500 t. de rails pour l'Orléans, à 170 fr.85

 

L'EST RÉPUBLICAIN du samedi 28 novembre 1903 :

Pompey

..Programme du concert qui sera donné dimanche 29 novembre, à deux heures, par l'Harmonie des Forges de Pompey :
..1. Allegro militaire (F. Dussoir).- 2. Le Voyage de Suzette, fantaisie (L. Vasseur). - 3. Marche des Korrigans (J.G. Ropartz). - 4. Le voyage en Chine, fantaisie (F. Bazin). - 5. Huguette, polka (E. Richert).
......................................................Le chef de musique, E. Richert.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du lundi 30 novembre 1903 :

BULLETIN FINANCIER

..Pompey. - Assemblée tenue le 28 novembre.

..Le chiffre des bénéfices de l'exploitation pour l'exercice 1902-1903 est de 1,098,493 74 contre seulement 680,59 fr. en 1901-1902, laissant un bénéfice disponible de 772,155 fr.09.
..C'est au progrès réalisés dans la fabrication qu'est attribuable cette augmentation importante des bénéfices. Si, en effet, le tonnage des produits fabriqués s'est accru, les prix de ventes ont diminué, et le chiffre d'affaires a été de 12,341,745 fr. 54 en diminution de 329,515 fr. 83 sur le précédent.
..Un seul exemple de cet état de choses, celui des rails : la fabrication en a été supérieure des 25.50 %, mais les prix de vente inférieurs de 19.74 %.
..Le conseil n'a pas encore proposé de dividente cette année, ayant jugé plus sage de renforcer les réserves et les amortissements.
..Voici quelle est l'application du net disponible di-dessus :
..Amortissement sur immeuble, mines et matériel..........Fr. 264.512 73
..Réserve légale...............................................................25.382 10
..Amortissement de la station centrale d'électricité.............135.050 30
..Réserves de réfection et travaux neufs............................240.000
..Personnel......................................................................22.443 10
..A nouveau.....................................................................84.766 83
...................................................................................--------------
.......Somme égale..........................................................772.155 09
Cette répartition porte à 2,279,141 fr. 51 soit plus de 20 % du capital social, l'ensemble des amortissements et réserves constitués en cinq exercices, et non compris les 390,000 fr. d'obligations amorties.
..La situation financière se présente dès lors comme suit:
..Usines de Pompey de d'Apremont et fours à coke de Seraing.......fr. 13.596.242 92
..Concessions de mines.................................................................1.130.455 92
..Outre les concessions exploitées dans le bassin de Nancy, ce chapitre comprend la concession de La Mourière (474 ha), siruée dans la bonne partie du bassin de Landres et celle de Fleury (808 ha), dans le bassin de l'Orne.
..On sait les prix qu'à atteint l'hectare de ces concessions, tant de ce côté de la frontière qu'au delà. Ces éléments constituent donc un patrimoine d'une valeur bien supérieure à la somme inscrite au bilan.
..A ces sommes, il faut ajouter des participations industrielles pour 289,562 fr. 61, et l'on arrive à un ensemble d'immobilisations de 15,016,261 fr. 45 pour un capital de 11 millions grevé d'une dette obligations, réduite à 5,610,000 fr.
..L'actif réalisable et disponible se monte à 5,283,600 fr. Il comprend pour 3,005,095 fr. 21 d'approvisonnements et de produits fabriqués, c'est un diminution de 393,109 fr. 83 sur l'année dernière, et le conseil s'effoce toujours de diminuer l'imortance des stocks tout en réduisant les évaluations de façon à éviter tout mécompte.
..Le passif exigible est de 2,743,935 fr. 53, en diminution de 995,306 fr. 26.
..En y comprenant l'amortissement des obligations, la réduction du passif réalisée au cours de l'exercice atteint près de 1,100,000 fr.
..A noter le chapitre important de 765,789 fr. 43 qui représente les fondations ouvrières.
..L'excédent de l'actif réalisable sur le passif exigible est de 2,539,664 fr.47.
..L'allure de la société se caractérise donc au point de vue financier par un dégagement de la situation, et au point de vue industriel par une amélioration des prix de revient. Etant donné les éléments dont dispose Pompey, la richesse de son domaine minier, et son heureuse situation topographieque, c'est un symptôme favorable.
..Terminons par quelques indications empruntées au rapport :
..Des travaux de recherche ont été commencés dans la mine du Montet. l'exploitation de la mine de Faulx est commencée dans la partie nord-ouest de la concession.
..On y trouve, dans la partie explorée jusqu'à présent, un minerai qui, trié convenablement, peut-être traité au haut-fourneau sans addition de calcaire.
..Le sondage houiller entrepris dans le Pas-de-Calais, à Beugin, au sud de la concession de Bruay, a rencontré la houille, le 13 novembre dernier, à une profondeur de 1,088 m. 50 et sur une épaisseur satisfaisante. C'est un très beau résultat et acquis en dépit des plus sérieuses difficultés. Une demande de concession va être déposée. L'autre sondage du Fresnoy se poursuit régulièrement.
..A l'usine de Pompey, une station de 500 chevaux, alimentée par du gaz de haut-fourneau, a été installé pour actionner tous les outils accessoires des ateliers de laminage. Elle est complétement amortie et rend de bons services.
..Les porteurs d'obligations, les seuls intéressés quant à présent, parmi les capitalistes de la région, à l'affaire de Pompey, ne peuvent que se féliciter de voir encore une fois affectée à des amortissements la totalité des bénéfices réalisés. Toutefois, cette affectation constante aura un terme pour les actionnaires et ceux-ci devront alors retrouver dans la plus-value du capital les dividendes qu'ils n'auront pas touchés.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du mardi 1 novembre 1903 :

