Autour du tramway

Nancy - Pompey

en

1919

 

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La compagnie des tramways met en marche un tram partant de la gare de Nancy, à 5 heures du matin, pour arriver à Pompey-terminus à 5 heures 56. Ce tram repartira à 6 heures pour Nancy.
[Est Républicain du lundi 13 janvier 1919]

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..Violences et port d'arme prohibée. - Bou Nedine Ould Miloud Cheikh, 26 ans, travailleur marocain à Pompey, qui se trouvait à Nancy le 22 décembre 1918, sur le car d'un tramway, exerça des violences sur le conducteur et les voyageurs de cette voiture en tirant plusieurs coups de revolver. - Le tribunal le condamne à trois mois de prison.
[Est Républicain du mardi 4 février 1919]

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..Pompey - L'autre jour, Mlle Muck, de Pompey, traversait la rue de Metz au moment où arrivait un tramway et une voiture attelée de deux chevaux. De plus deux camions automobiles venaient également en sens inverse. Mlle Muck voulant éviter l'un se jeta dans l'autre. Elle fut projetée sur la chaussée par une des autos. Bien que fortement contusionnée, Mlle Muck s'en est tirée à assez bon compte.
[Est Républicain du jeudi 6 mars 1919]

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..Les employés des tramways de Nancy ont tenu une réunion, pour demander une augmentation de salaire.
[Journal de la Meurthe et des Vosges du dimanche 16 avril 1919]

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AU CONSEIL GÉNÉRALE DE MEURTHE-ET-MOSELLE
......Le tramway Maxéville-Pompey
..M. Larcher lit un rapport sur une augmentation des tarifs du tramway de Maxéville à Pompey. Adopté.
..M. Larcher. - Il résulte de calculs très précis que le relèvement des tarifs permettra de réaliser des bénéfices.
..M. Jambois. - La Compagnie prend comme base 1.300.000 voyageurs. Or, l'an dernier, il y eu deux millions de voyageurs.
..M. Larcher. - il s'agit d'une clientèle forcée. Toutes les usines de Pompey sont au bout de la ligne. Le prix des billets sera augmenté de cinq et dix centimes.
..17.147 francs sont votés pour grosses réparations à la Préfecture.
..M. de Wendel fait adopter un rapport relatif à l'indemnité de cherté de vie aux agents départementaux.
[Journal de la Meurthe et des Vosges du mercredi 30 avril 1919]

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Les Nancéiens attendent vainement le son de cloche familier de leurs tramways. Leurs employés ont décidé, en effet, de chômer le 1er mai. Seul, dans notre rue, un vieux balayeur mélancolique nettoie les rails. Nous lui demandons pourquoi il n'a pas suivi le «mouvement» et il nous confie que demain matin, son travail étant effectué aujourd'hui, il pourra faire la grasse matinée. Le temps est beau ; il y a du soleil. Nous entrons dans le mois de mai dont le nom évoque tant de choses charmantes.
..Dans la maison il y a une alerte. Les ménagères trouvent que l'épicerie d'en face tarde à ouvrir. Ferait-elle grève ? et elles n'ont point leurs provisions ! Mais les volets de fer se lèvent bientôt. Le commis et la patronne étaient simplement au marché du jeudi.
..SEPT HEURES. - Des gens attendent le tramway avec une obstination touchante : beaucoup ont du mal à comprendre qu'il ne fonctionnera pas jusqu'à demain matin. Enfin de guerre lasse, ils s'en vont «pedibus cum jambis» à l'exemple de Tartarin de Tarascon.

..HUIT HEURES. - La rue Saint-Jean, la rue Saint-Georges offrent leur aspect accoutumé.
..Nous nous dirigeons vers la rue de Metz par le cours Léopold. M. Vendler, l'entrepreneur de menuiserie bien connu, fait les cent pas devant sa demeure et savoure le plaisir de vivre ; ses chantiers ne travaillent pas. Nous croisons des travailleurs se rendant au lieu de rassemblement fixé, on le sait, à l'extrémité de la rue de Metz, près de l'octroi ; ils portent l'églantine syndicale à la boutonnière.
..La rue de Metz s'anime peu à peu ; les manifestants se groupent autour des pancartes de leurs corporations respectives ; ils paraissent d'excellente humeur et des plaisanteries, des lazzis s'entrecroisent.
..Voici les employés de tramway qui forment une phalange imposante ; les employés de chemin de fer ; les postiers ; les métallurgistes ; les typographes. Des commissaires s'activent, s'empressent, rangent tout ce monde, mineurs, groupes de l'Alimentations, sous-agents et ouvriers des lignes des P.T.T., carriers de Maxéville, chausure, habillement, etc...