Nancy

..On assure que d'ici peu les tramways de Nancy seront munis de bouillottes semblables à celles des wagons de chemin de fer.
..Cette innovation sera, est-il besoin de le dire, fort bien accueillie du public qui grelotte à qui mieux mieux dans les voitures par les froides journées d'hiver.

La Sainte-Cécile à Pompey

..Le mauvais temps a contrarié une partie de la fête de l'Harmonie des Forges de Pompey. En raison de la pluie, le concert donné dans le faubourg par l'excellente phalange a dû être interrompu au milieu du programme.
..Néanmoins, l'allegro militaire et la fantaisie sur le Voyage de Suzette, ainsi que la marche de korrigans ont été enlevés avec brio, un ensemble, et un respect des nuances qui démontrent les remarquables progrès accomplis par l'harmonie, sous la direction de son dévoué chef, M. Richert.
..Le dernier de ces trois morceaux, - oeuvre de M. Guy Ropartz, directeur de notre Conservatoire, a été très goûté et très applaudi.
..Le banquet a eu lieu vers quatre heures, dans la salle du café du Centre, gentiment décorée ; il comportait une soixantaine de couverts. M. le maire de Pompey présidait.
..De huit heures jusqu'à une heure très avancée de la nuit, une foule de danseurs s'en sont payé à jambe-que-veux-tu. A minuit, la tombola, qui comprenait 150 lots pour 1,500 billets, a été tirée.

 

L'EST RÉPUBLICAIN du vendredi 4 décembre 1903 :

Frouard

..Un feu de cheminée, qu'on pourrait qualifier de gigantesque, a pris l'autre soir dans la grande cheminée de l'usine électro-chimique.
..A de vraies nuées de fumée d'un noir d'encre succédèrent peu à peu les étincelles, puis insensiblement, tout s'éteignit.
..Comme il n'y avait pas de vent, tout danger pour les habitations du voisinage était écarté.

 

EST REPUBLICAIN du samedi 5 décembre 1903 :

Pompey

..Un entrepreneur belge, raconte un de nos confrères, qui occupait à l'exploitation d'un vieux crassier une trentaine d'ouvriers, a disparu en oubliant de leur régler leur quinzaine, soit environ 1,500 fr.
..Les ouvriers ainsi abandonnés ont actionné le fuyard devant le tribunal compétent et ont pu faire saisir provisoirement quelques outils, un stock de charbon et les scories prêtes à être expédiées.