..Telle fut cette journée du 1er mai à Nancy. On avait fait confiance à la sagesse des travailleurs organisés et on a eu grandement raison.
..M. Gustave Simon, maire de notre ville, avait tenu à s'assurer par lui-même des mesures d'ordre qui n'ont pas eu heureusement à être appliquées.
..Aujourd'hui le travail recommence partout. Les employés de tramway tiennent de nouveau leurs manettes et les receveuses réservent à leurs clients le gracieux sourire qui leur est coutumier. Dans les vastes halls, hauts comme des basiliques, les lamineurs, les puddleurs, domptent la matière rebelle.
[Est Républicain du vendredi 2 mai 1919]

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..Aucun tramway n'a marché jeudi à Nancy : or les employés des « trams » ont obtenu toutes les augmentations de salaires qu'ils demandaient. Est-ce pour remercier la Compagnie qu'ils lui ont fait perdre toute une journée de travail ?
[Journal de la Meurthe et des Vosges du dimanche 4 mai 1919]

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Le 10 juillet, à six heures et demie du matin, le tramway qui fait le service de Nancy à Pompey, a déraillé en face le dépôt de Champigneulles, à un endroit où, par suite d'une légère courbe des accidents sont déjà arrivés. La voiture motrice remorquait deux baladeuses chargées de voyageurs.
..Grâce aux efforts d'un personnel toujours dévoué et au matériel nécessaire du dépôt, l'accident a été vite réparé.
..Les voyageurs en furent quittes pour se rendre dans le tram qui venait de Pompey, retournant sur ses pas avec sa cargaison humaine.
[Est Républicain du dimanche 13 juillet 1919]

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Le relèvement des tarifs et le traitement du personnel sur Maxéville-Pompey.
....Est approuvé l'avenant intervenu les 16 mai - 5 juillet 1919 entre le préfet de Meurthe-et-Moselle, au nom du département, et la Compagnie générale française de tramways pour un nouveau relèvement des trarifs et une majoration des indemnités au personnel sur le tramway de Maxéville à Pompey.
..Les indemnités de vie chère allouées au personnel de la ligne départementale de MAxéville à Pompey ont été fixées par journée de travail effectif aux taux suivants :
........OUVRIERS DES ATELIERS ET DE LA VOIE
..A l'embauche ................... 1 fr. 75
..Après un an de service ...... 2 fr. 25
........AGENT DU MOUVEMENT
..A l'embauchage ................ 1 fr. 50
..Après trois mois de servive. 1 fr. 75
..Après un an de service ...... 2 fr. 25
..Le personnel ayant demandé la revision de ses salaires et la majoration de l'indemnité de vie chère, en raison de l'augmentation continue du prix de la vie, les parties contractantes ci-dessus désignées ont convenu ce qui suit :
..Art. 1er. - La Compagnie générale française de tramways s'engage à maintenir, jusqu'au 31 décembre de l'année qui suivra celle de la constatation, par décret, de la cessation des hostilités, les majorations de salaires antérieures, et à porter l'indemnité de vie chère, à partir du 1er avril 1919, au taux ci-après payables par journée de travail effectif ou journée de repos payée aux agents du mouvement titularisés :
..Pour les ouvriers des ateliers et
des voies ................................... 3 fr.
..Pour les agents du mouvement ... 5 fr.
..Art. 2. - Il sera perçu une surtaxe de 0 fr. 05 sur tous les tarifs de valeur inférieurs à 0 fr. 30 et une surtaxe de 0 fr. 10 sur tous les billets de valeur au moins égale à 0 fr. 30.
..Les dimanches et jours fériés, ces surtaxes seront portées respectivement à 0 fr. 10 et 0 fr. 15.
[Est Républicain du samedi 9 août 1919]

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..Dimanche, à 2 heures de l'après-midi, deux apaches montèrent dans un tramway Nancy Pompey, au Pont-Fleury [ndlr : Maxéville], et armés d'un coup de poing américain, sommèrent la receveuse de leur remettre vingt francs. Celle ci s'exécuta et les deux bandits prirent la fuite. A Champigneulles, dans la soirée, ils firent le sac d'un débit. La gendarmerie les a arrêtés.
[Journal de la Meurthe et des Vosges du dimanche 7 septembre 1919]

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..Des prescriptions affichées dans les voitures de tramways, à Nancy, défendent aux voyageurs de se tenir sur les marchepieds et leur recommandent de ne pas descendre à contre voie. Or la majeure partie des voyageurs se moquent de ce règlement et bien souvent des accidents sont dus à son inobservation.
..Dimanche, plusieurs militaires persistaient à se tenir sur le marchepied d'une balladeuse du côté de l'entre voie, malgré les observations des employés. Peu après le croisement de la place de la Commanderie, une autre voiture venant en sens inverse atteignait les soldats dont cinq furent projetés sur le sol. Quatre d'entre eux se relevèrent avec des contusions légères, mais le cinquième fut grièvement blessé et dû être transporté à l'hôpital militaire.
[Journal de la Meurthe et des Vosges du dimanche 14 septembre 1919]

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..M. Charles lagarde, 63 ans, mécanicien, place Saint-Epvre, 3, a été renversé par un tramway entre Champigneulles et Frouard. Il a été relevé avec de nombreuses contusions.
[Est Républicain du samedi 4 octobre 1919]

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Pompey. - Le 3 octobre l'ouvrier Lafleur descendit pendant la marche du tram et manqua son coup. Sans les personnes présentes, l'imprudent passait sour le car.
..Conduit dans une pharmacie, il y reçut les soins que nécessitait une blessure à la tête. Lafleur a repris le travail.
[Est Républicain du mardi 7 octobre 1919]

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..........Le danger de descendre en marche et à contre-voie
..Samedi, à sept heures du soir, un voyageur qui se trouvait dans un tramway de la ligne Maxéville-Jarville, voulut descendre de la voiture, celle-ci étant en marche, sur le cours Léopold, à hauteur de la rue Saint-Michel. A ce moment venait en sens inverse un car à destination de Pompey.
..Le voyageur imprudent, qui avait sauté à contre-voie, fut happé par cette voiture et traîné sur un parcours d'une vingtaine de mètres, horriblement mutilé. Il avait en effet, les deux jambes coupées et une fracture du crâne. on le transporta d'urgence à l'hôpital civil, où il expirait à neuf heures du soir.
..L'identité de la victime n'a pu encore être établie. On n'a trouvé sur lui qu'une carte de visite au nom de Jules Stéphanie, chef maçon aux chantiers de Pompey, et au verso celui de Nidrecourt-Buerle, entrepreneur de travaux publics, 4, square Clignancourt, à Paris.
[Est Républicain du dimanche 26 octobre 1919]

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..M. Mutin Charles, 55 ans, ouvrier de forge à Manois (Haute-Marne), de passage à Frouard, a porté plainte au sujet d'un accident dont il a été victime.
..Dernièrement il revenait de Nancy, vers 20 heures, par le tramway de Pompey, lorsque, arrivé à Frouard, à l'arrêt du chemin du transporteur, il voulut descendre de voiture. Avant qu'il n'ait pu quitter le car, celui-ci de remit en marche ; le voyageur fut projeté sur le sol, avec une blessure à l'épaule gauche. Il voulut prendre le numéro de la voiture, mais quelqu'un, dans le tramway, éteignit la lumière. La gendarmerie mena une enquête et l'on put reconnaître la voiture, et les employés fautifs ont été interrogés.
..Le receveur de la voiture et le receveur de la balladeuse reconnaissent parfaitement que le tramway s'est remis en marche avant que le voyageur ne soit descendu, mais l'un et l'autre nient avoir sifflé et rejette la faute sur le conducteur.
..Celui-ci dit qu'il a cru entendre un signal venir de la balladeuse et qu'il a mis en marche. Entendant des cris, il a arrêté son car et, ne voyant rien d'anormal, est reparti aussitôt. Quant au contrôleur, d'après ses dires, il n'a rien vu et rien entendu. Il affirme que jamais la lumière n'a été éteinte.
[Est Républicain du samedi 1er novembre 1919]