 

EST REPUBLICAIN du dimanche 6 décembre 1903 :

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
......Audience du samedi 5 décembre

..Scène scandaleuse à Pompey. - Dans la soirée du 15 novembre, Camille Georges Labolle, 20 ans, ouvrier de forges à Pompey, était entré, en compagnie de plusieurs camarades, au débit Jungblutt. Là, ils burent près de trente bouteilles de bières.
..Vers dix heures et demie, le débitant ayant demandé le réglement des consommations, Labolle se précipita sur lui, le frappant à coups de poing et de pied. Puis il brisa une table et de nombreux verres.
..Le garde ayant été appelé, Labolle tira son couteau et le menaça de l'en frapper. Le prévenu a de mauvais antécédents - Deux mois de prison et 11 fr. d'amende.

 

EST REPUBLICAIN du lundi 7 décembre 1903 :

BULLETIN FINANCIER

..Pompey. - Vient d'obtenir la fourniture pour le chemin de Madagascar, de 3,760 t. de rails, 156 t. d'éclisses et 319 t. de selles. C'est un beau succès.

 

EST REPUBLICAIN du lundi 14 décembre 1903 :

BULLETIN FINANCIER

..Pompey 4%. - Traitée à 460 plus intérêts, dernier prix fait. Des demandes.
..Les 197 obligations sorties au tirage du 23 novembre seront remboursées partie le 1er février 1904 et partie le 1er août 1904.

 

EST REPUBLICAIN du lundi 21 décembre 1903 :

Accident mortel à Pompey

..Dans la soirée de samedi, vers neuf heures, un employé, chargé de la surveillance de la voie, trouvait, sur la ligne de Nomeny à Pompey et à 260 mètres environ de cette dernière gare, le cadavre horriblement mutilé d'une femme.
..Le corps a été transporté dans un local de la gare de Pompey.

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..Voici des détails complets sur ce terrible accident :
..M. Georges, chef de gare, en allant samedi, à huit heures quarante du soir, surveiller l'aiguillage d'un train, trouva couché, en travers de la voie n°2 le corps d'une femme affreusement mutilé ; la jambe droite était entièrement sectionnée, la jambe gauche était également broyée au-dessus du genou, quelques lambeaux de chair la tenant à la cuisse.
..M. le docteur Kuntzler, qui se trouvait à la gare, ayant examiné le corps, constat que la mort remontait à environ trois heures.
..Dans les poches de la malheureuse victime, on trouva un coupon de retour de Nancy à Malleloy.
..Après examen de la victime, on reconnut que l'on se trouvait en présence de Mme veuve Moitrier, née Célestine Vaudin, habitant avec ses enfants à Malleloy.

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..D'après les renseignements recueillis, on suppose que Mme Moitrier, en descendant du train de Nancy et se dirigeant vers celui de Nomeny, aura fait un faux pas en traversant la voie. Ayant tombé entre les rails, elle resta évanouie jusqu'au moment de l'arrivée du train qui l'a mutilée.
..Ce qui permet d'affirmer que la victime n'a pas été tamponnée, c'est qu'aucune contusion sérieuse n'a été relevée sur le corps; seule une légère ecchymose sur le côté droit, provenant de la chute sur le rail, a pu être constatée.
..Dimanche matin, les deux fils de la victime se sont rendus à Pompey où ils ont reconnu le corps de leur mère. Ils ont déclaré qu'ils allaient faire les démarches nécessaires pour le faire transporter à Malleloy.
..Mme Moitrier était veuve depuis quinze jours. Son marie, ancien gendarme, après avoir pris sa retraite, avait été employé à la ville de Nancy; il touchait à ce titre une pension.

 

EST REPUBLICAIN du mardi 22 décembre 1903 :

Frouard

..Son travail terminé, M. Jean Moriot, manoeuvre aux usines de Pompey, regagnait son domicile. La nuit était déjà venue. En passant sur le pont de la Moselle, il fut renversé par une voiture de brasserie qu'il n'avait pas aperçue et qui lui passa sur les jambes.
..Aux cris poussés par le blessé, le conducteur du véhicule, qui, en raison de l'obscurité ne l'avait pas aperçu davantage, arrêta ses chevaux et dégagea le malheureux qui fut transporté à son domicile, au « Vieux Château ».
..Moriot, qui se plaint de vives douleurs internes, est marié et père de cinq enfants, dont il est le seul soutien.