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..Vendredi , vers cinq heures et demie du soir, un grave accident est arrivé à Maxéville. Un lourd camion automobile du service des Régions libérées a tamponné un tramway de la ligne de Pompey qui se dirigeait vers Nancy ; le car a eu le tablier entièrement défoncé, les vitres de l'avant furent brisées, les éclats atteignirent les voyageurs qui se pressaient sur la plate-forme. Trois d'entre eux furent particulièrement atteints, l'un d'eux est sérieusement blessé à l'avant-bras. Ils ont dû être transporté à l'hôpital de Nancy pour se faire panser.
..Le car 84, quittant Pompey vers cinq heures, était au complet. A l'arrêt de la rue Courbet, à Maxéville, le wattman avait arrêté son véhicule pour permette la descente de plusieurs personnes. Il venait à peine de mettre en marche sa voiture qu'un lourd camion automobile venait buter en plein à l'avant. Le choc fut particulièrement violent ; les voyageurs furent projetés les uns sur les autres. Le wattman stoppait de nouveau pendant que les voyageurs entouraient le conducteur de l'auto tamponneur, qui forcément avait dû s'arrêter. Plusieurs témoins pouvaient constater que le chauffeur avait perdu tout son sang-froid et qu'il était dans l'impossibilité de conduire sa voiture.
..Une habitante de Frouard témoignait hautement son indignation, racontant que le chauffeur avait tamponné deux autres voitures dans la journée.
..Les blessés étaient conduits jusqu'au tramway de Maxéville, qui les emmenait à l'hôpital. Le car abîmé a dû être remorqué jusqu'au dépôt.
..Ce nouvel accident démontre, une fois de plus, avec quelle inexpérience certains chauffeurs des R.L. conduisent les véhicules qui leur sont confiés, causant quotidiennement de nombreux accidents.
[Est Républicain du samedi 22 novembre 1919]

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....FOOT-BALL ASSOCIATION
..Sporting-Club Nancéien. - L'équipe réserve du S.C.N. devant rencontrer l'équipe 1° du Groupe Sportif de Pompey en match de championnat, sur le terrain de cette dernière, tous les joueurs dont les noms suivent, sont priés d'être exact au rendez-vous, place Thiers tramway de Pompey, dimanche 23 novembre, pour 12 heures 45.
..Equipiers : Vilmin, Klein, Définod, Mischo, Matter, Hummeau, Denilauler, Gruyer, Chambon, Colin, Masson, Martin, Diétrich, Simothé, Rousseau.
..P.S. - Le maillot « rouge et blanc » du Club est de rigueur.
[Est Républicain du samedi 22 novembre 1919]

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..Samedi, vers six heures et demie du soir, un terrible accident est arrivé entre Champigneulles et Frouard.
..Il est dû à l'imprudence d'une jeune fille de Pompey, qui, venant de Nancy, avait pris le tram. A un moment donné, elle se pencha en arrière et tomba lourdement entre la voiture motrice et la balladeuse. Cette dernière lui passa sur le corps, lui broyant la poitrine.
..La malheureuse jeune fille, tuée sur le coup, a été ramenée à Nancy. Comme elle n'a pu être identifiée de suite, on l'a transporté au dépôt de la rue Lionnois.
[Est Républicain du dimanche 30 novembre 1919]

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..Dimanche dans la matinée, deux accidents de tramway eurent lieu en l'espace d'une demi-heure, sur la ligne de Pompey.
..Vers dix-huit heures trente, sur un tramway se dirigeant vers Pompey, se trouvait un groupe de jeunes gens qui paraissaient fort gais. Parmi eux, un marinier, G. Decrolier, âgé de 25 ans, conducteur d'un bateau stationné à Frouard, était pris de boisson, à tel point que la receveuse éprouva des difficultés avec lui pour le réglement du voyage.
..Peu de temps après l'arrêt qui précède le Pont-Fleury, alors que la voiture se remettait en marche, Ducrolier éprouva le besoin de descendre, et, avant qu'on ait pu l'en empêcher, il sauta à terre, mais dans des conditions particulièrement malheureuses, le dos tourné au sens de la marche ; il buta contre une pile du pont , qui le renvoya sur la remorque suivante. Aux cris poussés par les voyageurs , le conducteur arrêta sa voiture, mais pas immédiatement, car à ce moment un train passait sur le pont et le bruit l'empêcha d'entendre.
..La victime fut ramenée à Nancy dans une voiture qui revenait, et transportée à l'hôpital civil où l'on constata une fracture du bras et une blessure légère à l'index de la main gauche.
..- Peu de temps après, vers 10 heures, un passant, M. Rucher, fossoyeur au cimetière du Sud, demeurant rue de la Hache, suivait la voie, entre le lieu dit la Justice et le Pont-Fleury. Le conducteur ne le vit-il pas, ou bien M. Rucher n'entendit-il pas le signal ? La voiture le tamponna au passage et il fut ramassé par le filet.
..La victime s'en est tiré avec de légères blessures à la tête et aux jambes..
[Est Républicain du mardi 9 décembre 1919]

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retour vers le tramway de Nancy à Pompey

Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil